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THEATRE
Marie Tudor
Samedi 5 mars
Théâtre Debussy – Palais des Festivals et des Congrès
20h30
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Renseignements
Palais des Festivals et des Congrès - Direction de l’Evénementiel
La Croisette CS 30051 - 06414 CANNES Cedex - Tél. : 04 92 99 33 83
Tarifs
1ère Série Orchestre : Public 38€ / Réduit 35€ / Abonné 32€
2e Série Balcon : Public 30€ / Réduit 27€ / Abonné 24€ / jeune 12€ / Enfant 10€
Points de vente
Billetterie Palais des Festivals et des Congrès : ouverte du lundi au samedi (sauf jours fériés)
de 10h à 18h et 1h avant chaque représentation sur le lieu du spectacle.
Tél. : 04 92 98 62 77 - [email protected] - www.palaisdesfestivals.com
Points de ventes habituels : Fnac, Virgin, Cultura, Carrefour, Auchan, E. Leclerc, Géant
Casino, Cora, Intermarché, fnac.com, ticketnet.fr, et digitick.com
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Contacts Presse
Elisabeth Lara – 04 92 99 84 46 – [email protected]
Blandine Dugenetay – 04 92 99 84 45 [email protected]
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Marie Tudor
De Victor Hugo
Mise en scène : Philippe Calvario
Collaboratrice artistique à la mise en scène Sandra Honoré
Avec :
Cristiana Reali
Philippe Calvario
Jean-Philippe Ricci
Anatole de Bodinat
Régis Laroche
Jean-Claude Jay
Jade Fortineau
Pierre Estorges
Stanislas Perrin
Valentin Fruitier
Robin Goupil
Thomas Gendronneau
Marie Tudor
Gilbert
Fabiano Fabiani
L’Homme, un lord
Simon Renard
Joshua
Jane
Maître Enéas
Lord Clinton
Montaigne
Lord Chandos
Musicien
Scénographie et costume Alain Lagarde
Réalisation des costumes Mina Ly
Lumière Denis Koransky
Musique Patrick Matteis et Thomas Gendronneau
Production La Pépinière Théâtre
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Marie Tudor
La scène se passe à Londres, en 1553. Marie Tudor, reine d’Angleterre, a pour amant
l’aventurier Fabiano Fabiani ; il la trompe en secret avec Jane, jeune fille elle-même aimée
de l’ouvrier Gilbert, qui l’a recueillie enfant, et qui veut désormais l’épouser. Fabiani est
intéressé par la fortune potentielle de Jane : il sait qu’elle est la fille de lord Talbot, pair
d’Angleterre exécuté pendant les guerres civiles. Mais Fabiani, l’étranger, a de nombreux
ennemis à la Cour, qui s’attachent à le perdre. Découvrant la trahison de son amant, la Reine
soudoie Gilbert pour perdre Fabiani en accusant ce dernier de crime de lèsemajesté : Gilbert
simulera un attentat sur la personne de la reine, puis avouera avoir agi sur ordre de Fabiani.
Les deux hommes seront donc condamnés à mort. Désespéré par l’infidélité de sa belle,
l’ouvrier accepte de mourir ainsi, en échange de la reconnaissance de la noblesse de Jane,
noblesse qu’il révèle à la reine en lui produisant les papiers secrets qui attestent sa haute
naissance. La reine accepte le contrat. Les deux hommes sont condamnés à mort. Mais au
dernier moment, la reine renonce à sa vengeance, et tente de sauver Fabiani, bien que le
peuple réclame sa mort. Jane, bouleversée par le sacrifice de Gilbert, soudoie les gardes
pour le sauver. Chacune des deux femmes prie pour la survie de son protégé tandis qu’un
seul des deux hommes marche à l’échafaud. Le dénouement final nous apprend bien sûr
lequel des deux a pu être sauvé…
Note d’intention
Marie Tudor, grande fresque historique ? Fresque humaine avant tout. Une écriture
feuilletonesque absolument captivante. Un texte rassembleur et baroque où théâtre
romantique, épique et lyrique se mêlent constamment jusqu’à l’outrance, jusqu’au
saignement. Des styles qui se confrontent sans cesse : un mode d’écriture quasi opératique
qui réunirait opéra seria et buffa. Un texte tout en contre points donc : Hugo parle de
pouvoir mêler dans cette pièce « une émeute là et une causerie d’amour ici, mais dans la
causerie d’amour il y aurait une leçon pour le peuple et dans l’émeute un cri pour le cœur ».
C’est absolument ces confrontations que je vais chercher à faire ressortir du texte : montrer
les oppositions des sentiments, oser confronter l’extrême poésie du langage et la profonde
cruauté de ce qu’il contient. Oser donc mélanger les styles et par là pouvoir détacher le
spectacle d’une époque tout en gardant le style du drame historique. Marie Tudor est une
tragédie moderne. Hugo manie parfaitement la forme feuilletonesque pour raconter son
histoire. C’est une grande saga familiale, une sorte de « feu de l’amour » sous acides. Au
cœur de ce feuilleton, cette question humaine : comment concilier la raison du cœur et la
raison d’état ? Marie est promise au roi d’Espagne, la révolte gronde autour, le peuple crie
déjà le nom d’Elisabeth, le danger ne cesse de grandir pour Marie. Elle devient peu à peu ce
papillon pris dans les phares d’une voiture, la voiture c’est l’Angleterre toute entière. Marie
pourrait aussi bien être une Marylin, une Romy ou une Lady Di. Ces destins de femmes
adulées qui se sont données entièrement à l’amour et à la passion et qui se sont brûlées les
ailes. Hugo dévie bien sûr du trajet de la vraie Marie qui était plus solitaire et apparemment
moins passionnelle et engagée en amour. Il en fait une réelle héroïne romantique.
Philippe Calvario
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Auteur
Victor Hugo
Victor-Marie Hugo, né le 26 février 1802 à Besançon et mort le 22 mai 1885 à
Paris, est un écrivain français, dramaturge, poète, homme politique, académicien
et intellectuel engagé , considéré comme l’un des plus important écrivain
romantique de langue française. Sa vie et son œuvre ont fait de lui un personnage
emblématique que la 3ème république a honoré à sa mort le 22 mai 1885 par des
funérailles nationales qui ont accompagné le transfert de sa dépouille au
Panthéon le 31 mai 1885.
Le poète :
Victor Hugo occupe une très grande place dans l’histoire des lettres françaises. Il est à la fois
poète lyrique avec des recueils comme « Odes et Ballades » (1826), « Les feuilles d’automne
» (1832) ou encore « Les Contemplations » (1856), célèbres pour l’évocation de sa fille morte
: Léopoldine. Il est aussi un poète engagé contre Napoléon III dans « Les Châtiments » (1853)
ou poète épique avec « La Légende des Siècles (1859 et 1877).
Le romancier :
En tant que romancier, il connaît également un grand succès populaire avec « Notre Dame
de Paris » (1831) ou encore avec « Les Misérables » (1862). Hugo établit une théorie du
drame romantique qu’il développe dans sa préface de « Cromwell » en 1827 et qu’il illustre
principalement avec « Hernani » en 1830 et avec « Ruy Blas » en 1838.
L’Auteur engagé et l’homme politique :
Son œuvre multiple comprend également des discours politiques à la Chambre des pairs,
notamment sur la peine de mort, l’école ou l’Europe, des récits de voyages, (Le Rhin, 1842
ou Choses vues, posthumes, 1887 et 1890), et une correspondance abondante. Ses multiples
prises de position le condamneront à l’exil durant vingt ans.
Un homme moderne et novateur :
V. Hugo a fortement contribué au renouvellement de la poésie et du théâtre ; il a été admiré
par ses contemporains et l’est encore, mais il a été aussi contesté par certains auteurs
modernes pour ses surabondances présentes dans ses textes. Il a aussi permis à de
nombreuses générations de développer une réflexion sur l’engagement de l’écrivain dans la
vie politique et sociale, grâce a ses multiples prises de position qui le condamneront à l’exil
pendant les vingt ans de Second Empire.
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Mise en scène
Philippe Calvario
Philippe Calvario a suivi sa formation d’acteur au cours Florent, dans la classe de
Valérie Nègre, Philippe Joiris et Isabelle Nanty. Il fonde en 1996 sa compagnie avec
laquelle il produit et met en scène vingt et un spectacles de théâtre et d’opéra en
treize ans.
Au Festival Universitaire de Nanterre, il met en scène Ma Solange, comment
t’écrire mon désastre de Noëlle Renaude (1997) et Et maintenant le silence ? (1998/99). Son
travail est ainsi remarqué par Jean-Pierre Vincent, directeur du Théâtre Nanterre-Amandiers
qui lui propose de mettre en scène Cymbeline en 2000, spectacle qui se fera dans le cadre
du Festival d’Automne à Paris.
Au Théâtre des Bouffes du Nord il met en scène La Mouette de Tchekhov (2000), qui se
poursuivra avec Roberto Zucco de Bernard-Marie Koltès (2004) et Grand et Petit de Botho
Strauss (2005).
En 2004, il met en scène son premier opéra, L’Amour des trois oranges de Prokofiev pour le
Festival d’Art Lyrique d’Aix-en-Provence, le Théâtre national du Luxembourg et le Teatro
Real de Madrid, tout juste avant la création mondiale d’Angels in America de Küchner,
musique de Peter Etvös (avec Barbara Hendricks, Julia Migenes…) pour le Théâtre du
Châtelet. Il a mis en scène en 2008 Belshazzar, un oratorio d’Handel à l’Opéra de Haale
durant le Festival Handel.
Richard III de Shakespeare avec Philippe Torreton dans le rôle titre (2005) trouvera sa place
dans la programmation du Théâtre des Amandiers de Nanterre où fut créée Electre de
Sophocle avec, entre autres, Jane Birkin (2006).
En 2008-2009, il crée Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce au Théâtre National Drama
de Ljubljana ainsi que Parasites de Marius von Mayenburg une nouvelle fois au théâtre des
Amandiers de Nanterre.
En 2009 il crée Iphigénie en Tauride de Gluck au Staatsoper d’Hambourg avec un casting de
renommée international (Toby Spence, Christopher Maltman, Krassimira Stoyanova).
En 2010, il commence une collaboration avec le Théâtre de l’Athénée-Louis Jouvet à Paris où
il met en scène La Visite inopportune de Copi (avec notamment Michel Fau et Marianne
James) ainsi qu’en 2012, Les Larmes amères de Petra von Kant de Fassbinder avec
Maruschka Detmers dans le rôletitre.
Philippe Calvario a travaillé à plusieurs reprises aux côtés de Patrice Chéreau : il l’a assisté et
joué dans les travaux d’élèves du conservatoire (Richard III et Henry VI), joué le rôle de Ian
dans Intimacy et a été collaborateur artistique pour Phèdre montée à l’Odéon. Ils liront
ensemble des textes d’Hervé Guibert dans Le Mausolée des Amants (2005) en tournée dans
toute la France en passant par l’Odéon et l’Opéra-Comique.
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Sur scène
Cristiana Réali
Théâtre
Sous la direction notamment de Francis Huster :
Lorenzaccio d'Alfred de Musset (1989)
Putzi de Francis Huster (1991)
Suite royale d’après Crébillon fils et Denis Diderot (1992)
Le Misanthrope de Molière (1992)
Le Cid de Corneille (1993/94)
La guerre de Troie n'aura pas lieu de Jean Giraudoux (1994)
Faisons un rêve de Sacha Guitry (1995)
Sous la direction de Terry Hands :
Hamlet de Shakespeare (1994)
Bernard Murat:
La Puce à l'oreille de Georges Feydeau (1996) et
Duo pour un violon seul de Tom Kempinski Nomination au Molière de la comédienne (1999)
Jérôme Savary :
Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand (1997)
Patrice Kerbrat :
La Chatte sur un toit brûlant de Tennessee Williams (2000)
Didier Long :
Reste avec moi ce soir de Flavio de Souza (2002)
Alain Sachs :
La Locandiera de Carlo Goldoni - Nomination au Molière de la comédienne (2005)
John Malkovich :
Good Canary de Zach Helm - Nomination au Molière de la comédienne (2007)
Gildas Bourdet :
On purge bébé et Léonie est en avance (2010)
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Daniel Benoin :
aux côtés de Michel Boujenah Après tout si ça marche (Whatever Works) de Woody Allen.
Benoît Lavigne :
La rose tatouée de Tennessee Williams
Stéphane Hillel :
La société des loisirs de François Archambault
Au Cinéma
On a pu la voir dans L'Inconnu dans la maison de Georges Lautner (1992), Tout ça... pour ça !
de Claude Lelouch (1993), Une femme très très amoureuse d’Ariel Zeitoun (1996), Le Genre
humain de Claude Lelouch (2004), Deux jours à tuer de Jean Becker (2007), Un homme et
son chien de Francis Huster (2009), Les Turfistes (2012) de Fabien Oteniente.
Le grand méchant loup de Nicolas et Bruno aux côtés de Benoit Poelvoorde, Kad Mérad et
Fred Testot
Qui c’est le plus fort ? (2014) de Charlotte de Turckheim
Cristiana Reali a tourné dans de nombreuses dramatiques pour la télévision, sous la
direction, entre autres, de Jean-Louis Lorenzi :
La Tranchée des espoirs (2003)
Le Bal des célibataires (2005)
Chat bleu, chat noir (2006)
Épuration (2007)
Avec Jean-Claude Brialy :
La Dame aux camélias (1997)
Jean-Pierre Mocky :
Colère (2010)
Jean-Daniel Verhaeghe :
Chez Maupassant - Une partie de campagne (2011)
L'Amour en jeu de Jean-Marc Seban (2011)
Insoupçonnable de Benoît d'Aubert (2012)
Clash série en 6 épisodes de Pascal Lahmani (2013)
La Déesse aux cent bars de Sylvain Monod
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REVUE DE PRESSE
** Marie Tudor par C.B
L’envoyé de Madrid veut débarrasser l’Angleterre de l’aventurier Fabiano Fabiani, amant de
la reine Marie parce qu’elle doit épouser l’empereur d’Espagne. Pendant ce temps, promise
à l’homme qui l’a recueillie, Gilbert le ciseleur, la belle Jane, héritière sans le savoir de lord
Talbot, est séduite par Fabiano Fabianni, qui a usurpé les titres dudit lord… Avec Hugo,
l’intrigue est entrelacée, le sentiment boursouflé, et la royauté magnifiée. Cristiana Reali
incendie la pièce par son habituelle fièvre. Sans pathos, elle donne à Marie Tudor une force
incroyable. Maitrisant la féminité passionnelle, elle est une comédienne magistrale et
majestueuse. Les passages les plus virils, des complots entre courtisans aux meurtres à la
dague, n’ont pas pris une ride. Les lamentos amoureux de jean, en revanche…
Du sang et des larmes ! Hugo s'en est donné à coeur joie dans ce drame
romantique créé à Paris en 1833. Il a ciselé une reine solitaire, conforme à sa
réputation historique : première femme à grimper sur le trône d'Angleterre, la
fille de Catherine d'Aragon et d'Henry VIII a éradiqué par la terreur ses opposants politiques. Mais il
dépeint aussi une grande amoureuse... trahie et blessée. Portrait qu'incarne avec une belle prestance
de femme mûre Cristiana Reali, passant par tous les registres, de l'autorité tyrannique au désarroi le
plus désarmé. Dans cette mise en scène de Philippe Calvario, ce sont d'ailleurs les femmes qui
emportent le morceau... Face à la terrible reine, la jeune Jade Fortineau, en rivale du peuple qui se
débat comme elle peut dans les chausse-trapes de la destinée, compose un personnage de plus en
plus dense au fur et à mesure que l'étau se resserre.
Emmanuelle Bouchez.
*** Marie Tudor par J.N
Jean Vilar a dit un jour, un peu hâtivement sans doute : « ceux qui n’aiment pas « Marie
Tudor » n’aiment pas le théâtre ». Quoi qu’il en soit, l’efficacité théâtrale du drame est
indiscutable. La scène finale où, tandis que résonnent les lancinantes, toutes les cloches de
Londres, la reine Marie et Jane Talbot se demandent avec angoisse lequel de leurs deux
amants respectifs va être exécuté – Fabiano Fabiani, le ténébreux favori italien ou le brave
ouvrier Gilbert – est un sommet de suspense. Sans grands moyens mais avec de riches idées,
disposant d’excellents acteurs comme jade Fortineau, Jean-Claude Jay, Anatole de Bodinat
et bien sûr Cristiana Reali, Marie Tudor tantôt noble triviale, comme le mélo du jeune Hugo,
Philippe Calvario signe un spectacle très accrocheur. Le public rit souvent et il a bien raison.
Ce qui ne l’empêche pas de frissonner quand il le faut.
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Hugo est grand même en petit
Par Armelle Héliot
« Il y a deux manières de passionner la foule au théâtre », écrivait Victor
Hugo, cité dans le document remis aux spectateurs. Ces deux manières
sont : le grand et le vrai. L’écrivain reconnaît que l’héroïne de Marie Tudor – laissons la modestie aux
âmes tièdes – est grande comme reine et vraie comme femme…
C’est l’accomplissement du génie dans le drame historique et disons même le mélodrame. Une noble
enfant élevée par un ouvrier qui tombe amoureux d’elle. Une jeune fille qui s’éveille à l’amour en
trahissant son tuteur et sans savoir que son séducteur est l’amant de la reine. Une souveraine qui
veut se venger. Tout est en place pour un noir feuilleton superbement orchestré par Hugo et que
Philippe Calvario met en scène en utilisant toutes les ressources de l’espace de la Pépinière, de la
scène aux escaliers, dégagements et balcon. Hugo s’amuse et la troupe également. Mais chacun a
compris qu’il fallait jouer le plus sincèrement possible et c’est ce qui fait l’allant et le charme de la
représentation. Une douzaine de comédiens sur le plateau (dont certains en alternance), des
costumes romantiques, des lumières de roman noir, et la belle Cristiana Reali, teint de nacre et
chevelure sombre, pour incarner l’héroïne ambivalente.
Cristiana Reali, reine vengeresse
La comédienne interprète une Marie Tudor gothique, outrancière et
folle de jalousie, sur la scène de la Pépinière à Paris
C'est du Victor Hugo, mais ce pourrait être du Almodovar, tendance « Femmes au bord de la crise de
nerfs », ou un feuilleton à rebondissements version gothique.
« Marie Tudor », écrite en 1833 et mise en scène par Philippe Calvario à la Pépinière à Paris, a pour
héroïne une reine d'Angleterre amoureuse et passionnée, raide dingue d'un bel Italien, folle de
jalousie lorsqu'elle se découvre trompée, ivre de vengeance. Un rôle haut en couleur pour Cristiana
Reali, brune incendiaire en robe dorée. Marie Tudor, donc, fille du sanglant Henri VIII, a pour favori un
Italien (Jean-Philippe Ricci) détesté par toute la cour, qui s'en va flirter la nuit tombée avec une jeune
roturière au passé mystérieux (Jade Fortineau), promise à l'homme qui l'a recueillie enfant (Philippe
Calvario).Lorsqu'elle découvre le pot aux roses, la reine blessée condamne son étalon à l'échafaud,
mais va-t-elle laisser mourir l'homme qu'elle aime plus que son trône ???Malgré un plateau très
étroit, Calvario parvient à transporter ses onze acteurs et son public à la cour d'Angleterre au XVIe
siècle, version rock'n'drôle. Rock pour la guitare électrique et la voix de Björk qui ponctuent le
spectacle, pour les costumes très cuir ou pour les décors en panneaux lumineux.Drôle car la pièce de
Hugo navigue constamment entre la tragédie et le vaudeville, avec une cascade de rebondissements,
y compris jusqu'à la dernière minute, et des répliques parfois grotesques, souvent misogynes.
Cristiana Reali se sort très bien de ce personnage outrancier, qui fait autant rire que trembler. Autour
d'elle, une distribution inégale. L'ensemble s'éternise (2 h 15) mais séduit.
Thierry Dague
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