JDL’6 12 - C. Capanna 3
de facettes sinon, étant donné que son signal correspond à la moyenne des contribu-
tions de chaque facette, les facettes ne sont pas assez considérees individuellement.
Le meilleur rapport est de 2 à 3 facettes par pixel. Dans un maillage triangulaire, le
nombre de facettes est approximativement égal au double du nombre de sommets. En
choisissant ce rapport de 2 à 3 facettes par pixel, nous nous assurons d’avoir autant de
paramètres (nombre de sommets) que d’observables (nombre de pixels).
Nous présentons, dans cet article, une nouvelle méthode de photoclinométrie
consistant en une déformation d’un maillage triangulaire au sein d’une boucle d’op-
timisation non-linéaire. Cette méthode permet d’obtenir le modèle basse résolution.
À partir du maillage, des images synthétiques sont créées. Le maillage est déformé
jusqu’à ce que les images synthétiques correspondant au maillage correspondent aux
images observées en suivant un schéma multirésolution. Après un état de l’art des
méthodes, nous décrirons les apports scientifiques de ce travail. Nous présenterons
ensuite une conclusion et quelques perspectives.
2. Etat de l’art
2.1. Méthodes de reconstruction 3D à partir d’images
Il existe plusieurs méthodes de reconstruction 3D à partir d’images. Les plus uti-
lisées, pour la reconstruction de petits corps en astrophysique, sont la stéréoscopie, la
photogrammétrie et la photoclinométrie.
Stéréoscopie : la stéréoscopie (stéréo) est la méthode de reconstruction 3D la
plus utilisée. Elle se décompose en plusieurs étapes : la détection de points ou sché-
mas remarquables (Harris et al., 1988, Smith et al., 1997) appelés points d’intérêt,
l’appariement de ces points (Bhat et al., 1998) et le calcul des points 3D correspon-
dants (Delvit et al., 2006). Les méthodes de stéréo permettent d’extraire un nuage de
points de contrôle (P C) à partir des points schémas d’intérêt (Simonelli et al., 1993).
Photogrammétrie : la photogrammétrie s’apparente à la stéréo avec pour dif-
férence le fait que la photogrammétrie cherche à corréler des imagettes (en anglais
”patches”) entières d’une image de référence dans une autre image sans prendre en
compte forcément des points d’intérêt. La photogrammétrie cherche à trouver les opé-
rations (translations, rotations, distorsions) permettant de passer d’une image à l’autre
afin de déduire la forme 3D de l’objet observé. L’article (Giese et al., 1996) décom-
pose la méthode de photogrammétrie en trois étapes : l’ajustement des paramètres
d’orientation des images ou rectification, la détermination des points conjugués dans
les différentes images (méthode de corrélation par moindres carrés avec une taille
des imagettes optimale à déterminer) et la génération d’un MNT. L’équipe du DLR (
“Deutschen Zentrum für Luft- und Raumfahrt" , agence spatiale allemande), à partir
d’une méthode de photogrammétrie (Oberst et al., 2004), a reconstruit le noyau de la
comète 9P/Borelly à partir des images prises pendant la mission DEEP SPACE 1. Ces
méthodes permettent de reconstruire des objets complexes mais les temps de calcul
sont des inconvénients et peuvent être améliorés grâce à la multirésolution ou par une