NUMÉRO 23 avril 2017
« Que n’ai-je un pinceau qui puisse peindre les fleurs de prunier avec leur parfum ? »
Kuroyanagi Shoha (1727-1771) poète japonais
Si le jardin peut se concevoir comme un tableau agréable et reposant, bénéfique pour
l’environnement et utile grâce aux bons légumes qu’il produit, n’oublions pas l’un de ses principaux atouts :
le parfum. Avec les beaux jours, retournons au jardin pour apprécier les douces senteurs des fleurs
nouvellement écloses.
SOMMAIRE Dans notre numéro :
1- Pourquoi un jardin ?
2- A la découverte d’une plante
3- Vocabulaire du jardinier
4- Jardinons ensemble
5- Animaux : amis ou ennemis ?
6- Le geste écologiste
7- Des travaux particuliers
8- Des réponses à vos questions
9- Artiste et nature
10- Poésie
11- Infos OCCE-DDEN
12- Annexe
Un jardin de senteurs
Violettes, narcisses, muguet
« Forcer un bulbe »
Habillons le bas d’un mur avec des giroflées
Psylle, thrips, syrphes, chrysopes
Favoriser les insectes pollinisateurs
Fabriquer un pot-pourri de fleurs séchées
Quelle différence entre petits pois et pois de senteurs ?
Andy Warhol et les narcisses
Campanule, violettes, avril
Résultats du concours Écoles fleuries 2015-2016
Petite histoire de la feuille de chou
pages 2 et 3
pages 3 et 4
page 4
page 5
pages 5 et 6
page 6
pages 6 et 7
pages 7 et 8
pages 9 et 10
page 11
page 12
pages 12 et 13
LA FEUILLE DE CHOU
Lettre de l’activité « Apprendre en jardinant » initiée par l’OCCE - Oise à destination des élèves et des enseignants
Parution gratuite envoyée par courriel aux coopératives de l’Oise - Responsable de la publication : Association OCCE - Oise - 12 rue du 27 Juin -
BP 60945 - 60009 BEAUVAIS Cedex - Tél 03 44 48 49 16 - Courriel : [email protected] - site Internet : http://www.occe.coop/~ad60/
deco.fr
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LA FEUILLE DE CHOU
1. Pourquoi un jardin de senteurs ?
Traverser le jardin en longeant une allée de rosiers, y travailler au fil des
saisons en profitant du parfum des jacinthes ou d’un lilas proche, quel
plaisir rare et précieux !
Pourquoi certaines fleurs sont-elles plus parfumées ou plus colorées
que d’autres ?
Les parfums et les couleurs attirent les insectes qui, en se penchant au
cœur des corolles pour puiser le nectar, se chargent de pollen qu’ils vont
ensuite déposer sur d’autres fleurs ou d’un légume à l’autre (fleurs de haricots, fleurs de petits pois), favorisant la
fécondation qui permettra la survie des espèces végétales par multiplication. D’où l’intérêt aussi de cultiver beaucoup
de fleurs parmi les légumes pour avoir un beau potager.
Composition d’un parfum
Les plantes élaborent des substances odorantes qui leur sont propres. Les parfums des plantes sont constitués de
molécules différentes et complexes stockées à la base des pétales ou dans toute la plante. Par exemple, 275 composés
de molécules constituent le parfum d’une rose. Ces composés naturels peuvent être de
l’éthanol, du capoate, de l’éthyle, de la citronnelle…
Chaque plante va donc émettre une senteur particulière faite d’un mélange de plusieurs
bases composées, ce qui va la rendre unique et reconnaissable parmi les autres. Une des
bases peut être entêtante et dominer l’ensemble comme le muscari au parfum d’œillet
dominant.
Exemple de mélange pour quelques plantes
Le thym : il a des composés communs avec la muscade, la noix de coco et le citron qui lui
donnent son arôme.
Le géranium : ses composés font qu’il sent un mélange de noix,
de citron, de pomme, de rose, de cannelle, de muscade, de
fraise et de menthe.
La menthe : elle-même sent l’ananas, la banane, le citron,
l’orange et le pamplemousse, ce qui multiplie les nuances.
A noter :
Le seringat : sent surtout la fraise des bois.
Le cosmos : sent très fort le chocolat.
La pivoine : sent particulièrement le poivre.
Notons qu’une fleur froissée libère encore plus d’arômes (essences
parfumées).Certaines plantes placées à côté d’autres influent sur elles en modifiant leur arôme : par exemple, celui de
la menthe est renforcé par l’ortie.
Beaucoup de fleurs ont dans leurs bases un parfum de miel surtout perceptible par les abeilles et qui les attire
irrésistiblement. Parfois, il fait partie des notes dominantes comme dans l’héliotrope (miel et cannelle), dégageant
Figure 2: géranium
Figure 3: menthe
Figure 4: seringat
Figure 5: cosmos
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LA FEUILLE DE CHOU
alors pour nous un délicieux parfum à la fois doux et sucré mais le vent ou une trop forte chaleur vont «casser » leur
parfum. A mi- ombre, elles sentent bon le matin et le soir.
Au cours des saisons :
Les fleurs du printemps ont des notes plus poivrées, celles de l’été sont plus capiteuses.
Nom des fleurs les plus odoriférantes :
Les immortelles, le chèvrefeuille, les giroflées, l’œillet, les iris, le mimosa, les pois de
senteur, la rose, la violette, le seringat, la lavande, les jacinthes, le phlox, les narcisses, le
jasmin, la capucine, les pivoines, les lupins, la glycine, le lilas, les lis, le muguet…
De nombreuses plantes aromatiques sont également très odoriférantes (comme leur nom l’indique).
2. A la découverte de 3 plantes : La violette, le narcisse et le muguet
LA VIOLETTE
LE NARCISSE
LE MUGUET
Famille
Violacées
Amaryllidacées
Liliacées
Etymologie
Du latin « viola » et du grec
« lon », la couleur violette
Du grec « narké » (qui endort)
qui a donné aussi :
narcotique.
Du latin « mucus » pour son
odeur musquée.
Autres noms
Violette odorante, viole de
mars
Jeannette, Narcisse
trompette
Clochette des bois, grelots, lis
des vallées
Description
Vivace de 5 à 10 cm, fleurs
violettes délicates portées
par un pédoncule et aux
feuilles en forme de cœur,
persistantes.
Parfum suave et musqué
puissant en fin de journée.
Vivace aux nombreuses
variétés.
Narcisse des poètes : petit
aux fleurs blanches à courte
couronne jeune bordée de
rouge.
Parfum rare, suave et
généreux.
Plante vivace de 10 à 25 cm à
clochettes blanches dentelées
avec deux grandes feuilles
partant de la base de la tige
et à nervures convergentes.
Arôme subtil.
Racine
Petites racines fines
Bulbe
Rhizome
Sol
Sol frais. Terre enrichie.
Terre riche mais légère sur
couche drainante ou lit de
sable. Sol frais.
Humide. Riche. Meuble.
Lieu
A mi- ombre, lumière sans
soleil direct. Assez rare dans
la nature. Fréquente dans les
jardins.
A mi- ombre ou au soleil : son
parfum et alors encore plus
subtil.
Prés, jardins.
Ombre à mi- ombre. Sous-
bois frais ou jardins
ombragés.
Figure 6: immortelles
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LA FEUILLE DE CHOU
Plantation
Début novembre, repiquer
avec une poignée de terreau
au fond de chaque trou.
Espacer de 15 cm. Arroser. Se
multiplie par stolons.
Planter à l’automne. Arroser
légèrement. La plantation
peut être forcée (voir
vocabulaire).
A l’automne. Enfoncer à
peine « les griffes ». Recouvrir
d’une couche de terreau et
arroser.
Fleurissement
De janvier à mars.
De mars à mi-mai.
Au printemps (mai).
Particularités
Une des premières fleurs au
sortir de l’hiver.
Toute la plante est toxique,
surtout le bulbe et les parties
vertes. Les narcisses
flétrissent très vite après leur
cueillette.
Toute la plante est très
toxique en particulier les
boules rouges (fruits). Se
laver les mains après y avoir
touché. Même l’eau du vase
est toxique.
Symbole
Timidité et modestie
Admiration de soi
(narcissisme)
Fleur porte-bonheur
Soins
Attention aux limaces, penser
à supprimer les fleurs fanées.
Plantés trop profondément
ou sol trop humide, le bulbe
pourrit.
Craint les limaces et les
escargots.
Utilité
Abrite de nombreux
papillons.
A consommer en infusion, en
bonbons, en sirop et dans les
salades.
C’est une plante médicinale.
Elle sert aussi à composer des
eaux de toilette, des parfums.
L’odeur du narcisse éloigne
les campagnols et les mulots.
Son parfum, mélange entre la
fleur d’oranger et celle du
jasmin est très utilisé en
parfumerie.
Plante aussi utilisée en
pharmacie à doses infimes
(en relation avec le sommeil).
Arôme subtil très recherché
en parfumerie.
Le muguet est aussi utilisé
comme « simple » en
pharmacie à doses infimes en
raison de sa toxicité.
3. Le vocabulaire du jardinier : « Forcer un bulbe »
« Forcer » un bulbe :
Forcer un bulbe permet d’avancer sa floraison jusqu’à 3
mois. Pour cela il faut le placer au froid à l’automne
pendant environ six semaines, ce qui va représenter pour
lui la période hivernale. Ainsi, quand on le ramènera peu à
peu à la chaleur, il se développera comme au cœur du
printemps.
Comment faire ?
Choisir par exemple un beau bulbe de jacinthe de bon calibre, le mettre dans un sac en plastique sur lequel on aura
inscrit sa variété, sa couleur et la date de mise au froid. Placer le sac dans le bac à légumes du réfrigérateur. Pour un
bulbe déjà installé en pot, choisir un endroit frais à l’extérieur ou une pièce sombre et fraîche. Dans les deux cas,
surveiller le bourgeon floral. Quand celui-ci apparaît, sortir le bulbe de son sac, le rempoter délicatement et l’exposer
peu à peu à la chaleur et à la lumière. L’arroser peu mais régulièrement, de même pour le bulbe déjà en pot, jusqu’à
complet fleurissement.
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LA FEUILLE DE CHOU
4. Jardinons ensemble : HABILLONS LE BAS D’UN MUR AVEC DES GIROFLEES.
La floraison des giroflées est longue, généreuse et très embaumante. De plus cette fleur
se propage toute seule. Ses pétales éclatants (jaune,orange,rouge,violacé,brun,blanc
lumineux ou au dégradé de rose) sont comme du velours. Son parfum enivrant est
comparable à celui du jasmin mêlé à celui de l’œillet, nuancé de notes poivrées et
épicées. Celui-ci va être encore plus entêtant avec la chaleur du soleil se reverbérant
contre le mur.
Bien préparer la terre (sol perméable et sain) pour qu’elle soit propre et légère, y tracer
des sillons peu profonds en les espaçant d’environ 15 cm puis y déposer les graines.
Recouvrir d’un peu de terreau. Arroser légèrement. Par trop grand soleil, on peut les protéger d’un voile d’ombrage
pour garder leur fraîcheur.
Les ennemis de la giroflée sont les pucerons.
5. Animaux : amis ou ennemis ?
Psylles, thrips, syrphes et chrysopes, des insectes au nom bizarre. Les thrips et
les psylles sont nuisibles. Les syrphes et les chrysopes sont utiles.
a) Le psylle : c’est un insecte qui ressemble à une cigale sauteuse mais qui fait de gros dégâts. Il s’attaque aux
arbres fruitiers en provoquant une maladie signalée par une purée noire : la fumagine. Pulvériser les arbres et arbustes
touchés avec du savon noir ou du purin d’ortie. Les fourmis dévorent les psylles avec
délice.
b) Le thrips : c’est un insecte piqueur suceur presque microscopique, frileux, peu
repérable, brun noir, en forme de petit bâtonnet de 1 mm de long, aux larves jaunâtres,
originaire des régions chaudes, appelé mouchette d’orage. Il se développe dans les serres
puis gagne les jardins il perce et déchire les cellules des feuilles, les vidant de leur
contenu. Il s’attaque aux dahlias, aux pois, aux concombres, à l’ail. Pour limiter les dégâts,
planter des œillets d’Inde entre les cultures et en bordure.
c) Le syrphe : insecte butineur qui ressemble à une petite guêpe mais est inoffensif. C’est
un auxiliaire du jardin. Il a un corps effilé et rayé. Son vol est saccadé avec de brusques
changements de direction et il fait même du surplace. Il lutte contre les insectes parasites. Les
adultes se nourrissent de nectar et participent ainsi à la pollinisation. Leurs larves peuvent
dévorer 300 pucerons en une nuit. Semer des œillets d’Inde, des cosmos, de la lavande, du
persil, des carottes pour les accueillir.
Nid pour syrphes : remplir un pot de terre cuite de paille et de journaux froissés. Le fermer par un
grillage et le placer à l’envers dans un arbre pour leur faire un nid douillet.
d) Le chrysope : c’est un auxiliaire prédateur de pucerons, d’acariens et de thrips. C’est un
bel insecte aux ailes vertes translucides et irisées. Il est frêle, gracile et charmant. C’est un cousin
de la libellule. Fabriquer pour les chrysopes, une boite bourrée de papiers et de paille percée de
trous et de fentes horizontales pour accueillir les femelles. Celles-ci déposeront leurs larves sur les
colonies de pucerons qui seront alors dévorés. On peut même acheter par correspondance des
Figure 7: psylle
Figure 8: piqûres de thrips
Figure 9: syrphe
Figure 10: chrysope
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