Crédit Agricole Alsace Vosges
Rapport d’Activité 2012
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quement bas). La situation difficile des banques britanniques (très
impactées par la crise et confrontées à des risques juridiques significa-
tifs) continue de pénaliser la City tandis que les coupes budgétaires
pèsent sur l’économie sans pour autant redresser la trajectoire de la
dette (déficit de 7,4 % du PIB). Le chômage se stabilise néanmoins à
7,7 %.
• La France échappe de peu à la récession (croissance nulle en 2012
après +1,7 % en 2011) avec un recul marqué au dernier trimestre
(-0,3 %). L’actualité 2012 aura été caractérisée par l’élection présiden-
tielle, et par la confirmation de la priorité accordée par le nouveau gou-
vernement à la réduction du déficit public afin d’ancrer sa crédibilité.
Grâce à la baisse des taux d’emprunts du Trésor, le déficit connaît une
légère décrue (-4.5 % du PIB contre -5,2 % en 2011), ce qui permet de
limiter la croissance de la dette publique à +3 points (90% du PIB). De
nouvelles mesures fiscales touchant les entreprises (doublement du for-
fait social, intégration de l’intéressement à l’assiette de la taxe sur les
salaires, etc.) et en particulier les banques (doublement de la taxe sys-
témique) sont mises en œuvre dès 2012. D’autres sont introduites par
la Loi de finance pour 2013 : gel du barème et nouvelle tranche
d’impôts sur le revenu à 45 %, coup de rabot sur les niches fiscales
(plafonnées à 10 000 euros), nouveaux prélèvements sur l’épargne et
fin du prélèvement forfaire libératoire, etc.
Cette politique d’austérité pèse sur la consommation (-0,1 % en 2012),
l’investissement des entreprises (+0 %) et l’emploi (+1 point de chô-
mage à 11 %). L’impulsion budgétaire négative devrait encore se ren-
forcer en 2013 et jusqu’à l’inflexion promise en 2014 via le « pacte pour
la croissance, la compétitivité et l’emploi » (crédit d’impôt de 20 mil-
liards par an en rythme de croisière).
• Les puissances émergentes marquent également le pas au rythme de
la décélération du commerce mondial et des resserrements monétaires.
La croissance chinoise ralentit sensiblement (+7,7% contre +9,3% en
2011) avec une chute des exportations mais également un fléchisse-
ment de la demande intérieure. L’inflation maîtrisée (2,6 % contre 5,4 %
en 2011) permet néanmoins de desserrer la politique monétaire, au
risque d’accentuer les déséquilibres macro-économiques. Malgré le
contrecoup de la catastrophe de Fukushima en début d’année,
l’économie japonaise ralentit fortement au second semestre dans un
contexte de déflation, mais sort néanmoins de récession (+1,6 % contre
-0,7 % en 2011). L’Asie dans son ensemble décélère (+4,2 % contre
+5,3 % hors Chine et Japon en 2011) avec une prime pour les pays
parvenant à développer leur marché domestique (Indonésie, Malaisie,
Philippines) par rapport aux autres (Hong Kong, Singapour, Corée).
L’Amérique Latine ralentit également (+2,7 % contre +4,2 % en 2011)
comme l’illustre le Brésil (+1,3 % contre près de +5 % en 2011), affec-
té par le ralentissement chinois et l’appréciation du réal face au dollar.
Malgré le maintien du prix élevé des matières premières, la Russie
ralentit (3,5 % contre +4 % en 2011) tandis que l’Europe centrale
stagne (+1,1 %).
L’année 2012 restera donc comme celle d’un ralentissement global de
l’économie mondiale motivé par une volonté de désendettement des
agents économiques publics comme privés. Mais c’est aussi une année
qui n’aura pas vu l’éclatement de la zone euro, mais au contraire
l’amorce de réformes institutionnelles qui lui donneront à terme plus de
crédibilité et donc d’avenir. Les perspectives pour 2013 s’avèrent assez
similaires, les économistes s’attendant à une croissance molle (réces-
sion de l’ordre de -0,5 % en Europe et en France) tandis que se pour-
suivent les ajustements structurels attendus pour corriger les déséqui-
libres macro-économiques.
Des marchés entre politiques accommodantes et baisse
de la croissance...
• Dans ce contexte, les marchés boursiers ont été soutenus par l’action
coordonnée des banques centrales, permettant à la plupart des places
actions de terminer en hausse. Le CAC 40 clôture ainsi l’année sur une
reprise de 14,6 % à 3 641 points. On observe, dès le 1er trimestre, un
retour de l’appétit pour le risque accompagné d’une baisse de la vola-
tilité (Vix en baisse de 9 points) et de la corrélation entre les titres. Ce
rallye, alimenté par l’adoption d’un second plan d’aide à la Grèce et
l’éloignement des risques de credit crunch ou de crise de liquidité en zone
euro se termine toutefois précocement avec le retour des tensions sur
l’Espagne, puis par contagion sur l’Italie et même sur la France. Ces ten-
sions font plonger les bourses au 2ème trimestre, à l’instar du CAC 40 qui
enregistre une baisse de 6,6%. L’assouplissement coordonné de leurs
politiques monétaires par la BCE, la Fed et la Banque Centrale chinoise,
ainsi que la mise en place de l’OMT (Outrigth Monetary Transactions) en
zone euro constituent le socle d’un nouveau rallye observé au 2ème
semestre 2012. Au global, 2012 aura été une année boursière mondiale
positive avec des performances plus ou moins élevées selon les régions:
- En hausse pour l’Eurostoxx 50 (+15 %) compte tenu de la bonne
tenue en moyenne de l’ensemble des bourses de la zone euro : Rome
(+7,8 %), Lisbonne (+3 %) ou Athènes (+32,5 %), mais également
Francfort (DAX +29,1 %) et à l’exception de Madrid (-5,1 %) ;
- En hausse aux Etats-Unis (Dow Jones +5,9 %) grâce à la bonne
résistance de la croissance et malgré le débat du « fiscal cliff » ayant
créé des tensions en fin d’année;
- En hausse dans les pays émergents (Moscou +12,5%, Bombay
+25,8 % ; Shanghai +1,5 % et Hong Kong +23%) malgré le ralen-
tissement observé dans ces économies, notamment en Chine, qui a
incité les investisseurs à limiter leur exposition sur ces zones.
• Les sanctions européennes auxquelles ont conduit les tensions géopo-
litiques avec l’Iran, ont provoqué une pénurie sur le pétrole poussant les
cours à la hausse. Conjuguée à la forte demande saisonnière aux Etats-
Unis et en Europe, le baril de pétrole a atteint plus de 128 dollars. Les
métaux de base ont touché leur plus bas au milieu de l’été pour rebon-
dir en fin d’année, soutenus par la demande chinoise. L’or quant à lui
gagne encore +7 % par rapport à des cours 2011 déjà en nette pro-
gression (+28 %), alimenté notamment par la forte demande des
banques centrales. De leur côté, les matières premières agricoles se
sont maintenues tout au long de 2012 à des niveaux élevés, accompa-
gnés cependant par une hausse du coût des intrants.
• Enfin, les marchés de crédits ont connu une évolution exceptionnelle
malgré un contexte difficile de crise de la dette souveraine en zone
euro. Cette performance a évolué au gré des avancées politiques de la
zone mais surtout des mesures de soutien de la BCE. En effet, suite aux
deux opérations de refinancement à trois ans (VLTRO), le marché du
crédit connait une embellie significative, mais peu durable puisque l’on
observe un retour des tensions dès le 2ème trimestre avec les inquié-
tudes sur la croissance en zone euro. C’est encore une fois grâce à
l’intervention de la BCE durant l’été et l’annonce des OMT (Outright
Monetary Transactions) en septembre que la situation s’améliore nette-
ment, provoquant un deuxième resserrement des spreads des dettes
périphériques notamment mais aussi des Financières qui surperforment
le marché (c’est le segment qui avait été le plus touché en 2011).
Le Groupe Crédit Agricole démontre à nouveau la résilience
de son modèle intégré de bancassureur qui s’appuie sur la
force de ses banques de proximité.
Dans une conjoncture toujours difficile en 2012, le Groupe Crédit Agricole
reste le premier financeur de l’économie française. Son dynamisme pour
soutenir l’économie s’illustre par la progression de 1,4 % des encours de
crédits - un rythme très supérieur à la croissance du PIB - affichée par ses
banques de proximité, LCL et les Caisses régionales. Ces dernières déga-
gent en outre un résultat de 3,5 milliards d’euros, en progression de
3,4 %. Toutefois, ces excellentes performances opérationnelles sont mas-
quées par des éléments non opérationnels qui ont à nouveau fortement
impacté le résultat de sa structure cotée Crédit Agricole S.A. en 2012.