Les attaques qui viennent
de frapper la capitale
française, dans la soirée
de vendredi, interpellent
l’ensemble des acteurs de la
scène internationale, quant
à l’urgence de faire preuve
de responsabilité politique et
historique, en vue de mener une
lutte plus perspicace contre la
barbarie terroriste.
Ph : APS
Ph : DR
L’INFORMATION AU QUOTIDIEN
Quotidien national d’information - Prix Algérie 10 DA - France 1 euro
Dimanche 15 novembre 2015 - www.lecourrier-dalgerie.com - N°3565 - 12e année
PARIS SECOUÉE PAR PLUSIEURS ATTENTATS
TERRORISTES MEURTRIERS
P 5
La France sous le choc
Les responsabilités de lEspagne pointées du doigt à Madrid
SAHARA OCCIDENTAL
TANZANIE 2 - ALGÉRIE 2
Slimani sauve
une équipe sous
perfusion
P 24
l Retour sur
une nuit d'horreur
avec les témoins
de la tragédie
l Deux Algériens
décédés
P 3
P 3
l LIRE ÉGALEMENT
De lenfer à la lumière
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QUALIFICATIONS AU MONDIAL 2018
Dimanche 15 novembre 2015 ACTUALITÉ
2
La France sous le choc
Les attaques qui
viennent de frapper
la capitale
française, dans la
soirée de vendredi,
interpellent
l’ensemble des
acteurs de la scène
internationale, quant
à l’urgence de faire
preuve de
responsabilité
politique et
historique, en vue de
mener une lutte plus
perspicace contre la
barbarie terroriste.
Outre la convergence
des efforts, exie en
vue de constituer un
front international pour mener
des actions de nature sécuri-
taires contre les terroristes, il
est notamment impératif de
cibler dans une dynamique
d’ensemble les causes et ori-
gines du terrorisme, dont
principalement sa matrice
idéologique.
La barbarie intégriste ayant
à ce jour cau des victimes à
travers les difrentes régions
du monde, a montré qu’elle
est transfrontalière et qu’elle
cible des hommes, des femmes
et des enfants, de difrentes
nationalités, d’origine, de cul-
ture et de race et aussi de reli-
gion.
Les capitales du monde
sont devenues le théâtre de
boucheries commises par des
fanatiques extmistes qui se
sont abreuvés des ies obscu-
rantistes intégristes pour
semer la mort, dans les dif-
rents coins du monde, durant
plusieurs cennies.
Les années 80, en
Afghanistan, les talibans ont
bénéficié considérablement du
soutien politique et logistique
de Washington, dans la guerre
de celle-ci contre l’ex-Union
sovtique, dans le sillage de la
guerre froide.
Aps que l’Afghanistan a
été le terrain de bataille, en
cette riode, qui a vu des
fanatiques de différents pays
notamment arabes débarquer
dans cette guerre, qui leur a
été bénéfique, non pas pour
prendre conscience qu’elle
n’est pas la leur, mais ont
appris à manier les armes et à
fabriquer des bombes, sont
revenus dans leurs pays res-
pectifs, pour semer la mort,
dans la majorité des cas.
Après la Décennie rouge qui a
frappé l’Algérie, dans les
années 90, sans la faire plier,
grâce à la mobilisation patrio-
tique citoyenne, aux côtés des
différents services de sécurité
du pays, dont l’armée nationa-
le populaire (ANP), alors que
le monde s’obstinait à fermer
les yeux et obstruer ses oreilles
sur ce que nous vivions du ter-
rorisme aveugle. C’est un 11
septembre 2001, devant l’am-
pleur des attentats qui ont
frap les États-Unis que le
monde s’estveillé pour dire :
attention au terrorisme et qu’il
fallait lutter contre. À la vielle
des attentats meurtriers qui
ont frappé dans la soirée de
vendredi la capitale française,
Paris, la veille un double
attentat a endeuil la capitale
libanaise, Beyrouth.
Et bien avant d’autres capi-
tales et villes ont é le théâtre
d’actes barbares, tels ceux per-
trés en Tunisie, Libye, Irak,
Russie et la Turquie, mais que
le peuple syrien en est victime,
près de cinq ans, et fait face à
la ferlante des terroristes de
provenance de pays arabes et
notamment occidentaux.
L’ensemble des respon-
sables politiques à travers le
monde ont vite fait d’expri-
mer le choc qui les a frappés,
au vu de l’ampleur et la nature
des attentats terroristes ayant
seco le ur de la capitale
française.
POLITIQUES
AMBIGUËS CONTRE LE
TERRORISME, JUSQU’À
QUAND ?
Outre les plus fortes
condamnations de la barbarie
terroriste, qui a fait plus 128
victimes et 180 blessés, dont
99 dans un état grave, les
acteurs les plus influents tire-
ront-ils les leçons de leurs poli-
tiques respectives ambiguës, en
direction, notamment du
Moyen-Orient et l’Afrique du
Nord, pour que la lutte contre
le terrorisme ne soit plus la
carte-prétexte pour atteindre
des objectifs géostratégiques
en faisant fi des conséquences
désastreuses de leur approche
en la matière.
La France, qui quelques
heures de l’annonce de l’enre-
gistrement d’une légère embel-
lie sur le front de l’économie et
de l’emploi, va-t-elle être
confrontée à des consé-
quences, sur les plans écono-
mique et touristique. À cela
s’ajoutera la surenchère politi-
co-politicienne de certains
acteurs de scène politique,
notamment ceux de l’extrême
droite. Dans l’incapacité d’ap-
porter les réponses aux maux
de la société française, l’héri-
tière du courant politique de
Le Pen qui n’est autre que sa
fille Marine Le Pen va accen-
tuer ses mots d’ordre pour
frapper la cohésion du tissu
social composant la société
française, en ciblant la diversi-
de l’origine, de la culture et
de la religion des Français.
Pour les conséquences, qui
dépasseront les frontières fran-
çaises, les responsables de
l’Élysée seront-ils en mesure
de revoir leur feuille de route
en matière de lutte contre le
terrorisme sur le plan interna-
tional, pour que cette tâche se
discute, se décide et se traduit,
dans un cadre institutionnel
mondial, à savoir les Nations
unies ? C’est sur cette ques-
tion fondamentale et incon-
tournable que les acteurs occi-
dentaux, principalement les
États-Unis, la Grande-
Bretagne et la France sont
appelés à répondre, à leur opi-
nions nationales respectives
d’abord, et aux autres acteurs
internationaux, réclamant une
coalition mondiale dans le
cadre de l’ONU pour lutter
contre une menace mondiale,
le terrorisme. La France qui
en fermant les yeux sur le rôle
joué par ses partenaires le
Qatar, la Turquie et l’Arabie
saoudite dans leur guerre
contre la Syrie, dans leur prise
en charge, politiquement,
financièrement et logistique-
ment de terroristes, ne cesse
,depuis peu, d’exprimer ses
craintes sur le risque qu’en-
court la France avec le retour
des terroristes français de
Syrie, à leur pays. Dans sa
réaction sur les réseaux
sociaux, Laurent Wauquiez, du
parti les Républicains, deman-
de le placement dans « des
centres d’internement des 4
000 personnes fichées pour
terrorisme ». Exprimant ses
condoléances au peuple fran-
çais suite aux attenats du 13
novembre à Paris, Damas a
indiqué que «la France a
connu, hier (vendredi : ndlr) ce
que nous vivons en Syrie
depuis 5 ans», a déclaré le pré-
sident syrien, Bachar El-Assad.
Moscou, de son côté, en
condamnant les attentats de
Paris, son président Poutine a
déclaré que «les actes terro-
ristes à Paris étaient un crime
affreux à cause de son atrocité
et son cynisme » indiquant a-t-
il ajouté que « ce sont des gens
innocents qui ont été victimes
de la tragédie » affirmant
qu’aucun des prétextes « reli-
gieux » ou « politique » avancé
par les terroristes « ne pourra
jamais les justifier», a-t-il noté.
Par ailleurs, l’institution parle-
mentaire russe s’apprête à pré-
senter une initiative mondiale,
appelant la communauté inter-
nationale à la constitution d’un
front international pour lutter
contre le terrorisme.
Karima Bennour
Les multiples attentats de la nuit du
13 au 14 novembre 2015 perpétrés
à Paris et à Saint-Denis ont conduit
le président de la République française,
François Hollande, à déclarer par le
décret n° 2015-1475 l’état d’urgence à
compter du 14 novembre 2015, à zéro
heure, sur le territoire métropolitain et en
Corse.
Inédit dans l’histoire politique françai-
se, en raison de l'urgence et après avoir
entendu le Conseil des ministres, le
Président de la République déclare que la
loi n° 55-385 du 3 avril 1955 relatif à l'état
d'urgence soit applicable durant douze
jours. Ce texte indique que la prorogation
de l'état d'urgence au-delà de douze jours
ne peut être autorisée que par la loi. La loi
autorisant la prorogation au-delà de douze
jours de l'état d'urgence doit fixer sa durée
définitive. L'état d'urgence peut être, en
effet, déclaré sur tout ou partie du territoi-
re métropolitain, des départements
d'outre-mer, des collectivités d'outre-mer
et en Nouvelle-Calédonie, soit en cas de
péril imminent résultant d'atteintes graves
à l'ordre public, soit en cas d'événements
présentant, par leur nature et leur gravité,
le caractère de calamité publique.
La déclaration de l'état d'urgence
donne pouvoir au préfet :
1° D'interdire la circulation des per-
sonnes ou des véhicules dans les lieux et
aux heures fixés par arrêté ;
D'instituer, par arrêté, des zones de
protection ou de sécurité le séjour des
personnes est réglementé ;
D'interdire le séjour dans tout ou
partie du département à toute personne
cherchant à entraver, de quelque manière
que ce soit, l'action des pouvoirs publics.
Le ministre de l'intérieur dans tous les
cas peut prononcer l'assignation à résiden-
ce dans une circonscription territoriale ou
une localité déterminée de toute personne
dont l'activité s'avère dangereuse pour la
sécurité et l'ordre publics. Cette décision
peut être contestée et retirée devant une
commission consultative comprenant des
délégués du conseil départemental.
Les mêmes personnes peuvent former
un recours pour excès de pouvoir contre
la décision visée devant le tribunal admi-
nistratif compétent. Celui-ci devra statuer
dans le mois du recours. En cas d'appel, la
décision du Conseil d'état devra, interve-
nir dans les trois mois de l'appel. Faute
par les juridictions ci-dessus d'avoir statué
dans les délais fixés, les mesures prises
cesseront de recevoir exécution. Le
ministre de l'Intérieur, pour l'ensemble du
territoire est institué l'état d'urgence et
le préfet, dans le département, peuvent
ordonner la fermeture provisoire des salles
de spectacles, débits de boissons et lieux
de réunion de toute nature. Peuvent être
également interdites, à titre général ou
particulier, les réunions de nature à provo-
quer ou à entretenir le désordre. Les auto-
rités peuvent ordonner la remise des
armes de première, quatrième et cinquiè-
me catégories.
Le décret déclarant ou la loi prorogeant
l'état d'urgence peuvent, par une disposi-
tion expresse :
Conférer aux autorités administra-
tives le pouvoir d'ordonner des perquisi-
tions à domicile de jour et de nuit ;
Habiliter les mêmes autorités à
prendre toutes mesures pour assurer le
contrôle de la presse et des publications
de toute nature ainsi que celui des émis-
sions radiophoniques, des projections
ciné-matographiques et des représenta-
tions théâtrales.
F. M.
La France décrète l’état d’urgence :
que dit la loi ?
Par Fayçal Megherbi, avocat
au Barreau de Paris
ÉCLAIRAGE
Ph : DR
PARIS SECOUÉE PAR PLUSIEURS ATTENTATS TERRORISTES MEURTRIERS
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Dimanche 15 novembre 2015
ACTUALITÉ
PARIS SECOUÉE PAR PLUSIEURS ATTENTATS TERRORISTES MEURTRIERS
Bouteflika qualifie
de "crime contre
l'humanité" les lâches
attentats
Le président de la République, Abdela-
ziz Bouteflika, a exprimé, hier, sa
"profonde indignation suite aux attentats
qui ont visé, la veille, la capitale française,
les qualifiant de "véritable crime contre
l'humanité", dans un message adressé à
son homologue français, François Hol-
lande. "C'est avec stupeur et profonde
indignation que j'ai appris les lâches
attentats qui viennent d'être perpétrés à
Paris et qui ont causé un lourd bilan en
vies humaines. Cette horreur planifiée
constitue un ritable crime contre l'hu-
manité", a écrit le président Bouteflika
dans son message.
"L'Algérie condamne énergiquement
ces crimes terroristes qui attestent encore
une fois, malheureusement, que le terro-
risme est un fléau transfrontalier", a ajou-
le président de la République. Dans le
me contexte, le chef de l'état a affirmé
que "ce fléau appelle une action solidai-
re de toute la communauté internationa-
le, sous l'égide des Nations unies, une
action qui se doit également d'être luci-
de pour éviter une fracture civilisation-
nelle à travers le monde et à l'intérieur
des pays, ce qui est l'un des buts recher-
chés par les commanditaires du terroris-
me." "Devant cette tragédie qui vient de
frapper votre pays ami, le peuple français,
son gouvernement et vous-mêmes per-
sonnellemen; vous pouvez compter sur la
solidarité et le soutien de l'Algérie", a ras-
su le chef de l'état dans son message
adressé au président Hollande. "En cette
douloureuse épreuve, je vous exprime, au
nom du peuple algérien, de son gouver-
nement et en mon nom personnel, nos
plus sincères condoléances à vous-même
et au peuple français ami, ainsi que toute
notre sympathie aux familles des vic-
times", a également écrit le président de
la République dans son message à son
homologue français. "Je puis vous assurer
que le partenariat d'exception que nous
sommes ensemble attelés à tir au né-
fice de nos deux peuples, se reflètera éga-
lement dans nos efforts conjoints contre
le terrorisme que l'Algérie combat elle
aussi jusquce jour", a conclu le prési-
dent Bouteflika.
MAE:
« L'Algérie condamne
avec "la plus grande
vigueur »
L'Algérie a condamsamedi "avec la
plus grande vigueur" les attaques
terroristes sanglantes perpétrées vendredi
soir à Paris, a indiq un communiq
du ministère des Affaires étrangères.
"L’Algérie condamne avec la plus grande
vigueur les attaques terroristes sanglantes
perpétrées dans la soirée du vendredi à
samedi à Paris", a souligné la même sour-
ce. travers la violence aveugle et inouïe
et l’acharnement sur des victimes inno-
centes, le terrorisme a franchi une nou-
velle ligne dans l’horreur dans sa quête
vaine de faire basculer des pays et des
sociétés dans l’obscurantisme", relève le
communiqué. "LAlgérie et son peuple
qui ont subi les affres de l’entreprise
funeste du terrorisme, solidaires du
peuple et du gouvernement français ainsi
que des familles des victimes, se tiennent
à leurs côtés et leur expriment soutien et
sympathie dans cette terrible épreuve",
souligne le MAE, Dans ces moments
"difficiles, la solidarité avec la France doit
s’accompagner d’une détermination
solue de tous les pays à mettre à contri-
bution tous les moyens susceptibles de
vaincre et de faire abdiquer le terrorisme
partout à travers le monde, tant il est évi-
dent qu’il repsente une menace sérieu-
se contre l’humanité toute entière et une
gation de toutes les valeurs humaines",
conclut le communiqué.
Retour sur une nuit d'horreur
avec les témoins de la tragédie
De notre envoyé spécial
à Paris
Hacène Nait Amara
Paris, la capitale
française, était une
ville morte au
lendemain des
attentats terroristes
ayant fait 128 morts
et des centaines de
blessés. La tristesse
se lisait sur les
visage des
Parisiens.
Cette série d'attentats
terroristes a fait rap-
peler aux Parisiens les
attaques terroristes contre
l'hebdo satirique, «Charlie
Hebdo» en janvier 2015. Une
horreur, un choc et une
consternation, ce sont les
termes qui reviennent dans la
bouche des Parisiens. Il y a
une sorte d'incompréhension
et de peur qui se sont empa-
rés des Français en général et
des Parisiens en particulier.
Au Bataclan, ce lieu qui a
payé un lourd tribut de ces
attentats terroristes avec 80
morts est des dizaines de
blessés, grouillait de monde.
À Bataclan, nous nous
sommes rendus hier matin,
beaucoup de monde arrivait
sur les lieux.
Certains venaient déposer
des fleurs, d'autres des bou-
gies et des bouts de papiers
sur lesquels on peut lire des
messages de paix et d'hom-
mage aux victimes. Nous
avons vu des personnes en
larmes qui se tenaient les
bras dans les bras. Sur le lieu
de l'attentat, des témoins de
cette tragédie, encore sous le
choc, livraient leurs émotions
à ces dizaines de journalistes
venus des quatre coins du
monde avec des larmes aux
yeux, et la tristesse au visage.
AMEL AHMLI, 21 ANS,
ÉTUDIANTE
Rien n'est décidé à l'avan-
ce. C'était sur un coup de tête
que moi et ma mère, nous
nous sommes décidés d'aller
boire un verre au bar au
Man, un établissement qui se
trouve au Bataclan. Avant
même de nous installer au
bar d'à côté du Bataclan,
nous avons entendu des
coups de feu.
J'ai pensé aux pétards
avant de réaliser qu'il s'agit
des coups de feu. J'ai tiré ma
mère de sa main pour se
cacher à la terrasse du bar au
Man qui était déjà bondé de
monde. La police demandait
à tout le monde de se cacher.
C'est ce que tout le monde a
fait. La police venait taper sur
les vitres de l'établissement
pour nous demander de nous
cacher. Nous sommes restés
dedans sans bouger jusqu'à
02h00. À cette heure-ci, il y a
eu la libération des otages du
Bataclan qui arrivaient vers
nous. Ces scènes resteront
gravées à jamais dans ma
mémoire. Pour nous, nous
avons vécu l'horreur.
CLAIRE, UNE
PARISIENNE DE 26 ANS
"J'ai été ce soir maudit à
150 mètres du Bataclan. Je
ce que ceux qui ont été à l'in-
térieur ont vécu, mais je par-
tage la douleur de leurs
proches. En fait, j'ai été blo-
quée derrière un cordon de
police et j'ai vu à un moment
donné près de 30 ou 40
otages sortir de cet établisse-
ment.
Des hommes blessés avec
du sang partout qui étaient
évacués vers les véhicules de
police. Une heure après, j'ai
entendu des coups de feu,
des rafales et après des explo-
sions. Après, j'ai pu rentrer
chez moi avec, le sentiment
d'être perdue. Je n'arrivais
pas à réaliser ce qui est arrivé
à cette salle qui est un lieu
festif.
SHEHERASADE BAHRI,
ARTISTE
PHOTGRAPHE
"Je suis touchée indirecte-
ment, car, j'habite le quartier.
Je suis voisine du Bataclan.
J'ai entendu vers les coups de
22h des coups de feu mais
qui étaient énormes. Au tout
début, je ne réalisais pas qu'il
s'agissait d'une attaque terro-
riste.
Et puis, à travers la
fenêtre, j'ai vu des véhicules
du Samu qui affluaient sur
les lieux et là j'ai compris que
quelque chose de grave
venait d'arriver. En voyant les
gens qui couraient de par-
tout, j'ai tout de suite com-
pris que c'est attaque terro-
riste. En tout cas, ces gens-là
n'ont rien à voir avec l'islam.
Ils ne connaissent rien à la
religion musulmane".
CAMILLE BARCOUDA,
ÉTUDIANTE
PARISIENNE
"J'habite l'immeuble d'en
face du Bataclan, exactement
au dernier étage. J'ai vu prati-
quement toute la scène du
début jusqu'à la fin.
Au tout début, je n'avais
rien comprise. Je regardais le
match France-Allemagne
quand les coup de feu com-
mençaient à se faire retentir
dans tout le quartier. Moi, j'ai
pensé aux pétards. Et ma
mère m'appelle pour me dire
qu'il y a une prise d'otages.
En regardant de la fenêtre, je
voyais la police bouchant les
lieux en sommant les gens à
rester chez eux.
Du haut de mon
immeuble, je voyais l'arrivée
des renforts des GGN qui
évacuaient les lieux. Pour
moi, je ne réalisais pas ce qui
vient d'arriver au Bataclan.
C'est terrible et triste"
H.N.A.
Deux Algériens décédés
Deux ressortissants algériens ont
été recensés parmi les victimes
des attentats perpétrés, vendredi
soir, à Paris, a indiqué à l’APS la cellule
de crise installée au niveau de l’ambas-
sade d’Algérie en France. Il s'agit d'un
Algérien âgé de 29 ans résidant à Paris
et d'une binationale de 40 ans, a précisé
la cellule de crise chargée de suivre les
développements de ces événements tra-
giques en coordination avec les repré-
sentations consulaires algériennes en
France et des autorités françaises. Pour
rappel, l’opération d’identification des
victimes des attentats se poursuivait
samedi. La police avait indiqué aupara-
vant que la priorité est d'identifier les
corps des victimes et ceux des terro-
ristes, qui ont été pour la plupart pulvé-
risés, lorsqu'ils se sont fait sauter lors de
ces attentats. La même source policière
a expliqué que les enquêteurs devront
visionner les images de vidéosurveillan-
ce pour «déterminer les circonstances»
des attentats. «Une fois les terroristes
identifiés, il s'agira de déterminer s'ils
ont profité de complicités», a-t-elle pré-
cisé.
R. N.
Daech revendique
les attentats
Le groupe terroriste autoproclamé "Etat islamique" (EI/Daech) a revendiqué
samedi les attentats à Paris ayant fait au moins 128 morts et 250 blessés.
"Huit frères portant des ceintures explosives et armés de fusils d'assaut ont
visé des sites choisis soigneusement au cœur de Paris", indique Daech/l'EI dans
un communiqué repris par l'AFP."Que la France et ceux qui suivent sa voie
sachent qu'ils resteront à la tête des cibles de l'Etat islamique", a ajouté l'organi-
sation terroriste. Selon le communiqué, les attaques de Paris seraient une réponse
aux "bombardements" des positions du groupe terroriste en Irak et en Syrie. La
France mène, au sein d'une coalition internationale, des frappes aériennes contre
le groupe extrémiste Daech/EI en Irak et en Syrie.
Ph : Le Courrier d’Algérie
Dimanche 15 novembre 2015 ACTUALITÉ
4
TOUT EN CONDAMNANT LES ATTENTATS DE PARIS
Ghoul met en garde contre
les amalgames
En se présentant, hier,
samedi, devant le pupitre,
pour s’exprimer à la
presse nationale, le
président de TAJ (Tajamou
Amal El Jazaïr), Amar
Ghoul, a entamé son
allocution, en revenant sur
les attentats de Paris,
perpétrés dans la soirée
de la journée d’avant-hier.
Au plan national, le chef
de TAJ a réagit devant
l’ascension prise par le
phénomène des enlèvements
d’enfants. Tout en dénonçant
ces actes terroristes revendi-
qués par l’organisation de
l’État Islamique (Daech), le
responsable politique appelle
à l’adoption d’une vision glo-
bale dans la lutte contre ce
phénomène transnational.
«Nous dénonçons le terroris-
me et la violence sous toutes
leurs multiples facettes, et
quelque soient le lieu et le
pays où les phénomènes sévis-
sent», dira-t-il, d’emblée.
Craignant que ces attentats ne
soient encore une fois l’occa-
sion pour certains, de verser
dans les amalgames, Ghoul a
appelé à faire distinction entre
la religion musulmane et les
actes barbares commis au
cœur de la Capitale française.
«Nous prônons le vivre-
ensemble et le rapprochement
des civilisations de tous les
peuples du monde», a-t-il
affirmé. Fraîchement rentré
de Tunis, où il était en mission
sous sa casquette de ministre
de Tourisme, Ghoul a fait
savoir qu’il s’est exprimé déjà
depuis la Tunisie sur ce qui
s’est passé à Paris. «Il ne peut
y avoir de développement sans
la paix et la sécurité, qui sont
garantes de la stabilité dans le
monde», a-t-il prévenu depuis
le pays de Habib Bourguiba.
Pour lui, la culture de la tolé-
rance et l’adoption d’une
vision dépassant le sentiment
d’exclusion et de discrimina-
tion ethnique et religieuse,
doivent prévaloir, afin de pré-
server la sécurité dans le
monde. Or, ce n’est pas le cas
pour Ghoul, ayant relevé un
traitement différent du phéno-
mène. Il a expliqué que
l’Occident joue à la politique
de «deux poids deux mesures».
En effet, il a précisé que la ges-
tion des attentats de Paris ne
peut «malheureusement pas»
être la même, que celle de l’in-
stabilité et l’insécurité qui
règne dans les pays du Sud
(Syrie, Lybie, Irak…), qui sont
en proie à des conflits armés et
sous la prédominance terroris-
te. Pour le premier respon-
sable de ce parti, il faudra
qu’il y ait une approche globa-
le dans la gestion du dossier
de l’insécurité. Selon ses
termes, les puissances étran-
gères doivent mettre en avant
une vision, loin de tout «calcul
ségrégationniste». Cependant,
pour le même homme poli-
tique, lorsqu’un attentat est
commis dans ces pays, il y a
traitement conjoncturel de la
question. Pour étayer son
argumentaire, il a rappelé les
attaques du 11 septembre
2001 commis aux États-Unis.
«Est-ce que la gestion des
attentats de New York a réglé
le problème de l’insécurité
dans les pays du Golf et du
Moyen-Orient ?», s’est-il inter-
rogé. «Non», a estimé Ghoul,
qui a prôné un examen pro-
fond du phénomène de l’insé-
curité, et qui ne peut selon lui
se suffire d’une lutte armée. À
ce titre, le président de TAJ a
rappelé l’expérience algérien-
ne en matière de lutte contre
le terrorisme, et sa position
dans le règlement des conflits
militaires. Ainsi, l’amélioration
de la vie politique, écono-
mique et sociale dans les pays
du monde, constitue le moyen
le plus indiqué à même de
venir à bout de la violence et
de la subversion terroriste. En
qualifiant la politique
Occidentale d’«un plan
machiavélique qui vise la
déstabilisation de la région»,
Ghoul a affirque «ceux qui
disent que l’islam est la source
du terrorisme, sont ceux-là
mêmes qui ont créé et financé
les organisations terroristes,
comme Al-Qaïda et Daech».
Dans le même sillage, il a
appelé les puissances occiden-
tales accusées derrière les évé-
nements du «Printemps
arabe», à assumer les consé-
quences de leurs «plan diabo-
lique». D’ailleurs, pour Ghoul,
la crise migratoire syrienne,
n’est qu’une retombée de
cette politique.
Le même orateur a mis en
garde les pays de l’Occident
quant aux dangers de cette
stratégie et conséquences sur
leur pays respectifs, en allu-
sion aux attaques terroristes
potentielles. Tout comme il a
appelé dans le cadre de cette
«vision globale» de la gestion
de sécurité, au règlement des
questions palestinienne et sah-
raouie.
Farid Guellil
LUTTE CONTRE LA VIOLENCE SCOLAIRE ET LES COURS PAYANTS
Le département de Benghebrit se mobilise
Les deux commissions chargées de
proposer des mesures réalistes sur la
prise en charge du phénomène de la
violence en milieu scolaire et de celui des
cours particuliers ont présen hier leurs
conclusions. Des propositions seront par la
suite proposées pour mettre fin à ces deux
phénomènes.
La ministre de l’Éducation nationale,
Nouria Benghebrit, qui présidait hier l’ou-
verture de la journée d’étude sur la violen-
ce scolaire et les cours particuliers à Alger
a souligné que « l’urgence » caractérise ces
deux dossiers. Le choix qui s’est porté sur
ces deux phénomènes s’est imposé
comme une évidence au regard de l’am-
pleur qu’ils ont pris, explique-t-elle.
Benghebrit a estimé que la violence en
milieu scolaire est le résultat de différends,
de conflits et d’oppositions. Cependant,
poursuit-elle, le problème réside dans le
mode de résolution de ces conflits » et « la
violence semble être le mode dominant».
La ministre a dans le même contexte sou-
lig l’urgence d’œuvrer au niveau de
l’école à travers des alternatives à la violen-
ce telles que la formation à la prise de
parole, la formation à la négociation, à la
médiation et à l’écoute, tout en veillant à
l’application de la réglementation. Le
nombre d’articles de presse, de lettres de
parents d’élèves et d’enseignants dénote le
malaise dans lequel se trouve notre école, a
soutenu encore Benghebrit qui recom-
mande de mieux connaître le phénomène
de la violence pour mieux le prévenir.
S’agissant des cours payants, la première
responsable du secteur de l’éducation a
considéré que le phénomène devient alar-
mant, car il s’est totalement étendu jusqu’à
concerner les élèves du primaire. « Il nous
paraissait normal que les élèves des classes
d’examens notamment le baccalauréat
puissent recourir à des cours privés
payants mais pas ceux du primaire et du
CEM », regrette la ministre. Elle a ajou
à ce propos que l’avancée de ce phénomè-
ne risque de ruiner les efforts d’investisse-
ments de l’État. «C’est un vrai marché qui
s’est constitsur ce registre, répondant à
une demande sociale de plus en plus
importante», estime-elle à ce propos.
Benghebrit poursuit que si la tolérance est
envisageable pour ce qui est des classes
d’examens, il convient cependant de
prendre des mesures afin de mettre fin à ce
phénomène au milieu des enfants du pri-
maire pour qui il est nécessaire de réserver
du temps pour jouer et s’amuser. Pour pal-
lier à cet état de fait, Benghebrit voit néces-
saire d’œuvrer à l’amélioration des pra-
tiques pédagogiques, des modes d’appren-
tissage et d’instaurer un système rénové de
remédiation pédagogique afin d’ériger une
école de quali qui donne satisfaction. «
C’est à notre sens le meilleur moyen de
limiter l’ampleur du phénomène », sou-
tient-elle. Le rôle fondamental de la famil-
le de l’éducation est de protéger l’enfant,
estime en outre Benghebrit, qui appelle au
respect de l’enfance. Des mesures com-
mencent à être prises, selon la responsable,
pour ramener les choses à leur juste pro-
portion.
LA SURCHARGE DES CLASSES
À L’ORIGINE DE TOUS LES MAUX
SELON LE CLA
Pour le porte-parole du Conseil des
lycées d’Alger, Idir Achour, les deux phé-
nomènes de la violence et des cours parti-
culiers sont la résultante de la surcharge
des classes.
Convaincu par ce qu’il dit Idir
Achour consire que la dérioration
des infrastructures scolaires et le
manque d’encadrement a engendré une
pression au milieu des élèves. Cette
pression est exprimée sous forme de
violence et la solution et de finir le plus
vite possible les projets dé en chantier
mais aussi de construire d’avantage
d’écoles et d’établissements pour
répondre à la croissance de la popula-
tion. S’agissant, par ailleurs, de la jour-
e de contestation annone pour le 18
novembre, le représentant du CLA
affirme son maintien. Évoquant la char-
te de l’éthique et de stabilité à laquelle
le syndicat avait refusé d’adhérer, Idir
Achour consire que la stabilité peut
être assue en améliorant les condi-
tions de travail dans les écoles. «La char-
te de l’éthique est une bataille pour
gagner l’opinion publique », soutient-il.
De son côté, le psident du SNAPEST,
Meziane Meriane, affirme que c’est
l’impunité qui a engendré la violence.
Selon lui, des pressions sont exercées
sur l’enfant le poussant à velopper un
comportement violent. Parmi ces pres-
sions, Meriane cite la surcharge des
classes, la mauvaise orientation, et le
mauvais encadrement. Pour pallier à ce
probme, le Snapest recommande une
bonne prise en charge et un suivi per-
manent de l’enfant depuis le primaire
jusqu’au lycée.
Ania Nait Chalal
INITIATIVE DU FLN
Les critiques
du mouvement
El Islah
Pas le temps de tourner sept fois la
langue. Le secrétaire général du
mouvement El Islah, Filali Gouini ne
mâche pas ses mots en ce qui concer-
ne la situation d’ébullition politique
dans laquelle s’est plongée l’Algérie
depuis quelques jours. Du projet de
loi de finance 2016, aux initiatives
politiques lancées par certaines par-
ties, en passant par la nécessité d’une
révision consensuelle de la
Constitution, tout en appelant à don-
ner à non marginaliser l’opposition,
c’est en sommes les sujets abordés par
M. Gouini, lors d’une conférence de
presse, animée, hier, au siège du parti
à Alger. D’emblée, le secrétaire géné-
ral du mouvement El Islah, a regretté
que l’État ait ignoré les principales
doléances de l’opposition. «Le pouvoir
en place ne veut pas reconnaître cette
opposition. Toutes nos doléances ont
été marginalisées »a regretté le confé-
rencier. «L’État ne prend pas au
sérieux nos recommandations et nos
préoccupations, il ne fait que négliger
l’opposition», a-t-il rajouté, avant de
poursuivre que le pouvoir en place ne
fait que détourner la classe politique
des débats essentiels en inventant des
polémiques futiles. Le porte-parole du
parti, a considéré qu’un dialogue
sérieux, conduit par une partie « neutre
», est « à même de rassembler pouvoir
et opposition ». Il a également estimé
que les mécanismes de l’action poli-
tique sont « absents » à cause du « rejet
par le pouvoir » de la requête du mou-
vement en faveur d’un dialogue global
avec tous les partenaires politiques
autour des grandes questions natio-
nales. Un tel dialogue constituerait,
selon le SG du mouvement El Islah, «
une solution algérienne qui débouche-
ra sur une entente algérienne, loin de
toute injonction étrangère comme
celle observée dans certaines régions
du monde arabe où des parties étran-
res imposent leurs choix ».
Également, s’agissant du message du
Président, à l’occasion du 1er
novembre, notamment dans son volet
relatif à la révision constitutionnelle,
Filali Gouini a dénoncé ce message
qui ne fait que « réaffirmer la volonté
du pouvoir d’ignorer les propositions
de l’opposition et son entêtement à
concrétiser et à imposer son projet de
révision constitutionnelle qui ne fait
pas consensus ». Il a, en outre, précisé
que le pouvoir fait face à une réelle
crise politique. Cette crise est due au
manque de dialogue entre les partis du
pouvoir et l’opposition. À propos du
projet de Loi de finances 2016, Filali
Gouini a regretté que c’est toujours le
citoyen qui paye les pots cassés. « C’est
une loi abusive. Ce n’est pas au citoyen
de réparer les dégâts causés par la
mauvaise gestion », a-t-il soutenu.
D’autre part, pour ce qui est de l’ini-
tiative du Front de libération nationale
(FLN), le porte-parole du mouvement
El Islah a affirmé que c’est une initia-
tive qui vise à préserver le pouvoir en
place. Filali Gouini a considé que
l'Alrien a besoin d'initiatives
«sérieuses et effectives», comme celles
proposées par l'opposition -, et non des
«solutions superficielles» dont le but est
de «camoufler l'incapacité du pouvoir à
résorber la crise économique aiguë que
traverse l'Algérie». C’est donc, en
termes plus clairs, une initiative de la
crise, mais qui porte une couleur diffé-
rente des autres initiatives lancées
auparavant. Le seul but en commun
est d’attirer le plus de citoyens pour les
convaincre d’adhérer à celle-ci. «
L’État doit renoncer à l’idée de l’hom-
me de consensus. Il est impératif de
dialoguer pour avancer et assurer le
vrai consensus dans le peuple, et non
un consensus autour d’une seule per-
sonne », a-t-il indiqué.
Lamia Boufassa
«La peine de mort» pour les
coupables d’enlèvement
Au moment où la famille de l’Éducation, et à sa tête la
ministre Nouria Benghebrit, se réunie, hier, afin de se pen-
cher sur les phénomènes de la violence scolaire et de l’enlève-
ment d’enfants, le patron de TAJ, de son côté, s’est exprimé sur
la question. Au-delà du fait que Ghoul prône un examen pro-
fond de ce phénomène «dangereux» lié aux actes de rapt et de
la séquestration d’enfants, il a appelé à la réhabilitation de la
peine de mort. «Il faut traiter la question dans son fond, et non
pas de façon superflue», a-t-il proposé, avant de prendre un
virage à 180 degrés, pour demander l’application de la peine de
mort, pour les coupables avérés dans les actes d’enlèvement.
Même si cette loi demeure en vigueur, son exécution pose sou-
vent problème dans le pays. Et pour cause, nombre d’acteurs
des Droits de l’Homme appellent souvent à son abolition.
Contrairement donc à ces derniers, Ghoul propose une sorte de
châtiment exemplaire, afin, dit-il, de décourager les tentatives
de rapt qui ciblent les enfants. F. G.
5
Dimanche 15 novembre 2015
--
ACTUALITÉ
SAHARA OCCIDENTAL
Les responsabiltés de l’Espagne
pointées du doigt à Madrid
Le président sahraoui,
Mohamed Abdelaziz, a
appelé à Madrid, les
autorités espagnoles à
assumer leurs
responsabilités historiques,
morales et politiques
envers le peuple sahraoui,
depuis l'invasion
marocaine des territoires
sahraouis en 1975 et la
signature de l’Accord
tripartite honteux de
Madrid qui a consacré le
partage du territoire entre
le Maroc et la Mauritanie
de Ould-Daddah.
S’exprimant à l'ouver-
ture de la 40 édition
de la Conférence
européenne du soutien et de
solidarité avec le peuple sah-
raoui (Eucoco), Abdelaziz a
lancé un appel au gouverne-
ment espagnol afin qu'"il
paye sa dette envers le peuple
sahraoui sous occupation
marocaine depuis la signatu-
re de la Déclaration de
Madrid en 1975."
Il a précisé que l'État espa-
gnol "est responsable" de
cette occupation et de ses
conséquences néfastes et
dangereuses, notamment sur
la population sahraouie qui
vit dans des conditions ter-
ribles. À cet égard, le prési-
dent sahraoui a tenu à
dénoncer cette violence, sous
toutes ses formes, menée par
les forces d'occupation maro-
caines contre le peuple sah-
raoui.
La séance d'ouverture de
cet événement s'est déroulée
en présence, en outre du pré-
sident sahraoui, du président
du Comité national algérien
de soutien avec le peuple sah-
raoui ( Cnasps), Saïd Ayachi,
du président de l'Eucoco,
Pierre Galand, et des repré-
sentants associatifs et poli-
tiques venus des quatre coins
du monde.Le dirigeant sah-
raoui a réitéré, à la même
occasion, son appel à renfor-
cer le rôle de la Mission des
Nations unies pour l'organi-
sation d'un référendum au
Sahara occidental (Minurso)
et élargir son mandat au
contrôle des droits de l'hom-
me, appelant aussi à l'arrêt du
pillage des richesses du Saha-
ra occidental, la fin du blocus
et celle du Mur (de la honte)
de séparation.
Abdelaziz a réclamé la
libération des prisonniers
sahraouis détenus par le
Maroc et appelé à faire la
lumière sur les personnes
disparues depuis l'invasion.
Par ailleurs, il a mis l'accent
également sur "les dépasse-
ments et les violations des
droits de l'homme commis
par le régime marocain dans
les territoires sahraouis occu-
pés", considérant, par la
même occasion, que la der-
nière visite du roi marocain
Mohammed VI dans les ter-
ritoires occupés n'est qu'une
énième provocation des
autorités d'occupation maro-
caines.
"Le président Abdelaziz a
rendu un vibrant hommage,
par ailleurs, aux pays qui
soutiennent les causes justes
dans le monde, à leur tête
l'Algérie pour son "soutien
sans faille et appuyé. "Outre
des représentants de gouver-
nements reconnaissant la
République arabe sahraouie
démocratique (Rasd), des
députés et membres élus
nationaux et internationaux,
des organisations politiques
et syndicales, des associa-
tions d'amitié avec le peuple
sahraoui, des ONG et des
personnalités du domaine de
la culture venus de plusieurs
pays prennent part à cette
Conférence de solidarité
avec le peuple sahraoui.
Les travaux de la 40e édi-
tion de la Conférence euro-
péenne de soutien et de soli-
darité avec le peuple sah-
raoui (Eucoco) ont pris fin,
hier samedi, par l’adoption
d’une importante déclaration
et un plan d’action issus des
recommandations. L’ évène-
ment qui s’est tenu cette
année sous le slogan "La
Décolonisation au Sahara
occidental, garant de la paix
et de la stabilité dans la
région", a été le "rendez-
vous annuel le plus impor-
tant du mouvement de soli-
darité européen et mondial
avec le peuple sahraoui, qui
de plus en plus a acquis une
dimension globale", souli-
gnent les organisateurs de
cette rencontre.
l'Eucoco a donné lieu
aussi à un espace de
réflexion de l'activité solidai-
re en Espagne et dans le reste
des pays et continents. Un
catalyseur des initiatives soli-
daires, en y organisant à tra-
vers les ateliers, ou en
dehors, des espaces de travail
et de coordination. Il a per-
mis de sensibiliser la popula-
tion madrilène et espagnole
sur les causes du conflit et
ses conséquences sur la
population sahraouie dans
les territoires occupés et les
camps de réfugiés sahraouis.
Il a permis aussi de pointer le
doigt sur la responsabilité de
l’Espagne toujours actuelle
dans le sort et les souffrances
du peuple sahraoui. Des
espoirs sont permis à la
faveur du prochain change-
ment politique que pourrait
connaître l’Espagne, le 20
décembre prochain .
M. Bendib
L'Afrique du Sud souligne l'urgence de
mettre fin à l'occupation marocaine
L'ambassadeur de l'Afrique du
Sud en Algérie et en Répu-
blique arabe sahraouie démo-
cratique (RASD), Dennis Thokozani
Dlomo, a réitéré vendredi à Madrid son
soutien au peuple sahraoui dans sa lutte
contre l'occupant marocain, soulignant
l'urgence de mettre fin à cette occupa-
tion illégale. Intervenant en marge de la
40e édition de la conférence européenne
de soutien et de solidarité avec le peuple
sahraouie (EUCOCO), M. Dlomo a
affirmé, que le peuple sahraoui "doit
continuer son combat et sa lutte pour
arracher son indépendance", affirmant
que l'Afrique du Sud "sera toujours à ses
côtés et lui apportera soutien jusqu'à
l'indépendance" de cette dernière colo-
nie du continent africain.L'ambassadeur
a plaidé, a la même occasion, pour la
mise en place et l'organisation du réfé-
rendum sur l'autodétermination du
peuple sahraoui, un droit légitime et
garanti par les Nations unies. Il a, en
outre, dénoncé les violations des droits
de l'Homme et la torture commises par
le Maroc dans les territoires sahraouis
occupés appelant, à cet égard, l'"inter-
vention urgente de la communauté
internationale pour le parachèvement
du processus de décolonisation dans ces
territoires occupés depuis 40 ans". Le
diplomate a, par ailleurs, rappelé l'his-
toire de son pays qui a souffert du colo-
nialisme et de l'apartheid, durant plus
de trois siècles, appelant, dans ce
contexte, le peuple sahraoui à "prendre
exemple sur l'Afrique du Sud". Le
Maroc sera vaincu et le peuple sahraoui
va gagner sûrement", a-t-il conclu. Par
ailleurs et a Bruxelles de nombreux
citoyens et représentants d'organisations
belges ont répondu à l'appel du Comité
belge de soutien au peuple sahraoui à un
rassemblement devant le siège des
Nations unies à Bruxelles afin de rappe-
ler les engagements de l'ONU pris il y a
24 ans pour la tenue d'un référendum
d'autodétermination au Sahara occiden-
tal. Une lettre a ete remise a la repre-
sentation de l'ONU pour rappeler que
"L'ONU s’est engagée voici près d’un
quart de siècle, en accord avec les deux
parties: le Maroc et le Front Polisario, à
organiser un référendum d’autodéter-
mination sous la conduite de la Minur-
so. Cédant aux manœuvres dilatoires du
Maroc et aux pressions de la France,
l’ONU a manqué gravement à ses obli-
gations".
Les Nations unies, "doivent agir et
apporter au peuple sahraoui le processus
de décolonisation auquel il a droit en
tant que dernière colonie d’Afrique".
"Nous, militants de la paix pour les
droits des peuples, nous sommes là pour
rappeler le droit international aux
Nations unies et leur dire que cela a
assez duré: Remplissez vos obligations
telles qu'elles sont prévues par la Charte
et par les résolutions pertinentes des
Nations unies", ajoute la letttre. Le pré-
sident de la Conférence européenne de
soutien et de solidarité avec le peuple
sahraoui (Eucoco), M.Pierre Galand, a
insisté sur l’importance de permettre la
libre expression du peuple sahraoui et
de mettre fin à l’occupation, à la coloni-
sation, à la répression, au Mur de la
Honte et à l’exploitation illégale des res-
sources naturelles du Sahara occidental
par le Maroc. Entre le 40e anniversaire
de la triste marche verte le 6 novembre
1975 et les honteux accords de Madrid
le 14 novembre 1975, "nous nous
sommes retrouvés ici dans la capitale
européenne pour dénoncer la visite du
roi du Maroc dans les territoires occu-
pés", a-t-il encore ajouté, soutenant qu'
"il n y a aucune différence entre Israël
qui occupe la Palestine et le Maroc qui
occupe les territoires du Sahara occi-
dental", a-t-il dit .
La 40e édition de l'Eucoco, qui a pris
fin hier à Madrid, a ete l'occasion de
mobiliser la communauté internationale
afin d'accélérer le processus de décoloni-
sation du Sahara occidental.
M. B.
De notre envoyé special,
Mokhtar Bendib
CARAVANE DE SENSIBILISATION SUR
LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE
Une initiative pour
endiguer le fléau des
accidents
Àl’occasion de la Journée mondiale
du souvenir des victimes de la cir-
culation routière, Khemici Samir, fon-
dateur, initiateur et organisateur du
Raid a mis en exergue l’importance de
cette campagne de sensibilisation sur les
accidents de la route placée sous le slo-
gan « Stop Agressivité Routière ». Le
fondateur a tenu, hier, une conférence
de presse au siège de l’Odef en brossant
un tableau exhaustif sur le drame des
accidents de la circulation durant les
trois dernières années dont le nombre a
dépassé les 13000 morts. Il a ouvert la
séance en expliquant que l’action qu’il
mène est bénévole. Il a déclaré que
l’idée de cette initiative bienfaitrice lui
est venue suite a un grave accident dont
sa mère a été victime en étant violem-
ment percutée par un motard qui a pris
la fuite. Selon lui, elle est impotente et
se trouve actuellement dans un état très
critique. Elle suit régulièrement des
soins de rééducation. Il a rappelé que
cette initiative est sponsorisée par des
sociétés qui ont vivement encouragé
cette campagne de sensibilisation. Le
fondateur a évoqué que la Journée
mondiale est depuis le 1er décembre
2005 commémorée dans un certain
nombre de pays, même si elle reste
assez relayée dans les grands médias. Le
coup d’envoi de la première étape
Alger-Saïda sera donné demain à 9h à
partir de la Grande-Poste. Ce raid s’ef-
fectuera en 10 arrêts. L’initiative de
cette caravane constituée de 11 per-
sonnes s’étalera sur 6 jours à compter
du 16 novembre et prendra fin le 21 du
mois courant à 13h à la Grande-Poste.
Au cours de ce périple, Khemici sera
assisté de trois collaborateurs spéciali-
sés, chacun dans son domaine, pour
l’aider à réussir cette campagne.
D’autre part, il a rappelé que cette ini-
tiative s’effectue avec la collaboration de
la Fédération algérienne des sports
mécaniques (FASM), l’APC d’Alger-
Centre, l’APC de Rais Hamidou et
l’Odej de la wilaya d’Alger. Ainsi, le raid
Alger-Béchar (Taghit), Béchar-Alger
est initié en hommage aux victimes des
accidents de la route. D’autre part,
Khemici a annoncé que la première
étape Alger-Saïda s’effectuera avec un
arrêt d’une(1) heure tous les 100 km.
Par ailleurs, il effectuera ce parcours en
scooter. à cet effet, il a affirmé qu’à
chaque station, des flyers seront distri-
bués gratuitement au cours de ce
périple pour véhiculer le message de
sensibilisation afin d’endiguer le fléau
des accidents de la route. En outre, le
fondateur a déclaré que 5000 morts ont
été dénombrés durant la seule année de
2014. D’autre part, il a évoqué les prin-
cipaux facteurs d’accidents. Certains
sont relevés systématiquement par les
forces de l’ordre après qu’un accident a
eu lieu : alcoolémie, choc contre un
obstacle fixe, conditions météorolo-
giques. D’autres facteurs ne sont pas
recherchés car ils sont difficiles à déter-
miner avec précision : vitesse, fatigue,
somnolence, distraction, téléphone au
volant etc. Enfin, d'autres facteurs liés
au comportement, à l'état du véhicule
ou à celui des infrastructures, entrent
également en jeu. D’autre part, les acci-
dents de la route sont la première cause
de décès chez la plupart des jeunes qui
sont victimes des accidents causés le
plus souvent par l’excès de vitesse. Par
ailleurs, il est à signaler que les acci-
dents de la route deviendront systémati-
quement la septième cause de mortalité
d’ici à 2030 si des solutions ne sont pas
apportées pour pallier à ce fléau. Par
conséquent, il est aussi à signaler que
les accidents de la route entraînent des
pertes économiques considérables pour
ceux qui en sont victimes et leurs
familles. Lazreg Aounallah
Ph : DR
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