Stratégie sectorielle, Pauvreté et Vulnérabilité : cas du Togo

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Stratégie sectorielle, Pauvreté et
Vulnérabilité : cas du Togo
Adoété Éga Agbodji
6th PEP Research Network General Meeting
Sheraton Lima Hotel, Paseo de la Republica 170
Lima, Peru
June 14-16, 2007
Ministerio de Economía y Finanzas
Réseau de Politiques Economiques et Pauvreté (PEP)
Stratégie sectorielle, Pauvreté et Vulnérabilité : cas du Togo
PR-MPIA 676
RAPPORT FINAL
Par
Akoété Ega AGBODJI
Economiste, Enseignant-Chercheur, Chef d’équipe
FASEG / Université de Lomé (TOGO)
Koffi YOVO
Agroéconomiste, Enseignant-Chercheur
ESA / Université de Lomé (TOGO)
Kodjo ABALO
Enseignant-Chercheur
IUT-Gestion / Université de Lomé (Togo)
Komlan Dodzi AGBODJI
Ingénieur Statisticien Economiste
Direction Générale de la Statistique
Ablamba Ahoéfavi JOHNSON
Assistante de recherche
Mai 2007
i
Résumé
Face à la persistance de la pauvreté au Togo et dans le souci de mettre en œuvre des mesures
adéquates pour la réduction de cette pauvreté, le Gouvernement togolais a adopté en 2004 le
Document Intérimaire de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DISRP). Diverses stratégies de
lutte contre la pauvreté sont en cours d’élaboration dans le cadre du DSRP final. La présente
étude vise à mesurer et analyser les effets potentiels des stratégies retenues sur la pauvreté des
ménages. Pour ce faire, la méthodologie retenue repose sur la construction d’un modèle
d’équilibre général calculable dont la structure générale s’inspire du modèle standard EXTER de
Decaluwé, Martens et Savard (2001). A partir des données d’un TRE désagrégé tiré du TRE
(2000) de la Direction Générale de la Statistique et de la Comptabilité Nationale, une matrice de
comptabilité sociale a été construite. Une analyse de cette MCS a permis de faire ressortir
certaines principales caractéristiques de l’économie togolaise, notamment : (i) la contribution à la
valeur ajoutée totale de plus de 20% par la branche Agriculture vivrière qui affecte plus de 67%
de sa valeur ajoutée au titre de rémunération salariale du travail informel contre 0,02% du travail
formel; (ii) la rémunération du travail informel (indépendants et salariés non déclarés) comme
principale source de revenu des ménages avec 20 % au revenu des ménages non pauvres et non
vulnérables contre 12,27 % pour les ménages non pauvres et vulnérables. Les ménages pauvres et
vulnérables en tirent 8,70 % de leur revenu contre 11,33 % pour les ménages pauvres non
vulnérables.
Une simulation d’une hausse de 15% du capital spécifique aux branches du secteur primaire il a
été noté une variation d’une part, négative du revenu nominal des ménages pauvres et vulnérables
et des ménages pauvres non vulnérables (-3.09% et 0.77% respectivement) et d’autre part,
positive pour les ménages non pauvres vulnérables et non vulnérables (0.06% et 6.28%).
Cependant, une analyse en termes de bien-être indique que les ménages dans leur ensemble ont
connu une amélioration de bien-être puisqu’ils présentent tous une variation équivalente positive.
L’amélioration a été plus élevée pour les ménages vulnérables pauvres ou non.
ii
Sommaire
Résumé ................................................................................................................................................................. i
1. Contexte et Problématique ............................................................................................................................... 1
1.1 Le contexte.................................................................................................................................................... 1
1.2 La problématique........................................................................................................................................... 2
2. Objectifs de l’étude.......................................................................................................................................... 3
3. Revue de la littérature ...................................................................................................................................... 3
4. Synthèse sur les stratégies de réduction de la pauvreté au Togo........................................................................ 4
5. Méthodologie .................................................................................................................................................. 9
5.1 Justificatifs du choix du MEGC...................................................................................................................... 9
5.2 Méthodologie de construction du MEGC.................................................................................................... 10
5.2.1 Méthodologie de construction de la MCS.................................................................................................. 10
5.2.1.1 Catégories de ménages ........................................................................................................................... 10
5.2.1.2 Flux de production et de revenus ........................................................................................................... 10
5.2.2 Le modèle d’équilibre général calculable.................................................................................................... 12
5.2.2.1 La modélisation de la structure générale de l’économie togolaise............................................................. 12
5.2.2.2 La production et les facteurs................................................................................................................... 13
5.2.2.3 Les taxes, revenus et épargne................................................................................................................... 13
5.2.2.4 La demande............................................................................................................................................ 13
5.2.2.5 Les prix.................................................................................................................................................. 14
5.2.2.6 Le commerce international ..................................................................................................................... 14
5.2.2.7 Equilibre ................................................................................................................................................ 14
5.2.2.8 Le calibrage et la fermeture du modèle ................................................................................................... 15
5.3 Données...................................................................................................................................................... 15
5.3.1 : Présentation des données......................................................................................................................... 15
6. Présentation et analyse des résultats............................................................................................................... 16
6.1 Description de la structure de l’économie togolaise à partir de la MCS ......................................................... 16
Activités de production et Intensité factorielle par branche................................................................................. 16
Sources du revenu des ménages.......................................................................................................................... 18
Utilisation du revenu .......................................................................................................................................... 18
Références bibliographiques ............................................................................................................................... 23
ANNEXES................................................................................................................Erreur ! Signet non défini.
Annexes 1 : Tableaux issus de la MCS ........................................................................Erreur ! Signet non défini.
ANNEXE 2 : Caractéristiques du modèle EXTER.....................................................Erreur ! Signet non défini.
1
1. Contexte et Problématique
1.1 Le contexte
Le Togo, pays à façade maritime, d’une superficie de 56.600 km² en forme de corridor entre la
République du Bénin à l’Est et la République du Ghana à l’Ouest, s’étire sur une longueur de près de
700 km entre l’Océan Atlantique au Sud et le Burkina Faso au Nord. Sa population est estimée à 5
500 000 habitants en 2005. Avec un PIB par habitant d’environ 310 dollars EU en 2004, le Togo
fait partie des pays les moins avancés. Au Togo, le taux de croissance du PIB réel est de 4,1% (2000-
2004). Parmi les trois secteurs d'activité qui sont à l'origine de la création du PIB, deux secteurs sont
dominants ; ce sont le secteur primaire et le secteur tertiaire qui fournissent près de 80% du PIB.
L’ensemble du secteur primaire contribue pour plus de 40 % environ au produit intérieur brut. Le
secteur primaire est dominé par les productions vivrières à concurrence de plus de 60% du PIB
agricole. La production de produits de rente contribue à hauteur de plus de 12 % avec la production
de coton, de café et de cacao. La structure de la production agricole togolaise est caractérisée par
une forte atomicité (exploitations de petites tailles par de petits producteurs), une faible productivité
et des méthodes de production archaïques. Le secteur secondaire, avec contribution au PIB
s’établissant en moyenne à 21,7 % est dominé par les industries extractives (phosphates et clinker) et
les industries agro-alimentaires. En dehors des secteurs énergétiques et des bâtiments et travaux
publics, les autres branches importantes d’activités sont les textiles, la production de ciments et de
produits chimiques, et la transformation du bois. Le Togo dispose de potentialités en ressources
minières variées (fer, chromite, manganèse, phosphate, calcaire, etc.) dont seuls les phosphates et le
calcaire sont actuellement exploités. Quant au secteur tertiaire, il est à l’origine d’une part importante
du PIB (environ 44%) en raison notamment de l’importance traditionnelle des opérations de transit
à travers le port de Lomé d’où part un réseau routier important vers des pays enclavés situés au nord
du Togo.
Malgré la mise en œuvre de différentes politiques et réformes économiques, notamment les plans
quinquennaux à compter de 1966 et les programmes d’ajustement structurel au début des années 80,
l’économie togolaise connaît depuis les vingt dernières années une situation extrêmement fragile avec
de très faibles performances économiques. L’un des coûts sociaux les plus importants de ces
dégradations macroéconomiques est la hausse du chômage due non seulement à la compression
d'effectifs du fait du ralentissement de la croissance économique, mais aussi à cause des réformes
économiques engagées. Il en a résulté une aggravation de la pauvreté. Au Togo, une première
estimation du profil de la pauvreté monétaire a été réalisée par la Banque mondiale en 1998 à partir
des données de l’Enquête Budget-Consommation de 1989 actualisées. Selon cette étude, la pauvreté
a touché environ 35,3% de la population en 1998 contre 32,3% en 1989 (PNUD, 2004). Le
phénomène de pauvreté se fait surtout ressentir en milieu rural notamment dans la partie
septentrionale du pays, à savoir : les régions de la Kara et des Savanes où le pourcentage des pauvres
se situe respectivement à 57% et 69%. Dans une étude récente, il a été révélé que l’incidence de la
pauvreté a augmenté (Ministère de l’Economie, 2007). En effet, les résultats de l’enquête ménage de
2006 indiquent que la proportion de ménages pauvres est de 47,3 % dont 12,9% d’extrêmement
pauvres. La pauvreté est restée essentiellement rurale avec une incidence de 60,8% contre 24,2% en
milieu urbain. En outre, l’incidence de pauvreté est particulièrement forte et variable dans les cinq
régions. Les pauvres se concentrent particulièrement dans les régions des Savanes (81,2% de
ménages pauvres), région Centrale (65,1%), région de la Kara (62,7%), région Maritime (53,9%) et
région des Plateaux (43,2%). Selon les branches d’activité des chefs de ménage, l'incidence de
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