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Nouveaux regards sur le système d’extermination nazi -
Introduction
Ce dossier de huit articles [1]se concentre sur le début et la fin du système d’extermination nazi.
Les travaux pionniers de Raul Hilberg et l’historiographie foisonnante qui s’est développée depuis les
années 1980 ont permis d’accéder à une bonne connaissance du mécanisme du génocide des Juifs,
de sa mise en route en 1941 et de sa phase de croisière en 1942-1944. Pourtant, des zones de
moindre connaissance subsistent. La destruction des Tsiganes d’Europe attend encore son Raul
Hilberg, et l‘étude de la phase finale du système d’extermination, de l’automne 1944 au printemps
1945, est pour le moment dispersée et hâtivement évoquée dans les derniers chapitres de différents
ouvrages. Le livre récent et novateur de Daniel Blatman sur Les Marches de la mort [2], qui
présente ici une contribution, fait exception.
Comme souvent, l’analyse par les bornes -le début et la fin plutôt que le cœur- éclaire d’un jour
nouveau le centre de gravité. Henry Friedlander a déjà montré comment le projet nazi était d’abord
biologique avant d’être antisémite1. Il s’agissait d’édifier une Volksgemeinschaft, une
communauté-du-peuple pure de toute hérédité jugée polluante, de préserver la « race » de la «
souillure » constituée par la présence de handicapés mentaux et psychiques, de Juifs et de
Tsiganes. Plutôt que simplement génocidaire, le système nazi est une géno-facture, une
régénération au sens littéral, fondée sur un constructivisme pseudo-scientifique. Le sang et le sol,
Blut und Boden, n’est pas qu’un slogan. Cette mythologie de la pureté du sang est entrée en
résonance avec la culture hygiéniste allemande de la fin du XIXème siècle. Comme le souligne le
philosophe Heinz Wismann, le maquillage des chambres à gaz en salles de douches n’était sans
doute pas anodin : « puisqu’il s’agit de nettoyer, on nettoie en tuant2 ». Il ajoute même : « Il y a ce
paradoxe à creuser : on crée ce que l’on cherche à éliminer ». Ce qui revient à se demander si la
pulsion d’élimination n’est pas le premier moteur de l’idéologie nazie, qui se construit une cible à sa
convenance, « le Juif » en premier lieu, mais aussi « le Tsigane » et « l’arriéré ». Dans ce cadre
pulsionnel, la fiction populaire « du » Juif et de la « conspiration juive mondiale » exerce un pouvoir
séducteur et même enchanteur à nul autre pareil car elle réveille les transes de l’angoisse
existentielle si caractéristiques des discours de Hitler et de Goebbels.
Déjà en 1933 Marcel Aymé en avait eu l’intuition en montrant dans une fable parodique l’angoisse
de pureté raciale chez les Aryens enrégimentés :
« Vive la Race !
La scène représente une vaste plaine où sont alignés 30.000 hitlériens.
75 rangs de profondeur. L’orateur monte à la tribune.
L’orateur : Vive Hitler !
Les 30.000 : Vive Hitler !
L’orateur : Vive l’Allemagne !
Les 30.000 : Vive l’Allemagne !
L’orateur : Mort aux Juifs !
Les 30.000 : Mort aux Juifs !
L’orateur : Il me semble que j’entends une voix de moins que tout à l’heure.
Voyons, je répète : Mort aux Juifs !
[…La suspicion s’installe dans les rangs. Les éléments suspects ou non conformes sont tués
les uns après les autres. Il n’y a bientôt plus que 9000 survivants :]
L’orateur : Camarades ! Vous entendrez mon cri d’angoisse !
Les 6.000 : Epurons ! Epurons !
L’orateur : A votre tour, vous jetterez l’alarme !
Les 3.000 : Epurons ! Epurons !
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L’orateur : Vous écarterez le péril odieux !
Les 500 : Epurons !
L’orateur : Pour que vive la nation aryenne !
Les 10 : Vive la nation aryenne !
Le dernier : Epurons ! Epurons !
Il s’arrache un bras, puis la tête.
L’orateur : Vous me mettrez votre foie de côté pour …
Mais les piles de foie s’écroulent avec un bruit mou. Un foie entier tombe dans la bouche de
l’orateur qui expire. Tout est fini 3.
Marcel Aymé, qui a pourtant publié des nouvelles dans les journaux collaborationnistes sous
l’Occupation, avait eu l’intuition du principe meurtrier inscrit au cœur du nazisme. Sauf que dans
l’Allemagne nazie, la construction raciale de la nation a presque entièrement réussi. L’élimination
des éléments construits comme hétérogènes donc pathogènes a commencé dès 1933 si l’on inclut
les mesures de stérilisation forcée qui interdisaient la reproduction d’hommes et de femmes non
conformes. On dispose de statistique globale pour les trois premières années d’application de la loi.
De 1934 à 1936, plus de 160 000 personnes ont subi cette mutilation et plus de 400 décédèrent des
suites de l’opération4. Les pogroms perpétrés à l’encontre d’habitants juifs ont commencé
également dès 1933 en Allemagne, et dès 1938 à Vienne. Comme l’a montré Michaël Wildt, la
Volksgemeinschaft, la communauté du peuple-race, s’est construite dès les années trente5. La Nuit
de Cristal, du 9 au 10 novembre 1938, d’ailleurs précédée par deux journées de pogroms dans
l’électorat de Hesse, fit un minimum de 91 morts, sans compter les Juifs internés en camp de
concentration qui ont succombé aux mauvais traitements6. Cet événement, orchestré au sommet
après son déclenchement, n’est pas une bavure ni même un prologue. Il fait partie du système nazi
d’extermination. Il ouvre une fenêtre sur la radicalité du régime et son essence génocidaire. Faisant
suite à d’autres violences de rue, les pogroms organisés en Allemagne du 7 au 10 novembre 1938
ont constitué une répétition générale.
Cette présentation des pogroms de 1938 rouvre la question du Sonderweg allemand.
Traditionnellement, le Sonderweg (« voie spéciale »), désigne le développement particulier de
l’Allemagne à la fin du XIXème siècle, qui expliquerait ou non l’essor du nazisme. La notion est
toujours en débat7. Celle d’un Sonderweg proprement nazi l’est aussi, pour la raison que les
historiens hésitent à décider rétrospectivement qu’une évolution finalement constatée était
inéluctable. Pour échapper aux risques de la téléologie, l’historien Herbert Ulrich a repris le concept
de « processus de radicalisation cumulative » suggéré par Hans Mommsen, en montrant comment à
chaque carrefour, dans l’Empire nazi, c’est la solution la plus brutale qui l’a emporté8. Cette
radicalisation constante paraît bien désigner la caractéristique essentielle du nazisme.
C’est ainsi que les débuts de la politique de tuerie purificatrice sont maintenant situés par les
historiens plus en amont dans la chronologie. Gerrit Hohendorf montre ici [3] que l’assassinat des
malades mentaux et psychiques ne commence pas en 1940, comme on l’a souvent écrit, mais dès
1939. En Allemagne même, les préparatifs débutent au printemps 1939. Les premiers meurtres
systématiques ont lieu dans la Pologne envahie entre octobre et décembre 1939. Plusieurs milliers
de malades y sont gazés dans des camions à gaz, et un nombre inconnu fusillé9. En Allemagne
même et en Autriche, les meurtres ont d’abord lieu dans des chambres à gaz installées dans des «
instituts d’euthanasie » tenus secrets. De janvier 1940 à août 1941, 70 000 personnes sont ainsi
gazées. En tout, entre 1939 et 1945, ce sont environ 300 000 hommes, femmes, enfants et
nourrissons qui ont été mis à mort dans le cadre de la politique dite d’euthanasie. Une partie du
personnel de ces opérations de meurtre a été envoyée dans les camps d’extermination pour y
apporter sa compétence en matière de gazage des êtres humains.
De même, les débuts de la « solution finale » au sens de politique génocidaire menée à l’encontre de
la population juive sont plus précoces qu’on ne l’a souvent pensé. Johann Chapoutot montre ici [4]
comment ce concept a évolué, depuis que « la solution de la question juive » est devenue une
question courante dans les sciences humaines de l’Allemagne wilhelminienne. Le « laboratoire
polonais » a joué un rôle décisif, avec dès l’automne 1939 l’assassinat systématique de plusieurs
dizaines de milliers de Polonais juifs et non juifs, et, dès octobre 1939, le premier essai de
déportation de Juifs depuis Vienne. En outre, à partir de l’été 1940, les malades mentaux juifs ont
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été exterminés de manière systématique en Allemagne et en Pologne, sans considération de leur
aptitude au travail10. Dans le même ordre de réflexions, l’idée répandue que le génocide des Juifs
aurait commencé en raison de l’échec de la Wehrmacht à vaincre l’URSS, et selon laquelle les nazis
auraient donc dû renoncer à leurs plans de déplacement forcé des Juifs vers l’Est, paraît fragile au
regard de l’immédiateté des massacres. L’exemple exemplaire est celui de Babi Yar, présenté ici par
Karel Berkhoff. Il montre comment le meurtre de 34 000 personnes de tous âges en quelques
jours, à la fin du mois de septembre 1941, était déjà de l’ordre de la pratique ordinaire. Or à cette
date, l’armée allemande pouvait encore espérer vaincre. A fortiori, le massacre de plus de 23 000
Juifs à Kamianets-Podilskyi les 27 et 28 août 1941 ne peut-il être considéré comme un dommage
collatéral de l’enlisement allemand en URSS.
Si les bases du système d’extermination, par gazage ou par balles, sont en place bien avant la date
conventionnelle de l’été 1941, la mise en oeuvre s’étend aussi bien au-delà de l’été 1944. L’année
terminale de la machine de meurtre est cependant relativement mal étudiée, mis à part le cas
hongrois. Son étude est souvent dispersée dans des travaux sectoriels. Raul Hilberg ne consacre que
quelques pages aux évacuations de camp. Pourtant, dans les quatre mois qui s’écoulent de janvier à
début mai 1945, quelque 250 000 internés de camps de concentration ont trouvé la mort, sur les
710 000 survivants du début de l’année. Auxquels s’ajoutent les innombrables prisonniers et
internés de tous âges qui seront assassinés par leurs gardiens ou leurs « médecins » jusque dans les
derniers jours de l’avance alliée. Etudié par Robert Rozett, le cas hongrois [5] montre le
jusqu’auboutisme nazi. De la mi-mai au 9 juillet 1944, alors que les Alliés sont installés en
Normandie et que les Soviétiques arrivent aux portes de la Prusse orientale et de la Hongrie,
Eichmann organise la déportation et l’assassinat à Auschwitz de quelque 430 000 Juifs hongrois. Et
dans les premiers mois de 1945, les évacuations de camps avec les « marches de la mort » qu’elles
suscitent révèlent un peuple de gardiens à la violence meurtrière exacerbée par le désordre, et une
population allemande et autrichienne prenant une part active au meurtre des évacués ou à
l’arrestation et au lynchage des évadés. Daniel Blatman montre ainsi le dernier chapitre du
système d’extermination [2], qui inclut alors sans beaucoup de distinction Juifs et non-Juifs, «
politiques », « asociaux », travailleurs esclaves déportés de l’Est et même une partie des prisonniers
de guerre qui avaient survécu jusque-là. En avril 1945, après la libération du camp de Buchenwald,
Himmler donne encore l’ordre qu’aucun prisonnier de camp ne tombe vivant aux mains de l’ennemi.
Il est ainsi difficile de douter de la radicalité nazie et du Sonderweg qu’elle a tracé dans l’histoire.
Pourtant, il reste des points à élucider, comme par exemple l’arrêt des déportations depuis la
Hongrie en juillet 1944, alors que les nazis étaient en position d’exiger leur prolongation en déposant
le régent Horthy dès ce moment. Ou bien l’arrêt des déportations en provenance de Theresienstadt
après octobre 1944. Ou la reprise des déportations de Slovaquie à partir de septembre et jusqu’en
mars 1945. Des incohérences apparaissent dans la politique finale des nazis. On peut penser qu’elles
ne sont pas seulement le fruit de la tentative de double jeu menée par Himmler11.
L’exemple du régent Horthy en Hongrie le montre, il était possible d’arrêter, ne serait-ce que
provisoirement, les déportations organisées au bénéfice des nazis. Le cas de la Bulgarie est plus clair
encore car dans ce pays, c’est l’opinion publique qui a mis fin aux déportations, dès le printemps
1943. Dans un article pionnier, Nadège Ragaru étudie ici [6] comment une petite coalition de
parlementaires et de prélats a réussi à convaincre le gouvernement de suspendre les rafles qui
devaient conduire à la déportation des Juifs du « vieux » Royaume. Le spectacle des trains de
déportés de la Thrace et de la Macédoine récemment annexées par la Bulgarie a déclenché le
mouvement de révolte. Ce retournement surprenant, à contre-courant dans l’Europe allemande, est
resté exceptionnel. Son histoire commence seulement d’être écrite, après des décennies de régime
communiste. L’étude de la mémoire de la Shoah, résumée ici [7] par Sébastien Ledoux, montre
bien que l’historiographie de l’extermination s’est développée presque uniquement à l’Ouest. Son
essor dans les pays de l’Est européen va renouveler et complexifier le tableau.
Ce dossier centré sur l’extermination nazie s’inscrit aussi dans le regain d’intérêt suscité par les
victimes. L’historiographie des décennies précédentes s’est surtout penchée sur les bourreaux et
leur machinerie qui étaient alors relativement mal connus et que les archives présentent assez bien.
La connaissance des victimes, de leur vie en situation de contrainte extrême, était transmise par les
témoignages. Les historien.ne.s s’efforcent maintenant d’analyser le monde des victimes en-dehors
du simple prisme de la compassion ou de l’héroïsation. Anna Hajkova montre ainsi la persistance
des relations et des préjugés de genre dans la société détenue de Theresienstadt [8], avec ses
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conséquences rendues cruelles par le système d’extermination subi par la ville-ghetto.
Pas plus qu’elle ne s’est évanouie ou qu’elle n’a été tue après la guerre, la mémoire de la Shoah ne
va disparaître ou cesser d’évoluer. Mais l’historiographie n’est pas non plus près de s’essouffler. Pour
le moment, elle souligne les continuités dans le temps, de 1933 à 1945, depuis les premières
manifestations du système d’extermination en 1933, jusqu’à son industrialisation à la faveur de la
guerre. En centrant le regard sur les débuts (1933-1940) et sur la fin (1944-1945), cet ensemble
d’articles laisse de côté les années qui ont été les plus terribles pour les populations juives, 1941 et
1942, durant lesquelles plus des trois cinquièmes de leurs membres ont été assassinés12. La fiction
nazie de la « conspiration juive mondiale » était seule à même de susciter la transe meurtrière, faite
d’angoisse et d’exaltation, qui a permis le déclenchement de cette politique génocidaire et assuré
son efficacité. Mais l’examen des premières et de la dernière année du système d’extermination
éclaire l’ensemble du programme de meurtre. La construction d’une race nouvelle par élimination
physique des non-conformes a débuté dès 1933 et a réussi. En 1945, après l’assassinat de centaines
de milliers d’handicapés et de Tsiganes, et de millions de Juifs, la race aryenne était devenue réalité,
au moins dans le Grand Reich qui n’était plus composé que d’Aryens. L’ironie de l’histoire veut cette
purification ethnique ait coïncidé avec une politique d’importation massive de prisonniers de toutes
origines, prisonniers de guerre, travailleurs forcés, main d’œuvre esclave raflée à l’Est, déportés de
tous pays exterminés lentement en camps de concentration. La concomitance des deux politiques
-la construction de la race et l’immigration de millions d’impurs- entretenait une tension
mobilisatrice porteuse de violence. En quatre mois, de janvier 1945 à l’arrivée des Alliés, plus de 500
000 détenus de tous types, « politiques », « asociaux » et « raciaux » confondus, ont encore été
assassinés. Seule la force armée a pu mettre un terme à ce système apparemment voué à une
radicalisation sans fin.
1. Henry Friedlander, Les origines de la Shoah. De l’euthanasie à la solution finale, Paris,
Calmann-Lévy, 2015, 517 p. (1995 pour l’édition originale en anglais).
2. Heinz Wismann, « Commentaire du modérateur », in Revue des questions allemandes.
Documents, numéro spécial sur « Place des femmes dans le système concentrationnaire »,
colloque organisé à la Maison Heinrich Heine, octobre 2005, p. 49-50.
3. Marcel Aymé, « Vive la race ! », Marianne, 3 mai 1933, p. 15. Sur le site de la Bibliothèque
Nationale de France : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7644915r/f15.item.zoom [9]
4. Henry Friedlander, op.cit., p. 48-49.
5. Michael Wildt, Hitler’s Volksgemeinschaft and the Dynamics of Racial Exclusion. Violence
against Jews in Provincial Germany, 1919-1939, Berghahn Books / Yad Vashem, 2012, 311 p.
(2007 pour l’édition originale en allemande).
6. Alan Steinweis, Kristallnacht 1938, The Belknap Press of Harvard University Press,
Cambridge (MA), London, 2009, 214 p.
7. Dieter Groh, « Le ‘Sonderweg’ de l'histoire allemande : mythe ou réalité ? », Annales.
Économies, Sociétés, Civilisations, 1983 Vol.38 Numéro 5 pp. 1166-1187.
8. Ulrich Hebert, « La politique d’extermination. Nouvelles réponses, nouvelles questions sur
l’histoire de l’holocauste », Numéro spécial sur La violence nazie dirigé par Jean Solchany,
Revue d’histoire moderne et contemporaine, 47-2, avril- juin 2000, p. 253 ; Hans Mommsen,
"Die Realisierung des Utopischen : die "Endlösung der Judenfrage" im "Dritten Reich"".
Geschichte und Gesellschaft Jg. 9 (1983), H. 3, 381-420.
9. Eugen Kogon, Hermann Langbein, Adalbert Rückerl (dir.), Les chambres à gaz, secret
d’Etat, Paris, Editions de Minuit, 1984 (édition originale en allemand en 1983), chapitre 3.
10. Ibidem, édition en Point Seuil, 1987, p. 47-48.
11. Peter Longerich, Himmler, Paris, Editions Héloïse d’Ormesson, 2010 pour la traduction,
2008 pour l’édition en allemand, 917 p., chapitre « L’effondrement ».
12. Raul Hilberg, La destruction des Juifs d’Europe, Paris, Folio Gallimard, 2006 (édition
originale, 1961), tome III, p. 2273.
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