Brèves Eco

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Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération
Direction de la Diplomatie Publique et des Acteurs non Étatiques
Revue Économique hebdomadaire
N° 93
Du 10 mai 2013
S O M M A I R E
Inquiétudes
02
Il faut remonter très loin pour trouver un 1er
mai comme celui de cette année, avec autant
de monde. Politiquement, il n’y a pas de
précédent au Maroc: un parti de la majorité
gouvernementale attaque de front, avec ses
troupes syndicales, la coalition à laquelle il
appartient...
L’expérience
naise
05
08
02 Inquiétude
02 GPS et fantômes
02 Small is beautiful
03 Liquidités: le crédit a du mal à reprendre
03 Hors agriculture, l’économie tourne au ralenti
japo-
Presse économique internationale
Après des années de petites adaptations,
le Japon a initié un changement majeur
de son paradigme politique. Les
réactions qu’il a suscitées sont allées
depuis le grand optimisme que le pays
puisse enfin sortir d’un quart de siècle de
stagnation économique, jusqu’à la crainte
que le changement de cap...
06
Presse économique nationale
04 Les nouveaux chemins de la prospérité
04 Les zones économiques spéciales chinoises: l’illusion de la
croissance
05 La France en sursis
05 L’expérience japonaise
OPCVM: les investisseurs
liquident
leur position
Les fonds de gestion collective font
grise mine. Baisse du marché actions,
dégradation des finances publiques,
manque de liquidités, absence de
visibilité…, tous les éléments sont
réunis pour empêcher la reprise de ces
véhicules de placement qui abritent
près de 250 milliards de DH...
Un an après une introduction en Bourse
ratée, les plus sceptiques n'hésitent plus à
annoncer la chute programmée de la maison
Facebook. Toujours prompts à lancer des
slogans qui font mouche, les donneurs de
leçons parlent désormais ouvertement de
«Facebook fatigue ». A l'heure où de plus en
plus d'adolescents vieillissants constatent
que leurs conversations sur le pionnier des
réseaux sociaux...
Le Maroc est un cas d’école. Les dépenses
directes des touristes y progressent
linéairement», déduisent des experts de
l’Association méditerranéenne des voyages
(META). Un constat qui conforte les
orientations prises par la Vision 2020Selon
la dernière étude Meta, «les dépenses de
touristes au Maroc sont à l’évidence...
06 Liquidités: le besoin des banques s’intensifie
06 Athènes doit intensifier sa lutte contre l’évasion fiscale
06 OPCVM: les investisseurs liquident leur position
Brèves Eco
Facebook fatigue?
Tourisme: les premiers effets de la vision 2020
Page Finances
07 Une banque maghrébine avant fin 2013
07 Libre échange: l’Union européenne ne souhaite pas négocier
avec la Chine
07 L’agriculture se porte bien, la pêche fait encore mieux!
07 Le brésilien Roberto Azevedo serait le prochain directeur de
l’OMC
07 Airbus conforte son avance sur Boeing
07 IDE: le Maroc dans le trio de tête
07 La France pressée de toute part de se réformer
08
Eco zoom
08 Tourisme: les premiers effets de la Vision 2020
08 Facebook fatigue?
Revue Nationale: Éditoriaux et Chroniques
Inquiétude
GPS et fantômes
Il faut remonter très loin pour trouver
un 1er mai comme celui de cette
année, avec autant de monde.
Politiquement, il n’y a pas de
précédent au Maroc: un parti de la
majorité gouvernementale attaque de front, avec ses troupes
syndicales, la coalition à laquelle il appartient. L’histoire a
retenu ce genre d’action en Amérique latine, avec notamment le
mouvement péroniste, dans les années 1940. De ce côté-ci de
l’Atlantique, c’est nouveau. Il faudra du temps pour que les
autres forces politiques et syndicales se positionnent face à la
donne engendrée par la mobilisation UGTM-Istiqlal,
mobilisation qui vise prioritairement son partenaire, le PJD. Le
contexte est évidemment la double crise financière que le Maroc
s’est préparée tout seul, à cause de l’irresponsabilité de son
personnel politique. Une double crise dont le pire est encore à
venir, mais face à laquelle le gouvernement donne le sentiment
d’être dans la plus totale déroute: le chef d’équipe se tait et ses
équipiers disent tout et le contraire de tout. Même les vieilles
habitudes qui permettaient d’entretenir les liens, comme le
dialogue social, ont lâché devant la pagaille gouvernementale.
En effet, ce n’est pas la situation désastreuse des finances
publiques qui a servi d’excuse… c’est une bête question de date
de rendez-vous. On se frotte les yeux et les oreilles devant un tel
motif: comment peut-on en arriver à un tel niveau de
négligences et de désorganisation? Il n’y a plus grand monde
pour croire aux «crocodiles» et aux «diables» qui empêcheraient
l’équipe gouvernementale d’agir. Les critiques de l’opinion
publique se font nettement plus vipérines, puisqu’elles portent
maintenant sur la compétence et la capacité d’organisation des
personnes: seul Benkirane a encore une bonne marge de
satisfaction mais aucun de ses ministres n’arrive à 20% de cote
d’amour. C’est dans ce contexte désenchanté et inquiet que
Chabat trouve aujourd’hui ses forces.
L’Économiste
Small is beautiful
Très souvent le débat entre spécialistes et
initiés sur les grandes questions
économiques est tellement techniciste et
sophistiqué qu’on passe à côté des vraies
réponses. Et très souvent aussi ces réponses
sont à notre portée pour peu qu’on prenne
le temps d’observer en oubliant les
démonstrations savantes. Depuis des
années, au Maroc, la question sur la
création et le partage des richesses taraude
l’esprit des économistes. Pourquoi et comment la croissance du PIB n’arrive-t-elle
pas à se traduire dans l’économie réelle et
la vie du Marocain moyen ? Pourtant, dans
la vie de tous les jours, les exemples de ce
que l’on pourrait faire pour y remédier ne
manquent pas. Caftan ! Voilà un de ces
exemples qui peuvent faire cas d’école.
Le gouvernement Benkirane est apparemment
décidé à amorcer sa cure d’austérité.
Concrètement, il commence par geler les
salaires de 523 fonctionnaires fantômes et à serrer la vis quant à
l’utilisation des véhicules des administrations publiques. Ainsi, le
ministre Abdelaâdim Guerrouj a traduit ses menaces en actes en
franchissant le pas du gel de salaires. D’aucuns estimeront que la
décision de bloquer 523fonctionnaires est une goutte d'eau dans
l'océan, car il est vrai qu’en quarante années d’anarchie
administrative, les fonctionnaires fantômes se comptent par
dizaines de milliers. Cependant, il est impératif de commencer le
nettoyage, ne serait-ce que graduellement, de façon progressive.
Cela dit, le gouvernement doit être investi d’une forte volonté
politique pour faire aboutir ce projet. Il devra en effet faire face à la
résistance de gros bonnets, qui bénéficient de salaires rentiers
depuis des décennies. Le succès de cette démarche passe par une
systématisation de l’approche et de préférence en commençant par
le haut, ce qui serait le signal d’une forte détermination. Se
contenter de petits fonctionnaires serait assimilé à du saupoudrage
et décrédibiliserait toute l’opération. Il s’agit d’un dossier à prendre
avec beaucoup de sérieux, car il lèse doublement l’État. D’abord, il
lui coûte, de manière indue, des milliards de dirhams. Ensuite, il
l’empêche de recruter des jeunes en quête désespérée d’emploi. Sur
un autre registre, il est question de rationaliser l’utilisation des
véhicules de l’État, ce qui n’est pas trop tôt. Ce parc est à la fois
mal géré et utilisé à des fins pas toujours professionnelles. C’est
d’ailleurs pour cela qu’il a été décidé d’équiper les véhicules de
l’État d’un GPS, qui permet leur localisation à tout moment,
pendant et hors des heures de service. C’est une sorte de mouchard
plutôt dissuasif pour les utilisateurs, qui est en usage dans de
nombreux pays. Ces deux mesures, aussi symboliques soient-elles,
augurent d’un début de prise de conscience au niveau du
gouvernement, qu’il faudrait généraliser aux différents
départements de l’Exécutif et des administrations.
Les Échos (Maroc)
Caftan est une petite machine économique
qui fait vivre des centaines voire des
milliers de personnes. Chaque année, ce
sont 15 stylistes qui exposent leurs
créations. Chacun d’entre eux doit en
produire huit, ce qui fait 120 créations au
total. Or, il faut savoir que derrière chaque
caftan exposé, une multitude de petites
mains, d’artisans, de prestataires ont
travaillé jour et nuit. Fait insoupçonnable,
beaucoup de ces petits artisans qui vivent
de Caftan se trouvent dans des villes, des
patelins et des régions reculées, travaillent
dans de petits ateliers qui dans la couture,
qui dans la broderie, qui encore dans la
passementerie ou la garniture… Pour cette
multitude de petites mains, Caftan est une
véritable manne qui leur permet non
seulement de montrer leur savoir-faire mais
simplement de gagner dignement leur vie,
car 80% des recettes procurés par la vente
des ces belles créations vont à des centaines
de petits artisans éparpillés à travers le
pays. Bien plus que cela. Même quand il est
clôturé, et pour rester dans le jargon des
économistes, Caftan continue de produire
des effets induits. Beaucoup de femmes
marocaines, ne pouvant pas s’offrir des
pièces à 100 000 DH, vont tout simplement
s’inspirer des modèles, acheter elles-mêmes
leurs matières et demander à des artisans de
les reproduire. Même si les chiffres sont à
taille humaine, le plus important dans tout
cela est d’y voir un bel exemple de
mécanisme de transfert et de partage de
richesses. Caftan est bel et bien une
machine
économique,
une
bonne
illustration de ce que devrait être une chaîne de valeur. Qui l’aurait cru ?!
La Vie Eco
P2
Analyses
Liquidités: le crédit a du mal à reprendre
ment, elles ont fermé les robinets pour les promoteurs. Les crédits à
l’habitat se sont améliorés de 10% à fin mars à 153,7 milliards de
Mois après mois, la croissance des créances à l’économie poursuit DH. A l’inverse, les prêts aux promoteurs n’évoluent que de +0,9%
son ralentissement. En l’espace d’une année, leur progression est à près de 69 milliards de DH. Ces évolutions se sont traduites par
revenue de 7,6 à 2,1% seulement. Cette décélération significative la décélération des crédits alloués au secteur privé à 575 milliards
incombe principalement à une contraction, plus importante, des de DH. Une décélération qui a recouvert un
ralentissement
crédits bancaires. De 8,6% en mars 2012, le rythme de progression des crédits accordés aux entreprises non financières privées (de 6,3
dépasse à peine 2% aujourd’hui. Selon les dernières statistiques à 0,7%) mais une accélération des prêts octroyés aux ménages (de
monétaires mensuelles de Bank
Al
6,7 à 8,1%). Les crédits des entreprises
-Maghrib, l’encours des crédits
distrinon financières publiques ont pour leur
bués par les banques est revenu en despart baissé de 0,9% à 30 milliards de
sous de la barre de 700 milliards de DH
DH. Par branche d’activité, le ralentisse(699,6 milliards de DH). Deux
princiment du crédit bancaire
recouvre une
pales raisons expliquent ce
ralentisbaisse de 2,1% pour
l’industrie, de
sement: le déficit chronique des liquidités
5,6% pour le commerce et de 7,3% pour
bancaires et surtout la baisse de la demanles activités financières. A cela s’ajoute
de. Cela se manifeste notamment au niune décélération de 9,9 à 2,8% pour le
veau des crédits à l’équipement qui, après
BTP et de 18,1 à 11,2% pour l’électriciune progression de 2,3% en mars 2012, se
té, gaz et eau. Pour ce qui est des créansont contractés de 1,3% au terme des trois La décélération des crédits alloués au secteur ces des autres sociétés
financières sur
premiers mois de 2013.
D’ailleurs, privé recouvre un ralentissement des prêts les agents non financiers, elles se
leur encours se réduit de près de 4 mil- accordés aux entreprises non financières pri- contractent aussi. Les prêts
accordés
liards de DH pour se fixer à 134 milliards vées (de 6,3 à 0,7%) et une accélération des par les sociétés de financement se sont
de DH. La baisse des crédits à l’équipe- prêts octroyés aux ménages (de 6,7 à 8,1%).
réduits de 7,5 à 4,6% et ce, suite au repli
ment est significative puisqu’elle indique
de 4% des crédits à la
consommation
une réduction des investissements des entreprises dans leur outil aux ménages et à la décélération du crédit bail aux entreprises priproductif. Autre source d’inquiétude toujours pour les
entrepri- vées, de 6,7 à 2,2%. Quant aux crédits accordés par les banques
ses, la réduction de la croissance des facilités de caisse accordées offshores, ils ont augmenté de 6,4% après la baisse de 14,3% de
par leur banque. Justement, le rythme de progression des crédits de mars 2012. Cette hausse est attribuable, selon BAM, à «la progrestrésoreries a ainsi chuté en un an de 16 à 0,9% seulement pour un sion des crédits à l’équipement aux entreprises privées, qui ont
encours qui dépasse à peine 171 milliards de DH. Dans ce sillage, quasiment doublé en 2013». Si les crédits bancaires
ralentisles créances diverses sur la clientèle bancaire continuent leur ré- sent, les créances en souffrance poursuivent leur hausse. Au terme
gression (5,8%) à 92 milliards de DH. Seuls les prêts
immobi- du premier trimestre 2013, leur encours se hisse à 37,3 milliards
liers maintiennent une progression convenable quoiqu’en forte de DH, en hausse de 9,2%, soit 2 milliards de DH de plus qu’à fin
décélération par rapport aux années du boom immobilier où les décembre 2012.
taux de croissance frôlaient les 30%. Aujourd’hui, si les
ban- L’Économiste
ques continuent de soutenir les particuliers dans leur achat de loge-
Hors agriculture, l’économie améliorationԛ deԛ quelques-unes. Ainsi, le 1,1%. Et la baisse touche tous les types de
alimentés
secteur secondaire (qui comprend clients à l’exception de ceux
tourne au ralenti
L’activité au cours du premier
trimestre de cette année a été
fortementԛ contrastée. D’un
côté, un redressement assez
notable de la valeur ajoutée
agricole (+16,4% au lieu de -8,3% en 2012),
de l’autre, un ralentissement des activités
hors agricoles (+3,3% au lieu de +4,4% un
an auparavant). Résultat : le PIB global
aurait progressé de 4,8% au lieu de 2,7% un
an auparavant. Au deuxième trimestre, la
croissance du PIB, porté par la dynamique
agricole, pourrait même atteindre 5,8%. Ces
estimations sont du Haut commissariat au
plan (HCP) qui vient de faire le point sur la
conjoncture au titre des trois premiers mois
de l’année 2013. C’est donc clairement
l’agriculture qui tire la croissance
économique à la hausse. Les activités hors
agricoles, elles, ont connu des fortunes
diverses: cela va du ralentissement de
certaines branches, à la baisse de certaines
autres, en passantԛ parԛ uneԛ légère
l’industrie, l’énergie et les mines)
a contribué négativement (-0,2
point) à la croissance du PIB,
selon le HCP. Cette contribution
négative s’explique, en premier
lieu, par la poursuite de la baisse
du BTP (bâtiment et travaux publics): -6,5%
de valeur ajoutée, au lieu de -5,7% un trimestre auparavant. Certains chefs
d’entreprises, en catimini, anticipent même
de fortes suppressions d’emplois dans cette
branche d’activité. Les indicateurs de cette
activité sont en tout cas assez parlants: baisse de 20,8% des ventes de ciment à fin mars
et petite hausse (2,3%) des crédits aux promoteurs immobiliers. Et comme le BTP est
une grosse locomotive qui tire de
nombreux secteurs, ceux-ci en sont assez logiquement affectés. C’est le cas de la branche
énergie. Sa valeur ajoutée s’est contractée
de 3,8% selon le HCP. En effet, les ventes
d’électricité, sur les deux
premiers
mois de l’année, ont globalement baissé de
en basse tension, c’est-à-dire grosso modo
le secteur résidentiel. C’est ainsi qu’on
constate que les ventes haute tension, très
haute tension et moyenne tension, soit les
ventes pour l’industrie, ont baissé de 2,9%.
Pareillement, les ventes des produits pétroliersԛ ontԛ accuséԛ des baisses allant jusqu’à
14% pour l’essence et 8% pour le gasoil. En
tout cas, la production de la Samir (car tous
les produits raffinés ne sont pas issus de la
Samir, mais importés) a accusé une baisse
de 24,6% sur les deux premiers mois de
2013. En fait, la baisse de la branche énergie ne résulte pas que des contreperformances du BTP, mais
également
des difficultés de l’industrie. Car, quand les
ventes d’électricité aux clients haute et très
haute tension baissent comme c’est le cas,
cela signifie que des industries comme celles du ciment, par exemple, ont réduit
P 3 leur
consommation proportionnellement à la
baisse des commandes.
Les Échos (Maroc)
P3
Revue internationale: Éditoriaux et Chroniques
Les nouveaux chemins de la plus volatile et, même si elle a tiré des Par conséquent, la croissance de demain ne
millions de personnes de la pauvreté au Sud, peut plus ressembler à celle d'hier. Il faut en
prospérité
Il fut un temps où la croissance
guérissait tous les maux. Après les
destructions massives et les
millions de morts de la Seconde
Guerre mondiale, les États-unis,
l'Europe et le Japon virent en elle
la panacée capable de panser leurs
plaies et de porter leur prospérité à
des niveaux sans précédent dans
l'histoire de l'humanité. Un cercle
vertueux unit alors la production
industrielle à la consommation de masse,
l'augmentation des profits des entreprises à
l'amélioration continue de la condition des
salariés. Et le développement de l'Etatprovidence vint couronner cet âge d'or. Mais
cette belle machine s'est grippée il y a
quarante ans, à la faveur des chocs
pétroliers. La mondialisation, l'emprise
croissante de la finance sur l'économie, mais
aussi l'épuisement des bénéfices de la
modernisation menée durant les Trente
Glorieuses ont provoqué un changement de
régime de la croissance. Plus lente dans les
pays riches, et particulièrement en Europe,
celle-ci se concentre désormais dans les
pays du Sud, qui entament
enfin leur
rattrapage. Surtout, elle semble devenue
Les zones économiques spéciales chinoises: l’illusion de
la croissance
Attirer des investissements directs étrangers
a souvent été envisagé comme un moyen
efficace pour promouvoir la montée en gamme de la production industrielle. Le premier
canal est direct puisque la qualité des biens
produits par les entreprises à
capitaux
étrangers est généralement
supérieure à
celle des entreprises nationales. Par différents effets de diffusion, la présence de multinationales peut aussi induire une amélioration des biens produits par les
entreprises
nationales. La Chine est
probablement
le pays le plus emblématique d'une stratégie
dynamique d'attraction des entreprises étrangères. Depuis 1979, le gouvernement chinois a activement promu les entrées d'investissements directs
étrangers (IDE) par
diverses incitations
fiscales dans l'espoir
que la présence
d'entreprises étrangères
soutienne le
processus de transforma-
elle se satisfait désormais des inégalités qui
prospèrent de nouveau au Nord et
préparent de nouvelles crises
économiques et sociales. Enfin, elle
montre chaque jour un peu plus son
coût pour l'environnement, mettant
en péril la capacité de la planète à
se ressourcer et donc l'avenir même
de nos sociétés. Malgré cela, les
dirigeants européens veulent croire
encore au retour de l'âge d'or. Comme les vagabonds de la pièce de
Samuel Beckett attendant l'improbable venue de Godot, ils guettent les signes d'un
retour de la croissance sur le Vieux
Continent en proie à la pire récession de son
histoire depuis les années 1930. Leur quête
apparaît d'autant plus vaine que la chape de
plomb de l'austérité qu'ils font peser sur
leurs économies produit l'effet tout à fait
contraire de celui recherché. Partout en
Europe, le chômage s'installe à des niveaux
inédits, gâchant de précieuses compétences
et semant le désespoir. Mais il ne suffira pas
que nos responsables politiques relâchent
l'étau de l'austérité. Il leur restera, tâche plus
ardue encore, à changer de logiciel. La
croissance n'est pas une fin en soi, mais un
moyen au service du bien-être de la société.
tirer deux conclusions. Premièrement, la
«croissance verte» n'est pas seulement
affaire de panneaux solaires et d'éoliennes.
Elle passe par une réorganisation profonde
de l'économie, afin qu'elle trouve une
harmonie avec les écosystèmes naturels et
prenne enfin en compte leurs limites.
Deuxièmement, sauf surprise, la croissance
de demain sera inévitablement plus lente
que celle des Trente glorieuses. Son rythme
élevé ne pourra servir de cache-misère aux
inégalités : celles créées depuis trente ans
par la mondialisation et un capitalisme
financier prédateur, comme celles, en plein
développement,
qui
résultent
de
l'approfondissement de la crise écologique.
Au sein de nos sociétés comme au plan
international, se pose par conséquent avec
une acuité redoublée la question d'un
partage plus équitable des richesses. C'est la
condition pour que la «prospérité
économique» ne rime pas seulement avec la
réussite de quelques uns, mais retrouve son
sens étymologique pour tous: la bonne
fortune.
tion structurelle. Depuis le début des années
2000, les
autorités ont multiplié le nombre de zones ciblant les activités d'assemblage. Mirage statistique Dans le cas de la
Chine, les
autorités ont concentré les investissements
étrangers et les activités de
transformation dans des zones économiques
spéciales (ZES) dédiées aux exportations :
cette déconnexion structurelle et géographique entre les
activités domestiques ordinaires d'un côté, et celles reposant sur la
technologie importée et les entreprises étrangères de l'autre, a pu entraver la diffusion
technologique. Une étude du G-MonD récente suggère que ce choix délibéré a réduit
les retombées
potentielles et les gains de
croissance
provenant des activités d'assemblage et étrangères. En effet en concentrant les
investissements étrangers et les
activités de transformation dans des ZES
dédiées aux exportations les autorités en ont
limité
l'enracinement local. Or l'appropriation domestique et l'insertion forte des
entreprises dans l'économique locale sont
essentielles pour que l'adoption de nouvelles
technologies renforce la croissance. Ce
travail indique qu'il est crucial de distinguer
entre les différentes origines (domestique et
étrangère) de la montée en gamme pour
disposer d'un indicateur pertinent de la
véritable
adoption
des
technologies
occidentales par les pays émergents et que la
seule
référence
au
volume
des
investissements directs étrangers ne saurait
suffire. En effet dans le cas de la Chine,
l'amélioration apparente des exportations
pourrait n'être qu'un mirage statistique dans
la mesure où elle provient uniquement des
progrès des entreprises étrangères ou de la
qualité des composants assemblés, sans
qu'ils initient ou signalent une montée en
gamme des entreprises nationales. En outre,
dans ce contexte, les externalités et les
bénéfices qui en sont attendus en termes de
croissance semblent amoindris.
Alternatives Économiques
La Tribune
P4
Analyses
La France en sursis
souveraineté ? Depuis le début de la crise en 2008, la France n'a rien
connu de tout cela. Nous sommes le pays qui crie le plus fort contre
la rigueur, comme on crie au loup sans l'avoir vu. Rigueur? Le signal
a été plutôt inverse dans la fonction publique après l'élection de
François Hollande - fin du «un sur deux», embauches dans
l'Éducation nationale et l'on attend toujours une liste détaillée de
coupes dans les dépenses publiques. Bien sûr, compte
tenu de l'état de nos économies, on dira que la
Commission fait preuve de pragmatisme en accordant
du temps: il eût été irréaliste, alors que notre
continent sera en récession cette année, d'exiger un
effort budgétaire trop important. Le risque eût été
d'aggraver la dépression et donc les déficits publics.
Mais il ne faudrait pas prendre prétexte de ce
changement de doctrine pour ne rien faire. Or c'est
bien le risque avec une majorité et un gouvernement au sein
desquels s'expriment ouvertement deux lignes, sans que le chef de
l'État n'y trouve à redire. Le sursis de deux ans accordé par Bruxelles
oblige maintenant la France à présenter un programme précis et daté
de réduction des dépenses publiques et de réformes structurelles.
C'est la contrepartie exigée par l'Europe en échange du sursis qui
nous est accordé. Ne perdons pas deux ans de plus.
Alors que la France se trouve dos au mur de sa dette, le délai de
deux ans accordé par Bruxelles pour ramener le déficit à 3 % du PIB
- on ne parle même pas ici de délai pour équilibrer les comptes
publics - apparaît comme un cadeau empoisonné. Accorder deux ans
de plus à un pays drogué à la dépense publique, c'est
entretenir le vice. C'est affaiblir le parti de la rigueur
budgétaire, jamais majoritaire dans notre pays depuis
trente ans, alors que nous n'avons pas encore goûté à
ce que pourrait être un programme vraiment sérieux de
réduction des dépenses publiques. Regardons autour
de nous! Le Portugal a annoncé ce week-end le
relèvement de 35 à 40 heures de la semaine de travail
dans la fonction publique ainsi qu'une forte réduction
du nombre de fonctionnaires. L'Espagne a commencé il y a deux ans
à réduire les salaires de ses agents publics de 5 %, gelé les
embauches de fonctionnaires, amputé le nombre de conseillers
locaux de 30 %, diminué les indemnités chômage et gelé les
retraites. L'Italie a, entre autres, gelé les salaires des agents publics
et les retraites. Et que dire de l'Irlande qui a demandé un effort plus
grand encore à sa population sans provoquer de soulèvements
sociaux, chacun comprenant qu'il y avait là un enjeu de Les Échos (France)
L’expérience japonaise
bonnes raisons de croire que ce sera encore plus difficile au Japon
pour que la seule politique monétaire puisse obtenir une traction
suffisante. Alors que la dette publique totale brute atteint déjà 238%
du PIB, certains craignent que le Japon serait confronté à une
menace de dislocation économique et financière dans le cas où un
échec de son expérience politique menait son secteur privé à
désinvestir du Japon. L'expérience japonaise devra satisfaire deux
conditions supplémentaires si elle veut éviter le sort des expériences
précédentes d'initiatives politiques ratées: des réformes structurelles
significatives qui changent essentiellement la manière dont des
segments de l'économie réagissent et fonctionnent; ainsi que la
permanence du consentement des autres pays face à la dépréciation
de la monnaie nécessaire pour augmenter l’impact des dynamiques
internes. La première condition est entre les mains des citoyens
japonais et de leurs représentants élus. Les réformes nécessaires,
bien que réalisables, mettront à l'épreuve la détermination du
gouvernement et ses capacités de mise en œuvre, ainsi que la volonté
de la population d’accepter des perturbations immédiates en échange
de la promesse de gains à long terme. La deuxième exigence est très
différente. Elle ne peut être atteinte que si d'autres pays sont prêts à
sacrifier leur production, soit parce qu'ils n'ont pas le choix, soit parce qu'ils estiment que, à moyen terme, une économie japonaise plus
forte leur sera bénéfique, lorsque les effets de revenu à plus long
terme compenseront l'impact des dysfonctionnements du
marché
immédiats. Ce n’est qu’une question de temps jusqu'à ce que le reste
du monde rattrape la réalité de l’influence que l'expérience du Japon
aura sur lui. L'espoir est que, rassurés par des preuves sur la poursuite sérieuse par le Japon de réformes structurelles, ils pourront accueillir l'expérience de deux manières: en ne ripostant pas et en procédant à leurs propres réformes internes pour
compenser les
pertes de production au profit du Japon. En d'autres termes, une augmentation du gâteau pour tous améliore la part de chacun. Dans ce
cas, le risque implique une guerre des monnaies et d’autres perturbations protectionnistes. Il n'existe actuellement pas de données suffisantes pour prédire l’une ou l’autre issue sans prendre trop de risque. En attendant des preuves supplémentaires, apprécions la rareté
de pouvoir être témoins, en temps réel, d’un tel changement de politique capital.
Après des années de petites adaptations, le
Japon a initié un changement majeur de son
paradigme politique. Les réactions qu’il a
suscitées sont allées depuis le grand optimisme
que le pays puisse enfin sortir d’un quart de
siècle de stagnation économique, jusqu’à la crainte que le
changement de cap spectaculaire des autorités puisse finalement
faire empirer les choses. Mais, tandis que le débat se concentre
naturellement sur les manœuvres économiques, financières et
politiques du Japon, c’est ce qui se passe à l’étranger qui pourrait
bien faire basculer la balance. Le nouveau gouvernement du Premier
Ministre Shinzo Abe a opté pour une approche révolutionnaire de
politique économique qui comprend plusieurs initiatives, dont
certaines étaient autrefois considérées comme invraisemblables,
inconcevables, voire indésirables. Pour démontrer leur sérieux, les
responsables japonais se sont rapidement engagés à atteindre des
cibles d’indicateurs mesurables. Du côté des inputs politiques, ils ont
prévu et commencé à mettre en œuvre des achats de titres totalisant
75 milliards de dollars par mois. Du côté des outputs, après de
nombreuses années de déflation persistante, le Japon vise désormais
un taux d'inflation de 2%, soulignant ainsi son engagement à éviter
un retrait prématuré du soutien monétaire à la croissance. Les
marchés financiers n’ont pas tardé à réagir. Le marché boursier
japonais a affiché une hausse impressionnante de 55% depuis que les
premiers signes du changement de paradigme sont arrivés sur les
radars des investisseurs. Dans le même temps, le yen s'est fortement
déprécié, y compris de plus de 20% face à l'euro en difficulté. Cette
réponse fait partie du mécanisme de transmission de la politique du
gouvernement japonais. La hausse du marché boursier profite aux
investisseurs nationaux, qui deviennent plus enclins à augmenter
leurs dépenses. Ceci devrait à son tour relancer les «esprits
animaux» des entreprises, encourageant une reprise des
investissements en nouvelles usines et en équipement, ainsi qu’une
augmentation des salaires. Il s’agit, bien sûr, des mêmes mécanismes
que la Fed a ciblé pendant près de trois ans dans ses propres efforts
pour stimuler une croissance plus forte aux États-unis. Les résultats
macroéconomiques ont invariablement déçus les attentes, et il y a de Project syndicate
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Finances
Liquidités:
s’intensifie
le
besoin
des
banques opérations de pension livrée sur 3 mois, dont l’encours a atteint 19
milliards de DH (4 milliards sous forme de prêts garantis). Dans ce
sillage, la moyenne trimestrielle du taux interbancaire moyen
Pas de répit en vue pour le déficit de liquidité bancaire. Après pondéré au jour le jour s’est inscrite en baisse de 10 points de base
s’être résorbé au cours du dernier trimestre 2012 sous l’effet de par rapport au trimestre précédent pour s’établir à 3,07%. Dans ce
l’encaissement de 1,5 milliard de dollars de l’emprunt obligataire contexte de rareté des ressources marqué par la baisse de 12,5%
des titres d’OPCVM monétaires et le
international et de la réduction de la réserve
ralentissement des rythmes de progression
obligatoire à 4%, le besoin de liquidité
de la monnaie fiduciaire à 3,8% et des
continue son creusement au premier
dépôts à vue auprès des banques à 1,5%, le
trimestre 2013 à plus de 65 milliards de DH.
Trésor poursuit ses levées sur le marché des
«Les
souscriptions
bancaires
aux
adjudications. Au terme du
premier
adjudications des bons du Trésor et à l’entrimestre 2013, les levées brutes du Trésor se
caissement de l’acompte de l’impôt sur les
sont appréciées de 40,2% en un an pour
sociétés sont les principaux déclencheurs du
atteindre un niveau record de 45,9
déficit», fait savoir un professionnel. A cela
milliards de DH. Au niveau de la structure,
s’ajoutent les avoirs extérieurs nets qui ont
poursuivi leur baisse avec un taux de 11,8% L'encours des bons du Trésor émis par ces levées ont été marquées par la poursuite
après un repli de 14,8% en mars 2012. Pour adjudication s'est apprécié de 5,3% du renforcement de la part des maturités à
faire face, Bank Al-Maghrib maintient ses pour s'établir à 375,7 milliards de DH court terme qui bondissent de 63,4%. En
revanche, la part des maturités à moyen et
interventions régulières sur le marché à fin mars 2013.
long terme a poursuivi son repli en passant
monétaire via les avances à 7 jours sur
appels d’offres, dont le volume moyen a atteint environ 50 respectivement à 32,1 et 4,6%.
milliards de DH contre près de 56 milliards au quatrième trimestre L’Économiste
2012. La Banque centrale est également intervenue à travers les
Athènes doit intensifier sa lutte contre touchées par la récession qui frappe le pays depuis six ans,
représentent 70% des déclarations sur le revenu. «Des actions
l’évasion fiscale
correctives décisives doivent être prises dans chacun de ces
secteurs afin de permettre une réponse rapide et
La Grèce a réalisé de nombreux progrès concernant la
permettre une répartition plus équitable du poids de
réduction de sa dette publique et l'amélioration de sa
l'ajustement», a dit le FMI à l'issue de son déplacement
compétitivité, mais elle doit poursuivre les réformes
en Grèce. L'institution financière conseille ainsi à la
structurelles afin d'assurer la reprise économique, a
Grèce de réformer son administration fiscale afin de
estimé lundi le Fonds monétaire international après une
renforcer son indépendance et de procéder à des
mission dans le pays. Le FMI, un des bailleurs des
licenciements secs dans la fonction publique au lieu de
fonds des pays européens en difficulté, insiste sur le
fait qu'Athènes doit intensifier sa lutte contre l'évasion fiscale et la se baser uniquement sur les départs volontaires. «Le tabou des
reforme du marché du travail afin que les retraités et les salariés ne licenciements doit être dépassé», a expliqué le FMI.
soient pas les seuls à supporter le poids de l'austérité. Les salariés Les Échos (France)
de la classe moyenne et les retraités, les catégories les plus
OPCVM: les investisseurs liquident leur
position
nombre de porteurs de parts a, contre toute attente, augmenté
depuis le début de l’année les achats des nouveaux investisseurs
n’arrivent pas à compenser les ventes des anciens, sachant par
ailleurs que la majorité des nouveaux placements sont orientés
vers les segments sûrs (produits de taux).Au 19 avril (derniers
chiffres communiqués par le Conseil déontologique des valeurs
mobilières), ce sont 209 milliards de DH qui ont été rachetés
contre 193 milliards de DH souscrits, soit un rachat net de 15
milliards de DH. Par segment, la décollecte a concerné aussi bien
les fonds actions, monétaires et obligations court terme. Seuls les OPCVM obligations moyen et long terme ont drainé plus
d’investissements, avec des souscriptions de l’ordre de 68
milliards de DH contre des rachats de 50 milliards de DH. Les
professionnels du marché expliquent ce désengagement de plus en
plus perceptibleԛ parԛ uneԛ capacité d’épargne qui s’affaiblit et par
une préférence plus marquée des investisseurs pour d’autres
produits de placement plus sûrs.
Les fonds de gestion collective
font grise mine. Baisse du marché
actions, dégradation des finances
publiques, manque de liquidités,
absence de visibilité…, tous les
éléments sont réunis pour
empêcher la reprise de ces véhicules de placement qui abritent
près de 250 milliards de DH d’épargne. Confrontés à cette
conjoncture, les investisseurs se retirent ou, dans le meilleur des
cas, orientent leurs ressources vers les segments les moins risqués,
et ce, même si grâce à une gestion de plus en plus active de la part
des professionnels du secteur, les indices de performance des
fonds se placent dans un territoire neutre, voire positif. En effet,
depuis le début de l’année, les transactions sur les OPCVM ont été
plus orientées vers les rachats que vers les souscriptions. Et si le La Vie Eco
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Brèves Eco
Brèves Eco
Brèves Eco
Une banque maghrébine avant Libre échange: l’Union européenne ne
souhaite pas négocier avec la Chine
fin 2013
La 31ème session du Conseil des chefs de la
diplomatie maghrébine a été spéciale à plus d’un
égard. Réunis dimanche matin à Rabat, les cinq
ministres des Affaires étrangères de l’Union du
Maghreb arabe ont exprimé leur volonté d’avoir une vision commune
quant au dialogue avec l’UE. Serait-ce les prémices d’une intégration
économique sérieuse depuis le temps qu’on l’attendait ? En tout cas, le ton
y était. D’entrée de jeu, Saad-Eddine El Othmani a parlé de la nécessité
d’un nouvel ordre maghrébin fort et homogène à même de renforcer les
acquis, la sécurité des pays, leur stabilité et leur intégrité territoriale. Bref,
une nouvelle gouvernance maghrébine qui défriche les potentialités
d’investissement, d’unification des politiques douanières. Tout cela dans le
cadre de la charte du Maghreb arabe. A ce rythme, l’on serait amené à
entrevoir une nouvelle approche qui pourrait redonner vie à une structure
longtemps qualifiée de coquille vide. En effet, comme l’a affirmé El
Otmani, de nouvelles étapes ont été atteintes pour affiner les mesures
relatives à la création de la banque maghrébine d'investissement et du
commerce extérieur. Son assemblée constitutive est prévue fin 2013.
Les Échos (Maroc)
A l'heure où l'Union européenne
négocie les conditions d'un éventuel
accord de libre-échange avec les
États-unis, le Canada et le Japon,
elle ne serait pas pressée d'en discuter avec la Chine, d'après un haut responsable
européen. Selon lequel les Européens préfèreraient se
concentrer sur un traité bilatéral d'investissement.
Un accord de libre-échange avec la Chine ne serait pas à
l'ordre du jour pour l'Union européenne. C'est en tout cas
ce qu'aurait déclaré à l'AFP un haut responsable européen,
à l'heure où les négociations ont commencé avec les Étatsunis, le Canada et le Japon. Les dirigeants chinois ont
profité d'une récente visite à Pékin de la chef de la
diplomatie européenne Catherine Ashton, pour «remettre
sur le tapis» la question d'un accord de libre-échange, a
confié à l'AFP ce responsable s'exprimant sous couvert de
l'anonymat.
La Tribune
L’agriculture se porte bien, la pêche fait encore mieux!
La Vie Eco
Ce n’est pas seulement l’agriculture qui se porte bien, avec une hausse de sa valeur ajoutée de 16,4%. Bien au-delà,
c’est à peu près l’ensemble du secteur primaire qui est en forme. La filière pêche, en effet, a enregistré une croissance
de 30,9% au premier trimestre de cette année, poursuivant ainsi une tendance haussière entamée au dernier trimestre de
2012 (+24,3%). Le Haut commissariat au plan (HCP), qui fournit ces chiffres, précise que cette performance reflète
l’amélioration des captures de céphalopodes (+32%) et des poissons pélagiques (+1,5%).
Le brésilien Roberto Azevedo serait le prochain directeur
de l’OMC
Le brésilien Roberto Azevedo a été choisi par les États membres pour diriger
l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), a-t-on appris mardi 7 mai de
sources diplomatiques à Genève. La compétition avec le Mexicain Herminio Blanco a été «très serrée»,
ont ajouté ces sources. L'annonce officielle de ce choix est prévue mercredi et la confirmation par les
Etats membres dans une dizaine de jours. Cela fait plus de quatre mois que le processus de sélection du
nouveau directeur général, qui doit prendre, le 1er septembre, la succession de Pascal Lamy, 65 ans, a
commencé. euf candidats se sont présentés à la succession de Pascal Lamy, qui est resté en poste
pendant deux mandats de quatre ans. Quatre candidats ont été écartés au premier tour.
La France pressée
de toute part de se
réformer
Challenges
Airbus conforte son avance sur Boeing
Airbus est bien parti pour reprendre, cette année, la couronne de numéro un
mondial de l’aéronautique mondiale que lui avait ravi Boeing en 2012. Au
bout de quatre mois de bataille commerciale, l’avionneur européen creuse
l’écart avec son grand rival américain. Airbus a en effet enregistré 493
commandes nettes entre le 1er janvier et le 30 avril 2013 tandis que Boeing a signé 255 contrats nets.
Avec 2125 commandes, le NEO fait un carton. A noter que les appareils moyens courriers continuent
à animer le marché: avec 459 contrats, la famille A 320 a représenté la quasi totalité des nouvelles
commandes d’Airbus.
Le Figaro Économie
IDE: le Maroc dans le trio de tête
La part africaine des IDE mondiaux a augmenté au cours des cinq dernières années, ce qui reflète
l’intérêt des investisseurs étrangers, selon la troisième étude Africa Attractiveness Survey d’Ernst &
Young publiée le 06 mai 2013. L’Afrique du Sud est la plus attractive pour les investisseurs étrangers,
suivie par le Maroc (20% le plaçant dans leur top 3, et 8% en première place), le Nigeria (également
20% dans le top 3 et 6% à la première place), l’Égypte (15% dans le top 3 et 5% en première place).
L’Économiste
La Commission européenne a
de nouveau demandé à la France mardi 07 mai 2013 de mener des réformes structurelles
«audacieuses» pour améliorer
sa compétitivité. Le commissaire chargé des affaires économiques, Olli Rehn, qui intervenait lors d'un débat à Bruxelles sur l'approfondissement de
l'union économique et monétaire, a rappelé que la Commission avait accordé vendredi
deux ans supplémentaires à la
France, soit jusqu'en 2015,
pour revenir dans les clous
d'un déficit public de 3% du
PIB.
L’Expansion
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Ecozoom
National
Tourisme: les premiers effets de la Vision 2020
«Le Maroc est un cas d’école. Les dépenses directes des touristes y du tour operating basique. Les fournisseurs tunisiens étant très peu
progressent linéairement», déduisent des experts de l’Association joignables via les TIC. Ce qui les prive d’une distribution directe
méditerranéenne des voyages (META). Un constat qui conforte les moins coûteuse que celle classique, signale le rapport. Comparées
orientations prises par la Vision 2020. Selon la dernière étude Meta, aux dépenses au Maroc, celles directes des touristes telles que
«les dépenses de touristes au Maroc sont à l’évidence la relevées en Tunisie sont très insuffisantes. Et pour cause, le prix
conséquence d’une politique d’aménagement cohérente dans la moyen par chambre y est moins élevé qu’au Maroc. La Tunisie
étant considérée comme une destination à
Vision 2020, associée à des conditions
bas coûts. S’y ajoute le positionnement du
d’investissement et de taxation
tourisme marocain qui est tout sauf de
attractives». Ce qui a eu pour
masse. Autres arguments avancés par
conséquences un transfert de services,
rapport aux faibles dépenses en Tunisie,
d’emplois et d’achats directs réalisés
les salaires particulièrement bas et la rareté
par les fournisseurs sur le sol
de la formation continue au pays du
marocain. La destination a aussi
Jasmin. Mais il y a surtout les effets de
fortement réduit sa distribution
l’image surdimensionnée, voire exagérée
classique au profit de la réservation
d’insécurité et d’instabilité politique que
directe qui devient majoritaire. Ce qui
renvoient les médias occidentaux aux pays
a entraîné une augmentation constante
émetteurs sur l’après printemps arabe. Sur
de la dépense directe au Maroc.
L’évolution des dépenses directes par Les dépenses directes par touriste en 2011 pla- ce point précis, l’Égypte est également
touriste en 2011 place le Royaume cent le Royaume parmi les pays qui arrivent en logée à la même enseigne. Elle pâtit depuis
parmi les pays qui arrivent en tête tête dans la rive sud de la Méditerranée. Le tou- 2010 de cette «perception» de pays
dans la rive sud de la Méditerranée. riste y consomme en moyenne 562 euros par instable. «La baisse des arrivées constatée
En moyenne, le touriste y consomme séjour contre 271 euros en Tunisie et 92 euros en depuis 2010 en Égypte provient
majoritairement des conséquences du
562 euros par séjour contre 271 euros Algérie.
printemps arabe et des mouvements de
en Tunisie et 92 euros en Algérie. En
revanche, les dépenses en Égypte dépassent les 658 euros. Ce qui a foules de la place Tahrir, très largement relayés par les télés du
dû baisser l’an dernier suite à l’arrivée du gouvernement islamiste, monde entier», constatent les analystes de Meta. Ce qui revient à
de Morsi. Les conclusions de l’étude Meta (baptisée Tour Operator dire, de l’avis d’experts, que la sécurité fait désormais
Initiative) révèlent que la distribution en Méditerranée est intégralement partie de la qualité. Or, les problèmes de qualité sont
majoritairement réalisée directement via le Web (plus de 50% des hautement préjudiciables à la réputation d’une destination. «La
arrivées internationales) avec une baisse de 30% du recours aux baisse de la sécurité est immédiatement sanctionnée par une baisse
tour-opérateurs classiques. Selon un benchmark, a contrario la importante du nombre d’arrivées internationales». C’était justement
destination Tunisie est rarement reliée au Web. L’offre tunisienne le cas en Tunisie et en Égypte en 2010, 2011 et 2012.
est encore fortement dépendante de la distribution classique, celle L’Économiste
International
Facebook fatigue?
Un an après une introduction en Bourse ratée, les plus sceptiques
n'hésitent plus à annoncer la chute programmée de la maison
Facebook. Toujours prompts à lancer des slogans qui font mouche,
les donneurs de leçons parlent désormais ouvertement de
«Facebook fatigue ». A l'heure où de plus en plus d'adolescents
vieillissants constatent que
leurs conversations sur le
pionnier des réseaux sociaux
n'ont plus rien de privé, de
nombreux
«facebookers»
seraient en train de prendre
leurs distances avec leur « mur
». Quand votre mère ou votre
tante sont devenues vos «
friends» sur Facebook, il
serait en effet temps de passer
à autre chose. Le cimetière de l'industrie numérique étant plein de
cadavres ayant longtemps fait office de champions, les
interrogations entourant Facebook sont en partie légitimes. Napster,
Groupon, Myspace ont dominé le Web avant de chuter. Les doutes
concernant Facebook semblent néanmoins en grande partie
exagérés. D'abord, il ne faut pas mésestimer, sous prétexte que plus
vite que pour d'autres son succès phénoménal l'a banalisé, le
caractère encore très innovant du réseau social inventé par Mark
Zuckerberg et ses amis, qui constitue certainement encore
aujourd'hui l'outil de partage et de monétisation des textes et des
images, ainsi que d'archivage, le plus efficace de la planète. Ce qui
lui laisse de nombreuses options de développement ouvertes. Non
seulement
la
base
d'utilisateurs continue de
croître (à un rythme il est vrai
plus lent) mais, en prime, en
partant à la conquête de
l'international et en faisant de
l'univers du mobile de nouveaux continents à conquérir,
la firme californienne a prouvé qu'elle disposait de relais
de croissance. Surtout, la
hausse constante des recettes publicitaires démontre que Facebook
a réussi à résoudre l'équation de l'économie numérique. Car le succès dans l'univers du Web dépend de la capacité à marier une bonne
idée avec un « business model » s'appuyant sur une réponse technologique.
Les Échos (France)
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