
Le processus de production se réalise en effet par absorption totale ou partielle d'un
ensemble de biens qui sont par ce fait incorporés dans le produit fabriqué, la distinction
entre capital fixe et capital circulant s'établissant dans la manière dont se réalise cette
incorporation. Ainsi, certains de ces biens appelés capital circulant et comprenant les
matières premières, les consommations intermédiaires disparaissent totalement au terme
du processus de production.
En fait, la notion de capital circulant est d'une grande complexité et ne fait pas toujours
l'unanimité des auteurs qui l'utilisent. L'un des aspects sur lesquels elle permet d'insister
est celui de la prise en compte ou non de paiement du salaire comme élément constitutif
de l'investissement en capital circulant 6.
Nous n'avons pas voulu intégrer cet élément parmi ceux qui composent le capital
circulant à cause de l'hétérogénéité du salaire dans les PME, objet de notre analyse. La
signification du salaire nous semble différente selon qu'il est payé aux ouvriers locaux ou
aux techniciens étrangers et risquerait de poser un problème d'homogénéité.
Le capital circulant s'oppose ainsi au capital fixe dont le stock demeure présent dans
l'entreprise et est constitué de l'ensemble des biens d'équipements. Certes, ceux-ci ne
disparaissent pas physiquement dans un même processus de production mais à chaque
étape ils subissent une "érosion" due à leur incorporation à la production. Cette forme de
consommation spécifique aux biens de capital se traduit souvent dans l'usure qui est une
dépréciation physique au fur et à mesure de l'utilisation. Mais, elle se manifeste
également dans l'obsolescence qui est plutôt une usure économique due au progrès
technique.
La prise en compte de la distinction entre investissement en capital fixe et investissement
en capital circulant est fondamentale ici dans la mesure où elle nous permet de soulever
au moins deux types de problèmes par rapport au choix de projet d'investissement par les
entreprises.
a) D'abord l'investissement concerne à la fois l'acquisition de machines de production et
celle de matières premières et de biens intermédiaires correspondant à la production à
réaliser. Le choix de tout bien d'équipement doit donc s'effectuer dans cette perspective,
c'est à dire intégrer l'ensemble des problèmes inhérents à l'acquisition de matières
premières et biens intermédiaires nécessaires à la fabrication du produit fini. Il s'agit
donc principalement de problèmes de sources et de délais d'approvisionnement qui
peuvent jouer considérablement, pour les PME camerounaises, sur le coût final des
investissements et sur le rythme de la production, les équipements et les inputs
provenant de l'extérieur pour leur grande part.
b) En outre, les équipements n'ont pas une durée de vie indéterminée. Leur choix doit
donc tenir compte de leur âge, de l'évolution de la technique et des risques que prend
l'entreprise en terme de coûts de maintenance, d'obsolescence, de compétitivité. Ce
dernier type de problèmes qui résultent de la dépréciation du capital du fait de la
production nous permet déjà de prévoir ou entrevoir les difficultés de fonctionnement