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caractère national et liquidant les lois générales du socialisme (cf. le PCF des années 1980 et sa
théorie selon laquelle il y a autant de « socialismes » que de pays !).
Aujourd’hui, les communistes doivent mesurer l’enrichissement du concept d’internationalisme
prolétarien qui peut s’appuyer sur le combat commun contre un monopole et les États qui les
exploitent en commun.
Nous assistons à la lente transition du prolétariat international en prolétariat mondial.
Cela jette les bases pour des coordinations stratégiques de lutte contre le capitalisme, autour des
nécessaires revendications communes syndicales et politiques, à caractère international.
En effet, les batailles de classe pour la hausse internationale des salaires, pour des salaires
minimaux fondés sur le montant du pays où il est le plus élevé, pour un abaissement commun de
la durée du temps de travail et de carrière signifieraient une exacerbation des contradictions du
capitalisme, un développement décisif des luttes de classes dans chaque pays et à l’échelle
internationale.
Les batailles politiques communes sont envisageables contre les transferts de production (tous
les pays en sont victimes), en dénonçant ensemble les bas salaires et les conditions de travail du
pays « importateur » de production, et la casse des emplois dans le pays « délocalisateur », en
forgeant le soutien réciproque des prolétariats dans leur combat commun pour les salaires et
l’emploi, en portant haut et fort, outre les revendications nationales, les revendications
internationales.
Aujourd’hui, la réalité est que ce sont les organisations réformistes de droite, comme la CES, qui
regroupent internationalement et subordonnent les revendications aux directives du Capital
monopoliste. C’est donc une tâche stratégique du syndicalisme de classe et des partis
communistes que de travailler à l’émergence du combat international du prolétariat.
Les conditions toujours plus poussées d’internationalisation de la production rapprocheront les
classes ouvrières. Toutefois, des tendances à la polarisation salariale (écart entre pôles opposés)
freinent la formation de cette classe ouvrière mondiale.
A la base de ce rapprochement (embryon du prolétariat mondial), se trouve ce que Lénine
appelait le nivellement des conditions d’exploitation et de travail : dans les principaux pays
capitalistes et villes : « L’existence des masses ouvrières s’internationalisait ; pensons
à l’attraction exercée par les villes et au nivellement des conditions de vie dans les
grandes villes du monde entier, à l’internationalisation du Capital, au brassage de la
population urbaine et rurale, locale et allogène dans les grandes fabriques » ( Lénine
« Sous un pavillon étranger » (Tome 21, page 150).
Avec la liquidation du camp socialiste, le capitalisme a pénétré tous les pays du globe, ce que le
terme « mondialisation » prétend décrire.
Toutefois, l’obstacle objectif à la formation d’un prolétariat mondial doté d’un niveau de
conscience révolutionnaire, c’est la différenciation toujours plus poussée des salaires et des
pouvoirs d’achat.
Cette différenciation découle de l’inégalité de développement des pays propre au capitalisme
impérialiste, la renforce et entraîne divisions et concurrences dans la classe ouvrière.
Les monopoles vont réaliser une part croissante de leurs profits dans les pays dominés, ce qui
les oblige à augmenter la composition organique du Capital chez les sous-traitants ou usines
délocalisées, ce qui réduit les écarts de productivité.
La stratégie capitaliste, pratiquée dans tous les États de l’UE, de recherche de la plus-value
absolue (outre la plus-value relative d’extraction), par l’allongement du temps de travail,
contribuent (involontairement) à rapprocher les conditions de travail des pays impérialistes et
néo-colonisés.
Les exigences de la production moderne poussent à la qualification professionnelle dans les États
dominés. Conditions de travail et de formation tendent à se rapprocher.
Pour contrecarrer cette tendance, il est vital, pour l’impérialisme, de s’appuyer sur les écarts
monstrueux de salaires dans le monde, sinon toutes les contradictions internes du MPC
(Mode de production capitaliste) au stade impérialiste seraient exacerbées et poseraient de
manière plus aigüe la question de la liquidation du capitalisme.
Le taux d’exploitation des travailleurs des pays capitalistes développés et des pays semi-
colonisés ou dépendants, tend historiquement à s’égaliser.
En France, les monopoles ont accru de 78% le taux de productivité du travail de 1995 à 2005.
Ces mêmes monopoles ont atteint le chiffre de 108% dans leurs entreprises à l’étranger.