LA SCIENCE ET LE LEADERSHIP EN CONVERGENCE LA VOIE DE L’AVENIR Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie Table des matières 1.0 RÉSUMÉ 5 1.1 1.2 1.3 1.4 VUE D’ENSEMBLE DU SECTEUR CONCLUSIONS GÉNÉRALES RECOMMANDATIONS CONCLUSIONS 5 6 7 10 2.0 INTRODUCTION 13 2.1 2.2 ÉVALUATION DU DÉFI EN MATIÈRE DE RESSOURCES HUMAINES APPROCHE DE L’ÉTUDE 15 16 3.0 MÉTHODOLOGIE DE LA COLLECTE DE DONNÉES 17 3.1 3.2 3.3 VUE D’ENSEMBLE COLLECTE DE DONNÉES PRIMAIRES 17 17 17 4.0 DÉFINIR LE SECTEUR DE LA BIOTECHNOLOGIE 21 4.1 4.2 TROUVER LA BONNE DÉFINITION APPLICATION DE LA DÉFINITION 21 22 5.0 L’INDUSTRIE CANADIENNE DE LA BIOTECHNOLOGIE : CHANGEMENT DYNAMIQUE 25 5.1 5.2 ÉTAT ACTUEL DU MARCHÉ CANADIEN ANALYSE DES FORCES, DES FAIBLESSES, DES POSSIBILITÉS ET DES MENACES COLLECTE DE DONNÉES SECONDAIRES 25 28 La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 1 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie 6.0 PROFIL DE L’INDUSTRIE : APERÇU 37 6.1 6.2 6.3 6.4 6.5 DÉFINIR LES SOUS-SECTEURS DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DE L’ACTIVITÉ BIOTECHNOLOGIQUE PROPRIÉTÉ DES FIRMES BIOTECHNOLOGIQUES FACTEURS INFLUENÇANT LA COMPÉTITIVITÉ 37 38 38 39 40 7.0 ÉCARTS ENTRE LES RESSOURCES HUMAINES ET LES EXIGENCES POUR APPUYER LA CROISSANCE DE L’INDUSTRIE 45 7.1 7.2 7.3 7.4 DOMAINES DES PRINCIPALES ACTIVITÉS POSITIONNEMENT DE LA FONCTION DES RH IMPORTANCE DE LA GESTION RH – UN DÉSÉQUILIBRE AU SEIN DE L’INDUSTRIE DÉFIS MAJEURS POUR UN SUCCÈS À LONG TERME ATTIRER LES PERSONNES POSSÉDANT LES COMPÉTENCES CLÉS : ÉCARTS MAJEURS DE LA FORCE DE TRAVAIL 49 53 54 FIDÉLISER LES PERSONNES POSSÉDANT LES COMPÉTENCES CLÉS ET RÉDUIRE L’ÉCART DE COMPÉTENCES 59 8.1 8.2 RÉALITÉS DU MARCHÉ DU TRAVAIL LE DÉFI DE LA GESTION : RÉDUIRE L’ÉCART 59 60 9.0 FORMATION, DÉVELOPPEMENT ET ÉDUCATION DES TALENTS 63 9.1 9.2 9.3 9.4 9.5 INVESTISSEMENT DANS LA FORMATION ÉDUCATION ET DÉVELOPPEMENT DÉFIS À RELEVER POUR RÉPONDRE À LA DEMANDE ET OPPORTUNITÉS CONNEXES TRAVAILLER ENSEMBLE POUR RÉPONDRE AUX BESOINS DU FUTUR RÉSUMÉ 63 66 69 73 75 LE DÉFI DU RECRUTEMENT 7.5 7.6 8.0 2 45 46 46 ANTICIPER LES DÉFIS FUTURS DE RECRUTEMENT La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie 10.0 ÉTUDE DE CAS SUR LES MEILLEURES PRATIQUES 77 10.1 10.2 10.3 10.4 10.5 10.6 77 78 80 82 84 86 ÆTERNA ZENTARIS INC. AMGEN INC. ANORMED INC. AVENTIS PASTEUR, LTÉE INEX PHARMACEUTICALS CORP. QLT INC. 11.0 CONSULTATIONS DES GROUPES RÉGIONAUX DE DISCUSSION 89 11.1 11.2 11.3 11.4 11.5 89 89 92 95 96 OBJECTIFS DES CONSULTATIONS DES GROUPES DE DISCUSSION POSSIBILITÉS ET DÉFIS DE L’ENTREPRISE OPPORTUNITÉS ET DÉFIS DES RH APPROCHES POUR L’ÉDUCATON, LA FORMATION ET LE DÉVELOPPEMENT RÉSUMÉ 12.0 CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS CLÉS : LES RESSOURCES HUMAINES – LA CLÉ DE LA DURABILITÉ DU SECTEUR 97 12.1 12.2 12.3 12.4 98 102 104 106 RENFORCER LES CAPACITÉS DE LEADERSHIP ET DE GESTION SOUTENIR UNE BONNE GOUVERNANCE ET DE BONNES PRATIQUES COMMERCIALES APPLIQUER DES APPROCHES INNOVATRICES AU DÉVELOPPEMENT DES RH SOUTENIR DES RH STRATÉGIQUES AU SEIN DE L’INDUSTRIE 13.0 CONCLUSIONS 109 LES ANNEXES 111 ANNEXE A – MEMBRES DU COMITÉ DIRECTEUR 111 ANNEXE B – MEMBRES DU COMITÉ EXÉCUTIF 112 ANNEXE C – ORGANISATIONS QUI ONT PARTICIPÉ AU SONDAGE INTERNET 113 ANNEXE D – ORGANISATIONS QUI ONT PARTICIPÉ AUX ENTREVUES TÉLÉPHONIQUES 114 ANNEXE E – PARTICIPANTS AUX GROUPES DE DISCUSSION 115 ANNEXE F – BIBLIOGRAPHIE ET NOTES DE FIN DE DOCUMENT 116 La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 3 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie Liste des graphiques et tableaux 4 Graphique 1 : Principales entreprises de biotechnologie au Canada – selon la taille 22 Graphique 2 : Principales entreprises de biotechnologie au Canada – par province 23 Graphique 3 : Principales entreprises de biotechnologie au Canada – par sous-secteurs 23 Graphique 4 : Lieu d’exploitation principal des répondants en biotechnologie 38 Graphique 5 : Propriété des organisations biotechnologiques des répondants 39 Graphique 6 : Nombre de personnes de l’organisation ayant des responsabilités techniques ou scientifiques reliées à la biotechnologie 40 Graphique 7 : Importance des problèmes en rh pour les répondants, par rapport à d’autres défis 46 Graphique 8 : Investissement annuel par employé 63 Tableau 1: Répondants selon le sous-secteur d’application 37 Tableau 2 : Principales activités des répondants 38 Tableau 3 : Gestion des responsabilités RH 45 Tableau 4 : Facteurs empêchant l’atteinte des objectifs de l’entreprise 47 Tableau 5 : Facteurs influençant l’atteinte des objectifs de l’entreprise 48 Tableau 6 : Sources de recrutement par fonction d’employé 50 Tableau 7 : Méthodes de recrutement par fonction d’employé 51 Tableau 8 : Défis de recrutement d’employés de l’étranger oeuvrant dans un domaine relié à la biotechnologie 52 Tableau 9 : Postes non comblés en biotech par domaines 54 Tableau 10 : Approches de formation utilisées par les compagnies de biotechnologie 64 La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie 1.0 Résumé La biotechnologie, c’est un changement pour le mieux. Elle améliore la santé, l’environnement, la qualité de la vie, l’approvisionnement alimentaire et notre niveau de vie. Les progrès technologiques en biotechnologie sont considérables. On utilise déjà abondamment des médicaments d’importance vitale issus de la biotechnologie et des cultures agricoles plus rustiques. Le Canada est à l’avant-garde de ces progrès. Cependant, les progrès commerciaux et technologiques rapides commencent à épuiser nos capacités en ressources humaines. Si le Canada veut soutenir son excellence en biotechnologie, il faut s’attaquer à ce problème très important. L’Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie - La science et le leadership en convergence : La voie de l’avenir, un rapport commandé par le Conseil de ressources humaines en biotechnologie (CRHB), examine les enjeux actuels et futurs en matière de ressources humaines (RH) et fait des recommandations pour s’assurer que le Canada possède les talents nécessaires pour soutenir et exploiter le potentiel de l’industrie. Un comité directeur, composé de dirigeants provenant de l’ensemble de l’industrie de biotechnologie du Canada, a consacré beaucoup de temps et d’efforts pour fournir des conseils et une orientation pour la réalisation de l’étude. La biotechnologie a besoin de gens possédant une grande variété de compétences. Sur le plan de la recherche, les entreprises et les institutions ont besoin de techniciens, d’ingénieurs et de chercheurs qui possèdent des connaissances spécialisées dans des domaines aussi divers que la fermentation, l’amélioration des plantes, l’aquaculture, la bioinformatique et la génomique. La commercialisation exige des experts en matière de propriété intellectuelle, d’affaires réglementaires, d’assurance de la qualité, de marketing et a besoin de gestionnaires et de cadres supérieurs capables de diriger dans un milieu vivant sur le plan technologique mais difficile sur le plan financier. Le CRHB a demandé au Governance Network (TGN) de collecter et d’analyser des données qui pourraient l’aider à relever ces enjeux. Les méthodes de collecte de données utilisées comprennent : • une analyse documentaire et un examen des données; • un sondage électronique national des entreprises qui travaillent dans le secteur de la biotechnologie; • un sondage téléphonique auprès de 19 établissements d’enseignement; • des entrevues avec 36 dirigeants et intervenants de l’industrie; • un examen des meilleures pratiques de six grandes entreprises; • des groupes de discussion comprenant environ 45 dirigeants supérieurs de l’industrie dans cinq villes canadiennes. Les données ont permis de démontrer que les capacités des RH en biotechnologie fonctionnent raisonnablement bien, mais qu’il faudra relever des défis majeurs dans des domaines spécifiques. Notamment, le progrès technologique de la biotechnologie au Canada est menacé en raison de pénuries de gestionnaires cadres qualifiés et de membres chevronnés du conseil qui peuvent diriger les entreprises vers un succès commercial. 1.1 VUE D’ENSEMBLE DU SECTEUR La biotechnologie n’est pas une industrie au sens traditionnel. Elle englobe plutôt des intervenants d’une variété de secteurs liés entre eux par leur utilisation de technologies spécifiques des sciences de la vie. Une grande variété de parties intéressées des secteurs privé et public interviennent dans le secteur de la biotechnologie, notamment des entreprises (environ 445), des gouvernements, des instituts de recherche, des hôpitaux, des universités et des collèges techniques. Le secteur se concentre beaucoup sur les thérapies et les diagnostics en matière de santé humaine. La plu- part des activités se déroulent à Toronto, à Montréal et à Vancouver. Les applications de la biotechnologie en agriculture, en foresterie, en environnement et en aquaculture sont davantage dispersées dans l’ensemble du pays. Des centres importants d’activités sont situés à Saskatoon, à Guelph et à Halifax. Les intervenants canadiens de l’industrie de la biotechnologie sont confrontés à une concurrence rude à l’échelle internationale. Le Canada est au deuxième rang derrière les É.-U., compte tenu du nombre d’entreprises de biotechnologie, et possède plus d’en- La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 5 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie treprises par habitant que tout autre pays. En 2001, les entreprises canadiennes de biotechnologie avaient 18 000 produits/processus à toutes les étapes de la mise au point et de nombreux produits/processus sont sur le marché. Quelque 2 400 produits et processus étaient en attente d’approbation réglementaire. Même si le Canada est supérieur en nombre, son industrie de biotechnologie n’a pas l’ampleur des recherches ou de la commercialisation de celle des É.-U. 1.2 CONCLUSIONS GÉNÉRALES ENJEUX ET DÉFIS POUR LES ENTREPRISES Bien que l’étude porte principalement sur les questions de RH, elle est également consacrée aux nombreux défis et perspectives plus généraux auxquels doit faire face le secteur de la biotechnologie. Exode des cerveaux – Alors que le phénomène inquiète la plupart des Canadiens, les représentants de l’industrie de la biotechnologie semblent assez ambivalents par rapport à ses conséquences aujourd’hui. On estime que la frontière É.-U.-Canada est assez ouverte et qu’il y a une circulation suffisamment libre de personnes qualifiées dans les deux sens. Il est possible que le Canada perde de brillants scientifiques au début de leur carrière, mais ils reviennent souvent et sont plus compétents et plus expérimentés. Cependant, en raison d’un marché de RH en biotechnologie assez ouvert en Amérique du Nord, le Canada devra opposer une concurrence plus fructueuse aux É.-U. en matière de salaires et de conditions de travail. Grappes industrielles – Les répondants ont indiqué que les entreprises de biotechnologies regroupées géographiquement en grappes ont moins de difficultés à recruter du personnel que celles qui sont géographiquement isolées. L’attrait de la vie dans une grande ville, la possibilité de changer d’emploi et les mécanismes d’aides à la biotechnologie, qui sont disponibles aux entreprises en grappes, concourent à faire des grappes industrielles un lieu attractif pour les cerveaux. Les centres plus petits attirent des personnes qualifiées en raison de leurs spécialisations technologiques (p. ex. à Saskatoon avec la biotechnologie végétale), et à cause de la qualité de vie. Cependant, les centres plus petits n’ont parfois pas accès à un bassin suffisant de compétences recherchées, à du financement du risque et à des institutions de recherche du secteur public, ce qui rendent la recherche, le développement et la commercialisation beaucoup plus difficiles. Rôle des gouvernements – Les personnes qui ont contribué à cette étude sont d’avis que le rôle des gouvernements de tous les ordres est de créer un milieu d’affaires stimulant et d’appuyer la recherche fondamentale en sciences de la vie, la source de la plupart des innovations en biotechnologie. Les gouvernements canadiens se sont particulièrement bien acquittés de ce rôle. Le Canada a élaboré une 6 stratégie en biotechnologie au début des années 1980. Les gouvernements ont fourni un vaste soutien aux entreprises par l’intermédiaire d’instruments tels que des crédits d’impôts en recherche et développement (R. et D.) et grâce à des programmes spécifiques tels que le Programme d’aide à la recherche industrielle et Partenariat technologique Canada. De plus, les gouvernements ont plus que doublé leurs engagements financiers en matière de recherche universitaire en sciences de la vie au cours des cinq ou six dernières années. Par exemple, le gouvernement fédéral a canalisé des fonds supplémentaires par l’intermédiaire des Instituts de recherche en santé du Canada, de Génome Canada et de la Fondation canadienne pour l’innovation. Il reste beaucoup à faire, mais la performance du Canada est honorable. Même si les participants reconnaissent le soutien du gouvernement en matière de R. et D. fondamentaux, ils se sont montrés préoccupés par le manque de financement pour la commercialisation de découvertes de recherche prometteuses. De plus, ils croient que les lacunes dans les mécanismes de capital de risque limitent les capacités des entreprises à payer de bons salaires et à attirer les compétences clés. ENJEUX ET DÉFIS EN MATIÈRE DE RH La majorité des entreprises canadiennes de biotechnologie sont très petites. La technologie, le financement et la survie élémentaire semblent être les enjeux prioritaires des activités des entreprises. Les enjeux en matière de RH semblent venir au second rang, bien que les entreprises désirent avoir accès à des employés prêts à occuper des emplois qui pourront grandir et s’adapter avec l’entreprise. De plus, on considère qu’il y aura une pénurie de gestionnaires qualifiés, d’experts en matière de propriété intellectuelle et de spécialistes en matière d’affaires réglementaires. Les compétences des gestionnaires – Le secteur canadien de la biotechnologie a besoin de gestionnaires expérimentés pouvant diriger la croissance de l’entreprise et commercialiser des produits et les offrir sur le marché. Les gestionnaires de petites entreprises doivent posséder un ensemble de compétences. Ils doivent gérer des technologies, trouver du financement, former des alliances et conclure des marchés afin d’avoir du succès commercial. De plus, ils ont La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie besoin de toutes les compétences nécessaires pour faire fonctionner une petite entreprise qui grandira probablement rapidement. Le premier gestionnaire d’une entreprise est souvent le scientifique qui l’a fondée. Mais il ne possède peutêtre pas les compétences en affaires nécessaires pour développer l’entreprise. Alors que nombre d’entre eux ont acquis les compétences de gestionnaire dont ils avaient besoin pour réussir, d’autres doivent laisser la place à des gestionnaires professionnels pouvant faire progresser l’entreprise. Le Canada possède un bassin assez petit de gestionnaires ayant cette sorte de connaissances spécialisées et d’expérience uniques. Trop souvent, les entreprises doivent se tourner vers les États Unis, où le bassin de compétences est beaucoup plus large, afin de trouver des gens qui possèdent le mélange de compétences et de connaissances spécialisées nécessaires. Cette pénurie de personnes qualifiées a des répercussions sur la croissance de la biotechnologie canadienne. Gouvernance – Le problème de gestion se répercute dans la gouvernance de l’entreprise. Il devient difficile de trouver des membres du conseil chevronnés qui comprennent les hauts et les bas de la biotechnologie parce que les membres de conseil qualifiés ont généralement besoin d’avoir de l’expérience de gestion. Il est possible de surmonter partiellement le problème en faisant appel à des cadres supérieurs de plus grandes entreprises classiques. Attirer les compétences clés – Lorsque les entreprises recrutent des employés à l’étranger, elles se heurtent à un processus de recrutement dispendieux et incertain, à des niveaux de rémunération élevés, à des exigences en matière d’immigration, à des problèmes d’imposition et par-dessus tout, à trouver des personnes qualifiées. Les gouvernements, les hôpitaux et les universités s’estiment moins compétitifs que l’ensemble de l’industrie pour attirer du personnel. Cela pourrait découler du manque de ressources financières permettant de payer des salaires concurrentiels et d’acheter de l’équipement et une technologie de laboratoire de pointe qui attirent les meilleures compétences en R. et D. Cependant, travailler pour ces organismes offre des avantages bien au-delà de la rémunération. Par exemple, les hôpitaux, les instituts et les gouvernements offrent une meilleure sécurité d’emploi que les petites entreprises. Formation et perfectionnement des employés – L’information recueillie pour cette étude permet de démontrer que les établissements d’enseignement du Canada sont maintenant plus adaptés aux besoins du secteur de la biotechnologie que par le passé. Par exemple, plusieurs universités offrent maintenant des cours conduisant à un premier diplôme et des programmes d’études supérieures sur des sujets axés sur la biotechnologie. Cependant, puisque les petites entreprises désirent embaucher des candidats prêts à occuper un emploi, les pédagogues doivent tout de même jumeler la formation scientifique et technique avec des compétences de base en affaires et des domaines connexes, comme la propriété intellectuelle et les affaires réglementaires. Les établissements d’enseignement ont réussi à déterminer les nouveaux besoins industriels en recueillant des commentaires à partir de conseils consultatifs, de programmes d’enseignement coopératif et de programmes de stages, de compétitions éducatives parrainées par l’industrie et de sondages de l’industrie. Malgré des efforts louables, les entreprises estiment encore qu’il faudrait en faire davantage pour former des candidats prêts à occuper des emplois. 1.3 RECOMMANDATIONS Dans cette étude, on a examiné les problèmes en matière de ressources humaines auxquels doit faire face l’industrie de la biotechnologie au Canada. On propose des recommandations visant à renforcer les capacités en RH au sein de l’industrie. Il est évident qu’aucun secteur de l’industrie de la biotechnologie ne peut à lui seul réagir et relever les défis complexes auxquels l’industrie fait face. En conséquence, les recommandations s’appuient sur une approche collaborative et concertée entre le CRHB et les représentants de l’industrie travaillant dans les secteurs privé, public, sans but lucratif et universitaire. Le CRHB a l’intention de jouer un rôle de leadership et de coordination pour appliquer les recommandations, en collaboration avec d’autres intervenants. Les recommandations s’appliquent à quatre domaines clés : 1. Renforcer les capacités de leadership et de gestion. 2. Soutenir une bonne gouvernance et de bonnes pratiques commerciales. 3. Appliquer des approches innovatrices au développement des RH. 4. Soutenir des RH stratégiques au sein de l’industrie. RENFORCER LES CAPACITÉS DE LEADERSHIP ET DE GESTION Afin de remédier à l’actuelle pénurie de dirigeants expérimentés en biotechnologie au Canada, il sera La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 7 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie important d’aller chercher des personnes qualifiées, y compris celles qui travaillent dans d’autres industries au Canada, et même dans des entreprises de biotechnologie ou des grandes sociétés pharmaceutiques aux États-Unis et à l’étranger. Nous devons promouvoir les avantages des équipes multidisciplinaires et reconnaître expressément les compétences clés nécessaires pour diriger une entreprise de biotechnologie dynamiquement prospère. RECOMMANDATION N°1 : S’ASSURER QUE LES DIRIGEANTS DE L’INDUSTRIE RECONNAISSENT QUE LES GESTIONNAIRES SUPÉRIEURS ONT BESOIN DE POSSÉDER UN ENSEMBLE DE COMPÉTENCES DIVERSIFIÉES • Afin de faire connaître à l’industrie quel est le mélange complexe nécessaire aux dirigeants supérieurs pour mener les entreprises de biotechnologie tout au long des diverses étapes de croissance, le CRHB devrait exiger l’élaboration d’études de cas sur les meilleures pratiques. Ces cas s’appuieraient sur l’expérience d’entreprises canadiennes et internationales ayant réussi à choisir un président, un PDG ou un membre de l’équipe de gestionnaires supérieurs provenant de l’extérieur de l’industrie de la biotechnologie, de même que des entreprises où le scientifique fondateur a réussi à conduire l’entreprise du démarrage à la commercialisation. En prenant appui sur ces cas de réussite, le CRHB, en collaboration avec BIOTECanada et des associations régionales de biotechnologie, devrait créer des profils de compétences génériques pour des postes clés de leadership et de gestion au sein des entreprises de biotechnologie. Il faudrait faire part des études de cas sur les meilleures pratiques et des profils de compétences lors de manifestations industrielles et les intégrer aux programmes de perfectionnement professionnel de l’industrie. RECOMMANDATION N°2 : AIDER L’INDUSTRIE À ATTIRER LES MEILLEURES COMPÉTENCES INTERNATIONALES • Le CRHB et des compétences clés de l’industrie devraient continuer à élaborer et à élargir une initiative internationale de marketing qui expliquerait aux professionnels expérimentés à l’étranger quels sont les avantages de travailler au Canada et au sein de son industrie de biotechnologie. Afin de bâtir le dossier d’une telle initiative, le CRHB devrait continuer à travailler avec les gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux; des associations régionales de l’industrie; BIOTECanada; des organismes comme les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et Montréal International, afin d’élaborer une initiative et une stratégie intégrées de marketing racontant l’histoire des avantages sociaux et économiques du travail au sein de l’industrie canadienne de biotechnologie. Étant donné que l’un des défis importants auquel est 8 confrontée l’industrie est qu’elle doit concurrencer les autres pour obtenir des professionnels uniquement en fonction du salaire, il serait important de mettre en valeur d’autres avantages, comme le style de vie, la sécurité, la culture, l’environnement, etc. • Le CRHB devrait étudier et démontrer les effets produits sur le marché du travail grâce à la présentation d’incitatifs fiscaux pour attirer des professionnels dans l’industrie (p. ex. des congés fiscaux aux professionnels étrangers). Cette analyse devrait comprendre la détermination d’obstacles spécifiques au recrutement de professionnels internationaux, comme les exigences en matière d’immigration, la reconnaissance des titres de compétences étrangers et l’emploi pour le/la conjoint(e). RECOMMANDATION N°3 : ENCOURAGER DES POSSIBILITÉS DE FORMATION PRATIQUE POUR LES CADRES SUPÉRIEURS • Le CRHB devrait travailler avec des établissements universitaires chefs de file, le gouvernement, l’industrie et des associations régionales de biotechnologie pour recenser les besoins et voir s’il y a une demande pour un programme d’échange réciproque de leadership entre le monde universitaire, le gouvernement et l’industrie. Ce programme permettrait aux participants de connaître la « réalité » des autres milieux. Les universitaires pourraient travailler dans un contexte commercial et offrir aux dirigeants de l’industrie l’occasion de travailler dans un milieu de recherche universitaire ou un milieu d’enseignement. Dans le même ordre d’idées, les échanges entre le gouvernement et l’industrie offriraient des points de vue uniques reliés aux processus de réglementation. • Le CRHB devrait examiner les programmes actuels d’encadrement et déterminer s’il est possible de les élargir afin de répondre aux exigences de l’industrie ou s’il faudrait plutôt élaborer un programme spécifique en biotechnologie visant à jumeler des nouveaux PDG avec des dirigeants et des membres de conseils capables de relever les défis auxquels ils sont confrontés lorsqu’ils dirigent une entreprise de biotechnologie. On espère que ces relations d’encadrement permettront aux gens d’obtenir des commentaires et des conseils dans des domaines comme la planification stratégique, les conseils d’administration, l’obtention de capital de risque, la protection de la propriété intellectuelle, l’exploration du monde de la réglementation, la formation d’alliances stratégiques et la négociation de licences conventionnelles, etc. Lorsqu’il sera établit, on pourrait élargir le programme d’encadrement en biotechnologie pour assurer les besoins d’encadrement des cadres intermédiaires de l’industrie. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie RECOMMANDATION N°4 : CRÉER DES OCCASIONS CIBLÉES ET INNOVATRICES DE RÉSEAUTAGE PROFESSIONEL Le réseautage est perçu comme un mécanisme essentiel pour élargir les horizons des dirigeants et partager les meilleures pratiques et les leçons apprises. • Le CRHB devrait, en collaboration avec BIOTECanada et des associations régionales de biotechnologie, élaborer un forum d’apprentissage du leadership et du réseautage pour les dirigeants du secteur de la biotechnologie (PDG, directeurs financiers, ASE, etc.). Ce forum sur le leadership devrait servir de lien entre les dirigeants du secteur de la biotechnologie afin qu’ils puissent discuter régulièrement de problèmes communs, apprendre les uns des autres et étudier des solutions conjointes pour régler des problèmes qu’ils partagent tous. Notamment, on devrait utiliser le forum comme un moyen pour discuter des tendances et aborder les questions de RH. Le CRHB devrait s’informer pour savoir si les cadres supérieurs et les responsables des RH voudraient obtenir des occasions structurées et intégrées de réseautage. De nombreux secteurs, comme les TI / les logiciels et la haute technologie/les télécommunications, doivent relever des défis semblables à ceux de l’industrie de la biotechnologie. Il serait possible de retenir de précieuses leçons grâce à une approche intersectorielle. • Le CRHB devrait consulter des entreprises nationales et/ou des associations nationales comme la Chambre de commerce du Canada et / ou le Conseil des ressources humaines de l’industrie du logiciel ou autre, afin de savoir s’il y a une demande pour un forum intersectoriel sur le leadership. RECOMMANDATION N°5 : CRÉER UN CENTRE DE RESSOURCES VIRTUEL DE SPÉCIALISTES DE L’INDUSTRIE • Le CRHB devrait étudier la faisabilité de créer un centre de ressources virtuel de spécialistes de l’industrie pouvant suivre les professionnels ayant les compétences et les connaissances spécialisées dans des domaines clés très en demande. Ce centre pourrait répondre à la demande pour un mécanisme qui tirerait profit des spécialistes de l’industrie au Canada et à l’étranger. SOUTENIR UNE BONNE GOUVERNANCE ET DE BONNES PRATIQUES COMMERCIALES RECOMMANDATION N°6 : DÉTERMINER ET ÉTABLIR DE BONS PRINCIPES DE GOUVERNANCE ET DE BONS PRINCIPES DIRECTEURS • Étant donné le lien puissant entre la gouvernance et les fondements et les pratiques solides de RH, le CRHB devrait établir des structures commerciales de base et des principes / critères minimums de la gouvernance du conseil que les dirigeants d’entreprises de biotechnologie devraient suivre. Le CRHB devrait travailler en collaboration avec des représentants du barreau, des comptables et des sociétés financières d’innovation pour concevoir et offrir des cours dans ces domaines aux gestionnaires en biotechnologie. Cette initiative pourrait tirer profit des conseils de spécialistes dans le domaine de la gouvernance, comme des représentants du barreau, des comptables et des représentants d’associations de l’industrie et d’un spécialiste de gouvernance d’entreprise des commissions de sécurité nationale et régionale. APPLIQUER DES APPROCHES INNOVATRICES AU DÉVELOPPEMENT DES RH RECOMMANDATION N°7 : SOUTENIR LA FORMATION DE DIPLÔMÉS AFIN QU’ILS SOIENT PRÊTS À OCCUPER UN EMPLOI DANS L’INDUSTRIE • Le CRHB devrait réunir un groupe de travail mixte, industrie et universités, composé de directeurs ou de doyens de programmes de biotechnologie de partout au Canada, conjointement avec des représentants de l’industrie, pour discuter des points suivants : Des nouveaux moyens créatifs pour acquérir des compétences à même leurs programmes d’étude afin qu’ils soient prêts à occuper un emploi dans l’industrie et évaluer les lacunes dans les programmes actuellement offerts; Des cours de biotechnologie et du contenu de la formation offerts présentement, en vue d’examiner les lacunes et les chevauchements relativement à la demande actuelle et future du marché. Les domaines clés qui nécessitent de nouvelles approches sont le domaine de la propriété intellectuelle, les affaires réglementaires et les bio-procédés; Des programmes actuellement offerts afin d’évaluer la nécessité d’offrir plus de stages en coopératives et de stages dans le secteur; Moyens pour faire connaître à l’industrie ce qu’on peut obtenir des investissements en formation et en perfectionnement professionnel. • Le CRHB, en collaboration avec le groupe de travail, devrait réunir une table ronde nationale annuelle composée de représentants de l’industrie et du monde universitaire en vue d’examiner les exigences professionnelles de l’industrie qui sont en constante évolution, de discuter de moyens d’encourager l’utilisation des échanges, des coopératives et des stages, ainsi que des questions à plus long terme liées à la disponibilité de la main-d’œuvre, notamment, trouver des façons La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 9 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie pour faciliter le recrutement international grâce à la reconnaissance des titres de compétences étrangers. RECOMMANDATION N°8 : RECOMMANDATION N°10 : RENFORCER LES CAPACITÉS DES RH GRÂCE À L’ACCÈS AUX FACILITER UNE APPROCHE COOPÉRATIVE DE L’INDUSTRIE POUR LA RENSEIGNEMENTS CLÉS SUR LE MARCHÉ DU TRAVAIL ET AU FORMATION ET LE PERFECTIONNEMENT PROFESSIONNEL DÉVELOPPEMENT DE NOUVEAUX OUTILS Les programmes de formation ciblés peuvent améliorer et actualiser les niveaux de compétences et de connaissances générales et encourager le maintien en fonction des employés. Cependant, lorsque les entreprises doivent faire face à des restrictions financières, elles vont souvent réduire ou éliminer les ressources de formation et de perfectionnement. Il faut donc trouver des solutions de rechange créatives et peu coûteuses aux programmes de formation interne. • Le CRHB devrait travailler avec l’industrie et les associations régionales de biotechnologie pour élaborer une approche plus innovatrice et intégrée du développement des compétences et de la formation. Il s’agirait de la mise en commun des ressources de l’industrie dans chaque région afin de répondre aux besoins en formation déterminés « vulnérables » par les groupements régionaux. Parmi les entreprises de biotechnologie de régions particulières, on demande une collaboration visant à élaborer des programmes de formation et de perfectionnement d’intérêt commun, comme les bio-procédés, les bonnes pratiques cliniques, de laboratoire et de fabrication, la propriété intellectuelle, etc. • D’après les conclusions de l’examen précédent des entreprises de bio-procédés, le CRHB devrait travailler avec l’industrie pour élaborer des normes nationales de bio-procédés, pour s’assurer que les travailleurs qualifiés sont formés d’une façon constante, sécuritaire et experte dans l’ensemble du pays. RECOMMANDATION N°9 : ENCOURAGER LA SENSIBILISATION À UNE CARRIÈRE EN BIOTECHNOLOGIE • Afin d’encourager les étudiants à poursuivre une carrière en biotechnologie, le CRHB devrait élargir les initiatives actuelles et continuer de jouer un rôle de leader et promouvoir davantage les programmes de cheminement de carrière et les produits décrivant où peut mener une carrière en biotechnologie et comment une personne qui possède les bonnes compétences et l’expérience pertinente peut passer d’un secteur à un autre. Ces programmes pourraient cibler les étudiants et les professeurs de niveau secondaire ainsi que des professionnels d’autres secteurs. 10 SOUTENIR DES RH STRATÉGIQUES AU SEIN DE L’INDUSTRIE Cette étude permet de conclure que les entreprises de biotechnologie pourraient tirer profit d’un accès à de l’information sur les tendances du marché et les pratiques et les produits reliés aux RH spécialement conçus pour les entreprises lors de différentes étapes de développement. • Le CRHB devrait recueillir et partager de l’information dans les domaines suivants : positionnement des RH à titre d’intervenant stratégique; intégration de la planification des RH à la planification d’entreprise; stratégies pour attirer et conserver des employés de premier plan; information et données visant à aider à prévoir les futures aptitudes exigées; recrutement et perfectionnement axés sur les compétences; enquêtes sur la rémunération qui établissent une distinction selon le poste, la région, les étapes de développement d’une entreprise, sa taille et le sous-secteur. • Le CRHB devait également étudier la possibilité de développer les produits génériques de RH suivants : un modèle pour les entreprises leur permettant de créer une avenue à deux vitesses pour la promotion et le perfectionnement des employés, une pour le personnel de gestion et une pour les scientifiques; des modèles et approches de planification de la relève; des guides pour effectuer une entrevue efficace, notamment des entrevues axées sur le comportement; des conseils pour acquérir des compétences générales en leadership, en motivation, en renforcement de l’autonomie, en encadrement, en rétroaction, etc; des stratégies pour élaborer des programmes efficaces de récompenses et de reconnaissance du mérite. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie 1.4 CONCLUSIONS Afin d’assurer une croissance continue et une compétitivité à l’échelle mondiale, il est essentiel d’élaborer une approche nationale stratégique pour renforcer les RH, une approche qui correspond à la nature unique de l’industrie de la biotechnologie et de son importance grandissante pour le tissu économique et éducatif du Canada. Les progrès effectués en sciences et en technologie sont les pierres angulaires du progrès rapide vécu au sein de l’industrie. Cependant, ce changement a entraîné de nouvelles exigences pour les travailleurs de l’industrie, ce qui a concouru à de nombreuses lacunes dangereuses au niveau des capacités. La convergence de sciences innovatrices et de dirigeants énergiques sera la clé de la croissance et de la durabilité futures de l’industrie. Les intervenants clés de l’industrie devront travailler ensemble à l’élaboration de stratégies de recrutement, de perfectionnement et de renforcement des capacités pouvant répondre aux besoins urgents : • de pratiques de gouvernance solides; • de différentes équipes de leadership; • d’approches intégrées et coopératives de réseautage et de perfectionnement professionnel; • d’accès aux plus récents renseignements commerciaux; • de diplômés prêts à occuper un emploi et capables de donner satisfaction sans perte de temps dans des domaines de compétences clés; • de pratiques et de produits de RH stratégiques. Le CRHB est exceptionnellement bien placé pour superviser et coordonner la mise en application des conclusions de cette étude. Cependant, comme il a été mentionné dans l’ensemble de cette étude, afin que l’industrie puisse continuer de se développer et de croître, il sera nécessaire d’élaborer des mesures coordonnées et concertées pour tous les intervenants clés, y compris les gouvernements de tous les ordres, l’industrie, les associations nationales et régionales de biotechnologie et le milieu universitaire. La mise en application des conclusions de cette étude dépendra d’un renflouement opportun des ressources et d’un engagement de la part des partenaires pour travailler en collaboration d’une autre façon afin d’atteindre les objectifs nationaux pour une industrie de biotechnologie concurrentielle et durable. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 11 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie 12 La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie 2.0 Introduction Ce rapport analyse les enjeux des ressources humaines auxquels fait face la biotechnologie au Canada et propose des recommandations pour s’assurer qu’il y aura suffisamment de personnel dans les domaines technique, scientifique et de gestion pour garantir sa compétitivité future. Avant d’entreprendre l’étude, des efforts considérables ont été déployés pour tenter de définir de façon pragmatique ce qui compose la « biotechnologie au Canada ». Une telle définition s’imposait en tant que principe directeur pour la collecte de données. Il en ressort que la biotechnologie n’est pas une industrie au sens traditionnel du terme, mais qu’elle englobe plutôt des intervenants qui proviennent de plusieurs sous-secteurs de l’industrie dont l’utilisation de technologies précises constitue le dénominateur commun. C’est pour cette raison que les termes « industrie » et « secteur » sont utilisés en connaissance de cause tout au long de ce rapport. Vous trouverez à la page 21. une étude complète de la façon dont la définition ad hoc a été déterminée. Les technologies elles-mêmes évoluent rapidement. Des secteurs d’activités existent maintenant dans des domaines dont on avait à peine entendu parler il y a une décennie, tels que la bioinformatique, la protéomique et les technologies des cellules souches. La biotechnologie est une jeune industrie qui englobe un nombre relativement grand d’entreprises qui sont à une étape précoce du développement de leurs produits. Ceci étant dit, un nombre croissant de produits progressent vers l’étape de la commercialisation. Une grande variété d’intervenants des secteurs public et privé est engagée dans l’industrie, ce qui comprend approximativement 369 petites et très petites entreprises, 51 entreprises moyennes et 25 grandes entreprises et entreprises dominantes1, les gouvernements, les instituts de recherche, les hôpitaux, les universités et les collèges professionnels. L’industrie est géographiquement diversifiée à travers le pays et se retrouve dans les centres importants, tels que Toronto, Montréal et Vancouver, et dans des centres plus petits dans les provinces de l’Atlantique et des Prairies. Il s’agit d’une industrie mondialisée et exposée à une concurrence acharnée. L’industrie se distingue par un large éventail d’exigences en matière de compétences, incluant des chercheurs débutants et expérimentés, des techniciens, des ingénieurs, des scientifiques et des gestionnaires, ainsi que des experts dans des domaines aussi diversifiés que la propriété intellectuelle, l’assurance de la qua- lité, l’informatique et le marketing. Par conséquent, les caractéristiques de l’industrie de la biotechnologie posent des défis uniques aux ressources humaines (RH). Le développement des technologies en émergence exige de nouvelles compétences – souvent, dans l’immédiat. Au fur et à mesure que plusieurs entreprises progressent dans leur cycle de vie, elles requièrent de nouvelles compétences dans les domaines du leadership, de la gestion et de la technique, compétences non requises durant les étapes précédentes. La croissance rapide de l’industrie signifie qu’il y a pénurie des compétences requises à une étape intermédiaire ou tardive du développement des entreprises. Parallèlement, alors que les produits sont préparés pour la commercialisation, des compétences sont requises dans les entreprises et dans le secteur public dans des domaines tels que les aspects réglementaires et juridiques de la propriété intellectuelle. Bref, le caractère concurrentiel international de cette industrie et les changements accélérés qu’elle connaît sont à l’origine d’une demande pour une grande variété de compétences. Le défi des décideurs de politiques et des intervenants consiste à s’assurer que le Canada, grâce au succès des individus, des entreprises et des principaux acteurs, demeure concurrentiel. Sur le plan des ressources humaines, satisfaire cet objectif nécessite que les différentes intervenants travaillent ensemble afin que les personnes qualifiées, spécialisées et expérimentées soient disponibles pour occuper les postes dont cette industrie diversifiée et croissante aura besoin. La première étude importante relative aux questions et aux défis en matière de ressources humaines auxquels l’industrie de la biotechnologie canadienne est confrontée a été effectuée en 1996. Elle avait été lancée par l’industrie et commanditée par Dévelop- Le secteur canadien de la biotechnologie est tout à fait particulier, puisque les acteurs privés et publics du secteur utilisent conjointement des technologies qui évoluent rapidement. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 13 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie Pour répondre à ses besoins en RH, le secteur de la biotechnologie doit relever des défis dus au fait qu’elle est relativement jeune et qu’elle évolue rapidement. pement des ressources humaines Canada (DRHC). Bâtir dès maintenant pour l’avenir : Étude sur les ressources humaines dans le secteur canadien de la biotechnologie (Rapport Paget) visait à déterminer les types d’emplois qui pourraient être créés par l’industrie et pour celle-ci au cours des cinq prochaines années. L’étude prend en considération quelles compétences pourraient être nécessaires pour combler ces postes et a examiné d’où pourrait provenir le personnel requis. Le rapport souligne les préoccupations relatives à l’impact sur les ressources humaines dans des domaines en émergence de la biotechnologie, ainsi que les défis en matière de ressources humaines auxquels les entreprises seraient confrontées au fur et à mesure qu’elles passent par les étapes de la recherche et du développement (R.-D.), des essais cliniques et précliniques, puis de la commercialisation. Par exemple, le rapport prévoit qu’au moment où les entreprises seront rendues à l’étape de la commercialisation, la demande augmentera pour obtenir des compétences en gestion, en matière de propriété intellectuelle et de brevets. Il prévoit également que des compétences seraient requises pour faire progresser les produits à travers le processus réglementaire. Le rapport suggérait que la demande de personnes possédant des diplômes universitaires des 2e et 3e cycles dans les domaines scientifiques et techniques pourrait croître à la suite de la création de 1 300 nouveaux emplois d’ici l’an 2000. Il prévoyait aussi que les universités et les collèges seraient capables, en grande partie, de répondre à la demande tout en notant qu’une approche coopérative envers l’immigration serait nécessaire afin d’acquérir des compétences non disponibles au Canada. Le rapport exigeait de traiter les défis en matière de ressources humaines présents dans l’industrie selon une approche de partenariat coopératif et recommandait plus particulièrement la création d’un conseil du secteur des ressources humaines. Le Conseil des ressources humaines en biotechnologie (CRHB) a été formé un an plus tard, à la suite de cette recommandation. L’objectif du CRHB est de s’assurer que des personnes qualifiées, compétentes et expérimentées soient disponibles pour combler des postes de l’industrie et contribuer au développement d’un secteur et de grappes industrielles plus concurrentiels. Comme organisme sans but lucratif, il œuvre avec l’industrie, les chercheurs, les enseignants, le gouvernement et les employés afin d’atteindre cet objectif. 14 Le rapport Paget a été publié il y a huit ans. Fidèle à son mandat et reconnaissant le nouvel environnement et les défis possibles du secteur des ressources humaines auxquels l’industrie fait face, le CRHB a entrepris cette deuxième étude importante pour identifier les défis et les solutions de ressources humaines par une exploration de l’état actuel de l’industrie et une évaluation de son environnement futur. L’étude fournit une analyse axée sur l’avenir qui peut être utilisée par l’industrie, les décideurs de politiques, les partenaires et les intervenants afin d’élaborer un plan national pour le développement de la main-d’oeuvre. Elle analyse l’industrie de la biotechnologie afin de déterminer les implications de la situation actuelle des ressources humaines, ainsi que des changements éventuels du marché liés aux questions telles que l’emploi, la croissance et la technologie. L’étude du CRHB en matière de ressources humaines offre également une stratégie à long terme basée sur les résultats d’une vaste collecte de données et d’un processus de consultation comportant un important échantillon d’acteurs provenant de l’industrie canadienne de la biotechnologie et des intervenants. L’étude porte sur les besoins établis et prévus de l’industrie afin de mettre de l’avant une approche de RH qui aidera l’industrie et le pays à l’avenir. En particulier, les objectifs de l’étude visaient à : • identifier les défis en matière de RH qui se posent actuellement à l’industrie canadienne de la biotechnologie; • élaborer une vision et un plan stratégique pour affronter ces défis; • faire des recommandations pour résoudre les problèmes majeurs de RH; • créer un plan d’action pour l’avenir qui est appuyé par les intervenants. La recherche et la collecte de données pour l’étude ont été structurées selon les quatre thèmes suivants : • l’environnement d’affaires (par exemple, l’état de l’industrie canadienne de la biotechnologie, les problèmes qu’elle doit affronter, l’état du marché et la structure de l’industrie); • la technologie (p. ex., les tendances, le coût pour être à la fine pointe et son impact sur les RH); • le profil des RH et les perspectives (p. ex. une description de la capacité des RH et examen des problèmes de gestion qui touchent l’offre et la demande, la mobilité, les niveaux actuels et futurs de compétence, le recrutement et le maintien de l’effectif et la rémunération); • l’éducation et la formation (p. ex., ce qui existe, les besoins, les meilleures pratiques, la formation future et les exigences en éducation). La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie Parmi les résultats de cette étude citons le développement d’un plan stratégique sur la façon dont les sous-secteurs de la biotechnologie peuvent collectivement augmenter leur capacité en termes de planification des ressources humaines. Le plan reconnaît que, pendant que les acteurs individuels de l’industrie nationale de la biotechnologie doivent être concurrentiels en matière de RH, ils doivent travailler conjointement pour s’assurer que les besoins collectifs en termes de santé, de durabilité à long terme et de compétitivité de l’industrie sont satisfaits. 2.1 ÉVALUATION DU DÉFI EN MATIÈRE DE RESSOURCES HUMAINES Cette étude a été effectuée car un grand nombre d’enjeux reliés aux ressources humaines ont été identifiés par l’industrie canadienne de la biotechnologie. Ces défis sont relatifs aux écarts apparents entre les exigences actuelles et celles en émergence, le recrutement et le maintien des travailleurs étrangers, la formation et le développement professionnel, l’avancement professionnel et la mobilité et l’impact des technologies en émergence. Ces défis étaient perçus comme ayant un impact sur les organisations qui nécessitent des individus dans les domaines d’exploitation, de gestion, scientifique et technique. Les préoccupations identifiées peuvent être considérées comme le résultat de la jeunesse relative de l’industrie. En général, elles s’appliquent à l’extérieur du Canada autant qu’à l’intérieur, bien que l’on puisse énoncer qu’il y a des défis précis auxquels l’industrie canadienne et ses différents partenaires et intervenants sont confrontés. Ces défis sont fondés sur des questions qui comprennent la situation géographique, la taille, le développement de l’entreprise et ses sous-secteurs ainsi que le degré d’évolution de l’industrie depuis 1996. Pourquoi ces questions de RH étaient-elles considérées comme un défi à ce moment-ci? Premièrement, il y a un manque général de personnes formées en gestion qui comprennent la science en général et la biotechnologie en particulier. Réciproquement, il y a pénurie de scientifiques qui comprennent la gestion d’entreprise. Acquérir et fidéliser les experts expérimentés en affaires, spécifiquement dans les domaines scientifiques (p. ex., R.-D., essais cliniques et affaires médicales) et de développement des affaires, est généralement perçu comme une clé du succès. L’industrie a clairement identifié les écarts dans ces domaines. Deuxièmement, tel que noté, l’industrie est en évolution. Plusieurs entreprises focalisent de plus en plus sur le développement coûteux et compliqué de produits et aux étapes de commercialisation. Plus d’entreprises du domaine de la biotechnologie assument la responsabilité du marketing et de la distribution, des affaires réglementaires et cliniques, plutôt que de confier ces rôles en sous-traitance. Ceci indique que la commercialisation et la phase marketing sont d’une importance accrue pour ces entreprises. En outre, plusieurs entreprises sont en émergence dans les affaires mondiales et la commercialisation de produits. Troisièmement, la taille, le lieu d’exploitation, les sous-secteurs où ils opèrent ainsi que le stade de développement varient pour la plupart des acteurs et des parties intéressées de l’industrie canadienne de la biotechnologie, ce qui complique les questions de RH auxquelles le Canada a à faire face. Quatrièmement, il y a une compétition étrangère et une préoccupation concernant la capacité de l’industrie d’être concurrentielle à l’échelle internationale pour attirer et fidéliser le personnel. Cinquièmement, les nouvelles technologies en émergence sont en train de créer leur propre demande de RH liée à l’acquisition et au maintien du personnel spécialement formé pour les domaines technique et scientifique. Finalement, l’industrie canadienne de la biotechnologie inclut non seulement le secteur privé, mais également les gouvernements, les universités et les autres intervenants– tous ceux qui profitent du même bassin de candidats compétents et qui ont un impact sur la demande de personnel et l’approvisionnement en ressources humaines. En général, dans l’industrie de la biotechnologie, la demande de personnel possédant une expérience multidisciplinaire et des compétences spécialisées reliées aux technologies en émergence et aux affaires réglementaires a augmenté. Le défi revêt alors deux volets : Le secteur de la biotechnologie englobe les petites, moyennes et grandes entreprises, ainsi que les gouvernements, les hôpitaux, les instituts et les universités, donc tous ceux qui contribuent au même groupe de bassin de candidats compétents et de ressources humaines en profitent. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 15 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie • examiner et identifier les problèmes de RH de cette industrie de la biotechnologie basée sur un savoir en émergence, ce qui inclut les relations entre les intervenants pour attirer, maintenir et fournir le personnel; • faire des recommandations tangibles sous la forme d’un plan d’action avec lequel les dirigeants de l’industrie de la biotechnologie peuvent atteindre un consensus pour une vision commune à long terme orientée vers l’avenir des ressources humaines du domaine de la biotechnologie au Canada. Le principal intérêt à planifier et à mettre en œuvre cette étude vise à s’assurer que le profil de RH et le plan d’action sont basés sur des données quantitatives et qualitatives qui reflètent les réalités actuelles et prévues de l’industrie. Tel que noté précédemment, il y a eu des différences au Canada et également à l’échelle internationale sur la signification du terme « biotechnologie » et, par extrapolation, ce que représente « le secteur de la biotechnologie ». Au Canada, cette incapacité de s’accorder sur une définition précise signifie que les données existantes au sujet de la taille et de la croissance de l’industrie varient considérablement, selon les définitions utilisées. Par exemple, le Canadian Biotech News Industry Report inclut les « micros » entreprises de moins de cinq employés dans sa défini- tion de l’industrie de la biotechnologie, alors que Statistique Canada considère uniquement les entreprises qui ont cinq employés ou plus. De même, il pourrait y avoir un débat entre les intervenants pour déterminer si les grandes entreprises qui sont engagées dans des activités reliées à la biotechnologie devraient être considérées comme faisant partie de l’industrie, tout comme les fournisseurs, les fabricants d’appareils médicaux ou les organisations de recherches sous contrat. Au moment de l’étude de 1996 sur les RH, l’industrie employait approximativement 8 000 personnes et on pouvait compter quelque 120 entreprises de biotechnologies de base2. Selon Statistique Canada, en 2001 on dénombrait 11 897 employés qui travaillaient à des activités reliées à la biotechnologie et 375 entreprises appartenant à ce secteur. En 2003, le Canadian Biotech News Industry Report estimait qu’il y avait 445 entreprises appartenant au domaine de la biotechnologie et compte tenu d’un taux de croissance annuel de l’emploi prévu de 10 %, il pourrait y avoir actuellement 14 000 employés dans le secteur de la biotechnologie, incluant un nombre inconnu de postes éventuels demeurés non comblés. Cette étude cherche à déterminer à quels défis l’industrie de la biotechnologie est confrontée en termes de besoins actuels et futurs en RH. 2.2 APPROCHE DE L’ÉTUDE Cette étude comprend différentes sources de données pour illustrer le statut des RH dans l’industrie canadienne de la biotechnologie. L’approche comprend la collecte et l’analyse quantitative et qualitative de données d’échantillons cibles représentatifs de l’industrie canadienne de la biotechnologie. L’information transmet une vue d’ensemble des défis en matière de RH qui se posent et qui ont fait l’objet d’une expérience commune au sein de l’industrie canadienne de la biotechnologie et des défis à venir. Bien que l’on doive faire preuve de précautions avec les données extrapolées de l’échantillon et appliquées à l’ensemble de l’industrie, les résultats confirment le fait que cette industrie canadienne unique est confrontée à d’importants défis. COMITÉS DIRECTEUR ET EXÉCUTIF L’encadrement du projet a été fourni par un comité directeur représentant des intervenants majeurs de l’industrie canadienne de la biotechnologie. Le Comité directeur a apporté de l’aide et de l’orientation en matière d’objectifs précis et de méthodologie de l’étude. Il a résolu des questions de procédure et s’est assuré que les résultats de l’étude concordaient avec son intention première. Le Comité a également identifié et examiné les sources de données, a recommandé 16 et recruté les individus pour les sondages et les entrevues. Il a aussi examiné les produits et les protocoles. Le Comité a élaboré un plan de communication pour l’étude, ainsi que des rapports de cheminement transmis à différentes intervenants du pays (consulter l’Annexe A pour obtenir une liste des membres du comité directeur). Un comité exécutif, composé de membres choisis du comité directeur, a été formé pour conseiller le CRHB, le chargé de projet. Ce groupe a fourni les directives relatives au développement de produits et de protocoles. Il a aussi aidé à l’examen du matériel de présentation au Comité directeur supérieur (consulter l’Annexe B pour obtenir une liste des membres du comité directeur). COMMUNICATIONS Des communications ont été entreprises et mises en œuvre afin d’augmenter la prise de conscience chez les intervenants et pour maximiser la participation à l’étude. Un sous-comité aux communications a été mis sur pied pour surveiller le processus, élaborer des destinataires-cibles et des messages à transmettre. Ces messages comprennent une feuille de renseignements, des communiqués et une lettre aux partenaires. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie 3.0 Méthodologie de la collecte de données 3.1 VUE D’ENSEMBLE Dans le cadre de cette étude, un examen de la documentation et des données a été effectué pour obtenir une information de base selon une vue d’ensemble de l’industrie de la biotechnologie. La collecte de données a été entreprise par un sondage Internet auprès de l’ensemble du secteur, un sondage téléphonique visant les établissements d’enseignement et d’apprentissage, un examen des meilleures pratiques et des analyses comparatives pour évaluer la façon dont les entreprises du domaine de la biotechnologie réussissent à faire face à leurs défis en matière de biotechnologie, les entrevues de consultations avec les informateurs clés, les consultations de groupes de discussion et, finalement, les tables rondes avec les comités directeur et exécutif. Cette approche reconnaît que : provenant de ces types de collecte, ceci laisse de côté toute exigence des RH engagées dans l’application de la biotechnologie au sein de l’industrie et dans d’autres processus. Ces indicateurs sont potentiellement disponibles à partir de sondages sur l’utilisation de la technologie et il pourrait désormais être nécessaire de combiner les données à partir d’un éventail de collectes si l’on devait élaborer une mesure précise du total de RH entièrement consacré à la biotechnologie.3 Les indicateurs sur les RH consacrés à la biotechnologie sont parmi les plus difficiles à compiler. Bien qu’il puisse exister des indicateurs reliés aux RH pour les données de R.-D. et des innovations Ce rapport fournit une analyse des résultats de la recherche et relie les thèmes, résultats et leçons apprises à partir d’échantillons cibles de la communauté canadienne de la biotechnologie. 3.2 COLLECTE DE DONNÉES SECONDAIRES Les données secondaires offrent la connaissance et l’information nécessaires pour créer le contexte et assurer une compréhension partagée des questions à traiter. Un examen de la documentation a permis de recueillir des informations pertinentes provenant de diverses sources liées à l’état actuel de l’industrie de la biotechnologie, telles que Statistique Canada, d’autres ministères et agences du gouvernement, des associations nationales et provinciales et d’autres importantes intervenants. De même ont été recherchées les sources des études et des rapports pertinents entrepris par les universités et les chercheurs, des rapports des associations de l’industrie, des conseils, des comités consultatifs, des exposés de principe et des publications des experts reconnus. Un examen des bases de données statistiques disponibles a également été entrepris, ce qui inclut des données de recensement, des données résultant d’un sondage sur la population active et des sondages et des bases de données du gouvernement et des associations de l’industrie. Les données provenaient également d’un rapport antérieur sur les questions de ressources humaines qui se posent dans le secteur des procédés biotechnologiques que le Government network (TGN) a entrepris pour le CRHB en août 2003. Ce rapport s’intitule High-Level Summary of the Human Resources and Training Needs of the Bioprocessing Sector. Les informations provenant de ces sources ont contribué à établir une table de correspondances de la structure, de la composition et de la taille de l’industrie ainsi que de la segmentation des secteurs, ce qui inclut les grappes industrielles, les revenus et les tendances du marché. Ceci a également fourni une collecte d’informations statistiques fiables sur l’industrie, y compris les récentes performances, des prévisions de la croissance du marché et des tendances attendues de gains par segment du marché et par province. 3.3 COLLECTE DE DONNÉES PRIMAIRES La collecte de données primaires a recherché l’information pour combler les écarts identifiés à l’étape de la collecte de la recherche secondaire. Ce processus visait à transmettre l’information qui permettrait de créer un profil de RH pour l’industrie, ce qui inclut une identifi- cation des défis actuels en RH, l’identification des pratiques de gestion en RH et des tendances du marché du travail ainsi que l’élaboration d’une analyse de l’écart entre les compétences. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 17 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie Un autre objectif consistait à enrichir le profil de l’industrie existante afin de déterminer et d’évaluer les tendances technologiques actuelles et futures ainsi que les impacts sur les RH dans le domaine de la biotechnologie, avec une emphase précise sur les technologies en émergence. Cette information pourrait inclure une évaluation des tendances dans les technologies émergentes et du lien entre elles, ainsi que les compétences en RH et les exigences des postes. Un troisième objectif de la phase collecte de données primaires consistait à identifier comment l’industrie gère les défis de RH auxquels elle est confrontée. Ceci comprend un examen de la façon dont les entreprises affrontent les problèmes reliés au recrutement et à la conservation du personnel; les niveaux de connaissances actuels et futurs, la compétence et les capacités nécessaires à la gestion, les secteurs scientifiques supérieurs et techniques; les attentes actuelles et futures de l’offre et de la demande de travailleurs en biotechnologie; la mobilité des travailleurs dans les provinces et à l’échelle internationale, notamment aux États-Unis. SONDAGE INTERNET Un sondage Internet a été conçu pour rassembler essentiellement les informations quantitatives afin de donner une vue d’ensemble de l’industrie de la biotechnologie et des défis en matière de RH auxquels elle est confrontée. Un échantillon cible a été élaboré à partir de la définition convenue pour l’étude qui comprenait 482 organismes et était basée sur trois sources : Canadian Biotechnology News Industry Report, Contact Canada et CRHB. Le sondage a été expédié aux personnes occupant des postes de viceprésidents ou à des fonctionnaires de niveau supérieur en HR. Le sondage a duré neuf semaines. La liste des répondants représente un ensemble important d’organismes en biotechnologie. Elle figure à l’Annexe C. ENTREVUES D’INFORMATEURS CLÉS Les protocoles d’entrevues ont été élaborés pour réunir l’information qualitative sur l’industrie de la biotechnologie et ses problèmes de RH. L’échantillon cible de 36 intervenants et intervenants comprenait des entreprises engagées dans les technologies en émergence, des représentants des divers paliers de gouvernement, des hôpitaux, des instituts de recherche et des associations nationales et régionales en biotechnologie. Un total de 36 entrevues d’une heure a été effectué. Ces entrevues se sont concentrées sur la détermination des défis précis auxquels l’industrie est confrontée, en mettant surtout l’emphase sur les défis relatifs aux RH, les stratégies utilisées pour les surmonter, les points de vue sur les problèmes futurs en ressources humaines de l’industrie de la biotechnologie, ainsi que la nature et l’efficacité des interrelations entre les différents éléments de cette industrie. 18 Un total de 36 heures d’entrevues a eu lieu, tels que décrit ci-dessous : Associations de l’industrie : Les entrevues avec les informateurs clés ont eu lieu avec les représentants principaux de six associations biotechnologiques du pays : cinq associations régionales et une association nationale. Il s’agit de : BIOTECanada, BioAtlantech, Ontario Agri-Food Technologies, the Toronto Biotechnology Initiative, Ag-West Bio Inc. et BC Biotech. Les questions portaient sur l’acquisition d’une compréhension des points de vue des associations d’une perspective régionale et nationale. Hôpitaux et instituts de recherche : Les points de vue des hôpitaux et des instituts de recherche et les problèmes auxquels ils font face ont été identifiés lors des entrevues avec les informateurs clés qui se sont déroulés avec les fonctionnaires principaux de huit hôpitaux et instituts de recherche au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique. Les hôpitaux et les instituts de recherche sont de taille relativement importante; la plupart ont au moins 50 employés qui ont des responsabilités reliées à la biotechnologie. De telles organisations jouent le rôle de créateurs de propriété intellectuelle et des connaissances du sous-secteur biotechnologique de la santé, et représentent une source de techniciens et de scientifiques compétents. Comme nous pourrions l’espérer, tous les hôpitaux et les instituts de recherche interviewés sont engagés dans le sous-secteur de la santé humaine et tous, à l’exception de deux sont également engagés dans les technologies en émergence et la bioinformatique. Ces organisations travaillent principalement avec les technologies de base suivantes : codage ADN, technologies des molécules et des protéines, ingénierie de la culture tissulaire et des cellules et technologies des organismes sous-cellulaires. Gouvernement fédéral : Les entrevues ont été menées avec les représentants de quatre ministères et agences du gouvernement fédéral qui sont directement engagés dans les activités biotechnologiques. Ces organisations sont importantes avec 150 employés ou plus engagés dans des activités de biotechnologie. Trois des personnes interrogées provenant du gouvernement ont identifié les activités primaires reliées à la biotechnologie de leurs organisations comme étant orientées vers la recherche, tandis que l’autre déclarait que son organisation était principalement engagée en développement. Ils sont actifs en santé humaine, biotechnologie agricole, environnement, aquaculture, bioinformatique, transformation des aliments et technologies en émergence. Ils travaillent principalement avec les technologies de pointe suivantes : codage ADN, protéine et technologie des molécules et, dans une moindre mesure, en ingénierie du tissu cellulaire et de la cellule ainsi que les technologies des organismes sous-cellulaires. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie Compagnies employant des technologies en émergence : On s’attend que les entreprises qui emploient des technologies à la fine pointe et qui élaborent des produits d’avant-garde aient une influence importante dans la compétitivité commerciale du secteur de la biotechnologie canadienne à l’avenir. Les technologies en émergence font référence à l’utilisation de technologies à la fine pointe dans le domaine de la recherche et du développement d’un nouveau produit ou la recherche ou le développement d’une technologie elle-même en émergence. Une liste partielle de ce qui peut être considéré comme des technologies en émergence comprend le protéomique, la génomique, la médecine régénérative, la nanotechnologie, la biophotonique, les biosenseurs, la robotique médicale et les appareils médicaux sans fil. En conséquence, treize entreprises de technologie en émergence ont été choisies pour des analyses additionnelles. Ces entreprises tendent à être petites, à la première étape des opérations de l’entreprise, avec de petites équipes de gestion et du personnel R.-D. hautement spécialisé. En analysant de telles entreprises, il est possible d’avoir une vue rapide de la physionomie future de la biotechnologie commerciale et d’identifier les questions de RH actuelles et dans une certaine mesure, les questions futures. On peut consulter la liste complète des personnes interrogées à l’Annexe D. ÉTUDES DE CAS DES MEILLEURES PRATIQUES Les études de cas des meilleures pratiques ont porté sur six entreprises choisies en raison de leurs pratiques en RH. L’envergure de ces entreprises est importante dans l’industrie canadienne de la biotechnologie (>50 employés) et toutes démontrent une responsabilité envers les RH de leurs organisations. Les études de cas des meilleures pratiques ont fait ressortir des stratégies innovatrices en RH et sont inspirées des leçons apprises et des meilleures pratiques concernant le rôle des HR au sein d’importantes organisations biotechnologiques. Les six entreprises étaient Æterna Laboratories Inc., Aventis Pasteur Inc., Amgen Inc., AnorMED Inc., INEX Pharmaceuticals Corp. et QLT Inc. SONDAGE TÉLÉPHONIQUE AUPRÈS D’ÉTABLISSEMENT D’ENSEIGNEMENT Un échantillon cible de collèges post-secondaires et d’universités à travers le Canada a été choisi et un protocole d’entrevue élaboré. Dix-neuf établissements d’enseignement ont été interviewés par sondage téléphonique. La liste comprenait un échantillon représentatif de collèges et d’universités engagés dans différents sous-secteurs de R.-D en biotechnologie, ainsi que des écoles commerciales et facultés d’ingénierie. Ce sondage s’est particulièrement intéressé aux liens entre l’industrie et la communauté universitaire afin de déterminer comment le secteur de l’éducation perçoit son rôle de fournisseur de connaissances scientifiques, techniques, de gestion et de personnel opérationnel et quelles sont les étapes entreprises par ce secteur pour garantir qu’il pourra répondre à la demande éventuelle. On retrouve à l’Annexe D une liste complète des établissements d’enseignement qui ont participé au sondage. HYPOTHÈSES L’industrie biotechnologie canadienne est en changement et se préoccupe davantage du développement et de la commercialisation. Les besoins en RH de l’industrie de la biotechnologie ont changé depuis 1996. Les compétences en gestion sont un important besoin de l’industrie de la biotechnologie. Les besoins en RH des entreprises de biotechnologies canadiennes varient selon : leur étape de développement, leur taille, le sous-secteur dans lequel elles évoluent, leur remplacement, leur relation avec les grappes industrielles dans leur domaine. L’exode des cerveaux du personnel scientifique et technique s’équilibre. Les pénuries dans les domaines scientifiques et techniques ont un impact sur le gouvernement et les autres intervenants de la biotechnologie canadienne. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 19 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie 20 GROUPES DE DISCUSSION HYPOTHÈSES Cinq groupes de discussion ont été formés à Halifax, Montréal, Toronto, Saskatoon et Vancouver. Les groupes de discussion étaient composés en grande partie d’un échantillon représentatif de l’industrie de la région. Les groupes de discussion ont enrichi de leurs commentaires, les recommandations finales et le plan stratégique en RH. On retrouve la liste des participants aux groupes de discussion à l’Annexe E. Une série d’hypothèses a été préparée et a servi de guide à l’élaboration du sondage et des protocoles d’entrevue. Ces hypothèses représentaient les idées de base qui ont été testées lors de l’étude en partie pour maintenir la concentration et pour s’assurer que l’étude serait en mesure de capter de manière centralisée les problèmes et solutions majeurs. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie 4.0 Définir le secteur de la biotechnologie 4.1 TROUVER LA BONNE DÉFINITION Tel que noté dans l’introduction, un des défis de cette étude a été de définir de façon pragmatique ce que signifie le « secteur de la biotechnologie » et d’utiliser cette définition comme guide de la collecte de données. La biotechnologie n’est pas une industrie au sens traditionnel du terme. Elle réunit, par contre, des intervenants dans une grande variété de sous-secteurs de l’industrie qui sont directement liés par leur utilisation de technologies précises. C’est la raison pour laquelle la biotechnologie a plusieurs significations dans différents pays et parmi les organisations. La biotechnologie a été définie comme l’utilisation de cellules ou de parties de cellules pour produire des biens et des services. Par exemple, l’Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE) définit la biotechnologie de cette façon : « L’application de la science et de la technologie (S&T) à la matière organique aussi bien que des pièces, des produits et des modèles, pour modifier des matériaux vivants ou inertes pour la production de la connaissance, des marchandises et des services.4 » Cependant, cette définition a été considérée comme trop imprécise et pouvait, par exemple, inclure les procédés de brassage et de cuisson. Le Secrétariat de La Stratégie canadienne en matière de biotechnologie 5 définit comme suit la biotechnologie, en mettant de l’emphase sur son application : Le mot « biotechnologie » englobe un large spectre d’applications scientifiques utilisées dans de nombreux secteurs d’activité industrielle. La biotechnologie consiste à utiliser des organismes vivants, ou des parties d’organismes vivants, pour élaborer de nouvelles méthodes de production, fabriquer des produits nouveaux et trouver de nouveaux moyens d’améliorer notre niveau de vie.6 Le Comité consultatif canadien de la biotechnologie (CCCB)7 définit la biotechnologie de la façon suivante : « ensemble de connaissances techniques sur les organismes vivants ou leurs composants » et la biotechnologie appliquée en tant que « ces aspects de la biotechnologie pour fabriquer des produits et stimuler les processus ayant des buts sociaux, scientifiques ou économiques ».8 En outre, la Convention sur la diversité biologique de 19929 définissait la biotechnologie comme « any tech- nological application that uses biological systems, living organisms, or derivatives thereof, to make or modify products or processes for a specific use. 10 » Aux fins de l’étude, l’OCDE présente l’unique définition listée qui porte sur les technologies de pointe, plutôt que sur leurs applications. Les thèmes suivants et les technologies englobent la définition de la biotechnologie de l’OCDE : • Codage ADN : génomique, pharmacogénétique, sondes de gènes, séquence ADN / synthèse / amplification, génie génétique. • Protéine et technologies des molécules : Protéine / séquençage de peptide/synthèse, glyco-génie lipide / protéine, protéomique, hormones et facteurs de croissance, récepteurs des cellules / signalisation. • Cellule et génie de culture tissulaire : Cellule / culture tissulaire, ingénierie tissulaire, hybridation, hybridation cellulaire, vaccin / stimulant de l’immunité, manipulation de l’embryon. • Processus biotechnologiques : bioréacteurs, fermentation, biotransformation, bio-blanchiment, biodesintégration, biodésulphurisation, bioassainissement, biofiltration. • Technologie des organismes sous-cellulaires : thérapie des gênes vecteur viral.11 TROUVER LA BONNE DÉFINITION Aux fins de cette étude, on a décidé d’utiliser la définition de l’OCDE qui porte sur les principales technologies d’avant-garde liées à une répartition ultérieure de l’industrie en huit sous-secteurs par Statiques Canada. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 21 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie Statistique Canada emploie la même définition que l’OCDE et la subdivise en huit sous-secteurs, selon l’application : 1. Santé humaine : diagnostique, thérapeutique; 2. Biotechnologie agricole : biotechnologie végétale, biotechnologie animale, agriculture non-alimentaire; 3. Ressources naturelles : énergie, mines, produits forestiers; 4. Environnement : air, eau, sol; 5. Aquiculture : santé des poissons, génétique du stock des géniteurs, bioextraction; 7. Transformation des aliments : biotransformation, aliments fonctionnels /nutraceutiques; 8. Autre.12 Toutefois, aux fins de cette étude, les organisations sont considérées comme une partie de l’industrie de la biotechnologie, si elles appliquent n’importe laquelle des technologies de pointe définies par l’OCDE dans l’un des huit sous-secteurs de Statistique Canada.13 L’étude porte sur les principaux acteurs de l’industrie et les intervenants, en extrapolant sur l’ensemble des leçons apprises et en proposant des lignes directrices à l’industrie basées sur les données reçues de différentes sources. 6. Bioinformatique : génomique et modèle du noyau, thérapie des gênes; 4.2 APPLICATION DE LA DÉFINITION Afin d’établir un échantillon pour cette étude, les entreprises ont été tirées de trois sources : le Canadian Biotechnology News Industry Report, Communications Canada et CRHB. Afin de se qualifier pour participer à cette étude, ces organisations devaient travailler avec l’une des technologies de pointe de l’OCDE au sein de l’un des sous-secteurs d’application de Statistique Canada. Toutefois, tel que mentionné ci-dessus, l’industrie de la biotechnologie comprend bien plus que des entreprises du secteur privé. Par exemple, une quantité importante de découvertes à partir de recherches en biotechnologie sont issues d’institutions financées publiquement, telles que les laboratoires de recherche du gouvernement, les universités et les Graphique 1 Principales entreprises de biotechnologie au Canada – selon la taille plus importante 1% grande 5% moyenne 12% très petite 46% petite 36% hôpitaux. Le Conseil national de recherches du Canada (CNRC) est un acteur important car il possède plus de cinq cent employés principaux et subordonnés et des laboratoires modernes où les entreprises de biotechnologie peuvent entreprendre des recherches, établir un contact ou obtenir une licence.14 Ainsi, cinq institutions ont été ajoutées à l’échantillon : Institut des biosciences marines (Halifax), Institut de recherche en biotechnologie (Montréal), Institut des sciences biologiques (Ottawa), Institut de biotechnologie des plantes (Saskatoon) et Institut du biodiagnostique (Winnipeg). Six grandes entreprises qui ne font pas partie de la liste du Canadian Biotechnology News Industry Report à titre d’entreprises principales en biotechnologie, mais qui ont entrepris une importante activité biotechnologique ont également été ajoutées à l’échantillon : Merck Frosst Canada Ltd. (Montréal), Shire BioChem Inc. (Laval), AstraZeneca Canada Inc. (Montréal), Aventis Pasteur Ltd. (Toronto), Apotex Fermentation Inc. (Winnipeg), QLT Inc. (Vancouver). Finalement, l’échantillon comprenait des entreprises représentatives qui exercent des fonctions réglementaires du gouvernement, tels que Santé Canada, Agence canadienne d’inspection des aliments, ainsi que les hôpitaux et les instituts associés de recherche. Toutes les organisations mentionnées ci-dessus obtiennent leur personnel de la même réserve de candidats compétents et, ont ainsi un intérêt direct à améliorer les ressources humaines en biotechnologie au Canada. Les variables à examiner faisant partie de l’étude sont : • la taille basée sur le nombre d’employés (très petite (<5); petite (6-50); moyenne (51-150); grande (151+); • le lieu (p. ex., ville, province); Source: : Canadian Biotech News Industry Report (août 2003) 22 • l’étape de développement (p. ex. recherche, développement, commercialisation et marketing); La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie • le type d’employés (p. ex., technique / scientifique, gestion, production, marketing, etc.); Graphique 2 • les connaissances et compétences requises; Principales entreprises de biotechnologie au Canada – par province • la disponibilité d’employés qualifiés par type; • les besoins en formation; Atlantique 6% • les capacités de formation, • la source d’employés formés. Les universités et les collèges sont des acteurs importants de l’industrie de la biotechnologie et sont représentés dans cette étude en raison de leur position proéminente dans la formation et l’éducation et parce que plusieurs petites entreprises sont des retombées de la recherche effectuée dans les universités du pays. En outre, plusieurs fondateurs d’entreprises sont souvent des professeurs d’université. Alberta 7% Prairies 8% Ontario 32% Québec 31% Columbie-Britannique 16% DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DE L’INDUSTRIE CANADIENNE DE LA BIOTECHNOLOGIE Les principaux centres biotechnologiques ou « grappes », sont à Toronto, Montréal et Vancouver, lesquelles villes disposent d’importantes universités orientées vers la recherche. Les grappes en biotechnologies émergent là où d’importantes universités sont présentes, car la recherche universitaire est le moteur de l’innovation industrielle. On estime qu’un tiers des entreprises canadiennes en biotechnologie sont issues des universités.15 Les grappes sont particulièrement pertinentes pour cette étude car ils proviennent du même groupe de personnel de ressources humaines de qualité et présentent des sites logiques pour les possibilités de formation et de réseautage. Un tiers des entreprises canadiennes de biotechnologie sont issues des universités. Bien que Statistique Canada divise l’industrie de la biotechnologie en huit sous-secteurs, à des fins analytiques, le Canadian Biotechnology News Industry Report consolide les sous-secteurs en quatre catégories : l’agriculture, l’environnement, la génomique et la santé.16 Le rapport indique que 73 % des entreprises de biotechnologie sont engagées dans les soins de santé et que moins que 12 % dans chaque province sont respectivement engagées dans les domaines de la génomique et de l’agriculture.17 Source : Canadian Biotech News Industry Report (Août 2003) Graphique 3 Principales entreprises de biotechnologie au Canada – par sous-secteur Environnement 4% Santé 72% Agriculture 12% Génomique 12% Source : Canadian Biotech News Industry Report (Août 2003) * Inclut l’aquaculture et la foresterie ** Thérapeutique et diagnostique La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 23 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie 24 La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie 5.0 L’industrie canadienne de la biotechnologie : changement dynamique Avant de commencer l’analyse des enjeux des ressources humaines et des défis auxquels l’industrie canadienne de la biotechnologie est confrontée, une vue d’ensemble de l’état de la biotechnologie au Canada a été préparée. Celle-ci comprenait une évaluation des forces, des faiblesses, des possibilités et des menaces (forces, des faiblesses, des possibilités et des menaces (FFPM)) auxquelles l’industrie doit faire face. L’analyse qui suit comprend également des résultats provenant des réponses des parties prenantes de l’industrie qui ont participé comme répondants au sondage national et des entrevues à grande échelle des informateurs clés, y compris les associations en biotechnologie, les instituts de recherche/ hôpitaux et gouvernements, ainsi qu’un objectif ciblé sur les défis uniques rencontrés par les organisations qui utilisent les technologies de pointe. Les résultats de cette recherche reflètent le fait que l’industrie de la biotechnologie au Canada est une industrie intégrée dans laquelle les entreprises privées et publiques, les universités, les collèges, les gouvernements, les instituts de recherche, les hôpitaux et les associations sont tous actifs. Ces organisations comptent toutes sur le même bassin de candidats compétents et se font concurrence pour recruter et fidéliser les RH et, en même temps, s’efforcent à plusieurs niveaux différents d’améliorer les connaissances et l’expérience des employés oeuvrant en biotechnologie. 5.1 ÉTAT ACTUEL DU MARCHÉ CANADIEN « … Le Canada est bien positionné pour jouer un rôle de chef de file dans le secteur des biosciences dans les années à venir. En agissant ainsi, nous encouragerons la prospérité au pays, mais nous développerons également les technologies et les produits qui aideront à bâtir un monde plus propre, plus sain et sécuritaire, pour nous et pour nos voisins à travers le monde18. » (traduction libre) Rey Pagtakhan SECRÉTAIRE D’ÉTAT POUR LA SCIENCE, 2003 LA RECHERCHE ET LE DÉVELOPPEMENT, NOVEMBRE Selon Statistique Canada et le Canadian Biotechnology News Industry Report, bien que certaines entreprises de base n’aient pas connu du succès au cours des récentes années, l’industrie canadienne a constamment progressé. Dans l’ensemble, il y a eu une augmentation du nombre d’entreprises, du niveau de financement pour la recherche et des revenus générés dans toutes les provinces et dans tous les sous-secteurs, y compris la santé, les sciences de la vie, l’agriculture, l’environnement et la biotechnologie industrielle. L’industrie canadienne de la biotechnologie se développe progressivement, comme en témoigne l’expansion inédite d’entreprises, de la recherche, des investissements et des recettes. Afin de s’assurer de la croissance continue de l’industrie et de sa viabilité, il est important de comprendre comment l’environnement change et comment les besoins de l’industrie progressent. Statistique Canada considère comme étant « de base » ou « centrale » toute entreprise comptant plus de cinq employés qui utilise la biotechnologie pour développer de nouveaux produits ou processus et qui est engagée dans les activités de R.-D en biotechnologie. En 2001, Statistique Canada a recensé 375 entreprises de base oeuvrant dans le domaine biotechnologique au Canada, relativement aux 358 dénombrées en 1999 et aux 282 en 1997. Statistique Canada effectuera prochainement un autre sondage sur l’industrie canadienne *Source : Statistique Canada La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 25 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie de la biotechnologie; l’estimation la plus récente des entreprises de biotechnologies de base provient du Canadian Biotechnology News Industry Report, qui faisait état d’environ 445 entreprises exploitées au Canada en août 200319. Approximativement 80 % de ces entreprises qui employaient moins que 50 employés avaient été créées il y a moins de six ans et étaient à un stade précoce de croissance dans leur développement. En raison de la taille et de l’étape de progression de ces entreprises, le rapport de l’industrie prévoyait un taux d’attrition du personnel d’approximativement 30 % au cours des douze prochains mois. Les dépenses de base en R.-D. ont également augmenté considérablement, passant de 494 M$ en 1997 et de 827 M$ en 1999 à 1,3 milliard $ en 2001. Ces entreprises ont gagné 3,6 milliards $ en revenus en 2001, comparativement à 1,9 milliard en 1999 et à 813 millions en 199720. On estime actuellement que seulement 20 % des entreprises de biotechnologies atteignent le seuil de rentabilité ou font des profits21. Ce facteur pose un défi aux entreprises qui sont à la recherche de financement de la part d’investisseurs. Plusieurs investisseurs sont devenus de plus en plus orientés vers le produit, recherchant des entreprises ayant la possibilité à court à moyen terme de faire des profits22. Un autre facteur qui a empêché la croissance de la biotechnologie au Canada est la diminution du placement de capital de risque de 3,6 milliards $23 en 2001 à moins de 3,1 milliards $24 en 200225. Bien que le nombre d’entreprises, leurs dépenses en R.-D., ainsi que leurs revenus en biotechnologie aient progressé constamment, le financement de ces entreprises par des investisseurs en capital de risque et des prêteurs ordinaires ont diminué, à cause, en grande partie, d’une non disponibilité de financement résultant de faibles conditions du marché. Le déclin du financement a contribué à ce que près de deux tiers des compagnies biotechnologiques publiques du Canada aient moins de vingt-quatre mois d’argent en caisse. Selon un rapport qui a été publié récemment, l’industrie de la biotechnologie se sépare de plus en plus en deux groupes, dont la première, qui comprend les dix premières entreprises biotechnologiques, a mobilisé 70 % du total de la capitalisation boursière du secteur cana- En 2001, on dénombrait 18 000 produits / processus à toutes les étapes du développement et sur le marché de l’industrie biotechnologique au Canada ; 2 400 produits et procédés étaient à l’étape de la réglementation ou d’évaluation en milieu nonconfiné. 26 dien de la biotechnologie et levé 57 % de l’ensemble du financement en 200326, alors que le deuxième groupe s’est partagé le reste. L’industrie continue de connaître une croissance en dépit de son fléchissement financier. Dans un effort pour réduire leur temps d’absorption, plusieurs entreprises ont eu recours à une réduction des frais généraux et des projets de R.-D. au cours des derniers douze mois27. L’activité de consolidation, particulièrement entre de petites entreprises de biotechnologies et des entreprises pharmaceutiques plus grandes, a aidé certaines entreprises à surmonter le ralentissement du marché. On prévoit que cette tendance se poursuivra dans un proche avenir. Les fusions et les acquisitions peuvent avoir différentes répercussions sur les ressources humaines, tel qu’un chevauchement des rôles et des responsabilités entraînant des besoins en formation ou des mises à pied, un choc culturel pouvant nuire au moral et à la fidélisation des employés ou la fermeture des bureaux. Alors qu’un déclin de la croissance est prévu à court terme, les projections à long terme pour l’industrie de la biotechnologie au Canada sont en expansion constante28. Il reste à savoir comment ce déclin à court terme touchera les ressources humaines. L’industrie doit travailler de manière concertée afin de garantir que le bassin de compétences est suffisamment important pour satisfaire les besoins collectifs de santé et de viabilité à long terme de l’ensemble de l’industrie. PRODUITS À COMMERCIALISER Les produits et les processus biotechnologiques prennent souvent plus de temps à développer que ceux des autres secteurs à cause de l’accent prononcé mis sur la recherche et le besoin de suivre les processus réglementaires rigoureux du gouvernement en matière de santé et d’environnement. Par exemple, selon le US Office of Technology Assessment, les coûts de développement de la recherche à la commercialisation pour un produit relié à la santé se situent entre 200 et 350 M$US sur une période de sept à dix ans29. En même temps, seule une petite fraction des produits réussit réellement à passer du processus de développement à la commercialisation. En 2001, les entreprises de biotechnologies canadiennes ont fait état de plus de 18 000 produits / procédés à toutes les étapes du développement et sur le marché30. De ceux-ci, environ un tiers était à l’étape de R.-D. et plus de 50 % étaient approuvés, sur le marché ou en production31. Parmi eux, 2 400 produits et procédés se trouvaient dans une phase réglementaire ou une étape de l’évaluation du développement d’une diffusion sans entrave et prêt à bientôt entrer sur le marché. À ce moment, le Québec était en tête des autres provinces avec 11 000 produits (61 %) à toutes les étapes de développement ; l’Ontario et le Manitoba La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie suivaient avec environ 13 % chacun. Les petites entreprises comptaient pour la majorité du nombre total de produits / procédés (60 %)32. Le nombre de produits progressant vers le processus réglementaire et la récente accélération des approbations sont considérés comme des facteurs importants du renforcement du marché canadien en fournissant une base sur laquelle l’industrie peut progresser; toutefois, en dépit de ces changements, le processus réglementaire continue à être perçu comme coûteux par les dirigeants d’entreprise33. Au fur et à mesure que les entreprises canadiennes progressent vers la commercialisation, elles ont de plus en plus besoin de personnes ayant des compétences spécialisées pour les aider à naviguer à travers le processus réglementaire et pour assurer la protection de la propriété intellectuelle. Ces compétences spécialisées sont également exigées par le gouvernement pour améliorer l’efficacité du système réglementaire sans compromettre ses normes de santé et de sécurité. ENVIRONNEMENT RÉGLEMENTAIRE Le gouvernement du Canada a identifié la biotechnologie comme l’un des secteurs importants d’une économie basée sur le savoir lors des récents discours du Trône. En 1999, dans le cadre du renouvellement de la cérémonie d’inauguration des travaux de 1998 de la Stratégie biotechnologie lancée en 1983, le Comité consultatif canadien de la biotechnologie (CCCB) fut créé pour informer le gouvernement sur les problèmes de biotechnologie, pour sensibiliser le public et pour engager les Canadiens dans des discussions sur la question biotechnologique. Le CCCB continue à fournir des conseils au Comité de coordination ministériel de la biotechnologie (CCMB), qui est composé de ministres fédéraux de l’industrie, de l’agriculture et de l’agroalimentaire, de la santé, de l’environnement, des pêches et océans, des ressources naturelles et du commerce international34. Une étude spéciale effectuée pour le CCCB en 2000 s’est soldée par une découverte significative : les développeurs de produits de différents sous-secteurs considèrent le régime réglementaire canadien moins efficace que les systèmes comparables d’autres pays35. Une dépense plus importante et le temps consacré à l’approbation de produits au Canada ont été considérés comme un obstacle aux affaires. Lors du discours du Trône de septembre 2002, le gouvernement du Canada a pris un engagement envers les Canadiens visant à « activer le processus réglementaire des approbations de médicaments afin de s’assurer que les Canadiens ont un accès plus rapide aux médicaments sécuritaires dont ils ont besoin, créant un meilleur climat de recherche dans le domaine pharmaceutique36 ». Dans son budget de 2003, le gouvernement a respecté cette promesse en engageant 190 M$ sur cinq ans afin « d’améliorer la rapidité des processus réglementaires En 2001, l’activité biotechnologique au Canada a produit plus de 3,6 milliards $ en revenus. de Santé Canada à l’égard des médicaments, de créer un meilleur climat pour la recherche dans le domaine pharmaceutique tout en conservant le principe que la sécurité est une préoccupation primordiale37 ». Afin d’atteindre cet objectif, le gouvernement du Canada devra bâtir sur des étapes déjà entreprises par les agences réglementaires pour activer le processus d’approbation et continuer à examiner de près et, lorsque nécessaire, réformer sa structure réglementaire et ses processus. Il devra examiner les compétences nécessaires en ressources humaines afin de réglementer de façon plus rentable et efficace l’industrie de la biotechnologie. Le gouvernement doit également considérer comment les processus réglementaires canadiens se comparent sur le plan international. Il devra examiner le problème de l’harmonisation internationale afin que le Canada puisse maintenir son niveau d’exportation et sa capacité à attirer des investisseurs. À l’heure actuelle, le Canada s’est engagé dans plusieurs initiatives internationales visant à examiner l’harmonisation des règlements à l’échelle internationale. Une de ces initiatives est la Conférence internationale sur l’harmonisation des exigences techniques portant sur l’homologation des produits pharmaceutiques à usage humain (CIH)38, où le Canada a un statut d’observateur. LE MARCHÉ CANADIEN DANS LE CONTEXTE INTERNATIONAL Le marché mondial de la technologie devrait croître de 20 milliards $ à 50 milliards $ entre 1995 et en 2005. Le gouvernement canadien a désigné la biotechnologie comme ayant un potentiel économique international important, puisque les gouvernements des nations industrialisées du monde sont stratégiquement axés sur l’industrie de la biotechnologie comme moyen d’augmenter la croissance et la concurrence internationale39. En 1999, les revenus d’exportation reliés à la biotechnologie ont augmenté de 407 M$, ce qui a eu pour résultat l’expansion du Canada sur les marchés internationaux40. En 2001, l’activité biotechnologique au Canada a généré 3,6 milliards $ en revenus, une augmentation de plus de 83 % par rapport à 1999 et une augmentation En 2003, le Canada était deuxième derrière les É.-U. en nombre d’entreprises biotechnologiques. En 2002, le Canada avait plus d’entreprises par habitant que tout autre pays. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 27 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie Une étude effectuée par KPMG en 2002 faisait ressortir qu’il est moins coûteux au Canada de faire des affaires qu’aux Etats-Unis, pour toutes les industries, particulèrement celles qui nécessitent une grande proportion de travailleurs qualifiés, tels que ceux oeuvrant en biotechnologie. de 343 $ par rapport à 199741. En 1997, les ventes canadiennes comptaient pour moins que 5 % du marché mondial de la biotechnologie, mais vu les efforts à long terme du gouvernement du Canada pour faire la promotion de l’innovation et de l’industrie de la biotechnologie, y compris la Stratégie nationale en matière de biotechnologie, les experts mondiaux de l’industrie ont projeté que cette quote-part doublerait jusqu’à atteindre 10 % d’ici 200542. En juin 2003, le Canada se trouvait au deuxième rang derrière les É.-U. en termes de nombre d’entreprises du domaine biotechnologique. En 2002, le Canada comptait plus de compagnies biotechnologiques par habitant que tout autre pays43. De même, le Canada est placé troisième derrière les É.-U. et le Royaume-Uni en termes de revenus et premier en R.-D. par employé44. Cette croissance a été réalisée en dépit du déclin noté pour l’ensemble des dépenses en capital de risque dans le domaine biotechnologique au Canada et aux États-Unis. Le taux de capital de risque du Canada par habitant a chuté à 9 $CAN comparativement à 16 $CAN aux États-Unis45. Il existe plusieurs incitatifs pour les entreprises pour mener des affaires au Canada, tels que la fiscalité, le faible prix de revient, les intérêts élevés sur les investissements, une collaboration entre l’industrie et les universités pour la recherche et la solidité du système bancaire46. Le Programme de recherche scientifique et du développement expérimental (RS & DE) est un exemple d’un programme incitatif de taxation du gouvernement fédéral créé pour encourager les entreprises canadiennes à entreprendre de la R.-D. au Canada, offrant un crédit d’impôt remboursable sur l’investissement pour les entreprises canadiennes privées avec moins de 200 000 $ en revenu imposable47. On estime que d’ici 2005, les entreprises canadiennes auront un avantage fiscal de quatre et demi pour cent par rapport aux entreprises américaines, rendant ainsi le système fiscal canadien concurrentiel et réduisant par le même fait les coûts perçus des affaires au Canada48. En outre, le taux maximal canadien des taxes sur le gain en capital au Canada est actuellement de 6,6 % inférieur à son équivalent américain et d’ici 2008, le Canada espère avoir éliminé son impôt sur le capital. Un autre incitatif est la réduction de la dette fiscale en déduisant les dépenses actuelles en biens d’équipement encourues pour la R.-D. au cours de l’année actuelle ou dans les années futures49. Une étude de 2002 effectuée par KPMG notait qu’il est moins coûteux au Canada de faire des affaires qu’aux États-Unis, pour toutes les industries, particulièrement celles qui nécessitent une grande proportion de travailleurs qualifiés, tels que l’industrie de la biotechnologie50. L’augmentation de l’investissement du Canada en R.-D. et la croissance continue des entreprises et des revenus sont des indicateurs d’une forte industrie, le résultat d’efforts concertés des gouvernements canadiens, de la communauté de la recherche et de l’industrie elle-même. Le Canada a acquis la reconnaissance internationale pour le développement de plusieurs produits importants reliés à la santé et à l’agriculture, les deux domaines qui dominent le marché biotechnologique mondial51. 5.2 ANALYSE DES FORCES, DES FAIBLESSES, DES POSSIBILITÉS ET DES MENACES Les gouvernements du Canada ont mis de plus en plus l’accent sur le potentiel de la biotechnologie. Ils ont travaillé avec d’autres industries pour créer un environnement stable qui encourage l’innovation et qui permet au Canada d’atteindre son potentiel économique dans cette industrie. Le Canada a établi des grappes biotechnologiques importantes dans plusieurs des grandes villes. Il possède plusieurs associations industrielles actives, mène des recherches continues pour demeurer à la hauteur des tendances en émergence et a connu une croissance importante du nombre d’entreprises de biotechnologies ainsi qu’une croissance des investissements et des revenus en R.-D. 28 Il existe, toutefois, plusieurs éléments dissuasifs à la croissance de la biotechnologie au Canada. Ces éléments incluent un manque de compétences en gestion et techniques, un accès limité au capital et un processus réglementaire de longue durée. En dépit de ces désavantages, les entreprises canadiennes sont animées par ce qu’elles considèrent comme des possibilités de la biotechnologie dans la livraison de soins de santé et ce qu’elles espèrent voir dans le domaine des technologies en émergence. Elles recherchent également de nouvelles façons de collaborer au plan national et international dans les domaines de la recherche et des affaires. Les prochaines années seront significatives La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie puisque certaines des plus petites entreprises disparaîtront ou quitteront l’industrie ou deviendront partenaires d’entreprises mieux établies afin de consolider leur encaisse et leur base de ressources de compétences. L’analyse SWOT qui suit cherche à fournir un échantillon des forces que l’industrie doit mobiliser, les faiblesses qu’elle doit surmonter, ainsi que certaines opportunités à poursuivre et les menaces auxquelles elle doit parer. Ces facteurs sont mis en lumière afin de fournir une analyse sélective de l’industrie de la biotechnologie canadienne actuelle et une indication de la direction qu’elle pourrait prendre au cours des prochaines années. Cette analyse apporte un historique à l’étude afin de comprendre l’état actuel de l’industrie et comment les tendances en émergence pourraient avoir un impact sur les exigences futures en RH. FORCES F F P M INCUBATEURS D’ENTREPRISES – ENCOURAGER LES RECHERCHES DE POINTE La US National Business Incubation Association définit les incubateurs d’entreprises comme suit : … un processus dynamique de développement d’entreprises d’affaires. Les incubateurs d’entreprises nourrissent les jeunes entreprises en les aidant à survivre et à croître durant leur période de démarrage, lorsqu’elles sont les plus vulnérables. Les incubateurs d’entreprises apportent une aide de gestion pratique, un accès au financement et une exposition orchestrée aux services de première nécessité ou aux services de support technique. Elles offrent également aux entreprises entrepreneuriales des services de bureau partagés, l’accès à l’équipement, des baux flexibles et des espaces dont on ne peut se passer – tout sous un même toit52. Les incubateurs d’entreprises jouent un rôle important dans le démarrage biotechnologique53 et plusieurs villes canadiennes ont adopté ce type d’aménagement54. Les incubateurs d’entreprises sont utiles puisqu’ils font la promotion de grappes industrielles, un facteur de succès important pour la plupart des entreprises. En fait, le groupe de travail sur la biotechnologie en Ontario déclarait que « les incubateurs d’entreprises ont une meilleure chance de succès : 80 % des entreprises anciennes participantes à de tels centres de commercialisation réussissaient comparativement à 20 % des entreprises qui n’étaient pas développées par le biais de ces centres55 ». De plus, en 2000, un commissaire de Toronto au développement économique produisait un rapport qui déclare que « il est clair que la présence d’installations d’incubateurs d’entreprises en agglomérations biotechnologiques prospères, tel que Boston, Vancouver et Montréal, a servi de puissant stimulant à l’économie locale en accompagnant des entreprises du démarrage jusqu’au succès commercial56 ». Les incubateurs d’entreprises spécialisées offrent souvent aux entreprises l’accès à un équipement coûteux qu’elles ne pourraient autrement se procurer. Par exemple, l’incubateur de l’Institut biotechnologique des plantes du Conseil national de recherches Canada à Saskatoon donne accès à de l’équipement bioinformatique spécialisé, la résonance magnétique nucléaire, les technologies robotiques, la spectrométrie de masse, la synthèse et le séquencement de l’ADN. Les incubateurs d’entreprises font plus que simplement louer des bureaux spécialisés et des espaces de laboratoire pour le démarrage des entreprises de biotechnologies; elles aident les entreprises en démarrage à obtenir du capital d’appoint et font des contacts avec les chercheurs universitaires, les avocats de brevet et les entreprises qui se spécialisent dans les essais cliniques et le marketing de produits de biotechnologie57. En dépit du nombre croissant d’incubateurs d’entreprises au Canada, certains analystes considèrent que peu a été fait jusqu’à maintenant. Dans un rapport du KPMG pour l’industrie, un analyste déclarait, « un des problèmes des incubateurs d’entreprises, c’est qu’ils ne sont pas aussi développés au Québec et, jusqu’à un certain point, au Canada, que dans les autres pays où le succès du développement de la biotechnologie a été étroitement associé à la création de grappes et à la construction d’espaces d’incubateurs d’entreprises favorables au réseautage et au développement commercial58 ». Toutefois, le KPMG ne fournit pas beaucoup de preuves empiriques pour démontrer le bien-fondé de ses allégations. Il est loin d’être clair si les autres pays ont relativement plus d’incubateurs d’entreprises que le Canada, compte tenu de la taille respective de leur industrie. En fait, dès 1998 déjà, le Comité consultatif national de la biotechnologie alléguait que « les incubateurs d’entreprises qui comprennent des spécialistes de transfert de la technologie et des experts de capital de risque ont prouvé leur succès au Québec. Les autres formules d’incubateurs d’entreprises ont donné de bons résultats en Ontario59 ». À Toronto, le projet du Medical and Related Sciences Discovery District (MaRS) est actuellement en cours. MaRS créera un « centre de convergence de la commercialisation » pour la technologie et les domaines connexes des sciences de la vie en tablant sur les forces de la communauté de recherche déjà située au centre-ville de Toronto. Toronto est actuellement en mode de croissance, avec la phase un du développement devenant disponible pour une occupation en 200460. Il est clair que bien que plus d’incubateurs d’entreprises doivent être développés, les niveaux actuels des incubateurs en biotechnologie sont l’une des forces du Canada. APPUI DU GOUVERNEMENT Les gouvernements fédéral, provincial et municipal appuient activement la biotechnologie canadienne. Le La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 29 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie gouvernement du Canada a fait la promotion du développement de l’industrie de la biotechnologie depuis 1983 à l’intérieur d’un cadre de travail de la Stratégie de biotechnologie nationale, qui a été mise à jour en 1998 et est devenue la Stratégie de biotechnologie canadienne. Récemment, 375 M$ ont été investis dans Génome Canada et 60 M$ additionnels ont été engagés dans le budget de 2004. De même, plusieurs gouvernements provinciaux appuient activement le développement de la biotechnologie. Le gouvernement du Québec a adopté une politique de la biotechnologie dès 1982 (À l’heure des biotechnologies) et a confirmé en 2003 qu’il pourrait fournir à Génome Québec une subvention de 30 791 000 $ pour financer ses initiatives de recherches universitaires sur le génome61. Un autre exemple de l’appui provincial est fourni par le gouvernement de l’Ontario. En 1999, le gouvernement annonçait qu’il pourrait relancer la compétitivité de l’Ontario en matière de biotechnologie en créant un Fonds pour les centres de commercialisation de la biotechnologie de 20 M$, faisant partie du SuperBuild Growth Fund ontarien. Plus récemment, en mars 2003, le gouvernement de l’Ontario annonçait le Biotechnology Cluster Innovation Program, dont l’objectif est de positionner la province parmi les trois plus grands centres de biotechnologie d’Amérique du Nord62. L’objectif de ce programme, d’une valeur de 30 M$, est d’appuyer des projets d’infrastructure de la commercialisation, tels que des parcs scientifiques et autres initiatives qui font la promotion de l’entreprenariat et de l’innovation. Le budget du gouvernement de l’Ontario de 2004 fait spécifiquement référence à la biotechnologie et promet plus d’appui à l’innovation et à la R.-D. scientifique, en s’engageant à un plan d’investissement totalisant 328 M$63. PARTENARIAT TRIPARTI Selon des études, pour assurer le bon développement de l’industrie de la biotechnologie, il faut bâtir un partenariat triparti entre les universités, le gouvernement et l’industrie64. Au Canada, les partenariats tripartis sont communs et établis depuis longtemps. Il existe une tradition très présente qui consiste à rassembler les partenaires de ces trois secteurs autour de la même table afin de créer un effort concerté pour élaborer des politiques acceptées d’un commun accord et pour entreprendre des projets conjoints. Par exemple : L’Institut biotechnologique des plantes du Conseil national de recherches Canada (IBP-CNRC) à Saskatoon, une ville qui s’est bâti une réputation d’être l’un des centres de pointe mondiaux en biotechnologie agricole. Le IBP-CNRC, situé sur le campus de l’Université de Saskatchewan, accueille au Canada l’unique centre canadien de rayonnement synchrotron et est situé près de Innovation Place, un parc de R.-D. logeant un grand nombre d’entreprises privées. Une puissante synergie de coopération entre les 30 universités, l’industrie privée et les organisations gouvernementales de recherche contribue à la consolidation de cette grappe65. On pourrait alléguer que les grappes les plus fortes en biotechnologie au Canada se développent à partir de la formation d’un « réseau d’effets externes »; le fait que plusieurs entreprises sont liées à un réseau local d’institution comprenant des producteurs, des entreprises, des instituts de recherche et des fournisseurs de services contribue à la croissance de l’industrie. En fait, Dalpé évoque que la concurrence des entreprises de biotechnologie repose sur la participation aux réseaux. Il allègue ce qui suit : Premièrement, les petites entreprises de biotechnologie développent des réseaux de recherche, centrés principalement sur le développement de produits dans un effort conjoint avec les organisations publiques de recherche et autres entreprises [...] Deuxièmement, le réseau des entreprises de biotechnologies est également une partie d’un réseau industriel plus important, lequel comprend du capital de risque, des entreprises juridiques, ainsi que des entreprises importantes dans le domaine pharmaceutique et chimique66. La plupart des grappes canadiennes oeuvrant en biotechnologie sont situées près des universités canadiennes importantes, puisque les compagnies biotechnologiques sont souvent fondées par les chercheurs universitaires67. De même, le CNRC comprend cinq centres indépendants de recherche d’excellence dédiés à la recherche en biotechnologie. Le président de Human Proteome Organization (HUPO) réaffirmait la place qu’occupe le Canada sur la carte internationale pour la recherche innovatrice et la technologie en biotechnologie en 2003 en annonçant l’établissement du siège social international de HUPO à Montréal à l’Université McGill et du Centre innovation Génome Québec68. Les priorités de HUPO comprennent l’établissement de normes mondiales en entreposage de données protéomiques et en analyse et coordination d’efforts de recherche de classe mondiale69. LE COÛT DES AFFAIRES Le Canada se situe dans un environnement d’affaires concurrentiel. Tel que noté antérieurement, le régime de taxation est générateur de dépenses en R.-D. En fait, le régime de taxation canadien a créé d’immenses possibilités pour les entreprises. D’ici 2005, les entreprises canadiennes auront un avantage fiscal de presque quatre et demi pour cent par rapport aux firmes américaines. En particulier, les taxes sur les gains en capital ont été réduites considérablement, avec le plus haut taux canadien de 6,6 points de pourcentage inférieur à l’équivalent américain. L’impôt sur La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie le capital au Canada sera réduit par étapes sur une période de cinq ans. D’ici 2008, il sera éliminé. Finalement, la R.-D. profite d’un traitement plus généreux en matière de taxe au Canada que dans les autres pays du G7; les dépenses encourues en biens d’équipement pour la R.-D. peuvent être déduites pour réduire la dette fiscale au cours de l’exercice courant ou être reportées aux exercices subséquents70. Le Canada a été également reconnu comme une destination de choix pour les entreprises qui cherchent à établir de nouvelles opérations. En 2002, le Canada est apparu comme le seul pays le plus compétitif en termes de coût de base pour faire des affaires, par comparaison aux autres pays du G7 (ainsi que l’Australie et la Hollande). Cette étude concluait que le Canada profitait d’un avantage substantiel et constant en termes de coûts par rapport aux États-Unis dans toutes les industries, mais particulièrement dans celles qui nécessitent une forte proportion de travailleurs hautement qualifiés71. FAIBLESSES F F P M LA COMMERCIALISATION DE LA RECHERCHE EN SOINS DE SANTÉ Bien que le Canada ait été généreusement doté de programmes précis pour soutenir la recherche et l’innovation (p. ex., la Fondation canadienne pour l’innovation et Génome Canada), le niveau de financement pour la recherche en soins de santé est minime comparativement à celle des États-Unis. En 2002, l’Institut de recherche en santé du Canada (IRSC) avait un budget de subventions dix fois plus restreint que celui disponible pour le National Institutes of Health (NIH) américain. Le tableau qui suit présente l’ensemble du budget du IRSC (et de son prédécesseur, le Conseil de recherches médicales) comparativement aux budgets de subventions du NIH. Il n’inclut pas le budget d’exploitation du NIH ni les fonds répartis vers les institutions qui lui appartiennent. Compte tenu que les soins de santé constituent le plus important segment du marché de la biotechnologie, et que la biotechnologie est un domaine de recherche intensive, le Canada démontre une faiblesse importante en termes de l’ensemble de la capacité de recherche. DROIT DES BREVETS ET SYSTÈME RÉGLEMENTAIRE Contrairement à plusieurs autres pays, y compris les États-Unis et les états membres de l’Union européenne, le Canada n’octroie pas de brevets sur les animaux et les plantes. De même, il existe une perception selon laquelle l’Office de la propriété intellectuelle du Canada (OPIC) octroie des droits de brevets basés sur des demandes plus vastes que celles de sa contrepartie européenne et américaine, ce qui bloque indûment la concurrence dans le marché biotechnologique canadien72. Les brevets sont actuellement l’un des plus importants actifs des entreprises de biotechnologies et la loi actuelle est considérée par plusieurs de l’industrie comme créant des obstacles au développement technologique. De même, une perception persiste selon laquelle le système réglementaire continue à être considérablement plus lent que dans les pays concurrentiels pour l’approbation de nouveaux produits et qu’il est plus coûteux et plus long de mettre les produits sur le marché. En outre, à cause du manque d’harmonisation dans la réglementation, les compagnies doivent multiplier leurs efforts pour que les produits soient approuvés73. SUBVENTIONS ATTRIBUÉES À LA RECHERCHE SUR LES SOINS DE SANTÉ PARITÉ DES POUVOIRS D’ACHAT (MILLION $ CAN) Année IRSC NIH 1989 203 7 411 1990 242 7 774 1991 248 8 418 1992 257 9 076 1993 259 9 166 1994 265 9 568 1995 252 9 379 1996 242 9 946 1997 238 10 630 POSSÉDANT UN ENSEMBLE DE 1998 272 15 599 COMPÉTENCES CLÉS 1999 290 18 577 2000 360 21 582 2001 487 24 287 2002 562 28 185 MANQUE DE GESTIONNAIRES Entre 1998 et 2001, on avait estimé que l’emploi total dans l’industrie biotechnologique canadienne croîtrait de 9 823 à approximativement 15 800. Source : estimé par Science-Metrix à partir de différentes sources.. De ces 15 800 emplois, on escomptait que 1 899 postes demeureraient non comblés à cause d’un manque de travailleurs qualifiés74. Toutefois, selon Statistique Canada, en 2001, on dénombrait seulement 11 897 employés travaillant à des activités reliées à la biotechnologie, ce qui indique que la croissance n’est pas aussi importante que ce qui avait été projeté. En dépit du manque de données corroborées au sujet de l’étendue des postes non comblés, on note une carence de personnel formé en sciences administratives qui comprend la science en général et la biotechnologie en particulier. De même, on constate une pénurie de scientifiques qui comprennent la gestion75. Acquérir et fidéliser des cadres supérieurs, spécialement dans des domaines scientifiques (p. ex. R.-D., essais cliniques et affaires médicales) et dans le développement des affaires est généralement perçu comme une clé du succès. L’industrie a identifié une lacune dans ce domaine76. En fait, l’industrie a indiqué une demande croissante de personnel ayant une expertise multidisciplinaire et des compétences spécialisées reliées aux technologies en émergence et aux affaires réglementaires. POSSIBILITÉS F F P M Avec l’émergence d’une économie axée sur la biotechnologie, ou la « bio-économie », comme on la nomme parfois, il y aura des possibilités de croissance La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 31 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie économique pour le Canada dans des domaines tels que le carburant renouvelable, la médecine façonnée selon la composition génétique d’un individu, des récoltes qui peuvent croître dans un terrain pauvre et des climats plus arides, même de nouvelles applications industrielles77. COLLABORATION ET PARTENARIATS Une des plus importantes opportunités s’ouvrant à l’industrie de la biotechnologie canadienne est la possibilité offerte par la collaboration et les partenariats avec des organisations de l’étranger. Les scientifiques canadiens des universités peuvent obtenir l’accès à des laboratoires bien équipés lorsqu’ils entreprennent des recherches en collaboration avec des chercheurs américains. Un exemple de collaboration internationale est fourni par les laboratoires des États-Unis, de la France, de la Grande-Bretagne, de l’Australie, de la NouvelleZélande et de l’Alberta, qui collaborent pour soumettre une proposition au NIH aux États-Unis afin de produire une séquence complète de génomes bovins78. Un éventail de possibilités s’offre aux entreprises canadiennes pour établir des accords de partenariat avec des entreprises américaines afin d’obtenir de l’aide dans la commercialisation de leurs produits ou d’acquérir rapidement les connaissances au sujet du système réglementaire américain. Par exemple, des entreprises telles que INEX Pharmaceuticals, NeuroChem et MethylGene effectuent des essais cliniques de dernière étape et établissent des partenariats valables avec les plus importantes entreprises de biotechnologies ou pharmaceutiques79. Les chefs de direction canadiens veulent également établir des partenariats avec les entreprises étrangères, telles que les grandes entreprises pharmaceutiques, pour aider à diriger le processus réglementaire et sécuriser l’accès à des fonds additionnels en cas de fléchissements scientifiques80. On devrait, en même temps, noter que plusieurs entreprises de biotechnologies canadiennes finissent par être achetées par les intérêts étrangers, ce qui a pour résultat que le Canada se retrouve avec des installations secondaires de recherche et de production. CONVERGENCE La convergence de la technologie est peut-être une des plus grandes possibilités pour développer les créneaux d’un nouveau marché dans le futur. En particulier, la bio-informatique (l’utilisation d’un logiciel ou algorithmes d’ordinateur pour analyser les données générées par les études de génomie, de protéomique, de métabolomique, etc.) n’utilise pas uniquement de nouveaux groupes de connaissances en phase de découverte, mais peut également révolutionner les essais, les mesures et les diagnostiques en médecine et dans le secteur environnemental. La combinaison de la technologie de l’information, les télécommunications et les données biologiques peuvent changer la façon dont la médecine est pratiquée. Les nouvelles techniques 32 de télédétection et de télé-diagnostiques peuvent ouvrir de nouvelles avenues aux télécommunications canadiennes et aux industries des sciences de la vie, si les compétences et les connaissances peuvent être combinées pour offrir des solutions utiles. Un exemple identifiant la convergence des TI et des biosciences se situe en Alberta où les possibilités de développement industriel dans ces domaines sont croissantes. « L’Alberta possède des forces en informatique [et] santé sans fil et en les combinant, elle a créé des possibilités dans le domaine de la télé-santé. De même, l’amélioration de la connaissance du génome dans la province et nos capacités bien connues en agriculture sont combinées pour produire des résultats dans les applications de l’agriculture moléculaire. Chacune de ces disciplines a sa propre force unique, mais lorsqu’elles sont réunies et consolidées en des aspects se chevauchant, un ensemble plus fort que ses parties est créé. L’Alberta fait de telles intersections une priorité stratégique, créant de nouvelles possibilités qui permettent à la province de devenir un compétiteur mondial dans les industries médicales et de la biotechnologie81. » FORESTERIE L’extinction rapide des ressources naturelles à laquelle font face certains pays fera progresser la demande de certains produits du bois qui proviennent des forêts renouvelables82. Le Canada possède une importante masse territoriale et d’importants espaces forestiers, ainsi des économies basées sur la foresterie et l’agriculture. La compétitivité à long terme de l’industrie canadienne progressera grâce au développement d’espèces plus rustique. « La [Biotechnologie] a plus récemment été raffinée pour les arbres – spécialement les espèces telles que la pruche, le pin et le peuplier – pour développer des qualités physiques améliorées ainsi que des systèmes de défenses des plantes, en particulier une résistance aux maladies du champignon, comme la pourriture grise, la rouille vésiculeuse et la rouille des feuilles. Sans les avantages de la modification génétique, des décennies pourraient être nécessaires, en utilisant les méthodes traditionnelles de travaux d’hybridation, pour développer et faire des copies d’arbres possédant les mêmes qualités83. » En outre, pour améliorer les conditions des forêts canadiennes, le Service canadien des forêts axe ses efforts de R.-D. en biotechnologie dans quatre domaines principaux : l’identification des arbres génétiquement supérieurs et la diversité génétique, la propagation des arbres par le biais de la culture tissulaire, la protection des forêts par les méthodes biologiques de contrôle des parasites et l’évaluation de l’impact environnemental sur les produits connexes à la biotechnologie84. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie ACCORD DE KYOTO ET DEMANDES DE LA PART DES CITOYENS HARMONISATION POUR UN ENVIRONNEMENT PLUS PROPRE INTERNATIONALE Les citoyens sont de plus en plus conscients de la santé et le fait de vivre dans un environnement sécuritaire et propre est de plus en plus important pour eux85. En fait, tel que le démontre le tableau présenté plus bas, les Canadiens pensent que l’environnement est plus important pour leur santé que la qualité du système de santé! Cette croyance ouvre la voie à de nouvelles techniques de biorestauration et des techniques de production plus efficaces et propres. En particulier, différents biocapteurs ont le potentiel de permettre une surveillance en temps réel de la qualité de l’eau et des aliments, ce qui ne sera pas uniquement essentiel pour l’augmentation de la qualité de l’environnement, mais contribuera également à améliorer la santé. De plus, la nécessité de réduire les gaz à effet de serre pourrait être un plus grand catalyseur pour le développement de biocarburants et de l’éthanol produits à partir de la biomasse. SOINS DE SANTÉ La biotechnologie, particulièrement dans les domaines de la génomique et de la protéomique, a le potentiel de changer pour toujours la façon qu’a le Canada de dispenser les soins de santé. La progression dans le domaine génomique facilitera une approche prédictive, préventive et personnalisée pour diagnostiquer et traiter les Canadiens, en diminuant les coûts et en améliorant la qualité de vie. Par exemple, Génome Canada prévoit que les outils que le domaine génomique fournit, tels que les puces génétiques permettront un diagnostique hâtif, augmentant ainsi la chance de survie86. De même, ceux qui ont une prédisposition à certaines maladies pourraient prendre des mesures préventives précoces. La pharmacogénomique, le rassemblement des connaissances des différences génétiques individuelles et de l’activité des médicaments, a le potentiel d’augmenter la sécurité des médicaments et leur efficacité en évitant l’utilisation de médicaments coûteux qui n’ont aucun effet sur un individu particulier87. Déjà, il y a eu des applications de biotechnologie en soins de santé, telles que la production d’insuline humaine, les facteurs de coagulation sanguine et les vaccins. Ces produits sont bénéfiques pour les gens grâce à l’accès équitable et amélioré aux médicaments et aux traitements de haute qualité pour des maladies telles que le diabète, la maladie d’Alzheimer et le SIDA. Avec la demande croissante de meilleurs médicaments et de soins de santé, la progression dans le domaine de la biotechnologie aidera le Canada à améliorer la fourniture des services de soin de santé au pays ainsi qu’à pénétrer davantage le marché de la biotechnologie mondiale. Déjà, le Canada est un leader mondial de la recherche génétique et de la découverte du gêne humain. CLASSEMENT DES FACTEURS CONSIDÉRÉS PAR LES CANADIENS COMME AYANT UNE Il y a eu des points de vue INFLUENCE SUR LEUR SANTÉ conflictuels concernant l’imProblème Pointage pact de l’harmonisation (Max. de 7 points) internationale sur l’industrie de la biotechnologie ENVIRONNEMENT 6,02 canadienne. Certains sont SYSTÈME DE SOINS DE SANTÉ 5,73 d’avis que les efforts pour augmenter l’intégration STYLE DE VIE INDIVIDUEL 5,68 avec les autres systèmes, NIVEAU DE REVENU 5,11 tels que ceux des É.-U. et de l’UE, encourageraient Source : extrait d’un exposé présenté récemment par Frank Graves, le Canada à accepter une directeur de Ekos Research, devant des fonctionnaires fédéraux. approche de réglementaConsultez http://www.cric.ca/en_html/opinion/opv2n24.html#facts tion selon « le plus faible dénominateur commun », en dépit du fait que le Canada a déclaré, dans le dossier, qu’il ne permettait pas que ceci se produise88. Toutefois, à cause en partie du manque d’harmonisation et de réglementations strictes, tel que l’étiquetage alimentaire obligatoire au Japon et aux États-Unis, les exportations agricoles du Canada ont diminué. Les offices de commercialisation canadiens se sont prononcés contre l’approbation de plus de récoltes génétiquement modifiées jusqu’à ce qu’un marché stable soit établi. Comme producteur majeur de récoltes génétiquement modifiées, on peut alléguer qu’il sera dans le meilleur intérêt du Canada de se soumettre à la réglementation internationale afin de faire la promotion de sa part de marché mondialement89. Les efforts sont déjà déployés mondialement afin d’harmoniser la réglementation, par le HCI déjà mentionné, ce qui unit les pouvoirs réglementaires de l’Europe, du Japon et des É.-U. avec les experts de l’industrie pour discuter des façons de faire des recommandations sur la façon d’atteindre une plus grande harmonisation dans les aspects techniques et scientifiques de l’enregistrement des produits. Tel que déjà mentionné, le Canada possède un statut d’observateur dans ce forum. BIOPRODUITS INDUSTRIELS Les bioproduits industriels, tels que les spécialités chimiques, les polymères et autres produits industriels faits à partir de ressources agricoles renouvelables, possèdent le potentiel pour protéger l’environnement, améliorer la qualité de vie et augmenter l’avantage concurrentiel des industries manufacturières canadiennes. Par exemple, en 1986, un composé cancérogène a été découvert dans les cartons de lait fabriqués avec une pâte blanchie au chlore. Une entreprise d’Ottawa, Iogen Corporation, en partenariat avec le CNRC a traité ce problème et a conçu un produit modifié d’enzymes qui a depuis amélioré la fabrication de la pâte et a ainsi permis aux papetières de prendre un virage important vers l’élimination du blanchiment au chlore90. Cette initiative a eu des bienfaits économiques et La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 33 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie écologiques importants et laisse présager que les usines canadiennes pourraient éventuellement prendre de l’expansion dans de nouveaux marchés91. universités et citoyens) sera primordiale pour la capacité du Canada à saisir les bénéfices que la biotechnologie offre à la société de façon sécuritaire et équitable95 ». Le développement de produits biologiques industriels signifiera de nouvelles utilisations et des marchés pour la récolte agricole. Les produits biologiques représentent un domaine majeur d’investissement à l’échelle internationale. Les É.-U. investissent 400 M$US annuellement. Le Japon a élaboré une stratégie bio-industrielle « verte » et l’Allemagne a récemment mis en place un programme de R.-D. sur les produits biologiques industriels et les procédés biologiques. Au Canada, les entreprises majeures commercialisent des produits biologiques comme occasions d’affaires. Un rôle que peut jouer chaque citoyen est celui de consommateur et c’est dans ce contexte que l’information au sujet des produits de l’industrie de la biotechnologie joue un rôle important. Par exemple, les groupes de consommateurs et les défenseurs environnementaux ont réclamé des étiquettes plus explicites pour les aliments contenant des organismes génétiquement modifiés (OGM) au cours des dix dernières années. Par exemple, Broe Industries a investi 144 M$ dans des usines d’éthanol en Saskatchewan et Dow AgroSciences a investi 17 M$ dans SemBio Genetics92. MENACES F F P M INDICES DE DÉVELOPPEMENT HUMAIN ET PERFORMANCE RELATIVEMENT PAUVRES EN SCIENCE ET TECHNOLOGIE Le Canada possède une force de travail très éduquée et compétente. Toutefois, bien que le Canada ait été au premier rang de l’indice du développement humain des Nations Unies pendant les quinze dernières années, sa position a récemment chuté : de la première place en 1998, à la deuxième en 1999 et à la troisième en 2000. Aujourd’hui, le Canada a reculé de six places (avec la Belgique et les É.-U.)93. Par ailleurs, les statistiques de l’ONU révèlent que le Canada subit certaines lacunes en termes de ses ressources humaines en science et technologie, les investissements et la créativité. Le Canada s’est classé au 13e rang en termes de scientifiques et d’ingénieurs par habitant (1996-2000); il se situe au 16e rang en termes de dépenses de R.-D. comme pourcentage de PNB (1996-2000); et se situe au 22e rang en termes de brevets octroyés aux résidents par habitant (1999)94. Tous ces indicateurs démontrent qu’à court terme, la place du Canada dans le monde de la R.-D. en biotechnologie est potentiellement compromise car les entreprises multinationales peuvent ne plus se sentir intéressées à établir des filiales au Canada. 34 Le gouvernement du Canada a résisté à cette demande en focalisant sur les problèmes économiques et en créant des normes volontaires d’étiquetage pour ces produits, tel que le code émis par l’Office des normes générales du Canas, le 14 avril 200496. Le document sur les normes volontaires d’étiquetage fournit un guide pour l’étiquetage et la publicité des aliments afin de distinguer s’il s’agit ou non de produits de génie génétique ou s’ils contiennent de tels produits. Le Council for Biotechnology Information a transmis un contre argument pour l’étiquetage, déclarant que des étiquettes précises pourraient dérouter les consommateurs97. En dépit de ces affirmations, les sondages d’opinion démontrent constamment que plus de 90 % des Canadiens veulent que les aliments qui contiennent des OGM soient étiquetés98. Le NPD insistait sur ce qui suit : Un nombre croissant de pays, y compris les É.-U., le Japon, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et la Corée du sud, sont à élaborer ou à mettre en application une législation exigeant un étiquetage obligatoire. Un système d’étiquetage volontaire ne peut offrir de garantie sur l’intégrité génétique des exportations à nos partenaires commerciaux. PRÉOCCUPATIONS DES CITOYENS AU SUJET DE LA BIOTECHNOLOGIE Nos agriculteurs et industries agricoles ont déjà absorbé les coûts des pertes des marchés d’exportation. Par exemple, nous ne pouvons plus exporter le colza (canola) vers l’Europe. De même, la Commission canadienne du blé a demandé à plusieurs reprises aux agences de réglementation canadiennes de ne pas approuver le blé génétiquement modifié de peur de perdre les marchés d’exportation99. Il a déjà été mentionné que l’une des forces de l’industrie de la biotechnologie canadienne est le niveau de développement triparti (l’interaction entre le gouvernement, l’industrie et les universités). Certains universitaires ont suggéré, toutefois, que les citoyens jouent un rôle si important dans le développement harmonieux de l’industrie de la biotechnologie qu’ils devraient être inclus, formant, essentiellement, ce que l’on pourrait considérer comme un quatrième partenaire. Ils allèguent que la « force d’interconnexion entre tous les intervenants (gouvernement, industrie, Le point de vue des citoyens sur les OGM en euxmêmes pourrait avoir un impact sur l’industrie. Les sondages révèlent que plus de la moitié de la population n’achèterait pas d’aliments contenant des OGM même s’ils étaient étiquetés adéquatement et qu’environ la moitié des Canadiens préférait que les aliments contenant des OGM soient bannis. Si les aliments contenant des OGM étaient bannis au Canada, les entreprises de biotechnologies qui développent ces aliments pourraient être touchées de manière défavorable. Tel que noté par Boucher et coll. : La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie Nous avons uniquement à penser à la crise qui a surgi au Royaume-Uni au sujet des récoltes génétiquement modifiées pour réaliser les pièges possibles d’une approche cavalière envers un rôle de gérance du gouvernement dans le secteur de la biotechnologie. Au début de cette année, deux chaînes importantes de supermarchés en Grande-Bretagne ont déclaré qu’elles ne pourraient pas vendre plus longtemps de la viande ou du lait provenant d’un animal nourri avec du maïs ou du soya génétiquement modifié. Plus tard, en juin, une série de campagnes menées par des citoyens a provoqué la destruction de six champs de colza génétiquement modifiés. Vraisemblablement, cette action occasionnera un délai d’un an pour l’approbation de la commercialisation d’une récolte génétiquement modifiée. La photo de sept contestataires dressés comme la Faucheuse est devenue le symbole d’une voix populaire anti-OGM au Royaume-Uni. Un contestataire d’Écosse a résumé ces événements comme une « conséquence inévitable de l’ignorance de la démocratie locale par le gouvernement100 ». Si le débat se poursuit entre les partisans des OGM, tels que le gouvernement et l’industrie, et les opposants, tels que les citoyens et les groupes de protection de l’environnement, ceci pourrait devenir éventuellement préjudiciable au développement de l’industrie de la biotechnologie. Pour le Canada, il y a des leçons à tirer. Notre point de vue est que l’état actuel de la conscientisation du public à l’égard du rôle de gérance du gouvernement et des problèmes scientifiques de base peuvent représenter une crise latente. Comme le soutient Leiss, une bonne gestion de risque se trouve à mi-chemin entre l’évaluation scientifique et la perception qu’a le public du risque. Et, des perceptions, dénaturées ou non, peuvent perdre la mise. Les gens ne sont pas des machines qui raisonnent, ils sont des machines qui ont peur et, lorsqu’il y a une cicatrice, les politiciens et les scientifiques feraient mieux de trembler101. L’utilisation de la biotechnologie et de la vie privée est un autre secteur de tension possible chez les citoyens. Dans la foulée du 11 septembre, les gouvernements sont devenus de plus en plus concernés par la sécurité nationale. Les empreintes digitales biologiques pourraient aider les gouvernements à surveiller les gens plus étroitement, mais pourraient provoquer des préoccupations au sujet de l’intrusion de la technologie dans la vie des citoyens. L’utilisation de la bio-informatique pourrait déclencher des préoccupations semblables. Par exemple : Différentes menaces à la vie privée individuelle incluant des capteurs puissants, des « empreintes digitales » de l’ADN, des profils génétiques qui indiquent des prédispositions à la maladie, des bases de données d’informations personnelles accessibles sur Internet et autres menaces d’information technologique. Vraisemblablement, les problèmes reliés à la vie privée occasionneront des débats législatifs au sujet des protections légales et des réglementations, des débats sociaux et éthiques continus concernant les utilisations de la technologie, la génération d’exigences relatives à la vie privée et les marchés et les technologies protégeant la vie privée (p. ex., mesures de sécurité et composants d’un capteur et architecture de traitement de l’information et composants). Le caractère d’actualité, l’omniprésence et la rationalité des préoccupations reliées à la vie privée peuvent dicter si des problèmes reliés à la vie privée seront traités de façon proactive ou réactive. Récemment, toutefois, la vie privée et la sécurité ont été reléguées au second plan au profit de la fonctionnalité et de la performance. Il est peu probable que les préoccupations relatives à la vie privée arrêteront ces tendances technologiques, ce qui se traduira par une réduction de la vie privée autour du globe proportionnelle à la quantité de technologie de la région. Toutefois, l’examen minutieux des problèmes reliés à la vie privée peut changer le comportement du public quant à la façon d’utiliser la technologie et peut influencer le développement technologique en faisant ressortir la vie privée en tant qu’exigence sociale102. BIODIVERSITÉ Il est possible que l’introduction incontrôlée d’espèces créées par la biotechnologie puisse avoir un impact sur la biodiversité. On sait que 49 % de 1 880 espèces en péril aux É.-U. sont menacées à cause des espèces introduites seules ou à cause de l’impact des espèces introduites combinées à d’autres forces103. En fait, les espèces introduites sont une plus grande menace pour la biodiversité autochtone que la pollution, les récoltes et les maladies combinées104. De plus, par le biais de dommages à l’agriculture, la foresterie, les pêcheries et autres entreprises humaines, les espèces introduites imposent des coûts économiques énormes, estimés à 137 milliards $US chaque année uniquement pour l’économie américaine105. Bien que l’introduction de nouvelles espèces se produise plus généralement par des canaux, tels que les cours d’eau, de l’eau de ballast ou le transport international, il est possible que de telles techniques modernes de clonage puissent exacerber cette tendance et les risques qui y sont associés. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 35 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie ABONDANCE DE GRAPPES INDUSTRIELLES Porter définit « grappe industrielle » comme « groupe géographiquement rapproché d’entreprises interconnectées et d’institutions associées dans un secteur économique donné106 ». Les grappes d’industries biotechnologiques canadiennes tendent à émerger comme des entités auto-organisées, orientant les ressources existantes, telles que les universités et les instituts de recherche. Récemment, il y a eu des indications que des initiatives seraient prises pour élargir le nombre de grappes au Canada. En Ontario, par exemple, des efforts sont déployés pour développer les grappes dans les villes suivantes : Guelph, Hamilton, Kingston, London, Mississauga, Ottawa et Toronto107. Si un plus grand nombre de grappes est créé par les politiques de développement local, plutôt que par l’énergie entrepreneuriale, il y a un risque que la diffusion des activités biotechnologiques portera même atteinte à la force existante des trois centres importants de biotechnologie : Toronto, Montréal et Vancouver. L’analyse précédente démontre la complexité de l’industrie de la biotechnologie. C’est dans ce contexte que les experts de l’industrie ont été consultés pour déterminer l’impact de cet environnement changeant rapidement sur la capacité des ressources humaines de l’industrie. Ce qui suit est une analyse des données et des informations rassemblées par l’entremise de consultations de l’ensemble de l’industrie avec les associations biotechniques, les gouvernements, les organisations de santé et de recherche, et le secteur privé de l’industrie, y compris le ciblage direct des nouveaux domaines biotechniques, tels que les technologies en émergence et les procédés biotechnologiques. 36 La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie 6.0 Profil de l’industrie : aperçu 6.1 DÉFINIR LES SOUS-SECTEURS Tel que mentionné précédemment, l’échantillon du sondage a été défini selon la définition de la biotechnologie de l’OCDE108 enrichie par les huit sous-secteurs basés sur l’application de la division de Statistique Canada des technologies de base de l’OCDE. Les organisations qui faisaient partie de l’échantillonnage étaient considérées comme faisant partie de l’industrie de la biotechnologie, si elles appliquaient n’importe laquelle des principales technologies de pointe définies par l’OCDE dans l’un des huit sous-secteurs de Statistique Canada. Les répondants sont le reflet de la variété de sous-secteurs de l’industrie de la biotechnologie canadienne. On a demandé aux répondants au sondage national d’indiquer à laquelle des technologies de pointe de l’OCDE correspond leur organisation : codage ADN, technologies des molécules et protéines, génie cellulaire et de culture tissulaire, procédés biotechnologiques, technologie des organismes sous-cellulaires ou autres, et de choisir tous ceux qui sont applicables. Plus de la moitié des répondants au sondage ont déclaré qu’ils utilisaient les technologies de base reliées à la molécule et à la protéine. Approximativement quatre répondants sur dix ont mentionné qu’ils utilisaient dans leur entreprise les procédés biotechnologiques, le codage ADN et le génie cellulaire et de culture tissulaire. On a alors demandé aux répondants d’indiquer auxquels des sous-secteurs de Statistique Canada leur entreprise correspondait le mieux, et de choisir tous ceux qui étaient applicables. Les deux tiers des répondants ont indiqué qu’ils étaient engagés dans le sous-secteur de la santé humaine et, approximativement un quart des répondants ont dit qu’ils étaient engagés dans la biotechnologie agricole et les technologies en émergence. Aucune différence importante n’a été notée dans les résultats lorsque l’effet de la taille de l’entreprise sur les domaines d’activité a été examiné. TABLEAU 1 : RÉPONDANTS SELON LE SOUS-SECTEUR D’APPLICATION RESSOURCES NATURELLES ENVIRONNEMENT AQUACULTURE BIOINFORMATIQUE TRAITEMENT DES ALIMENTS TECHNOLOGIES EN ÉMERGENCE AUTRES 19 7 1 1 1 9 2 11 1 29 7 1 1 1 5 2 13 2 22 3 0 1 0 3 2 7 1 PROCÉDÉS BIOTECHNOLOGIQUES 15 12 0 3 0 2 5 5 3 TECHNOLOGIES DES ORGANISMES SOUS-CELLULAIRES 7 3 0 1 0 1 2 2 0 AUTRES 7 1 0 0 0 1 0 0 2 TECHNOLOGIES DE BASE CODAGE ADN TECHNOLOGIE DES PROTÉINES ET DES MOLÉCULES GÉNIE CELLULAIRE ET CULTURE TISSULAIRE SANTÉ HUMAINE BIOTECHNOLOGIE AGRICOLE SOUS-SECTEURS D’APPLICATION Pour les répondants actifs dans la biotechnologie agricole, quatre sur dix ont évoqué qu’ils étaient également engagés en santé humaine et un sur cinq a indiqué être actif dans les domaines des technologies en émergence, la bioinformatique et le traitement des aliments. Pour les répondants actifs dans le domaine de la santé humaine, un sur cinq a dit qu’ils étaient aussi engagés dans les technologies en émergence. Le tableau adjacent résume cette information en démontrant la répartition des répondants selon les technologies de l’OCDE et les sous-secteurs de Statistique Canada. Les répondants pouvaient choisir des soussecteurs multiples lorsqu’ils remplissaient cette question du sondage. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 37 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie 6.2 DOMAINES DES PRINCIPALES ACTIVITÉS On a demandé aux répondants de spécifier si les activités de biotechnologies dans lesquelles ils sont engagés sont mieux décrites de la manière suivante : recherche, développement, commercialisation / marketing ou fournissant des services à d’autres entreprises de biotechnologies. Plus des deux tiers des répondants au sondage ont déclaré que leur entreprise est mieux décrite comme étant active en recherche ou développement plutôt que dans des activités de commercialisation. Des douze répondants de la moyenne et grande entreprise (>50 employés), onze ont dit que l’activité de recherche ou de développement décrit le mieux leur entreprise; un TABLEAU 2 : PRINCIPALES ACTIVITÉS DES RÉPONDANTS (N=73) Principales activités Tous les répondants Santé humaine Biotechnologie agricole RECHERCHE 33% 27% 28% DÉVELOPPEMENT 39% 48% 17% COMMERCIALISATION 21% 17% 44% 7% 8% 11% SERVICES AUX AUTRES ENTREPRISES DE BIOTECHNOLOGIES répondant a choisi comme réponse la fourniture de services à d’autres entreprises de biotechnologies. Les répondants des petites entreprises (<50 employés) ont démontré une répartition plus uniforme des activités entre la recherche et le développement, lorsque environ un tiers des répondants indiquaient la recherche et légèrement plus que le tiers indiquait le développement. Un quart des répondants des petites entreprises ont déclaré que la commercialisation/marketing était l’activité qui décrivait le mieux les activités de leur entreprise. Quatre cinquième des répondants au sondage qui indiquaient que leur principale activité était de fournir des services aux autres entreprises de biotechnologies étaient des petites entreprises (<50 employés). Alors que la majorité de l’industrie biotechnologique de l’échantillon du sondage national est axée sur les activités de R.-D., une différence importante a été notée entre les activités des entreprises en santé humaine et les entreprises de biotechnologie agricole par rapport à la population des répondants au sondage en général. Comme le démontre le tableau 2 ci-dessous, la plus grande proportion des répondants provenant du sous secteur de la santé humaine est engagée dans les activités de développement. Près de la moitié des répondants des entreprises de biotechnologie agricole ont dit qu’ils sont le mieux décrits comme étant à l’étape de commercialisation / marketing. 6.3 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DE L’ACTIVITÉ BIOTECHNOLOGIQUE Graphique 4 Lieu d’exploitation principal des répondants en biotechnologie N=73 38 On a demandé aux répondants au sondage national d’indiquer dans quelle province ou quel territoire se trouvait la majorité de leurs opérations. La majorité des répondants au sondage a confirmé que l’Ontario, le Québec et la Colombie-Britannique sont les provinces où la plupart des entreprises sont exploitées (consulter le graphique 4). Les moyennes et grandes entreprises (>50 employés) qui ont répondu au sondage ont indiqué que le Québec est le principal lieu de leurs opérations, suivi de près par l’Ontario. Toutefois, les répondants des petites entreprises (<50 employés) ont indiqué que l’Ontario et la ColombieBritannique sont leurs principaux lieux d’opération, suivi du Québec. Peu de répondants provenant des petites entreprises ont indiqué que leurs principales opérations étaient situées dans les provinces atlantiques du Canada. Les répondants au sondage engagés dans la biotechnologie agricole étaient davantage concentrés en Saskatchewan et en Alberta. On a demandé aux répondants s’ils opéraient dans d’autres territoires ou provinces en plus de leur province d’origine. La moitié environ de tous les répondants a indiqué qu’elle opérait dans une La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie province. Ceci était particulièrement vrai pour les petites entreprises, où plus que la moitié opérait uniquement dans une province. Seulement un très petit pourcentage de petites entreprises reconnaissait avoir des opérations dans les dix provinces. Ceci diffère des réponses obtenues des moyennes et grandes entreprises, alors qu’un tiers répondait en disant qu’elles opéraient seulement dans une province et près d’une sur cinq avait une présence dans les dix provinces. 6.4 PROPRIÉTÉ DES FIRMES BIOTECHNOLOGIQUES On a demandé aux répondants du sondage si leur entreprise était une société canadienne, une société étrangère ou une filiale d’une entreprise étrangère. Quatre-vingt pour cent des répondants ont indiqué qu’ils travaillaient pour une entreprise canadienne; un grand pourcentage des autres entreprises était des filiales ou des entreprises étrangères. Approximativement cinq pour cent des répondants ont affirmé qu’ils représentaient des entreprises étrangères. Pour les répondants qui étaient actifs dans les domaines de la santé humaine et de la biotechnologie agricole, neuf répondants sur dix des entreprises spécialisées en santé humaine ont indiqué que leurs entreprises étaient canadiennes et un répondant sur vingt a déclaré qu’elles étaient des filiales d’entreprises étrangères, comparativement à une entreprise sur neuf pour tous les répondants au sondage. Approximativement huit répondants en biotechnologie agricole sur dix ont dit que leurs entreprises étaient canadiennes et presque une sur cinq s’est révélée une filiale d’entreprise étrangère. On a demandé aux répondants d’indiquer approximativement combien de leurs employés sont responsables des activités scientifiques ou techniques reliées à la biotechnologie. Le graphique 6 révèle que, dans l’ensemble, les deux tiers des répondants indiquaient qu’ils avaient jusqu’à 20 employés dont les responsabilités étaient reliées à la biotechnologie. Les réponses réelles différaient selon la taille de l’organisation : plus du quatre cinquième des petites entreprises (<50 employés) indiquaient qu’elles employaient entre 0-20 employés dont les responsabilités étaient reliées à la biotechnologie alors que tous les répondants des grandes entreprises (>50 employés) indiquaient qu’ils avaient un minimum de 25 employés dont les activités étaient reliées à la biotechnologie. On a également demandé aux répondants d’indiquer le nombre d’employés de l’organisation travaillant à temps plein, à temps partiel et à contrat. Tel que noté, la majorité des entreprises qui ont répondu au sondage ont moins que 50 employés à temps plein et ont peu d’employés à temps partiel (0-5) et à contrat pour compléter les besoins en personnel. Un cinquième des grandes entreprises de l’échantillon a déclaré qu’elles n’embauchent pas d’employés contractuels du tout et un dixième a indiqué qu’elles n’embauchent pas d’employés à temps partiel. Graphique 5 Propriété des organisations biotechnologiques des répondants N=73 Graphique 6 Nombre de personnes de l’organisation ayant des responsabilités techniques ou scientifiques reliées à la biotechnologie N=73 La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 39 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie 6.5 FACTEURS INFLUENÇANT LA COMPÉTITIVITÉ On a demandé aux répondants au sondage national d’indiquer le degré pour lequel ils sont en accord avec le fait qu’une liste de questions influait négativement ou positivement sur la capacité de l’entreprise d’être compétitive aujourd’hui et dans les trois à cinq prochaines années. Les options offertes comprenaient le coût pour être à la fine pointe de la technologie, les problèmes éthiques reliés à la biotechnologie, l’exode des meilleurs cadres supérieurs vers les autres pays, la protection des droits de propriété intellectuelle, la capacité à faire progresser les produits vers le marché et l’accès aux marchés internationaux. Les résultats indiquent que, à l’heure actuelle, les trois questions les plus importantes qui touchent positivement la capacité des entreprises d’être en compétition sont : • l’accès aux marchés internationaux; • l’habileté à faire progresser les produits vers le marché; • la protection des droits de propriété intellectuelle. Les trois questions les plus importantes qui influent négativement sur la capacité des entreprises à être actuellement compétitives sont : • le coût de la technologie à la fine pointe; • l’exode des meilleurs cadres supérieurs vers les autres pays; • la protection des droits de la propriété intellectuelle. On a également demandé aux répondants si le coût de la technologie à la fine pointe était, ou pourrait être, une question négative ou positive pour l’entreprise. Bien que les coûts de la technologie à la fine pointe aient été cités comme étant la question la plus importante reliée à la compétitivité, presque un quart des répondants ressentaient que ces coûts pourraient avoir un effet positif sur la compétitivité dans l’avenir. Les deux tiers des répondants pensaient que les problèmes éthiques reliés à la biotechnologie n’étaient ni une aide ni une entrave à leur compétitivité à ce moment, bien qu’ils s’attendent à ce qu’ils commen- « Les composants importants d’une grappe incluent l’environnement politique et économique, la proximité des hôpitaux et installations de recherche, des universités, une communauté établie de capital de risques et d’autres entreprises biotechnologiques. Être à proximité ou dans une grappe est clairement un avantage. » 40 cent à avoir un effet négatif au cours des trois à cinq prochaines années. EMPLACEMENT ET GRAPPES – LE POUR ET LE CONTRE SELON LES INTERVENANTS MAJEURS DE L’INDUSTRIE On a demandé aux personnes interrogées quelle était l’importance d’être situé au Canada et de discuter des possibilités et des défis associés à l’emplacement d’une organisation biotechnologique. On leur a demandé de le faire d’une perspective locale et régionale et en association avec une grappe. PERSPECTIVE D’ASSOCIATIONS En discutant de perspectives locales et régionales, plusieurs répondants d’associations ont déclaré que l’appui provincial et de la communauté était important pour le succès des entreprises de biotechnologies. Plusieurs ont apporté des exemples de leurs régions : une personne interrogée a mentionné comment le Québec appuie l’industrie par d’importants allégements fiscaux; un autre décrivait comment l’Ontario Innovation Trust et l’Ontario Challenge Fund fournissent de l’assistance. Une autre personne interrogée a décrit comment les fonds de travailleurs basés sur la communauté locale aident la grappe industrielle de Kingston, en Ontario, à commercialiser les technologies de l’Université Queen. Une personne interrogée de la Colombie-Britannique discutait de la coopération entre les gouvernements provincial et municipal pour faire la promotion de la biotechnologie en Colombie-Britannique. Ces gouvernements ont travaillé pour créer un niveau d’égalité des chances pour les entreprises dans la province en réduisant les impôts provinciaux et ceux des sociétés. Les personnes interrogées s’accordaient pour dire que les grappes industrielles sont un facteur important pour attirer les personnes compétentes et pour assurer un rapprochement avec l’industrie et les établissements d’enseignement, ainsi que des possibilités de réseautage pour les participants d’une grappe industrielle. On a noté que les entreprises tendent à déménager dans des régions où il y a des concentrations d’entreprises similaires. Alors qu’il y a autant de coopération que de compétition dans une grappe industrielle, les bénéfices des relations et des réseaux sont plus grands que le coût de la compétition. Une autre personne interrogée évoquait le besoin pour une grappe industrielle d’avoir un environnement politique et économique correct, ainsi que de se trouver à proximité des hôpitaux et des installations de recherche, des universités et d’une communauté établie de capital de risque. Une autre soulignait qu’un élément important du succès des grappes industrielles est de s’assurer que l’infra- La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie structure existe pour soutenir adéquatement les besoins de la grappe industrielle. PERSPECTIVE DES HÔPITAUX ET DES INSTITUTS DE RECHERCHE La plupart des personnes interrogées des hôpitaux et des instituts de recherche s’entendent sur le fait qu’il est avantageux d’être situé dans une grappe industrielle importante, particulièrement à Montréal, Toronto ou Vancouver, à cause de la forte concentration des universités, des instituts de recherche, des hôpitaux et des entreprises, ce qui attire plus facilement le financement et les compétences en raison de la proximité des collègues et des possibilités d’emploi. Une des personnes interrogées appartenant à une petite grappe industrielle de London, en Ontario, disait que c’est un défi de convaincre les gens de déménager dans une plus petite communauté puisqu’il y a moins de possibilités d’emploi et également plus de difficultés à attirer le financement adéquat nécessaire pour encourager la croissance de la grappe. Étendre la richesse peut créer d’autres problèmes, tel que le faisait ressortir une des personnes interrogées d’un hôpital et institut de recherche. Dans certains cas, les gouvernements appuient la création de nouvelles grappes industrielles qui tendent à entrer en compétition directement avec les grappes existantes. Il alléguait que l’accent devrait être mis sur la consolidation des grappes existantes, non sur le développement d’autres grappes qui seraient compétitives. PERSPECTIVE DU GOUVERNEMENT En général, les personnes interrogées du gouvernement convenaient qu’il était bénéfique de faire partie d’une grappe d’entreprises biotechnologiques. Être associé avec une grappe fonctionnelle qui est appuyée par la communauté et l’industrie, était considéré comme fournissant une possibilité de travailler étroitement avec les autres, de créer des réseaux et de bâtir des relations. Une personne interrogée a noté que leur organisation améliorait sa capacité à s’engager dans les activités d’établissement du secteur, telles que les détachements, les transferts et les projets concertés avec les autres organisations, en raison de leur place dans une grappe donnée. PERSPECTIVE DES SOUS-SECTEURS ÉMERGENTS DE LA TECHNOLOGIE On a demandé aux personnes interrogées provenant des technologies émergentes quels sont les défis et les possibilités auxquels elles sont confrontées à cause du lieu géographique ou de la proximité à une grappe. Les personnes interrogées s’entendaient pour dire que les grappes ont un impact positif ou neutre sur l’entreprise. Une personne interrogée provenant d’un milieu de technologie émergente de la Saskatchewan a déclaré que leur entreprise, qui est engagée dans la biotechnologie agricole, est avantagée par sa situation géographique parce que les personnes qui travaillent dans cette industrie savent que la province « Les gouvernements devraient axer sur la consolidation des groupes existants, pas en créer d’autres. » est au premier plan de cette industrie. La proximité à une grappe est aussi considérée comme un avantage concurrentiel pour les entreprises lorsqu’elles recrutent de nouveaux employés. L’association à une grappe procure également des possibilités de parrainage avec les hôpitaux et les instituts de recherche. Plusieurs répondants au sondage ont mentionné que les gens sont parfois hésitants à se joindre à une organisation particulière si elle est située dans un lieu éloigné d’une activité biotechnologique importante. RÔLE DU GOUVERNEMENT POUR INFLUENCER LA COMPÉTITIVITÉ On a demandé aux personnes interrogées de commenter quelle devrait être la contribution du gouvernement pour aider l’industrie de la biotechnologie à demeurer compétitive. Plusieurs des personnes interrogées ont noté que le principal rôle des gouvernements à tous les paliers devrait être de créer le meilleur climat d’affaires possible afin de rendre le Canada plus attrayant aux personnes compétentes. Les autres ont noté qu’il était nécessaire que le gouvernement crée des relations avec l’industrie de la biotechnologie afin de focaliser sur des besoins précis. Par exemple, un individu faisait ressortir qu’un besoin précis du Canada atlantique consiste à mettre en valeur le potentiel du secteur privé. Une autre personne interrogée demandait une approche nationale au financement et à l’assistance de l’industrie, argumentant que la compétition actuelle entre les gouvernements créait trop de grappes à entretenir pour le pays. Il a été recommandé que le gouvernement concentre ses subventions sur la promotion des gagnants plutôt que d’appuyer des entreprises simplement parce qu’elles sont basées en région. Le capital devrait uniquement circuler vers les entreprises viables et qu’appuyer des entreprises non performantes se solde par la distribution de trop petites sommes d’argent réparties en petites quantités. PERSPECTIVE DES ASSOCIATIONS Le consensus général chez les répondants des associations concluait que le gouvernement fédéral fait un bon travail pour financier la recherche, mais ne réussit pas aussi bien à aider à commercialiser la recherche. « Les gouvernements ont un rôle à jouer pour aider les différents sous-secteurs de l'industrie de la biotechnologie à travailler ensemble. » La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 41 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie « Le Canada doit adopter des politiques pour mieux se positionner pour entrer en compétition et attirer des personnes compétentes étrangers. » Une personne interrogée élaborait, en disant qu’il est important que le Canada bénéficie des technologies. Elle ajoutait que le principal moyen de le faire serait d’obtenir plus de financement du gouvernement pour la commercialisation de la recherche par l’entremise de crédits d’impôt en R.-D. pour les entreprises engagées dans la commercialisation et les programmes tels que Partenariat technologique Canada (PTC). PTC offre un appui financier pour le développement stratégique de la recherche et les projets de démonstration qui auront un impact positif sur les Canadiens.109 À un niveau plus élevé, on a noté que les gouvernements de tous les paliers devaient s’engager à « établir des ponts » entre différents sous-secteurs de l’industrie. Le financement de programmes sabbatiques industriels pour le corps professoral et la fourniture de mesures incitatives pour encourager les échanges entre le milieu universitaire et l’industrie de la biotechnologie étaient considérés comme un mécanisme pour créer des liens entre l’industrie et le monde universitaire. Une autre question mise en évidence par les associations consultées était le besoin de réformer le processus réglementaire. Les personnes interrogées ont dit que le temps requis pour que les nouveaux produits soient soumis au processus d’approbation réglementaire est trop long. On a suggéré que l’Agence canadienne d’inspection des aliments et Santé Canada réforment leurs processus pour raccourcir le cycle d’examen. Une personne interrogée a fait ressortir que le Canada est actuellement le pays du G7 le plus lent dans sa performance de cycle d’examen réglementaire et que ceci représente un désavantage concurrentiel pour les entreprises canadiennes. Les associations interrogées ont également déclaré que le problème de la compétitivité de l’industrie est la protection de la propriété intellectuelle. Une personne interrogée a mentionné que le Canada a besoin d’une politique de protection de la propriété intellectuelle concurrentielle à l’échelle mondiale pour démontrer qu’il est favorable à la protection des droits de propriété intellectuelle des innovateurs. PERSPECTIVE DES HÔPITAUX ET DES INSTITUTS DE RECHERCHE Le degré selon lequel le gouvernement devrait s’engager dans le processus de commercialisation a suscité plusieurs commentaires de la part des personnes interrogées provenant des hôpitaux et des instituts de recherche. On a noté que le gouvernement devrait améliorer le système de taxation national afin que l’industrie de la biotechnologie puisse profiter des mêmes allégements fiscaux qui existent aux Québec. 42 L’utilisation des allégements fiscaux a été appuyée pour assurer qu’il y aurait un transfert de technologie de la recherche à la commercialisation, aidant ainsi à réduire le risque financier pris par l’industrie. Une autre personne interrogée a déclaré que l’idée devait être poussée vers une étape ultérieure, en disant que le gouvernement devrait mettre en place un plan pour un programme de « preuve du concept ». Un tel programme pourrait identifier et faire progresser les découvertes de base de la recherche au point où l’industrie serait intéressée à les commercialiser. Ce ne sont pas toutes les personnes interviewées qui étaient d’accord avec cette déclaration. Une disait que le gouvernement ne devrait pas intervenir et assumer le rôle de la commercialisation d’une découverte, mais plutôt laisser les forces du marché décider quelles technologies devraient être développées et commercialisées. Les personnes interrogées provenant du secteur des hôpitaux et des instituts de recherche ont discuté de la nécessité que la recherche universitaire soit dirigée vers la commercialisation et la production de technologies. On a noté que le Canada perdait rapidement du terrain lorsqu’on le compare aux É.-U. et que le pays doit s’assurer qu’il marche de pair avec les niveaux internationaux de financement, sinon il sera de loin plus difficile d’attirer les « meilleurs et les plus brillants » dans l’avenir. Une autre personne interrogée provenant du secteur des hôpitaux et des instituts de recherche a déclaré que le Canada devrait regarder vers l’avant et se comparer sur le plan international, non seulement national, afin de s’assurer que nous identifions les domaines où nous devrions axer nos activités de recherche et de commercialisation. Ceci pourrait appuyer le développement et la production de nouvelles technologies au Canada, servant ainsi à améliorer notre économie, l’emploi et l’industrie de la biotechnologie. PERSPECTIVE DU GOUVERNEMENT On a noté que deux programmes pilotes de politiques publiques sont au travail : un pour aider les compagnies à prospérer et un autre pour créer des solutions qui amélioreront le bien-être de la société. En général, la plupart des répondants considéraient que le gouvernement avait un rôle important à jouer pour encourager l’innovation. Une personne interrogée faisait référence à la récente annonce du gouvernement fédéral à l’effet que la Fondation canadienne pour l’innovation pourrait fournir plus de financement aux centres d’innovation pour faciliter le processus d’innovation et de commercialisation110. Des exemples couronnés de succès incluent le CNRC au Canada et le Battelle Labs aux É.-U. Une autre personne interrogée avait une perspective similaire, suggérant que le gouvernement devrait mener des recherches à long terme et créer des plates-formes technologiques dont l’utilisation par des entreprises canadiennes serait autorisée. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie Ceci permettrait d’éviter les questions de brevets qui pourraient se poser dans le cas du développement privé de ces technologies. On a eu la sensation que cette initiative permettrait de développer des technologies habilitantes pour les entreprises canadiennes et apporterait des bénéfices à l’industrie biotechnologique canadienne, spécialement aux petites et moyennes entreprises. On reconnaissait en grande partie que l’objectif devrait être d’équilibrer le risque des secteurs publics et privés dans l’obtention des meilleurs résultats pour l’industrie de la biotechnologie canadienne. Une personne interrogée du gouvernement a parlé directement au sujet de la pression pour accélérer les approbations réglementaires, évoquant que le rôle majeur du gouvernement est d’assurer que le bon régime de réglementation et de codes de pratique sont en place pour maintenir la confiance du public. Elle a noté qu’il y avait beaucoup de pression pour accélérer le processus réglementaire, mais que le gouvernement ne peut accepter de compromis au sujet de la sécurité. Le problème du financement de la recherche, du développement ou de la commercialisation a donné lieu à une variété de suggestions comme par exemple quel devrait être l’objectif vers lequel le gouvernement devrait diriger ses efforts et le financement, et quelle devrait être l’importance de son rôle dans ces domaines. Plusieurs personnes interrogées du gouvernement ont parlé des allégements fiscaux, en donnant des signes qu’ils appuyaient l’initiative et en déclarant que le gouvernement devrait augmenter le système d’allégements fiscaux et changer sa façon de les administrer. PERSPECTIVE DES SOUS-SECTEURS ÉMERGENTS DE LA TECHNOLOGIE Un certain nombre de personnes interrogées était d’avis que l’approche du financement de la technologie devait évoluer pour répondre aux besoins de l’industrie de la biotechnologie s’il faut développer plus de technologies. Une personne interrogée du milieu de la technologie en émergence disait que bien que le Canada ait un investissement suffisant dans la recherche de base, principalement par l’entremise des universités, un écart existe car une fois que les découvertes sont faites, il n’y pas davantage de financement pour la commercialisation. De son point de vue, les gouvernements doivent appuyer l’industrie de la biotechnologie comme ils le font pour des entreprises plus traditionnelles. Cette approche pourrait aider les entreprises de biotechnologies à saisir les découvertes de la recherche de base et à appliquer et à commercialiser ces produits. Une autre a fait l’analogie suivante sur la manière dont le Canada développe et commercialise la recherche de base : c’est comme s’il plantait et faisait pousser un champ de maïs et qu’il laisse 90 % de la récolte dans le champ; elle argumentait que si nous ne tirons pas parti de l’innovation que nous laissons derrière nous, les autres pays développeront ces technologies au profit de leurs économies. Un certain nombre de personnes interrogées provenant du secteur de la technologie en émergence étaient préoccupées par le fait que les produits canadiens ne jouissaient pas adéquatement de la protection de la propriété intellectuelle. Une personne interrogée évoquait que le gouvernement canadien devait continuer à apporter une forte protection en matière de brevets, ce qui représente un outil majeur pour attirer la R.-D. au Canada. Les personnes interrogées provenant du secteur de la technologie en émergence ont exprimé leur préoccupation au sujet des processus réglementaires du gouvernement. Les nouvelles technologies à la fine pointe nécessitent souvent des processus précis et différents d’approbation et ceci augmente le temps nécessaire pour faire progresser le processus. Une personne interrogée a fait ressortir le fait que la plupart des entreprises qui présentent des soumissions à Santé Canada sont des petites ou moyennes entreprises, dont les deux tiers ne génèrent pas de revenus. L’entreprise typique a moins que vingt-quatre mois de financement et le processus d’approbation à Santé Canada nécessite vingt-six mois (800 jours). Il en résulte que plusieurs entreprises sombrent, non par manque de bonne science, mais parce qu’elles ne peuvent pas tenir financièrement jusqu’à l’obtention des approbations requises. Une autre personne interviewée a fait ressortir que souvent le public ne réalise pas combien de temps est nécessaire à certaines technologies avant qu’elles ne deviennent génératrices de revenus; souvent les entreprises ont uniquement quelques années pour récupérer leur investissement, même avec 20 ans de protection de brevet actuellement disponible au Canada. AUTRES QUESTIONS D’ENTREPRISE TOUCHANT LA COMPÉTITIVITÉ ÊTRE COMPÉTITIF SUR LE PLAN INTERNATIONAL Plusieurs associations ont souligné que le Canada doit s’assurer qu’il peut offrir une fiscalité concurrentielle, un environnement d’affaires accueillant et de bonnes possibilités scientifiques par le biais de financement privé et public, puisque ces mesures aideront l’industrie de la biotechnologie canadienne à être plus attirante pour les personnes compétentes du monde entier. Une personne interrogée a suggéré que les entreprises « Les changements des technologies en émergence testeront la flexibilité du Canada à répondre aux exigences de changement des RH. » La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 43 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie demandent à leurs associations de promouvoir des politiques d’immigration pour attirer les talents formés à l’extérieur du Canada possédant les compétences recherchées et d’encourager le gouvernement à adopter des incitatifs économiques pour attirer ces personnes. CONVERGENCE ET CONSOLIDATION La consolidation des entreprises dans l’industrie était une question qui a été soulevée par plusieurs associations. Les personnes interrogées ont noté que le cœur de ce défi est la fusion des cultures et du leadership, constatant que les entreprises doivent trouver des moyens d’intégrer leurs équipes à tous les niveaux afin de créer une nouvelle entité dynamique. Une personne interrogée a fait ressortir que les entreprises ont changé d’orientation, à savoir des activités reliées à la découverte aux activités reliées à la mise en oeuvre au fur et à mesure que l’industrie mûrissait. Une autre a prédit qu’il pourrait y avoir une tendance permanente vers la convergence des technologies / variabilité dimensionnelle. Ce changement créera un besoin pour des personnes de différentes disciplines et expériences, qui n’ont historiquement jamais travaillé ensemble. Selon un exemple cité, les physiciens et les généticiens possèdent des cultures professionnelles différentes, néanmoins, on s’attend à ce qu’ils travaillent de plus en plus ensemble. Une autre personne interrogée a prédit que la fusion des cultures provoquée par la convergence des technologies ou la consolidation des entreprises serait un problème important dans l’avenir. MAINTIEN DE LA COMPÉTITIVITÉ TECHNOLOGIQUE La compétitivité de la technologie est la pierre angulaire d’une industrie biotechnologique forte et concurrentielle. Comme noté antérieurement, juste un peu moins de la moitié des répondants au sondage ont indiqué que le coût de la technologie de pointe était le plus important problème d’entreprise avec un impact négatif sur la capacité de l’organisation à être compétitive aujourd’hui. Toutefois, environ un sur quatre répondants au sondage national a déclaré que le coût de la technologie de pointe pourrait avoir un effet positif sur sa capacité à être compétitif pour les 44 trois à cinq prochaines années. Ceci est l’énigme de l’industrie biotechnologique – la technologie est la base essentielle de l’industrie, mais il est coûteux de demeurer à la fine pointe. Les plus petites entreprises tendaient à être plus positives au sujet des effets des technologies à la fine pointe sur leur capacité d’être compétitives lorsqu’on les compare aux plus grandes entreprises. Un certain nombre de personnes interrogées ont souligné l’importance des technologies en émergence sur la compétitivité de l’industrie biotechnologique canadienne, en particulier relativement aux activités biotechnologiques mondiales. Une personne interviewée faisait ressortir qu’alors que le Canada est bien positionné pour exceller avec les technologies en émergence, la collaboration avec les autres pays sera nécessaire afin de faire progresser ces technologies au pays. Des approches plus collaboratives pourraient résulter en problèmes de propriété intellectuelle et la nécessité s’impose pour le Canada d’établir des accords réciproques avec les autres pays. Il sera important que des individus possédant des compétences et des connaissances soient disponibles. Une autre personne interviewée croyait que le développement des technologies en émergence pourrait améliorer la compétitivité du Canada, spécialement les occasions d’exportation. Cette personne argumentait que le Canada a une possibilité d’utiliser des technologies telles que les technologies microbiennes pour aider les nations en développement. Ces technologies sont une alternative économique aux fertilisants chimiques et peuvent aider les fermiers locaux à la production alimentaire, laquelle, en retour aidera à stabiliser les économies. Cet individu alléguait que nous pourrions ainsi améliorer ultérieurement notre programme d’aide étrangère et rendre nos industries canadiennes plus compétitives. Par conséquent, il est essentiel que l’industrie continue à surveiller les besoins des entreprises de technologie émergente et s’assurer que le personnel qualifié ou que les possibilités de mise à jour des compétences soient disponibles pour répondre aux besoins des entreprises dans les différentes étapes de développement. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie 7.0 Écarts entre les ressources humaines et les exigences pour appuyer la croissance de l’industrie Étant donné la croissance, le changement à grande échelle et les progrès technologiques au sein de l’industrie biotechnologique, ce chapitre servira à examiner comment les RH sont positionnées par rapport aux organisations biotechnologiques et la priorité que les organisations placent sur l’identification et des problèmes reliés aux RH et sur leurs solutions. Ce chapitre évalue également les exigences en RH de cette industrie dynamique et compétitive, et les défis majeurs auxquelles sont confrontées les organisations biotechnologiques pour atteindre leurs objectifs d’entreprise. Il porte sur les résultats du sondage national et des entrevues de consultations de l’ensemble de l’industrie. 7.1 POSITIONNEMENT DE LA FONCTION DES RH Un sondage antérieur des RH du CRHB rapportait que 69 % des entreprises en biotechnologie n’avaient pas de spécialistes officiels en RH dans leur organisation. Cette situation tendait à être présente dans les plus grandes entreprises. L’étude démontrait qu’un nombre important d’entreprises avec peu d’infrastructures en RH existait à proximité de quelques entreprises de biotechnologies de taille bien ressourcées et sophistiquées en RH, sans terrain d’entente. Les résultats provenant de cette étude du sondage national confirment que la fonction RH de l’entreprise ne dispose pas généralement de nombreuses ressources; seulement 4 % des répondants ont déclaré qu’ils avaient plus de trois personnes assignées à la fonction des RH dans leurs entreprises. Dans les plus petites entreprises (<50 employés), presque 66 % indiquaient qu’elles avaient uniquement une personne responsable des questions de RH et 25 % disaient qu’elles n’en avaient pas. TABLEAU 3 : GESTION DES RESPONSABILITÉS DES RH POSTE NOMBRE DE RÉPONSES PRÉSIDENT / CHEF 58 DE LA DIRECTION COMMENTAIRES : % DU RÔLE CONSACRÉ AUX QUESTIONS DE RESSOURCES HUMAINES 69 % DES RÉPONDANTS ONT INDIQUÉ QUE LE PRÉSIDENT / 15 % DE SON TEMPS À RÉGLER DES QUESTIONS IMPORTANTES DE RH. CHEF DE LA DIRECTION CONSACRE VICE-PRÉSIDENT RH 20 AUTRE VICE-PRÉSIDENT 30 80 % DES RÉPONDANTS ONT INDIQUÉ QUE LES AUTRES VICE-PRÉSIDENTS CONSACRENT 0 %-30 % DE LEUR TEMPS À RÉGLER DES QUESTIONS DE RH. GESTIONNAIRE RH 32 50 % DES RÉPONDANTS ONT INDIQUÉ QUE LE GESTIONNAIRE RH CONSACRE 0 %-25 % DE SON TEMPS À RÉGLER DES QUESTIONS DE RH. 70 % DES RÉPONDANTS ONT INDIQUÉ QUE LE VP RH 0 %-50 % DE SON TEMPS À RÉGLER DES QUESTIONS DE RH. CONSACRE 19 % DES RÉPONDANTS ONT INDIQUÉ QUE LE GESTIONNAIRE RH CONSACRE 50 % DE SON TEMPS À RÉGLER DES QUESTIONS DE RH. On a demandé aux répondants d’indiquer les postes de gestion précis chargés des responsabilités de RH et la quantité de temps consacrée à cette fonction. Le tableau adjacent présente un résumé des résultats : EN 22 % DES RÉPONDANTS ONT INDIQUÉ QUE LE GESTIONNAIRE RH CONSACRE 100 % DE SON TEMPS À RÉGLER DES QUESTIONS DE RH. EN GESTIONNAIRE NAIRE RH-AUTRES 33 79 % DES RÉPONDANTS ONT INDIQUÉ QUE LE GESTIONEN RH-AUTRE CONSACRE 0-20 % DE SON TEMPS À RÉGLER DES QUESTIONS DE RH. CONSULTANT RH 24 87 % DES RÉPONDANTS ONT INDIQUÉ QUE LE CONSULTANT EXTERNE RH CONSACRE 0-10 % DE SON TEMPS À RÉGLER DES QUESTIONS DE RH. EXTERNE La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 45 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie 7.2 IMPORTANCE DE LA GESTION RH – UN DÉSÉQUILIBRE AU SEIN DE L’INDUSTRIE Une partie du sondage national consistait à brosser un portrait de l’importance relative des RH par rapport aux autres questions courantes (consulter le graphique 7). Les RH étaient considérées comme une question primordiale (importante ou vraiment importante) par un tiers des répondants, résultat faible tout à fait inattendu, étant donné la multitude des questions prioritaires de RH discutées par les répondants au sondage et par les personnes interrogées dans tout le Canada. Toutefois, après réflexion, les entreprises de biotechnologies, particulièrement les plus petites, les entreprises de recherche intensive font face à plusieurs défis qui généralement comprennent le financement, la propriété intellectuelle, les questions de développement – questions qui sont susceptibles d’exiger une attention immédiate. Étant donné que plusieurs entreprises de biotechnologies fonctionnent en mode de « survie », il n’est pas surprenant que les questions de RH soient sous-estimées. Les questions de RH tendent à s’activer lorsque des membres importants du personnel quittent ou lorsque que l’expansion d’une fonction importante de l’entreprise est nécessaire. À cette Graphique 7 Importance des problèmes en rh pour les répondants, par rapport à d’autres défis (N=65, Note: Les nombres ne s’additionnent pas jusqu’à 100 % à cause de la somme arrondie.) étape, des défis et des besoins précis en matière de ressources humaines surgissent et on leur porte plus d’attention. En outre, plusieurs petites entreprises de biotechnologies, qui ont répondu au sondage national, semblent minimiser les problèmes de RH ou sont incapables de planifier adéquatement pour les traiter et – étant donné les répercussions éventuelles à long terme – ceci peut constituer une erreur stratégique. Les plus grandes entreprises, qui disposent d’un personnel de gestion professionnel en RH, possèdent des stratégies en place et, comme résultat, peuvent avoir une plus grande confiance en leur capacité d’atteindre leurs défis RH. Par conséquent, ils peuvent considérer les questions de RH comme étant moins importantes par rapport à d’autres questions de compétitivité et d’affaires. En se basant sur l’ensemble de l’étude, tous les répondants se sont entendu sur le fait que la performance de leur organisation dépend de la performance actuelle des employés; ainsi les RH demeurent une question de base substantielle. Les personnes interrogées des entreprises technologiques émergentes, qui tendent à être plus petites en taille, ont indiqué que les cadres supérieurs ont comme responsabilité première, le recrutement, la fidélisation et le développement du personnel. Également, on a indiqué que les cadres supérieurs jouent un premier rôle pour identifier les compétences clés à l’interne et doivent élaborer un plan de relève. Une approche alternative qui a été notée consiste à soustraiter avec des professionnels qualifiés en RH pour élaborer des politiques et des procédures précises, ainsi que pour développer ou améliorer le cadre de travail de l’entreprise. Un certain nombre de personnes interrogées des entreprises émergentes en technologie ont indiqué que leurs organisations répondent aux défis anticipés futurs de RH en développant des stratégies ciblées, pendant que d’autres ont adopté une attitude de « temporisation ». 7.3 DÉFIS MAJEURS POUR UN SUCCÈS À LONG TERME Plus de 50% des répondants ont indiqué qu’un manque de ressource pour recruter dans les domaines importants était le plus grand défi auquel ils ont fait face dans l’atteinte des objectifs de l’entreprise. 46 On a demandé aux répondants au sondage national jusqu’à quel degré ils étaient d’accord ou pas que les questions précises avaient un impact sur la capacité de leurs entreprises à atteindre leurs objectifs (consulter le Tableau 4). Plus de la moitié des répondants étaient en accord avec le fait que le manque de ressources pour combler les secteurs importants était un défi La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie TABLEAU 4 : FACTEURS EMPÊCHANT L’ATTEINTE DES OBJECTIFS DE L’ENTREPRISE __________ EMPÊCHENT MON ENTREPRISE À ATTEINDRE SES OBJECTIFS (N=40) Complètement En accord Ni l’un En en accord ni l’autre désaccord MANQUE DE RESSOURCES POUR RECRUTER DANS LES DOMAINES IMPORTANTS HAUSSE DE LA CONCURRENCE AU SEIN DU SECTEUR PRIVÉ POUR RECRUTER DU PERSONNEL QUALIFIÉ MANQUE DE RESSOURCES POUR ENVOYER LES EMPLOYÉS EN FORMATION MANQUE DE RESSOURCES POUR ENTREPRENDRE UNE FORMATION DE LEADERSHIP AUGMENTATION DE LA COMPÉTITION INTERNATIONALE POUR LE PERSONNEL MANQUE DE POSSIBILITÉS DE FORMATION DANS LES SECTEURS MAJEURS MANQUE DE RESSOURCES POUR ENTREPRENDRE LES BESOINS DE FORMATION IMPORTANTS HAUSSE DE LA CONCURRENCE AU SEIN DU SECTEUR PUBLIC POUR RECRUTER DU PERSONNEL QUALIFIÉ MANQUE DE RESSOURCES DE GESTION DE L’ASSURANCE DE LA QUALITÉ AUGMENTATION DE LA COMPÉTITION DES UNIVERSITÉS POUR LE PERSONNEL FORCE DE TRAVAIL VIEILLISSANTE auquel ils devaient faire face. De plus, l’augmentation de la compétition provenant du secteur privé et le manque de ressources pour former les employés et pour la formation au leadership ont été identifiés comme des sujets de préoccupation par environ un tiers des répondants. Très peu de répondants étaient en accord avec le fait que le vieillissement de la force de travail était un défi. Approximativement la moitié des répondants au sondage national étaient en accord ou très en accord pour dire que trouver des personnes compétentes avec les compétences de gestion nécessaires et l’expérience en association stratégique empêchait leurs entreprises d’atteindre leurs objectifs (consulter le tableau 5). Un autre problème majeur identifié comme défi était celui d’attirer des personnes possédant des compétences réglementaires. Le troisième défi le plus fréquemment cité était d’attirer des personnes possédant des compétences de recherche qui ont directement des applications commerciales. Les problèmes majeurs qui influencent la capacité des entreprises biotechnologiques d’être concurrentielles comprennent : diplômés prêts au travail, capacité d’être en compétition pour obtenir des compétences interna- Complètement en désaccord Ne sais pas 19 % 36 % 24 % 19 % 2% – 13 % 27 % 31 % 26 % 2% 2% 8% 30 % 33 % 23 % 5% 2% 7% 27 % 40 % 21 % 5% – 10 % 19 % 37 % 29 % 3% 2% 8% 20 % 49 % 16 % 5% 2% 8% 19 % 48 % 19 % 3% 2% 5% 15 % 39 % 36 % 10 % 5% 3% 16 % 47 % 27 % 2% 5% – 10 % 44 % 34 % 11 % 2% – 8% 40 % 37 % 11 % 3% tionales, marketing et compétences en ventes, brevets, expertise juridique et adaptabilité du personnel. On a demandé aux répondants le degré pour lequel certaines questions de RH pourraient influencer la capacité de leur organisation à être concurrentielles maintenant et dans les cinq prochaines années. Les possibilités étaient les suivantes : les technologies en émergence créent de nouvelles exigences de compétences, disponibilité des diplômés prêts au travail, capacité d’être en compétition pour obtenir des compétences internationales, attirer des candidats possédant les compétences de leadership nécessaires, attirer des candidats possédant des compétences en marketing et en vente, attirer des candidats possédant une expertise en brevets et juridique, et la capacité pour le personnel de s’adapter à un environnement d’affaires changeant. Trouver des employés compétents possédant les aptitudes nécessaires en gestion et en association stratégique a un impact négatif sur l’atteinte des objectifs de l’entreprise. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 47 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie TABLEAU 5 : FACTEURS INFLUENÇANT L’ATTEINTE DES OBJECTIFS DE L’ENTREPRISE LE DÉFI DE_________ EST D’AVOIR UN IMPACT NÉGATIF SUR LA CAPACITÉ DE MON ENTREPRISE D’ATTEINDRE SES OBJECTIFS. (N=60) Complètement En accord Ni l’un En en accord ni l’autre désaccord DÉFI ATTIRER DES PERSONNES QUI POSSÈDENT Complètement en désaccord Ne sais pas 18 % 38 % 29 % 13 % 3 % – 11 % 37 % 37 % 14 % 2 % – 19 % 26 % 40 % 11 % 2 % 2 % 13 % 32 % 36 % 13 % – 7 % 11 % 30 % 40 % 10 % 2 % 8 % 14 % 24 % 29 % 21 % 11 % 2 % 13 % 24 % 33 % 24 % 6 % – 13 % 24 % 27 % 27 % 10 % – 5 % 21 % 49 % 18 % 2 % 5 % ATTIRER DES PERSONNES EN PRODUCTION 6 % 18 % 52 % 11 % 2 % 11 % ATTIRER DES PERSONNES EN PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE 3 % 19 % 54 % 11 % 3 % 10 % ATTIRER DES PERSONNES EN MARKETING 5 % 15 % 40 % 26 % 7 % 8 % ATTIRER DES PERSONNES EN FINANCES 6 % 8 % 35 % 41 % 8 % 2 % DES COMPÉTENCES EN GESTION ATTIRER DES PERSONNES QUI POSSÈDENT UNE EXPÉRIENCE D’ASSOCIATION STRATÉGIQUE ATTIRER DES PERSONNES QUI POSSÈDENT DES COMPÉTENCES RÉGLEMENTAIRES ATTIRER DES PERSONNES POSSÉDANT DES COMPÉTENCES DE RECHERCHE QUI ONT DIRECTEMENT DES APPLICATIONS COMMERCIALES ATTIRER DES PERSONNES QUI POSSÈDENT UNE EXPÉRIENCE DE FUSIONNEMENT ATTIRER DES PERSONNES QUI POSSÈDENT DES COMPÉTENCES SCIENTIFIQUES ACCÉDER À UNE FORCE DE TRAVAIL QUALIFIÉE ATTIRER DES PERSONNES QUI POSSÈDENT DES COMPÉTENCES TECHNIQUES ATTIRER DES SPÉCIALISTES EN ASSURANCES DE LA QUALITÉ ET EN CONTRÔLE DE LA QUALITÉ Les trois questions les plus importantes identifiées comme influençant la capacité de l’organisation à être compétitive à l’heure actuelle sont les suivantes : Lorsque l’on posait des questions au sujet de l’avenir, les trois principaux problèmes identifiés comme ayant un impact négatif étaient les suivants : • incapacité d’attirer des personnes compétentes possédant les compétences nécessaires de leadership; • incapacité d’attirer des personnes possédant les compétences nécessaires de leadership; • incapacité d’entrer en compétition à l’échelle internationale pour trouver des personnes compétentes; • incapacité d’entrer en compétition à l’échelle internationale pour trouver des personnes compétentes; • non disponibilité des diplômés « prêt au travail ». • incapacité du personnel à s’adapter aux conditions d’affaires changeantes. Les problèmes majeurs qui influencent la capacité des entreprises biotechnologiques d’être concurrentielles comprennent : diplômés prêts au travail, capacité d’être en compétition pour obtenir des compétences internationales, marketing et compétences en ventes, brevets, expertise juridique et adaptabilité du personnel. 48 Lors de l’examen des réponses basées sur les soussecteurs, on a noté les différences suivantes. SANTÉ HUMAINE Les entreprises du secteur de la santé humaine ont déclaré que les trois principaux problèmes qui pourraient avoir un effet négatif sur la capacité de leur organisation de devenir concurrentielle étaient les suivants : • incapacité d’attirer des candidats possédant les compétences nécessaires de leadership; La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie • incapacité d’entrer en compétition pour trouver des compétences à l’échelle internationale; • incapacité d’attirer des personnes possédant des compétences nécessaires en marketing et en vente. AGROBIOTECHNOLOGIE Les entreprises engagées dans l’industrie biotechnologique insistent sur l’importance de l’apprentissage permanent. Les « agrobiotechnologues » déclarent que les préoccupations futures au sujet de la capacité du personnel à s’adapter à l’environnement d’affaires en mutation éclipse les candidats attirants possédant les compétences de leadership nécessaires. Les trois problèmes actuels les plus importants identifiés en RH étaient : Les répondants consultés pour cette étude anticipent un bassin limité de leadership et de la difficulté à entrer en concurrence pour trouver des personnes compétentes de haut niveau à l’échelle internationale dans l’avenir. • Attirer les personnes qui possèdent les compétences en ventes et en marketing nécessaires; • Attirer les candidats possédant les compétences en matière de brevets et juridiques; • Attirer les candidats qui possèdent les compétences de leadership nécessaires. 7.4 ATTIRER LES PERSONNES POSSÉDANT LES COMPÉTENCES CLÉS : LE DÉFI DU RECRUTEMENT SOURCES DE COMPÉTITION DES PERSONNES RECRUTÉES Les répondants au sondage national ont identifié à quel point ils sont en accord ou en désaccord que les secteurs suivants ou les industries se livrent une concurrence serrée pour trouver des travailleurs en biotechnologie : les gouvernements, le monde universitaire, le monde médical, les grandes entreprises pharmaceutiques, l’environnement, l’agriculture, les entreprises internationales, les entreprises américaines et autres entreprises canadiennes. • Professionnels de la gestion : La compétition provient principalement des autres entreprises de biotechnologies, les entreprises pharmaceutiques d’envergure et le gouvernement. • Travailleurs qualifiés : Plus des deux tiers des répondants ont déclaré que la compétition pour les travailleurs qualifiés provient du secteur privé, des entreprises pharmaceutiques d’envergure (“big Pharma”) et autres entreprises canadiennes. • Employés scientifiques / techniques : La compétition provient en grande partie des autres entreprises de biotechnologies, les grandes entreprises pharmaceutiques et les hôpitaux. Ces données s’appliquent aux petites et grandes entreprises de l’échantillon. Lorsque les répondants qui font partie du sous-groupe de la santé humaine sont subdivisés, ils identifient les grandes entreprises pharmaceutiques comme principal compétiteur pour les candidats compétents, suivis par d’autres entreprises de biotechnologies et ensuite, les entreprises américaines. La même chose est vraie pour les répondants du soussecteur de la biotechnologie agricole, à l’exception que les autres entreprises agricoles sont légèrement considérées comme une plus grande source de compétition que les entreprises américaines. PERSPECTIVE DES HÔPITAUX ET DES INSTITUTS DE RECHERCHE Les six répondants des hôpitaux et des instituts de recherche mettaient au premier rang les autres entreprises de biotechnologies comme source de compétition et au deuxième rang les grandes entreprises pharmaceutiques comme source de compétition pour le personnel technique et scientifique. Pour le personnel de gestion, les autres compagnies biotechnologiques étaient considérées au cinquième rang et les entreprises pharmaceutiques étaient placées au sixième rang. Une personne interrogée d’un institut de recherche commentait qu’ils n’ont pas de difficulté à attirer le personnel en gestion ou scientifique dont ils ont besoin. PERSPECTIVE DU GOUVERNEMENT Pour le personnel de gestion, les défis rencontrés par les fonctionnaires interrogées consistaient à noter un bassin insuffisant de personnes compétentes au Canada où recruter et les défis reliés au développement des compétences en leadership chez le personnel scientifique. Les personnes interrogées ont indiqué que les autres ministères du gouvernement et les entreprises de biotechnologies sont des compétiteurs importants en termes de candidats en gestion du personnel. Une des personnes interrogées a fait ressortir que la régularité des salaires et des bénéfices du gouvernement, ainsi que l’environnement de travail stable, étaient importants pour aider à fidéliser le personnel compétent au sein de la communauté gouvernementale. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 49 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie « Pour la petite entreprise, le défi est d’accéder aux meilleures sources de candidats. Le recrutement universitaire, les références des employés existants et les demandes d’emploi non sollicitées ont été efficaces jusqu’à présent. » TABLEAU 6 : SOURCES DE RECRUTEMENT PAR TYPE D’EMPLOI Emploi Sources PERSONNEL DE GESTION DIPLÔMÉS UNIVERSITAIRES DES 2 E ET 3 E CYCLES, SECTEURS PRIVÉ ET PUBLIC ET AUTRES ENTREPRISES DE BIOTECHNOLOGIES PROCESSUS DE COMMERCIALISATION DIPLÔMÉS UNIVERSITAIRES DES 2 E ET 3 E CYCLES, ET AUTRES ENTREPRISES DE BIOTECHNOLOGIES PERSONNEL TECHNIQUE DIPLÔMÉS UNIVERSITAIRES DES 2 ET 3 CYCLES, DIPLÔMÉS DE 1ER CYCLE ET AUTRES ENTREPRISES E ET SCIENTIFIQUE EXPERTS EN RÉGLEMENTATION / PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE DIPLÔMÉS UNIVERSITAIRES DES 2 ET 3 E CYCLES PERSONNEL DE MARKETING DIPLÔMÉS UNIVERSITAIRES DES 2 ET 3 E CYCLES E ET SECTEUR PRIVÉ SOURCES ET MÉTHODES DE RECRUTEMENT On a demandé aux répondants où ils recrutaient leurs employés scientifiques et/ou employés du domaine de la biotechnologie. Les possibilités mentionnées étaient les suivantes : les coopératives de placement, les collèges, les universités (étudiants de 1er, de 2e et de 3e cycle), les autres entreprises de biotechnologies canadiennes, les autres entreprises américaines, le secteur public, le monde universitaire, l’immigration, les curriculum vitae non sollicités et les entreprises non- américaines. Les personnes interrogées du secteur de la technologie en émergence ont indiqué qu’elles utilisent une variété de techniques pour attirer les employés, notamment, le recrutement sur campus, les annonces dans les journaux et les revues. Plus des trois quarts des répondants ont indiqué que leurs efforts de recrutement pour les employés techniques sont, dans une certaine mesure, ciblés vers les diplômés universitaires du 1er cycle, les diplômés des 2e et 3e cycles et les sources post-doctorales. « Nous avons une grande visibilité sur Internet. Les scientifiques consultent Internet sur une base régulière. Notre visibilité est vraiment élevée. » 50 Lorsqu’on leur demandait quelles sources elles utilisaient pour recruter les nouvelles compétences, six personnes interrogées sur huit des hôpitaux et des instituts de recherche indiquaient que les programmes des diplômés universitaires des 2e et 3e cycles étaient les sources les plus fréquemment utilisées pour tous les types de personnel; toutefois, elles recrutent également des entreprises de biotechnologies dans une moindre mesure. Trois personnes interrogées ont déclaré qu’elles utilisaient leurs réseaux personnels pour identifier les candidats de toutes les catégories d’emplois. E DE BIOTECHNOLOGIES E Un peu plus que la moitié ont déclaré qu’ils ciblent les autres firmes biotechnologiques et les collèges. La moitié a déclaré qu’ils utilisaient les curriculum vitae non sollicités et les programmes de co-op. Facteur intéressant : alors qu’un tiers indiquait qu’ils ciblent les sources internationales (p. ex. les entreprises américaines, européennes et asiatiques), du moins dans une certaine mesure, approximativement le même nombre indiquait qu’ils n’avaient jamais ciblé ces sources. Les quatre personnes interrogées provenant du gouvernement ont rapporté rechercher les compétences scientifiques principalement chez les diplômés universitaires des 2e et 3e cycles et trois sur quatre recrutaient leur personnel de gestion d’autres sources du secteur public. Le personnel technique tendait à provenir des programmes universitaires du 1er cycle. Tous les répondants provenant des sous-secteurs de la biotechnologie agricole et de la santé humaine ont indiqué que les entreprises internationales et les entreprises américaines sont les endroits les moins privilégiés pour recruter leur personnel scientifique / technique. Les entreprises technologiques en émergence ont discuté de mesures telles que le recrutement international pour trouver les compétences nécessaires, si les besoins se font sentir et quand cela se produit. Les autres ont discuté au sujet des entreprises de recherche et des réseaux personnels pour localiser le personnel spécialisé. Bien que non fortement appuyée par la majorité de ceux qui ont été consultés, citons comme autre solution que les besoins de spécialités peuvent être comblés par la sous-traitance. MESURES INCITATIVES AU RECRUTEMENT Les personnes interrogées ont discuté des défis qu’elles rencontrent lorsqu’elles recrutent le personnel technique / scientifique. La plupart était en accord avec le fait que la compétition était une préoccupation majeure et basée principalement sur les facteurs suivants : • la rémunération; • les salaires, les avantages et les avantages indirects; • une meilleure formation et des possibilités de perfectionnement; La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie • • • • un travail plus intéressant; l’équilibre travail / famille; une meilleur gestion organisationnelle / culture; l’emplacement dans une région biotechnologique plus dynamique. Une personne interviewée a élaboré que bien que le salaire soit important, il y a également des problèmes d’installations et d’équipement qui sont importants, puisque les scientifiques veulent travailler avec les technologies les plus récentes. On a fait ressortir que différents types d’organisations recrutent différents types d’employés; les grandes entreprises, les hôpitaux, les institutions et les gouvernements offrent un environnement plus sécuritaire et moins risqué, qui selon un investisseur en capital de risque, conviennent particulièrement au Canada. Les personnes interrogées ont noté, à l’instar des répondants au sondage, que la principale compétition pour le personnel scientifique/technique provenait des universités, des entreprises de biotechnologies, des grandes entreprises pharmaceutiques et des hôpitaux. DÉFIS DE RECRUTEMENT RENCONTRÉS PAR LES INTERVENANTS IMPORTANTS DE L’INDUSTRIE ET LES SOUS-SECTEURS TABLEAU 7 : MÉTHODES DE RECRUTEMENT PAR TYPE D’EMPLOI Emploi Méthode PERSONNEL DE GESTION RÉSEAUTAGE AFFICHAGE INTERNE FIRMES DE RECHERCHE DE CADRES SUPÉRIEURS / AGENCES DE PLACEMENT ANNONCES JOURNAUX / REVUES PROCESSUS DE COMMERCIALISATION RECRUTEMENT SUR CAMPUS ANNONCES JOURNAUX / REVUES RÉSEAUTAGE PERSONNEL SCIENTIFIQUE RECRUTEMENT SUR CAMPUS INTERNET AFFICHAGES INTERNES RÉSEAUTAGE ANNONCE JOURNAUX / REVUES ET TECHNIQUE EXPERTS EN RÉGLEMENTATION / PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE ANNONCE JOURNAUX / REVUES RÉSEAUTAGE PROGRAMMES CO-OP PERSONNEL DE MARKETING RECRUTEMENT SUR CAMPUS RÉSEAUTAGE ANNONCES JOURNAUX / REVUES PERSPECTIVE DU GOUVERNEMENT Le gouvernement est confronté à des défis uniques que les organisations du secteur privé ne vivent pas. Par exemple, on a noté que le processus lent de recrutement résulte en des échecs à attirer les bonnes personnes vers le secteur public. Les personnes interrogées ont également noté que les organisations opérant dans les secteurs publics et sans buts lucratifs, tels que les gouvernements et les hôpitaux, ne sont simplement pas compétitifs en ce qui a trait aux salaires et, tel que noté par les personnes interrogées, « nous finissons par obtenir les restes des mises à pieds ». Lorsque questionnées sur les défis précis de recrutement de personnel scientifique / technique, la moitié des personnes interrogées en provenance du gouvernement ont indiqué que les fonds insuffisants pour payer les salaires représentaient un défi majeur, et l’autre moitié indiquait des ressources insuffisantes pour financer la recherche. Une personne interrogée du gouvernement a dit que le financement de son ministère est insuffisant et, que par conséquent, il doit compter sur les départs naturels (retraite) du personnel des programmes de faible priorité pour libérer des ressources pour les programmes de haute priorité. Il a été recommandé que les organisations publiques investissent davantage dans les « missions de recrutement » afin de démontrer les bénéfices de travailler dans un institut public de recherche. Il a été également noté que les institutions publiques doivent avoir « Le défi est de trouver les bonnes personnes, de les fidéliser et d’avoir les moyens de les garder! » une relation de coopération plus forte avec les autres et devraient collaborer afin de bâtir un bassin de ressources qualifiées. Les personnes interrogées ont mentionné les universités, les entreprises de biotechnologies et les autres ministères du gouvernement comme étant la les principaux concurrents pour le personnel scientifique / technique. PERSPECTIVE DU SOUS-SECTEUR DE LA TECHNOLOGIE EN ÉMERGENCE Une personne interrogée d’une entreprise en technologie en émergence a déclaré qu’il importe de comprendre que différents employés sont motivés par différentes choses, que ce soit les heures flexibles, le temps libre ou les affectations uniques. tre conscient de ces questions permet aux plus petites entreprises d’être efficacement en compétition même si elles n’ont pas l’argent nécessaire pour payer d’énormes salaires. Plusieurs personnes interrogées des technologies en émergence ont suggéré qu’acquérir du personnel technique n’était pas un défi, en notant que si ces personnes peuvent démontrer leurs compétences, elles peuvent se joindre à l’entreprise et être formées aux technologies et compétences requises. Plusieurs personnes interrogées ont rapporté qu’elles encourageaient les liens avec les universités par le biais des programmes co-op. Cette dernière méthode était considérée par les La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 51 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie Le Canada doit travailler en permanence avec les technologies à la fine pointe. Comme les autres pays progressent rapidement, il sera plus difficile pour l’industrie biotechnologique canadienne d’attirer ou de fidéliser les meilleurs et les plus brillants. personnes interrogées comme pouvant fournir aux entreprises des terrains d’essai pour des employés potentiels. Plusieurs personnes interrogées ont témoigné des succès qu’elles avaient eus en faisant un pas de plus et en établissant un partenariat avec le monde universitaire pour rechercher les technologies en émergence. Ceci inclut les entreprises qui financent directement les bourses de recherche postdoctorale, qui partagent essentiellement avec une institution le risque et le coût des recherches d’une technologie émergente d’intérêt. Ceci pendant qu’au même moment elles aident le développement des individus dont les compétences scientifiques sont hautement recherchées et qui pourraient faire partie du bassin collectif de compétences. D’autres travaillent et appuient les écoles universitaires de commerce, les aidant à développer les connaissances qui incluront les compétences précises nécessaires pour gérer avec succès et diriger les entreprises de biotechnologies. Il a été suggéré que l’utilisation des technologies en émergence peut parfois jouer un rôle positif dans le recrutement; comme dans plusieurs cas, le type de travail pour lequel le candidat sera engagé est aussi important que le niveau salarial. D’autre part, les exigences de la technologie de pointe peuvent limiter le bassin de candidats possédant les compétences et l’intérêt nécessaires. Par exemple, si une entreprise travaille avec une technologie de pointe qui a échoué comme plateforme lors d’intégrations antérieures, des personnes compétentes peuvent être hésitantes à se joindre à l’organisation si elles croient que la technologie ne sera pas un succès à long terme. Une autre personne interrogée a suggéré que si une organisation ne travaille plus à une technologie « branchée », il devient plus difficile de fidéliser les employés. Elle a poursuivi en déclarant que le Canada doit continuer à développer des technologies de pointe, car si d’autres pays avancent plus rapidement, il sera plus difficile pour l’industrie canadienne de la biotechnologie d’attirer et de fidéliser « les meilleurs et les brillants. » Étant donné la demande de personnes qui possèdent les compétences et l’expérience de travail qui s’appliquent aux technologies en émergence, il n’est pas surprenant qu’elles puissent demander souvent un salaire avec prime au moment du recrutement. PERSPECTIVE DES HÔPITAUX ET DES INSTITUTS DE RECHERCHE Lorsque l’on a demandé quels étaient les deux plus importants défis de RH auxquels les hôpitaux et les institutions doivent faire face, cinq personnes interrogées ont choisi les technologies en émergence qui créent de nouvelles exigences de compétences et quatre personnes interrogées ont déclaré qu’il s’agissait d’attirer les candidats possédant les compétences de leadership nécessaires. Le défi majeur rencontré par les hôpitaux et les instituts de recherche différait entre le personnel de gestion et le personnel scientifique. Cinq personnes interrogées ont déclaré que la compétition basée sur la rémunération était le défi majeur lors du recrutement du personnel scientifique/technique; toutefois, quatre personnes interrogées indiquaient que les ressources techniques insuffisantes étaient le facteur majeur qui influence le recrutement du personnel de gestion. DÉFIS ET STRATÉGIES POUR FACILITER LE RECRUTEMENT INTERNATIONAL DE PROFESSIONNELS COMPÉTENTS Lorsque l’on a demandé aux entreprises quels étaient les défis auxquels elles sont confrontées lors du recrutement d’employés étrangers reliés à la biotechnologie, TABLEAU 8 : DÉFIS DE RECRUTEMENT D’EMPLOYÉS DE L’ÉTRANGER OEUVRANT DANS UN DOMAINE RELIÉ À LA BIOTECHNOLOGIE JUSQU’À QUEL POINT ÊTES-VOUS EN ACCORD QUE LES DÉFIS SUIVANTS S’APPLIQUENT? (N=40) Complètement En accord Ni l’un En en accord ni l’autre désaccord Complètement en désaccord Ne sais pas COÛT DU RECRUTEMENT 31 % 36 % 10 % 5 % – 19 % SALAIRE CONCURRENTIEL 28 % 35 % 13 % 5 % 3 % 18 % IDENTIFICATION DES MARCHÉS APPROPRIÉS 20 % 39 % 15 % 12 % – 15 % QUESTIONS FISCALES 25 % 33 % 18 % 5 % 3 % 18 % EXIGENCES EN IMMIGRATION 27 % 29 % 22 % 5 % 2 % 15 % AVANTAGES CONCURRENTIELS 18 % 18 % 30 % 15 % 5 % 15 % QUALITÉ DE VIE CONCURRENTIELLE 13 % 8 % 28 % 30 % 8 % 15 % 52 La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie plus de la moitié ont déclaré que les défis suivants s’appliquent : coût du recrutement, niveaux de salaires compétitifs, identification et attaque des marchés appropriés, questions fiscales au Canada et exigences de l’immigration (consulter le tableau 8). Approximativement le tiers a déclaré que la qualité de vie n’était pas un défi lors du recrutement au Canada. IMMIGRATION Les opinions varient au sujet de l’utilisation de l’immigration pour amener des personnes dans l’entreprise. Une personne interrogée a dit que les politiques et procédures du gouvernement en matière d’immigration répondent aux besoins de l’industrie, mais elle a ajouté que le processus pourrait être plus simple et plus rapide. Une personne interrogée provenant du secteur de la technologie en émergence était d’accord que le processus est encombrant et coûteux, rendant difficile pour les plus petites entreprises d’attirer des ressources étrangères. D’autres personnes ont noté que le gouvernement doit mettre en place une approche stratégique de l’immigration qui se concentre sur les types de compétences dont l’industrie a besoin, surtout depuis qu’il est au courant du fait qu’il y a un besoin de travailleurs dans l’industrie. L’industrie peut en bénéficier si les normes ou les équivalences pour des titres de compétence étaient identifiés et communiqués de façon générale. Les personnes interrogées des associations étaient d’avis que l’immigration était une bonne politique de levier, puisqu’elle assure que le Canada a la possibilité d’attirer des compétences scientifiques de haute qualité de l’étranger. Les questions de qualité de vie, l’aptitude à travailler à un travail excitant scientifiquement et les incitatifs économiques attirent les immigrants. Une personne interrogée a déclaré que le gouvernement devrait se demander : « Créons-nous un environnement qui attirera les travailleurs compétents étrangers? » CRÉATION D’UN ENVIRONNEMENT D’ACCUEIL Plusieurs des personnes consultées ont indiqué que le Canada pourrait faire plus pour attirer les meilleures compétences au pays et ont noté qu’il existe apparemment des défis non reliés à l’immigration qui pourraient être améliorés. Par exemple, selon les règlements, le ou la conjoint(e) d’un PDG recruté pour un poste au Canada ne pourra pas également venir travailler ici à moins d’avoir reçu une garantie d’emploi avant son arrivée au pays. Cette contrainte limite les possibilités d’attirer les compétences voulues. Cet individu a également noté qu’il y a un cycle dans les vies des expatriés lorsqu’ils sont favorables à l’idée de venir au Canada; par exemple, ils seront vraisemblablement plus intéressés à venir avant d’avoir des enfants inscrits à l’école. On croit que le gouvernement devrait aider l’industrie en se tenant au courant des expatriés possédant les compétences recherchées, qui seraient disposés à revenir travailler au Canada. 7.5 ANTICIPER LES DÉFIS FUTURS DE RECRUTEMENT On a demandé aux répondants au sondage de prédire la demande de travailleurs en biotechnologie dans leur organisation au cours des trois à cinq prochaines années dans les domaines suivants : activités de recherche en biotechnologie, développement et production de produits, commercialisation et marketing. Plus de la moitié a indiqué qu’ils croient que la demande pour des travailleurs dans les domaines suivants sera élevée ou vraiment très élevée : • les cadres supérieurs; • les spécialistes du développement des entreprises et du financement d’immobilisations; • les gestionnaires de recherche; • le personnel possédant un Ph.D.; • les techniciens en recherche. Lorsque l’on subdivise les résultats du sondage en deux entreprises séparées engagées en santé humaine et en biotechnologie agricole, les besoins prioritaires en RH doivent changer légèrement. Les compagnies oeuvrant dans le domaine de la santé humaine évaluent de façon plus importante le besoin en cadres supérieurs et affaires réglementaires alors que les répondants du domaine de la biotechnologie agricole « La concurrence dans l’industrie pour des compétences de gestion, techniques et scientifiques s’intensifiera alors que l’industrie progresse. » évaluent que le besoin en technicien et en personnel Ph.D. est plus élevé. Une écrasante majorité des personnes interrogées pour cette étude ont indiqué que la capacité d’attirer des cadres supérieurs possédant les compétences nécessaires pour guider l’entreprise vers un succès commercial était une cause de grande préoccupation. Ceci est attribuable à la compétition accrue pour un bassin significatif de ressources avec ce mélange spécialisé d’expertise et d’expérience. On s’attend à ce qu’il soit de plus en plus difficile d’attirer les meilleurs talents possédant les compétences juridique / brevets, marketing et vente nécessaires. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 53 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie Les répondants des moyennes et grandes entreprises (>50 employés) ont indiqué que leur capacité à être compétitifs à l’échelle internationale pour les compétences sera améliorée au cours des trois à cinq prochaines années. Toutefois, les répondants au sondage national ont indiqué que leur capacité à attirer les employés possédant les compétences nécessaires en marketing et en vente pourraient vraisemblablement se détériorer au cours des trois à cinq prochaines années, ainsi que leur capacité à attirer les candidats possédant les compétences nécessaires en droit / brevets et la capacité de s’adapter aux conditions d’affaire changeantes. 7.6 ÉCARTS MAJEURS DE LA FORCE DE TRAVAIL La figure 1 ci-dessous offre une vue d’ensemble de la façon dont les exigences en compétences évoluent durant le cycle de vie des organisations biotechnologiques. Mi-durée et maturité Mise en œuvre des procédés Première étape Administration Développement des affaires Gestion générale Équipe scientifique Démarrage : Scientifiques entrepreneurs Transfert de Technologie Marketing Développement du produit Brevets Réglementation Clinique Finances Conseil d’administration Gestion des RH Assurance qualité et contrôle de la qualité Conseil d’administration Services techniques Planificateurs stratégiques juridique 75 % des entreprises sont à l’étape du démarrage « Les leaders qui pourront appuyer la croissance de l’entreprises sur le marché international changeant sont nécessaires. » TABLEAU 9 : POSTES NON COMBLÉS EN BIOTECH PAR DOMAINES Domaine Postes non comblés RECHERCHE EN BIOTECHNOLOGIE TECHNICIENS ET PERSONNEL PH.D. DÉVELOPPEMENT DE PRODUITS CONTRÔLE ET ASSURANCE DE LA QUALITÉ / BIOTECHNOLOGIQUES ET PRODUCTION PRODUCTION OU MISE À L’ÉCHELLE ET PURIFICATION COMMERCIALISATION DE LA PERSONNEL DE VENTE MARKETING ET GESTIONNAIRES ASSOCIÉS DES VENTES CADRES SUPÉRIEURS ET PROFESSIONNELS DU MARKETING BIOTECHNOLOGIE ET MARKETING L’Ontario, l’Alberta et le Québec étaient les endroits les plus fréquemment cités où les efforts de recrutement pourraient être ciblés pour ces postes. 54 VUE D’ENSEMBLE DES POSTES ACTUELLEMENT NON COMBLÉS Pour atteindre une vue d’ensemble plus spécifique des objectifs actuels de recrutement en RH, une enquête via le sondage national a été effectuée afin de déterminer les types et l’étendue des postes non comblés. L’information présentée ci-dessous s’appuie sur les entrevues et les consultations des groupes de discussion sur le besoin de recruter des cadres supérieurs d’expérience qui possèdent la capacité d’orienter une organisation vers la commercialisation et des personnes possédant de l’expérience à la fois en science et en gestion, ainsi que du personnel scientifique et technique compétent. Ces secteurs d’expertise sont en demande partout et il sera nécessaire d’entreprendre une concurrence efficace, souvent à l’échelle internationale, avec les autres industries et secteurs pour recruter les bons candidats. Les répondants au sondage national ont fourni des renseignements sur les postes vacants à temps plein liés à la biotechnologie, les raisons pour lesquelles ils n’ont pas été comblés et les lieux choisis pour recruter le personnel voulu pour occuper ces postes. Les catégories et les postes proposés étaient les suivants : la recherche en biotechnologie (techniciens, personnel M.S., personnel Ph.D., gestionnaires de recherche, autres); le développement et la production de produits biotechnologiques (des spécialistes de la mise à l’échelle de la production et de la purification; des spécialistes de la réglementation pour l’obtention d’une licence, des affaires réglementaires et cliniques, de l’assurance et du contrôle de la qualité; des informaticiens, des gestionnaires, autres); la commercialisation biotechnologique et le marketing (développement des affaires et financement d’immobilisation; les professionnels du marketing, les personnel de vente, les finances, le marketing et gestionnaires associés des ventes, les gestionnaires, les cadres supérieurs, autres). RAISONS DES EMPLOIS VACANTS Lorsque l’on considère les raisons pour lesquelles ces postes étaient non comblés, les entreprises mentionnaient vraisemblablement les raisons suivantes : • manque de candidats qui possèdent l’expérience nécessaire; La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie • rémunération nécessaire est trop élevée et ne correspond pas; • manque de candidats possédant l’expérience et la formation; • compétition de la part des autres secteurs. ÉCART ENTRE LE LEADERSHIP ET LA GESTION – PROBLÈME UNIVERSEL Les entretiens confirment les données du sondage, qui montrent le besoin de recruter des personnes ayant des compétences en gestion et en leadership. Les données de l’entrevue indiquent qu’acquérir des compétences de gestion est un défi pour l’industrie de la biotechnologie et qu’il y a des besoins précis de cadres supérieurs expérimentés qui démontreront du leadership dans plusieurs domaines complexes. Une personne interrogée a noté qu’au Canada la base de gestion est sous-développée. Ceci désavantage les petites entreprises de biotechnologies puisque un grand nombre de jeunes travailleurs ont été lancés dans des postes de gestion plus rapidement que dans le passé. Ceci est peut-être causé en partie par une croissance rapide de l’industrie associée à une bulle démographique de baby boomers à l’âge de la retraite. COURBE D’APPRENTISSAGE ABRUPTE On a noté que les cadres supérieurs proviennent souvent de grandes entreprises ou d’institutions financières et doivent s’adapter à l’industrie de la biotechnologie. Ceci nécessite pour eux de se sensibiliser avec des domaines scientifiques précis et de développer des compétences pour atteindre les défis que représente la direction d’une entreprise biotechnologique à travers un cycle de développement. Les principales qualifications et compétences de leadership identifiées sont : • sens de la visualisation, création et motivation, capacité de « penser grand » (comprendre l’environnement d’affaires mondial, réaliser que la croissance de l’entreprise ne repose pas uniquement sur le Canada); • diriger une organisation par le biais du cycle de recherche, développement, test clinique et commercialisation; • capacité à diriger les fusions et les acquisitions; • fortes compétences de réseautage, pour établir des alliances stratégiques, et de nouvelles relations d’affaires, particulièrement sur une base internationale; • fortes compétences de communication pour rassurer le public à l’égard des nouvelles technologies et produits qui sont en émergence; « Lors du recrutement, j’utilise l’analogie de l’autobus : vous devez avoir les bonnes personnes dans l’autobus et les mauvaises à l’extérieur. Vous devez également avoir les bonnes personnes assises au bon endroit. » « Nous commençons seulement à saisir comment le manque de scientifiques et de gestionnaires possédant les niveaux de compétence nécessaires à l’industrie biotechnologique est aigu. Ce changement de mentalité inclut les investisseurs en capital de risque, les scientifiques juniors, les gestionnaires administratifs, etc., réalisant qu’ils ont besoin de comprendre de quelle façon l’industrie biotechnologique diffère des industries avec lesquelles ils font affaire habituellement. » • assurance qualité et contrôle de la qualité; • capacité d’intégrer les RH et la planification de l’entreprise et appui de l’expertise professionnelle de RH en tant qu’atout de gestion institutionnelle. DES SCIENTIFIQUES COMME GESTIONNAIRES Il y a eu un point de vue exprimé à l’effet que les entreprises de biotechnologies se dirigent vers l’étape de commercialisation, les scientifiques – souvent les « L’accent est mis sur les principales compétences des gens en termes de compétences non techniques, compétences relationnelles, éthique professionnelle et capacité à bien travailler avec les autres. Recruter quelqu’un uniquement sur la base de ses connaissances techniques peut être dangereux. Ultimement, les compétences interpersonnelles et le travail éthique sont plus difficiles à corriger qu’un manque de connaissances techniques. » La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 55 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie « Les leaders auront besoin d’avoir une attitude axée sur le client plutôt qu’axée sur les objectifs scientifiques, telle que la publication de documents. » fondateurs de l’entreprise – qui peuvent, aux premières étapes de l’exploitation de l’entreprise, avoir été capables d’exercer le rôle du cadre de gestion supérieure, peuvent avoir besoin de céder la place à ceux qui possèdent des compétences de leadership et une capacité de gestion commerciale. Au sujet du personnel senior scientifique / technique, une personne interrogée a dit que les scientifiques ont besoin de « s’adapter au monde des affaires ». Une autre a dit qu’ils devraient acquérir une meilleure compréhension des principes d’affaires et de leurs répercussions sur les décisions scientifiques de l’entreprise. On a également noté que les scientifiques cadres devaient développer leurs compétences de leadership. Plusieurs fondateurs scientifiques canadiens de très bonne réputation, toutefois, ont été capables de fonctionner adéquatement comme chefs de la direction d’entreprises publiques, ainsi cette question tourne autour d’arrangements particuliers d’entreprise et de la compétence en leadership ainsi que des compétences acquises. SCIENCE ET PERSONNEL TECHNIQUE Bien que la moitié des personnes interrogées des organisations utilisant les technologies en émergence ait dit qu’elles ne vivent pas aujourd’hui un manque de personnel scientifique et technique, toutes anticipent un manque dans un avenir proche. En particulier, au fur et à mesure que l’industrie de la biotechnologie mûrit, certaines personnes interrogées parlaient d’un manque imminent de scientifiques cadres compétents qui seront capables de guider leur organisation vers la commercialisation. Puisque plusieurs technologies en émergence (p. ex. protéomique, génomique, bioinformatique) sont toujours à des étapes précoces de développement, le défi consistera à trouver des personnes qui peuvent faire le pont entre la science et le monde des affaires pour mener ces technologies à la commercialisation. On a demandé aux personnes interrogées de prédire combien les compétences pour les scientifiques et le personnel technique changeront alors que l’industrie de la biotechnologie progresse. Certains ont noté qu’il y aura un besoin de développer les compétences existantes afin de s’adapter aux changements technologiques rapides. Ceci devra être complété par une compréhension plus en profondeur de leur domaine professionnel, ainsi qu’une appréciation des disciplines connexes. On a noté que les professionnels de la science et de la technologie devront s’adapter au 56 monde des affaires afin de comprendre les principes des affaires et leur impact sur les décisions scientifiques de l’entreprise. AUTRES EXIGENCES DE CHANGEMENT DE COMPÉTENCES ET CONNAISSANCES AFFAIRES RÉGLEMENTAIRES Puisque plus de technologies en émergence proviennent du passé, les organismes de réglementation, tels que Santé Canada, la Food and Drug Administration ou leur contrepartie européenne, ont adapté leur système réglementaires pour traiter les nouvelles préoccupations. On s’attend à ce qu’il soit plus difficile de trouver des personnes qui ont une compréhension des systèmes réglementaires, de leurs changements et de leurs implications pour les entreprises de biotechnologies canadiennes. Bien que peu de personnes interrogées aient indiqué qu’elles vivent actuellement un manque de personnel spécialisé en affaires réglementaires à cause de leur engagement envers les technologie en émergence, environ la moitié d’entreelles s’attendent à une pénurie dans un proche avenir. On a demandé aux personnes interrogées de prédire comment les compétences pour les personnes spécialisées en affaires réglementaires changeront alors que l’industrie de la biotechnologie progressera dans l’avenir. On a noté que ces personnes devraient être davantage en mesure de concevoir des plans et des stratégies acceptables pour l’approbation réglementaire gouvernementale à l’égard des technologies en émergence et être capables de démontrer qu’il est dans l’intérêt du public de présenter des produits précis. Une autre personne était d’accord, et déclarait que ces individus devront être de bons « lobbyistes » ainsi que posséder une expertise technique pour faire progresser les produits par le biais du processus réglementaire. Une personne interrogée a noté que la plupart des gens compétents dans ce domaine proviennent de grandes entreprises pharmaceutiques ou de grandes entreprises de biotechnologies et ont démarré leurs propres entreprises d’affaires réglementaires. Le défi consiste à rester en tête des cadres de travail réglementaires, non seulement au Canada, mais aussi aux É.-U. ENTREPRISES TECHNOLOGIQUES EN ÉMERGENCE Plusieurs tendances des technologies en émergence et leur impact sur les besoins en RH ont été citées par les personnes interviewées. Par exemple, il est ressorti que la croissance en bioinformatique signifie qu’il y aura un besoin de personnes compétentes en informatique et en biologie. D’autres personnes interrogées ont fait ressortir que des domaines tel que la croissance en médecine régénérative nécessitera des personnes qui posséderont des connaissances interdisciplinaires en biologie et en chimie. La croissance dans le domaine des diagnostiques ADN en soins de santé La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie humaine a aussi été référencée; une personne interrogée ressentait que cette croissance mènera à la commercialisation des marchés des protéines et génétique. Ceci créera un besoin pour plus d’individus possédant les compétences nécessaires pour commercialiser ces technologies. COMMERCIALISATION DE PRODUITS On a demandé aux personnes interrogées de prédire comment les compétences du personnel engagé dans le processus de commercialisation changeront alors que l’industrie de la biotechnologie progressera dans l’avenir. Plusieurs des personnes consultées ont noté que les employés dans ce domaine auront besoin d’une habileté accrue pour saisir les complexités des technologies en émergence et le changement de l’environnement réglementaire. On a noté qu’ils devront comprendre le processus de transfert technologique au secteur privé et être capables d’avoir une interface appropriée entre les secteurs public et privé. Puisque les partenariats dans l’industrie deviennent plus complexes, ces individus devront avoir de fortes compétences en négociation MARKETING On a demandé aux personnes interrogées de prédire comment les compétences du personnel en marketing changeront alors que l’industrie de la biotechnologie évoluera dans l’avenir. Approximativement la moitié de ceux consultés lors des consultations de l’ensemble des personnes interrogées étaient préoccupées au sujet de la disponibilité future du personnel en marketing possédant de solides antécédents en science. Ils croient que les antécédents en science seront nécessaires pour comprendre complètement les produits / technologies dont ils font la promotion. « Les professionnels du marketing doivent conserver l’éthique et la gérance ainsi que la sensibilisation du public et un degré d’acceptation en tant que premier cité en tout temps. » On a également noté qu’il était nécessaire de comprendre les niveaux d’acceptation publique et les préoccupations au sujet des technologies en émergence et les produits qui proviendront de cette technologie. Tel que noté par une personne interrogée, « le personnel en marketing devrait avoir un niveau sans précédent de compréhension scientifique. » Comme une autre personne le confirmait, il y a « un besoin accru de mettre en marché un produit plutôt que la science. » L’importance d’être capable de cibler un marché précis pour un produit, plutôt que de faire du marketing de masse, a été indiquée comme problème. PROCÉDÉ BIOTECHNOLOGIQUE ET PRODUCTION Les participants à l’étude séparée sur la biotechnologie ont indiqué que la majorité des besoins immédiats pour la plupart des organisations sont des opérateurs de production, des spécialistes d’assurance de la qualité (AQ) et du contrôle de la qualité (CQ) Les six organisations qui ont participé à l’étude recherchent ensemble plus de 500 opérateurs pour les trois à cinq prochaines années111 et presque tous les participants ont commenté que l’AQ et le CQ sont des rôles remplis de défis. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 57 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie 58 La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie 8.0 Fidéliser les personnes possédant les compétences clés et réduire l’écart de compétences Ce chapitre est dédié à la revue de certaines des réalités du marché du travail auxquelles l’industrie fait actuellement face, y compris la question controversée de l’exode des cerveaux. Il inclut aussi un examen des approches stratégiques pour fidéliser les employés, ainsi que d’éventuelles façons de combler les écarts entre les compétences et lacunes associées au leadership. 8.1 RÉALITÉS DU MARCHÉ DU TRAVAIL FIDÉLISATION : LA RÉMUNÉRATION DEMEURE UN FACTEUR CRUCIAL Nous avons demandé aux répondants pourquoi les employés avaient quitté la compagnie. Les choix de réponse incluaient les éléments suivants : meilleure rémunération, meilleurs avantages sociaux, travail plus intéressant, avantages fiscaux, équilibre travail-famille, meilleure culture organisationnelle, meilleures possibilités de développement professionnel, déménagement dans une région plus dynamique et mises à pied, constituent les principaux motifs de départ des employés. On a aussi demandé aux personnes interrogées quelle était à leur avis l’importance de la rémunération, une méthode fructueuse pour fidéliser les employés. Tel que mentionné par l’un des membres du gouvernement qui a été interrogé : « l’argent n’est souvent pas le principal incitatif », il faut aussi prendre en considération d’autres éléments clés importants tels les opportunités de recherche à la fine pointe, les options, la flexibilité et une approche professionnelle concernant les primes en tenant compte des objectifs prédéfinis. D’autres personnes interrogées ont approuvé le tout, en mentionnant l’importance des processus de rétroaction reliés aux évaluations de rendement et à la rémunération. On a aussi ajouté que les avantages sociaux de ceux qui travaillent dans un institut financé par le gouvernement, y compris le forfait de rémunération plus étendu, une meilleure sécurité d’emploi, un soutien plus soutenu au niveau de la recherche, etc., peuvent constituer un puissant incitatif permettant de fidéliser le personnel compétent. On a aussi fait observer que l’environnement de travail constitue un important attrait; si la compagnie est bien établie, a de bons revenus et est située dans un marché d’envergure, l’embauche s’en trouvera facilitée. EXODE DES CERVEAUX – IMPACT DISCUTABLE SUR LA COMPÉTITIVITÉ On a demandé aux répondants à quel point ils croyaient que les problèmes spécifiques à la compagnie avaient un impact positif ou négatif sur la capacité de cette dernière à demeurer concurrentielle, actuellement ou dans les trois à cinq prochaines années. Les choix énumérés ont été les suivants : coût de la technologie de pointe, problèmes d’éthique biotechnologique, exode des cerveaux, droits de propriété intellectuelle, capacité à insérer les produits dans le marché et accès aux marchés internationaux. Plus de la moitié des répondants ont indiqué ne pas avoir d’opinion, à savoir si l’exode des cerveaux vers d’autre pays avait un impact négatif ou positif sur la capacité de la compagnie à demeurer concurrentielle, bien qu’un peu plus d’un tiers d’entre eux croyaient que ce phénomène avait un impact négatif. Nul changement significatif n’a été observé en comparant leurs préoccupations actuelles et futures. Lorsque les réponses des sociétés impliquées en santé ont été subdivisées, presque deux tiers des répondants ont indiqué que l’exode des cerveaux n’avait aucun impact sur la capacité de la compagnie à demeurer concurrentielle, tant présentement que dans le futur. Cependant, lorsqu’on a demandé aux répondants à quel point ils étaient d’accord ou non avec le fait que les industries et secteurs suivants se faisaient concurrence – gouvernement, milieu universitaire, sociétés médicales ou pharmaceutiques importantes, environnement, domaine de l’agriculture, firmes internationales, firmes américaines et autres sociétés canadiennes – pour recruter des travailleurs en biotechnologie, tout juste plus de la moitié d’entre eux ont affirmé que les firmes américaines étaient d’importants concurrents, « La rémunération, des mécanismes pour informer les employés de leur rendement et les possibilités de formation et de perfectionnement sont des éléments d’importance égale pour garder les employés. Ces éléments s’inscrivent dans une approche globale. » La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 59 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie car l’industrie américaine est plus en avance et la différence substantielle de salaire entre les deux pays constitue à la fois des opportunités et des menaces pour les compagnies canadiennes de biotechnologie. POINT DE VUE GOUVERNEMENTAL À la question posée aux personnes interrogées, à savoir s’il y avait des preuves d’exode ou de gain de cerveaux, les réponses ont varié. Deux personnes interrogées ont parlé d’un flux de personnes compétentes entre les provinces, particulièrement entre l’Ontario, la Colombie-Britannique et le Québec. Une personne ne discernait pas de preuve d’exode ou de gain entre les provinces. Internationalement, les opinions exprimées se divisaient de la même façon. L’une des personnes interrogées avait l’impression qu’il n’y avait ni exode ni gain; deux autres avaient l’impression que le Canada perdait à la fois de potentiels gestionnaires et scientifiques chevronnés au profit des États-Unis. Une autre a indiqué que sa société avait bénéficié d’un gain net, surtout à l’aide des octrois du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada afin d’attirer des chercheurs étrangers au Canada. POINT DE VUE DES HÔPITAUX ET INSTITUTS DE RECHERCHE Les commentaires obtenus des représentants des hôpitaux et des instituts de recherche résultent en une impression d’équilibre : cinq répondants sur huit avaient le sentiment que sur une base inter-provinciale, il n’y avait ni gain ni exode de cerveaux. En ce qui concerne les flux de personnes compétentes au niveau international, la moitié des répondants avaient l’impression qu’il y avait évidence d’exode des cerveaux, alors qu’un peu moins de la moitié d’entre eux avaient l’impression qu’il n’y avait ni gain ni exode. L’une des personnes interrogées, qui avait l’impression qu’il y avait effectivement un exode des cerveaux au niveau international, a émis l’opinion que ce phénomène s’observait surtout chez les nouveaux diplômés, étant donné que la plupart partent pour l’étranger et ne reviennent pas au pays. Cette même personne a ajouté qu’il y a un certain exode de gestionnaires et de personnel scientifique expérimentés, bien qu’il ne soit pas aussi prononcé que chez les nouveaux diplômés. GAIN DE CERVEAUX – RECRUTEMENT INTERNATIONAL INTENSIF Environ 25 % des répondants ont indiqué qu’ils recrutaient du personnel scientifique et/ou spécialisé en biotechnologie technique, à tout le moins jusqu’à un certain point, par le biais de l’immigration. Au cours des trois dernières années, la majorité des travailleurs embauchés provenant de l’extérieur du Canada étaient principalement originaires des États-Unis, puis de l’Europe et de l’Asie. Si l’on tient compte des résultats de cette étude, il est évident que l’expertise en biotechnologie provient et sort du Canada à la fois. Cependant, les observations recueillies ne permettent pas de définir clairement à quel point il y a « exode » ou « gain » de cerveaux. 8.2 LE DÉFI DE LA GESTION : RÉDUIRE L’ÉCART PLANIFIER LA RELÈVE AU NIVEAU DE LA DIRECTION La planification de la relève au niveau de la direction est importante, particulièrement dans les industries de biotechnologie, car elles connaissent une croissance rapide et requièrent un amalgame unique de compétences et d’expertise. Tel que mentionné précédemment, le cycle de vie de la biotechnologie requiert une évolution de l’expertise en sciences, recherches et commerce. Il est donc irréaliste de s’attendre à ce qu’un chef de la direction puisse mener à lui seul une compagnie à travers tous les stades de son cycle de développement. On doit plutôt planifier de façon à s’assurer que le meilleur candidat éventuel à la direction soit formé et/ou recruté et retenu au moment considéré comme opportun, selon le stade de croissance de la compagnie. L’une des personnes interrogées provenant d’une firme de consultants en biotechnologie définissait comme pratique d’excellence l’identification par la direction d’employés prometteurs, deux fois l’an. Une autre personne interrogée a 60 émis l’opinion suivante : même si plusieurs compagnies affirment planifier la relève, la plupart d’entre elles, en réalité, ne tiennent pas leurs employés informés de la façon dont la compagnie évolue ni de la place qu’ils pourraient y occuper dans le futur. MEILLEURS LIENS AVEC LE MILIEU UNIVERSITAIRE ET LES ÉCOLES DE COMMERCE POUR LA FORMATION DES GESTIONNAIRES ET EMPLOYÉS Dans le domaine de la gestion, il fut observé qu’il est nécessaire de créer de meilleurs liens entre le milieu universitaire et les compagnies, en vue de recruter des scientifiques chevronnés et des gestionnaires. Il fut aussi noté que les écoles de commerce commencent à réaliser que l’industrie de la biotechnologie a des exigences spécifiques; elles ont donc adapté leurs cours en conséquence. De plus, elles ont observé que les étudiants pourraient acquérir de l’expérience dans la résolution de problèmes biotechnologiques, tels la réglementation et la propriété intellectuelle, par le biais de programmes coopératifs et d’internats de formation. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie Bon nombre des personnes interrogées oeuvrant dans le domaine des technologies émergentes croient qu’en dépit de leurs nouvelles exigences technologiques, elles sont parvenues à trouver le personnel technique requis. Deux d’entre elles ont indiqué qu’elles se centraient sur l’embauche d’individus possédant les compétences de base, ainsi que les attitudes et valeurs adéquates, telle l’intégrité, par exemple. Les deux compagnies sont étroitement liées aux universités dans leur domaine et recrutent des employés par le biais de travail d’été ou coopératif pour ensuite les former de façon à combler leurs besoins. APPROCHES DE FORMATION CRÉATIVES La plupart des gens consultés dans le cadre de la présente étude sont d’accord avec le fait que la capacité à mettre constamment les compétences à niveau constitue un important élément de la compétitivité et de la fidélisation du personnel. Il est intéressant de noter que plusieurs compagnies de biotechnologie concentrent leurs ressources sur des approches moins structurées de formation et de développement, de façon à réduire les coûts, offrir des occasions d’apprendre sur place et profiter d’approches de formation plus flexibles. Les répondants au sondage et les personnes interrogées ont affirmé que les compétences des têtes dirigeantes actuelles de compagnies, chefs de direction et directeurs financiers, pourraient être rehaussées par le biais d’un certain nombre de mécanismes incluant les éléments suivants : accompagnement, mentorat, réseautage, membres du conseil, conseillers, formation spécifique, cours, etc. De plus, les scientifiques fondateurs détenant un poste de chef de la direction pourraient être incités à examiner tous les mécanismes menant à une mise en valeur de la gestion de la compagnie, y compris le développement professionnel et l’auto-remplacement. Les chefs de direction pourraient s’efforcer de mettre sur pied des équipes de direction possédant un éventail d’expertise et de la flexibilité; ils pourraient aussi recruter des experts advenant que la direction fait preuve d’inexpérience (ex. : affaires réglementaires). Une analyse plus approfondie de la formation, du développement et de l’éducation est faite au Chapitre 9.0. « Peu importe les qualifications, une bonne attitude et l’intégrité se situent au-dessus de tout. » NOUVELLES APPROCHES DE RECRUTEMENT : RECHERCHE DE LA PERSONNE ADÉQUATE POSSÉDANT LES COMPÉTENCES REQUISES Bon nombre de compagnies adoptent des approches uniques de recrutement et de développement des aptitudes et compétences requises. Plusieurs personnes interrogées ont mentionné l’importance de recruter les personnes « adéquates » et de se concentrer sur les compétences principales en termes de savoirs comportementaux, aptitudes inter-relationnelles, éthique du travail et capacité à bien travailler avec les autres. Une recommandation a été faite à l’effet que les entreprises cherchent à recruter des gens qui partagent leurs valeurs internes et à développer davantage ces valeurs partagées par le truchement de l’orientation et du développement. DÉVELOPPEMENT DE STRATÉGIES EXPLICITES DE RH ET PRATIQUES D’EXCELLENCE On a demandé aux personnes interrogées quelles étaient les étapes concrètes que pourrait franchir leur entreprise pour se préparer à relever tout défi futur relatif aux RH. Certaines des personnes consultées ont parlé spécifiquement du développement d’une stratégie de RH pour le personnel de recherche relié à l’établissement des priorités en recherche et développement, aux taux d’attrition, aux plans de redotation en personnel, aux nouveaux domaines de recherche et à l’évaluation de la capacité à réaffecter le personnel dans des secteurs davantage prioritaires, y compris le besoin de tenir compte de tous les facteurs qui assureront aux firmes le bon nombre de personnes dotées des compétences requises pour réaliser leur plan stratégique. Une autre personne interrogée a émis le commentaire suivant : pour les petites compagnies de biotechnologie, il n’existe que peu de pratiques d’excellence en matière de RH et/ou de repères explicitant les secteurs clés des RH, tels les forfaits de fin d’emploi, les salaires et ratios de rotation du personnel. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 61 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie 62 La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie 9.0 Formation, développement et éducation des talents Ce chapitre est dédié au degré d’investissement de l’industrie et aux méthodes préconisées pour la formation et le développement, à la disponibilité et à l’efficacité des programmes éducatifs, ainsi qu’au rôle que sont appelés à jouer les employeurs en biotechnologie et les parties prenantes dans le développement des compétences. Il présente aussi une évaluation des besoins futurs en éducation et les tendances émergentes qui continueront d’avoir un impact sur le recrutement d’employés compétents au sein de l’industrie, ainsi que les opportunités et défis à relever pour répondre aux demandes de cette dernière. 9.1 INVESTISSEMENT DANS LA FORMATION On a demandé aux répondants si leur entreprise investissait dans la formation. Cinq sur huit ont dit qu’ils investissaient dans la formation de leurs employés (cf. Graphique 8). Tel que mentionné précédemment, les employés possédant un vaste éventail de compétences et provenant de divers milieux (par ex., compétences en sciences et en commerce) ont un gros avantage, particulièrement dans les plus petites entreprises où les travailleurs sont souvent appelés à jouer différents rôles. En ce qui concerne la formation en gestion, il y a un certain nombre d’options moins formelles qui ont été mentionnées, telles les opportunités accrues de mentorat avec les pairs et collègues dans l’industrie de la biotechnologie. L’une des compagnies interrogées se sert d’affectations particulières pour accroître l’apprentissage et la capacité; une autre a fait mention de son investissement dans des programmes de développement de carrière ou de « formation anticipée » à l’intention des gestionnaires. Nous avons demandé aux répondants à quel point ils prévoyaient investir dans des programmes de formation dans un certain nombre de secteurs pour le futur. Les choix offerts étaient les suivants : amélioration spécifique des compétences (mise à niveau des compétences) visant à acquérir ou appliquer de nouvelles technologies; formation spécifique pour les techniciens en recherche; science de l’information/informatique; gestion de la propriété intellectuelle; aspect légal; formation en réglementation/clinique; formation en gestion; compétences générales telles communications, présentations, réseautage, etc. Plus des quatre-cinquièmes des répondants ont affirmé avoir investi entre 0 $ et 5 000 $ par employé, sur une base annuelle, en formation et développement. Presque la moitié d’entre eux ont indiqué qu’ils dépensaient entre 1 000 $ et 5 000 $ par employé par année (cf. Graphique 8). Les résultats en provenance des répondants actifs en biotechnologie agricole indiquent qu’ils investissent moins dans la formation, car la moitié d’entre eux ne consacrent que de 0 $ à 1 000 $ l’an par employé. Une grande partie des fonds destinés à la formation sont consacrés aux conférences et séminaires. La majorité des répondants qui prévoient investir en formation ont indiqué qu’ils envisagent le faire dans tous les programmes de formation, jusqu’à un certain point, sauf dans le domaine légal. Les trois principaux domaines de formation prévus (à grande ou très grande échelle) par approximativement le tiers des répondants sont les suivants : Graphique 8 Investissement annuel par employé • formation de gestionnaires; • formation spécifique pour les techniciens en recherche; • mise à niveau spécifique des compétences pour acquérir ou appliquer la nouvelle technologie. Les secteurs moins privilégiés en termes d’investissement dans la formation sont : l’aspect légal, la gestion de la propriété intellectuelle et les sciences de l’information / l’informatique. (N=49) La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 63 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie Les entreprises de technologies émergentes prévoient avoir besoin de spécialistes des affaires réglementaires et du marketing. Le manque de ressources consacrées à la formation peut indiquer que cette dernière n’est pas considérée comme un secteur prioritaire dans lequel investir. Tel que mentionné par l’une des personnes interrogées : « En règle générale, il ne se donne pas suffisamment de formation dans l’industrie, car trop de compagnies de biotechnologie n’en saisissent pas l’importance. » De plus, ces compagnies doivent se centrer davantage sur les besoins des employés. APPROCHES RELATIVES À LA FORMATION ET AU DÉVELOPPEMENT Bon nombre des personnes consultées ont mis de l’avant plusieurs idées sur l’utilisation de la formation et du développement pour inciter les employés à demeurer au sein de l’entreprise. Un participant a affirmé que le développement professionnel sous forme de formation continue et de rotation de postes constitue une partie du forfait global de rémunération du personnel de direction, scientifique et technique. On a demandé aux répondants à quel point la compagnie adoptait des approches spécifiques relativement à la formation (voir Tableau 10). Les trois approches les plus fréquemment citées furent les suivantes : conférences / séminaires, formation à l’interne et mentorat. Les résultats indiquent que le manque de formation peut être attribué, à tout le moins en partie, au manque d’experts en formation dans les secteurs clés de la biotechnologie. De plus en plus, les entreprises utilisent les cours offerts en ligne pour améliorer les compétences personnelles, scientifiques et en gestion, afin de permettre aux individus d’atteindre différents niveaux à leur propre rythme. POINT DE VUE DU SOUS-SECTEUR DE LA TECHNOLOGIE ÉMERGENTE Les personnes interrogées provenant de compagnies oeuvrant dans le domaine de la technologie émergente ont affirmé que la méthode de formation la plus utile pour leurs employés était une mise à niveau spécifique sur la façon d’utiliser les technologies émergentes. Plusieurs de ces personnes ont indiqué à quel point la période de développement des gens oeuvrant dans les secteurs de nouvelles technologies était longue, car il faut plusieurs années pour développer chez l’individu, entre l’université et l’industrie, les compétences nécessaires; conséquemment, la mise à niveau des compétences constitue une solution. On a demandé aux personnes interrogées provenant du secteur de la technologie émergente si elles avaient l’impression que les problèmes auxquels leur entreprise faisait face relativement à la mise à niveau des compétences et au recrutement étaient similaires à ceux d’autres entreprises spécialisées en technologie émergente à travers le pays. L’une de ces personnes a affirmé que les problèmes étaient similaires, car la plupart des entreprises ont à relever le défi des découverts de trésorerie et, conséquemment, elles ont de la difficulté à attirer des personnes compétentes. Les personnes interrogées ont émis l’idée que le principal défi à relever est de trouver des experts aptes à offrir la formation et le développement à une personne afin que cette dernière acquière les compétences requises. Des compagnies utilisant les technologies émergentes doivent compter sur des personnes oeuvrant à l’interne qui sont elles-mêmes autodidactes, étant donné que les pressions exercées pour réaliser les étapes clés du développement placent les compagnies dans une position ne leur laissant ni le temps ni les fonds nécessaires à la formation officielle du personnel. Considérant qu’un répondant sur cinq a TABLEAU 10 : APPROCHES DE FORMATION UTILISÉES PAR LES COMPAGNIES DE BIOTECHNOLOGIE (N=49) Très fréquemment Fréquemment Parfois Rarement Jamais Ne sait pas CONFÉRENCES/SÉMINAIRES 31 % 49 % 20 % – – – FORMATION À L’INTERNE 10 % 51 % 35 % 4 % – – MENTORAT 10 % 31 % 35 % 15 % 4 % 4 % FORMATION À L’EXTERNE – 25 % 59 % 8 % 8 % – COURS POST-SECONDAIRES 8 % 17 % 48 % 10 % 17 % – ROTATION DE POSTE 4 % 10 % 44 % 23 % 17 % 2 % 64 La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie indiqué que sa compagnie n’investissait pas dans la formation, il s’agit là d’un important résultat. plus utile, suivie de la formation en gestion, leadership et compétences générales. D’autres personnes interrogées ont indiqué qu’elles découvraient des façons de développer à l’interne les compétences dont elles avaient besoin pour la mise à niveau des technologies émergentes. L’une des approches préconisées est d’offrir de la formation mutuelle, de la rotation de postes et des affectations spéciales. L’une des personnes interrogées a fait mention de l’utilité de former des équipes multidisciplinaires travaillant ensemble à des projets; les employés sont ainsi en contact avec d’autres secteurs de la compagnie. Les représentants du gouvernement interrogés ont suggéré d’améliorer les programmes d’incitation au rendement et/ou de promotion qui impliquent davantage de formation pratique, tels les programmes coopératifs, les internats de formation et d’autres formations spécifiques à l’intention du personnel hautement qualifié. Plusieurs personnes ont aussi suggéré de la formation sur place ou des programmes d’échange entre les sociétés réglementaires et l’industrie. Lorsque les personnes oeuvrant en technologie émergente ont été interrogées, on leur a demandé de revoir un certain nombre d’options de formation et d’indiquer quelles sont les deux que leur compagnie privilégiait le plus. Une majorité a opté pour le mentorat / l’entraînement et les programmes de formation. POINT DE VUE DES ASSOCIATIONS On a demandé aux membres des associations quelles étaient les approches les plus efficaces pour former de futurs gestionnaires. Les réponses variaient : la plupart d’entre eux ont mentionné une forme quelconque de formation sur place, tels le mentorat et l’entraînement, comme étant des façons efficaces de donner de la formation, particulièrement dans le cadre d’affectations spéciales offrant des expériences d’apprentissage aux employés. On a donné l’exemple d’affectation spéciale suivant : donner à un potentiel gestionnaire une période de deux mois pour développer un plan de marketing pour la compagnie, en utilisant les cadres supérieurs comme mentors et formateurs. À la question posée à savoir si les institutions d’enseignement de formation comprenaient les besoins de l’industrie et répondaient à ces derniers, les réponses ont varié. Certaines personnes interrogées avaient l’impression que les institutions sont sur la bonne voie, mentionnant entre autres le MBA en gestion de la technologie incluant une option en biotechnologie de l’Université Simon Fraser, ainsi que le MBA en biotechnologie de l’Université Western Ontario; il s’agit là de bons exemples d’établissements qui oeuvrent en vue de répondre aux besoins de l’industrie. POINT DE VUE DU GOUVERNEMENT On a demandé aux représentants du gouvernement qui ont été interrogés d’attribuer une notation aux options de formation et d’expliquer lesquelles leur étaient les plus utiles. Parmi ces options, on retrouvait les mises à niveau spécifiques de compétences en vue de l’utilisation des technologies émergentes, la formation réglementaire/légale, la formation en leadership, gestion, technique et générale (communications, présentations, réseautage, etc.). Les personnes interrogées ont indiqué que la mise à niveau spécifique des compétences constituait l’opportunité de formation la POINT DE VUE DES COMPAGNIES DE BIO-PROCÉDÉS Presque la moitié des compagnies de bio-procédés qui ont auparavant participé à une étude menée par TGN pour le compte de CRHB (High-Level Summary of the Human Resources and Training Needs of the Bioprocessing Sector) ont mentionné qu’ils préconisaient soit des programmes de formation à l’interne donnée par du personnel ou des coordonnateurs désignés ou alors, qu’ils étaient à mettre en place des partenariats de développement avec des institutions d’enseignement locales en vue de développer des programmes qui répondront à leurs besoins. De plus, toutes les compagnies ont observé que leurs employés entreprennent des formes de recyclage ou de formation sur place. Quelques compagnies sont en voie d’identifier des véhicules adéquats de formation pour répondre à leurs divers besoins et recherchent des sources de formation américaine dans des secteurs tels les procédés de réalisation. En fait, tous les participants ont émis l’opinion qu’il existe un besoin croissant en développement de partenariats et de réseaux entre le système d’éducation et le secteur public pour influencer les programmes scolaires et tenter de donner accès aux étudiants à de la formation pratique en milieu de travail. Les participants à l’étude en bioprocédés ont affirmé que leur secteur souffrait d’une pénurie de personnel d’expérience. L’un d’eux a mentionné que l’un des plus importants facteurs contribuant au manque de main-d’œuvre qualifié était la pénurie d’installations manufacturières au Canada. Alors que, d’une part, cette pénurie a créé une opportunité de croissance pour l’industrie prise dans son ensemble, elle contribue aussi à limiter le nombre de personnes possédant une expérience pratique avec les gros bioréacteurs. Un autre participant a mentionné que les employés de niveau d’entrée de sa compagnie passaient approximativement 20 % de leur première année en formation sur place. INITIATIVES DE DÉVELOPPEMENT PROFESSIONNEL DE L’INDUSTRIE Les initiatives de formation officielle et de développement sont rarement une priorité dans les petites compagnies de biotechnologie qui sont placées La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 65 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie devant des délais rigoureux et des ressources limitées. Le développement des employés se fait donc plutôt de façon informelle sous la forme de mentorat ou d’entraînement. Les grandes compagnies pharmaceutiques, les hôpitaux et les instituts de recherche sont capables d’investir davantage de ressources dans la formation et le développement et, dans bien des cas, ils ont déjà mis en place des programmes officiels pouvant impliquer des rotations de postes, des affectations spéciales, des cours professionnels adaptés aux compétences requises dans certains secteurs. Par exemple, le Research Insitute for Child and Women’s Health de Colombie-Britannique est doté d’un Research Education Training Centre112 qui offre des ateliers, de brefs cours et des séminaires aux individus en formation (y compris les étudiants diplômés, post-diplômés et les candidats aux études post-doctorales) et au personnel. Le CIHR dispose d’un vaste programme de formation lui permettant de développer des partenariats avec l’industrie, de façon à ce que ses propres scientifiques développent un certain éventail de compétences. La décision d’investir ou non dans de la formation à l’externe des employés se fonde souvent sur les coûts qui y sont associés, incluant le temps passé à l’extérieur du milieu de travail, les frais ou les droits de scolarité. Dans plusieurs cas, les compagnies ne tiennent pas compte des avantages potentiels de créer des liens avec la communauté académique par le biais de la formation et du développement. Par exemple, une petite compagnie de biotechnologie a pu financer les études de maîtrise d’un employé dans une université locale. Cet investissement a profité non seulement à l’employé, mais aussi à la compagnie qui a ainsi pu avoir accès à l’équipement de l’université sans avoir à en défrayer les coûts. Des certificats post-secondaires en biotechnologie sont offerts tant par les collèges que les universités et sont perçus comme une avenue réalisable et pratique pour les employés cherchant à mettre leurs compétences à niveau. Ces programmes peuvent être adaptés aux besoins de l’industrie en permettant aux employés d’étudier à temps partiel tout en continuant parallèlement à travailler. Cependant, cette étude n’a pas trouvé de preuves concluantes de l’incorporation de ces types de programmes par l’industrie. De plus, les associations de l’industrie offrent diverses formes de développement professionnel, tels les ateliers et séminaires de formation, tout en s’efforçant de répondre aux besoins de l’industrie. Là encore, l’incorporation de ces programmes est incertaine, étant donné que la plupart des compagnies qui ont participé à cette étude ont indiqué que leur implication dans la formation externe et les opportunités de développement se traduisait surtout en participation à des séminaires et conférences. 9.2 ÉDUCATION ET DÉVELOPPEMENT Tel que mentionné précédemment, une évaluation des besoins éducatifs de l’industrie, ainsi que le problème des exigences et initiatives éducatives/de formation ont été incluses dans chaque ligne de témoignage de cette étude, y compris le sondage en ligne, l’entrevue d’informateurs clés et des études de cas de pratiques d’excellence. Cependant, le point de vue du milieu universitaire et sa relation avec l’industrie de la biotechnologie est aussi nécessaire pour donner un portrait exact des perspectives d’éducation en biotechnologie. Ce chapitre fait état du point de vue de l’industrie prise au sens Le certificat de technicien en microbiologie du Centennial College s’adresse aux diplômés des universités et collèges et offre une connaissance de base de la microbiologie et des sciences connexes, ainsi que le développement des compétences requises pour travailler en laboratoire industriel. 66 large ainsi que des opinions des représentants du monde médical, scientifique, de l’ingénierie, des facultés de commerce, des universités, collèges, instituts scientifiques et privés à travers le Canada; ces résultats proviennent de 19 entrevues. Les personnes interrogées ont exprimé leurs opinions sur les besoins actuels et futurs de l’industrie, la priorité de ces besoins chez ceux qui offrent des programmes éducatifs et les opportunités de liaison avec l’industrie pour approvisionner cette dernière et promouvoir la biotechnologie au Canada. LE DÉSÉQUILIBRE ENTRE L’OFFRE ET LA DEMANDE GESTIONNAIRES EXPÉRIMENTÉS L’une des découvertes importantes de cette étude est la pénurie de gestionnaires en biotechnologie et, plus encore, de chefs de file possédant une expérience de l’industrie et un amalgame équilibré de compétences et d’expertise. Alors que l’éventail des compétences scientifiques, commerciales et légales a bel et bien été identifié comme étant exigé de l’industrie, le besoin le plus criant demeure celui d’individus qui ont « vécu l’expérience ». La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie DES DIPLÔMÉS APTES AU TRAVAIL Les répondants au sondage national et les personnes interrogées ont mentionné que leurs deux principales sources de recrutement de personnel scientifique et technique étaient les programmes de 1er et 2e cycles. Cependant, il y a eu un débat parmi les personnes interrogées relativement aux compétences pouvant être acquises par le biais des mécanismes éducatifs officiels comparativement à celles qui s’acquièrent plus aisément en milieu de travail. Quasiment toutes les personnes consultées dans le cadre de cette étude ont souligné le besoin de diplômés aptes au travail. Selon les personnes interrogées, tant en provenance de l’industrie que du monde de l’éducation, il y a suffisamment de diplômés pour combler les postes scientifiques et techniques de niveau d’entrée; cependant, elles s’interrogeaient sur l’aptitude au travail des diplômés. Dans certains cas, elles avaient l’impression que les diplômés n’étaient pas prêts à assumer les rôles multidisciplinaires qu’ils sont appelés à jouer dans les petites compagnies de biotechnologie. Il y a aussi eu débat à savoir s’il y aurait suffisamment de personnel scientifique chevronné (détenteurs de maîtrise et de doctorat) pour répondre aux besoins futurs en RH; cependant, cet élément ne fut pas considéré comme une préoccupation immédiate. PLUS VASTE FORMATION INTERDISCIPLINAIRE Il fut noté que, dans certains cas, les nouveaux diplômés ne possèdent pas les compétences techniques spécifiques requises, tel le développement de produits. Conséquemment, pour ces compétences spécifiques, la formation doit se faire en milieu de travail. Les personnes interrogées en provenance de l’industrie des bioprocédés ont fait un bon nombre de suggestions concernant le type de formation pratique dont le personnel pourrait bénéficier, tels des cours sur la conformité des procédés de réalisation, santé et sécurité, propreté du lieu de travail, manutention des matières dangereuses, théorie et techniques de validation. Les technologies émergentes, par définition, constituent un secteur qui demeurera un défi à relever par l’industrie, en termes de développement et maintien des compétences. Alors que l’adoption croissante de technologies, telles la protéomique et la génomique, fut tenue pour acquise, l’impact sur l’industrie de ces dernières et d’autres technologies moins connues est difficile à mesurer. Le niveau global d’avancement scientifique, ainsi que l’émergence de nouvelles technologies et la convergence des technologies actuelles se traduisent pour les RH en un besoin de formation interdisciplinaire et en une capacité à demeurer flexible dans un environnement en évolution rapide. L’une des personnes interrogées provenant du monde de l’éducation mentionnait que cette formation interdisciplinaire constitue de nos jours le plus important écart à combler dans la programmation scientifique et technique. Le programme de maîtrise en biotechnologie de l’Université de Toronto offre un diplôme professionnel basé sur l’interdisciplinarité, impliquant une collaboration entre les départements de botanique, chimie, zoologie et la Rotman School of Management. En sus du besoin en programmes convergeant les disciplines scientifiques et offrant plus de formation pratique pour mieux répondre aux besoins de l’industrie, les répondants en provenance du monde de l’éducation et de l’industrie ont identifié le besoin d’intégrer des domaines tels la propriété intellectuelle, les affaires réglementaires et la commercialisation afin d’aider les étudiants à bien saisir ce qu’est l’industrie, par-delà les stages de recherche et de découverte. VUE D’ENSEMBLE DES INSTITUTIONS D’ENSEIGNEMENT ET DES PROGRAMMES PROFESSIONNELS Bien qu’il soit généralement reconnu qu’une grande partie de la formation reliée aux sciences et à la technologie peut être appliquée à l’industrie de la biotechnologie, il y a une variété d’opinions au sein de l’industrie à savoir quels sont les programmes et institutions les plus aptes à répondre aux besoins de cette dernière. On a demandé aux personnes interrogées provenant du milieu de l’éducation si le développement des diplômés en vue de soutenir l’industrie de la biotechnologie était considéré comme une priorité au sein de leur institution. Douze d’entre elles provenant à la fois des universités et collèges ont indiqué que le soutien de la biotechnologie constituait une importante priorité pour leur institution. Alors que la majorité d’entre elles se disent prêtes à supporter le développement de programmes en vue de répondre aux besoins de l’industrie, trois personnes provenant du milieu Le MBA de l’Université de l’Alberta, qui inclut une spécialisation en commercialisation de la technologie, se concentre sur le processus d’intégration à l’utilisation commerciale des développements techniques, particulièrement sur la recherche provenant des universités et autres sociétés de recherche et développement. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 67 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie universitaire ont indiqué que l’approvisionnement de l’industrie en diplômés aptes à travailler n’était pas considéré comme prioritaire. Deux de ces trois personnes ont indiqué que leurs diplômés étaient formés sur l’aspect théorique de la biotechnologie mais qu’ils manquaient d’expérience pratique et n’avaient pas l’éventail de compétences requises, tels par exemple, les aspects compréhension de la réglementation et marketing de la biotechnologie. Deux de ces trois personnes ont aussi affirmé que leur institution ne saisissait pas entièrement le potentiel de la biotechnologie et que, conséquemment, ils avaient l’impression que les coûts qui y sont associés l’emportaient sur l’avantage d’offrir des programmes spécialisés. Au cours des dernières années, les cours et programmes spécifiques à la biotechnologie sont devenus plus proéminents. Toutes les personnes interrogées en provenance du monde de l’éducation ont indiqué une continuité de la programmation actuelle, ainsi que l’introduction de cours dans un certain nombre de secteurs biotechnologiques émergents et croissants, tels la nanotechnologie, la métabolomique, les systèmes à haut débit et les biomatériaux. Les techniciens / technologistes en biotechnologie et les programmes de diplôme sont offerts par des collèges et institutions à travers le pays. Des programmes de 1er cycle en biotechnologie sont aussi offerts dans les universités et institutions à travers le Canada. Les nouveaux programmes offerts vont du baccalauréat ès arts en sociologie de la biotechnologie, au baccalauréat en commerce en gestion de la biotechnologie, au baccalauréat en science en biotechnologie de l’agriculture, au baccalauréat en science et en biotechnologie. Des programmes spécialisés de maîtrise sont aussi offerts aux étudiants intéressés. Par exemple, l’Université de Saskatchewan offre des programmes de maîtrise en science et de maîtrise en agriculture en biotechnologie, l’Université de l’Alberta offre un programme de maîtrise en science en microbiologie et biotechnologie, l’Université de Toronto offre un programme de maîtrise en biotechnologie. Et finalement, l’Université McGill offre un certificat en biotechnologie. Les écoles de commerce ont aussi commencé à répondre aux besoins en compétences de gestion de l’industrie de la biotechnologie. Par exemple, l’Université du Québec offre un MBA incluant une spécialisation en « bioindustries », l’Université de Queen offre un MBA en science et technologie, l’Université Simon Fraser offre un MBA en gestion de la technologie, l’Université de l’Alberta offre un MBA en commercialisation de la technologie, l’Université McMaster offre un MBA en gestion de l’innovation et des nouvelles technologies, alors que l’Université Western Ontario offre maintenant un MBA incluant une spécialisation en biotechnologie. Les programmes de doctorat spécialisés sont moins proéminents; cependant, ils peuvent être retrouvés 68 dans des institutions telles l’Université Brock et l’Université de Saskatchewan qui offrent un programme de doctorat en biotechnologie et l’Université de l’Alberta qui offre un programme de doctorat en microbiologie et en biotechnologie. De plus, les associations collaborent activement avec les spécialistes clés de l’industrie afin d’élaborer et de promouvoir des cours qui répondent aux besoins de RH possédant des compétences précises. Par exemple, le CRHB offre des cours dans des domaines comme la science de la biotechnologie à l’intention des non scientifiques, la protection des brevets, la gestion de la qualité totale, ainsi que les bonnes pratiques de laboratoire et de fabrication. RÉPONSE AUX BESOINS DE L’INDUSTRIE – DES PROGRÈS ONT ÉTÉ ACCOMPLIS Il est évident que les sociétés de biotechnologie se n’attendent pas à ce que les universités produisent des travailleurs entièrement qualifiés; cependant, elles s’attendent à ce que les diplômés soient mieux préparés à œuvrer au sein de l’industrie. Nous avons obtenu des réponses variées lorsque nous avons demandé aux répondants si les institutions d’enseignement saisissaient les besoins de l’industrie et répondaient à ces derniers. Cinq personnes provenant du milieu hospitalier et d’instituts de recherche ont dit avoir l’impression que les institutions d’enseignement répondaient à leurs besoins. Une personne a mentionné que son personnel scientifique cadre inclut des professeurs d’université, ce qui encourage les liens avec l’université. Bon nombre ont observé l’émergence de nouveaux programmes de formation au cours des deux dernières années et avaient l’impression que les universités faisaient du bon travail, particulièrement dans les domaines de la bio-informatique et de la génomique. Tous n’étaient toutefois pas d’accord avec ce qui précède. Les représentants de certains hôpitaux et instituts de recherche ont émis l’opinion que les institutions d’enseignement ont encore beaucoup de chemin à faire. L’un d’entre eux a fait mention du besoin d’un plus grand nombre de programmes coopératifs, affirmant que plusieurs diplômés issus des universités canadiennes ne sont pas prêts à s’insérer dans le domaine biotechnologique du secteur privé et qu’ils ont besoin de plus de préparation pour pouvoir travailler en laboratoire. Les répondants du monde de l’éducation n’étaient pas unanimes, à savoir si l’offre canadienne en diplômés en biotechnologie et domaines connexes serait apte à répondre aux besoins futurs de l’industrie en RH. L’impression générale était qu’alors qu’il y aurait vraisemblablement une quantité suffisante de chercheurs et techniciens de 1er cycle pour combler les postes de niveau d’entrée, il y aura éventuellement un La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie écart à combler au niveau des scientifiques, gestionnaires et ingénieurs en procédés de fabrication de 2e et 3e cycles. Au cours des dernières années, les institutions d’enseignement ont été perçues comme étant plus aptes à répondre aux besoins de la communauté biotechnologique. Approximativement la moitié des personnes interrogées provenant de l’industrie (hôpitaux, parties prenantes, compagnies de pratiques d’excellence, etc.) ont indiqué que les institutions d’enseignement comprennent et répondent aux besoins de leur compagnie, alors qu’un tiers d’entre elles n’était pas d’accord avec cet énoncé. Ce manque de consensus provient sans doute de la nature diverse des exigences de compétences chez divers intervenants de l’industrie de la biotechnologie. Par exemple, les hôpitaux et instituts de recherche sont souvent étroitement liés aux universités et ils ont structuré des programmes éducatifs et de formation; ils ont ainsi relativement limité leur difficulté à recruter et fidéliser leur personnel, alors que les entreprises en démarrage et les petites compagnies peuvent disposer de moins de ressources à investir dans la formation et le recrutement, exigeant ainsi conséquemment des diplômés plus aptes à travailler. Le Canadian Biotechnology Education Resource Centre (CBERC) a le mandat « d’améliorer la qualité de la formation en biotechnologie dans les écoles canadiennes. »113 Cela implique une meilleure conscientisation du fait que la biotechnologie est un domaine futur d’étude et un choix de carrière, en tenant compte des problèmes de formation, des programmes d’enseignement et du développement des compétences aux niveaux secondaire et post-secondaire et en augmentant le degré de conscientisation du public en général sur les avantages potentiels de la biotechnologie. La simple existence d’une telle organisation indique que des démarches sont entreprises pour minimiser l’écart potentiel entre l’offre et la demande actuelles et futures de ressources humaines dans l’industrie. ÉVALUATION DE LA DEMANDE DE L’INDUSTRIE : UNE PREUVE PLUS EMPIRIQUE EST REQUISE Les institutions d’enseignement canadiennes varient en termes de reconnaissance des exigences de l’industrie de la biotechnologie en RH. Il n’existe pas de consensus au sein de ces institutions concernant la demande globale de l’industrie et sa relative importance dans les divers cours et programmes offerts. Dans certains cas, une meilleure conscientisation des besoins de l’industrie de la biotechnologie a été accomplie par le biais des efforts d’un individu qui réalisait cet écart dans les programmes traditionnels. Dépendant de l’établissement, la biotechnologie est considérée comme le prochain domaine de haute technologie ou alors elle fait face à une certaine résistance à cause de sa nature non traditionnelle et de ce qu’elle exige en installations et ressources additionnelles. Actuellement, l’industrie est toujours perçue par les institutions d’enseignement comme étant jeune et imprévisible, et comptant plusieurs petites compagnies en démarrage aux ressources limitées ou souhaitant prendre de l’expansion à court terme. Les établissements évaluent la demande passée et future en diplômés selon plusieurs méthodes, telles la consultation de compagnies pour mener des recherches, le suivi du recrutement des étudiants, l’embauche coopérative, l’affichage de postes destinés aux étudiants, le contrôle du marché du travail et les études faites par les associations. Ceux qui n’ont pas trouvé de façons d’évaluer la demande de l’industrie ont eu de la difficulté à percevoir ce type de programmation comme étant une priorité. Aussi, la demande de diplômés compétents en biotechnologie est moindre pour les établissements situés dans les régions où les opportunités d’emploi en biotechnologie sont relativement réduites. 9.3 DÉFIS À RELEVER POUR RÉPONDRE À LA DEMANDE ET OPPORTUNITÉS CONNEXES OPPORTUNITÉS LIAISONS ENTRE LE MILIEU UNIVERSITAIRE ET L’INDUSTRIE Les institutions d’enseignement ont adopté un certain nombre de mécanismes pour se tenir au courant des besoins de l’industrie, tel l’embauche périodique d’une commission consultative pour identifier les aptitudes et compétences requises en tenant compte des besoins de l’industrie. Un exemple de liaison entre le milieu universitaire et l’industrie est celui de Vitesse (Re-Skilling) MC Canada Inc., qui travaille avec ses partenaires universitaires, à tous les ans-trois ans, pour mettre le contenu de leurs programmes à niveau, dans les domaines à évolution rapide de la science et de la technologie, tels la photonique et le bio-traitement. Les établissements de ce « Des domaines tels la science et l’ingénierie entrent en conflit, ce qui doit être reflété dans des combinaisons novatrices de cours et programmes pour offrir à l’industrie des compétences allant bien au-delà des programmes universitaires réguliers. » La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 69 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie « En général, nous préférons que des groupes qui n’ont pas été impliqués dans la formation auparavant le deviennent, si cela signifie que la formation peut être dispensée plus efficacement. » type jouent un rôle de liaison entre l’industrie et le milieu universitaire, de façon à ce que les programmes reflètent plus fidèlement les besoins de l’industrie. Par exemple, la faculté des sciences et de l’agriculture de l’Université McGill, Vitesse et HRBC ont récemment lancé un nouveau programme de certificat en biotraitement à l’intention des étudiants qui ont déjà complété un baccalauréat en science ou en ingénierie.114 Le programme inclut les sujets suivants : fermentation industrielle, extraction et purification des protéines, microbiologie, création et simulation de bio-traitement et procédés de réalisation pour l’industrie alimentaire et bio-pharmaceutique. De plus, les programmes coopératifs et d’internats de formation, les concours parrainés par l’industrie et les sondages menés par cette dernière ont été utilisés en vue de créer des liaisons entre les institutions d’enseignement et les intervenants clés de l’industrie. En dépit des efforts déployés pour offrir une programmation pertinente en biotechnologie, une partie des représentants du monde de l’éducation reconnaissent que leurs programmes n’offrent pas aux diplômés l’éventail de compétences nécessaires pour assurer une transition fructueuse vers le milieu de travail en biotechnologie. OPPORTUNITÉS DE FORMATION NON TRADITIONNELLES/NOVATRICES On considère que la communauté de la biotechnologie apporte son soutien aux approches non traditionnelles de formation et de contact avec l’industrie en permettant par exemple des visites guidées sur place et du travail pratique en laboratoire. À ce titre, plusieurs institutions d’enseignement ont mis sur pied avec succès des programmes coopératifs et d’internats de formation, en dépit des éventuelles sensibilités relativement à la propriété intellectuelle. Par exemple, le Red River College de Winnipeg, Manitoba, offre un programme coopératif de technologie en chimie et sciences biologiques.115 Il s’agit d’un programme de deux ans basé sur la science qui inclut l’enseignement « À Montréal, les gens oeuvrant à l’université et au sein de l’industrie sont de véritables collègues. Nous travaillons en étroite collaboration et nous nous respectons mutuellement. » 70 des compétences en laboratoire, les procédures chimiques analytiques et organiques, les techniques micro-biologiques et les méthodes biochimiques, en sus de techniques spécialisées en biologie moléculaire, immunologie, culture tissulaire et instrumentation. Les étudiants apprennent aussi la sécurité en laboratoire, les procédés industriels et l’assurance de la qualité, tout en développant des aptitudes en communications et en relations interpersonnelles, méthodes de recherche et applications microinformatiques; ils participent aussi à deux placements en milieu de travail. La demande en solutions flexibles de formation en technologies émergentes est considérée comme un besoin actuel et futur. L’une des personnes interrogées en provenance de l’industrie a suggéré qu’un programme similaire à celui offert par la University College London (UCL), située en Angleterre, serait idéal pour le Canada.116 L’UCL offre un programme de maîtrise en science en ingénierie biochimique destiné aux étudiants détenant un diplôme de 1er cycle en science ou en ingénierie. Ce programme comprend 9 mois d’études académiques, ainsi que trois mois additionnels au cours desquels les ingénieurs diplômés oeuvrent à des projets de recherche en bio-traitement alors que les diplômés en science travaillent à des projets de création. Les deux volets du programme (l’un pour les scientifiques et l’autre pour les ingénieurs) sont conçus de façon à exposer les étudiants aux éléments de la bio-ingénierie, ce qui ne fut pas le cas lors de leurs études de 1er cycle, ainsi qu’aux recherches les plus à la fine pointe et aux récentes pratiques en biotechnologie. L’UCL offre aussi un programme de formation destiné aux employés de l’industrie, programme qui comprend douze cours accrédités d’ingénierie du bio-traitement de trois ou quatre jours chacun. Les cours vont des techniques de bio-traitement, tels les procédés de fermentation et la chromatographie, aux sujets propres à l’industrie et autres sujets, telles la conception d’installations et la gestion de projet. Ces cours peuvent mener aux qualifications offertes par l’UCL au niveau maîtrise ou alors ils peuvent être pris pour effectuer une mise à niveau du personnel relativement aux plus récentes techniques et développements réglementaires de l’industrie. Un exemple de programme novateur en biotechnologie récemment mis sur pied est le Proteomics and Protein Function Discovery (PFD) de l’Université de Queens.117 Ce programme est conçu pour former les étudiants en technologies de pointe requises pour élucider la fonction des protéines et offre un environnement de recherche où les étudiants peuvent appliquer ces compétences à des recherches en science et en santé. Les étudiants ont une formation étalée sur une période de neuf mois, qui inclut deux périodes de trois mois en rotation de recherche dans les laboratoires des mentors associés au programme. Les La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie étudiants prennent aussi deux demi-cours multidisciplinaires diplômés, qui incluent la théorie scientifique tout en offrant une formation pratique à l’aide des instruments fournis par la PFD. L’Université de Queens est aussi actuellement à développer un Collaborative Graduate Program, faisant partie de la PFD; ce programme servira à établir le lien entre les programmes diplômés en biochimie, anatomie, biologie cellulaire, biologie, ingénierie chimique, microbiologie et immunologie, pathologie, pharmacologie et toxicologie. L’un des problèmes soulevés par deux répondants du monde de l’éducation est le risque que les programmes éducatifs devancent les besoins de l’industrie dans certains secteurs. Contrairement au sentiment général voulant que la demande soit très élevée en compétences de gestion, l’une des personnes interrogées a fait part de son incertitude quant à la capacité de l’industrie d’absorber le nombre de détenteurs de MBA spécialisé en biotechnologie. On avait l’impression que ces diplômés pouvaient ne pas posséder la vaste expérience de l’industrie recherchée par les compagnies de biotechnologie. EMPLACEMENT Les institutions d’enseignement situées dans diverses villes et régions ont fait mention d’un certain nombre d’avantages et d’inconvénients, dont plusieurs étaient reliés aux politiques provinciales dans le secteur de l’éducation en général et celui de la biotechnologie en particulier. Par exemple l’une des personnes interrogées en provenance du Manitoba avait l’impression que sa compagnie bénéficiait du soutien du gouvernement provincial et de la florissante communauté de recherche, tout en notant que le fait d’inciter des compagnies à s’installer à Winnipeg constituait toujours un défi. Une autre personne vivant à Halifax a fait mention de la récente mise sur pied d’un Centre d’Excellence, appelé l’Advanced Foods and Materials Network qui a reçu un financement de 22 M$ en raison de son emplacement.118 L’Université Brock, située à St. Catharines, Ontario, l’Université McMaster, située à Hamilton, Ontario, et l’Université de Colombie-Britannique, située à Vancouver, ColombieBritannique, ont noté que la qualité de vie constituait un facteur important pour attirer des étudiants et du personnel enseignant. Les institutions d’enseignement ont aussi observé que le fait de faire partie d’une agglomération constituait un facteur positif d’attraction des étudiants et du personnel enseignant, tout en encourageant la collaboration entre les parties prenantes de l’industrie. Par exemple, le fait d’être situé dans les agglomérations de Toronto, Vancouver, Montréal ou Saskatoon fut considéré comme un avantage pour placer les étudiants à des postes coopératifs ou dans des internats de formation, en vue de partager les ressources, l’expertise ou l’équipement, ainsi que d’augmenter les « Nous traversons une période intéressante – le nombre d’inscriptions dans les institutions d’enseignement post-secondaires est très élevé, compte tenu de la double cohorte. La capacité de ces établissements a atteint sa limite, particulièrement dans les domaines connexes à la bio. La situation actuelle est insoutenable. » chances d’embauche des diplômés. Cependant, on a aussi observé une compétition féroce au sein de ces agglomérations relativement aux ressources, y compris les fonds, les étudiants et le personnel enseignant. DÉFIS RÉPONDRE À LA DEMANDE EN APTITUDE AU TRAVAIL Plusieurs institutions d’enseignement ont eu à relever d’importants défis lors du développement de programmes spécifiquement reliés à la biotechnologie, compte tenu de son vaste éventail d’applications et de spécialisations. Certains ont contourné ce problème en se concentrant sur des programmations en science générale. Les universités, en particulier, tendent à se concentrer sur la formation en science au lieu d’offrir une formation pratique en science et technologie. Alors que les institutions d’enseignement luttent pour offrir une formation scientifique fondamentale, plusieurs programmes manquent de dimensions complémentaires qui prépareraient mieux les diplômés à affronter certains des problèmes auxquels les intervenants de l’industrie sont confrontés dans tous les secteurs, tels la propriété intellectuelle et les considérations réglementaires. Plusieurs représentants des collèges et universités ont indiqué leur sensibilité à ce besoin par le biais de programmations actuelles et futures centrées sur l’intégration à leur formation scientifique de base des compétences en gestion, affaires réglementaires, commercialisation et marketing. Par ailleurs, les représentants de certaines institutions d’enseignement croient que l’industrie devrait offrir de la formation afin que les étudiants acquièrent l’éventail de compétences requises pour répondre à ses divers besoins, étant donné que les établissements ne peuvent simplement pas avoir accès aux ressources nécessaires. Conséquemment, la formation à l’interne est assez proéminente dans les compagnies de biotechnologie. Une compagnie de bio-traitement a observé que lors de la première année de leur embauche, les employés de niveau d’entrée dédiaient approximativement 30 % de leur temps aux activités de formation et de développement. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 71 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie RYTHME DU CHANGEMENT TECHNOLOGIQUE Les institutions d’enseignement doivent relever le défi suivant : suivre l’évolution accélérée des nouvelles technologies tout en concevant des programmes suffisamment flexibles pour répondre aux cycles d’activité de l’industrie. Il est fort probable que dès qu’un besoin a été identifié, qu’un programme a été conçu et mis en place, que l’établissement est prêt à accueillir les étudiants, une technologie encore plus nouvelle fasse son apparition et qu’un nouveau besoin soit identifié. Ce rythme rapide de changement technologique a aussi un impact sur l’industrie qui doit se tenir au courant des développements. Deux des personnes interrogées ont mentionné que les étudiants récemment diplômés étaient les plus à jour en termes de technologies émergentes et pouvaient présenter ces technologies ou nouvelles applications aux employeurs de l’industrie. Sept répondants du monde de l’éducation avaient le sentiment qu’en général, les institutions d’enseignement ne répondaient pas suffisamment rapidement aux besoins de l’industrie. Les facteurs d’entrave mentionnés furent le manque de financement pour la formation pratique, le manque d’emphase sur la formation complémentaire en propriété intellectuelle, brevets, financement, etc., sans oublier la mentalité traditionnelle des programmes universitaires qui ne voient pas la biotechnologie comme une discipline, mais plutôt comme un outil. Le problème soulevé par la plupart des répondants était relié au montage du dossier de la compagnie en vue de l’investissement associé à la programmation en biotechnologie. IMPLICATIONS AU NIVEAU DES COÛTS Plus des trois-quarts des représentants des institutions d’enseignement qui ont été interrogés ont identifié les coûts inhérents à l’offre de programmation spécifique en biotechnologie comme étant un grand défi à relever. Les coûts incluent les installations et l’équipement requis, ainsi que le personnel enseignant et les implications de l’élaboration des programmes d’enseignement. Les institutions d’enseignement, incluant les collèges et universités, dépendent principalement du financement provincial et des droits de scolarité pour assumer leurs coûts d’exploitation. Des facteurs tels la diminution de financement ou d’inscriptions peuvent sérieusement limiter la capacité d’une institution à se tenir au courant des besoins émergents de l’industrie. Cette stagnation au niveau des programmes offerts a le potentiel d’aggraver la diminution des inscriptions, ce qui constitue un cercle vicieux. La reconnaissance des diplômes obtenus à l’étranger demeure un défi à relever pour recruter les meilleures personnes compétentes au niveau international. 72 L’une des méthodes de financement utilisées par les institutions d’enseignement est de mettre sur pied un plus grand nombre de projets de recherche spécialisés ou des initiatives de formation, ainsi que l’achat de nouvel équipement, grâce à des octrois d’organisations gouvernementales telles le NSERC119 et la Canada Foundation for Innovation.120 Dernièrement, le programme de biotechnologie de la SIAST a reçu un octroi de l’Agriculture Food Innovation Fund pour l’achat d’équipement important.121 Cependant, des installations tels les espaces de laboratoire ne sont pas subventionnées par ce type de programme et sont considérées par la plupart des répondants comme étant insuffisantes. ATTIRER DES ÉTUDIANTS DANS CES DOMAINES D’ÉTUDE Quelques répondants ont signalé que les étudiants commencent à considérer la biotechnologie comme étant la prochaine industrie de haute technologie. Conséquemment, les programmes de biotechnologie peuvent potentiellement attirer une affluence d’étudiants qui autrement poursuivraient des programmes reliés à la technologie de l’information. Toutefois, l’impact du krach des cours de la haute technologie et l’incertitude qui entoure l’avenir de la biotechnologie pourrait faire en sorte que les étudiants éventuels boudent ce type de programme. Par exemple, un répondant a fait observer que la réaction du public contre les OGM peut décourager des étudiants intéressés à s’inscrire en biotechnologie de l’agriculture. Les représentants de deux collèges ont identifié comme un défi à relever le fait d’attirer des étudiants possédant suffisamment d’aptitudes en mathématiques et ayant surmonté leurs préjugés envers le mérite des programmes collégiaux. Les institutions de plus petite taille ont aussi fait mention de leurs difficultés accrues à attirer « les meilleurs et les plus brillants », compte tenu du fait qu’elles ont un profil plus bas que les grandes institutions. L’un des répondants a mentionné que sa stratégie pour attirer les meilleurs étudiants consistait à recruter du personnel enseignant chevronné. Une université a prédit une pénurie de détenteurs de diplômes de maîtrise et de doctorat aptes à répondre aux besoins de l’industrie, compte tenu de la capacité des diplômés à obtenir un emploi avec un simple diplôme de premier cycle, ce qui les incite moins à poursuivre leurs études. Toutefois, le recrutement global d’étudiants ne fut pas considéré comme un important défi à relever. Le fait d’attirer des femmes dans ce domaine d’étude n’est pas considéré comme un problème, étant donné qu’elles constituent plus de moitié des étudiants dans la plupart des programmes biologiques et connexes. De la même façon, les institutions d’enseignement ne considèrent pas comme un défi le fait d’attirer des étudiants étrangers; cependant, les compétences linguistiques et en communication et la reconnaissance / La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie le transfert des diplômes obtenus à l’étranger constituent des barrières considérables. Les mécanismes officiels de recrutement d’étudiants étrangers varient selon les institutions et seront vraisemblablement généralisés pour tous les programmes offerts par l’institution au lieu de se limiter au seul domaine spécifique de la biotechnologie. Cependant, l’Université Brock a récemment mis sur pied un programme financé par le gouvernement chinois : douze étudiants chinois s’inscriront à un programme de maîtrise en biotechnologie au Canada. ATTRACTION DU PERSONNEL ENSEIGNANT L’expérience et les compétences du personnel enseignant furent considérées comme étant étroitement liées à la qualité et à la renommée de la programmation, ainsi qu’à la qualité d’étudiants qu’elle attire. Les défis associés au recrutement du personnel enseignant dépendent de la capacité de l’institution à offrir un forfait de rémunération compétitif, de l’accès à des installations de recherche à la fine pointe, du réseau de soutien intellectuel et de la qualité de vie. L’un des mécanismes d’incitation à créer des liens avec l’industrie est de recruter du personnel enseignant possédant une expérience de « Le Student Biotechnology Network est un organisme à but non lucratif qui offre une tribune aux étudiants pour y discuter et explorer leurs intérêts et opportunités relativement à l’industrie de la biotechnologie et à l’industrie pharmaceutique. » l’industrie et un éventuel bon réseau de contacts; cependant, on a remarqué qu’il y a une forte compétition pour attirer ces individus. C’est sans doute à cause de cette compétition qu’il existe une tendance croissante à recruter du personnel enseignant dans d’autres pays. Par exemple, environ 40 % du personnel embauché par l’Université de Colombie-Britannique et 50 % du personnel embauché par l’Université de Toronto pour l’année scolaire 2002-2003 provenaient de l’étranger. En 2004, l’Université McGill a aussi recruté plus de la moitié de ces nouveaux enseignants au niveau international.122 9.4 TRAVAILLER ENSEMBLE POUR RÉPONDRE AUX BESOINS DU FUTUR Les répondants provenant de l’industrie ont émis l’opinion qu’il y a un besoin croissant en développement de partenariats et réseaux entre le système d’éducation et le secteur public afin de fournir des suggestions au contenu des programmes et tenter de donner accès aux étudiants à de la formation pratique sur place. Les répondants ont donné des exemples de liaisons fructueuses entre les institutions d’enseignement et l’industrie. Vous les retrouverez ci-après. Le Student Biotechnology Network (SBN) de L’Université de Colombie-Britannique fut cité comme exemple d’initiative fructueuse réunissant les étudiants de divers départements et écoles professionnelles reliées à la biotechnologie, incluant les sciences biologiques, l’ingénierie, le commerce, la loi et les arts.123 Le SBN est parrainé par le secteur privé et organise des événements, tel un récent symposium intitulé « Building Biotech », qui présentait plus de 70 invités en provenance de l’industrie et offrait des discussions sur la création, les opportunités et défis subséquents que les compagnies de biotechnologie en démarrage doivent affronter, ainsi que les composantes et stratégies permettant leur croissance.124 Un autre exemple d’initiative de collaboration est appelé le « Biotech Communicators », un réseau créé par les parties prenantes en biotechnologie dans la région de Saskatoon. Ce réseau réunit des chefs de file de l’industrie, des institutions d’enseignement et autres institutions, telle Genome Canada, dans le but de promouvoir la biotechnologie. L’une des personnes interrogées a indiqué que ce réseau a résulté en une « agglomération » de gens qui discutent et agissent selon les priorités identifiées pour promouvoir la biotechnologie dans la région, au lieu de travailler isolément. L’un des répondants avait l’impression qu’il y avait suffisamment d’échanges entre les divers secteurs impliqués dans les domaines relatifs à la biotechnologie. Par exemple, on avait l’impression que les employés du gouvernement gagneraient à passer un an dans une compagnie de biotechnologie et vice versa. Une autre personne a suggéré d’introduire un partenariat public-privé dans les secteurs où il n’y a pas suffisamment de travailleurs qualifiés et où les coûts des installations sont élevés. Par exemple, une installation pourrait être faite sur un campus universitaire : un tiers serait consacré à la recherche et à la commercialisation de l’industrie (aux tarifs du marché pour récupérer les coûts), alors que les deux autres tiers seraient consacrés au milieu universitaire. Cette installation pourrait fournir un terrain de formation aux étudiants, les préparant pour le marché du travail et servirait aussi à établir des liens plus étroits entre le milieu universitaire et l’industrie. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 73 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie L’industrie de la biotechnologie pourrait jouer un rôle plus actif en communications et en augmentant le degré de conscientisation du potentiel de la biotechnologie et de ses applications dans divers secteurs. LE RÔLE DE L’INDUSTRIE Offrir des opportunités de placements coopératifs, d’internats de formation et de mentorat aux étudiants fut considéré comme un rôle important pour l’industrie, rôle qui demeurerait un élément clé du développement des futurs employés en biotechnologie. Les projets coopératifs et de recherche appliquée entre l’industrie et le milieu universitaire constituaient une autre opportunité de collaboration promue par les institutions d’enseignement. Aussi, les personnes interrogées provenant du monde de l’éducation ont émis la possibilité que les chefs de file du secteur privé agissent à titre de conférenciers ou de chefs de séminaire pour augmenter le degré de conscience face aux besoins de l’industrie, offrir des tours guidés et des démonstrations du fonctionnement de l’équipement sur le site même de la compagnie, participer aux commissions consultatives et offrir des bourses aux étudiants. Deux des personnes interrogées provenant du monde de l’éducation ont aussi mentionné que l’industrie de la biotechnologie pourrait jouer un rôle plus actif dans les communications et l’augmentation du degré de conscience du potentiel de la biotechnologie et des ses applications dans divers secteurs. Deux autres ont aussi suggéré que l’industrie songe à offrir de la formation dans un domaine spécifique d’expertise, de façon à ce que la connaissance puisse être échangée avec d’autres compagnies, que le réseautage prenne place et que le formateur acquière une notoriété publique à titre « d’expert » dans le secteur. LE RÔLE DES ASSOCIATIONS DE L’INDUSTRIE On a demandé aux personnes interrogées quelle était leur perception du rôle des associations de l’industrie dans la formation et l’éducation. L’un des rôles identifiés fut celui d’agent d’information. Plusieurs personnes ont indiqué que bien des compagnies n’ont pas de temps à passer en classe ou sur le campus pour promouvoir les opportunités de carrière en biotechnologie et les programmes éducatifs, mais qu’il s’agirait là d’une activité importante à entreprendre pour les associations. Un autre rôle identifié par deux des personnes interrogées consistait à inciter les associations de l’industrie à s’engager dans la recherche et l’analyse des tendances générales pour offrir une vue 74 d’ensemble des développements dans le secteur et la demande conséquente en programmes éducatifs. On avait l’impression que cela faciliterait la prise de décisions relatives aux programmes futurs et aux besoins en personnel enseignant de la part des institutions d’enseignement. L’un des répondants avait l’impression que les associations devraient se concentrer sur le développement et la formation interdisciplinaire, par le biais d’une association telle CRHB. Les cours offerts pourraient être étendus pour couvrir des domaines tels les affaires réglementaires, le financement ou le marketing, selon l’endroit où le besoin a été identifié. Cette personne était d’opinion que les associations possédaient le potentiel nécessaire pour combler les écarts en formation entre les besoins de l’industrie et la programmation de l’enseignement. L’un des autres rôles identifiés par les associations consistait à agir comme agent de liaison entre les gouvernements fédéral et provinciaux, de façon à promouvoir les besoins de l’industrie aux deux niveaux. Une personne a suggéré que CRHB développe une synopsis de programme détaillée sur le financement offert aux institutions à travers le Canada. On avait l’impression que les programmes de financement changeaient constamment et, conséquemment, qu’il était difficile pour les institutions d’enseignement de demeurer informées. LE RÔLE DU MILIEU UNIVERSITAIRE Plusieurs institutions d’enseignement se sont engagées dans diverses formes d’information aux niveaux secondaire et post-secondaire pour accroître la connaissance des programmes en science et technologie, y compris la biotechnologie. Les méthodes d’information incluent le développement d’un profil occupationnel, une brochure et un site Web du programme, l’établissement d’un lien avec les écoles secondaires pour promouvoir les opportunités de carrière, l’envoi d’information aux conseillers en orientation des écoles secondaires, faire participer les étudiants et le personnel à des conférences, participer à des salons de carrière, offrir aux étudiants potentiels de faire de l’observation en classe et organiser des journées portes ouvertes. De plus, le milieu universitaire a amélioré sa reconnaissance du besoin de travailler de concert avec l’industrie et de développer à cet effet une programmation pertinente. L’un des répondants a émis l’opinion que les institutions d’enseignement pourraient faire davantage en termes de suivi auprès des employeurs des diplômés. Ce suivi pourrait explorer à quel point les diplômés répondent aux besoins de l’industrie et s’il y a des secteurs sur lesquels les programmes éducatifs devraient se centrer. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie LIAISON ENTRE L’UNIVERSITÉ ET L’INDUSTRIE ET BUREAUX DE TRANSFERT DE TECHNOLOGIE Les universités à travers le pays ont établi des Bureaux de liaison université-industrie (BLUI) ou des Bureaux de transfert de technologie pour aider à combler l’écart entre le milieu universitaire et l’industrie. Le but de ces bureaux est d’évaluer, protéger, commercialiser et breveter les inventions qui seront vraisemblablement viables et fructueuses sur le marché. Par exemple, l’Université de Colombie-Britannique s’est dotée d’un BLUI qui a été responsable de plus de 109 compagnies pour commercialiser la technologie de l’université.125 De la même façon, la Innovation Foundation de l’Université de Toronto « travaille à former des partenariats entre un nombre sélect de technologies prometteuses de l’Université de Toronto et d’autres universités ontariennes et des compagnies qui peuvent utiliser ces technologies pour fonder leur compagnie ».126 PARTEQ Innovations de l’Université de Queens lutte pour « stimuler et faciliter la commercialisation de la propriété intellectuelle générée dans cette université et pour rehausser et encourager les liaisons entre la communauté de recherche universitaire et l’industrie ».127 LE RÔLE DU GOUVERNEMENT Les répondants du monde de l’éducation ont indiqué que le premier rôle du gouvernement devrait consister à supporter et encourager les institutions d’enseignement qui développent des programmes pour répondre aux besoins de l’industrie où qui mènent des recherches à la fine pointe. Les institutions d’enseignement Plusieurs compagnies de biotechnologie n’ont tout simplement pas le temps ou les ressources nécessaires pour investir de façon à répondre aux exigences continues ou émergentes en matière de compétences. comptent surtout sur le financement gouvernemental pour mener des recherches, développer la propriété intellectuelle et la technologie, ainsi que la programmation pertinente. L’un des répondants avait l’impression que le gouvernement pourrait offrir davantage de programmes ou améliorer le profil de ces derniers, pour offrir du financement aux plus petites compagnies qui embauchent un étudiant sur une base coopérative, étant donné que ces programmes profitent tant à l’industrie qu’au milieu universitaire. À titre d’agence de réglementation composant avec les technologies émergentes et la politique de développement technologique, le gouvernement doit travailler en plus étroite collaboration avec les universités et les autres organisations, telle CRHB, pour développer des gens possédant les compétences réglementaires dont on aura besoin à l’avenir. Une autre personne était d’accord avec ce qui précède, ajoutant qu’une interrelation améliorée entre les universités aiderait à développer des programmes de formation davantage multidisciplinaire. 9.5 RÉSUMÉ Les opportunités d’étude et de formation constituent les premières avenues pour développer les compétences techniques et scientifiques actuelles et futures requises pour répondre à la demande de l’industrie de la biotechnologie. Les résultats de cette étude n’ont pas révélé une pénurie générale de personnel scientifique ou technique, particulièrement au niveau d’entrée; cependant, ils ont indiqué que des diplômés possédant une formation pratique additionnelle seraient fort utiles à l’industrie. Alors que ce besoin pourrait être comblé par les compagnies par le biais de formation pratique, plusieurs compagnies de biotechnologie ne disposent simplement pas du temps et des ressources nécessaires pour investir de façon à répondre à leurs exigences continues et émergentes en matière de compétence. De plus, on n’a pas vraiment eu l’impression que les diplômés possédaient une vaste connaissance de l’industrie en matière d’affaires réglementaires, de propriété intellectuelle et de commercialisation. Les institutions d’enseignement commencent à intégrer ces compétences à leur programmation en biotechnologie. Un second écart, identifié tant par l’industrie que le monde de l’éducation, fut les programmes interdisciplinaires requis pour mettre à niveau les technologies et disciplines convergentes, telle la bio-informatique. Les institutions d’enseignement ont commencé à reconnaître cet écart, tel que le prouvent les projets conjoints et les programmes entre les facultés. Cette étude a permis d’identifier une nette tendance à créer des liens plus étroits entre l’industrie et le monde universitaire, ainsi qu’une conscientisation croissante des institutions d’enseignement face aux besoins de l’industrie. Cependant, il faut noter que les répondants du monde de l’éducation ont ici indiqué le besoin primordial de continuer à mener des projets de recherche « purs », pour permettre à la connaissance de progresser au lieu de n’être qu’à la seule écoute du marché. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 75 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie 76 La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie 10.0 Étude de cas sur les meilleures pratiques Les études de cas sur les meilleures pratiques sont basées sur les examens de la documentation et des entrevues avec le personnel cadre de six entreprises canadiennes de premier rang en biotechnologie. Chacune de ces entreprises est une entreprise de taille moyenne ou une grande entreprise (>50 employés) qui a attribué les responsabilités en matière de ressources humaines à un cadre ou à une unité de l’entreprise. Les défis auxquels les ressources humaines sont confrontées et les initiatives entreprises pour relever ces défis, offrent un aperçu de la façon dont sont gérées les ressources humaines de ce segment de l’industrie de la biotechnologie au Canada. 10.1 ÆTERNA ZENTARIS INC. VUE D’ENSEMBLE DE L’ENTERPRISE ENJEUX RELIÉS AUX RESSOURCES HUMAINES Æterna Zentaris Inc. (Æterna) est une société biopharmaceutique qui se spécialise dans le développement de nouveaux traitements thérapeutiques, principalement en oncologie et en endocrinologie. Sa ligne de produits comprend douze composés qui s’échelonnent du stade préclinique au stade de la commercialisation. Les deux principaux enjeux auxquels Æterna est confrontée sont les nouvelles exigences que les technologies en émergence créent en matière de compétences et la capacité d’être concurrentiel à l’échelle internationale pour recruter des personnes compétentes. La concurrence pour les personnes compétentes est féroce, tant pour les ressources reliées à la gestion que pour celles des domaines scientifique et technique. Æterna compte plusieurs partenaires mondiaux stratégiques; c’est une entreprise, propriétaire à 100 % de l’entreprise biopharmaceutique Zentaris AG, située à Frankfurt, en Allemagne, et elle est propriétaire à 61,8 % de Atrium Biotechnologies Inc. Son siège social est situé dans la Ville de Québec et elle emploie plus de 300 employés au Canada et en Europe. APPROCHE DES RESSOURCES HUMAINES Les ressources humaines de Æterna sont dirigées par le Vice-président de la planification et des affaires externes. Cette direction se compose normalement de trois personnes; toutefois, la rationalisation récente de l’entreprise a entraîné la réduction du ce service. À titre de compétiteur du marché de la biotechnologie mondiale, Æterna croit que la fonction des RH joue un rôle crucial dans l’appui de ses objectifs institutionnels de recrutement, la fidélisation, et le développement d’employés de classe mondiale. Par conséquent, la fonction des RH au sein de l’organisation est définie comme stratégique plutôt qu’axée sur le processus. Les principales activités comprennent la planification des ressources humaines, la formation, le développement d’un bassin de compétences et de s’assurer que les employés sont motivés, ont des défis à relever et sont employés adéquatement. Les réussites des initiatives des ressources humaines sont évaluées en examinant le taux de roulement des employés après qu’une initiative précise ait été mise en œuvre. Æterna considère que la compétition provenant des autres organisations qui ne font pas partie de son domaine et qui nécessitent des compétences similaires a des répercussions sur sa capacité de recruter et de fidéliser le personnel. Afin d’améliorer la fidélisation de ses employés, Æterna offre des systèmes de rémunération concurrentiels, principal outil de fidélisation, suivi par un examen de la gestion de l’entreprise et une amélioration des initiatives basées sur l’utilisation de la rétroaction des employés. Tel que noté précédemment, Æterna investit également de façon importante dans des programmes de formation et de développement. Le problème de l’exode des cerveaux au Canada n’est pas expérimenté par Æterna, bien que l’entreprise est d’avis qu’il y a eu une perte nette de compétences à l’échelle internationale. Comme plusieurs entreprises de biotechnologies canadiennes, Æterna reconnaît qu’elle devra affronter un besoin futur de personnel spécialisé en gestion qui possède une compréhension de l’industrie de la biotechnologie et qui bénéficie d’une expérience autant théorique que pratique. À l’heure actuelle, les établissements d’enseignement ne répondent pas aux besoins d’Æterna, puisqu’elles ne forment pas de diplômés possédant une expérience pharmaceutique. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 77 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie Un moyen clé qu’Æterna considère pour relever les défis de recrutement du personnel de gestion auxquels elle sera confrontée, consiste à s’engager dans des programmes de co-op, tel que le programme de MBA offert à Université du Québec à Montréal (UQAM) ; elle peut ainsi garantir que les diplômés possèdent les compétences qu’elle recherche. DÉFI EN MATIÈRE DE RESSOURCES HUMAINES Le haut niveau de concurrence et le nombre important d’organisations en biotechnologie qui se trouvent à la même étape de R.-D. oblige Æterna à s’efforcer d’être « le numéro un le marché » grâce à ses produits. Pour relever ce défi, l’entreprise a mis sur pied un cadre de travail qui garantit que la responsabilisation de l’atteinte de résultats se fasse du haut vers le bas et à travers l’organisation afin d’assurer que le rythme soit maintenu. Selon une perspective de ressources humaines, cette approche sous-entend que l’entreprise travaille davantage à intégrer étroitement les fonctions des scientifiques chevronnés et les fonctions de gestion avec le marketing. L’entreprise forme ainsi les scientifiques afin de leur offrir des compétence en marketing, et se trouver à la fine pointe du progrès pour les différentes étapes de produits (p. ex. recherche, développement et commercialisation/expansion). Æterna croit qu’il est nécessaire que son personnel ait une plus grande intégration de compétences scientifiques, de gestion de projet, de gestion financière et de marketing. Æterna développe et forme continuellement son personnel scientifique et technique, non seulement pour leur offrir des compétences scientifiques perfectionnées, mais aussi des compétences de gestion de projet pour augmenter la responsabilisation et pour s’assurer que les échéanciers et les budgets sont respectés. Le personnel scientifique est également formé en marketing, connaissances sont considérées cruciales pour faire progresser les produits de l’état embryonnaire à la commercialisation. UNE INTIATIVE EN RESSOURCES HUMAINES COURONNÉE DE SUCCÈS Æterna considère que son initiative la plus réussie consistait à relever le défi d’équilibrer les objectifs des employés avec l’ensemble des buts et des objectifs de l’entreprise. Une initiative de planification stratégique a été prise avec les vingt-cinq cadres supérieurs de l’entreprise et les employés pour augmenter la conscientisation de la « nouvelle vision » institutionnelle, pour concevoir comment chaque unité, projet et personne contribuent au plan directeur et démontrer l’impact positif de la responsabilisation de l’organisation toute entière. Le groupe a élaboré une série de principes de gestion de projets basés sur la qualité et la livraison à temps ainsi que le suivi de la formation interne fournie pour faciliter la mise en œuvre de cette initiative. Le principal défi de l’adoption de cette initiative de RH a été d’affronter la résistance au changement. Bien que la majorité des gens étaient en accord avec l’initiative, certains ont fait preuve de résistance. Plus d’efforts ont été déployés pour convaincre ceux qui résistaient, en passant plus de temps avec eux pour leur communiquer les principes qui orientent le changement et démontrer clairement les bénéfices possibles. Bien que la majorité des dissidents se soient ralliés à la suite de cet effort supplémentaire, certains individus opposent encore une résistance. LEÇONS APPRISES Les compétences intégrées sont cruciales. Æterna croit que, pour demeurer concurrentielle sur le marché mondial, il est important que les cadres supérieurs (scientifiques et de gestion) partagent les compétences reliées à la gestion de projet et au marketing. Ceci permet à la direction de l’entreprise d’avoir une compréhension de la science et une expérience pratique; pour les scientifiques, ceci signifie qu’ils doivent trouver le temps d’élaborer leurs compétences de gestion à partir de leurs responsabilités de recherches et de développement de produit. 10.2 AMGEN INC. VUE D’ENSEMBLE DE L’ENTREPRISE Amgen Inc. (Amgen), dont le siège social est situé à Thousand Oaks, en Californie, a été fondée en 1980. Elle est actuellement une des entreprises de biotechnologies les plus importantes du monde. Elle compte plus de 10 000 employés dans dix-neuf pays et un peu plus de 200 employés au Canada L’activité de Amgen’s se situe dans le domaine de la chimie clinique, ses chercheurs se concentrent sur la biologie moléculaire et cellulaire et la chimie pharmaceutique afin de découvrir, développer et commercialiser les protéines d’origine naturelle, les anticorps et les petites 78 molécules afin d’aider les patients dans les domaines thérapeutiques suivants : hématologie, oncologie, inflammation, neurologie et troubles métaboliques. Amgen a obtenu de nombreux prix, reflétant son approche en ressources humaines, entre autres, elle a été classée 33e dans « 100 Best Companies to Work for in America »128 de Fortune et 3e dans un sondage sur les meilleurs employeurs de l’industrie pharmaceutique et biotechnologique.129 paru dans Science Magazine Le bureau canadien de Amgen est situé à Mississauga, en Ontario, et supervise les ventes ainsi que les activités de développement clinique et réglementaire. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie ORGANISATION ET PRATIQUES EN RESSOURCES HUMAINES Au Canada, chez Amgen, trois personnes exercent des responsabilités de ressources humaines. Cette fonction a pour rôle pratique d’apporter un support de haut niveau au développement et à la mise en œuvre des objectifs stratégiques de l’entreprise en général. Le service devrait travailler avec l’équipe de direction dès le début du processus de planification stratégique. Au Canada, la fonction de ressources humaines est représentée par un comité exécutif local. Les ressources humaines travaillent également avec les gestionnaires et les clients de l’entreprise à la mise en œuvre des stratégies et des processus des ressources humaines. Dans ce rôle, elles agissent comme partenaire au niveau des postes hiérarchiques, jouent un rôle de conseil et aident les gestionnaires pour les questions de recrutement et de fidélisation, tels que les processus de sélection, les compétences et l’analyse événement-processus de comportement. La haute direction et les ressources humaines partagent la responsabilité du recrutement. La culture d’entreprise d’Amgen se concentre sur les valeurs qui guident ses ressources humaines et l’activité de ses employés. Amgen vise à mettre en pratique « science et innovation pour améliorer la vie des gens de manière significative » notion qui s’appuie sur un code d’éthique indiquant aux employés comment se comporter lorsqu’ils s’efforcent d’atteindre leurs objectifs d’affaires. Comment Amgen réalise-t-elle les valeurs préconisées? D’abord, les valeurs sont appliquées par l’équipe de direction, laquelle sert d’exemple. Ensuite, les nouveaux employés reçoivent l’information pour les familiariser avec ces valeurs. Finalement, les valeurs sont intégrées comme composantes d’un système de suivi par courriel, lequel effectue un examen complet de la performance de l’employé. Les résultats de cette évaluation tous azimuts alimentent un plan de récompense et de programme de paie au mérite. ENJEUX RELIÉS AUX RESSOURCES HUMAINES Comme d’autres entreprises canadiennes de l’industrie de la biotechnologie, Amgen est confrontée au défi d’attirer des candidats en gestion, qui possèdent le leadership nécessaire, les compétences en marketing et en ventes, ainsi que le personnel scientifique et technique. Comme avec la plupart des entreprises du domaine de la biotechnologie, les contraintes de temps et financières ont un impact sur la capacité de Amgen en termes de recrutement, de fidélisation et de recyclage professionnel le personnel. L’exode des cerveaux au Canada, (vers ou à partir de celui-ci), n’est pas un problème pour Amgen à cause de sa taille et de son caractère multinational. Amgen puise son personnel dans les domaines scientifique et technique et dans les domaines de la propriété intellectuelle et réglementaire en grande partie dans d’autres entreprises de biotechnologie. L’affichage interne, les agences de recrutement et les contacts entre employés sont des méthodes importantes de recrutement de toutes les catégories. Amgen effectue une planification de la relève et stimule la fidélisation des employés, ainsi que l’identification et le développement de personnes compétentes par le biais de promotions et d’assignations spéciales. Les principales possibilités de formation offertes comprennent le perfectionnement des compétences destinées aux technologies en émergence, la formation de techniciens, la formation réglementaire et juridique et les compétences générales reliées aux communications et aux présentations. Amgen a une approche « trois niveaux » qui fait la promotion du recrutement et de la fidélisation, en se basant sur la question suivante : « Pourquoi un employé veut-il se joindre à l’entreprise? » Le premier niveau est conçu afin de créer un environnement capable de convaincre un employé de se joindre à l’entreprise. Par exemple, les raisons évoquées sont la croissance de l’entreprise et les types de produits développés. Le deuxième niveau est établi selon a la rémunération : salaire concurrentiel, bons règlements et politiques. Le troisième niveau implique l’investissement dans la formation et le développement des employés. Actuellement, Amgen croit qu’elle réussit les deux premiers niveaux, mais qu’elle doit améliorer ses efforts pour améliorer le troisième. Elle fait valoir que le troisième niveau a souffert en raison du mode de forte croissance de Amgen. Encouragé par les demandes des employés, le comité exécutif a décidé qu’une priorité de ressources humaines en 2004 sera l’élaboration de processus de gestion pour l’amélioration des compétences incluant une meilleure formation et des programmes de développement, une plus grande concentration sur la promotion interne et la planification de la relève. L’entreprise cherche à atteindre un équilibre entre l’acquisition de personnes de l’extérieur qui possèdent des compétences appropriées et la promotion du personnel interne. INITIATIVES EN MATIÈRES DE RELATIONS HUMAINES Récemment, le directeur des ressources humaines a joué un rôle de chef de file en évaluant les capacités organisationnelles futures qui seront nécessaires chez Amgen, ce qui comprend l’élaboration d’un plan multiannées pour les travailleurs. Le plan a été créé à partir des taux de croissances prévus pour les cinq prochaines années. L’initiative visait à identifier les fonctions et les capacités que Amgen devrait rechercher, telles que les compétences juridiques, les affaires institution- La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 79 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie nelles et les communications, domaines où il n’y a pas eu de masse critique dans le passé. Le développement de l’initiative constituait un défi important car l’évaluation nécessitait un énorme travail interfonctionnel à tous les niveaux de l’entreprise. Recruter des consultants et s’assurer de l’engagement complet des dirigeants importants de l’entreprise a certainement aidé à surmonter ce défi. LEÇONS APPRISES L’initiative a mis l’accent sur le besoin d’améliorer les processus de gestion des compétences, particulièrement dans le but d’une meilleure restructuration et du développement additionnel des compétences et des systèmes de valeurs de l’employé et de l’entreprise. On a également conclu qu’afin de répondre aux besoins de l’entreprise durant les périodes accélérées de croissance, des processus de ressources humaines plus solides devaient être élaborés. Développer les pratiques internes pour le développement du personnel. Amgen a appris que les systèmes internes de perfectionnement des compétences et le développement du personnel sont importants afin de fidéliser les employés vis-à-vis de l’entreprise. Comprendre les compétences clés est nécessaire à la réussite de l’organisation. Amgen a appris qu’il est indispensable de comprendre les compétences clés nécessaires au succès si l’on doit s’assurer que les nouveaux employés représentent les valeurs de l’organisation. 10.3 AnorMED INC. VUE D’ENSEMBLE DE L’ENTREPRISE AnorMED Inc. (AnorMED), située à Langley, ColombieBritannique, est une entreprise pharmaceutique de moyenne envergure, cotée en bourse et axée sur la R.D. Elle emploie plus de 90 employés dont la majorité sont des scientifiques. La force principale de l’entreprise est l’application de la chimie, de la biochimieet de la biologie à la découverte et au développement de petites molécules thérapeutiques pour le traitement de maladies, incluant le cancer, le VIH et l’inflammation. AnorMED a été fondée en 1996 par sept scientifiques de Johnson Matthey Plc, entreprise qui avait décidé de se désister de sa branche pharmaceutique. Johnson Matthey Plc. avait accepté de transférer son inventaire et une partie de la propriété intellectuelle à un groupe dérivé si ce dernier était en mesure d’établir du financement pour que l’entreprise soit viable. Les fonds ont été trouvés en Colombie-Britannique grâce à du capital de risque et la collaboration des gouvernements canadien et provinciaux qui ont accordé des octrois et des subventions. APPROCHE LIÉE AUX RESSOURCES HUMAINES Le Directeur des ressources humaines, relevant directement du Chef de la direction, a la responsabilité première de fidéliser et de développer le personnel de AnorMED. Le service des ressources humaines est composé de deux personnes : le directeur et un adjoint en ressources humaines. Le directeur des ressources humaines joue des rôles variés. : il offre des conseils sur un grand nombre d’enjeux des ressources humaines à tous les membres de l’entreprise, du Chef de la direction aux gestionnaires et employés. Le directeur des ressources humaines a été recruté pour mettre sur pied les fonctions de ressources 80 humaines et a œuvré pour positionner ce rôle en tant que partenaire stratégique dans l’avenir de l’entreprise. Bien qu’il y ait eu beaucoup de succès jusqu’à présent, d’autres efforts seraient indiqués pour intégrer complètement la direction des ressources humaines comme partenaire d’affaires stratégiques. Le directeur des ressources humaines a travaillé à combler la lacune en consolidant et en démontrant aux cadres supérieurs et aux gestionnaires qu’une force de travail engagée et orientée sera plus efficace. Les examens de rendement et les entrevues de fin d’emploi sont analysés afin d’évaluer les domaines que l’entreprise a à améliorer, ainsi lorsque l’entreprise aura mûri, les stratégies existantes peuvent être ajustées pour refléter les besoins changeants de l’organisation et des affaires. Le groupe des ressources humaines a également joué un rôle de mentorat et d’encadrement, en travaillant avec les cadres supérieurs afin de démontrer l’importance de traiter les problèmes selon la perspective stratégique des ressources humaines. ENJEUX DES RESSOURCES HUMAINES EXPÉRIMENTÉS ET ACTIONS PRISES Comme plusieurs entreprises canadiennes en biotechnologie, AnorMED a plusieurs défis. Deux des principaux enjeux des ressources humaines qui se posent à elle consistent à attirer des candidats qui possèdent les compétences de leadership voulues et s’assurer de la capacité du personnel à s’adapter à l’environnement d’affaires changeant étant donné que l’entreprise évolue du statut d’une entreprise de démarrage à une véritable entreprise de R.-D. AnorMED est confrontée à la concurrence provenant des grandes entreprises pharmaceutiques et des autres entreprises de biotechnologies pour ce qui est du personnel de gestion, technique et scientifique et La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie constate que le personnel dans les domaines de la science et de la technologie est très en demande. AnorMED, comme les autres entreprises, doit être concurrentielle pour recruter les gestionnaires expérimentés de l’industrie biotechnologique. La mobilité des travailleurs signifie que AnorMED a de la difficulté à recruter et à fidéliser les travailleurs. Un autre défi qu’elle a rencontré est le fait qu’un candidat peut faire partie d’une famille à deux carrières; souvent chaque membre du couple est un professionnel spécialisé à la recherche d’avancement dans son domaine respectif et moins désireux de changer de lieu de travail pour se joindre à l’entreprise. En dépit du haut degré de compétition à la recherche de personnes compétentes dans l’industrie, AnorMED aide la grappe d’entreprises biotechnologique de Vancouver, croyant que plus grand est l’engagement de la grappe, plus perfectionnées seront les personnes compétentes qui la compose, ce qui, en retour, permet de former des individus qui auraient les compétences et l’expérience nécessaires. Une culture de partage a été élaborée chez les intervenants en ressources humaines dans cette grappe et il en a résulté une bonne communication et une circulation d’information entre les entreprises. Plusieurs intervenants en ressources humaines font du réseautage les uns avec les autres et avec le secteur de la haute technologie par le biais d’un groupe d’échange en haute technologie. C’est une pratique commune pour les intervenants de partager les meilleures pratiques afin de comprendre les tendances de l’industrie. Pour le recrutement de la majorité de son personnel scientifique et technique, AnorMED vise les programmes universitaires, les programmes co-op, et ceux de premier et de deuxième cycle et leur consacre beaucoup d’efforts. Les autres catégories d’employés, soit le personnel de gestion, de commercialisation, de propriété intellectuelle, réglementaire et de marketing tendent à être recrutés des autres entreprises de biotechnologies ou pharmaceutiques, du Canada et de l’étranger. AnorMED utilise une grande variété de méthodes de recrutement, incluant le site Web de l’entreprise, les affichages internes, les affichages Web externes, le recrutement sur les campus, les agences de placement, le réseautage, les annonces dans les journaux, les associations professionnelles et les contacts avec les employés. Puisque la concurrence pour dénicher des personnes compétentes tourne autour de la rémunération, cette dernière est utilisée comme outil de fidélisation chez AnorMED. Traditionnellement, AnorMED ciblait un éventail de salaires se situant au 60e rang par rapport à ses concurrents et un programme qui pourrait viser à l’augmenter au-delà du 90e rang pour les meilleurs employés est en voie de développement. Les programmes de formation et de développement et la fourniture d’un environnement stimulant et plein de défis sont également utilisés pour encourager la fidélisation des meilleurs employés. Actuellement, AnorMED ne décèle pas beaucoup de preuves d’une exode des cerveaux. En fait, AnorMED a été témoin d’une petite augmentation de candidats compétents venant d’autres provinces et d’autres pays. Elle a enregistré des gains plus importants, dans le cas d’expatriés qui avaient séjournés en Europe et aux Etats-Unis et qui retournent au Canada. Puisque le recrutement à l’étranger est une source importante pour AnorMED, celle-ci a élaboré une stratégie pour attirer les Canadiens afin qu’ils reviennent au pays et elle note que les défis d’immigration n’ont pas été un problème important. UNE INITIATIVE COURONNÉE DE SUCCÈS Après que AnorMED ait connu une croissance rapide il y a plusieurs années, une discussion avec le Conseil d’administration lors de la réunion stratégique annuelle a donné lieu à une initiative visant à enrichir et à appuyer la culture de l’entreprise. Ceci découlait de la reconnaissance que, comme organisation, AnorMED a construit quelque chose de spécial en termes de son environnement, ce qui avait joué un rôle important pour attirer et fidéliser les bonnes personnes : l’entreprise était considérée comme une organisation innovatrice qui possède un riche portfolio de recherches et un solide dossier d’antécédents. Ultimement, le défi consistait à savoir préserver cette culture. Le Directeur des RH y a vu une possibilité d’obtenir l’engagement et le ralliement des employés en précisant les valeurs et la direction vers lesquelles l’organisation essayait de se diriger. L’exercice a débuté en 2001. Le directeur des RH était le meneur et a recruté une firme de consultation externe pour l’aider à lancer l’initiative. Au début, les cadres supérieurs ont été interviewés pour identifier leurs valeurs et savoir comment ils se perçoivent comme partie intégrante et influente de l’entreprise. Une rencontre de travail d’une demi journée avec les cadres supérieurs a mené à un consensus sur les valeurs, la vision et la mission de l’entreprise. Une réunion hors site d’une journée avec tout le personnel de l’entreprise a suivi. Des petits groupes interfonctionnels ont été formés lors de la rencontre réunissant tous les membres de l’entreprise afin d’obtenir des commentaires sur la question : Fonctionnons-nous adéquatement? Le faisons-nous vraiment? et Comment pouvons-nous nous améliorer? Ces résultats étaient fondés sur le processus de gestion du rendement pour assurer que des mesures incitatives soient présentes pour maintenir la concentration sur les priorités. Le plus important défi du processus consistait à faire correspondre les diverses perspectives de chaque employé de l’entreprise. Des communications élaborées et l’atteinte du consensus à chaque étape du processus ont aidé à surmonter ce défi. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 81 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie Le conseil d’administration et le groupe de gestion ont entamé le processus avant que les employés ne s’y engagent, mais ces derniers ont indiqué qu’ils appréciaient que les cadres supérieurs aient pris le temps de leur demander leur opinion. Chaque cadre supérieur a décrit à chacun ce que chacune des valeurs signifiait pour lui et les employés ont déclaré qu’il s’agissait d’un signe révélateur de la volonté d’engagement des cadres supérieurs envers l’initiative. Le Chef de la direction fait souvent référence à ces valeurs, dans les situations faciles autant que difficiles. En raison de la réussite de cette initiative, AnorMED s’efforce à présent de recruter des personnes qui reflètent ses valeurs. Le Conseil a également largement investi dans la formation et le développement de l’équipe de gestion, ce qui comprend la création d’un plan d’évaluation et de développement utilisé aux fins d’un plan de relève. PRÉPARATION DE L’AVENIR Pour préparer les défis futurs des RH, AnorMED considère trois mesures. Premièrement, rechercher des possibilités de fidéliser le personnel en favorisant des promotions internes. Actuellement, l’entreprise est dans une condition de croissance régulière, mais les employés doivent sentir que leurs carrières progressent et que AnorMED ne veut pas les perdre après deux ou trois ans. Deuxièmement, continuer à miser sur le développement d’une organisation et d’une culture où l’on désire travailler et qui renforce AnorMED comme employeur de choix. Afin de continuer à augmenter ses connaissances sur sa performance comme employeur, AnorMED prévoit entreprendre un sondage auprès des employés, en plus des entrevues de fin d’emploi, des commentaires des employés lors des évaluations de rendement et l’adoption d’une approche informelle qui consiste à « être aux écoutes » pour découvrir quels sont les domaines qui nécessitent une amélioration. AnorMED a appris que les thèmes provenant de ces sources ont tendance à être conséquents et qu’il peut être difficile de recevoir ces critiques et d’y répondre. AnorMED envisage également la possibilité d’une transition vers un système stratégique axé sur la récompense et qui paie pour la performance. Elle croit que cela l’aidera à atteindre ses objectifs d’entreprise et à aller de l’avant vers l’étape de la commercialisation. ÉVALUER LES INITIATIVES EN RH Le Chef de la direction de AnorMED résume comme suit son approche envers les RH: « Uniquement la quantité minimale de bureaucratie pour que le travail soit fait. Se concentrer sur les activités qui ont un sens et adopter une approche logique, éviter d’être excessif et s’assurer de comprendre la perspective des scientifiques. » Pour mesurer le succès des initiatives en RH, AnorMED surveille le taux de roulement des employés, non seulement pour déterminer le progrès relatif à l’atteinte des objectifs de l’entreprise, mais également pour évaluer les succès de recrutement et de fidélisation. En outre, ceci rend les cadres supérieurs responsables de l’atteinte des objectifs de l’entreprise et les implique de façon importante dans la révision, la planification et le processus d’établissement de ces objectifs. LEÇONS APPRISES Être vigilant sur la façon de présenter les nouvelles stratégies de RH. Une équipe de gestion peut ne pas être convaincue de la valeur d’une stratégie de RH. Afin de l’encourager à y adhérer, AnorMED incorporera les stratégies de RH avec les autres initiatives afin de s’assurer que les gestionnaires voient un bénéfice clair et tangible. Les RH doivent démontrer un intérêt pour les affaires et la compréhension des besoins uniques des scientifiques. Si les scientifiques ne ressentent pas que les RH comprennent leurs besoins, ils tendront à marginaliser la fonction. Maintenir un poste de responsabilité en RH. L’expertise professionnelle en RH lors de la phase de démarrage d’une entreprise en biotechnologie crée une base solide sur laquelle bâtir. Les entreprises en biotechnologie qui engagent des professionnels ayant des responsabilités premières en RH connaissent plus de succès dans l’atteinte de leurs objectifs en RH et peuvent diminuer les enjeux des ressources humaines alors que la compagnie grandit. 10.4 AVENTIS PASTEUR, LTÉE VUE D’ENSEMBLE DE L’ENTREPRISE Aventis Pasteur Limitée, l’entité de Aventis qui est responsable de l’élaboration des vaccins, a produit 1,4 milliards de doses de vaccin en 2003, protégeant ainsi 500 millions de personnes à travers le monde. L’entreprise offre une vaste gamme de vaccins, apportant ainsi une protection contre 20 bactérioses et 82 infections virales. Aventis se consacre au traitement et à la prévention de la maladie en découvrant et en développant des médicaments sous prescription et des vaccins novateurs. En 2003, Aventis a généré des ventes de 16,79 milliards €, et a investi 2,86 milliards € en R.-D. Le siège social de Aventis Pasteur est situé à Lyon, en France. L’entreprise emploie plus de 8 500 employés dans le monde (1 100 au Canada) et est La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie présent dans 150 pays, ce qui inclut des chercheurs et du personnel de production travaillant en France, aux États-Unis et à Toronto, au Canada. APPROCHE EN RESSOURCES HUMAINES Chez Aventis Pasteur, l’approche RH vise à transformer la fonction des ressources humaines en véritable partenaire d’affaires. Bien que les rôles administratifs des ressources humaines demeurent, on s’attend à ce que le Vice-président des ressources humaines travaille avec les cadres supérieurs, pour que les ressources humaines soient intégrées à l’ensemble de la stratégie de l’entreprise. En termes d’administration des RH, Aventis Pasteur croit qu’acquérir et fidéliser les bonnes personnes est important et déploie énormément d’énergie au recrutement, à la formation, au développement et à la fidélisation. Ceci inclut les activités telles que les programmes de développement personnel et de carrière; un processus pour identifier les meilleurs candidats et les collaborateurs clés et l’établissement de solides plans de développement; un plan de récompense pour la performance et la capacité d’identifier et de traiter les écarts en matière de compétence technique. Aventis Pasteur considère que les activités principales en RH comme le choix du personnel, la gestion et le développement de carrières sont indispensables pour l’ensemble du succès de l’entreprise. Aventis Pasteur mesure le succès en RH de l’organisation sur la manière selon laquelle les choses se font non simplement à partir de la fonction des RH ellemême. Exprimé autrement, Aventis Pasteur considère que le succès des initiatives de RH est mesuré dans le contexte de l’ensemble de la performance de l’entreprise. À cette fin, des plans mesurables étoffés et clairs de développement de la performance sont créés. Ces mesures d’évaluation sont renforcées par les sondages d’opinion des employés, qui ont lieu tous les deux ans. ENJEUX DES RESSOURCES HUMAINES Aventis Pasteur considère qu’il est nécessaire de se focaliser sur le développement des aptitudes des employés déjà à l’emploi de l’entreprise afin de relever le défi des tendances émergentes. Néanmoins, l’entreprise réalise la mobilité des employés et a, en fait, établi son approche stratégique de RH pour refléter ce que l’on nomme cycle de recrutement, où l’on note des mouvements d’effectifs au sein du secteur de la biotechnologie. Aventis Pasteur croit que de tels mouvements dénotent un secteur solide et des grappes qui fonctionnent. Comme plusieurs entreprises canadiennes de biotechnologie, Aventis Pasteur est confrontée au défi qui consiste à acquérir de bons employés de manière opportune dans les domaines scientifique, technique et de gestion. L’entreprise considère qu’il y a une pénurie de personnes qualifiées disponibles et cherche, par conséquent, à recruter et à fidéliser les employés pour qu’ils travaillent dans l’organisation et y demeurent. Une des méthodes qui a été favorisée par Aventis Pasteur pour le recrutement a été de rechercher des employés dans d’autres pays par l’entremise de ses réseaux institutionnels. L’exode ou l’acquisition des cerveaux est un problème pour l’entreprise, mais elle peut le régler grâce à sa structure institutionnelle mondiale. Aventis Pasteur désire que les ressources humaines deviennent un partenaire stratégique d’affaires et que l’initiative entreprise par les ressources humaines soit appuyée adéquatement par l’organisation. Bien que ce ne soit pas parfait, l’organisation change le paradigme : les processus et les initiatives deviennent la tâche des RH plutôt que la responsabilité du marketing. L’objectif de l’entreprise est de créer une vision commune des RH en tant que partenaire stratégique dans la mise en œuvre de l’ensemble des objectifs institutionnels, ce qui ajoute de la valeur à l’entreprise. UNE INITIATIVE COURONNÉE DE SUCCÈS Dans un effort pour améliorer la planification de la performance et le développement personnel, Aventis Pasteur a mis en application un système mondial virtuel pour la gestion de la performance, ce qui inclut un examen un bonus, une évaluation de l’augmentation salariale pour plus de 8 500 employés à travers le monde. Ce système complète l’approche de l’entreprise dans la création d’un ensemble de portées de commandement, menant à une réduction des échelons organisationnels. Les succursales de l’entreprise en France, aux États-Unis et au Canada ont toutes des groupes de RH qui gèrent les initiatives locales et globales dans leurs pays respectifs. LEÇONS APPRISES Les entreprises doivent s’efforcer d’être de classe mondiale. Selon Aventis Pasteur, en raison de l’économie globale et concurrentielle actuelle, il ne suffit plus d’être le meilleur au Canada. Toutes les activités de l’entreprise doivent être de classe mondiale, incluant les pratiques de RH. Prendre une chance. Étant donné la pénurie de candidats compétents, particulièrement au niveau de la gestion, Aventis Pasteur a appris qu’il valait la peine de miser sur de bonnes personnes avec un haut potentiel et de ne pas se limiter uniquement à leur expérience de travail. Quotient émotionnel (QE). Aventis Pasteur croit que le leadership et les attitudes et comportements des employés sont plus importants que tout le reste. En raison de la nature de cette industrie, Aventis Pasteur compte des effectifs très scolarisés. Il importe également d’améliorer les aspects du quotient émotionnel La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 83 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie 10.5 INEX PHARMACEUTICALS CORP. VUE D’ENSEMBLE DE L’ENTREPRISE INEX Pharmaceuticals Corporation (INEX), est une entreprise biopharmaceutique établie à Burnaby, Colombie-Britannique. Elle œuvre dans le domaine du développement et de la commercialisation de médicaments brevetés et de systèmes de livraison de produits pour améliorer le traitement du cancer. INEX atteint cet objectif avec deux plate-formes technologiques à partir desquels de multiples produits d’intérêt potentiel ont été élaborés : la chimiothérapie et l’immunothérapie ciblées. Elle compte environ 175 employés qui se consacrent à la recherche, au développement de produits, aux essais cliniques réglementaires et aux activités de l’entreprise. INEX a été élue l’une des 100 meilleurs employeurs du Canada dans le numéro du 28 octobre 2002 de Maclean’s Magazine.130 INEX a été également classée 6e parmi les meilleurs employeurs de la Colombie-Britannique selon les résultats du sondage Watson Wyatt, principalement basé sur les commentaires des employés131 paru dans le BC Business Magazine. APPROCHE EN RESSOURCES HUMAINES INEX emploie un Vice-président des RH et systèmes d’information, ainsi que deux gestionnaires et un coordonnateur assignés au recrutement, à la formation et au développement. Elle possède une variété de programmes de rémunération et de reconnaissance. Le Vice-président fait partie des cadres supérieurs de l’équipe de gestion et est un participant clé au plan d’affaires de l’entreprise. Les objectifs du service des RH visent la mise en œuvre réussie du plan d’affaires de l’entreprise et d’un environnement qui se traduit par « des personnes qualifiées, productives et heureuses ». Le service des RH atteint ces objectifs en contribuant au recrutement, au développement et à la formation des employés, en établissant des structures et des processus pour y arriver, ainsi que des partenariats avec les gestionnaires pour les encadrer grâce à des processus RH. ENJEUX DES RESSOURCES HUMAINES INEX a identifié deux importants défis rencontrés par les RH à l’heure actuelle, soit la capacité du personnel à s’adapter à un environnement d’affaires changeant et la capacité d’être concurrentielle pour obtenir des candidats compétents à l’échelle internationale. Les principales sources de compétition pour le personnelle technique et scientifique sont les autres entreprises de biotechnologie; particulièrement les entreprises de biotechnologies des États-Unis, les grandes entreprises pharmaceutiques et, dans une moindre mesure, les centres universitaires de recherche. Pour le personnel 84 de gestion, les autres entreprises de biotechnologies sont les principaux concurrents, mais contrairement au personnel scientifique et technique, les entreprises pharmaceutiques sont loin en deuxième position en termes de concurrence. On a remarqué que, lorsqu’il s’agit de créer une stratégie de produits, le Canada tend à être un bras de commande pour des entreprises plus importantes sur le plan international et, ceci a pour résultat, que souvent les candidats compétents stratégiques sont aux États-Unis ou en Europe, particulièrement lorsqu’un produit se progresse de l’étape finale du développement à la commercialisation. La compétition pour obtenir des candidats compétents, particulièrement ceux provenant des États-Unis, et le coût de la vie à Vancouver ont un impact important sur la capacité d’INEX de recruter du personnel de gestion et scientifique et technique. La mobilité des travailleurs a également des répercussions sur la capacité d’INEX de recruter, de fidéliser et donner un recyclage professionnel aux employés. Localement, avec 80-90 entreprises de biotechnologies situées à Vancouver ou dans les environs, INEX a réussi à attirer certaines personnes des autres entreprises, mais trouve que le contraire est également vrai (elle subit des pertes d’employés compétents). INEX occupe une place enviable dans ce sens pour les autres organisations, particulièrement les entreprises de biotechnologies qui sont à un stade précoce de leur évolution et qui nécessitent du personnel expérimenté. INEX s’inspire d’une culture orientée vers les résultats et axée sur l’esprit d’équipe, la rémunération, la participation des employés à la prise de décision et les mécanismes de rétroaction, de formation et de développement pour fidéliser les employés. L’entreprise croit que la rémunération doit être liée aux résultats de l’entreprise, et qu’une formation flexible et bien ciblée ainsi que le développement sont importants, car l’entreprise ne pourrait pas progresser sans ces éléments et que les gens veulent apprendre quelque chose de nouveau. À l’égard du leadership, l’équipe de gestion a consacré beaucoup de temps à aligner les objectifs de l’entreprise avec les objectifs de l’équipe, en reliant les deux à la rémunération. INEX a passé beaucoup de temps à transmettre ses directives et ses valeurs, ce qui l’aide à fidéliser les employés. INEX a constaté qu’elle avait vécu une importation de travailleurs intellectuels plutôt qu’un exode et qu’elle enregistrait un gain de personnel entre provinces et à l’échelle internationale. Par exemple, au cours des dernières années, cinq personnes ont déménagé en Ontario, mais elle a acquis dix-sept personnes venant d’autres provinces pendant la même période. C’est la même situation à l’échelle internationale, avec le La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie départ de trois employés pour les États-Unis, et l’acquisition de 20 personnes des États-Unis et de l’Europe. INITIATIVES DE GESTION ET DE RESSOURCES HUMAINES Lorsque la direction de INEX a changé en 1999-2000, la nouvelle équipe de gestion a voulu introduire des changements importants ayant une incidence sur la manière selon laquelle l’entreprise atteint ses objectifs. Le plan du chef de la direction visait à établir une orientation, et de s’assurer d’appliquer transparence et de collaboration pour accomplir les objectifs de l’entreprise. Il a élaboré un énoncé des valeurs, ou de comportements, qu’il jugeait crucial au succès de l’entreprise et les systèmes de RH et les processus ont été établis autour de ces valeurs, qui définissent la culture et la politique de recrutement, de récompenses, de développement et de promotion des employés. La nouvelle équipe de direction voulait aligner la planification stratégique et opérationnelle avec la gestion de la performance et créer une transparence envers le processus afin d’assurer des liens avec les objectifs institutionnels annuels et le plan de rémunération. Dans le passé, l’entreprise comptait du personnel scientifique travaillant au sein de petites équipes verticales; le nouvel objectif visait à créer des équipes interfonctionnelles pour gérer le processus de développement des médicaments et pour s’assurer que les gestionnaires travaillent vraiment comme des « gestionnaires ». La citation qui suit d’un membre de l’équipe de direction résume la nouvelle approche : « Si vous êtes un gestionnaire, vous gérez le travail, les employés et les coûts, pas uniquement la connaissance scientifique ». Afin d’encourager la coopération interdisciplinaire, INEX a introduit et livré un programme de formation basé sur une approche commune à la gestion de projets à travers l’entreprise. Résultat : la fonction de gestion de projets a été développée à l’intérieur du processus et 120 employés ont suivi le cours de gestion de projets, pour apprendre comment définir les livrables et les objectifs et les étapes nécessaires à la réalisation de ces objectifs. La direction de l’entreprise a fait le nécessaire pour que le processus touche toutes les disciplines représentées dans l’entreprise. Une étape importante de cette initiative consistait à établir les objectifs. Des intervenants appropriées de l’organisme sont engagées dans la création d’objectifs pour des projets, des services et des personnes. Cette approche était cruciale pour que INEX puisse gérer une croissance de 60 à 175 employés entre 2000 et 2002. Les intervenants ont identifié qu’elles étaient les responsabilités du service, en s’assurant qu’il y aurait de la transparence autour des processus et des résultats attendus. Il en a résulté une performance et une approche d’évaluation qui partent du niveau institutionnel pour aller jusqu’aux services et projets et qui sont liées aux stratégies de gestion des employés où la performance individuelle est examinée et ensuite reliée de nouveau aux objectifs institutionnels sur une base trimestrielle. La nouvelle équipe de gestion de INEX désirait également en arriver à plus de transparence dans sa façon de gérer ses employés, particulièrement à l’égard des pratiques de recrutement, de promotion, de formation et de rémunération. Le processus d’entrevues est structuré, de façon à ne pas uniquement porter sur les exigences du poste selon la perspective technique, mais vraiment de façon à concorder avec les valeurs et la culture institutionnels. Les candidats rencontrent en moyenne dix employés INEX, soit individuellement soit en groupes, à différents niveaux pour en arriver à un parfait ajustement. Les promotions sont basées sur des compétences très clairement définies à chaque niveau et selon le type de poste, qui est confié; elles sont accordées lorsqu’un un employé a démontré sa capacité à performer à un niveau supérieur et que la portée de ses responsabilités a augmenté. Les plans de formation de l’entreprise sont élaborés annuellement et sont déterminés par une combinaison de besoins institutionnels, de services et d’individus. Le salaire de base, les primes de rendement variables annuelles et la conception d’un plan de mesures incitatives à long terme sont communiqués clairement à tous les employés. L’entreprise a également adopté une philosophie de transparence et d’inclusivité, selon laquelle les problèmes sont ouvertement discutés. Peut-être que le meilleur indicateur du succès de cette approche est le résultat d’un sondage annuel des employés. En 2002, 96 % des employés ont considéré que les décisions étaient prises dans l’intérêt de l’entreprise. L’équipe de direction a créé un environnement ou les résultats, l’équipe de travail et l’initiative sont récompensés. ÉVALUATION DES INITIATIVES RH INEX entreprend un sondage interne officiel tous les ans afin d’évaluer les résultats par rapport aux points de repère de l’industrie. L’objectif est de savoir si les employés croient que l’entreprise « agit de la bonne manière » et pose des questions au sujet du leadership, de la culture, de la planification, de la rémunération, de la formation et du développement. LEÇONS APPRISES Impliquer les employés dans le changement de culture. La nouvelle équipe de direction a un programme ambitieux de changement de l’organisation et a entrepris un processus aussi inclusif que possible. Encourager une culture organisationnelle transparente et ouverte. INEX croit que les changements organisationnels et de RH qui ont été mis en œuvre sont des facteurs importants de la satisfaction des employés. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 85 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie 10.6 QLT INC. VUE D’ENSEMBLE DE L’ENTREPRISE QLT Inc. (QLT) est une entreprise biopharmaceutique mondiale vouée à la découverte, au développement et à la commercialisation de thérapies novatrices pour traiter le cancer, les maladies des yeux, ainsi que pour les créneaux de traitements qui peuvent être commercialisés par une force de vente spécialisée. QLT combine une expertise en ophtalmologie, oncologie et en thérapie photodynamique pour commercialiser un produit pour le traitement de la dégénérescence maculaire de la myopie pathologique et de l’histoplasmose oculaire présumée, ainsi que le premier médicament de thérapie photo dynamique approuvé mondialement et utilisé dans le traitement de différents cancers. QLT est située à Vancouver, Colombie-Britannique, et emploie approximativement 300 professionnels dans les domaines de la science, de la recherche, des affaires et de la technologie. Elle ne dispose pas d’une force de vente qui lui est propre, mais agit plutôt en partenariat avec Novartis Ophthalmics pour les ventes mondiales et la distribution de ses produits. QLT a été reconnue en 2002 et 2003 par le Report on Business du Globe and Mail comme un des 50 meilleurs employeurs au Canada132 et par le BC Business Magazine comme une des meilleures entreprises en Colombie-Britannique133 où il est bon de travailler. APPROCHE DES RESSOURCES HUMAINES Chez QLT, le service des ressources humaines est dirigé par le Vice-président des RH et administration, qui dirige un personnel composé d’environ douze professionnels. Afin d’aider ses gestionnaires à incorporer une réflexion axée sur les RH dans leur planification permanente d’affaires, QLT a modifié la structure de son équipe depuis les trois dernières années, d’un groupe fonctionnel, où chaque membre de l’équipe focalise sur la livraison de services reliés à ses compétences, à une structure qui est intégrée aux unités administratives de l’entreprise. Le personnel des RH a été assigné à différentes unités administratives de QLT afin d’offrir conseil et appui; en vertu de la structure fonctionnelle des RH qui était en vigueur antérieurement, le personnel des RH se spécialisait dans différents domaines des RH, tels que la rémunération, le recrutement et les relations de travail. La direction de QLT réalise que les valeurs de son entreprise repose sur son personnel et sur leurs connaissances et que, par conséquent, la mission de tous les gestionnaires QLT consiste à stimuler et à encourager la croissance de son capital humain. La direction a également réalisé que des facteurs extrinsèques, tels que la rémunération, les programmes de récompense, les évaluations et la formation permettent seulement 86 à l’organisation d’être concurrentielle dans ses marchés; se démarquer nettement nécessite un environnement qui encourage les meilleurs candidats de l’industrie à joindre les rangs de l’organisation et à y rester. A cette fin, QTL s’efforce à créer un environnement qui équilibre l’apprentissage et la motivation. Le Vice-président des RH estime qu’il lui incombe de bâtir l’influence du service dans l’entreprise. Elle le fait en encourageant la direction à « agir selon ce qu’il convient de faire. » Bien qu’il soit parfois difficile d’attacher une valeur quantitative sur le bienfait d’une stratégie RH, lorsque possible, le service des RH quantifie le coût-bénéfice d’une initiative, tel que le coût d’un gym sur les lieux contre le bénéfice de réduire les congés de maladie et les absences reliées au stress. ENJEUX DES RESSOURCES HUMAINES Les défis auxquels fait face QLT reflètent son étape de recherche-développement-commercialisation. Puisque QLT est entrée avec succès dans l’étape de la commercialisation et vend des produits par le biais d’un partenariat de distribution, elle est confrontée à des besoins et à des défis précis de RH. L’entreprise recherche des connaissances et des compétences qui n’ont pas encore été complètement développées dans le marché canadien. Par exemple, comme elle espère vendre ses produits à l’extérieur du Canada, elle a besoin d’avoir des employés qui possèdent une connaissance approfondie des États-Unis et, à un moindre degré, des marchés européens et des environnements de réglementation. QLT relève ce défi de plusieurs façons. Elle effectue une bonne partie de son recrutement à l’extérieur du Canada. Approximativement 50 % de tout son personnel (scientifique et technique, gestion, processus de commercialisation, réglementaire et marketing) est recruté aux États-Unis. QLT considère qu’il n’est pas trop difficile de trouver des chercheurs de qualité au Canada; toutefois, elle doit se tourner vers des marchés plus établis aux États-Unis et, à un moindre degré en Europe, pour combler ses autres besoins en RH. Par exemple, le Vice-président des RH note que les candidats venant des États-Unis sont plus évolués et dynamiques dans leur approche marketing et de ventes. Ce dynamisme se révèle également dans les habiletés relatives au lobbying politique pour l’attribution de ressources gouvernementales aux remboursements des budgets des traitements des soins de santé. Grâce à sa présence dans l’industrie et à ses programmes de rémunération, QLT considère qu’elle est en mesure d’attirer plus de cadres supérieurs de l’extérieur du Canada. Elle a également remarqué que, si elle recrute un cadre supérieur d’une autre organisation, cette personne amènera ou attirera d’autres La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie personnes vers QLT. QLT est confrontée au défi d’expliquer aux employés potentiels venant des États-Unis les réalités socio-économiques différentes du Canada, telles que sa structure d’imposition du revenu personnel, du système de soins de santé et du système scolaire et de les orienter dans ce sens. QLT ne compte pas sur une méthode unique de recrutement; elle utilise plutôt une stratégie intégrée avec des approches multiples. Les approches qu’elle utilise diffèrent selon le degré de poste qu’elle comble. Par exemple, pour des employés débutants, QLT mettra plus d’emphase sur son recrutement sur campus ou sur son site Internet; pour les cadres supérieurs, QLT axera son action sur le réseautage, les firmes de recherche de cadres et les associations professionnelles. Afin de se préparer à combler les écarts de connaissance en gestion, QLT a collaboré avec la Simon Fraser University pour les aider dans leur programme MBA de gestion de la technologie. QLT a contribué à s’assurer que le programme avait suffisamment d’étudiants et, l’a aidé à démarrer en inscrivant plusieurs de ses gestionnaires au programme. QLT a connu une croissance importante au cours des trois dernières années. Comme le mentionnait un gestionnaire, la croissance apporte plusieurs occasions d’apprentissage et de développement professionnel aux employés de l’entreprise. Ces possibilités offrent souvent des défis qui motivent et dirigent les employés de QLT. QLT aide ses employés à relever de nouveaux défis et les encourage à se diriger vers différents secteurs de l’entreprise pour augmenter leurs connaissances de l’entreprise. Par exemple, l’entreprise encourage ses employés techniques et scientifiques à participer aux initiatives de marketing. Elle croit qu’il est important que ses chercheurs comprennent l’entreprise dans son ensemble et considèrent les objectifs institutionnels en planifiant et en effectuant leur travail, de manière à ce que la recherche courante et à venir soit ultimement liée aux objectifs de l’entreprise. secteur des RH. Certains membres du personnel des RH ont d’abord résisté à la transition car leurs nouveaux rôles et leur manque de compétence dans certains domaines des ressources humaines les rendaient mal à l’aise. Pour surmonter ce défi, les membres des RH se rencontrent, au moins une fois par semaine, pour discuter des problèmes en émergence de leurs unités administratives et pour partager leur expertise avec leurs collègues. QLT croit que le temps a fait ressortir les bénéfices d’une approche intégrée. Le personnel des RH a atteint une compréhension plus complète des affaires de QLT et est plus engagé envers son travail et l’organisation. Toutefois, le plus important résultat, est que la fonction RH est actuellement intégrée au processus de planification de chaque unité administrative et est devenue une partie intégrante de la culture de gestion de QLT. La transition a exigé plus qu’une simple réorganisation des services de RH; elle a nécessité l’appui des cadres supérieurs. Tel que mentionné, « un important défi RH [pour le service des RH] consiste à acquérir une position d’influence sans avoir un pouvoir direct ». Chez QLT, le PDG n’approuvera pas une décision de RH, à moins que le service des RH ait eu l’occasion de la réviser. Cette approche a apporté aux RH la crédibilité nécessaire pour faire preuve d’autorité dans les processus de planification des affaires de l’organisation. Le Vice-président des RH admet qu’il faut faire un « réel effort » pour encourager les gestionnaires à avoir une vision à plus long terme de l’impact des stratégies RH et pour qu’ils considèrent les RH comme une composante intrinsèque de leurs stratégies d’affaires. Néanmoins, elle estime qu’il y a eu un progrès réel; elle a jugé le succès de la transition par le biais de l’utilisation de son personnel. Actuellement, elle considère que les membres de son service sont dépassés par la demande et que les « gestionnaires se mettent en ligne » pour obtenir des conseils. DÉFI DES RESSOURCES HUMAINES LEÇONS APPRISES QLT considère qu’avec la transition des RH d’une structure d’unités fonctionnelles à une structure d’unités administratives, le personnel des RH a du fournir une grande gamme de services et de conseils à leur unité administrative assignée au lieu de se spécialiser dans un Intégrer les RH à l’organisation. QLT croit qu’en déplaçant le personnel des RH vers des unités administratives individuelles, elle a relié le secteur des ressources humaines avec les objectifs stratégiques à long terme de l’entreprise. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 87 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie 88 La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie 11.0 Consultations des groupes régionaux de discussion Basés sur l’information et la cueillette de données pour cette étude, les résultats préliminaires ont été élaborés en ce qui a trait aux besoins des entreprises et de l’industrie biotechnologique canadienne. Afin de valider les résultats de l’étude préliminaire et d’élaborer des recommandations, les consultations des groupes régionaux de discussion ont été organisées. Des leaders de la biotechnologie provenant de l’industrie, du monde universitaire, des entreprises de capital de risque, du secteur public et des associations biotechnologiques ont participé aux consultations des groupes régionaux de discussion menées dans cinq villes canadiennes : Halifax, Toronto, Vancouver, Saskatoon et Montréal. Les résultats qui suivent ont été testés lors des consultations régionales. Le secteur canadien de la biotechnologie a besoin : 1. de personnes d’expérience qui possèdent des compétences de gestion et du leadership; De même : 4. les impacts de « l’exode des cerveaux » sont perçus comme neutres (puisqu’il y a « un gain des cerveaux » au Canada, ce qui compense pour « l’exode »); toutefois, on a noté que des procédures améliorées d’immigration pourraient améliorer ce « gain »; 2. de compétences futures dans la commercialisation de produits, les affaires réglementaires, la propriété intellectuelle, la fermentation, etc.; 5. des stratégies efficaces de RH contribuent à conserver les employés (p. ex se concentrer sur les programmes de recrutement et de fidélisation ainsi que sur les politiques de rémunération compétitives); 3. de diplômés dans les domaines de la science et des affaires qui comprennent la rapidité du changement de l’industrie biotechnologique. 6. la formation et les programmes de développement servent à améliorer la performance de l’employé et à améliorer la fidélisation dans l’industrie. 11.1 OBJECTIFS DES CONSULTATIONS DES GROUPES DE DISCUSSION • Rassembler les réactions, valider et fournir un approfondissement des résultats préliminaires de l’étude; • Identifier les différences régionales des organisations opérant dans le secteur; • Faire un remue-méninges des recommandations pour la consolidation de la capacité en RH de l’industrie de la biotechnologie au Canada et des rôles des partenaires majeurs, y compris l’industrie, le monde universitaire, le gouvernement et les associations d’industries, telles que CRHB. Ce qui suit est une vue d’ensemble des thèmes communs qui sont ressortis des consultations des cinq groupes de discussion. Plusieurs des commentaires peuvent refléter le fait que le secteur de la biotechnologie canadienne est dominé par les entreprises en phase de développement. Des problèmes précis à une ville ou une région particulière sont aussi mis en évidence à travers les sections qui suivent. 11.2 POSSIBILITÉS ET DÉFIS DE L’ENTREPRISE FINANCEMENT, SUBVENTIONS DU GOUVERNEMENT ET INCITATIFS FISCAUX Parmi les personnes consultées, on notait une préoccupation générale concernant la capacité des entreprises à attirer un financement de base suffisant pour appuyer à long terme les échéanciers de recherche, développement et commercialisation. Plusieurs participants aux groupes de discussion ont noté qu’il n’y avait pas suffisamment d’appui financier de toutes les sources (gouvernement et capital de risque) pour soutenir le nombre d’entreprises en opération actuellement au Canada. L’idée de critères plus minutieux de financement de la part du gouvernement afin de « rassembler les gagnants » et de mieux les appuyer a été suggérée plusieurs fois. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 89 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie « Il est difficile de perdre ce que nous n’avons pas. » -HALIFAX Sur la côte est, les participants de Halifax ont suggéré que le manque de financement crucial pourrait être relié de plus près à ce qui est perçu comme un manque général de compréhension à travers tous les paliers du gouvernement au sujet du secteur et un manque de politiques publiques encourageant et appuyant la biotechnologie. De plus, Saskatoon a identifié le manque de valeur associé à l’intelligence auxiliaire du marché et les niveaux de salaires nécessaires pour attirer les candidats compétents comme des obstacles majeurs pour les entreprises. Cette attitude est principalement attribuée à ce qui est perçu comme un parti pris envers l’appui à la R.-D. accordé par les agences de financement gouvernementales, plutôt que d’appuyer l’ensemble des objectifs d’entreprises. Halifax, Vancouver et Saskatoon ont également noté que le manque d’incitatifs provinciaux était un défi important pour les entreprises. Lors de la plupart des consultations régionales, les incitatifs d’exemption de taxe du Québec pour les cadres supérieurs expérimentés qui déménagent vers la région pour travailler dans l’industrie étaient considérés comme ayant contribué à la consolidation des grappes d’entreprises biotechnologiques au Québec. « Nous devons encourager un climat qui crée des possibilités. Sans opportunités, il n’y a pas de questions de RH. » - HALIFAX Suggestions additionnelles des moyens gouvernementaux qui peuvent appuyer le secteur : • Aider les études de marché à mieux orienter les prises de décision; • Fournir du financement sur une plus longue période; • Obtenir un délai d’exécution plus rapide concernant les prises de décision pour le financement; • Accorder une exonération fiscale personnelle de deux ans pour les travailleurs de l’étranger dans les postes biotechnologiques supérieurs (p. ex. modèle du Québec); « Le problème n’est pas seulement d’avoir les technologies; il s’agit de savoir comment les commercialiser. C’est ce que le Canada doit améliorer. » -TORONTO 90 • Réduire ou éliminer les niveaux de taxation pour les résidents américains qui viennent travailler au Canada dans l’industrie; • Mettre moins d’emphase sur le jumelage des programmes de fonds. IMPORTANCE DES GRAPPES ET MASSE CRITIQUE Montréal, Toronto et Vancouver mettent l’accent sur l’importance des grappes d’entreprises biotechnologiques pour attirer les gens en raison des avantages d’avoir des « masses critiques », telles que la disponibilité du travail à la fine pointe et la présence d’installations et des programmes importants d’éducation. Ils offrent également un plus grand nombre de possibilités d’emploi au cas où un projet initial ou un poste serait supprimé. Les participants de Halifax ont noté un besoin de collaboration plus étroite avec les intervenants de l’ensemble de l’industrie afin de surmonter certains défis reliés au manque de masse critique, tels que de meilleurs liens entre les entreprises et le monde universitaire, une plus grande mobilité à l’intérieur de l’industrie et la capacité de procurer une accessibilité aux possibilités d’emploi ou à l’augmenter pour les conjoints(es) des candidats potentiels en biotechnologie comme incitatif à la relocalisation dans la région. Les participants de Toronto ont également discuté de la masse critique à partir d’une perspective organisationnelle. Les entreprises ont besoin d’une masse critique pour attirer les personnes dont elles ont besoin, tels qu’un conseil d’administration fort et une équipe expérimentée de gestion et de leadership multi-disciplinaire. CONSOLIDATION DE LA GOUVERNANCE, DU CONSEIL D’ADMINISTRATION ET DE LA GESTION Lors de toutes les consultations régionales, l’importance d’une bonne gouvernance d’entreprise a été considérée comme la principale priorité. Il a été généralement reconnu que le secteur doit développer une connaissance plus solide de la gouvernance d’entreprise et des critères pour appuyer la croissance du démarrage jusqu’à la commercialisation. Le défi est d’assurer que les leaders du démarrage en comprennent l’importance et voient la nécessité d’une forte gouvernance et d’une planification stratégique dès les débuts de l’entreprise. Tel que noté lors de la consultation du groupe de discussion de Halifax, plusieurs fondateurs d’entreprises de biotechnologies en démarrage « ignorent ce qu’ils ne savent pas ». De façon générale, on constatait que dans le secteur, spécialement pour les petits démarrages, il y avait un manque d’application des principes de gouvernance d’entreprise et un manque de personnes expérimentées disponibles pour agir dans un rôle de gouvernance. Là La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie où il y avait des conseils d’administration en place, on notait qu’il y avait des possibilités d’améliorer la qualité et l’étendue de l’expérience des individus impliqués. « La plupart des entreprises en démarrage ignorent ce qu’elles ne savent pas. » Un conseil d’administration fort était considéré comme ayant le potentiel d’offrir le leadership de première nécessité et l’orientation dans la recherche de capital de risque, créant des alliances stratégiques, entreprenant une planification stratégique, et des contacts ayant un effet de levier pour appuyer les objectifs de l’entreprise et combler les écarts en RH. Toutefois, un certain nombre de consultations régionales ont révélé que plusieurs entreprises n’ont pas accès à un bassin de personnes qui ont de l’expérience pour amener des entreprises de biotechnologies vers la prochaine étape de développement. On reconnaissait que cette expertise cruciale pourrait être transmise grâce à plusieurs mécanismes, tels que l’intervention des membres de conseil d’administration, des mentors, des conseillers ou des cadres en poste qui peuvent aider les entreprises, même virtuellement, à développer et à atteindre des objectifs stratégiques. Les consultations du groupe de discussion ont révélé que l’industrie doit tirer parti des dirigeants qui peuvent ne pas vouloir faire partie à temps plein du conseil d’administration, mais qui sont disponibles pour agir à temps partiel comme conseiller. On a noté que pour la taille actuelle de l’industrie, certaines personnes qui possèdent l’expertise nécessaire, ne sont pas utilisées; toutefois, on a également suggéré que puisque l’industrie croît, le bassin des leaders possédant l’expérience des affaires et de la gouvernance directement reliée à la biotechnologie ne répondront pas à la demande future. - HALIFAX Des moyens additionnels de renforcer la gouvernance comprennent : • les conseils d’administration qui devraient introduire et mener des examens de performance de leurs P.D.G. • les conseils d’administration qui devraient prendre plus de temps pour conseiller leurs cadres supérieurs. • les conseils d’administration qui devraient fournir une orientation active et une surveillance du recrutement de l’équipe des cadres supérieurs. • une base de données devrait être créée pour faciliter l’accès aux personnes qui possèdent de l’expérience de leadership et de la gouvernance cruciale qui pourraient possiblement participer aux conseils d’administration. Il a été noté que les membres de l’industrie devraient travailler de concert pour établir et disséminer les principes de la gouvernance et que les agences de financement privées et publiques devraient établir des critères minimums de financement, ce qui inclut un comité de la gouvernance. Ceci était aussi perçu comme un mécanisme pour assurer que le financement limité est ciblé vers les entreprises et les projets qui sont susceptibles de réussir. On notait que les gouvernements pourraient ne pas contribuer suffisamment au développement de l’industrie en octroyant du financement aux entreprises qui ont des problèmes fondamentaux de gouvernance et de gestion. Il s’avérait fortement que l’industrie pourrait être davantage proactive par le développement des meilleures pratiques ou de ce qui contribue au succès à l’intérieur du secteur et par l’établissement de normes et de principes de bonne gouvernance. « Le mentorat est un élément important du développement des compétences recherches. Les conseils d’administration devraient jouer un rôle plus actif en ce sens. » - TORONTO EXODE DES CERVEAUX L’exode des cerveaux n’était pas considéré comme un problème sérieux par aucune des consultations des groupes de discussion. À Halifax, on discutait du manque de masse critique en termes de bassin limité d’employés compétents du secteur de la biotechnologie et d’un manque de possibilités de financement pour encourager la croissance de ce secteur. Le défi était, toutefois, considéré plus comme étant d’attirer des personnes, plutôt que de les perdre. Une solution identifiée consistait à investir des efforts pour repérer et attirer de nouveau les personnes qui étaient originaires de la région. À Montréal, l’exode des cerveaux était considéré davantage comme une guerre aux personnes compétentes. Les petites entreprises n’étaient pas considérées comme ayant la capacité d’entrer en compétition avec les niveaux de salaires des grandes entreprises pharma- « Le Canada possède plusieurs exemples d’universitaires de très bonne réputation qui sont devenus des leaders et des gestionnaires en biotechnologie efficaces. » La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir - VANCOUVER 91 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie ceutiques. À Vancouver, le problème était considéré davantage comme un « train de cerveaux » où on ressentait que les récents diplômés se dirigeaient vers le Sud car les industries canadiennes ne leur offraient pas suffisamment de possibilités. Toutefois, on notait que, bien qu’un nombre de candidats pouvaient démarrer leur carrière à l’extérieur du pays, il existe un potentiel considérable pour les attirer de nouveau au Canada et vers la région une fois qu’ils ont acquis une expérience additionnelle valable. RATIONALISATION DES PRIORITÉS ET DES PROGRAMMES ACADÉMIQUES ET D’ENTREPRISES Un problème identifié dans plusieurs consultations des groupes de discussions est celui de la tension entre les objectifs de l’industrie et des universités. Plusieurs participants aux groupes de discussion ont fait valoir que les universitaires devaient demeurer vraiment indépendants de l’industrie afin de mener des recherches ou de s’occuper de science « par souci de la science ». La plupart, toutefois, argumentait que l’industrie est dirigée par le savoir et la technologie et que des liens plus importants entre les deux secteurs pourraient aider à consolider l’industrie de la biotechnologie canadienne en facilitant et en faisant la promotion de la recherche à haut potentiel pour une éventuelle application commerciale. Du côté des RH, on a noté également que, dans bien des cas, les scientifiques qui font une transition entre le monde universitaire et la petite entreprise ne possèdent pas toujours les compétences de gestion et de gouvernance nécessaires pour soutenir avec succès les entreprises de biotechnologies.. Toutefois, il y a eu des exemples exceptionnels de leaders d’universités canadiennes qui ont réussi cette transition. 11.3 OPPORTUNITÉS ET DÉFIS DES RH « Vous pouvez avoir la meilleure technologie au monde, mais sans l’intelligence du marché, vous n’irez nulle part. » - SASKATOON Tous les groupes de discussions régionaux ont indiqué qu’il n’y a simplement pas suffisamment de personnes au Canada qui possèdent de l’expérience pour mener les entreprises de l’étape de R.-D. à celle de la commercialisation. Ce résultat mène à plusieurs observations et recommandations sur la façon dont le Canada et les intervenants principaux de l’industrie peuvent travailler ensemble à : • Faciliter le recrutement des individus qui possèdent de l’expérience et qui sont intéressés à venir ou à revenir au Canada; • Développer les leaders actuels et potentiels du secteur de la biotechnologie au Canada. ATTIRER LES LEADERS EXPÉRIMENTÉS Les participants aux groupes de discussion ont identifié les États-Unis et l’Europe comme des pays importants à partir des quels recruter ou « récupérer » des leaders expérimentés. Toutefois, ils étaient d’avis que la rémunération constituait un moteur indispensable pour attirer les candidats les plus compétents et que, dans plusieurs des cas, le manque de financement de capital de risque était un obstacle. Halifax, en parti- « …. Ce qui est intéressant en science est la clé pour amener les meilleures personnes compétentes ici . » -TORONTO 92 culier, a noté une incapacité à payer les leaders expérimentés même près de leur valeur marchande à cause d’une culture d’échelle salariale inférieure « acceptable » particulièrement par rapport aux salaires des É.-U.. Montréal a également noté l’importance de la rémunération pour attirer les leaders expérimentés et était d’avis que, lorsque possible, il était commun pour les entreprises de payer le montant nécessaire pour recruter les meilleurs candidats en dépit d’un risque de disparité salariale interne. Saskatoon était d’avis que les problèmes de gestion du recrutement étaient également reliés au choix du moment et peut-être à un manque de planification permettant d’accorder suffisamment de temps pour trouver la bonne personne. Tous les groupes de discussion étaient d’avis que davantage pourrait être fait par l’industrie, dans son ensemble, y compris le gouvernement, pour promouvoir le Canada et ses régions comme intervenants importants en biotechnologie. Vancouver notait, en particulier, que le Canada devrait cibler les Européens et faire la promotion de l’industrie et de la qualité de vie au Canada comme étant supérieure à celle des É.-U. À travers les régions, les participants voyaient le besoin de « créer une rumeur » au sujet de l’industrie et de son potentiel au Canada et mettre en évidence le progrès et la croissance rapide de ce secteur et ses réussites. Également, toutes les régions étaient d’avis qu’il y avait un besoin d’essayer de « récupérer » des personnes expatriées aux É.-U au début de leur carrière. Une méthode qui a été suggérée pour le recrutement et la « récupération » de personnes très compétentes était l’élaboration d’une base de données comprenant les profils des gestionnaires expérimentés et des candidats cadres tant à l’échelle nationale qu’internationale, afin d’identifier les personnes intéressées à venir au Canada et pour suivre la piste de ceux qui ont quitté. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie DÉVELOPPEMENT DE LA CAPACITÉ DE LEADERSHIP LA TENSION ENTRE SCIENCE ET GESTION DANS « Vous ne pouvez simplement faire sortir quelqu’un d’un laboratoire et le rendre gestionnaire. » - HALIFAX LES RÔLES DE LEADERSHIP Il a été noté que la façon la plus efficace d’accélérer le processus de développement de produits est de s’assurer que l’entreprise possède les bonnes personnes dotées des bonnes compétences. Il a été suggéré que bien que les scientifiques et les fondateurs puissent avoir créé l’idée ou le produit, en bout de ligne, ils ou elles pourraient ne pas être la meilleure personne pour le développement ou la mise en marché. Il y a eu certains débats chez les participants à savoir si l’expérience précise en biotechnologie est nécessaire ou non pour la réussite des PDG Les participants étaient d’avis que dans l’industrie canadienne, il existe une culture générale selon laquelle un Ph.D est nécessaire. Pour gérer une entreprise biotechnologique et que les scientifiques préfèrent travailler pour des scientifiques. Il a été noté, toutefois, que dans plusieurs cas, les scientifiques ne demandaient pas à devenir des leaders / gestionnaires, ou ne possédaient pas les compétences nécessaires de gestion / leadership. Dans un des groupes de discussion, il a été suggéré que deux sources séparées de science et de gestion soient élaborées, ainsi il y a de la place pour que les scientifiques aient de l’avancement dans l’entreprise, sans qu’ils aient à s’éloigner de la recherche scientifique. Plusieurs leaders ont fait valoir que l’expérience reliée précisément à la biotechnologie n’était pas nécessaire aussi longtemps que le PDG avait accès à une aide scientifique d’expérience. Les participants de trois des consultations régionales ont indiqué qu’aux É.-U., il est très fréquent pour les personnes sans Ph.D. dans les domaines reliés à la biotechnologie de diriger des entreprises de biotechnologies et que le Canada pourrait s’écarter de cette attitude culturelle profondément ancrée afin d’ouvrir le bassin de candidats potentiels aux postes de PDG. Une recommandation prônait les compétences majeures et la création de programmes de développement en RH pour identifier et créer des besoins de formation ou des ouvertures chez les cadres supérieurs d’autres industries qui veulent effectuer une transition vers les domaines biotechnologiques. Dans la même veine, les participants aux groupes de discussion ont mentionné que, dans plusieurs cas, le défi repose moins sur le fait d’attirer les compétences de gestion nécessaires et plus sur le fait de convaincre le scientifique fondateur que le besoin se fait sentir pour l’acquisition d’un ensemble de connaissances plus étendues et d’une équipe de travail afin de faire croître une entreprise avec succès et développer et mettre en marché des produits. IMPORTANCE DES ÉQUIPES MULTI-COMPÉTENCES En réponse à la discussion concernant les scientifiques par rapport au personnel de gestion dans les rôles de leadership, les participants au groupe régional de discussion recommandaient que les entreprises créent des équipes multi-disciplinaires de gestion. Il est généralement accepté que, dans la plupart des cas, le leadership au sein d’une entreprise biotechnologique ait besoin de changer à mesure que l’entreprise évolue par le biais de son cycle de vie. Par exemple, l’expérience de planification stratégique et la diversification des risques sont nécessaires à mesure que les entreprises prennent de l’essor afin de s’assurer qu’elles se dirigent vers la bonne direction et sont capables de s’adapter à l’envi- « Les entreprises biotechnologiques étaient d’avis qu’elles peuvent s’adresser \ des personnes pour discuter de la formation, du financement, etc. » - MONTRÉAL ronnement changeant. De même, le contrôle de la qualité, les affaires réglementaires, le développement des alliances stratégiques, la négociation des ententes de licences et les compétences « non techniques » de communication ont été identifiées comme des compétences majeures nécessaires lorsque l’entreprise évolue vers la commercialisation. Tel que noté antérieurement, les participant étaient d’avis, dans plusieurs cas, qu’il y a un manque de reconnaissance chez les fondateurs que les leaders de l’industrie nécessitent des compétences additionnelles « non techniques » et étendues. POSSIBILITÉ DE MENTORAT ET DE RÉSEAUTAGE Les cinq groupes régionaux de consultation ont identifié le mentorat et le réseautage parmi les leaders biotechnologiques comme une méthode de consolidation du leadership au sein du secteur. Il a été suggéré que les nouveaux PDG et ceux qui suivront pourraient bénéficier de l’orientation directe des leaders experts en biotechnologie précédents ou actuels. « Le mentorat en emploi et le coaching sont nécessaires pour les PDG. – les cours ne fonctionnent pas. » La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir - MONTREAL 93 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie « Qu’advient-il des personnes qui seront les PDG plus tard? Ils doivent penser au réseautage pour devenir VP au cours des cinq prochaines années. » - VANCOUVER Par l’entremise des consultations régionales, les leaders du secteur ont indiqué un désir de rencontrer plus régulièrement leurs collègues afin d’être capables de partager leurs expériences, les leçons apprises et les conseils qui pourraient consolider l’ensemble du secteur. De plus, ces possibilités de réseautage ont été considérées comme un moyen de faire venir des experts des É.-U. comme présentateurs ou mentors pour partager leurs expériences avec leurs homologues canadiens. COMPÉTENCES MAJEURES / COMPÉTENCES REQUISES POUR LES LEADERS / PDG Par le biais des consultations des groupes de discussions, un nombre de compétences majeures et de connaissances ont été identifiés pour les leaders, en particulier au niveau des PDG, y compris : • vision – quelqu’un qui peut faciliter la planification stratégique et élaborer un plan d’affaires; • être capable de composer avec le risque, l’incertitude et l’insécurité; « Les personnes sont les premiers éléments qui influent sur le succès d’une entreprise. – pas la technologie. » - SASKATOON • vision axée sur l’avenir et capacité à prévoir les problèmes; • capacité d’évoquer le changement culturel et de gérer la culture d’entreprise ainsi que les principales valeurs – 30 – 50 % du temps des PDG est passé à nourrir la culture d’entreprise / les valeurs principales; • comprendre comment interagir avec et influencer l’expertise du conseil d’administration; • processus de gestion – quelqu’un qui peut exécuter le plan d’entreprise et s’y attacher, comprendre les données et les différences, mais résister à la volon- « Les RH et le recrutement sont les fonctions stratégiques de l’entreprise. » - MONTREAL 94 té des investisseurs en capital de risque ou autres qui pourraient désirer dévier du plan d’affaires pour les mauvaises raisons; • gestion du personnel – développement d’équipes multi-disciplinaires, motivation des employés, appuyer le personnel lors des « temps d’arrêt » et célébrer le succès, le mentorat, le développement, conférer du pouvoir et déléguer (p.ex. reconnaître l’impact des essais qui ont échoué ou des retards et en discuter avec les employés –l’entreprise de l’un des participants au groupe de discussion a tenu un « processus officiel de plaintes » • gestion des ressources – financières, capital humain; • planification et dotation en personnels adéquats – capable d’identifier quelles sont les bonnes personnes au bon moment et pour les bons postes; • expérience avec le financement du marché public – doit savoir comment travailler avec les investisseurs en capital de risque, les investisseurs institutionnels et le conseil d’administration; • capacité à apprendre la science et l’industrie – Les PDG peuvent être recrutés sans expérience en science, mais ils doivent être capables d’apprendre la science des affaires rapidement; • fortes compétences en communication; • gouvernance – capacité de promouvoir de bonnes procédures et des principes de gouvernance. EXIGENCES SPÉCIFIQUES DES COMPÉTENCES En plus des compétences de leadership, les consultations du groupe de discussion ont révélé des degrés variés de besoins des personnes possédant des compétences dans les domaines majeurs tels que la propriété intellectuelle et les affaires réglementaires, etc. Pour plusieurs entreprises de biotechnologies, il a été noté que la pratique actuelle consiste à sous-traiter les services juridiques relatifs à la propriété intellectuelle et les affaires réglementaires. Toutefois, certains étaient d’avis que les entreprises bénéficiaient lorsqu’elles disposaient de ces compétences à l’interne. Dans tous les cas, ces compétences étaient considérées indispensables pour l’industrie. DOTATION EN PERSONNEL STRATÉGIQUE On a noté que le secteur est en progression et prend de l’ampleur rapidement et que la compétition pour les ressources devient acharnée, spécialement en ce qui concerne des domaines scientifiques précis qui ont très peu de personnel qualifié mondialement. Trouver et attirer ces spécialistes est difficile, nécessite du temps et exige beaucoup de ressources. On reconnaît de manière générale que prendre de pauvres décisions en matière de dotation en personnel est coûteux pour La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie une organisation en termes de ressources financières et la possibilité de perturber l’organisation et l’équipe. À Vancouver, on a estimé que les pauvres décisions en matière de dotation en personnel pour un scientifique / cadre supérieur pouvait coûter à l’organisation l’équivalent d’un financement de trois employés dans un programme MBA. On s’entendait généralement sur le fait que les organisations doivent avoir de fortes compétences en matière de recrutement, y compris : • compréhension d’ensembles de compétences pour un poste particulier; • compétences efficaces en techniques d’entrevues; • compréhension de l’utilisation des outils d’évaluation; • comment évaluer une attitude dans un curriculum vitae ou en entrevue; • comment écrire une description d’emploi – quelles sont les qualités, les compétences, les caractéristiques nécessaires pour effectuer le travail; • comment évaluer les compétences majeures dans l’établissement d’une entrevue. « Souvent, les employés et les leaders en biotechnologie ne veulent pas s’engager en formation car ils ignorent ce qu’ils ne savent pas. » - TORONTO De même, dans certaines régions, telles que Montréal et Saskatoon, on était d’avis que les entreprises pouvaient bénéficier d’une meilleure recherche de rémunération basée sur le marché. Dans ces régions, on a noté qu’un gros défi consiste à obtenir une information de la rémunération actuelle pour les postes de scientifiques, marketing et de cadres, etc. On a également remarqué que les entreprises doivent être certaines que les sondages sur la rémunération comparent des « pommes avec des pommes » et que les différences régionales, les étapes de développement de l’entreprise, sa taille et les sous-secteurs sont tous pris en considération. Des exemples de meilleures pratiques en recrutement sont incluses dans le site de la grappe de Montréal, où les emplois sont publiés, où on fait la promotion de la région et les entreprises considèrent les RH et le recrutement comme une fonction stratégiques dans leur entreprise. 11.4 APPROCHES POUR L’ÉDUCATON, LA FORMATION ET LE DÉVELOPPEMENT Le manque de ressources pour envoyer les employés en formation a été identifié comme un défi majeur pour les entreprises en biotechnologie. En L’absence du travail et le coût de formation ont été tous deux considérés comme de sérieux empêchements. Deux consultations des groupes de discussion ont identifié le problème de fidélisation des employés une fois qu’ils ont été formés, et on était d’avis, dans certains cas, que les entreprises qui ont investi en formation étaient considérées comme les premiers endroits ciblés par les compétiteurs pour leur recrutement. Une consultation d’un groupe de discussion a identifié que les besoins de l’industrie d’être davantage ouverte pour contribuer à l’apprentissage des autres par le biais du réseautage informel ou par le biais de programmes officiels, tels que l’accueil d’étudiants de programmes co-op ou de stagiaires. De même, les groupes de discussion ont identifié la nécessité pour l’industrie de collaborer et de créer un bassin de ressources lorsque possible afin de répondre aux besoins mutuels de formation. Trois consultations de groupes de discussion ont identifié le besoin d’études de cas sur mesure pour l’industrie de la biotechnologie pour les programmes éducationnels et les possibilités de développement professionnel afin de faire face aux défis auxquels les entreprises de biotechnologie sont confrontées sur une base quotidienne. Il a également été question des liens industrie / université en termes de programmation éducationnelle et de développement professionnel. Les programmes co-op étaient considérés comme une méthode valable pour augmenter « l’aptitude à l’emploi » des récents diplômés tout en fournissant aux entreprises du travail à court terme, souvent subventionné. Plusieurs consultations de groupes de discussion ont élaboré sur le besoin de mieux comprendre ce qui est actuellement offert en terme de programme d’éducation afin de déterminer si il y a ou non des écarts. Montréal a projeté un écart important du personnel scientifique, particulièrement dans le cas des techniciens, afin de s’engager dans plus de mise à niveau et de fabrication des produits puisque plus d’entreprises se dirigent vers la commercialisation. Saskatoon était d’avis que les universités et l’industrie devaient se rassembler pour rendre la programmation plus pertinente et pour s’assurer que les diplômés répondent aux besoins de l’industrie. Toutefois, Montréal a insisté sur le fait que le gouvernement doit continuer à encourager et à appuyer « la mégascience » dans les universités et les instituts de recherche, en La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 95 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie plus d’appuyer la science ayant une application commerciale précise ou qui représente une demande de l’industrie. Dans l’ensemble, les consultations du groupe de discussion indiquaient qu’une collabora- tion plus importante, y compris des rotations d’emploi, des échanges et du réseautage informel dans les secteurs, pourrait, au bout du compte, bénéficier à l’industrie dans son ensemble. 11.5 RÉSUMÉ Les consultations des cinq groupes de discussion ont porté sur le problème de la gouvernance d’entreprise et le besoin en cadres supérieurs expérimentés, non seulement pour diriger les entreprises, mais également pour consolider le secteur par le biais de l’exercice d’un rôle conseil et la formation de conseils d’administration forts. Ce problème n’était pas courant dans les consultations qui formaient la base des résultats préliminaires et représentait, toutefois, un résultat valable des consultations des groupes de discussion. Les consultations des groupes de discussion ont validé les résultats préliminaires de l’étude, y compris la conclusion à l’effet que l’exode des cerveaux n’est pas considéré comme un problème sérieux et que certains de ceux qui ont quitté peuvent être portés à revenir plus tard. Le besoin d’attirer les cadres supérieurs possédant de l’expérience en gestion et en leadership, ainsi que de créer des possibilités de mentorat et de réseautage pour les entreprises, ont été identifiés comme un besoin important dans les régions. Un consensus a été constaté à l’égard de l’importance des compétences en matière de propriété intellectuelle et le fait que, à mesure que l’industrie continue à mûrir, il y aura un besoin croissant pour des compétences reliées à la commercialisation, telles que la propriété intellectuelle, les affaires réglementaires 96 et la fabrication de produits. En termes de récents diplômés pour appuyer l’industrie biotechnologique, les consultations du groupe de discussion ont validé le besoin d’une plus vaste compréhension de l’industrie et des ensembles de compétences multi-disciplinaires. Toutefois, il y a eu un manque de compréhension des offres actuelles et des écarts potentiels dans la programmation qui s’y rattache. En plus, les groupes de discussion ont confirmé de nouveau la valeur des programmes co-op et de stage et leur capacité à augmenter l’aptitude au travail des diplômés. Faire des RH une priorité stratégique, y compris la planification efficace du recrutement, les pratiques, la formation et le développement, lorsque possible, et créer une culture organisationnelle désirable ont été également identifiés comme indispensables pour la consolidation de l’industrie. Le caractère de toutes les données a reflété une industrie qui mûrit et un leadership révélant une véritable préoccupation des questions de RH et de l’importance du recrutement, de la formation et de la fidélisation des personnes clés et des équipes à tous les niveaux des entreprises en croissance. Les différences régionales reflétaient les inégalités pour la disponibilité des fonds, la masse critique et les grappes essentielles. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie 12.0 Conclusions et recommandations clés : Les ressources humaines – La clé de la durabilité du secteur La biotechnologie, c’est un changement transformateur. Elle peut apporter d’importants avantages pour la santé, l’environnement, la qualité de la vie et le niveau de vie des Canadiens. Étant donné la nature scientifique et la nature de recherche de l’industrie, on s’attend à ce que les avantages soient encore plus importants à l’avenir.134 LE SAVOIR ET L’INNOVATION – ÉLÉMENTS CLÉS DE LA BIOTECHNOLOGIE Au cours des dix dernières années, le Canada a accordé une place importante au savoir et à l’innovation en tant que principaux moteurs de l’économie. Comme il a été mentionné dans la Stratégie d’innovation du Canada, on considère le savoir comme une ressource nationale d’une grande importance stratégique qui exige que le gouvernement et l’industrie travaillent en collaboration afin de renforcer nos capacités dans les domaines des sciences et de la recherche et de faire en sorte que les connaissances qu’elles nous permettent d’acquérir aident à bâtir une économie innovatrice qui bénéficiera à tous les Canadiens. Cependant, comme Peter Drucker l’a mentionné, le savoir est maintenant la ressource clé et la seule qui est limitée.135 En d’autres mots, ce sont les gens qui réalisent la vision, la mission et le mandat d’une entreprise. C’est particulièrement vrai dans le cas d’une industrie comme la biotechnologie qui dépend beaucoup des connaissances, des capacités et des compétences de ses travailleurs du savoir. DEVENIR UN CHEF DE FILE MONDIAL On essaie de transformer l’industrie canadienne de biotechnologie en un chef de file mondial qui saura développer et appliquer des technologies révolutionnaires et qui pourra créer et commercialiser des connaissances et des produits innovateurs. Même si le Canada a établi de solides grappes d’entreprises biotechnologiques dans plusieurs villes importantes, il existe également plusieurs obstacles à la croissance à long terme de l’industrie de biotechnologie au Canada, surtout dans le domaine des RH. La pleine réalisation des avantages éventuels de la biotechnologie dépend de la capacité de l’industrie à relever les défis en matière de RH. Les conclusions et les recommandations suivantes visent à appuyer une approche nationale plus stratégique des défis en matière de RH auxquels l’industrie doit faire face afin de s’assurer une croissance à long terme et une durabilité. Le savoir est maintenant la ressource clé et la seule qui est limitée. PETER DRUCKER Il est évident qu’aucun secteur de l’industrie de la biotechnologie ne peut à lui seul réagir et relever les défis complexes auxquels l’industrie fait face. Dans le rapport, on propose donc que les ministères, les organismes et les gouvernements, le milieu universitaire, les sociétés financières d’innovation, les entreprises de biotechnologie et les associations de l’industrie travaillent ensemble pour trouver des solutions qui mettent à profit les possibilités et qu’ils relèvent les défis clés en matière de RH déterminés au cours de cette étude. Le CRHB jouera un rôle essentiel de leadership et de coordination en travaillant avec les intervenants clés de l’industrie pour appliquer les conclusions de cette étude. RÉSUMÉ DE LA RECHERCHE Dans l’étude sectorielle des RH de la biotechnologie, on cherchait à examiner de nombreux problèmes liés à la maturité de l’industrie, aux besoins changeants en matière de RH, aux divers facteurs influant sur les besoins en matière de RH, à la question de l’exode des cerveaux / importation de travailleurs intellectuels et à la diversité des intervenants touchés par les pénuries possibles en RH.. Les conclusions préliminaires liées à l’industrie de façon générale et aux RH de façon spécifique ont été obtenues grâce à des recherches et à La pleine réalisation des avantages éventuels de la biotechnologie dépend de la capacité de l’industrie à relever les défis en matière de RH. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 97 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie Le CRHB jouera un rôle essentiel de leadership et de coordination en travaillant avec les intervenants clés de l’industrie pour appliquer les conclusions de cette étude. des consultations intensives, ce qui comprend plus de 60 entrevues de personnes-ressources avec des intervenants supérieurs du gouvernement, du milieu universitaire et du secteur privé, des recherches d’études de cas, un sondage national des chefs de l’industrie et du personnel de la direction des RH et des consultations auprès de groupes de discussion composés de PDG et de vice-présidents choisis. Vous trouverez ci-dessous un résumé des enjeux et des conclusions clés découlant de cette étude, ainsi que des recommandations permettant d’examiner les différentes conclusions. Les recommandations reposent sur les preuves obtenues, notamment les commentaires des dirigeants de l’industrie dans les consultations auprès de groupes de discussion régionaux. De plus, les recom- mandations correspondent aux RH et à l’expérience et aux connaissances spécialisées organisationnelles des conseillers du TGN. Les conclusions et les recommandations sont présentées dans quatre domaines clés : 1. Renforcer les capacités de leadership et de gestion; 2. Soutenir la bonne gouvernance et les pratiques des entreprises; 3. Appliquer des approches innovatrices au développement des ressources humaines; 4. Soutenir des RH stratégiques au sein de l’industrie. Lorsqu’on examine les conclusions et les recommandations clés, il est important de se souvenir des différences régionales. Même si les conclusions de cette étude ont surtout été regroupées, on a trouvé des différences à l’échelle nationale, surtout entre des régions ayant une suite d’activités et des compétences (masse critique) par opposition à celles qui essaient de développer une masse critique pour appuyer l’industrie de la biotechnologie dans des régions spécifiques (p. ex. des grappes). 12.1 RENFORCER LES CAPACITÉS DE LEADERSHIP ET DE GESTION L’industrie canadienne de biotechnologie connaîtra une crise imminente en matière de dirigeants expérimentés. Sans un apport de dirigeants expérimentés au cours des prochaines années, l’industrie de la biotechnologie ne pourra tirer profit des possibilités de croissance. CONCLUSIONS CLÉS L’industrie canadienne de biotechnologie a de plus en plus besoin de personnel cadre qui a fait ses preuves en matière de gestion et en dirigeant les entreprises pendant des périodes d’incertitude, de changement et de croissance. Lors des consultations avec l’industrie canadienne de biotechnologie, ce qui inclut notamment des entreprises à l’étape de la R. et D., celles à l’étape de la commercialisation, des entreprises naissantes spécialisées dans la technologie, des hôpitaux, des instituts de recherche et des gouvernements, tous ont convenu qu’il existe un besoin essentiel de gestionnaires cadres expérimentés qui comprennent les besoins de l’industrie et peuvent établir des stratégies visant à relever des défis clés liés au milieu complexe dans lequel elle fonctionne. Ces personnes clés doivent donner une vision à l’entreprise et posséder de solides compétences de leadership et de gestion afin de la diriger tout au long des différentes étapes de son développement. Les consultations d’entrevues, le sondage national et les consultations auprès de groupes de discussion régionaux effectués pour cette étude indiquent que les défis primordiaux reposent sur la capacité des entreprises de biotechnologie d’attirer et de conserver des dirigeants et des gestionnaires possédant l’ensemble des compétences et d’expérience requises. Notamment, l’industrie doit attirer ou former des dirigeants ayant 98 des connaissances dans le domaine des sciences et de l’industrie afin que les scientifiques talentueux perçoivent notre industrie comme un bon endroit où assumer des rôles de dirigeants supérieurs. Voici les caractéristiques clés en leadership jugées comme étant des compétences essentielles (sans en exclure d’autres) : • Des capacités de raisonnement stratégique, jumelées à des capacités à motiver le personnel à visualiser une vision de l’avenir; • Avoir de l’entregent et de solides compétences en réseautage et les capacités de créer et de conserver des partenariats et des alliances clés; • Des compétences en entrepreneurship, notamment la capacité de provoquer un esprit d’entreprise chez les autres; • Des aptitudes en relations humaines exceptionnelles, ainsi que des connaissances dans le domaine des sciences, de la gestion financière, de la gouvernance, du marketing et des ventes. Aujourd’hui, la demande en dirigeants très compétents et expérimentés est un phénomène courant dans la plupart des secteurs du marché du travail au Canada, si bien que différents secteurs et industries sont en compétition pour le même bassin de ressources. On s’attend à une diminution du bassin actuel de dirigeants par rapport à la demande au cours La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie des prochaines années. Étant donné le vieillissement de la population active et le départ probable de plus en plus de dirigeants supérieurs quittant le marché du travail, cette situation exacerbera la demande et la compétitivité pour obtenir des dirigeants. Les consultations auprès de groupes de discussion ont permis de souligner le fait que les entreprises profiteraient grandement d’un meilleur accès à des gestionnaires et à des dirigeants canadiens ayant une expérience directe en gouvernance et ayant réussi à diriger des entreprises de biotechnologie tout au long des étapes de développement et de commercialisation de produits. RECOMMANDATION N°1 : S’ASSURER QUE LES DIRIGEANTS DE L’INDUSTRIE RECONNAISSENT QUE LES GESTIONNAIRES SUPÉRIEURS ONT BESOIN DE POSSÉDER UN ENSEMBLE DE COMPÉTENCES DIVERSIFIÉES Les conclusions de cette étude révèlent que le manque de personnes talentueuses et expérimentées dans le monde des affaires et un manque de leadership solide ont des répercussions négatives sur les entreprises de biotechnologie. Cette situation touche particulièrement les jeunes entreprises ou les entreprises naissantes qui ne possèdent peut-être pas l’ensemble de compétences nécessaires pour diriger l’entreprise de la recherche vers la commercialisation. Souvent, les scientifiques fondateurs ne possèdent pas toutes les compétences requises en affaires pour aider l’entreprise lors des étapes de développement de produits et des étapes d’essais sur le terrain. Il faut mieux former les gens et faire connaître le besoin pour des équipes de leadership expérimentées et une planification stratégique, ce qui aidera peut-être à garantir que les compétences requises seront en place en cas de besoin. Le défi semble être le fait que les gestionnaires et les dirigeants actuels, dont nombre d’entre eux possèdent une formation dans le domaine des sciences et de la recherche, ne sont peut-être pas conscients de ce que des compétences de leadership en affaires peuvent apporter au succès à long terme d’une entreprise. À tous les niveaux de l’entreprise, il faut reconnaître de façon explicite le besoin pour des équipes de leadership expérimentées. • Le CRHB, en collaboration avec des experts de l’industrie, devrait déterminer quelles entreprises canadiennes et internationales ont réussi à choisir un président, un PDG ou un membre de l’équipe de gestionnaires supérieurs provenant de l’extérieur de l’industrie de la biotechnologie (même ceux qui ne possèdent pas une solide formation en sciences), de même que des entreprises où le scientifique fondateur a réussi à conduire l’entreprise du démarrage à la commercialisation. Selon ces modèles de meilleures pratiques, le CRHB devrait ensuite demander l’élaboration d’études de cas sur les meilleures pratiques décrivant les avantages des équipes de leadership multi-disciplinaires (c.-à-d. des équipes composées de personnes ayant des compétences dans le domaine des sciences, en gestion et des talents d’entrepreneur) souvent nécessaires pour mener une entreprise de biotechnologie en plein essor vers la réussite. • Le CRHB, en collaboration avec BIOTECanada et des associations régionales de biotechnologie, devrait créer des profils de compétences génériques pour des postes clés de leadership et de gestion au sein des entreprises de biotechnologie et les appuyer sur les meilleures pratiques et les cas de réussites décrits ci-dessus. Ces profils pourraient servir de lignes directrices aux entreprises qui désirent combler des postes clés au cours des différentes étapes de développement. Il faudrait faire part des rapports sur les meilleures pratiques, jumelés aux compétences recommandées pour les dirigeants de biotechnologie, à l’occasion d’événements de l’industrie et possiblement les intégrer aux programmes de formation. RECOMMANDATION N°2 : AIDER L’INDUSTRIE À ATTIRER LES MEILLEURES COMPÉTENCES INTERNATIONALES Cette étude a révélé que l’industrie de biotechnologie est surtout en concurrence avec des entreprises américaines, mais également avec l’Europe et l’Asie, pour attirer et conserver les compétences clés. Les personnes prenant part aux consultations auprès de groupes de discussion appuient l’élaboration d’une stratégie de marketing visant à promouvoir l’industrie canadienne de biotechnologie à titre de leader international afin d’attirer les compétences clés. On estime que les gouvernements et l’industrie pourraient en faire davantage pour coordonner et élargir des initiatives visant à promouvoir l’industrie en tant que leader à l’étranger. La capacité d’attirer et de conserver les compétences clés est liée à la masse critique de l’industrie, à des meilleures pratiques de gouvernance, à des dirigeants efficaces et aux caractéristiques du milieu environnant compte tenu de certains facteurs comme la culture, la géographie physique, le climat, la sûreté et la sécurité etc. Cette capacité est également liée à des mesures incitatives qui font que certaines régions au Canada sont plus attirantes. De nombreux participants aux groupes de discussion régionaux, surtout ceux des séances tenues à Vancouver, à Halifax et à Saskatoon, ont indiqué qu’il y avait un manque de mesures incitatives provinciales visant à appuyer la force et la croissance futures de l’industrie. Par exemple, on a observé que des incitatifs fiscaux, comme ceux offerts dans la province de Québec (un nombre limité d’années sans devoir payer d’impôts sur le revenu pour les personnes acceptant des emplois en biotechnologie dans la région), avaient le pouvoir de jouer un rôle important pour attirer les compétences clés. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 99 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie • Le CRHB, BIOTECanada, Industrie Canada, (ce qui comprend Innovation au Canada et la Commission canadienne du tourisme), Commerce international Canada, des dirigeants de l’industrie et les gouvernements provinciaux et municipaux, devraient travailler ensemble pour élaborer un plan de marketing international ou pour élargir les initiatives actuelles afin de démontrer le rôle de leadership que le Canada joue en biotechnologie, de faire connaître aux professionnels étrangers expérimentés quels sont les avantages de travailler au sein de l’industrie canadienne et de présenter des dirigeants clés qui influent sur l’industrie dans l’ensemble des régions et des secteurs. On pourrait également utiliser une initiative nationale de marketing pour cibler les chambres de commerce nationales et locales et les associations en sciences biologiques et en sciences de la vie afin d’obtenir leur appui pour aider à promouvoir et à faire grandir l’industrie. Le Canada doit être perçu comme un des meilleurs endroits au monde pour entreprendre de la R. et D. en biotechnologie et un endroit où il y a des possibilités d’investissement. Cette analyse devrait comprendre l’examen des obstacles précis au recrutement, comme l’immigration, la reconnaissance des titres de compétences étrangers, les niveaux de rémunération et l’emploi pour le/la conjoint(e). • On recommande que le CRHB, en collaboration avec BIOTECanada et des associations régionales de biotechnologie, élabore une analyse de rentabilisation qui démontre les avantages et les effets multiplicateurs que l’on peut obtenir en créant des incitatifs fiscaux en RH (comme des congés fiscaux limités, l’élimination ou la réduction des impôts pour les résidents d’autres pays travaillant au Canada). On devrait se servir de cette analyse de rentabilisation pour influencer les gouvernements à offrir de meilleures mesures incitatives en vue d’attirer des dirigeants d’industrie et des professionnels étrangers expérimentés au Canada et / ou dans une région particulière. On recommande d’intégrer à l’analyse de rentabilisation les messages clés provenant de la Stratégie d’innovation du Canada et ceux provenant des ordres provinciaux / territoriaux et municipaux en cas de changements. La recherche devrait être axée sur la façon dont on pourrait intégrer les incitatifs fiscaux du fédéral et des provinces. RECOMMANDATION N°3 : FACILITER LES POSSIBILITÉS D’ENSEIGNEMENT CONCRET POUR LES GESTIONNAIRES SUPÉRIEURS Nous avons besoin de possibilités innovatrices et de possibilités d’apprentissage propres au secteur de l’industrie pour former les dirigeants actuels et futurs et donner des conseils d’experts pour le perfectionnement personnel et le développement organisationnel et les processus de gouvernance. Pendant les consultations 100 auprès de groupes de discussion régionaux, on a souligné que les PDG (surtout les nouveaux PDG) pourraient profiter de possibilités plus structurées de s’entretenir avec des experts de l’industrie. • Le CRHB devrait travailler avec des établissements universitaires chefs de file, le gouvernement, l’industrie et des associations régionales de biotechnologie pour recenser les besoins et examiner la demande pour un programme d’échange réciproque de leadership entre le monde universitaire, le gouvernement et l’industrie. Ce programme permettrait aux universitaires de travailler dans l’industrie et offrirait aux dirigeants de l’industrie l’occasion de travailler dans un milieu de recherche universitaire et dans un milieu d’enseignement. Ces affectations pourraient durer une à deux années. Dans le même ordre d’idées, les échanges entre le gouvernement et l’industrie pourraient offrir des points de vue uniques reliés aux processus de réglementation et de commercialisation et faire connaître la réalité de fonctionnement des autres milieux. • On recommande que le CRHB consulte BIOTECanada et les associations régionales pour examiner les programmes actuels d’encadrement afin de déterminer s’il est possible de les élargir ou s’il faut plutôt élaborer un nouveau programme pour jumeler des nouveaux PDG avec des dirigeants et des membres de conseils capables de diriger les entreprises de biotechnologie durant toutes les étapes de développement de produits et d’essais sur le terrain jusqu’aux étapes de commercialisation. Ces mentors seraient intéressés à travailler avec de jeunes entreprises à temps partiel. Ces personnes pourraient offrir des commentaires et des conseils à partir de leur expérience pratique de travail dans des domaines comme la planification stratégique, les conseils d’administration, l’obtention de capital de risque, la protection de la propriété intellectuelle, l’exploration du monde de la réglementation, la formation d’alliances stratégiques et la négociation de licences conventionnelles avec des entreprises spécifiques. Par la suite, on pourrait élargir le programme d’encadrement en biotechnologie pour assurer les besoins d’encadrement des cadres intermédiaires du secteur. RECOMMANDATION N°4 : CRÉER DES OCCASIONS CIBLÉES ET INNOVATRICES DE RÉSEAUTAGE PROFESSIONEL Le réseautage est perçu comme un mécanisme essentiel pour élargir les horizons des dirigeants et partager les meilleures pratiques et les leçons apprises, qui sont importantes pour conduire une nouvelle entreprise de l’étape de développement de produits, des essais sur le terrain jusqu’aux étapes de commercialisation. Une des études de cas des meilleures pratiques pour cette La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie étude a permis de trouver un groupe d’échange sur la haute technologie dans lequel des spécialistes en RH dans le domaine de la biotechnologie en ColombieBritannique créaient activement des réseaux entre eux et avec le secteur de la haute technologie. Dans le même ordre d’idées, des événements de réseautage ont lieu régulièrement à Toronto et sont organisés grâce à l’Initiative torontoise de biotechnologie. Les consultations auprès de groupes de discussion régionaux ont permis de prouver l’utilité de ces initiatives et de repérer le besoin d’avoir davantage de possibilités de réseautage pour relever des défis spécifiques en matière de RH, de gestion et de leadership fondés sur les réalités de l’industrie de biotechnologie (et des industries connexes). Les consultations ont permis de démontrer qu’on aurait peut-être besoin d’intégrer les possibilités de réseautage aux niveaux suivants : dirigeants supérieurs (PDG / directeurs de l’exploitation / directeurs financiers / ASO); vice-présidents et chefs de section (cadres intermédiaires) et gestionnaires supérieurs des RH. • On recommande que le CRHB, BIOTECanada et les associations régionales travaillent ensemble pour créer un Forum sur l’apprentissage du leadership et du réseautage pour les dirigeants du secteur de la biotechnologie (PDG, directeurs financiers, ASO, etc.). Ce forum sur le leadership devrait servir de lien entre les dirigeants du secteur de la biotechnologie afin qu’ils puissent discuter régulièrement de problèmes communs, apprendre les uns des autres et étudier des solutions conjointes pour régler des problèmes qu’ils partagent tous. Le CRHB, en partenariat avec BIOTECanada et des associations régionales, devrait consulter des dirigeants de l’industrie pour déterminer quels sont les questions prioritaires et les défis auxquels l’industrie de biotechnologie doit faire face. Ces questions prioritaires et ces défis devraient ensuite servir de ligne de référence lors de différents événements de réseautage où les dirigeants, qu’ils fassent partie ou non de l’industrie de biotechnologie, sont inviter à partager leurs expériences en expliquant comment ils ont réussi à relever les défis déterminés. • Avec ses partenaires, le CRHB devrait ensuite élaborer des modules d’apprentissage pratiques pouvant être utilisés lors du forum de réseautage. On recommande que les événements soient de nature régionale, organisés à différents moments au cours de l’année et offerts à un coût assez abordable. Le CRHB devrait travailler étroitement avec les associations régionales afin de permettre la tenue de ces événements régionaux de réseautage. Les associations régionales en biotechnologie devraient diriger l’organisation de ces événements dans leurs régions. Le CRHB devrait coordonner ces possibilités de réseautage afin de s’assurer que les objectifs sont atteints et que les participants ont satisfait leurs attentes. Les événements de réseautage devraient être courts (p. ex. une demi-journée) et être axés sur des sujets « brûlants » que les membres du réseau ont jugé importants. On recommande que les événements s’appuient sur des situations réelles auxquelles les dirigeants pourront s’identifier et qui susciteront énergie et synergie, contribuant ainsi à des pratiques de leadership plus innovatrices. Il serait possible d’obtenir du financement grâce à la commandite d’entreprise, comme par une grande entreprise pharmaceutique. • D’après le succès du forum sur le leadership, le CRHB pourrait évaluer la demande pour un forum pour les vice-présidents et les gestionnaires centraux, forum qui serait un bon mécanisme important et efficace pour former les personnes ayant un potentiel en leadership. Au lieu d’un forum pour les vice-présidents et les gestionnaires centraux, les dirigeants de l’industrie pourraient inviter un « élément prometteur » qui pourrait observer le forum sur l’apprentissage du leadership et du réseautage afin d’élargir les possibilités d’apprentissage des « éléments prometteurs ». • Le CRHB devrait également évaluer la demande pour un forum pour les gestionnaires supérieurs des RH dans le secteur de la biotechnologie afin d’aider à développer des connaissances et des capacités de première nécessité en RH grâce au partage des meilleures pratiques et aux leçons apprises dans l’ensemble de l’industrie. • Le CRHB devrait consulter des entreprises nationales et / ou des associations nationales comme la Chambre du Commerce du Canada et / ou le Conseil des ressources humaines de l’industrie du logiciel, etc., afin d’évaluer la demande pour un forum intersectoriel sur le leadership. Il est évident que de nombreux secteurs, comme les TI / les logiciels et la haute technologie / les télécommunications, doivent relever des défis semblables à ceux de l’industrie de la biotechnologie. Selon toute vraisemblance, il y a des leçons à apprendre au sein de l’industrie de biotechnologie et entre cette dernière et d’autres secteurs axés sur les technologies. RECOMMANDATION N°5 : CRÉER UN CENTRE DE RESSOURCES VIRTUEL DE SPÉCIALISTES DE L’INDUSTRIE • On recommande que le CRHB étudie la faisabilité de demander la création d’un Centre de ressources virtuel de spécialistes de l’industrie composé de professionnels ayant les compétences et les connaissances spécialisées dans des domaines clés très en demande. Le Centre de ressources pourrait répondre à la demande de l’industrie qui veut un mécanisme pour tirer profit des spécialistes de l’industrie au Canada et à l’étranger. Le centre de La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 101 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie ressources, qui aurait une protection appropriée de la confidentialité, serait également un outil essentiel visant à appuyer les programmes d’encadrement et les forums sur le réseautage proposés. On ne s’attend pas à ce que le Centre de ressources devienne un service de recrutement en ligne pour les employés en biotechnologie, car de nombreuses entreprises du secteur privé peuvent répondre à cette demande. • Le CRHB devrait consulter les organismes régionaux et nationaux pour évaluer dans quelle mesure un tel centre de ressources existe peut-être déjà, si on peut prendre appui sur celui-ci ou relier les centres et si on peut permettre un plus grand accès au lieu de créer un nouveau système / centre. • Le Centre de ressources pourrait éventuellement servir à : Trouver et établir le profil de gestionnaires supérieurs / de candidats cadres, intérieurement et internationalement, qui ont réussi à conduire des entreprises de biotechnologie vers la commercialisation et qui sont intéressés à jouer un rôle d’encadrement à temps plein ou à temps partiel. On a remarqué que de nombreuses personnes à l’étranger étaient intéressées à revenir ou à venir pour la première fois au Canada. Il pourrait s’agir d’une bonne façon pour jumeler des candidats et des employés d’une manière plus efficace. Appuyer la prestation de programmes d’encadrement et de réseautage plus structurés comme il a été recommandé. Établir le profil de candidats mondiaux au niveau supérieur ayant de l’expérience en matière de propriété intellectuelle et d’affaires réglementaires qui pourraient aider les entreprises en biotechnologie à se dépêtrer dans les entraves dues à la réglementation et à la négociation de licences conventionnelles avec des grandes entreprises pharmaceutiques. Suivre les « allées et venues » des dirigeants en biotechnologie de manière à ce que l’industrie ait des moyens de trouver et d’aller chercher des experts et de les attirer à nouveau au Canada. 12.2 SOUTENIR UNE BONNE GOUVERNANCE ET DE BONNES PRATIQUES COMMERCIALES Il est essentiel de renforcer et d’officialiser les structures et les processus de gouvernance au sein du secteur de la biotechnologie. Les entreprises de biotechnologie doivent s’appuyer sur une bonne gouvernance pour réussir. CONCLUSIONS CLÉS On reconnaît généralement que le secteur doit adopter des pratiques et établir des principes plus solides de gouvernance d’entreprise et de structures commerciales de base afin de soutenir les entreprises pendant toutes les étapes de développement dans un contexte de réglementation et d’exploitation de plus en plus complexe. Même si la gouvernance ne s’est pas présentée comme un sujet important dans l’analyse documentaire, lors des entrevues de l’industrie ou du sondage national, elle est apparue comme une priorité absolue pendant les consultations auprès de groupes de discussion régionaux, plus particulièrement, en ce qui a trait au besoin de dirigeants expérimentés qui siégeront à des conseils d’administration d’entreprises de biotechnologie. On perçoit un conseil d’administration solide comme une chose ayant le potentiel d’offrir un leadership et une direction indispensables pour discuter des enjeux stratégiques, trouver du financement, élaborer des alliances stratégiques, entreprendre une planification stratégique, aller chercher des personnes-ressources qui appuieront les objectifs de l’entreprise et, ce qui est plus important, déterminer quelles sont les lacunes en RH et les combler. 102 Dans ce secteur, surtout chez les jeunes entreprises, les consultations auprès de groupes de discussion ont permis de constater qu’il existe des limites dans les structures commerciales de base et le gouvernement d’entreprise et une pénurie de personnes expérimentées pouvant tenir un rôle de gouvernance dans ce secteur. Là où il y a des conseils, on a indiqué qu’il y avait des possibilités d’améliorer la structure des conseils et d’accroître le rôle de conseiller des membres du conseil. Il est nécessaire d’avoir des structures de gouvernance solides pour permettre aux entreprises de lever des capitaux importants et d’entrer dans les bourses de valeurs publiques. Le premier défi pour résoudre les problèmes de gouvernance sera d’éduquer les dirigeants d’entreprises de biotechnologie, plus particulièrement ceux de jeunes entreprises, à propos de l’importance et des avantages à long terme issus de pratiques commerciales et de structures de gouvernance saines. Mais avant tout et par-dessus tout, les dirigeants d’entreprises de biotechnologie doivent connaître les avantages positifs issus d’un cadre de gouvernance bien structuré lors de l’étape initiale de démarrage et continuer à préconiser des meilleures pratiques tout au long de la durée de vie de l’entreprise. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie Une étude récente effectuée par une société américaine de biotechnologie de conseil en gestion a permis de constater un écart de 20 % dans le taux annuel moyen de croissance de la valeur marchande entre les entreprises de biotechnologie qui utilisent davantage les meilleures pratiques de gestion et celles qui ne les utilisent pas. On a constaté que seulement 5 % des entreprises de biotechnologie avaient adopté la gamme de pratiques définies comme étant l’excellence opérationnelle.136 Ces résultats confirment les conclusions de cette étude quant à l’importance d’établir des pratiques de gestion clés, ainsi que la nécessité d’avoir des professionnels ayant de l’expérience dans ces domaines. Lors de nombreuses consultations auprès de groupes de discussion, on a fortement souligné le fait que la plupart des entreprises de biotechnologie n’ont pas un accès rapide à un bassin de dirigeants supérieurs avec une vaste expérience, pouvant mener les entreprises de l’étape de développement jusqu’à l’étape de commercialisation. On a indiqué que l’industrie profiterait d’un mécanisme lui permettant de mettre à profit les connaissances spécialisées et l’expérience de conseillers, de mentors et de futurs membres du conseil. Enfin, les consultations auprès des groupes de discussion régionaux ont permis de relever un problème lié aux méthodes de financement non coordonnées entre le gouvernement et les sociétés financières d’innovation, ces dernières accordant plus d’importance aux pratiques de gouvernance et de leadership que les organismes gouvernementaux de financement. RECOMMANDATION N°6 : DÉTERMINER ET ÉTABLIR DE BONS PRINCIPES DE GOUVERNANCE ET DE BONS PRINCIPES DIRECTEURS • Étant donné le lien puissant entre la gouvernance et les fondements et les pratiques solides de RH, on recommande au CRHB de travailler avec BIOTECanada et des dirigeants de l’industrie afin d’établir des structures commerciales de base et des principes / critères minimums de la gouvernance du conseil que les dirigeants d’entreprises de biotechnologie devraient appliquer. Cette initiative pourrait tirer profit des conseils de spécialistes dans le domaine de la gouvernance, comme des représentants du barreau, des comptables et des représentants d’associations de l’industrie et d’un spécialiste de gouvernance d’entreprise des commissions de sécurité nationale et régionale (p. ex. un membre du Comité Dey nommé par la Bourse de Toronto pour étudier la gouvernance d’entreprises au Canada). • Il serait possible de déterminer et de soutenir des structures et des normes commerciales de base et des principes / critères de bonne gouvernance grâce à un examen ciblé des meilleures pratiques. On recommande que le CRHB, en collaboration avec des écoles de commerce canadiennes chefs de file, recherche et détermine les meilleures pratiques pour des structures et des pratiques commerciales saines et les conseils d’administration au sein de l’industrie de biotechnologie et en dehors de celleci, ce qui comprend : Instructions pour élaborer des structures commerciales saines et directives sur les étapes de développement lorsqu’il faut présenter de nouvelles structures et de nouvelles normes commerciales; Directives sur les structures commerciales de base, comme des opérations financières, des méthodes comptables, les exigences et les normes, l’information financière, etc.; Lignes directrices pour déterminer la composition des conseils et les critères de sélection; orientation générale de la structure des conseils, opérations, procédures et comités; Établir des entreprises et des règlements municipaux; Ententes de responsabilités officielles et processus d’examen du rendement (utilisés par les conseils pour examiner le rendement des cadres supérieurs); Préciser le rôle du conseil par rapport au président / PDG; Le rôle des conseils dans l’élaboration de paramètres et leur apport en matière de conseils pour recruter une équipe de dirigeants supérieurs; L’importance d’un soutien et de conseils solides des RH. On pourrait résumer ces meilleures pratiques dans des articles publiés dans des journaux scientifiques et commerciaux. De plus, on pourrait les communiquer lors de conférences et les partager largement grâce aux réseaux de l’industrie et les intégrer aux programmes de biotechnologie et de sciences. • Le CRHB devrait travailler en collaboration avec des représentants du barreau, des comptables et des sociétés financières d’innovation pour concevoir et offrir des cours destinés aux gestionnaires en biotechnologie. Ces groupes d’intervenants pourraient profiter de l’établissement de relations avec des entreprises de biotechnologie lors des premières étapes de démarrage. On recommande également que les commissions régionales de valeurs mobilières participent à la conception et à la présentation de cours et de séminaires dans leurs régions. • Le CRHB, BIOTECanada et les associations régionales de biotechnologie devraient élaborer une initiative coordonnée d’éducation et de groupes de pression pour encourager les sociétés financières d’innovation et les organismes gouvernementaux à La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 103 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie suivre une approche constante pour évaluer la capacité de financement; cette approche pourrait comprendre les critères / principes de gouvernance d’entreprises approuvés. Il faudra éduquer l’industrie afin qu’elle comprenne l’importance de mettre en œuvre des processus et des structures commerci- aux et de gouvernances sains. En plus de la gouvernance d’entreprise, les critères utilisés pour le financement du gouvernement requièrent une structure commerciale de base, ce qui comprend une analyse de marché, un leadership et une gestion solides et des capacités de RH. 12.3 APPLIQUER DES APPROCHES INNOVATRICES AU DÉVELOPPEMENT DES RH Alors qu’il y a une pénurie de diplômés prêts à occuper un emploi dans l’ensemble du marché du travail, il y a un manque important de diplômés prêts à occuper un emploi pouvant fonctionner dans le vrai monde de l’industrie de biotechnologie, plus particulièrement lors des étapes d’expérimentation et de commercialisation. Cette situation empêche l’industrie de croître et de prospérer. On s’attend à ce qu’il y ait une demande de plus en plus forte pour des spécialistes en matière d’affaires réglementaires et des experts en matière de propriété intellectuelle, surtout dans le domaine de la biotechnologie. CONCLUSIONS CLÉS L’industrie canadienne de biotechnologie est perçue comme ayant un bassin exceptionnel de scientifiques et de techniciens hautement qualifiés. Cependant, l’industrie change rapidement et exigera de plus en plus des diplômés canadiens et étrangers prêts à occuper un emploi, qui possèdent un vaste ensemble de compétences en leadership et en gestion d’entreprises et comprennent mieux l’industrie en évolution. On considère que les diplômés qui comprennent la réalité du secteur de la biotechnologie seront exceptionnellement précieux et trop peu nombreux. On a déterminé que le domaine des bioprocédés était particulièrement touché par la pénurie de personnel ayant une expérience pratique de travail, de même que des domaines comme la conformité aux règlements, le contrôle de la qualité et l’assurance de la qualité. On croit que cette pénurie pourrait s’aggraver davantage alors que de plus en plus d’entreprises se dirigent vers la fabrication et la commercialisation de produits. On a également remarqué que nous avons besoin de personnes expertes en matière de propriété intellectuelle afin d’aider les organismes à mieux comprendre la gestion stratégique des éléments de propriété intellectuelle. Il est essentiel que les organismes de biotechnologie puissent utiliser de façon efficace une solide stratégie en matière de brevets. La demande pour du personnel scientifique et technique qualifiés dans les domaines des nouvelles technologies est également un sujet de préoccupation pour l’industrie. On reconnaît que le CRHB a déjà commencé à élaborer et à offrir des cours dans ces domaines. De nombreux intervenants de l’industrie offrent de la formation et des études dans de nombreux domaines liés à la biotechnologie, en particulier dans les domaines des affaires réglementaires et de la propriété intellectuelle. 104 De nombreuses entreprises et établissements d’enseignement créent des partenariats pour garantir l’intégration de programmes d’enseignement coopératif et de possibilités de stages dans les programmes officiels afin d’offrir une expérience pratique de travail aux personnes éventuellement recrutées. RECOMMANDATION N°7 : SOUTENIR LA FORMATION DE DIPLÔMÉS AFIN QU’ILS SOIENT PRÊTS À OCCUPER UN EMPLOI DANS L’INDUSTRIE • On recommande au CRHB de réunir un groupe de travail mixte, industrie et universités, composé de directeurs ou de doyens de programmes de biotechnologie de partout au Canada, conjointement avec des représentants de l’industrie, pour discuter des points suivants : Des nouveaux moyens créatifs pour acquérir des compétences de travailleurs prêts à occuper un emploi dans le cadre d’une élaboration officielle de programme et d’évaluer les écarts dans les programmes actuellement offerts.137 Depuis quelques années, certains établissements d’enseignement ont répondu aux demandes de l’industrie en intégrant les pratiques commerciales et de gestion au programme de sciences et/ou en créant de programmes d’entreprises qui intègrent la biotechnologie dans son programme. Cependant, certaines habiletés pratiques nécessitent de faire un investissement important dans des installations de formation, comme une usine pilote de bio-procédés pour des besoins de recherche et de formation. Dans ce cas, le groupe de travail pourrait considérer la mise en commun des ressources afin de mieux répondre aux besoins collectifs des entreprises et de mieux utiliser les installations et les ressources actuelles.138 La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie Des cours de biotechnologie et du contenu de la formation offerts présentement, en vue d’examiner les chevauchements et les lacunes relativement à la demande actuelle et future du marché. Les domaines des affaires réglementaires et de la propriété intellectuelle nécessitent de nouvelles approches pour être en mesure de répondre aux exigences changeantes de l’industrie. Il serait avantageux de déterminer des possibilités pour effectuer une intégration plus régionale ou obtenir une diversification des cours offerts dans des domaines spécialisés, ainsi que des possibilités de collaborer au contenu des cours, comme des études de cas propres à l’industrie. Des programmes actuellement offerts afin d’évaluer la nécessité d’offrir plus de stages en coopératives et de stages dans le secteur. D’après les résultats et les recommandations du groupe de travail, le CRHB pourrait travailler avec RHDCC, le CNRC et des ministères provinciaux pour augmenter le nombre et le calibre des programmes d’emploi pour étudiants financés par le gouvernement.139 De plus, les entreprises de biotechnologie, plus particulièrement celles en phase de démarrage, ont besoin de connaître les avantages qu’il y a à employer des étudiants participant à des programmes d’enseignement coopératif et la disponibilité de programmes subventionnés. Moyens pour faire connaître à l’industrie ce qu’on peut obtenir des investissements en formation et en perfectionnement professionnel. • Le CRHB, en collaboration avec le groupe de travail, devrait réunir une table ronde nationale annuelle composée de représentants de l’industrie et du monde universitaire en vue d’examiner régulièrement les exigences professionnelles de l’industrie qui sont en constante évolution (lacunes, pratiques de pointe et exigences du programme), de discuter des questions à plus long terme visant à encourager l’utilisation des échanges, des coopératives et des stages, le recrutement des compétences clés internationaux grâce à la reconnaissance des titres de compétences étrangers, etc. RECOMMANDATION N°8 : FACILITER UNE APPROCHE COOPÉRATIVE DE L’INDUSTRIE POUR LA FORMATION ET LE PERFECTIONNEMENT PROFESSIONNEL Les programmes de formation ciblés peuvent améliorer et actualiser les niveaux de compétences et de connaissances générales et contribuer fortement à la conservation des employés. Cependant, on sait que lorsque les entreprises doivent faire face à des restric- tions financières, elles vont souvent réduire ou éliminer les ressources de formation et de perfectionnement. Il faut donc trouver des solutions de rechange créatives et peu coûteuses aux programmes de formation interne par lesquelles l’industrie met en commun des ressources afin d’élaborer des programmes de formation dans des domaines clés, comme la formation en leadership, les bio-procédés, la propriété intellectuelle et les affaires réglementaires, qui ne requièrent pas un investissement en temps ou des engagements financiers irréalistes. • Le CRHB devrait travailler avec l’industrie et les associations régionales de biotechnologie afin d’élaborer une approche plus innovatrice et intégrée du développement des compétences et de la formation. Il s’agirait de la mise en commun des ressources de l’industrie dans chaque région afin de répondre aux besoins en formation déterminés « vulnérables » par des groupements régionaux de l’industrie. Parmi les entreprises de biotechnologie de régions particulières, on demande une collaboration visant à élaborer des programmes de formation et de perfectionnement d’intérêt commun, comme les bio-procédés, des bonnes pratiques cliniques, de laboratoire et de fabrication, la propriété intellectuelle, etc. • D’après les conclusions de l’examen précédent des entreprises de bio-procédés, le CRHB devrait travailler avec l’industrie pour élaborer des normes nationales de bio-procédés, pour s’assurer que les travailleurs qualifiés sont formés d’une façon constante, sécuritaire et experte dans l’ensemble du pays. RECOMMANDATION N°9 : ENCOURAGER LA SENSIBILISATION À UNE CARRIÈRE EN BIOTECHNOLOGIE • Afin d’encourager les étudiants à poursuivre une carrière en biotechnologie, on recommande au CRHB d’élargir les initiatives actuelles et de continuer à jouer un rôle de leader et à promouvoir davantage les programmes de cheminement de carrière et les produits décrivant où peut mener une carrière en biotechnologie et comment une personne qui possède les bonnes compétences et l’expérience pertinente peut passer d’un secteur à un autre (c.-à-d. des exigences supplémentaires de formation et d’expérience que les scientifiques provenant d’autres industries devraient posséder afin de travailler dans le milieu de la biotechnologie et la disponibilité des programmes de formation requis). Ces programmes pourraient cibler les étudiants et les professeurs de niveau secondaire ainsi que les professionnels d’autres secteurs. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 105 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie 12.4 SOUTENIR DES RH STRATÉGIQUES AU SEIN DE L’INDUSTRIE Cette étude a permis de démontrer que les RH représentent un atout stratégique. L’industrie de biotechnologie connaît un manque au niveau de sa capacité stratégique générale des RH, qui s’avère essentiel pour offrir un soutien stratégique continu et de haut calibre aux entreprises de biotechnologie au moment où elles croissent et se dirigent vers la commercialisation. CONCLUSIONS CLÉS Même si la rémunération a toujours été un élément important pour attirer et conserver les compétences clés, elle devient un élément de plus en plus important pour les jeunes gens très éduqués qui viennent d’entrer dans le monde du travail ou qui y entreront bientôt. Cependant, cette étude a permis de découvrir que des facteurs comme un travail intéressant, les sciences les plus nouvelles, la culture organisationnelle et le développement de possibilités étaient des moyens efficaces pour attirer et conserver les employés. Il sera important pour l’industrie qu’elle prévoit et présente des régimes de rémunération avantageux qui tiennent également compte des autres mesures incitatives, comme un milieu de travail énergique et flexible, la croissance professionnelle et des possibilités d’apprentissage, la possibilité d’exercer un métier lié aux sciences dans des endroits choisis et un accès aisé à des technologies de pointe et à des dirigeants. Les consultations auprès de groupes de discussion ont permis d’appuyer ces observations. De nombreux participants ont indiqué qu’une approche stratégique des RH, appuyée par des ressources affectées aux RH, pourrait grandement aider une entreprise de biotechnologie à répondre à ses besoins en matière de RH et à ses objectifs globaux. Les programmes et les politiques en matière de RH peuvent améliorer le recrutement et la conservation du personnel en permettant de prévoir les besoins futurs en matière de RH, les compétences spécifiques et les exigences « sur mesure », de déterminer et de soutenir les exigences en matière de formation et de perfectionnement et d’améliorer le milieu de travail et la satisfaction générale des employés. Étant donné que la fonction des RH est importante pour assurer le succès d’une entreprise, que la plupart des petites entreprises ne peuvent se payer de service réservé aux RH, les personnes consultées dans l’industrie ont indiqué que la recherche, les meilleures pratiques et les outils connexes aux RH pourraient être utiles. Les personnes consultées dans les groupes de discussion régionaux ont indiqué que la formation et les cours n’étaient pas la réponse, puisqu’ils absorbent trop de temps et coûtent trop cher. RECOMMANDATION N°10 : RENFORCER LES CAPACITÉS DES RH GRÂCE À L’ACCÈS AUX RENSEIGNEMENTS CLÉS SUR LE MARCHÉ DU TRAVAIL ET AU DÉVELOPPEMENT DE NOUVEAUX OUTILS Cette étude permet de conclure que les entreprises de biotechnologie pourraient tirer profit d’un accès à de 106 l’information sur les tendances du marché et aux pratiques et aux produits reliés aux RH spécialement conçus pour les entreprises lors de différentes étapes de développement dans différentes régions. Par exemple, on reconnaît généralement que la prise de mauvaises décisions en matière de recrutement entraîne d’importants coûts financiers, d’importants frais en RH et en frais d’établissement globaux; cependant, de nombreuses entreprises ne connaissent peut-être pas suffisamment l’existence de ces coûts ou les répercussions commerciales connexes. • On recommande d’effectuer des recherches et de les partager dans les domaines suivants : Positionnement des RH à titre de fonction stratégique; Étapes d’élaboration d’une stratégie efficace en RH; Méthodes pour intégrer la planification des RH à la planification d’entreprise; Stratégies pour attirer et conserver des employés de premier plan, ce qui comprend de faciliter le processus de recherche d’emploi pour les conjoints; Information et données visant à aider à prévoir les futures aptitudes exigées; Recrutement et perfectionnement axés sur les compétences; Enquêtes sur la rémunération qui établissent une distinction selon le poste, la région, les étapes de développement d’une entreprise, sa taille et le sous-secteur; Le coût moyen pour doter des postes clés en biotechnologie, comme des PDG, des directeurs financiers, des vice-présidents, des responsables des RH, des ASE, des scientifiques, des responsables du marketing, etc., ce qui comprend les coûts explicites et implicites (p. ex. le recrutement, l’initiation, le perfectionnement et les interruptions de travail causées par des mauvaises décisions en matière de recrutement). Permettre aux dirigeants de savoir comment un investissement initial plus petit et une attention portée aux choix en matière de recrutement peuvent éviter ou réduire les coûts plus élevés associés à des mauvaises décisions en matière de recrutement. Le développement de produits génériques de RH et l’élaboration de processus et de méthodologies en RH La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie pourraient aider à appuyer les entreprises en biotechnologie au cours des différentes étapes de leur développement. Guides pour effectuer une entrevue efficace, ce qui comprend des entrevues axées sur le comportement; • On recommande également au CRHB d’examiner la possibilité de développer les produits génériques suivants en RH : Conseils pour acquérir des compétences générales en leadership, en motivation, en renforcement de l’autonomie; en encadrement, en rétroaction, etc.; Un modèle pour les entreprises de biotechnologie leur permettant de créer deux avenues pour la promotion et le perfectionnement des employés, une pour le personnel de gestion et une pour les scientifiques, qui indiqueraient dans quelles circonstances et dans quel milieu cette avenue à deux vitesses serait un succès; Modèles et approches de planification de la relève; Stratégies pour élaborer des programmes efficaces de récompenses et de reconnaissance du mérite. Lorsqu’il effectuera ses recherches et élaborera ses outils de RH, le CRHB devrait prendre appui sur les données actuelles et des sources de recherche, notamment le Comité consultatif canadien de la biotechnologie, BIOTECanada, Statistique Canada, divers ministères provinciaux, l’industrie et le milieu universitaire. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 107 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie 108 La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie 13.0 Conclusions Afin d’assurer une croissance continue et une compétitivité à l’échelle mondiale, il est essentiel d’élaborer une approche nationale stratégique pour renforcer les capacités des RH, une approche qui correspond à la nature unique de l’industrie de la biotechnologie et de son importance grandissante pour le tissu économique et éducatif du Canada. Les progrès effectués en sciences et en technologie sont les pierres angulaires du progrès rapide vécu au sein de l’industrie. Cependant, ce changement a entraîné de nouvelles exigences pour les travailleurs de l’industrie, ce qui a concouru à de nombreuses lacunes dangereuses au niveau des capacités. La convergence de sciences innovatrices et de dirigeants énergiques sera la clé de la croissance et de la durabilité futures de l’industrie. Les intervenants clés de l’industrie devront travailler ensemble à l’élaboration de stratégies de recrutement, de perfectionnement et de renforcement des capacités pouvant répondre aux besoins urgents : • De pratiques de gouvernance solides; • De différentes équipes de leadership; • D’approches intégrées et coopératives de réseautage et de perfectionnement professionnel; • D’accès aux plus récents renseignements commerciaux; • De diplômés prêts à occuper un emploi et capables de donner satisfaction sans perte de temps dans des domaines de compétences clés; • De pratiques et de produits de RH stratégiques. Le CRHB est exceptionnellement bien placé pour superviser et coordonner la mise en application des conclusions de cette étude. Cependant, comme il a été mentionné dans l’ensemble de cette étude, afin que l’industrie puisse continuer de se développer et de croître, il sera nécessaire d’élaborer des mesures coordonnées et concertées pour tous les intervenants clés, y compris les gouvernements de tous les ordres, l’industrie, les associations nationales et régionales de biotechnologie et le milieu universitaire. La mise en application des conclusions de cette étude dépendra d’un renflouement opportun des ressources et d’un engagement de la part des partenaires pour travailler en collaboration d’une autre façon afin d’atteindre les objectifs nationaux pour une industrie de biotechnologie concurrentielle et durable. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 109 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie 110 La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie Annexe A MEMBRES DU COMITÉ DIRECTEUR M. Peter McCann M. Don McKibbin (PRÉSIDENT, SECTEUR D’ÉTUDE DU COMITÉ DIRECTEUR) PRÉSIDENT Brighton Biotech CONSEILLER DES AFFAIRES PUBLIQUES Représentant pour Aventis Pasteur Dr David Shindler PRÉSIDENT BCY LifeSciences Inc. (VICE-PRÉSIDENT) PRÉSIDENT ET CHEF DE LA DIRECTION Milestone Medica Corporation M. Dale Patterson (ANCIEN PRÉSIDENT) VICE-PRÉSIDENT EXÉCUTIF Canadian Medical Discoveries Fund M. Ian Anderson DIRECTEUR GÉNÉRAL AILM Consulting Mme Monica Belcourt DIRECTRICE International Alliance for Human Resources Research York University M. Bertrand F. Bolduc PRÉSIDENT ET CHEF DE LA DIRECTION Mistral Pharma Inc. M. John Clement PRÉSIDENT J.R. Clement & Associates Mme Diane Gardiner DIRECTRICE, RESSOURCES HUMAINES AnorMED Inc. M. Duncan Jones DIRECTEUR EXÉCUTIF Sunnybrook Working Ventures Medical Breakthrough Fund Mme Louise Langlois M. Lorne Meikle M. George Michaliszyn DIRECTEUR Division des sciences de la vie Industrie Canada Dr Murray Moo Young PROFESSEUR Département de génie chimique University of Waterloo Mme Liz Parkin ANALYSTE – SECTEUR PARTENARIAT Ressources humaines et développement des compétences M. Dan Phillips PRÉSIDENT, SCHOOL OF BIOLOGICAL SCIENCES AND APPLIED CHEMISTRY Seneca College of Applied Arts and Technology Mme Debbie Reynolds PRÉSIDENTE ET CHEF DE LA DIRECTION North Atlantic Clinical Research Inc. M. Antoine Rose CONSEILLER SPÉCIAL, SCIENCES DE LA VIE Statistique Canada M. Gordon Surgeoner PRÉSIDENT Ontario Agri-Food Technologies Mme Pat Watson DIRECTRICE EXÉCUTIVE Pharmabio Développement DIRECTRICE PRINCIPALE Ressources humaines et administration Xenon Genetics Inc. Mme Diane Law Mme Jennifer Calhoun ANALYSTE PRINCIPAL DE POLITIQUE Division sciences de la vie Industrie Canada GESTIONNAIRE DE PROJET Conseil de ressources humaines en biotechnologie Mme Claire Thifault VICE-PRÉSIDENTE The Governance Network DIRECTRICE EXÉCUTIVE Conseil de ressources humaines en biotechnologie Mme Brigitte Savoie-Lucke GESTIONNAIRE, PRODUITS ET SERVICES ENTREPRISE Conseil de ressources humaines en biotechnologie Mme Jennifer Smith Mme Meredith Harrigan CONSEILLÈRE The Governance Network M. Toby Fyfe DIRECTEUR, GOUVERNANCE, RESPONSABILISATION ET DMPS The Governance Network Mme Xiaomao Li PROFESSEUR ET CHERCHEUSE PRINCIPAL Biotechnology Centre for Applied Research & Training Seneca@York La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 111 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie Annexe B MEMBRES DU COMITÉ EXÉCUTIF M. Peter McCann M. George Michaliszyn (PRÉSIDENT, SECTEUR ÉTUDE DU COMITÉ DIRECTEUR) PRÉSIDENT Brighton Biotech DIRECTEUR Division des sciences de la vie Industrie Canada Dr David Shindler Dr Murray Moo Young (VICE-PRÉSIDENT ) PRÉSIDENT ET CHEF DE LA DIRECTION Milestone Medica Corporation PROFESSEUR University of Waterloo M. Dale Patterson ANALYSTE – PARTENARIATS SECTORIELS Ressources humaines et développement des compétences (ANCIEN PRÉSIDENT ) VICE-PRÉSIDENT EXÉCUTIF Fonds de découvertes médicales canadiennes Mme Liz Parkin Mme Brigitte Savoie-Lucke M. John Clement GESTIONNAIRE, PRODUITS ET SERVICES À L’ENTREPRISE Conseil de ressources humaines en biotechnologie PRÉSIDENT J.R. Clement & Associates Mme Jennifer Smith Mme Claire Thifault VICE-PRÉSIDENTE The Governance Network DIRECTRICE EXÉCUTIVE Conseil de ressources humaines en biotechnologie Mme Meredith Harrigan Mme Jennifer Calhoun CONSEILLÈRE The Governance Network GESTIONNAIRE DE PROJET Conseil de ressources humaines en biotechnologie M. Toby Fyfe DIRECTEUR, GOUVERNANCE, RESPONSABILITÉ ET LIVRAISON DE SERVICES ALTERNATIFS The Governance Network 112 La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie Annexe C ORGANISATIONS QUI ONT PARTICIPÉ AU SONDAGE INTERNET AAFC Saskatoon Research Centre LAB Pre-Clinical Research International Inc. Abgenix Biopharma Inc. Lymphosign Inc. Ability Biomedical Corporation MBEC BioProducts Inc. Aegera Oncology Inc. MBI Fermentas Inc. Affinium Pharmaceuticals Medicure Inc. Alltech Canada Biotechnology Centre Inc. MethylGene Inc. BCY LifeSciences Inc. Micrologix Biotech Inc. Bercan Environmental Resources Inc. Mirador DNA Design Inc. Biogen Canada Inc. MicroBio RhizoGen Corporation BioMS Medical Corporation MycoLogic Inc. Biorem Technologies Inc. NeuroMed Technologies Inc. BoneTec Corporation Newfound Genomics Inc. CanSera International Inc. Nextal Biotechnologies ChondroGene Limited Norgen Biotek Corporation Chronogen Inc. Northern Lipids Inc. Clinotech Diagnostics & Pharmaceuticals Inc. Novation Pharmaceuticals Inc. Coley Pharmaceutical NPS Pharmaceuticals * Company in Alberta Nutratech Inc. * Company in Alberta Oncozyme Pharma Inc. * Company in Manitoba ParaTech Therapeutics Inc. * Company in Quebec PBR Laboratories Inc. Cytochroma Performance Plants Inc. Cytovax Biotechnologies Inc. PharmaGap Inc. Delex Therapeutics Inc. Pharmascience Inc. DNA Genotek Inc. Phenomenome Discoveries Inc. Elitra Canada Ltd. Pheromone Sciences Corp. Epocal Inc. Phytobiotech Inc. Forbes Medi-Tech Inc. Polydex Pharmaceuticals Ltd. Fytokem Products Inc. POS Pilot Plant Corporation Generex Biotechnology Corp. Predictive Patterns Software Innodia Inc. Serono Canada Inc. International Bio Recovery Corporation TGN Biotech Inc. Interomex Biopharmaceuticals Inc. Tm Bioscience Corporation Kam Biotechnology Ltd. Twinstrand Therapeutics KGK Synergize Inc. Viron Therapeutics Inc. KMT Hepatech, Inc. Xenon Genetics Inc. *Indique que le nom de l’entreprise n’a pas été répertorié à cause d’une erreur de l’utilisateur sur le sondage Internet. Le lieu de l’entreprise a été déterminé en se basant sur la réponse à la question 1 (Dans quelle province la majorité de vos opérations ont-elles lieu?) La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 113 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie Annexe D ORGANISATIONS QUI ONT PARTICIPÉ AUX ENTREVUES TÉLÉPHONIQUES ASSOCIATIONS (6) TECHNOLOGIES EN ÉMERGENCE (13) Ag-West Bio Inc. Aventis Pasteur (Bioprocessing) BC Biotech Biovail (Bioprocessing) BioAtlantech Cangene (Bioprocessing) BIOTECanada Caprion Ontario Agri-Food Technologies DSM Biologics (Bioprocessing) Toronto Biotechnology Initiative Inimex Pharmaceuticals Inc. MEILLEURES PRATIQUES (6) ÆTERNA Zentaris Inc. Amgen Inc. AnorMED Inc. Aventis Pasteur INEX Pharmaceuticals Corp. Kinexus Bioinformatics Corporation Molecular Templates Inc. OncoGenex Technologies Inc. Philom Bios ProMetic Life Sciences Inc. Tm Bioscience Corporation Transition Therapeutics Inc. QLT Inc. INSTITUTIONS D’ENSEIGNEMENT (19) British Columbia Institute of Technology Brock University GOUVERNEMENT (4) Agriculture and Agri-Food Canada, Pacific Agri-Food Research Centre Canadian Biotechnology Education Resource Centre Canadian Food Inspection Agency, Science Branch, Office of Biotechnology Canadian Institute of Fisheries Technology (Faculty of Engineering) Health Canada, Office of Biotech and Science, Biotech Research Institute Collège Ahuntsic National Research Council, Institute for Biological Sciences Collège Shawinigan Concordia University Dalhousie University HÔPITAUX ET ORGANISATIONS DE RECHERCHE (8) McMaster University CHUL Research Centre The Michener Institute for Applied Health Sciences Health Research Institute, Tissue Engineering Group Northern Alberta Institute of Technology The Hospital for Sick Children Nova Scotia Agricultural College Institut de recherches cliniques de Montréal Red River College Institute of Child & Women’s Health Saskatchewan Institute of Applied Science and Technology LOEX - Laboratoire d’organogénèse expérimentale, Centre Biotechnologique afflilié à l’Université Laval Seneca College of Applied Arts and Technology Robarts Research Institute Université du Québec à Montréal University Health Network, University of Toronto University of British Columbia University of Toronto AUTRES ORGANISATIONS (5) Vitesse Re-skillingTM Canada Inc. Aegera Therapeutics Inc. Torys LLP MDS Capital Corporation Quintiles Canada Ventures West 114 La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie Annexe E PARTICIPANTS AUX GROUPES DE DISCUSSION GROUPES DE DISCUSSION ORGANISATIONS GROUPES DE DISCUSSION ORGANISATIONS HALIFAX (NOUVELLE-ÉCOSSE) VANCOUVER (COLOMBIE-BRITANNIQUE) Peter Forton ACF EQUITY ATLANTIC Michael Roberts Matt Norris ADVANCED IMMUNI T Diane Gardiner ANORMED Marli MacNeil BIONOVA Barry Gee BC BIOTECH David King GENESIS CORP. Tim Swanson CORPORATE RECRUITERS Deborah Kitson GALT GLOBAL RECRUITING David Hankinson HANKINSON MANAGEMENT RESOURCES ANGIOTECH PHARMACEUTICALS INSTITUTE FOR MARINE BIOSCIENCES (NRC) Debbie Bortolussi ONCOGENEX TECHNOLOGIES INC. Michael Scott PRECISION BIOLOGIC Julia Levy QLT INC. Algis Rauba SEPRACOR CANADA LTD. Ian McCarthy SIMON FRASER UNIVERSITY Kate Dilworth SIMON FRASER UNIVERSITY TORONTO (ONTARIO) Chris Laird VENTURES WEST Ian Anderson AILM CONSULTING Pat Watson XENON GENETICS INC. Rocky Granske AXELA BIOSENSORS Lorne Meikle BCY LIFESCIENCES INC. David Gauthier FORAGEN TECHNOLOGIES MANAGEMENT INC. Sharon Mah-Gin MAH-GIN & ASSOCIATES EXECUTIVE SEARCH Armand Lavoie John Cross PHILOM BIOS John Cook MEDICAL AND RELATED SCIENCES DISCOVERY DISTRICT (MARS) Kutty Kartha PLANT BIOTECHNOLOGY INSTITUTE (NRC) Sam Lee NPS PHARMACEUTICALS Chris Neuman PHEROMONE SCIENCES CORPORATION Gregory Hines TM BIOSCIENCE CORPORATION George Iwama SASKATOON (SASKATCHEWAN) Ashley O’Sullivan AG-WEST BIO INC. Jerome Konecsni BIORIGINAL FOOD & SCIENCE CORPORATION FORAGEN TECHNOLOGIES MANAGEMENT INC. Danya Kordan SASKATCHEWAN INDUSTRY AND RESOURCES Peter Phillips UNIVERSITY OF SASKATCHEWAN MONTRÉAL (QUÉBEC) Michel Desrochers BIOTECH RESEARCH INSTITUTE (NRC) Perry Niro BIOQUÉBEC Charlie Fong BUSINESS DEVELOPMENT BANK David Shindler MILESTONE MEDICA CORPORATION Michel Leblanc MONTREAL INTERNATIONAL Serge Auclair WARNEX La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 115 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie Annexe F BIBLIOGRAPHIE ET NOTES DE FIN DE DOCUMENT BIBLIOGRAPHIE Abergel, E. and Barrett, K. “Putting the Cart Before the Horse: A Review of Biotechnology Policy in Canada.” Journal of Canadian Studies, 37 (Fall 2002): 135-161. Ag-West Biotech Inc. Bioproducts and the Biobased Economy of the Twenty-First Century. May 2001. Anand, Naveen N. “Solutions abound for the survival and success of Canadian biotechnology”. BioCanada Volume II (June 2003). Anto´n, Philip S., Silberglitt, Richard & Schneider, James. 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Pattinson et coll. Internationally Comparable Indicators on Biotechnology: A Stocktaking, A Proposal for Work and Supporting Material, (Ottawa, Statistique Canada), 3. 4 OCDE : Scientific, Industrial and Health Applications of Biotechnology - A Statistical Definition. Accessible en ligne à l’adresse : www.OCDE.org/document/42/0,2340,en_2649_34537_1933994_1_1_1_37437,00.html [Mai 2004]. 5 En 1983, le Gouvernement du Canada adoptait sa première Stratégie biotechnologique nationale. Il a de nouveau axé ses politiques en 1993, en révisant le Cadre de réglementation de la biotechnologie. Encore une fois, en 1998, afin de traiter une plus grande étendue de problèmes en émergence, le Gouvernement a développé la Stratégie canadienne de la biotechnologie. Pour plus d’information au sujet de la Stratégie, consultez http://biotech.gc.ca/ 6 Secrétariat de la Stratégie canadienne en matière de biotechnologie, The 1998 Canadian Biotechnology Strategy Report: An Ongoing Process of Renewal, (Ottawa, Industrie Canada, 1998), 2. 7 Le CCCB fournit des conseils d’experts au gouvernement fédéral sur les aspects biotechnologiques de l’éthique, social, économique, scientifique, environnemental et sur la santé. Plus d’information est disponible sur le site du CBAC http://www.cbac-cccb.ca/ 8 Comité consultatif canadien de la biotechnologie, Rapport annuel 2000, (Ottawa, CCCB, 2000), 29. 9 La Convention sur la diversité biologique, qui est le premier accord mondial sur la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité, a été signée lors de la Conférence des Nations Unies de 1992 sur l’environnement et le développement. Elle vise trois objectifs : la conservation de la biodiversité, l’utilisation durable des composantes de la biodiversité et le partage juste et équitable des bénéfices de la commercialisation et d’autres utilisations des ressources génétiques. Pour plus d’information sur la Convention, visitez le site www.biodiv.org. 10 La Convention sur la diversité biologique, Cartagena Protocol on Biosafety: Frequently Asked Questions. Accessible en ligne à l’adresse http://www.biodiv.org/biosafety/faqs.asp?area=biotechnology&faq=1 [Mai 2004]. 11 OCDE, Statistical Definition of Biotechnology. Accessible en ligne à l’adresse http://www.OCDE.org/document/42/0,2340,en_2649_34537_1933994_119656_1_1_1,00.html [Mai 2004]. 12 Craig A. Byrd, Profile of Spin-Off Firms in the Biotechnology Sector, (Ottawa, Statistique Canada, 2002), 13. 13 Ceci n’inclut pas les fournisseurs, les contrats avec les organisation de recherche ou les fabricants d’appareil médicaux selon la méthodologie de Statistique Canada : « Ces entités, bien que étroitement reliées aux entreprises biotechnologiques par la création de retombées ou de fourniture de services de recherche, ne répond pas au principal critère (de ce sondage) : de fournir de l’information sur les entreprises qui utilisent la biotechnologie pour développer de nouveaux produits et services. » Chuck McNiven et coll., Features of Canada’s innovative Firms: Results from the biotechnology use and development survey 2001, (Ottawa, Statistique Canada, 2003), 35. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir 119 Étude 2004 sur les ressources humaines canadiennes en biotechnologie 120 14 Jorge Noisi, « Alliances are not enough explaining rapid growth in biotechnology firms », Research Policy, 32 (2003): 741. 15 Ibid., 741. 16 Peter Winter, 2003 Canadian Biotechnology Industry Report (Nepean , Canadian Biotech News, 2003), 1. 17 Ibid., 1. 18 R. Pagtakhan, « Biosciences will help shape our future: Minister Pagtakhan », The Hill Times: Biosciences – Policy Briefing, 3 nov. 2003, p. 17-20 19 Peter Winter, 2003 Canadian Biotechnology Industry Report (Nepean, Canadian Biotech News, 2003), 1. Tel que noté antérieurement, cette estimation comprend des entreprises qui ont moins de cinq employés alors que ces entreprises ne sont pas incluses dans les tableaux générés par Statistique Canada. 20 Statistique Canada, How is the Canadian Biotechnology Industry Evolving: A Comparison of the 1997 and 1999 Biotechnology Use and Development Surveys, (Ottawa, Statistique Canada, 2003), 9. 21 BIOTECanada, State of the Industry Report 2003, (Ottawa, BIOTECanada, 2003), 2. 22 Francesco Bellini, « Canada’s biopharmaceutical industry shifts focus from long-term promise to short-term potential », BioCanada Volume II, (Juin 2003): 6. 23 Calculé selon un taux de change de 1,55 $US pour 1 $CAN (moyenne pour 2001). 24 Calculé selon un taux de change de 1,57 $US pour 1 $CAN (moyenne pour 2002). 25 Chuck McNiven et coll., Features of Canada’s innovative Firms: Results from the biotechnology use and development survey 2001, (Ottawa, Statistique Canada, 2003), 7. 26 Francesco Bellini, « Canada’s biopharmaceutical industry shifts focus from long-term promise to short-term potential », BioCanada Volume II, (Juin 2003): 6; et Ernst and Young, Resurgence: Global Biotechnology Report – The Americas Perspective, (Ernst and Young LLP, 2004). 27 George Mahmourides, « The Canadian Biotech Pipeline », BioCanada Volume II (Juin 2003): 20. 28 Naveen N. Anand, « Solutions abound for the survival and success of Canadian biotechnology », BioCanada. Volume II (2003): 26. 29 Chuck McNiven et coll., Features of Canada’s innovative firms: Results from the biotechnology use and development survey 2001, (Ottawa, Statistique Canada, 2003), 33. 30 Chuck McNiven et coll., Features of Canada’s innovative firms: Results from the biotechnology use and development survey 2001, (Ottawa, Statistique Canada, 2003), 19; BIOTECanada, State of the Industry Report 2003, (Ottawa, BIOTECanada, 2003), 33. 31 Ibid., 33. 32 Chuck McNiven et coll., Features of Canada’s innovative firms: Results from the biotechnology use and development survey 2001, (Ottawa, Statistique Canada, 2003), 34. 33 Ernst and Young, Resilience: Americas Biotechnology Report, (Ernst and Young LLP, 2003), 3. 34 Comité consultatif canadien de la biotechnologie, Fiche d’information. 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Accessible en ligne à l’adresse http://www.uktradeinvest.gov.uk/biotechnology/canada/profile/overview.shtml [Mai 2004]. 43 Ernst and Young, Beyond Borders: The Global Biotechnology Report 2003, (Ernst and Young LLP, 2003), 5. 44 Ibid., 5. 45 Données préparées par Macdonald & Associates Ltd à l’intention du Canadian Venture Capital Association. PriceWaterhouse Coopers, Money for Growth: Technology Investment Report 2002, (London: PWC LLP, 2003), 18. Taux de change fixés par la Banque du Canada. L’information sur la population a été fournie par le US Census Bureau. 46 « Economic ranking deals blow to Canada: Global competitiveness ranking falls from third to 16th in two years », The Globe and Mail, 30 oct. 2003. 47 Le Programme de la recherche scientifique et du développement expérimental, Notre programme. Accessible en ligne à l’adresse http://www.cra-arc.gc.ca/taxcredit/sred/aboutus-f.html. [Mai 2004]. 48 « Canada: On the Cutting Edge of Biotechnology Development ». 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Accessible en ligne à l’adresse www.nbia.org [Mai 2004]. 53 Industrie Canada, Pathways to Growth: Opportunities in Biotechnology, (Ottawa, Direction générale des sciences de la vie, Industrie Canada, 2000), 19. 54 Par exemple, Halifax possède le BioScience Enterprise Centre; Montréal possède le Centre québécois d’innovation en biotechnologie (CQIB) qui a été fondé en 1996 par Technopole Laval et l’Institut Armand-Frappier; Ottawa possède le Biotechnology Incubation Centre (OBIC); la Ville de Hamilton construit un incubateur Santé et biotechnologie en partenariat avec McMaster University; Winnipeg possède un incubateur pour les entreprises de science de la vie situées à l’University of Manitoba et l’Institut de biodiagnostique du CNRC construit un incubateur de 15 M$; Saskatoon possède l’Industry Partnership Facility situé à l’Institut de biotechnologie des plantes CNRC; en Alberta, Calgary Technologies Inc. fournit des installations d’incubateurs, alors que le Advanced Technology Centre (ATC) fournit un incubateur d’entreprise ouvert aux entrepreneurs qualifiés et entreprises en démarrage de Edmonton; la ColombieBritannique récolte les retombées de 71 entreprises des incubateurs affiliés de l’Université de la Colombie-Britannique. 55 Ontario Biotechnology Task Force Report (1998). Présenté à l’honorable Jim Wilson, ministre de l’Énergie, des Sciences et de la Technologie. 56 Joe Halstead, « Toronto Biotechnology Incubator Commercialization Centre (TBCC) », Toronto Staff Report, 2000. 2. 57 C. James, « Making Life Sciences Companies GO and GROW: Time, Money and Community Support Critical to Success ». Accessible en ligne à l’adresse http://www.biostart.org/news/grow.html [Mai 2004]. 58 KPMG, Overview of Selected Issues of the Biotechnology Industry in Four Countries, (Ottawa, KPMG Corporate Finance, 2002), 1. Préparé à l’intention du Centre québécois de valorisation des biotechnologies; Ministère de l’Industrie et du Commerce, Gouvernement du Québec; Investissement Québec; BioQuébec. 59 Industrie Canada, Sixth Report of the National Biotechnology Advisory Committee: Leading in the Next Millennium. (Ottawa, Direction des bio-industries, Industrie Canada, 1998), 39. 60 Biotech Commercialization Centre Fund. 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Human Development Report 2003: Millennium Development Goals: A compact among nations to end human poverty, (New York and Oxford: Oxford University Press: 2003), 237. 94 Ibid., 274. 95 Lesley J. Boucher, et coll.: Linking In, Linking Out, Linking Up: Exploring the Governance Challenges of Biotechnology. (Ottawa, Institut sur la gouvernance, 2002), 1. 96 Office des normes générales du Canada, Norme nationale du Canada: « Étiquetage volontaire et publicité visant les aliments issus ou non du génie génétique ». Accessible en ligne à l’adresse http://www.tpsgc.gc.ca/cgsb/032_025/standard-f.html[Mai 2004]. 97 Le Conseil de l’information en biotechnologie. « Biotech Labelling – Why Biotech Can be Confusing to Consumers ». Accessible en ligne à l’adresse http://www.whybiotech.com/index.asp?id=1811 [Mai 2004]. 98 « Labelling By the Numbers: Canadian Polling Data for Genetically Engineered Food 1994-2000 ». 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Accessible en ligne à l’adresse www.actionbioscience.org [Mai 2004]. 104 Ibid. 105 Ibid. 106 Michael E. Porter, « Clusters and Competition: New agendas for companies, governments and institutions », On Competition, Harvard Business Review (Harvard Business School Press: 1998). 107 BioOntario est l’un des organismes créés par CanBiotech pour mettre en évidence les grappes d’industries de biotechnologie de la province et du pays. Pour plus d’information sur BioOntario, visitez le site www.bioontario.ca. 108 L’application de science et de la technologie aux organismes vivants et aux parties et modèles de ceux-ci, afin de modifier les matérieux vivants et inertes pour produire des connaissances, de biens et des services. 109 Partenariat technologique Canada, Accessible en ligne à l’adresse http://tpc.ic.gc.ca/ [Juin 2004]. 110 « The CFI Provides Major Boost for Research in Canada » Fondation canadienne pour l’innovation Media Announcement [March 8, 2004] http://www.innovation.ca/media/index.cfm?websiteid=329 111 Les chiffres fournis lors des entretiens ne sont que des estimations. Les enterprises n’ont pas toutes fourni des données détaillées. Toutefois, ce chiffre témoigne de la demande importante d’employés qui exercent ce role. 112 Children’s and Women’s Health Centre of BC. Accessible en ligne à l’adresse www.cw.bc.ca [Mai 2004]. 113 The Canadian Biotechnology Education Resource Centre (CBERC). 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Accessible en ligne à l’adresse www.nserc.ca [Mai 2004].) 120 Fondation canadienne pour l’innovation. Accessible en ligne à l’adresse www.innovation.ca [Mai 2004]. 121 Fondation canadienne pour l’innovation. Accessible en ligne à l’adresse www.innovation.ca [Mai 2004]. 122 Caroline Alphonso « Foreign Hires Sweet Music to Universities », The Globe and Mail, 11 mai 2004. 123 University of British Columbia’s Student Biotechnology Network, Initiatives: Building Biotechnology Symposium. Accessible en ligne à l’adresse http://www.sbn.ubc.ca/initiatives.asp [Mai 2004]. 124 University of British Columbia’s Student Biotechnology Network. Accessible en ligne à l’adresse www.sbn.ubc.ca [Mai 2004]. 125 Nancy Harrison. « Moving Towards Sustainability of Canada’s Biotechnology Industry » BIOTECanada Insights (Printemps 2003), 33; et le University of British Columbia’s University-Industry Liaison Office. 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Il pourrait donc se révéler être un contact ou un partenaire précieux pour donner suite à cette recommandation. 138 Le Conseil canadien des techniciens et technologues (CCTT) collabore avec des organismes connexes et des représentants du gouvernement pour s’assurer de prendre en compte les intérêts et les préoccupations des techniciens et des technologues. Il pourrait donc se révéler être un contact ou un partenaire précieux pour donner suite à cette recommandation.. 139 Par exemple, Programme d’aide à la recherche industrielle du CNRC pourrait jouer un rôle dans le financement de postes de stages pour étudiants dans des entreprises biotechnologiques de petite et moyenne taille. La science et le leadership en convergence — La voie de l’avenir