4312 200-07 - Adam Smith et la richesse des nations

LES LUMIÈRES EUROPÉENNES
SEPTIÈME SUJET - ADAM SMITH (1723-1790)
ADAM SMITH, L’ÉCONOMIE ET LA RICHESSE DES NATIONS
Économiste célèbre mais si peu compris
«Aussi égoïste que l'homme puisse être supposé, il y a évidemment certains
principes dans sa nature qui le conduisent à s'intéresser à la fortune
des autres et qui lui rendent nécessaire leur bonheur, quoiqu'il n'en
retire rien d'autre que le plaisir de les voir heureux.»
Théorie des Sentiments Moraux, I, 1,1,
L'homme est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n'entre nullement
dans ses intentions ; tout en ne cherchant que son intérêt personnel, il travaille
souvent d'une manière bien plus efficace pour l'intérêt de la société.
RDN, Livre IV, ch. 2
I PRÉSENTATION D’ADAM SMITH
1 - Adam Smith, fondateur de la philosophie économique moderne et du libéralisme économique
2 - Un philosophe des Lumières écossaises, le Scottish Enlightenment
3 - Un philosophe de la troisième partie des Lumières européennes et de la deuxième des
Lumières écossaises
4 - Ses relations avec les philosophes de son temps, notamment les Lumières écossaises,
anglaises et françaises
5 - Le contexte historique de sa vie : début de la révolution industrielle, la France de Louis
XV et le conflit colonial américain
6 - Éléments philobiographiques marquants (1737 - 1790)
7 - Ses principaux ouvrages philosophiques
- Théorie des sentiments moraux (1759)
- Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776)
II LA PENSÉE D’ADAM SMITH
1 - Un positionnement classique par rapport aux Lumières
2 - Une oeuvre philosophique avant d’être une oeuvre économique
3 - Une philosophie de l’homme, sur l’origine des comportements moraux
A - Sa théorie fondatrice est une théorie des sentiments moraux et des mobiles humains
B - Des thèses inspirées par les Lumières écossaises, par Hutcheson et le psychologisme
humien
C - Comment la nature humaine peut créer un comportement social et des institutions
communes malgré l’égoïsme ?
D - L’homme est partagé entre des comportements égoïstes et altruistes
E - Mais il s’oppose aux théories de l’égoïsme et de l’intérêt comme seul mobile humain
F - Il soutient la présence plus importante en l’homme de comportements désintéressés
G - Sa thèse centrale est que les comportements humains sont fondés sur la sympathie
H - Les hommes ont la capacité naturelle et universelle de porter des jugements moraux,
sur les autres et eux-mêmes
I - En tant qu’être social, l’homme agit en tenant compte des mobiles et des points de vues
des autres
J - Sa théorie de «l’homme intérieur», capable de porter un jugement moral
K - L’établissement d’un double processus de sympathie, entre spectateurs et acteurs
L - Ce qui forme une connaissance commune des comportements à l’origine des règles
Sociales et morales
M - L’homme est ainsi dominé par la recherche de l’approbation morale
N - Les vertus qui en découlent : prudence, justice et bienveillance
O - Vertus qui seront nécessaires au bon fonctionnement du marché !
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P - Même les acteurs économiques sont soumis à l’influence morale de la sympathie
4 - De l’anthropologie à l’économie, l’économie comme prolongement de l’anthropologie
A - Des réflexions qui forment le socle de ses analyses économiques
B - Les raisons anthropologiques de l’économie entre les hommes
C - L’insuffisance naturelle de l’homme pour satisfaire ses besoins
D - Il est préférable de s’adresser à l’intérêt de ses semblables qu’à leur aléatoire
bienveillance
E - La coopération économique est plus facile, elle peut se faire avec des inconnus
F - L’économie, une spécificité de l’homme part rapport aux animaux
G - Si la sphère sociale est dominée par les sentiments moraux, celle de léconomie lest par
lintérêt
H - Ce n’est pas une contradiction avec ces principes de sympathie
I - Malgré l’égoïsme des riches, la redistribution de la richesse profite aux autres par la
circulation économique
5 - Une redéfinition de la richesse des nations
A - Une interrogation sur la richesse des nations, pas des individus
B - Une critique des théories antérieures sur la richesse : mercantilisme et physiocratisme
C - La théorie smithienne de la richesse
«Le Travail annuel d'une nation est le fonds primitif qui fournit à sa consommation annuelle
toutes les choses nécessaires et commodes à la vie; et ces choses sont toujours ou le
produit immédiat de ce travail, ou achetées des autres nations avec ce produit.» RDN, introduction
D - L’origine de la richesse est donc le travail des hommes
E - Le travail produit une capacité d’échange, il est la mesure de la valeur produite
F - Cette richesse a progressé en fonction des développements sociaux
G - Comment accroître cette richesse ? Quels sont les freins à son développement ?
6 - Les éléments qui la favorisent
A - Le principe de la liberté naturelle appliquée à l’activité économique
B - La valorisation des acteurs individuels et de l’activité entrepreneuriale
C - L’accumulation du capital
1 - Le capital, partie des fonds accumulés employable pour procurer un revenu
2 - Capital fixe et capital circulant
3 - Le capital est nécessaire à la mise en place de la division du travail
4 - Le capital augmente avec le développement de l’économie
5 - Le capital provient de l’épargne et de la frugalité
6 - Des fonds mis au service du travail productif (investissement), ce qui augmente
le revenu national
7 - D’ou une mise en garde contre les improductifs
8 - Ce qui permet à la société tout entière d’améliorer son sort, y compris les
classes travailleuses
9 - Un cercle économique vertueux
D - La division du travail
1 - Principe de la division du travail
2 - Une amélioration de la productivité
3 - L’exemple d’une manufacture d’épingle
4 - La motivation de cette division est l’intérêt
5 - La spécialisation des taches rendue possibles par la taille du marché
6 - Les problèmes de la division du travail, qui porte atteinte au jugement moral
E - Le marché
1 - Le marché, où s’échangent les fruits du travail
2 - le marché rend complémentaire les actions individuelles
3 - La mise en concurrence des acteurs économiques
4 - C’est le marché qui donne le prix
5 - Le marché est auto-régulateur
6 - La concurrence neutralise les effets négatifs des égoïsmes particuliers
7 - Les fondements moraux du marché, il suppose une moralité mutuelle pour bien
fonctionner
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8 - Le marché tend à fluctuer autour du prix naturel
9 - Le marché oriente l’activité économique vers ce que les gens veulent
10 - Cela libère le souverain d’une mission impossible
11 - L’état ne doit pas intervenir dans le marché quand il fonctionne normalement
12 - Les interventions néfastes de l’état (celles de l’époque)
13 - Mais le marché a besoin de l’état, qui lui en assure le socle indispensable
14 - L’état doit protéger le marché des monopoles, des corporations, des
collusions...
15 - L’économie de marché est en constant processus d’ajustement
F - Le libre-échange
1 - Le constat de la situation économique anglaise : l’intérêt du libre-échange
2 - Un défenseur du libre-échange
3 - une critique du mercantilisme, reprise de Hume
4 - Contre le commerce colonial
5 - La liberté d’exporter et d’acheter à l’extérieur à moindre coût
6 - Le commerce international, prolongement de la division du travail
7 - Fondé sur le principe de l’avantage absolu
8 - Les exceptions au principe de libre-échange ; protectionnisme militaire et
économique !
7 - La question de la «Main invisible»
A - Une expression devenue célèbre et popularisée à l’extrême
B - Et interprétée, relue et réutilisée de manière très diverse
C - Alors qu’elle n’est présente qu’à trois reprises dans son oeuvre
D - Sa signification chez Smith, une simple métaphore
E - Dans ce contexte économique, la recherche de l’intérêt personnel contribue à l’intérêt
général sans qu’il s’en rende compte
F - Une notion déjà présente chez Montesquieu, De Gournay, Turgot ou Mandeville
G - Une conséquence de l’auto-organisation du marché et des comportements sociaux
complexes
H - Une signification non leibnizienne, d’autant plus que l’homme peut améliorer le monde
8 - Un auteur pas si néolibéral qu’il y paraît
A - Le libéralisme de Smith n’est pas celui du «laisser faire», ni dogmatique
B - Le marché n’est pas la base du lien social, l’homme ne se réduit pas à l’Homo
œconomicus
C - La «main invisible» n’est pas garante de l’harmonie sociale, mais du fonctionnement du
marché
D - Le marché peut être menacé par les acteurs individuels : ententes, monopoles,etc.
E - C’est l’état qui est garant de l’harmonie sociale
F - Il s’oppose au capitalisme néolibéral anti-étatiste, son modèle repose sur une
économie-état
G - La recherche de l’intérêt public prime sur l’intérêt individuel
H - La restriction de la liberté naturelle est donc légitime pour préserver l’intérêt général de
la société
I - Il ne faut pas écouter les capitalistes, leur intérêt n’est pas toujours celui du bien commun
J - Il ne favorise aucune classe en particulier et prône l’augmentation des revenus des
travailleurs
K - La mise en garde contre les excès de la divisions du travail, que l’état doit corriger
L - Tenant de nombreuses réglementations économiques : taux d’intérêt, taxes, etc.
9 - La philosophie politique de Smith, un philosophe libéral mais au sens lockien
A - Adam Smith, philosophe politique
B - Son traité d’économie est bien un traité d’économie politique
C - Un philosophe proche du contractualisme et du libéralisme lockien
D - Le rôle nécessaire de l’état, gardien de l’intérêt général (RDN, L.V)
E - Seulement contre les interventions de l’état dans l’économie selon les modalités
classiques de son temps
F - Il a même un rôle organisateur de l’économie, notamment quand le marché ne peut
opérer et pour le protéger
G - Adam Smith n’est donc nullement un partisan du «laisse-faire» des néolibéraux
H - Positions politiques secondaires : contre l’esclavage, le colonialisme d’alors...
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III CONCLUSION
Sur le plan philosophique
1 - Une philosophie complète et puissante, dont l’économie n’est que la partie émergée
2 - La philosophie économique la plus poussée des Lumières
3 - Le complément économique du libéralisme politique et social des Lumières
4 - Une grande influence dans les Lumières européennes, mais pour moitié pour sa Théorie
5 - Mais la postérité ne retiendra que la Richesse des Nations
6 - Au-delà des Lumières, il deviendra une figure emblématique des «libéraux»
Sur le plan économique
1 - Il fait de l’économie une discipline scientifique, une science humaine et un domaine
philosophique à part entière
2 - Une oeuvre fondatrice de l’économie moderne, le «père de l’économie politique»
3 - Plus qu’une théorie pratique, le fondement moral du libéralisme économique
4 - Il va inspirer «l’école classique» et tous les penseurs économistes jusqu’à aujourd’hui
5 - Mais paradoxalement, les plus grands promoteurs de Smith sont ceux dont il se méfiait le plus :
marchands et capitalistes
6 - Détournant sa philosophie économique pour en faire une apologie du «laissez-faire» et un
dogmatisme anti-étatiste
7 - Un livre qui accompagna la révolution industrielle et la naissance du capitalisme moderne
8 - L’application quasi-générale de ses théories dans les politiques économiques
ORA ET LABORA
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Document 1 : Principaux philosophes des Lumières écossaises, classés par ordre chronologique.
-Francis Hutcheson (1694-1746) et Système de philosophie morale (1755)
-Henry Home, ou Lord Kames (1696-1782) et les Essays on the Principles of Morality
and Natural Religion (1751)
-Thomas Reid (1710-1796) et la Recherche sur l'entendement humain d'après les
principes du sens commun (1764)
-David Hume (1711-1776) et le Traité de la nature humaine (1739-1740)
-James Burnett (1714-1799) et De l’origine et des progrès du langage (1773)
-Adam Smith (1723-1790) et la Recherches sur la nature et les causes de la richesse
des nations (1776)
-Adam Ferguson (1723-1816) et Essai sur la société civile (1767)
-James Hutton (1726-1797), géologue qui formula la théorie du plutonisme et de
l’uniformitarisme
-John Millar (1735-1801) et l’Origine de la distinction des classes (1778)
-James Boswell (1740-1795) et le Account of Corsica, The Journal of a Tour to that
Island and Memoirs of Pascal Paoli (1768)
-Dugald Stewart (1753-1828) et les Philosophical Essais (1810)
-James Mackintosh (1765-1832) et les Vindiciae Gallicae (1791)
-James Mill (1773-1836) et Analyse des phénomènes de l'esprit humain (1829)
- le père de J.S. Mill.
Document 2 : Au 18ème siècle, la ville de Glasgow connût un important développement économique et
industriel. Après l’Acte d’Union de 1707, l’Écosse entre dans une grande phase de prospérité. Glasgow a
accès aux échanges avec le vaste marché de l’Empire britannique et devient une place prépondérante dans
le commerce international en étant une plaque tournante du commerce vers les Amériques, en particulier
pour le commerce du tabac, du coton et du sucre. À la fin du XVIIIe siècle, plus de la moitié du commerce du
tabac britannique est concentré sur la Clyde à Glasgow. Grâce à son développement industriel, Glasgow
produit des textiles et des produits sidérurgiques qui sont exportés. La population de Glasgow dépasse celle
d’Édimbourg en 1821. À la fin du XIXe siècle, la ville est devenue la deuxième ville de l’Empire britannique.
L’hôtel de ville de Glasgow
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