4312 200-02 - John Toland et le panthéisme

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LES LUMIÈRES EUROPÉENNES
DEUXIÈME SUJET - JOHN TOLAND (1670-1722)
JOHN TOLAND ET LE PANTHÉISME MATÉRIALISTE
Un déisme panthéiste et matérialiste
I
PRÉSENTATION DE JOHN TOLAND
1 - John Toland, le philosophe emblématique du déisme
2 - Un philosophe des Lumières anglaises, l’Enlightenment
3 - Un philosophe de la première partie des Lumières
4 - Ses relations avec les philosophes de son temps
5 - Son contexte historique : la glorieuse révolution et la dynastie d’Hanovre
6 - Éléments philobiographiques marquants (1670-1722)
7 - Ses principaux ouvrages philosophiques
- Christianisme sans mystères (Christianity not Mysterious), 1696
- Letters to Serena, 1704
- Pantheisticon, 1720
II
LA PENSÉE DE JOHN TOLAND
1 - Un positionnement classique par rapport aux Lumières
2 - Un auteur difficile à lire en raison de ses différentes stratégies de publication
3 - Il n’y a de connaissance que par la raison humaine, l’épistémologie lockienne appliquée
à la religion
4 - Un free-thinker, un représentant de la libre-pensée
5 - Ses positions par rapport à Dieu et la religion : un des fondateurs du déisme
A - À propos du déisme, notamment anglais
B - Le déisme de Toland
C - Toland n’invente pas le déisme, le mouvement lui est antérieur
D - Un penseur plus radical que les précurseurs du déisme comme John Locke
E - Il ne cherche plus l’accord de la raison et de la foi
F - L’absolu primat de la raison en matière religieuse
G - La fin de toute théologie
H - Son rejet de la révélation et des écritures signifie la fin du christianisme
I - Le christianisme sans mystère signifie un autre christianisme, la religion naturelle
des philosophes
6 - Le matérialisme de Toland, une matière active dans un univers infini
A - Un matérialisme plus audacieux que ceux du 17ème (comme Hobbes)
B - Une matière active, le mouvement lui est immanent
C - Les trois propositions de la physique de Toland
1 - le mouvement est essentiel à la matière
2 - le vide, inexistant
3 - le mouvement, spontanément perpétuel.
D - Un point le différenciant de Spinoza, de Newton et du Newtonian enlightenment
E - La matière aussi est cause de la pensée
F - La matière constituant un univers infini et avec une infinité de mondes habités
G - Un matérialisme vitaliste et panspermique
H - Une conception physicaliste fondant des conceptions socio-politiques
7 - Le panthéisme de Toland, une sagesse déduite de la connaissance de la nature
A - La connaissance de l’univers et de la nature, ou panthéisme, forme une éthique
B - Toland est le créateur du terme «panthéisme»
C - Un terme à l’origine pour désigner le système de Spinoza
D - Toland, lecteur de Spinoza
E - Le critiquer en apparence sur le mouvement pour mieux le présenter
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F - Toland propose une actualisation matérialiste de Spinoza et non sa réfutation
G - Une importante contribution à la diffusion des thèses spinozistes
H - Son panthéisme, une sagesse à la fois sophia perennis et prisca theologia
I - Transmise depuis la nuit des temps par de petits groupes d’éclairés
8 - La religion naturelle de Toland, religion déiste
A - Toland n’est ni athée ni irréligieux, mais autrement religieux
B - Contre les doctrines de l’inintelligibilité
C - Contre la notion de révélation, de lumière surnaturelle et de mystère divin
D - La religion naturelle doit se substituer aux religions révélées
E - Une religion fondée par la raison, seule lumière naturelle
F - La libération des dogmes irrationnels et des clergés des religions théistes
G - Une religion appuyée sur la rationalité des lois naturelles
H - Le credo panthéiste, crédo minimaliste et surtout contre les religions
I - Une religion centrée sur la morale et favoriser la vie des hommes
J - Et surtout pour Toland, l’absence d’immortalité de l’âme et de salut
K - Une religion philosophique et pour les philosophes
L - Une religion civile pour la communauté
9 - Le principe de la double vérité, une défense contre les attaques sur la religion naturelle
10 - Ses positions politiques : un whig défenseur du républicanisme
III
CONCLUSION
1 - Un philosophe qui déclenchera en son temps de violentes polémiques entre partisans
de la religion naturelle et des religions révélées
2 - Un représentant des Lumières radicales, en train d’être aujourd’hui redécouvert
3 - Une influence majeure dans les Lumières, anglaises et françaises
4 - Ses apports à la philosophie : matérialisme, déisme, libre-pensée, lutte anti-religieuse,
sécularisation
ORA ET LABORA
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Document 1 : Principaux philosophes des Lumières anglaises et écossaises.
-
Matthew Tindal (1657-1733) et le Christianisme aussi vieux que la Création (1730)
Mary Astell (1666-1731) et ses Réflexions sur le mariage
Thomas Woolston (1669-1733) et six discourses on the miracles or our saviour (1727)
Bernard Mandeville (1670-1733) et La Fable des abeilles (1705)
John Toland (1670-1722) et le Christianity not Mysterious (1796)
Lord Shaftesbury (1671-1713) et An inquiry concerning virtue or merit (1727)
Thomas Morgan (décédé 1743) et Le philosophe moral, un dialogue entre Philalèthe,
un déiste chrétien, et Théophane, un Juif chrétien (1737)
- Henri Saint Jean de Bolingbroke (1678 - 1751) et les Lettres sur l'étude de l'histoire
- Anthony Collins (1679-1729) et l’Essai sur l'usage de la raison (1707)
- Thomas Chubb (1679-1746) et son Discours sur la Raison (1731)
- Francis Hutcheson (1694-1746) et Système de philosophie morale (1755)
- David Hartley (1705-1757) et son Observations on Man (1749)
- Thomas Reid (1710-1796) et la Recherche sur l'entendement humain d'après les
principes du sens commun (1764)
- David Hume (1711- 1776) et son Traité de la nature humaine(1739-1740)
- Adam Smith (1723-1790) et les Recherches sur la nature et les causes de la richesse
des nations (1776)
- Richard Price (1723-1791) et l’Essay towards solving a Problem in the Doctrine of Chances
- Erasmus Darwin (1731-1802) et la Zoonomie ou Lois de la vie organique (1794)
- Joseph Priestley (1733-1804), philosophe et chimiste célèbre
- Edward Gibbon (1737 - 1794) et Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire
romain (1776-1788)
- David Williams (1738-1816) et ses Lettres sur la Liberté (1782)
- Joseph Johnson (1738-1809), un des principaux libraires des Lumières anglaises
- Jéremy Bentham (1748-1832) et Introduction to the Principles of Morals (1789)
- William Godwin (1756-1836) et Enquiry concerning Political Justice, and its Influence
on General Virtue and Happiness (1793)
- Mary Wollstonecraft (1759-1797) et Défense des droits de la femme (1792)
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Document 2 : Les Lumières françaises retiendront surtout des Lumières anglaises le déisme newtonien
(dieu architecte), bien différent du déisme tolandien (le monde est dieu). Cette image de couverture des
Éléments de la philosophie de Newton mis à la portée de tout le monde de Voltaire (1738) illustre ce
principe. Le philosophe assis traduit l'œuvre de Newton. Son manuscrit semble "éclairé" par une "lumière"
quasi divine venant de Newton lui-même ; cette lumière est réfléchie par le miroir que tient une muse, en
réalité Émilie du Châtelet, la maîtresse de l'écrivain, mathématicienne et traductrice en français de l'œuvre
mathématique de Newton.
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Document 3 : Brève biographie de John Toland.
1 - La naissance le 30 novembre 1670 à Ardagh dans le comté de Donegal en Irlande
2 - Un milieu familial catholique
3 - Vers 1686, il se convertit au protestantisme
4 - Grâce à une bourse il fera des études universitaires de théologie
5 - En 1687, il suit des études à Glasgow en Écosse
6 - En 1688, il soutient la révolution orangiste contre les jacobites à Glasgow
7 - En 1689, il étudie à l’université d’Edimbourg, dont il sera MA
8 - Affiliation probable à la franc-maçonnerie lors de son séjour à Edimbourg
9 - En 1692, son séjour à Leyde, où il fréquente Pierre Bayle, découvre Spinoza et le
républicanisme hollandais
10 - 1694-1695, il prolonge ses études à Oxford
11 - En 1695, à Londres, il fréquente John Locke et Shaftesbury
12 - En 1696, publication du Christianisme non mystérieux qui fait scandale
13 - En 1697, Toland quitte l’Angleterre et se réfugie à Dublin en Irlande
14 - En 1697, à son retour en Angleterre, il s’engage en politique avec les Whigs,
notamment auprès de Robert Harley
15 - Désormais il n’arrêtera pas d’écrire pamphlets politiques et essais philosophiques
16 - En 1698, il découvre la pensée de Giordano Bruno lors d’une vente aux enchères de
la bibliothèque du médecin Francis Bernard
17 - En 1701, l’Acte d'Établissement consacre la politique des Whigs, le parti de Toland
18 - En 1701, il devient agent du gouvernement et voyagera beaucoup à l’étranger
19 - En 1701-1702, il voyage en Allemagne, où il rencontre de Leibniz et Sophie
Charlotte de Prusse
20 - En 1705, son Socinianism Truly Stated, by a pantheist expose la notion de panthéisme
21 - Vers 1714, rupture avec Harley en raison de son évolution tory (old whig)
22 - À partir de 1715, Il se recentre sur les écrits religieux
23 - En 1717, il participe à la fondation de la Grande Loge maçonnique d’Angleterre et du
Druid Order
24 - Sa mort à Putney le 10 mars 1722 à l’âge de 52 ans
Document 4 : Oeuvres principales de John Toland.
Principaux ouvrages philosophiques
- Christianisme sans mystères (Christianity not Mysterious), 1696
- An Apology for Mr. Toland (1697)
- Amyntor, or the defence of Milton’s life [Life of Milton] (1698)
- Vindicius Liberius: or, M. Toland's defence of himsel (1702)
- Letters to Serena (1704)
- Socinianism Truly Stated, by a Pantheist (1705) - Le socinianisme tel qu'il est
- The Primitive Constitution of the Christian Church (vers 1705, posthume 1726)
- Origines Judaicae (1709)
- An Appeal to Honest People against Wicked Priests (1713)
- The Probability of the Speedy and Final Destruction of the Pope (1718)
- Nazarenus, or Jewish Gentile, and Mahometan Christianity (1718)
- Pantheisticon, sive formula celebrandae sodalitatis socraticae (1720)
- Tetradymus (1720)
- Clidophorus ou de la philosophie ésotérique et exotérique (1720)
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Oeuvres politiques
- Life of Milton (1698)
- Édition des Discourses concerning Government de Algernon Sydney (Toland, 1698)
- Édition des Mémoires d'Edmund Ludlow (Toland, 1698)
- Édition de The Oceana de James Harrington (Toland, 1700)
- Limitations for the next Foreign Successor, or A New Saxon Race (1701)
- Propositions for Uniting the Two East India Companies (1701)
- Anglia liberia, 1701
- The Art of Governing Partys (London 1701)
- Reasons for Address His Majesty to Invite into England their Highnesses, the Electress
Dowager and the Electoral Prince of Hanover (1702)
- The Memorial of the State of England (1705)
- An Account of Prussia and Hanover (1705)
- A Phillipick Oration to Incite the English Against the French (1707)
- The Jacobitism, Perjury, and Popery of High-Church Priests (1710)
- Dunkirk or Dover (1713)
- Reasons for Naturalising the Jews in Great Britain and Ireland on the same foot with all
Other Nations, 1714
- The Art of Restoring (1714) - contre Robert Harley
- The State-Anatomy of Great Britain (1717)
- History of the Celtic Religion and Learning Containing an Account of the Druids, (1726)
Toland éditeur : traductions et éditions
- 1698 - Life of Milton (1698)
- 1698 - Discourses concerning Government de Algernon Sydney
- 1698 - Mémoires d'Edmund Ludlow
- 1700 - Edition de The Oceana de James Harrington
- 1713, Traduction de Lo spaccio de la bestia trionfante, puis de Del’ Infinito, Universoe
Mondi, de Giordano Bruno
Document 5 : Liste des principaux déistes anglais.
Déistes des pré-Lumières anglaises
- Lord Herbert de Cherbury (1581-1648) et le «De Véritate» (1624)
- Charles Blount (1654-1693) et son «Anima Mundi» (1678)
Déistes des Lumières anglaises
-
Matthew Tindal (1657-1733) et son «Christianisme aussi vieux que la Création" (1730)
Thomas Woolston (1669-1733) et “six discourses on the miracles or our saviour” (1727)
John Toland (1670-1722) et le Christianity not Mysterious (1796)
Lord Shaftesbury (1671-1713) et sa «Lettre sur l’enthousiasme» (1708)
Antony Collins (1676-1729) et le "Discours de la libre pensée» (1713)
Conyers Middleton (1683-1750) et «l’Enquête libre sur les pouvoirs miraculeux» (1749)
Thomas Morgan (décédé 1743) et «Le philosophe moral, un dialogue entre Philalèthe,
un déiste chrétien, et Théophane, un Juif chrétien» (1737)
- Thomas Chubb (1679-1746) et son «Discours sur la Raison» (1731)
- Henry St. John, vicomte de Bolingbroke (1678-1751)
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Document 6 : Le seul portrait connu de John Toland, tel qu'il apparaît dans le troisième volume de U. G.
Thorschmid, Versuch einer Vollständige Engländische Freydenker-Bibliothek (1766). Il montre Toland tenant
une copie de son Pantheisticon.
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Document 7 : En 1697, Toland se réfugie en Irlande à Dublin, sur recommandation de John Locke, auprès
de William Molyneux (1656-1698), mathématicien, philosophe et franc-maçon bibliophile (on se souvient de
lui aujourd’hui surtout pour le problème de la vision qu’il a posé à Locke après la publication de son Essai
sur l’entendement humain de 1690, aujourd’hui connu sous le nom de problème de Molyneux). Mais
rapidement, celui-ci est effrayé par les provocations de son protégé, notamment dans les tavernes. Excédé
autant qu'inquiet,voila ce qu’il écrivit à son ami Locke.
Portrait de William Molyneux, attribué à Sir Godfrey Kneller.
«M. Toland est enfin contraint d'abandonner le royaume. Ce pauvre homme, par sa
conduite imprudente, a excité contre lui un soulèvement si universel, qu'il était même
dangereux d'être connu pour lui avoir parlé une seule fois. Ceci a fait que toutes les
personnes qui ont quelque réputation à garder évitaient sa rencontre, de sorte que sur la
fin il a manqué de pain, à ce qu'on m'a dit, et que personne ne voulait le recevoir à sa
table. La petite bourse qu'il avait apportée ici étant épuisée, j'ai appris aussi qu'il s'était vu
réduit à emprunter du tiers et du quart jusqu'à une pièce de trente sols, et qu'il n'a pu
payer ni sa perruque, ni ses habits, ni sa chambre. Enfin, pour comble de malheur, le
Parlement est tombé sur son livre, a ordonné qu'il serait brûlé par la main du bourreau...
Sur quoi il s'est sauvé d'ici, et personne ne sait de quel côté il a pris sa route...»
Document 8 : Peu de temps avant sa mort, il avait composé l’épitaphe en latin ci-dessous (traduction
d'Albert Lantoine).
«Ci-gît John Toland qui né en Irlande, près de Londonderry, étudia en Écosse et en
Irlande et également à Oxford, devenu adolescent. Et ayant été plus d'une fois en
Allemagne, passa son âge d'homme aux environs de Londres. Il cultiva toutes les
littératures, et sut plus de dix langues. Veritatis propugnator, Libertatis assertor.
Champion de la Vérité, défenseur de la liberté, il ne fut ni le partisan ni le client de
personne. Ni les menaces ni les maux ne le détournèrent d'aller jusqu'au bout de la route
choisie, subordonnant l'intérêt au Bien. Son âme est réunie avec le Père Céleste, dont il
sortit autrefois. À coup sûr il ressuscitera pour l'éternité, mais jamais il n'y aura un autre
Toland. Il naquit le 30 novembre; le reste, cherche-le dans ses écrits...»
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Document 9 : Couverture et première page de l'édition originale du Pantheisticon (1720).
Thèses principales du Pantheisticon selon les expressions de Toland
In an infinite space there can be no up or down, no centre or extremities. / There is an
infinite number of other worlds similar to the earth we inhabit, circling around their suns
(which we call the fixed stars). / The Universe (of which the world we know is only a very
small part), is infinite in extent as well as in potential. By the continuity of all and by the
contiguity of its parts it is one. In its totality it is immobile, having no space outside of
itself, but in its parts it is mobile by infinite intervals.
The universe is a unity : Every material thing is in all things. / All things come from all, and
all is in all things.
The Universe is divine : The power and energy of All, which has created all and which
governs all, having always the best goal as it aim, is God, which you may if you wish call
Spirit and Soul of the Universe. This is why the Socratic Associates have been called
pantheists, because according to them this soul cannot be separated from the Universe
itself.
Matter is made up of atoms : The basic bodies, or the elements of the elements, are very
simple, indivisible, incorruptible, and infinite in species and number.
Motion is inherent to matter : There is not in nature a sole point at rest, but only
occasionally in relation to other bodies, since even rest is only a resistance to motion.
Thought and soul is a property of matter : Thought is a special movement of the brain.
The brain is the first cause of the soul, of thoughts and of sensations. Brain, being a
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highly composite material organ, can produce only material effects. Thus all ideas are
corporal.
There is an ethereal fire : The ethereal fire (is) supreme because it surrounds everything,
intimate because it penetrates everything. This fire is the only thing that can traverse
nerves.
Death is merely a transformation of matter: Nothing dies totally, the death of one thing
brings the birth of another, by a universally reciprocal exchange, and everything
contributes necessarily to the preservation and welfare of the Whole by a continual
change of forms and a marvelous variation which forms an eternal cycle. The years that
Nature accords to each one on earth should seem sufficient to him. The person who is
worried that he will not be alive in a thousand years is as foolish as he who would be
worried that he was not born 1000 years ago.
Ethical injunctions: Virtue alone is enough to live happily and brings its own reward. The
wise prefer pleasure to profit. / It is better to never command anyone, than to obey
someone.
Document 10 : Le Pantheisticon, qui peut être considéré comme son testament philosophique, présente la
connaissance déiste, panthéiste et matérialiste de la nature comme une sagesse syncrétique immémoriale
(philosophia perennis) que les sages de tous les temps connaissaient mais ne pouvaient pas le dire
ouvertement au commun des peuples (principe de la double vérité). Il s’agit évidement d’une mythologie de
paternité destinée à légitimer ces thèses, présentées ainsi comme non pas nouvelles mais comme
anciennes et atemporelle. Dans une société anglaise craignant les révolutions depuis celles du 17ème
siècle, c’était les présenter non pas comme une révolution mais comme un retour à l’origine. Cela avait
aussi l’avantage d’enrôler sous cette bannière tous les cercles intellectuels hétérodoxes, marginaux,
occultistes, ésotériques, rose-croix, hermétistes et maçonniques dans sa lutte contre les religions révélées,
autoritaires et majoritaires.
"Il n'est pas nécessaire d'en dire davantage sur la façon dont les panthéistes s'ornent
l'esprit. Les panthéistes peuvent être justement regardés comme prophètes et d'une
nature mystique. Car de même qu'autrefois les druides qui avaient l'esprit plus élevé,
étaient liés par des sociétés (suivant en cela les règles de Pythagore), se sont élevés par
l'étude des choses les plus cachées et les plus obscures, de même les associés
socratiques s'appliquent à toutes les recherches où se sont illustrés les druides et les
disciples de Pythagore. Les uns et les autres ont établi des sociétés. Les nôtres
n'admettent pas cependant tout ce qu'ont dit et fait les premiers, car lorsqu'ils s'éloignent
de la vérité, nous nous éloignons aussi d'eux, mais nous louons beaucoup ce qui nous en
paraît digne, rendant grâce à ceux par le moyen desquels nous profitons en quelque
chose, de quelque manière que ce soit."
Pantheisticon
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Conférences en relation avec les Lumières anglaises
- La révolution newtonienne
- Les révolutions anglaises du 17ème siècle
1000-148
1000-100
Conférences sur des philosophes en relation avec Toland
- Giordano Bruno et l’infinité des mondes
- Francis Bacon et le renouveau de la Science
- Thomas Hobbes et le Léviathan
- Gassendi et l’atomisme scientifique
- Spinoza et le monisme
- John Locke, de la théorie de la connaissance au libéralisme politique
- Leibniz et la monadologie
- Sceptiques et libertins
- Pierre Bayle, précurseur des Lumières
4310-15
4311-03
4311-05
4311-07
4311-10
4311-12
4311-14
4311-15
4312 100-03
Livres de John Toland
-
Le Nazaréen ou le christianisme des juifs, des gentils et des mahométans, Gale Ecco, 2010
Pantheisticon, ou formule pour célébrer la société socratique des panthéistes, La Luminade, 2006
Le christianisme sans mystère, Honoré Champion, 2005
Lettres à Serena, Honoré Champion, 2004
La Constitution primitive de l'Église chrétienne, Honoré Champion, 2004
Clidophorus ou de la philosophie ésotérique et exotérique, Allia, 2002
Raisons de naturaliser les juifs, PUF, 1998
Lettres philosophiques sur l'origine des préjugés (1768), Gale Ecco, 2010
Livres sur les Lumières anglaises
- L'âme des lumières : le débat sur l'être humain entre religion et science Angleterre-France (1690-1760),
Ann Thomson, Champ Vallon, 2013
- Les Lumières au quotidien. Franc-maçonnerie et politique au siècle des Lumières, Margaret C. Jacob, À
L'Orient, 2004
- La Crise de la conscience européenne (1680-1715), Paul Hazard, Artheme Fayard, 1961
Livres sur John Toland
- La Constitution Primitive de l’Église Chretienne/The Primitive Constitution of the Christian Church, Texte
anglais et traduction manuscrite précédés de L’Ecclésiologie de John Toland par Laurent Jaffro, Honoré
Champion, 2003
- John Toland et la criculation des manuscrits, 1700-1722, Justin Champion, L'identification du texte
clandestin aux XVIIe et XVIIIe siècles, La lettre clandestine, N°7, Presses de l’université de ParisSorbonne, 1998
- La question de la traduction française du Pantheisticon de John Toland, La Philosophie clandestine à l'Âge
classique, Antony McKenna et Alain Mothu (dir.), Paris et Oxford, Universitas et Voltaire Foundation, 1997
- John Toland (1670-1722). Un des modernes, Régis Blanchet, Éditions du Prieuré, 1996
- John Toland et l’Irlande, Pierre Lurbe, Études Irlandaises, XVI-1 (1991)
- Un précurseur de la Franc-Maçonnerie : John Toland, 1670-1722 - suivi de la traduction française du
“Pantheisticon” de John Toland, Albert Lantoine, 1928
Association ALDÉRAN © - Conférence 4312 200-02 : ”John Toland et le panthéisme” - 09/12/2013 - page 11
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