18
Correspondances en Nerf & Muscle - Vol. III - n° 2 - octobre 2005
TRANSVERSAL
ou de la cuisse, face externe ou postérieure du
grand trochanter. Elle est objectivée par sa repro-
duction lors de la mobilisation passive de la
hanche. Les amplitudes articulaires peuvent être
normales ou déjà limitées en cas de coxarthrose
évoluée. Elle est presque toujours exacerbée en
appui monopodal.
Une douleur provoquée par la manœuvre du salut
coxal (retour actif sur le plan du lit du membre
inférieur tendu après son élévation passive) est
évocatrice d’une pathologie du cotyle.
La radiographie standard est une étape incon-
tournable du diagnostic étiologique d’une dou-
leur de hanche : bassin de face en charge, deux
hanches face en charge, faux profil de Lequesne
(trois quarts permettant de voir la hanche de pro-
fil et d’éventuels pincements antérieurs ou infé-
rieurs), profil urétral pour l’examen des contours
de la tête fémorale (ostéonécrose ?). Elle est
couplée au bilan biologique minimal : NFS, VS,
plaquettes, CRP, calcémie, uricémie, créatininé-
mie. Différents tableaux sont possibles.
✓ Radiographies anormales, douleur mécanique
et absence de syndrome inflammatoire biologique
Les différents diagnostics possibles sont les sui-
vants :
–Une coxarthrose (pincement de l’interligne,
ostéosclérose sous-chondrale, ostéophyte).
–Une ostéonécrose débutante : respect de
l’interligne (+++), déminéralisation diffuse, hétéro-
gène, progressivement bordée d’une zone de
condensation arciforme aux contours irréguliers.
Puis, signe de la “coquille d’œuf” (liseré clair de
séparation entre la plaque osseuse sous-chon-
drale adhérente au cartilage et la zone osseuse
sous-jacente nécrotique). Ultérieurement, la zone
nécrotique s’affaisse, la tête fémorale perd sa
sphéricité, “signe du talus”, avec possibilité d’un
séquestre osseux et constitution d’une coxarthrose
secondaire. La scintigraphie peut aider au stade
de déminéralisation diffuse et d’hétérogénéité de
l’os, suivie de l’IRM pour confirmer le diagnostic
(examen le plus sensible et le plus spécifique).
L’interface os-sein-os nécrosé quel que soit le
stade (signe fondamental) donne l’image d’un
liseré de démarcation. Un épanchement intra-
articulaire est possible. Dans 75 % des cas, une
cause est retrouvée : ATCD de fracture, luxation,
barotraumatisme, hypercorticisme, éthylisme,
diabète sucré, dyslipidémie, pancréatite, LED,
artériosclérose, grossesse, maladie de Gaucher,
drépanocytose et radiothérapie.
–Une autre coxopathie destructrice : chondro-
matose (arthroscanner), synovite villonodulaire
(IRM).
–Une coxopathie pagétique (plus fréquente
chez l’homme de plus de 40 ans) : hypertrophie
osseuse, dédifférenciation cortico-médullaire,
trabéculation anarchique et grossière de l’os
spongieux, os mosaïque où alterne un os “tissé”
et un os lamellaire normal. Les arguments biolo-
giques sont : l’absence de syndrome inflamma-
toire, la normalité du bilan phosphocalcique, une
élévation des phosphatases alcalines sériques.
La scintigraphie osseuse fera alors le bilan des
localisations.
–Rarement une dysplasie fibreuse des os, car
asymptomatique, en général : plages d’ostéolyse
en verre dépoli arrondies ou ovalaires formées par
les masses fibreuses, cernées par une ostéogenèse
donnant soit une condensation soit un élargis-
sement de l’os lorsqu’elle est sous-périostée.
✓ Radiographies anormales et hanche inflam-
matoire
Les diagnostics suivants sont évoqués :
–Une coxite infectieuse, à éliminer (+++) : VS
accélérée, CRP augmentée, hyperleucocytose,
portes d’entrée, échographie utile ou IRM pour
dépister un épanchement à ponctionner (+++)
pour analyse bactériologique.
–Une coxite inflammatoire avec pincement
articulaire : arthrose en poussée ou coxarthrose
destructrice rapide, ou coxite rhumatoïde ou en
rapport avec une spondylarthropathie (SPA).
–Une coxite inflammatoire microcristalline :
liseré chondrocalcique de la chondrocalcinose,
goutte ou calcification hydroxyapatite.
–Une hanche tumorale métastatique : non
homogénéité du cotyle ou lyse corticale au niveau
de l’extrémité supérieure du fémur, intérêt du
scanner (+++) et/ou de l’IRM.
–Un lymphome osseux primitif (adulte de 40 à
60 ans) : toutes les localisations sont possibles.
L’aspect radiologique est celui d’une ostéolyse
irrégulière mouchetée.
✓ Radiographies normales et hanche inflam-
matoire
–Une PPR (pseudopolyarthrite rhizomélique) sera
suspectée sur l’association : altération de l’état
général (asthénie dans 90 % des cas, amaigris-
sement dans 40 % des cas, fièvre dans 50 % des
cas), arthromyalgies inflammatoires des cein-
tures vives avec réveils nocturnes et raideur mati-