« Sans théorie volutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire. »
(Lénine, 1902, Que faire ?)
Les dossiers du PCMLM
Transformation de la France
Denis Diderot et le matérialisme
Parti Communiste Marxiste-Léniniste-Maoïste de France
Les documents du PCMLM
sumé
Table des matres
1. Il y a 300 ans naissait Diderot ...............................................................................................................2
2.L'Encyclopédie, arme idéologique ...........................................................................................................4
3. Averroïsme politique et spinozisme ........................................................................................................5
4. La conception matérialiste de Diderot ...................................................................................................9
5. Diderot aux côtés de Voltaire et Rousseau ..........................................................................................10
6. Évaluation par Lénine ..........................................................................................................................12
1. Il y a 300 ans naissait Diderot
Il y a 300 ans, le 5 octobre 1713, naissait
Denis Diderot, l'illustre gure du marialisme
fraais, le grand activiste des Lumières qui fut
le maître d'oeuvre de lEncyclodie.
Diderot est une gure incontournable de
l'histoire de notre peuple, car il a été un
combattant acharné pour la science et le
caractère populaire de celle-ci ; il a diusé les
thèses du marialisme, armant l'unité de
l'univers, la réali comme « un immense océan
de matière », ainsi que le fait que « la sensibili
est une proprié universelle de la matière. »
Son œuvre a ainsi é appciée et sale par
Karl Marx, Friedrich Engels et nine dans leur
analyse de l'histoire du matérialisme.
Il est cependant faux de dire de Diderot,
comme cela a pu l'être par Georges Politzer
dans ses « Principes émentaires de
philosophie », qu'il « fut le plus grand penseur
matérialiste avant Marx et Engels. »
Voir les choses ainsi est erroné, et a consisté
en la très grande erreur d'interprétation faite
par le Parti Communiste français, qui a
considé que le matérialisme dialectique et le
matérialisme historique consistaient en une sorte
de formule « matérialisme comme Diderot +
veloppement de type dialectique. »
Diderot n'a, en eet, pas échappé aux limites
de la socié française de son époque.
Quelle était cette société française ?
Historiquement, la bourgeoisie a été incapable
de velopper le protestantisme, elle a été
battue par l'aristocratie, mais surtout par la
monarchie absolue dont les bases avaient été
posées par Fraois Ier et géralisées par Louis
XIV.
La bourgeoisie a historiquement é trop
faible pour assumer et néraliser le
protestantisme, c'est-à-dire le catholicisme sans
clergé dominateur, une morale individuelle
exigeante et conforme au labeur exigé par la
bourgeoisie, une science permise par l'existence
d'un Dieu transcendant ayant « oert » la
plate aux humains laborieux.
Pour cette raison, la bourgeoisie a dû
assumer le « isme » comme prétexte à
l'armation selon laquelle l'humanité pouvait
librement transformer le monde, monde qui
aurait donc été fourni par un Dieu cateur mais
sormais lointain.
La première étape de ce déisme fut alisée
par Descartes, qui a élaboré tout un
échafaudage torique pour justier la gation
de la nature et la primau de la conscience
22 2
Denis Diderot et le matérialisme
« transformant » le monde au moyen de la
logique mathématique, rejetant les cinq sens
comme « trompeurs ».
La seconde étape de ce déisme fut le grand
« rattrapage » consistant à assumer les thèses
du matérialisme anglais, et donc la alité des
cinq sens an de pouvoir proder à des
« expérimentations ».
Les thèses du marialisme anglais furent
ainsi diues par Voltaire, donnant naissance à
un « sensualisme » porté par Condillac ou
encore Rousseau, alors que Diderot se chargea
de synttiser le matérialisme français.
L'Encyclodie a ainsi un double caractère :
d'un côté, c'est un ouvrage « fer »,
établissant les connaissances eectes
jusque-, dans un esprit
canique-mathématique représenté par
D'Alembert, qui participa à la gestion de
l'Encyclodie avec Diderot pour quelques
années.
De l'autre, c'est un ouvrage « ouvert »,
s'assumant comme ayant des manques et
appelant à aller de l'avant dans les
connaissances ; c'est Diderot qui a repsenté
cette ligne.
Diderot assumait en eet l'athéisme, tout en
étant encore profondément marq par
l'humanisme français lié à la Renaissance
italienne et empreint d'un certain scepticisme,
ainsi que d'une vision épicurienne de l'univers,
celui-ci se transformant sans logique interne.
Diderot était ainsi proche du courant
matérialiste athée porté par La Mettrie,
Helvétius et d’Holbach, comme en témoignent
ses œuvres matérialistes les plus connues comme
le neveu de Rameau ou Jacques le fataliste.
Cependant, il n'a jamais élaboré de
« système » complet ; son matérialisme est
militant et une grande arme pour le
rationalisme en guerre avec la féodalité, mais il
se veut en mouvement sur le plan des idées, il
ne propose pas de vision du monde à l'esprit
sysmatique.
Diderot prolonge ainsi Descartes lorsqu'il
synthétise le matérialisme dans sa version
fraaise : le monde considéré comme un tout
cohérent que l'on peut connaître, et qui se
transforme, sans cependant que cette
transformation obéisse à une logique interne.
Diderot a ainsi été le grand activiste fraais
de la raison à lpoque des Lumières ; il a joué
un le historique pour notre peuple, en
diusant l'armation de la raison notamment
au moyen de l'Encyclodie.
Toutefois, les Lumres ont contourné la
faite bourgeoise des 16e et 17e scles, avec
comme conséquence un matérialisme « laïc »,
considérant comme secondaire et non
contradictoire d'éventuellement être prêt à
reconnaître un Dieu créateur « lointain » ou
bien de voir en le « hasard » l'origine du
veloppement du monde.
C'est préciment ce point qui fera que le
matérialisme historique aura, au cours du 20e
siècle, un écho particulrement consirable
dans la soc française qui y verra une sorte de
« rationalisme » social, alors que le
matérialisme dialectique comme science du
mouvement interne de la matre restera
inversement à la fois foncrement connu et
totalement rejeté. Vu que le premier s'appuie
sur le second, il est aisé de saisir les
conséquences.
Diderot a ainsi été aux côtés de Rousseau le
grand héraut de la bourgeoisie dans sa phase
politique oensive visant à renverser la
odalité, mais il a possé pciment les
mes limites, me si Rousseau était iste et
lui était athée.
Cela n'enlève rien évidemment au le
historique essentiel de Diderot (et de Rousseau)
dans l'histoire de notre peuple ; Diderot est
incontournable de par son rôle et sa fonction
dans les Lumières et le triomphe
national-bourgeois sur la féodalité.
Diderot a por le plus haut le marialisme
bourgeois en France, et cela a été une
3
Les documents du PCMLM
contribution progressiste historiquement. En
saisir la portée, et les limites, est capital pour
comprendre l'histoire de la France.
2.L'Encyclopédie, arme idéologique
Le marialisme arme l'unité de l'univers et
l'esprit de syntse. En ce sens, la parution au
18e siècle de l'Encyclopédie ou Dictionnaire
raisonné des sciences, des arts et des métiers
est un triomphe du matérialisme.
C'est une œuvre d'envergure, en 17 volumes
de texte et 11 d’illustrations , avec en tout 71
818 articles. Il aura fallu 15 ans pour l'écrire et
21 ans pour la publier, à l'origine pour un tirage
de 4 255 exemplaires en France, atteignant
bientôt environ 24 000 en Europe.
Le chire peut paraître restreint, mais il faut
saisir surtout que l'Encyclopédie a é une arme
idéologique supme, en raison de la liaison
dialectique entre sa forme et son fond : la
théorie et l'expérience sont uniées et
synthétisées en tant que connaissance.
La odalité, qui était un monde de
pétition, la démarche théorique était
bannie au moyen de la religion, ne pouvait avec
son formalisme décadent faire face à cette
armation iologique.
D'ailleurs, elle n'en a pas saisi la portée : une
classe cadente ne pense pas. L'aristocratie
avait abandonné les décisions idéologiques au
clergé, qui lui s'inquiétait des activités de
Voltaire et Montesquieu, ou encore de
Jean-Baptiste de Boyer.
Mais elle est surtout focalie sur ses propres
contradictions internes, avec les courants
janniste et suite. Ce n'est qu'après 1750,
alors que la vague des Lumres était
irrépressible, que l’Église a tenté de faire jouer
les interdictions de manre plus importante.
Quant à l'Encyclopédie, les éments les plus
avancés de la féodalité ont mis des bâtons dans
les roues de l'interdiction royale, facilitant son
existence.
De fait, l'Encyclodie était conforme à
l'esprit bourgeois iste et monarchiste
constitutionnel. Sa démarche était marialiste,
mais son positionnement était simplement
rationaliste.
Diderot, à l'article « Encyclopédie » de
l'Encyclodie, expliquait ainsi :
« Le but d'une encyclopédie est de
rassembler les connaissances éparses sur la
surface de la terre; d'en exposer le
sysme général aux hommes avec qui
nous vivons, et de les transmettre aux
hommes qui viendront après nous; an que
les travaux des siècles passés n'aient pas
été des travaux inutiles pour les siècles qui
sucderont ; que nos neveux, devenant
plus instruits, deviennent en me temps
plus vertueux et plus heureux, et que nous
ne mourions pas sans avoir bien mérité du
genre humain. »
D’Alembert, dans un « Avertissement des
éditeurs » du troisième volume de
l’Encyclodie, précise de son té :
« L’empire des Sciences & des Arts est un
palais irrégulier, imparfait, & en quelque
maniere monstrueux, certains
morceaux se font admirer par leur
magnicence, leur solidité et leur
hardiesse ; dautres ressemblent encore
à des masses informes ; dautres enn,
que l’art n’a pas me ébauchés,
attendent le génie ou le hasard.
Les principales parties de cet édice sont
élevées par un petit nombre de grands
hommes, tandis que les autres apportent
quelques matériaux, ou se bornent à la
simple description.
Nous cherons de unir ces deux
derniers objets, de tracer le plan du
temple, & de remplir en même tems
quelques vuides. Nous en laisserons
beaucoup dautres à remplir ; nos
descendans s’en chargeront, & placeront le
comble, sils l’osent ou s’ils le peuvent. »
On a là une perspective lente de construction
; la bourgeoisie n'en est qu'à ses débuts et elle a
besoin encore de se façonner une méthode, une
approche, une iologie dans la situation
concrète de la France.
La bourgeoisie a ainsi nan la parution de
l'Encyclodie, avec des milliers de
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Denis Diderot et le matérialisme
souscripteurs, et lorsqu'une interdiction
momentae forcera de les rembourser, pas un
ne vint chercher son argent.
La bourgeoisie était consciente de prendre
l'ascendant culturel-iologique, car
l'Encyclodie était utile de par le savoir auquel
elle donnait accès, notamment dans les arts
caniques.
Le progrès passait alors, de manière claire,
inévitablement par la classe entreprenante, à
l'opposé de l'aristocratie repliée sur elle-me
et ses privilèges.
Et c'est Diderot, maître d'oeuvre de
l'Encyclodie, qui a é le chef d'orchestre
cessaire à l'armation stratégique bourgeoise.
3. Averroïsme politique et spinozisme
A la lumre du marialisme dialectique, il
apparaît que ce que représente Denis Diderot
doit être analysé à partir de deux critères
concrets. Tout d'abord, le rapport à la forme
historique de matérialisme apparu en Europe :
l'averroïsme, ensuite le positionnement par
rapport à Spinoza.
3.1 l'averrsme, l'averroïsme politique
Lorsque la conception marialiste du monde
d'Averroès arriva en Europe, elle eut
immédiatement un impact essentiel, produisant
l'averroïsme latin. Ce dernier fut cependant
vaincu par la réaction religieuse, conduite par
Thomas d'Aquin.
L'averroïsme continua alors sous la forme de
l'averroïsme politique, tendant à servir le
pouvoir royal an de contrer la religion. C'est
en Angleterre que cet averroïsme politique
commença véritablement, pour déboucher enn
sur une dynamique cataclysmique pour la
odalité à partir de la Bohème (voir
l'explication taillée dans Bohème : la tempête
hussite [dossier non encore publié]).
Le protestantisme est directement issu de
cette agration iologique. Qu'en est-il de la
marche de Diderot ?
Elle est, de fait, synttisée dans l'article
« Autorité politique » de l'Encylodie. Les
commentateurs bourgeois y voient une
armation iste de la monarchie
constitutionnelle.
En réali, il s'agit d'un déisme an de
laïciser l’État, tout comme l'a fait le hussitisme
et son successeur le protestantisme.
Voici un extrait de l'article, qui s'appuie en
apparence sur un Dieu tout puissant pour
expliquer que le pouvoir du roi est limité, mais
qui en réalité en posant les choses ainsi liquide
le rapport entre religion et royau :
« Aucun homme n’a ru de la nature le
droit de commander aux autres. La liber
est un présent du Ciel, et chaque individu
de la me espèce a le droit d’en jouir
aussitôt qu’il jouit de la raison (…).
La puissance, qui vient du consentement
des peuples suppose cessairement des
conditions qui en rendent l’usage gitime,
utile à la socié, avantageux à la
publique [= la chose publique], et qui la
xent et la restreignent entre des limites ;
car lhomme ne doit ni ne peut se donner
entrement sans réserve a un autre
homme, parce quil a un maître supérieur
au-dessus de tout, à qui seul il appartient
tout entier.
C’est Dieu, jaloux absolu, qui ne perd
jamais de ses droits et ne les communique
point. Il permet pour le bien commun et
pour le maintien de la société que les
hommes établissent entre eux un ordre de
subordination, quils obéissent à lun
d’eux ; mais il veut que ce soit par raison
et avec mesure, et non pas aveuglément et
sans réserve an que la créature s’arroge
pas les droit du cateur.
Toute autre soumission est le véritable
crime de l’idolâtrie. »
En ce sens, le rapport de Diderot à
l'averroïsme politique est patent : il y a
paration de la religion et de l'Etat.
3,2 Spinoza
La philosophie de Spinoza était consirée
comme rétique au 18e siècle. Pour cette
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