// Interstices
EN ATTENDANT GODOT
De SAMUEL BECKETT
(Editions de Minuit)
Mise en scène MARIE LAMACHÈRE
Avec Renaud Golo, Michaël Hallouin, Gilles Masson, Antoine Sterne, Damien Valero
Scénographie Marie Lamachère avec la collaboration de Gilbert Guillaumond et
Thierry Varenne
Lumière, Vidéo et Régie générale Gilbert Guillaumond, Régie Plateau Thierry Varenne
Régie Vidéo Julien Meyer
Construction Gilbert Guillaumond, Thierry Varenne et les ateliers des 13 Vents avec
Eric Dupuis, Paule Barbé, Muriel Chircop, Alonso Risueno, Jacky Baume Costumes et
accessoires Marie Lamachère avec tous les acteurs, remerciements à Marie Delphin,
Préparation au jeu Laurélie Riffault
// Interstices
// Interstices est une association Loi 1901, basée à Montpellier, qui devient compagnie de théâtre professionnelle en
2003 avec une première mise en scène de Paysage sous surveillance de Heiner Müller au Théâtre du Hangar.
De 2004 à 2008 :
Les pièces réalisées sont lle diptyque des Faux Bals de Royds Fuentes-Imbert (auteur canadien), et une adaptation de
La Douce de Dostoïevski. La direction artistique des projets de l’association est confiée à Marie Lamachère qui
creuse une poétique et une dramaturgie d’acteur qui doivent autant à la danse, à la littérature, à la philosophie, qu'au
théâtre. Par ce travail, le théâtre devient le lieu d'une suspension, d'une interrogation de l'histoire.
En 2009,
Les formes multiples et « rhizomatiques » des productions de la compagnie // Interstices, invitent à une réflexion sur
les modes de production des œuvres. Portées par ces formes et par cette réflexion, // Interstices et Le Théâtre de la
Valse (compagnie basée à Orléans) s’associent pour expérimenter de nouvelles modalités de productions et réfléchir,
tant en termes artistiques qu’en termes politiques et économiques, sur les relations qui se nouent au cœur des
productions artistiques. Un contrat de coréalisation lie les deux compagnies comme les deux producteurs des
différentes pièces nées de leur coopération. Leur première réalisation est Woyzeck de Georg chner, créé en
novembre 2010, au Théâtre Le Périscope (Nîmes).
Coproductions Woyzeck : Théâtre de la Vignette, Théâtre Le Périscope, CCN Rillieux-la-Pape - Cie Maguy Marin, Espace
Malraux - Scène nationale de Chambéry et de la Savoie, CNES - La Chartreuse Villeneuve-lès-Avignon. Avec l’aide de la
DRAC Languedoc-Roussillon et de l’ADAMI. Ce spectacle a bénéficié du soutien de la Charte de diffusion interrégionale
signée par l’ONDA, ARCADI, l’OARA, l’ODIA Normandie et Réseau en scène Languedoc-Roussillon. Tournée Woyzeck
2010-2014 : Festival Printemps des Comédiens 2013, Théâtre de Calais (2014), Centre Dramatique Régional de Tours,
Théâtre de Mende, (adda scènes croisées en Lozère), Théâtre d’Arles, Espaces Pluriels (Pau),Théâtre Antoine Vitez
(Aix-en-Provence), Espace Malraux, Scène nationale de Chambéry et de la Savoie, Théâtre du Puits Manu (Beaugency),
Théâtre de L’Échangeur (Bagnolet), Centre National des Écritures du Spectacle Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon,
Théâtre La Vignette (Université Paul Valéry, Montpellier), Théâtre du Périscope (Nîmes), Centre Chorégraphique
National de Rillieux-la-Pape / Cie Maguy Marin, Lyon.
En 2012, la compagnie // Interstices est conventionnée par la Drac Languedoc-Roussillon (2012-2013-2014).
Les artistes associés - Michaël Hallouin, Marie Lamachère, Laurélie Riffault, Antoine Sterne, Damien Valero – décident
de fonctionner comme une troupe permanente.
En 2013, la compagnie crée plusieurs pièces et textes de Samuel Beckett,
- En mars 2013, au Théâtre des 13 vents, CDN de Montpellier, nous avons créé En attendant Godot
- En novembre 2013, au Théâtre La Vignette, à Montpellier nous avons créé 4 soli à partir du recueil Têtes mortes.
Tournée des différentes formes sur les textes de Beckett : en préparation pour 2013/14 et 2014/15 :
- Le Périscope, Nîmes (avril 2013)
- Le Théâtre de Clermont l’Hérault (avril 2013)
- Le Viala, lieu de la cie Hiver Nu (18 mai 2013)
- La Halle aux Grains, scène nationale de Blois (7 et 8 janvier 2014)
- Lycée Chaptal, Scènes croisées de Lozère (résidence du 20 janvier au 21 février 2014)
- ATP d’Uzès (13 février 2014)
- Théâtre de Mende (20 février 2014)
- L’Archipel, scène nationale de Perpignan (18 et 19 mars 2014)
- A venir en 14/15: Le Forum du Blanc-Mesnil, L’Echangeur de Bagnolet, la MC 2 Grenoble, …
En 2014-15-16, la compagnie // Interstices sera associée au Forum, scène conventionnée du Blanc-Mesnil.
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36, rue de l'aiguillerie 34 000 Montpellier
06 70 04 02 21
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PLUSIEURS ŒUVRES DE BECKETT AU REPERTOIRE de la compagnie …
Aux // Interstices, nous menons une aventure de troupe de théâtre et travaillons sur un répertoire, contemporain ou
dit classique. Nous aimons les longues traversées et prenons du temps pour nous plonger dans l’écriture et l’univers
d’un auteur. Non seulement parce que les textes ou les problématiques que nous choisissons nous semblent le
mériter, mais aussi parce que nous espérons ainsi échapper à la logique des « entreprises » artistiques menées sur
« projet ». Le travail approfondi que nous menons sur des textes nous donne la possibilité de proposer au public les
pièces dans toute leur richesse et leur complexité. La vie de troupe de théâtre est aussi l’occasion de réinterroger
régulièrement notre travail dans lequel les acteurs sont au centre du travail de création. En 2012-2013-2014, la
compagnie // Interstices s’est ouvert un champ de travail totalement nouveau avec une longue plongée dans
l’oeuvre de Samuel Beckett. Nous proposons donc au public plusieurs œuvres de Samuel Beckett.
EN ATTENDANT GODOT de SAMUEL BECKETT
Avec Renaud Golo, Michaël Hallouin, Gilles Masson, Antoine Sterne, Damien Valero
Cette
pièce
possède tous les codes historiques de la représentation :
personnages, costumes, situations, décors. Beckett joue à tordre
ces codes, à inquiéter les apparences par une série d’énigmes
sur ce qui fonde paroles, actes et expériences. Posant l’idée que
la possibilité de connaître diffère du besoin de comprendre, avec
un humour radical, il joue de nos attentes quant au théâtre, et
questionne les enjeux et la fonction que nous lui prêtons,
comme acteurs, comme spectateurs. La pièce est une invitation
paradoxale et joyeuse. Partir de ce que l’on ne sait pas, attendre
ce que l’on ne connait pas. Durée = Première partie 1h30 +
entracte + Deuxième partie 1 h.
TÊTES-MORTES de SAMUEL BECKETT
Bing par Laurélie Riffault / Imagination morte imaginez par Antoine Sterne / Sans par Michaël Hallouin /
D’un ouvrage abandonné par Damien Valero / Assez (distribution en cours)
Têtes mortes est un recueil de 5 courts textes non-théâtraux. Ces
textes sont une mise en question radicale des notions et des
liens Sujets/Actes/Paroles. L’écriture est production de rythmes,
de nuances d’énergies. Elle ouvre à une praxéologie de la
présence et de l’absence plus qu’à une typologie du Sujet.
Chaque acteur de la troupe s’empare d’un texte pour un solo qui
peut se jouer dans des petites salles, des lycées, et autres lieux
en décentralisation. Chaque solo est une forme autonome.
Durée entre 25 min et 1h pour chaque solo.
QUOI ET FRAGMENTS DE THÉÂTRE 2 de SAMUEL BECKETT
Avec Michaël Hallouin, Laurélie Riffault, Antoine Sterne, Damien Valero.
Nous préparons 2 pièces courtes de Beckett pour 4 acteurs pendant les
résidences au Lycée Chaptal de Mende et au Forum, scène
conventionnée du Blanc-Mesnil (créations en juin 2014 au Forum du
Blanc-Mesnil). Ces petites formes (entre 20 et 45 minutes) sont
destinées à être jouées « hors-les-murs » (en appartement, par
exemple…).
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NOTES POUR UNE MISE EN SCENE DE
EN ATTENDANT GODOT
Mars 2013
J’avais, jusqu’à peu, une vision convenue de l’œuvre de Samuel Beckett. J’y voyais ce monument nobélisé par
l’académie pour avoir su représenter que « l’homme moderne tient toute son élévation de son dénuement », avoir su
donner image à « l’ennui sur cette terre de désolation » aucun événement ne vient plus relancer aucune histoire.
Mais, pour nous (nous qui avons malgré tout de quoi nous payer des chaussures et une place de spectacle), je me
demandais si toute cette mythologie de « clochards célestes » pétrifiés dans l’attente de Godot, ne nous servait pas à
entretenir, à peu de frais, l’avenir de nos illusions. Images de clochards sur scène, suffisamment clochards pour être
reconnaissables comme « autres », mais raisonnablement célestes pour que nous puissions continuer de croire qu’une
part de possibilité de bonheur pourrait s’échanger contre une part de sécurité, auprès d’un Godet, Godin, Godot…
enfin vous voyez qui je veux dire… Jouir du ciel, ou attendre Godot pour mendier sa part de confort, ou quémander les
os qui restent. Je m’imaginais peu servir le spectacle de cette alternative.
J’oubliais la force subversive et l’humour radical de ce texte. C’est à la faveur d’une lecture de travail avec les acteurs
que j’ai pu percevoir ce qu’il en serait si suivant cette pièce dans sa singulière et salutaire folie nous nous
permettions de jouer à « travailler du chapeau » avec autant de malice que Estragon, Vladimir, Lucky, Pozzo et le
Garçon, représentés par Beckett aux prises avec leurs galures ! Beckett propose aux acteurs non pas d’imiter des
clochards mais de jouer à-vu en duo, trio, quatuor, quintette, en attendant Godot devant l’arbre, usant et abusant de
tous les registres de la théâtralité, dans l’ici et maintenant de l’éphémère communauté théâtrale. Une pièce, en
définitive, qui nous propose d’inventer en attendant et qui nous invite à penser, comme le formule Alain Badiou,
avec « un amour puissant pour l’obstination humaine, pour l’increvable désir, pour l’humanité réduite à sa malignité
et à son entêtement pour ces anonymes du labeur humain que le comique rend à la fois interchangeables et
irremplaçables».
Une question récurrente hante cette pièce : celle de la souffrance humaine et de sa rédemption. Nos pieds nous font
mal, ou bien encore les autres sont notre enfer, ou encore dehors il fait froid… L’air est plein de nos cris. Une fois
échangés les constats du genre « les larmes du mondes sont immuables », il nous reste cette seule véritable
interrogation : que faire ?... Et toute la pièce se situe entre le Rien à faire du commencement et le Allons-y de la
dernière réplique. Entre l’absence de sujet des débuts et cet élan, cette tension d’une question adressée à l’autre,
cette proposition, voire cette affirmation collective, un glissement s’opère, donc l’air de rien, alors qu’en apparence,
entre les deux actes, beaucoup de choses se répètent. Sauf quelques feuilles sur l’arbre et cela fait sans doute toute la
différence entre un jour hier et un jour demain.
Les écarts entre ce que se disent les personnages, et ce qui est perceptible sur scène, pour les acteurs comme pour le
public ces fêlures / failures le Théâtre se montre tel quel, c’est-à-dire mise en question de la convention
l’écriture de Beckett suggère de ne pas les colmater par une apparente unité (de style, de genre) ou par une
vraisemblance naturaliste ou psychologique. Toutes ces instabilités de La Forme, toutes ces inconsistances de
L’Identité, travaillent pourtant, nous sommes, et nous en sommes, à libérer qui nous sommes, « affolés
dans la garenne de nos modes et de nos habitudes ». Alors, dans l’impasse, et les situations d’attente, Beckett se
révèle offrir au public cette issue magnifique qu’est l’humour. Alors, peut-être, sera remis en circulation, par le
Théâtre c’est-à-dire par nous, public et acteurs, qui en faisons ce moment non pas la science et le pouvoir des
experts ou des marchands qui sauraient quoi faire ou comment satisfaire mais la parole libre et cette puissance du
Poème pour lequel « Rien / est la force qui rénove le monde ».
Marie Lamachère
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TEXTE DE SAMUEL BECKETT A PROPOS DE EN ATTENDANT GODOT.
« Vous me demandez mes idées sur En attendant Godot, dont vous me faites l'honneur de donner des extraits au Club
d'essai, et en même temps mes idées sur le théâtre.
Je n'ai pas d'idées sur le théâtre. Je n'y connais rien. Je n'y vais pas. C'est admissible.
Ce qui l'est sans doute moins, c'est d'abord, dans ces conditions, d'écrire une pièce, et ensuite, l'ayant fait, de ne pas
avoir d'idées sur elle non plus.
C'est malheureusement mon cas.
Il n'est pas donné à tous de pouvoir passer du monde qui s'ouvre sous la page à celui des profits et pertes, et retour,
imperturbable, comme entre le turbin et le Café du Commerce.
Je ne sais pas plus sur cette pièce que celui qui arrive à la lire avec attention.
Je ne sais pas dans quel esprit je l'ai écrite.
Je ne sais pas plus sur les personnages que ce qu'ils disent, ce qu'ils font et ce qui leur arrive. De leur aspect j'ai dû
indiquer le peu que j'ai pu entrevoir. Les chapeaux melon par exemple.
Je ne sais pas qui est Godot. Je ne sais même pas, surtout pas, s'il existe. Et je ne sais pas s'ils y croient ou non, les
deux qui l'attendent.
Les deux autres qui passent vers la fin de chacun des deux actes, ça doit être pour rompre la monotonie.
Tout ce que j'ai pu savoir, je l'ai montré. Ce n'est pas beaucoup. Mais ça me suffit, et largement. Je dirai même que je
me serais contenté de moins.
Quant à vouloir trouver à tout cela un sens plus large et plus élevé, à emporter après le spectacle, avec le programme
et les esquimaux, je suis incapable d'en voir l'intérêt. Mais ce doit être possible.
Je n'y suis plus et je n'y serai plus jamais. Estragon, Vladimir, Pozzo, Lucky, leur temps et leur espace, je n'ai pu les
connaître un peu que très loin du besoin de comprendre. Ils vous doivent des comptes peut-être. Qu'ils se
débrouillent. Sans moi. Eux et moi nous sommes quittes ».
Samuel Beckett, Lettre à Michel Polac, janvier 1952.
© Denise Oliver Fierro
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