Chapitre 03 ` Eléments de Comptabilité nationale Les acteurs et les

Chapitre 03 - Eléments de Comptabilité
nationale
Les acteurs et les fonctions économiques
Vincent Drobinski
6 novembre 2013
Table des matres
1 La comptabilité nationale : origine et objectifs 4
2 Les fondements de la comptabilité nationale 6
2.1 Les acteurs de l’économie nationale : les secteurs institutionnels . 6
2.1.1 Les ménages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.1.2 Les sociétés non nancières (SNF) . . . . . . . . . . . . . 6
2.1.3 Les sociétés nancières (SF) . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.1.4 Les administrations publiques (APU) . . . . . . . . . . . 6
2.1.5 Les institutions sans but lucratif au service des ménages
(ISBLsm) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.1.6 Le reste du monde (RDM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.2 Les fonctions économiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.2.1 Les opérations sur biens et services . . . . . . . . . . . . . 6
2.2.2 Les opérations de répartition . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.2.3 Les opérations nancières . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.3 L’articulation des comptes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.3.1 Du compte de production au compte nancier . . . . . . . 7
2.3.2 Les comptes économiques intégrés et le compte …nancier
(global) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.3.3 Les comptes périphériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
3 Utilisations et limites de la comptabilité nationale 8
3.1 La description de l’économie à l’aide des agrégats . . . . . . . . . 8
3.1.1 Les agrégats de production . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
3.1.2 Les autres agrégats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
3.1.3 Les ratios de comportement et de préférence . . . . . . . 10
3.1.4 Les comparaisons internationales : la méthode de la PPA 11
3.2 Limites et critiques de la comptabilité nationale . . . . . . . . . . 11
3.2.1 Les critiques externes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1
3.2.2 Les critiques internes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
4 Sources bibliographiques 12
2
La plupart des problèmes économiques (chômage, in‡ation, dé…cit extérieur,
développement, récession...) sont macroéconomiques, c’est-à-dire qu’ils n’ont de
signi…cation et d’importance qu’appréhendés au niveau de l’économie nationale
ou mondiale. Mais les phénomènes économiques sont toujours Ia résultante de
millions de décisions microéconomiques prises par les individus en tant que
consommateur, chef d’entreprise, représentant syndical, ministre etc.
Pour appréhender au plan global (national ou international) des phénomènes
résultant de millions de choix microéconomiques, il faut d’abord procéder à une
opération d’agrégation qui consiste à regrouper dans des grandeurs globales et
économiquement signi…catives la multitude des opérations microéconomiques :
on regroupe les millions de cideurs en quelques catégories d’agents éco-
nomiques : les ménages, les entreprises, les administrations, par exemple.
on regroupe les millions d’opérations en catégories homogènes (opérations
sur biens et services, opérations de répartition du revenu, opérations …-
nancières), à l’intérieur desquelles il faut dé…nir clairement les opérations
élémentaires (production, investissement, consommation, etc).
Ce travail de dé…nition et d’agrégation est réalisé par la comptabilité natio-
nale, qui enregistre ou estime la valeur des opérations économiques e¤ectuées
par les di¤érents agents. Elle cherche ensuite à présenter l’information collectée
dans un cadre comptable qui re‡ète au mieux la logique de fonctionnement d’une
économie moderne. Aussi ce cadre est-il en fait une transcription la plus …dèle
possible d’une représentation théorique issue de l’analyse économique. Cette dé-
marche ne va évidemment pas sans rencontrer un certain nombre de problèmes :
un entrepreneur individuel est-il une entreprise ou un ménage ? L’achat d’une
voiture est-il une consommation ou un investissement ? La production est-elle
une mesure correcte du bien-être de la population ? Mais, sous réserve de bien
connaître les limites propres aux instruments de mesure disponibles, la comp-
tabilité nationale o¤re une vision remarquable de l’articulation des opérations
économiques et des relations entre les di¤érents acteurs de l’économie.
Le système de comptabilité nationale actuellement en vigueur est le Système
européen de comptes (dénommé SEC 95), entré progressivement en application
à partir de 1999.
3
1 La comptabilité nationale : origine et objectifs
La comptabilité nationale est une représentation schématique et quanti…ée de
l’activité économique d’un pays. Elle consiste en une mesure des ‡ux monétaires
représentatifs de l’économie d’un pays pendant une période donnée, en principe,
une année. La comptabilité nationale prend en compte de nombreux indicateurs
macroéconomiques, dont le plus important est le PIB (Produit intérieur brut),
qui correspond en première approche à la somme des valeurs ajoutés des biens
et services produits dans un pays donné au cours d’une année. La comptabilité
nationale prend en compte de nombreuses informations, contenues dans les do-
cuments comptables des entreprises d’une part, mais aussi dans les rapports des
institutions administratives. La comptabilité nationale classe ainsi les di¤érents
agents économiques en catégories, les secteurs institutionnels, a…n de recenser
au mieux les di¤érentes informations relatives à l’économie.
La comptabilité nationale est née de la volonté des État d’intervenir dans
une régulation conjoncturelle de l’économie et est donc récente.
On peut toutefois citer deux précurseurs sur le plan méthodologique : William
Petty (1623-1687) et François Quesnay (1694-1749). Des tentatives isolées pour
mesurer le revenu national ont été menées dans deux pays : l’Angleterre par
Petty en 1665 et par Gregory King en 1688 et la France par Boisguilbert1et
Vauban2. Mais ces tentatives sont suivies d’une longue période de désintérêt
même si Karl Marx (1818-1883) s’inspirera de ce circuit pour construire ses
schémas de reproduction capitaliste.
On peut considérer que l’invention de la comptabilité nationale a été une
réponse à la Grande dépression des années 1930. On ne disposait à l’époque
d’aucune statistique générale, en dehors des cours boursiers ou des données de
production établies plus ou moins bien par les professions. Dès 1932, avant même
l’élection de Roosevelt et le New Deal, le Congrès américain avait demandé à
l’économiste Simon Kuznets (couronné par le Prix Nobel en 1971) d’estimer le
recul de l’activité globale. Il s’est alors avéré qu’elle avait chuté de 40% entre
1929 et 1932.
Le premier vrai système de comptabilité nationale fut créé par John May-
nard Keynes (qui dirigeait alors la délégation britannique chargée de rédiger les
accords de Bretton Woods ) en 1941 suite à la demande du parlement de Grande-
Bretagne. Les collaborateurs de Keynes élaborèrent une série de tableaux illus-
trant les ressources produites et leur utilisation sous forme de consommation,
dépenses publiques, subventions et investissements. En outre, les travaux menés
par l’américain Wassily Leontief (Prix Nobel d’économie en 1973) et le néerlan-
dais Jan Tinbergen, Prix Nobel d’économie en 1969 ont permis de développer
des analyses plus proches de celles que nous connaissons aujourd’hui.
Les travaux de Richard Stone et de Simon Kuznets sont à l’origine de ce
que l’on a baptisé un "modèle normalisé de la comptabilité nationale". En ce
1Pierre Le Pesant seigneur de Boisguilbert (1646 -1774).
2Sébastien Le Prestre de Vauban (1633-1707), Maréchal de France, Commissaire général
des fortications.
4
qui concerne les tableaux de synthèse, en particulier le tableau entrées-sorties
(TES) le précurseur fut l’économiste d’origine russe naturalisé américain Wassily
Leontief.
En France, ce sont des économistes comme François Perroux (également
auteur de la théorie des "pôles de croissance") qui ont les premiers établi des
modèles de comptabilité nationale sous le régime de Vichy et à la Libération3.
Un étude sur le sujet évoque "ces pionniers aux vues anticipatrices élaborent
des outils statistiques et amorcent la ré‡exion sur la comptabilité nationale, à
partir de la …n des années trente, puis pendant l’occupation. Ces économistes non
traditionnels (Jean Fourastié) et ces statisticiens de l’INSEE (André Vincent,
Jacques Dumontier) se joignent ensuite à l’équipe de Jean Monnet à partir de
1945."
La comptabilité nationale a deux vocations principales :
modéliser et étudier l’activité économique d’un pays donné pendant une
durée précise (la plupart du temps un an) ;
– prévoir l’évolution d’une conjoncture : la comptabilité nationale peut ainsi
être un outil de prévision pour aider un gouvernement à trouver des solu-
tions, ou à relancer la consommation par exemple.
Les comptes nationaux sont publiés par trimestre ou par année. La compta-
bilité nationale est ex-post, elle s’ectue une fois l’année écoulée. Elle se mesure
à prix courants (c’est-à-dire qu’elle ne tient pas compte de l’in‡ation).
L’information la plus connue utilisée par la comptabilité nationale est le
PIB (Produit intérieur brut), qui est un indicateur macroéconomique nommé
agrégat, c’est-à-dire une grandeur globale qui mesure l’activité économique.
La comptabilité nationale est loin d’être un système …gé. Elle est au contraire
un système qui évolue régulièrement a…n de suivre si possible les évolutions de
l’économie. C’est ainsi que la France a adopté en 1999 un nouveau système de
CN : le SEC95 (Système Européen de Comptabilité) qui doit être à terme adopté
par tous les pays membres de l’UE. Ce système n’a pas apporté de véritablement
bouleversement mais il a introduit quelques améliorations visant à prendre en
compte les modi…cations de l’environnement économique.
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