Décontamination des propriétés isolées par la gestion du risque – l

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Décontamination des propriétés isolées par la gestion
du risque – l usage des données biologiques et de
l analyse de risques pour établir la portée des travaux
pour le projet de l ancien phare de Grande-Île
Présenté à
Atelier national sur les sites
contaminés fédéraux de
2012 de l IBIC
1e mai 2012, Toronto
par
Jean Pineault
Pêches et Océans Canada
région du Québec
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Plan de la présentation
1.  Mise en contexte
3.  Approche développée pour les sites isolés du
ministère des Pêches et des Océans – région
du Québec (MPO-RQ)
5.  Présentation d’un cas réel – l’ancien phare
de Grande-Île
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Mise en contexte
•  Pêches et Océans – région du Québec (MPORQ) est propriétaire de ±40 stations de phare
dont la plupart sont localisées en milieu isolé et
naturel. La majorité de ces sites sont à dessaisir.
•  Principaux contaminants : métaux lourds et
produits pétroliers .
•  Sur ces sites isolés, la géologie révèle
généralement une couche <50 cm de sol
recouvrant le socle rocheux. Aucun matériau de
remblai n est présent sur le site.
•  En plus d être coûteuse, la décontamination par
élimination hors site équivaut souvent à la
stérilisation des zones réhabilitées.
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Île du Corossol (avant)
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Île du Corossol (après)
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Évaluation environnementale (LCÉE)
•  Depuis 2005, l évaluation environnementale (ÉE) en
vertu de la LCÉE a été utilisée avec succès par le
MPO-RQ pour s assurer que les travaux de
décontamination sont globalement positifs.
•  Pour tous les projets réalisés en milieu naturel, l ÉE a
conclu que la décontamination pour atteindre le critère
admissible induisait des impacts environnementaux
négatifs significatifs.
•  Une décontamination ciblée, plutôt que la
décontamination au critère, était donc justifiée.
•  Le défi est d'établir la portée de cette décontamination
ciblée, permettant la réduction optimale du risque tout
en minimisant l impact sur l'environnement.
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Gestion du risque
•  L analyse de risques est un des outils les plus connus
de gestion du risque, mais les calculs sont très
prudents et indiquent toujours la présence d un risque
écologique pour ces sites isolés.
•  Pour donner suite à ces calculs « théoriques », la
procédure d'analyse de risque indique de faire une
recherche des évidences pour valider les conclusions
de l'analyse préliminaire.
•  Des études complémentaires ont été réalisées au site
de Grande-Île pour recueillir les évidences :
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étude botanique;
identification et évaluation de la végétation affectée;
étude sur la bioaccumulation.
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Recherche des évidences (1/4)
Étude botanique et végétation affectée
•  Identifier les différentes espèces et
regroupements d'espèces présents sur le site.
•  Évaluer si la végétation dans la zone contaminée
montre de la chlorose, nécrose, mortalité, son
abondance…
•  Aurait pu inclure des comparaisons (biodiversité,
taille, densité…) avec des placettes témoins.
Mais à Grande-Île, la zone contaminée présente
une végétation arbustive et graminée alors que le
reste de l'île est boisé.
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Le site de Grande-Île
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Secteur contaminé
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Végétation affectée
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Végétation affectée
Mais que veut dire « affectée »?
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Recherche des évidences (2/4)
Conclusions et remarques (études botaniques)
•  Comment évaluer ce qui est affecté? À quel niveau cela
devient-il « significatif »?
•  Des plantes plus tolérantes peuvent coloniser une zone
plus contaminée tout en n'étant peu ou pas affectée.
•  L'épaisseur de sol, le drainage, la météo, la saison, les
cormorans, les maladies… affectent également les
plantes.
Et il ne faut pas oublier…
•  L'enlèvement des sols contaminés où la végétation est
affectée peut causer un impact encore plus significatif
sur la végétation en place (excavation complète du sol,
chablis).
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Recherche des évidences (3/4)
Étude sur la bioaccumulation
•  Analyses chimiques des invertébrés (dans le sol,
à la surface du sol et aériens).
•  Analyses chimiques des plantes — oignons,
baies de groseilliers, baies de cornouillers, baies
de sureaux, bouts de tige de sapins et
graminées (feuilles et graines).
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Recherche des évidences (4/4)
Conclusions et remarques (étude bioaccum.)
•  Concentrations mesurées sont inférieures à la
bioaccumulation modélisée
•  Utile pour la santé humaine, car confirme que IR < 1
(baies et oignons)
•  Difficile à utiliser pour l'écotoxicologie :
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les invertébrés piégés peuvent être différents des diètes
des organismes supérieures;
les plantes et les invertébrés ne poussaient pas ou ne
vivaient pas constamment dans les zones les plus
contaminées.
•  Les calculs « théoriques » de l analyse de risques ne
peuvent pas être réfutés par ces nouvelles données; il
y a toujours une bonne raison de rester prudent.
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Utilité des observations botaniques
•  Les relevés de botanique ont cependant permis de mieux
connaître les impacts probables, mais surtout d'observer
et de documenter une gradation des impacts
•  Ces données ont permis de relativiser les conclusions du
calcul de risque et de démontrer que l'impact n'est pas
uniforme.
•  Ultimement, ces relevés se sont révélés très utiles pour
fixer la portée des travaux.
•  Mais est-ce que l'on regardait à la bonne échelle?
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Microscope? Télescope?
Ou simplement grimper dans un arbre pour avoir une
meilleure vue d'ensemble?
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Quelques infos sur Grande-Île
•  Volume de sols contaminés (CCME résidentiel/parc):
>1080 m3. Surface de la contamination : >5400 m2.
•  Volume de sol excavé : 90 m3, (49,13 TM, densité des
sols de ±0.5). Surface décontaminée : 680 m2.
•  Coût des études (=$140k)
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Caractérisations préliminaires (2000-2004) : $15K
Analyse de risques (2005) : $20k
Études botaniques (2009) : $25k
Étude de bioaccumulation (2009) : $65k
Évaluation environnementale (LCÉE) (2009) : $15k
•  Coût des travaux de réhabilitation (2010) : $160k
(coût moyen : $1 778/m3).
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Grande-Île – après les travaux
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Grande-Île – un an plus tard
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Conclusions (1/2)
•  Sur un site isolé, le défi est de déterminer le niveau
optimal de décontamination
•  L'analyse des risques écotoxicologique comporte de
nombreuses limites et la méthode manque de
maturité.
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Prudent au point que les critères établis sont presque
toujours dépassés.
•  L approche par la « recherche des évidences » est
encore trop théorique :
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Les calculs « théoriques » de l analyse de risque ne
peuvent pas être réfutés par les nouvelles données; il y a
toujours une bonne raison de rester prudent.
Vous trouverez toujours quelque chose qui démontre que
l’analyse de risques est exacte.
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Conclusions (2/2)
•  Mais les relevés botaniques se sont avérés être une
information essentielle pour fixer la portée des
travaux de réhabilitation :
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observer et documenter les impacts probables et la
gradation;
relativiser les conclusions du calcul de risque;
démontrer que l'impact n'est pas uniforme.
•  À la fin du processus, toutes ces études nous auront
permis de documenter les impacts des contaminants
et de justifier de laisser une partie de la
contamination sur la propriété.
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QUESTIONS
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