Les aventures de Sindbad le Marin

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11 · 12 janvier 2013
© Polo Garat-Odessa
vendredi 19h · samedi 17h
Les aventures de
Sindbad le Marin
d’Agathe Mélinand mise en scène Laurent Pelly
Saison 2012-2013 | Dossier de presse
Benoît Frachebourg · chargé de communication | [email protected] | +41 (0)32 717 82 05
Théâtre du Passage | 4, passage Maximilien-de-Meuron · CP 3172 · 2000 Neuchâtel | www.theatredupassage.ch
© Polo Garat - Odessa
Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées
Direction Agathe Mélinand - Laurent Pelly
Les Aventures de Sindbad le Marin
Ecrit par Agathe Mélinand
Mis en scène par Laurent Pelly
TNT - Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées 1, rue Pierre Baudis - BP 50 919 / F-31009 Toulouse Cedex 6
Direction & Administration T +33 05 34 45 05 10 - F +33 05 34 45 05 11 - www.tnt-cite.com
TNT - THEATRE NATIONAL DE TOULOUSE // DOSSIER DE DIFFUSION // LES AVENTURES DE SINDBAD LE MARIN
Les Aventures de Sindbad le Marin
Écrit par Agathe Mélinand
Mis en scène par Laurent Pelly
Un spectacle tout public à partir de 8 ans
Scénographie Juliette Blondelle
Lumières Michel Le Borgne
Son Joan Cambon
Costumes Nathalie Trouvé
Assistanat à la mise en scène Audrey Gary
Réalisation des décors Ateliers du TNT, sous la direction de Claude Gaillard
Réalisation des costumes Ateliers du TNT
Avec
Karim Demnatt
Julien Mulot
Sidney Ali Mehelleb
Romain Delavoipière
Julien Le Cuziat
Baptiste Lhomme
Sylvain Pascal
Durée 1h20
Jauge du spectacle 400 places
Production TNT – Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées
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TNT - THEATRE NATIONAL DE TOULOUSE // DOSSIER DE DIFFUSION // LES AVENTURES DE SINDBAD LE MARIN
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Les Aventures de Sindbad le Marin
Écrit par Agathe Mélinand
Mis en scène par Laurent Pelly
« Ecoute, portefaix, et vous, mes amis, écoutez ce qui est arrivé au cours de mes sept
voyages, je vais vous détailler les peines, les difficultés et les morts terribles auxquelles
j’ai échappé. Ce sont là histoires étranges, aventures merveilleuses. »
Ainsi commence le récit de Sindbad, cet Ulysse de l’Orient, un Ulysse marchand qui, de
l’Iran jusqu’aux contreforts de l’Inde et de la Chine, combat les embûches magiques
jetées sur son chemin. Oreille attentive et cœur vaillant, l’irrésistible Sindbad,
politiquement très incorrect, trace sa route et fend les flots entre chevaux de mer, îles
mouvantes, puits de cadavres, vallées de diamants…
…Ils sont sept, chiffre magique. Comme les sept voyages de Sindbad qui se déroulent
pendant les sept jours de la semaine, comme les sept cieux où s’est rendu Mahomet,
comme le septième ciel… Yallah !
Agathe Mélinand
TNT - THEATRE NATIONAL DE TOULOUSE // DOSSIER DE DIFFUSION // LES AVENTURES DE SINDBAD LE MARIN
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Les Aventures de Sindbad le Marin
Écrit par Agathe Mélinand
Mis en scène par Laurent Pelly
« Majesté, je me suis envolé d’une vallée de diamants, échappé d’un puits aux cadavres
où l'on voulait m’ensevelir, je viens du pays des pêcheurs de perles. J’ai traversé la cité
des singes, rencontré des géants, vogué sur des torrents, fui des anthropophages. Grand
Roi, j’ai vu l’île des Comores où les gens sont nus et le Rokh, formidable oiseau dont
l’œuf, coupole immense renferme un oisillon plus gros que l’éléphant. Je suis un
marchand, j’ai échappé à plusieurs naufrages et cent fois plus de périls. On m’a oublié
sur ton île avec tous mes biens. »
TNT - THEATRE NATIONAL DE TOULOUSE // DOSSIER DE DIFFUSION // LES AVENTURES DE SINDBAD LE MARIN
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Conversation entre Agathe Mélinand et Laurent Pelly
sur Les Aventures de Sindbad le Marin
Laurent Pelly : Qu’est-ce qui t’a donné envie d’écrire un spectacle sur Sindbad le
Marin ?
Agathe Mélinand : J’ai eu envie d’écrire ce spectacle la première fois que j’ai lu le livre, il
y a quatre ans. La première fois, ce qui m’avait surtout fascinée, c’était l’énergie qui se
dégageait de ce grand livre d’aventures, je me suis dit que c’était l’occasion d’écrire un
spectacle extrêmement dynamique et rêveur en même temps. C’est venu de là. Tu dois
te souvenir, d’ailleurs, qu’à l’époque j’étais venue te voir en disant : « J’ai trouvé quelque
chose, il faut absolument qu’on en fasse un spectacle ».
LP : Oui, bien sûr, je me souviens. Et pourquoi ? Est-ce que le sujet du voyage est
quelque chose qui te touche particulièrement ?
AM : Oui, évidemment. Mais, en même temps, il y a des voyages très différents… On
avait tous les deux déjà approché le voyage, plus ou moins raccroché au voyage, quand
on avait travaillé sur les Hymnes homériques – LP : Et sur La Famille Fenouillard aussi
dans un autre genre – AM : Mais là ce qui me fascinait c’était un autre univers que j’aime
énormément, celui du conte. Sindbad, c’est le voyage mais avant tout le récit d’un
voyage. On peut évidemment, à ce sujet, faire le rapprochement entre Ulysse et Sindbad.
Pour moi, Sindbad est un Ulysse marchand, ils sont comme des cousins.
Et toi, qu’est-ce que t’a évoqué ta première lecture des Aventures de Sindbad le Marin ?
LP : Moi ce qui me touche particulièrement c’est le conte évidemment, mais aussi qu’on
ne sache jamais si c’est de l’imaginaire ou du réel. Tout est basé sur des choses plutôt
réelles, géographiquement, historiquement… mais c’est tellement énorme, le conteur
brode tellement que… tout d’un coup, il ouvre sur la féerie, la magie et l’imaginaire. Et
puis ce qui me plaît beaucoup, à travers cet imaginaire, c’est la fabrication d’un spectacle
par des images qui font rêver, l’idée que nous avons eue d’engager des acteurs mais
aussi des circassiens, et de raconter mais en même temps de montrer, ne pas montrer,
cacher, et le mystère bien sûr qui flotte sur tout ce récit, le fantastique, la peur jubilatoire
qui traversent toutes les aventures, c’est vrai, c’est presque comme une odyssée…
AM : Revenons un peu à l’idée du conte. Le merveilleux, les choses improbables, c’est
l’essence même de toute façon du conte dont le point de départ est presque toujours
quelque chose de réel, comme quand Alice quitte le quotidien de sa sieste pour entrer
dans le terrier du lapin… Le conte c’est le merveilleux qui transforme et transcende la
réalité. L’oiseau Rokh, par exemple, qu’on trouve dans un des voyages, est un oiseau
géant qui existe effectivement à Madagascar, et là, tout d’un coup, cet oiseau géant que
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sans doute des voyageurs avaient vu, devient cet oiseau qui va faire s’envoler Sindbad
pour le sortir de la vallée de diamants. Et puis il y a aussi le raccrochement à tout ce qui
est la réalité de cette époque : les marchands, la route de la soie, les caravanes, les
caravansérails, et ce voyage incroyable de notre Marin dans l’Océan indien, en
Indonésie, à Madagascar, et jusqu’en Chine et au Japon. On part donc d’une situation
réelle, un marchand qui voyage, et de son but réel : gagner de l’argent.
LP : Ce que je trouve émouvant aussi c’est qu’on ait l’impression que c’est la première
fois que les gens voient toutes ces choses fantastiques … comme tu le dis de l’oiseau
Rokh. Il y a aussi ces personnages asiatiques, ces étrangers aux coutumes bizarres,
étonnantes ou barbares… C’est comme si Sindbad le Marin ou Sindbad le Terrien
découvraient ces hommes, ces paysages, ces coutumes, c’est très touchant. On parle de
l’origine, de la découverte, de la première fois…
AM : Quand tu parles de Sindbad le Terrien, il faudrait peut-être expliquer qui c’est…
D’abord, Sindbad le Marin ne fait pas partie des Mille et une nuits, c’est la première
œuvre qu’a traduite Antoine Galland au 18ème siècle, le premier grand traducteur en
français des Mille et une nuits. Ensuite, on a intégré par erreur Les Aventures de Sindbad
le Marin à l’intérieur des récits de Shéhérazade… Mais il y a un autre livre qu’on a
découvert très récemment, il y a une trentaine d’années, et qui a été traduit par Khawam :
Sindbad le Terrien. Ce qui est intéressant par rapport à ces deux personnages, Sindbad
le Marin et Sindbad le Terrien, c’est que dans Les Aventures de Sindbad le Marin,
Sindbad raconte à un autre Sindbad, qui est Sindbad le portefaix. Il y a donc le Sindbad
riche : le marin, et le Sindbad pauvre : le portefaix. On dit parfois que ce Sindbad le
portefaix, c’est en fait Sindbad le Terrien qui a eu des revers de fortune. J’ai donc choisi
de mettre en scène Sindbad le Marin et Sindbad le Terrien, de travailler sur le double,
l’échange de personnages, la gémellité, la fraternité, chose très présente de toute façon
dans l’œuvre. Sindbad le Marin le dit à Sindbad le Terrien : « Tu es pour moi comme un
frère ».
AM : Bien. En quoi est-ce que tu penses que ce spectacle est un spectacle absolument
pour tout le monde, c’est-à-dire pour tout le monde à partir de 8 ans ? A quoi est-ce dû ?
LP : Parce que l’aventure et le merveilleux s’adressent à tout le monde. Le conte de
Sindbad s’adresse aux enfants, s’adresse à tous. Dans le texte, de toute façon, il y a
suffisamment de niveaux de lecture différents pour que cela puisse s’adresser à tout le
monde. Est-ce que toi tu as pensé que ça pouvait s’adresser à des enfants ?
AM : J’ai toujours pensé que ce qui était intéressant avec ces contes très anciens, que ce
soit L’Odyssée, Les Aventures de Sindbad le Marin ou Les Mille et une nuits, c’est qu’ils
s’adressaient à des êtres humains qui avaient un sens du merveilleux extrêmement
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développé, bien loin de tout matérialisme. Ils avaient une faculté d’émerveillement
beaucoup plus forte que celle qu’on peut avoir aujourd’hui.
LP : Une naïveté ?
AM : Si tu veux. Ou une part d’enfance. Les adultes de ces temps avaient sans doute
une faculté d’émerveillement qu’on peut comparer à la faculté d’émerveillement de
l’enfance. C’est pour ça que j’ai toujours pensé que ce conte pouvait s’adresser à la fois
à des enfants et à des adultes. En tout cas, ce qui est sûr, c’est que je n’ai jamais pensé
que ce serait un spectacle « pour » les enfants, j’ai toujours pensé, comme tu dis, à des
niveaux de lecture différents, qu’on ait 8 ans ou 88 ans. D’autre part, j’aime beaucoup
quand tu mets en scène des contes. C’est un autre sujet, mais je me suis toujours dit «
Si on fait ça tous les deux, on peut apporter quelque chose ». Car il faut que nous aussi,
on puisse apporter quelque chose à cet univers. Qu’est-ce que tu penses de ça ?
Pourquoi est-ce que tu aimes et que tu sais mettre en scène des contes ? C’est ta part
d’enfance à toi aussi ?...
LP : Ma part d’enfance… je n’en sais rien. Je pense plutôt que c’est à la fois ma part
d’enfance et à la fois mon amour de la machine de théâtre. Pour moi, la machine de
théâtre ce n’est pas forcément la machinerie, c’est faire rêver, évoquer, faire imaginer
des choses monstrueuses, énormes, très complexes, mais pas forcément avec beaucoup
de moyens. Et avec très peu de choses souvent on peut faire en sorte qu’on ait peur,
qu’on soit impressionné, qu’on soit grisé par un mouvement ou par presque rien. Je
pense justement que la présence des acrobates dans le spectacle - c’est la première fois
qu’on travaille avec des acrobates - va beaucoup nous aider. Et puis je pense qu’eux
sont très excités par l’idée de raconter cette histoire avec leurs possibilités physiques. Là,
on n’en est qu’au démarrage du travail, c’est une chose qu’on va fabriquer avec les
interprètes. La place du corps dans le récit est, de toute façon, primordiale.
AM : On peut revenir une minute sur le procédé de l’écriture, par rapport aux acteurs
justement. Ils sont sept, comme les sept voyages de Sindbad. Sindbad raconte à
Sindbad le Terrien ses sept voyages pendant les sept jours de la semaine, le sept étant
un chiffre magique… comme le septième ciel où s’est rendu Mahomet. Je suis donc
partie de l’idée d’un groupe de sept personnes qui doivent conter, raconter Les Aventures
de Sindbad le Marin. Ensuite, quand on a travaillé tous les deux, on a trouvé cette idée
d’engager quatre circassiens, qui nous ont d’ailleurs fascinés quand on les avait
auditionnés… moi j’adore, de toute façon, les interprètes qui ont une force, des
possibilités et un engagement physique exceptionnel. C’est extrêmement motivant pour
nous deux, je pense, de travailler avec des artistes qui ont ces aptitudes physiques,
comme finalement Sindbad les a. Sindbad, qui se retrouve abandonné sur une île ou
perdu dans la mer, qui s’accroche à un baquet en bois et qui résiste pendant une
semaine… enfin, il a beaucoup de ressources…
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LP : C’est le moins qu’on puisse dire. Dans le déroulé du récit, et dans le déroulé du
spectacle, je pense effectivement qu’il faut qu’on alterne avec le merveilleux, l’imaginaire,
l’engagement physique et la puissance des mots. Il y aura des moments où il n’y aura
rien ou très peu de choses, ou juste les têtes, les bouches ou les voix. Le conte c’est les
mots.
AM : Oui, on se disait toujours quand on a travaillé qu’il y avait trois niveaux dans
Sindbad le Marin : le récit, l’écoute et ce qui se joue. Mais Sindbad, c’est avant tout un
conte et il est merveilleux.
8 avril 2011
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REPERES BIOGRAPHIQUES
Agathe Mélinand
Dramaturge et metteur en scène
Codirectrice du Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées depuis 2008
ECRITURE – ADAPTATIONS
La plupart des spectacles ont été mis en scène par Laurent Pelly
2011
Tennessee Williams – Short Stories
Traduction, adaptation et réalisation
2011
Les Aventures de Sindbad le Marin
Ecriture
2011
Monsieur le 6
D’après Sade. Ecriture et mise en scène
2009
Le Menteur
De Carlo Goldoni. Traduction nouvelle
2009
2007
Cami – La vie drôle !
Théâtre national de Toulouse
Midi-Pyrénées
Théâtre national de Toulouse
Midi-Pyrénées
Théâtre national de Toulouse
Midi-Pyrénées
Théâtre national de Toulouse
Midi-Pyrénées - Tournée
Composition d’un spectacle d’après Cami
Théâtre national de Toulouse
Midi-Pyrénées - Tournée
Les Malices de Plick et Plock
Théâtre de Sartrouville -Tournée
De Christophe. Adaptation
2006
2000
2000
Les Aventures d’Alice au pays des merveilles
De Lewis Carroll. Traduction et adaptation
MC2 – Maison de la culture de
Grenoble, Tournée
C’est pas la vie ? Contes actuels et polyphoniques
Ecriture de la comédie musicale : Conservatoire
Festival
d’Avignon,
Cargo,
Théâtre des Célestins, CDNA
C’est pas la vie ? Stop ! Maintenant Etape Revue
Hors les Murs
Bonlieu – Scène nationale
d’Annecy, CDNA Hors les Murs
Ecriture
1999
La vie en roses ou le bonheur à 17 francs 80
D’après les romans Harlequin. Ecriture
1998
Et Vian ! En avant la zique !
Conception littéraire de la revue
1997
En caravane
D’Elisabeth von Arnim. Adaptation d’un roman pour la
scène
1997
Des Héros et des Dieux Hymnes Homériques
Adaptation
Ensatt – Lyon, CDNA Hors les
Murs
Cargo, Grande Halle de la
Villette, Tournée
Cargo – Maison de la culture de
Grenoble
Festival d’Avignon
Le Grand Bleu, Tournée
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1993
La Famille Fenouillard
Adaptation
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TJA Montreuil, Cargo, Tournée
sur 4 saisons
OPÉRAS
2007
La Vie Parisienne
Opéra de Lyon et Théâtre du
2008
2007
D’Offenbach. Nouveaux dialogues
La Fille du régiment
Capitole - Toulouse
De Donizetti . Adaptation des dialogues
ROH Covent Garden – Londres
MET – NY, Lyceo, San
Francisco Opéra
Le Chanteur de Mexico
Théâtre du Châtelet
2006
De Francis Lopez. Nouveau livret
Mise en scène Emilio Saji
2005
Trois Opéras en un acte
D’Offenbach. Adaptation des livrets. Réduction en un
acte de l’opéra-féérie Le voyage dans la lune : Un petit
voyage dans la lune
2005
Le Roi malgré lui
D’Emmanuel Chabrier. Nouvelle version du livret
2004
La Grande Duchesse de Gerolstein
D’Offenbach. Adaptation et nouveaux dialogues
2003
2002
Les Contes d’Hoffmann
MC2
Opéra de Lyon
Opéra de Lyon
Opéra Comique
Ouverture de la MC2
Théâtre du Châtelet
D’Offenbach. Nouvelle version du livret
Opéras de Lausanne,
Marseille et de Lyon.
La Périchole
Opéra de Marseille
de
D’Offenbach. Adaptation des dialogues
2000
La Belle Hélène
D’Offenbach. Adaptation des dialogues
2000 : Victoire de la Musique Meilleure production
lyrique
2000 : Prix du Syndicat de la critique
1997
Orphée aux enfers
D’Offenbach. Adaptation des dialogues
MISES EN ESPACE ET EN SCENE
2008
Les Mensonges de Jean-François Zygel
2010
Michpoure – Ma famille juive
Mise en espace
Théâtre du Châtelet, Festival de
Santa Fé, English National
Opera
Opéra de Genève, Opéra de
Lyon
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De Jean-François Zygel
Mise en espace
2011
2009
2011
Monsieur le 6
D’après Sade. Ecriture et mise en scène
Tennessee Williams – Short stories
D’après Tennessee Williams – Adaptation et mise
en scène
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Laurent Pelly
Né en 1962, Laurent Pelly crée en 1980 la compagnie Le Pélican qu’il codirige avec
Agathe Mélinand à partir de 1989. Ils créent notamment : Dernière Conquête – Itinéraire
harmonique d’un trio las (Opéra-comique), Quel amour d’enfant ! de la comtesse de
Ségur, Comment ça va ? Au secours ! de Vladimir Maïakovski, La Famille Fenouillard... A
partir de 1989, Laurent Pelly met en scène, au Théâtre national de Chaillot : Madame
Angot de Maillot, Eva Perón de Copi et Un cœur sous une soutane-Tentative de
commémoration, spectacle sur Rimbaud.
En 1994, il réalise Talking Heads d’Alan Bennett au Théâtre Paris-Villette. Il est nommé
metteur en scène associé au Cargo / Centre dramatique national des Alpes (CDNA) où il
crée notamment L’Heureux Stratagème de Marivaux, Loretta Strong de Copi, La Baye de
Philippe Adrien et La Danse de mort de Strindberg. Il présente Peines d’amour perdues
de Shakespeare à l’Odéon - Théâtre de l’Europe) et, à la Cité de la musique, Souingue,
qui tournera jusqu’en 1999.
1997 est une année charnière : nommé directeur du CDNA, Laurent Pelly met en scène
Des héros et des dieux-Hymnes homériques au festival d’Avignon, avant d’aborder
l’opéra avec Orphée aux Enfers à Genève et à Lyon, dirigé par Marc Minkowski. En
1998, il revient en Avignon pour Vie et mort du roi Jean de Shakespeare, dans la Cour
d’honneur, puis, en 1999, renoue avec l’univers lyrique : Platée de Rameau au Palais
Garnier. Dans l’intervalle, il propose, au Cargo de Grenoble, Et Vian ! En avant la zique!,
spectacle conçu avec Agathe Mélinand, repris à la Grande Halle de la Villette, en 1999.
De 2000 à 2007, il met en scène de nombreuses œuvres lyriques en France et à
l’étranger. Il monte notamment Offenbach (La Belle Hélène, Les Contes d’Hoffmann, La
Grande Duchesse de Gerolstein, La Périchole, La Vie parisienne), Donizetti (La Fille du
régiment, L’Elixir d’amour), Massenet (Cendrillon), Mozart (La Finta semplice)…
Parallèlement, il poursuit son activité au CDNA : Le Voyage de monsieur Perrichon
d’Eugène Labiche, Le Roi nu d’Evgueni Schwartz, Foi, Amour, Espérance d’Ödön Von
Horváth, Le Songe d’August Strindberg, Les Aventures d’Alice au pays des Merveilles de
Lewis Carroll,
Une visite inopportune de Copi, Les Malices de Plick et Plock d’après Christophe.
En janvier 2008, Laurent Pelly est nommé codirecteur, avec Agathe Mélinand, du Théâtre
national de Toulouse Midi-Pyrénées. Il y reprend Le Roi nu et Les Aventures d’Alice au
pays des merveilles avant de présenter Jacques ou la soumission et L’avenir est dans les
œufs d’Eugène Ionesco créé en mars 2008 à L’Athénée – Théâtre Louis Jouvet. En
novembre 2008, il crée, au Théâtre national de Toulouse, Le Menteur de Carlo Goldoni,
dans une nouvelle traduction d’Agathe Mélinand. A l’opéra, il met en scène, Hansel et
Gretel de Humperdinck, au Festival de Glynebourne et La Petite Renarde rusée de Leoš
Janacek, direction Seiji Osawa, au Festival de Seito Kinen, Matsumoto (Japon).
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En 2009, il crée Talking Heads d’Alan Bennett, au Théâtre national de Toulouse,
présenté au Théâtre du Rond-Point, à Paris, et repris au Théâtre Marigny ; CAMI la vie
drôle !, dans une adaptation d’Agathe Mélinand avec laquelle il conçoit et met en scène
Natalie Dessay chante Michel Legrand. A l’opéra, il crée Pelléas et Mélisande de Claude
Debussy, au Theater an der Wien et Traviata de Verdi au Festival d’opéra de Santa Fe.
Laurent Pelly obtient le prix de la SACD 2009 pour la mise en scène.
En janvier 2010, il met en scène au TNT Mille francs de récompense de Victor Hugo puis
à l’Odéon-Théâtre de l’Europe (prix Georges Lherminier pour la mise en scène et la
scénographie), et en juin Manon de Massenet au R.O.H. de Londres.
En septembre 2010, il crée Funérailles d’hiver de Hanokh Levin (TNT et Théâtre du
Rond-Point à Paris), et en novembre Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny
de Bertolt Brecht et Kurt Weill au Théâtre du Capitole – Toulouse.
En janvier 2011, il met en scène Jules César à l’Opéra Garnier, en avril L’Opéra de quat’
sous de Bertolt Brecht et Kurt Weill à la Comédie-Française qui inscrit cette œuvre à son
répertoire.
En mai 2011, il crée Les Aventures de Sindbad le Marin au Théâtre national de Toulouse,
en juillet, Cendrillon de Massenet est repris au R.O.H. de Londres. En octobre 2011, il
met en scène les jeunes comédiens de l’Atelier volant du TNT dans J’ai examiné une
ampoule électrique et j’en ai été satisfait sur des textes de Daniil Harms.
En février 2012, il met en scène Macbeth au Théâtre national de Toulouse, puis ce sera
Manon de Massenet au MET en mars et L’enfant et les sortilèges de Ravel au Festival de
Glyndebourne en août 2012.
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Les interprètes
Karim Demnatt, comédien
Acteur et metteur en scène, il débute avec le Groupe Kraft et poursuit sa formation à la comédie de
Saint-Étienne.
Il joue notamment sous la direction de Laurent Pelly dans Le Songe d’August Strindberg, Foi
Amour Espérance d’Ödön Von Horváth, Le Roi nu d’Evgueni Schwartz, Le Voyage de monsieur
Perrichon d’Eugène Labiche ; Jean-Christophe Hembert dans Carré fumeur de Jean Miez, Faust
1911 de Manfred Karge, Jackets d’Edward Bond ; Stanislas Nordey dans Le Tueur souriant de
Jean-Marie Piemme, Le Tombeau chinois de Roland Fichet… Karim Qayouh collabore également
avec André Markowicz, Manfred Bailharz, Sylvie Mongin Algan, Jean-Paul Lucet… Il a été artiste
associé à des structures culturelles comme le Cabaret Dérézo de Brest, le théâtre Folle Pensée de
Roland Fichet, la Compagnie Lazzizanni de Périgueux, le Théâtre national de Bretagne, La Filature
de Mulhouse, le festival international de Séoul et de Kéochang en Corée du sud.
Julien Mulot, comédien
Diplômé du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris, il y travaille avec Daniel
Mesguich, Catherine Hiegel ou encore Denis Podalydès tout en jouant au Théâtre Marigny,
Antigone, dans une mise en scène de Nicolas Briançon. Il joue ensuite Une Saison En Enfer dans
une mise en scène de Thierry Bédard, pour le festival In d’Avignon puis part s’établir à Bombay où
il réalise mises en scènes, documentaires etc… Passionné par l’Inde qu’il découvre en 1998, il y
écrit ses propres textes dont le spectacle Des Etoiles Sur Terre.
Sidney Ali Mehelleb, comédien
Formation en 2001 à l’Ecole du Studio Théâtre d’Asnières. Il intègre la Compagnie Jean-Louis
Martin Barbaz et joue dans La Cuisine d’Arnold Wesker, Dom Juan de Molière et Du rire aux armes
(cabaret). Il y rencontre le chorégraphe Jean Marc Hoolbecq qui le dirige dans Nocturne Urbain et
Yveline Hamon qui le met en scène dans La Cour du Lion d’après Les Fables de La Fontaine et
Les Mémoires de Saint Simon.
Avec Valérie Castel Jordy, il joue dans Follement Gai d’André De Baecque et Le Chant du DireDire de Daniel Danis, spectacles de « L’Explique-Songe ». Compagnie pour laquelle, il a écrit, mis
en scène et interprété Les Pirates Rescapés et Le Ventre et La Pendule, libres suites d’après Peter
Pan de James Matthew Barrie. Il met en scène Big Shoot de Koffi Kwahulé.
Il joue aussi notamment dans Une Nuit Arabe de R. Schimmelpfennig, mise en scène Adrien Béal.
Les Enfants du Soleil de Maxime Gorki, mise en scène Côme De Bellescize.
Il a joué dans Braquo, la série d’Olivier Marchal réalisée par Frédéric Schoendorfer…
Sidney Ali Mehelleb a écrit cinq pièces : Icham, Babacar ou l’antilope, Un arbre pousse dans le
cœur des géants, Les Pirates Rescapés et Le Ventre et La Pendule.
Romain Delavoipière, acrobate
Formé à l’école des Arts du cirque de Toulouse, Le Lido (2005 à 2007 puis en 2010), il suit
également des stages de clown auprès de Stéphane Filoch et de théâtre (notamment l’atelier
« Esprit d’incertitudes » du Groupe Merci dirigé par Solange Oswald). Il a joué comme comédien
(et cascadeur) dans des spectacles du Grenier de Toulouse au Moulin de Roques (Les Liaisons
dangereuses et Les Trois mousquetaires).
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Il crée l’atelier laboratoire théâtral « Assauts de faits » à Toulouse (octobre 2010), participe à MiCMAC, le cabaret du Lido au festival CIRCA d’Auch et au quatuor acrobatique Les Don Quichotte au
festival Ibla Buskers de Sicile. Il présente Spectacle, un numéro clownesque d’Oscar Gontrand,
créé à Aurillac, au festival L’Eté de Vaour, au Lido de Toulouse, à Barcelone, au festival Faites du
cirque de Bourg-Saint-Andéol, au festival de théâtre de rue de Ramonville-Saint-Agne…
Julien Le Cuziat, danseur, acrobate
Formation professionnelle aux arts du cirque à l'École Carampa de Madrid et à l'École Le Lido de
Toulouse – spécialité portés main à main (2001- 2004).
2009 : initiateur du projet Ex‐Time, performance danse et vidéo, 100 jours dans l'espace public
avec la Cie Im‐posture. / Performance solo de 12 heures dans l'espace public toulousain avec la
compagnie M. Linéa. / Interprète dans Inci‐danse, création de Myriam Naisy de la Cie L'Hélice /
Participe aux ateliers et laboratoires « Esprit d’incertitude » avec Solange Oswald, Groupe Merci.
2008 : Création d'un duo pour Myriam Naisy dans la pièce Dix-YDanse jouée à Odyssud. / Initiateur
du projet Rictus, lauréat du Concours Jeunes Talents Cirque Europe présenté au Théâtre de la Cité
Internationale à Paris. / Création de Délices avec la Cie KDanse J.M. Matos.
2007 : création de la Cie Im-posture et du duo Saxifrages.
2006-07 : reprise de rôle dans Le Festin de Claude Brumachon au CCN de Nantes.
2005-06 : Jardin d’Eden, provisoirement de la Cie L’Eolienne
2004 : Prends-toi dans mes bras de Christian Coumin, avec l’école de cirque Le Lido.
Baptiste Lhomme, mât chinois
Formation à l’Ecole de cirque Piste d’Azur, puis à l’Ecole nationale des Arts du Cirque de Rosny
S/Bois et au Lido de Toulouse (2004-2009).
2010 : Festival de Gavarnie avec la compagnie de Théâtre Fébus. Création en préparation avec la
Cie Mauvais Esprits et Les Dessous de Barbara.
2009 : Korbapousty, création de fin de formation mise en scène Marie-Céline Daubagna. Tournée :
Festival d’Avignon, Hollande, Allemagne.
2008 : Création de Fin de 1ère année, mise en scène Marie-Céline Daubagna / Festival de Cirque
Actuel CIRCA présentation d une forme de 20 minutes catégorie CIRCLE.
2007: Aziab, spectacle de fin de 2ème année de l'école nationale des Arts du Cirque de Rosny s/
Bois, mise en scène Laurence Levasseur avec la participation de l'école de Cirque de Tunis. /
Spectacle à Tunis en collaboration avec son école de cirque, mes Laurence Levasseur.
2007 : Festival Mondial du Cirque de Demain : spectacle d'ouverture avant chaque soirée.
2006 : Spectacle de fin de 1ère année de l'Ecole nationale des Arts du Cirque de Rosny s/ Bois,
mise en Scène Karine Noël et Emmanuelle Boyer, avec le Conservatoire de Musique de BlancMesnil.
2005 : Festival de Cirque Actuel CIRCA catégorie Cirt'Art / Spectacle de Fin de Formation école de
cirque Piste d Azur, mise en scène Jean-Jacques Minazio et Emmanuelle Pepin.
Sylvain Pascal, jonglage acrobatique
Formation aux arts du cirque à l’école de Ménival à Lyon, à l’école de Lomme et au Centre des Arts
du Cirque de Toulouse, Le Lido. (2006-2009).
2010 : Résidences avec la compagnie Les Dessous de Barbara (Lido, Grainerie, Espay de circo de
Valencia, Maison d’Enfance de la Landelle à Revel, école de cirque Turbule à Nîmes) : jeu, danse,
TNT - THEATRE NATIONAL DE TOULOUSE // DOSSIER DE DIFFUSION // LES AVENTURES DE SINDBAD LE MARIN
16|17
jonglage, mat chinois / Présentation du 30 minutes à la Grainerie en octobre / Résidences avec une
jongleuse pour un projet duo Choses, forme courte, à Toulouse et Bruxelles.
2009 : Tournée du spectacle Korbapousti, mise en scène Marie-Céline Daubagna, numéro de
jonglage massues, duo jonglage, jeu, acrobatie et cascade.
2008 : Numéro de jonglage en duo, présenté à la Convention nationale de Belgique, à Bruxelles /
Spectacle de fin de 1ère année du Lido, mise en scène Marie-Céline Daubagna, festival Caravanes
de Cirque Toulouse et Estivades d'Alban / Numéro duo au gala de la convention de jonglerie
Boudu la Jongle à Toulouse. / Numéro duo pour la 1ere Journée de la jongle, place du Capitole à
Toulouse.
Décembre 2008 et 2009 : Lutin jongleur dans le cadre de l’évènement municipal Les lutins
envahissent Toulouse mise en scène Albin Warette.
2007 : Tournée du spectacle de rue Ça cartoon, duo avec un acrobate sur mât chinois.
2005-2006 : Duo Machine à laver, jonglerie/clown en première partie de Gorki.
2003 : 1er prix des Rencontres départementales des écoles de cirque de Bourgogne, duo de
jonglage et portées clownesques.
TNT - THEATRE NATIONAL DE TOULOUSE // DOSSIER DE DIFFUSION // LES AVENTURES DE SINDBAD LE MARIN
Les Aventures de Sindbad le Marin
Ecrit par Agathe Mélinand
Mis en scène par Laurent Pelly
Reprise en tournée saison 2012 / 2013
Contacts production
Jean-Laurent Paolini / directeur délégué
[email protected]
Sophie Cabrit / administratrice de production
[email protected]
THÉÂTRE NATIONAL DE TOULOUSE MIDI-PYRÉNÉES
1 rue Pierre Baudis – BP 50915
31009 TOULOUSE CEDEX 9
www.tnt-cite.com
17|17
Ecrit par Agathe Mélinand
Mis en scène par Laurent Pelly
Scénographie Juliette Blondelle
Costumes Nathalie Trouvé
Lumières Michel Le Borgne
Son Joan Cambon
Assistanat à la mise en scène Audrey Gary
Réalisation des décors Ateliers du TNT, sous la direction de Claude Gaillard
Réalisation des costumes Ateliers du TNT
Avec
Karim Qayouh
Mounir Margoum
Sidney Ali Mehelleb
Romain Delavoipière
Julien Le Cuziat
Baptiste Lhomme
Sylvain Pascal
Durée estimée 1h 20
Production TNT – Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées
05 juin 2011
"Sindbad le marin": périple dans l'imaginaire,
sur une scène de Toulouse (COMPTE RENDU)
TOULOUSE, 5 juin 2011 (AFP) - Le merveilleux comme l'angoisse, le réel comme l'imaginaire, tous les
ingrédients du conte emportent dans des traversées effrénées les spectateurs des "Aventures de Sinbad le
Marin" sur la scène du Théâtre national de Toulouse (TNT) (jusqu'au 10 juin).
Réalisé à 4 mains par les deux co-directeurs du théâtre, Agathe Mélinand pour l'écriture et Laurent Pelly
pour la mise en scène, les célèbres voyages de Sinbad – intégrés par erreur dans les Mille et Une Nuits prennent vie dans l'espace réduit du plateau avec un étonnant réalisme.
Au cours de ses 7 voyages, Sinbad le Marin affronte des tempêtes, est jeté sur des côtes, est enlevé par un
oiseau géant, fait face à un troupeau d'éléphants, lutte contre un géant... Avec seulement trois acteurs, 4
acrobates et quelques expédients, Mélinand et Pelly arrivent à rendre vraisemblables toutes les situations.
"Pour moi, la machine théâtre ce n'est pas forcément la machinerie, c'est faire rêver, évoquer, faire
imaginer des choses monstrueuses, énormes, très complexes, mais pas forcément avec beaucoup de
moyens", relève Laurent Pelly en expliquant sa mise en scène.
Quelques échafaudages, des voiles portées à bout de bras, un drap permettant de créer des ombres
chinoises, une poutre qui bouge en simulant le tangage, une marionnette... suffisent, avec le jeu des
acteurs, à représenter toutes les situations.
Sinbad le Marin, campé par Karim Qayouh, et son double, Sinbad le Terrien, racontent les aventures tout en
les jouant, emportant les spectateurs dans l'univers du conte. "Sinbad, note Agathe Mélinand, c'est le
voyage, mais avant tout le récit d'un voyage".
Le vent souffle en sifflant, les diamants arrachés par Sinbad brillent, une "île" s'enfonce sous les flots agités
- un simple tissu -, une nuée de singes mangeurs d'hommes, qui restent invisibles, attaquent Sinbad...
"Le conteur brode tellement que... tout d'un coup, il ouvre sur la féerie, la magie et l'imaginaire", se réjouit
le metteur en scène qui joue en permanence sur la suggestion et l'illusion.
Avec un déroulement dynamique et rêveur en même temps", Agathe Mélinand a créé un spectacle avec
"des niveaux de lecture différents, que l'on ait 8 ans ou 88 ans".
La pièce sera présentée en tournée dans plusieurs villes dont Lyon, Marseille ou Montpellier.
gcv/ei
24 mai 2011
www.france-info.com
Les Aventures de Sindbad le Marin, du théâtre pour tous à Toulouse
Claire Baudéan - 13:39
Les Aventures de Sindbad le Marin, la nouvelle création du Théâtre national de Toulouse convie petits et
grands à suivre à un rythme effréné les 7 voyages de cet Ulysse marchand, qui de l’Iran jusqu’en Inde et en
Chine, va vivre mille péripéties et échapper à plusieurs naufrages. Dans des décors ingénieux où toute la
machinerie du théâtre est convoquée, 7 acteurs dont 4 circassiens mis en scène par Laurent Pelly ,
incarnent avec fougue, enfance et passion ce conte perse du IXè siècle écrit par Agathe Mélinand.
Laurent Pelly et Agathe Mélinand co-directeurs du Théâtre National de Toulouse depuis 3 ans, vénèrent le
théâtre comme fabrique de rêve.
Ecouter la chronique de Claire Baudéan (4'21")
Une véritable machinerie qu'ils mettent au service du récit pour nous faire voyager dans l'imaginaire. Ce
qu'ils réussissent remarquablement dans leur toute dernière création, Les Aventures de Sindbad le Marin,
texte du IXè siècle inspiré du livre des Merveilles de l'Inde. Agathe Mélinand a composé un récit imagé et
simple. Laurent Pelly s'en est donné à coeur joie dans la mise en scène et dans l'utilisation des artifices
théâtraux, avec 7 acteurs formidables dont 4 circassiens.
Ecouter Agathe Mélinand auteur du texte, codirectrice du TNT (9'41")
Les 7 voyages de Sindbad le Marin, cet Ulysse de l'Orient, gosse d'un riche marchand doublé ici d'un pauvre
Sindbad le terrien, font partie de ces contes merveilleux que l'on croit connaître.
Ecouter Laurent Pelly, le metteur en scène codirecteur du TNT (5'27")
Ecouter l’entretien avec les deux acteurs principaux, Karim Qayouh et Mounir Margoum (11'58")
Les Aventures de Sindbad le Marin, une pièce écrite par Agathe Mélinand mise en scène par Laurent Pelly
au TNT à Toulouse jusqu’au 10 juin, puis en tournée d’octobre à février 2012.
06 décembre 2011
Quotidien
21 mai 2011
Blog « Philosophie du visible »
Sindbad le Marin d’Agathe Mélinand et Laurent Pelly :
une théâtralisation circassienne du conte
Le conte oriental passe pour exotique. Sans doute, cette étrangeté de l’orient est largement une
relique. Notre vie surexcitée et l’abrègement technologique de l’espace ont forgé discrètement la
croyance en une familiarité de l’orient. Depuis des siècles, le conte oriental a été apprivoisé par des
adaptations littéraires, puis par des films. Ce qui est devenu étranger, bien davantage, c’est la forme
même du conte.
Qu’est-ce qu’un conte ? Certes un récit symbolique, articulant merveilleux et réalisme, dans une
intention didactique et distractive, faisant société et transmission, société parce que transmission
d’un patrimoine symbolique et herméneutique commun. Un apprentissage indirect qui se condense
dans la communication de l’expérience acquise durant des siècles et sédimentée sous une forme
codée et tronquée : l’auditeur - l’enfant, celui qui ne parle pas mais écoute, le spectateur en somme reçoit la mission muette de compléter ces rébus symboliques que sont les contes. Moins lourd que le
savoir officiel, moins léger que les propositions complètement fantaisistes, le conte instruit sans
qu’on s’en aperçoive. « L’ennui est l’oiseau de rêve qui couve l’œuf de l’expérience. Au moindre bruit
dans le feuillage, l’oiseau s’envole » écrit Walter Benjamin dans Le conteur (note 1).
Mais le conte, c’est aussi la communion des esprits appuyée sur un anneau de corps paisibles,
échappés du travail et de l’affairement, détendus dans le loisir, affectueusement disposés. Une
atmosphère ludique, de partage, où adultes et enfants sont au diapason, reliés à la fois par les
images issues des récits et par la calme sourdine des passions, des fièvres et des inquiétudes. Le
conte est un moment de sociabilité suspendue, dans lequel s’affirme une liberté fondamentale mais
sans revendication, sans effort. Le monde et sa tragédie indépassable ne sont pas oubliés ; ils
demeurent à l’horizon des contes ; mais ils sont représentés, éloignés deux fois, une fois en tant que
décors des récits merveilleux, une deuxième fois par la solidarité sans parole des corps pacifiques et
rassemblés autour d’un double feu : la chaleur de la joie d’être ensemble et celle du plaisir pris aux
récits. Pas d’excitation, pas d’angoisse ; sérénité psychique, calme politique, volupté narrative.
L’orientalité est un dispositif herméneutique qui distingue certains contes par une série stéréotypée
de traits de langage, de types d’attitudes, de moments narratifs, d’aspects vestimentaires. Les deux
structures précédentes, l’éducation indirecte, l’affection enveloppante, s’entre-impliquent
mutuellement. Le cadre informel d’instruction laisse la place à des liens affectifs tandis que ces
derniers favorisent l’apprentissage indirect. Et c’est précisément cet entrelacement qui désamorce
l’étrangeté culturelle présumée de ces contes. Les deux banalisent l’extraordinaire qui frappe et
distingue, cible et embellit, l’étrangeté de l’exotisme. C’est pourquoi l’Orient des contes semble si
familier.
*
Littérairement, les contes sont des récits ; socialement, ce sont les paroles des conteurs, personnages
qui ont à peu près disparu dans leurs lieux naturels : familles et villages. L’isolisme social qui tend à
régir les familles, étayé et amplifié par les technologies de la communication, atteste la
transformation des sociabilités, tandis que les cinémas capturent la demande sociale de contes.
Le conte comme forme spontanée de sociabilité, comme politique des corps assemblés par des récits
merveilleux, est mort. Les récits, quant à eux, ont migré partie vers le cinéma d’animation ou le
cinéma à grand spectacle, avec des films offrant des possibilités de variation, de réécriture,
d’adaptation des contes ; partie vers la bande dessinée. Écouter un conteur, voilà qui est devenue
une exception qui confirme la règle générale de l’absence.
Peut-être y a-t-il une souffrance diffuse provoquée par la perte des contes et par le manque de sa
sociabilité ludique et collective. L’enfant d’aujourd’hui, dont la lecture orale du soir est remplacée
soit par la solitude soit par des jeux électroniques, souffre d’un manque qui n’a pas de nom : le
manque de conte et de conteur. Sans doute l’adulte en souffre également, sans se donner le droit de
l’admettre.
*
C’est pourquoi la proposition d’Agathe Mélinand et de Laurent Pelly trouve une pertinence sociale
certaine. Le théâtre est l’espace où le conte peut trouver une seconde vie, en concurrence non
déloyale avec le cinéma et à condition de renoncer aux moyens spectaculaires de ce dernier (en
effet, le régime socio-économique du conte est l’artisanat, pas l’industrie ; le cinéma étant un art
fondamentalement industriel - cf. L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique de W.
Benjamin -, un théâtre de conte qui voudrait rivaliser avec le cinéma se tromperait d’esthétique).
Mais le risque vient aussi de l’autre côté. Le conteur raconte et sa gestuelle est faite d’esquisses et
d’amorces : il est essentiellement un récitant, un aède, dont les pouvoirs tiennent à la fois au récit
lui-même et à son corps certes, mais dans une épure physique. De là dérive l’importance du texte : il
faut pallier la faible expressivité corporelle du conteur. Dans ces conditions, le théâtre ne peut pas se
réduire à être un lieu d’écoute pour un conteur, fût-il persan. D’où la solution de convoquer non pas
une scénographie typique du théâtre, mais celle du cirque : comme le conte est une forme athéâtrale (le conteur existe sur une scène d’écoute, non pas sur une scène de visibilité), la forme
circassienne peut assumer la signification de la particularité générique du conte. Grâce au cirque, le
conteur a un corps vif et turbulent, tandis que, grâce au théâtre, le conte est une narration vivace
mise en scène. La co-présence simultanée et variable de ces trois espaces offre un vertige délicieux.
*
Les Mille et une nuits ne sont pas seulement une compilation arabe de contes d’origine indienne,
chinoise et grecque. Il s’agit de l’odyssée immobile de Shéhérazade, d’une lente et longue course
contre la mort : elle s’efforce de sauver sa vie en sauvant les droits du désir et la beauté de la vie face
à l’intransigeance surmoïque et répressive du roi. Les contes sont donc des leurres : ils détournent
son regard revanchard et hostile vers des rêveries enfantines et intrépides. Le conte s’élève sur un
fond de violence et de tragédie. Cette signification flotte au fond des mémoires et tend, dans un
arrière-plan invisible, le voile sombre de la détresse au-dessus de laquelle toute œuvre d’art s’efforce
de s’élever.
Agathe Mélinand a écrit un texte vif, épuré, synthétique, efficace, qui se rapproche de la forme
parlée, vivante (dans une oralité proche de la communication réelle des veillées où les anciens
charmaient leur auditoire par les récits merveilleux d’antan). Il était en effet nécessaire d’alléger la
masse narrative du conte qui doit, habituellement, à lui seul, lever le décor, figurer les protagonistes,
situer les lieux, nommer les outils. Un art de raccourcir, de purifier, laissant à la mise en scène tout
loisir de monter le monde que le récit appelle. En somme, une version débarrassée de toutes les
didascalies qui l’encombrent.
Sur scène, les deux Sindbad, le Terrien et le Marin, sont entourés de compagnons de voyages. Tous
sont tantôt acteurs tantôt conteurs. Tous ces personnages passent d’un statut à l’autre, d’un instant
à l’autre. Telle est la clef du plaisir spectatoriel. Quand Sindbad joue son personnage, il est un
comédien de théâtre qui fait donc semblant et qui se trouve immergé dans le spectacle ; lorsqu’il
raconte, il se dépouille en partie de son personnage pour devenir un conteur, et sort de la scène,
convoque une autre forme, qui tient au récit et à un corps épuré, et qui est dénuée de spectaculaire.
Le plaisir tient à la liberté de la fiction : le comédien manifeste une liberté souveraine à la limite du
caprice ; d’une seconde à l’autre, par jeu, par enthousiasme, il transite du comédien au conteur et
vice versa. La fiction, avouée comme telle, est malléable à volonté. Le gré apparent du bon vouloir de
l’acteur communique au spectateur sa liberté propre. Cette circulation des statuts n’est pas la
rupture du code, mais plutôt l’affirmation que le code n’est pas une réalité intangible, qu’il est
possible de le contourner, de lui en substituer un autre.
Le conteur affabule, le comédien réalise cette fable, le spectateur voit le devenir de la fiction sous ses
yeux, en direct. La tension consécutive à l’obéissance aux codes, la croyance que le code c’est l’être
et que déroger aux codes c’est choir dans les bas-fonds sociaux, toutes structures qui forment le
socle de la vie sociale, s’évanouissent ou du moins sont allégées le temps de la représentation.
À l’artisanat du conte et du conteur, répond l’artisanat des moyens techniques employés. Ce
spectacle aurait pu être joué avec les mêmes moyens il y a un siècle. Loin d’assumer une ringardise
rétro, il affiche une intemporalité bienheureuse, une sorte d’éternité humaine. Un spectacle vif,
épuré, fait de main d’homme. L’absence de technologie sophistiquée et récente suggère aussi que le
plaisir du théâtre est à portée de main ; l’idéologie du bout de ficelle tend à soustraire le spectacle à
l’empire de la marchandise manufacturée ; sa crédibilité tient à la capacité de simuler l’artisanat avec succès.
Les procédés techniques sont efficaces, ingénieux, rusés, toutes qualités communes avec les marins
téméraires, les aventuriers audacieux, dont les contes narrent les exploits et illustrent la sérendipité.
Pauvres en moyens, riches en effets : voilà la clef qui relie secrètement les récits, les narrations, les
éléments de décor et les procédés de mise en scène.
Un très beau spectacle, servi par une petite troupe de circassiens vifs, puissants, au rythme endiablé,
et qui s’avèrent aussi bon comédien que conteur. Une réussite donc, capable de ravir les enfants,
séduire les adultes.
Jean-Jacques Delfour
Note 1: Walter Benjamin, Le conteur. Réflexions sur l’œuvre de Nicolas Leskov, dans Œuvres, vol. iii,
Paris, Gallimard, 2000, p. 126.
01 – 08 juin 2011
Hebdomadaire
06 juin 2011
Blog
Les Aventures de Sindbad le Marin au TNT
E la Nave Va !
Sindbad le marin, Sindbad le terrien, Sindbad l’aérien
Écrit par Agathe Mélinand, mis en scène par Laurent Pelly
Pour la dernière représentation théâtrale au TNT, Laurent Pelly à la mise en scène et Agathe Mélinand à
l’écriture ont réalisé sans doute un rêve d’enfant mais surtout des rêves pour les grands enfants que nous
sommes. Et Sindbad a beau s’appeler Bagdad, il n’a de cesse de nous entraîner dans ses sept voyages. Si les
naufrages sont son lot coutumier, ce ne fut pas le cas des deux maîtres d’œuvre du spectacle qui dans le
cadre étroit de la petite salle du TNT ont su faire entrer le parfum de l’espace et de l ‘aventure dans cette
contrainte et mener à bon port ces contes parfumés de sel et d’épices.
Avec l’aide de trois comédiens, Karim Qayouh, Mounir Margoum, Sidney Ali Mahelieb et de quatre
circassiens, Romain Delavolpière, Julien Le Cuziat, Baptiste Lhomme, Sylvain Pascal c’est toute une volière
qui s ‘ébroue, c’est tout un équipage haut dans les vergues, c’est toute une communauté affolée par le
destin adverse et se serrant les uns contre les autres.
Si les sept voyages de Sindbad le marin le perse, se retrouvent on ne sait pourquoi dans le conte des Mille
et une nuits (113éme nuit), leurs histoires a inspiré bien des films, mais nul n’avait à ma connaissance eut
l’inconscience de les porter sur scène, tant le fantastique échevelé, le souffle épique des légendes ne
pouvaient se contenir dans la petite bouteille d’un théâtre.
Et pourtant à force de simplicité, de fraîcheur, d’imagination, les pérégrinations de Sindbad toujours non
pas à la recherche de nouvelles richesses illusoires, mais d’une sagesse à conquérir, sont rendues toutes en
fluidité, en légèreté. Entre Hinbad le portefaix et le riche marchand Sindbad le marin se noue une relation
de confidences et d’écoute soir après soir, et la très bonne idée de la pièce et de faire parcourir toute cette
odyssée à ces deux « jumeaux », l’un riche et proche de l’ennui, et l’autre pauvre mais heureux de la vie.
Ce spectacle est aérien, pas seulement à cause des comédiens-acrobates, mais par la qualité de la mise en
scène lumineuse et la justesse des décors souvent de simples voiles tendues, de simples échafaudages plus
vrais que le plus beau des navires, des ombres projetées. Humour et gentillesse sont à la lisière des contes
et nous rappellent que Laurent Pelly excelle dans ce style léger (voir La fille du Régiment, La vie
Parisienne…). Ici tout est aérien, merveilleusement enfantin. Nous sommes embarqués avec la vaillante
troupe dans toutes ces péripéties fertiles en malheur.
Depuis le premier voyage avec une île qui est une baleine géante, une autre avec des chevaux de mer, au
second voyage dans la vallée des diamants et des serpents et ces oiseaux géants, au troisième avec un
rappel de l’odyssée d’Homère avec son cyclope anthropophage, au quatrième voyage proche aussi des
Lotophages d’Homère, mais avec l’étrange coutume d’enterrer vivant l’époux ou l’épouse survivante, au
cinquième le plus étrange avec les oiseaux, l’étrange vieillard et le peuple des singes, épisode qu’Agathe
Mélinand a adouci et transformé en ôtant les meurtres du conte, au sixième au royaume des éléphants et
de leurs défenses d’ivoire tant convoitées, et enfin au septième dans cette ville où les habitants se
transforment une fois par mois en oiseaux, c’est tout une illustration des dangers du vaste monde, mais
aussi de la nécessité d’aller les rencontrer et les vaincre.
Agathe Mélinand a donc adapté, compacté le récit, sans trahir l’esprit du conte et Laurent Pelly a illustré
comme dans un livre d’images. Tel quel ce dernier spectacle est un bain de fraîcheur, sans prétention, mais
avec plein de grâce et de sourires. Voici une belle conclusion souriante à une saison où la folie avait élu
domicile pourtant. Et vogue le navire !
Gil Pressnitzer
02 juin 2011
Blog
Sindbad le marin, l'invitation au voyage du Théâtre
National de Toulouse
Jusqu'au 10 juin, le TNT propose à un public qui va de 8 à 88 ans de revivre les 7 voyages du marchant perse
Sindbad. Sur un texte d'Agathe Mélinand, Laurent Pelly fait appel à 7 comédiens et acrobates qui
parviennent à transporter la salle aux quatre coins du monde, auprès des plus grands princes et des plus
affreux monstres, avec un peu de tissus, beaucoup de bois, quelques ficelles et une maîtrise absolue du
mouvement. Un conte irrésistible qui permet à chacun de cultiver son âme d'enfant.
Même si l'on a assez récemment découvert que le personnage de Sindbad le marin avait été inséré
tardivement aux récits de Shéhérazade dans les « Mille et une nuits » (133 e nuit), Agathe Mélinand a
remarqué que le riche marchand-voyageur se confie à un homme du même nom que lui, mais portefaix de
profession et très pauvre : Sindbad le terrien. Alors que la version désargentée de Sindbad erre à Bassora,
devant un palais opulent, il récite un poème sur son malheur et est invité à entrer. Reçu en frère par le
prince des lieux, Sindbad le marin, il revient 7 soirs de suite écouter le récit des grands voyages de ce
dernier. Après chaque récit, Sindbad le terrien reçoit une bourse de pièces d'or.
La relation entre les deux Sindbad est la clef de voûte de la pièce d'Agathe Mélinand. C'est la narration de
Sindbad le marin (Karim Qayouh, qui parvient, malgré l'action débordante à poser le personnage auquel il
prête ses yeux turquoise vertigineux) qui constitue l'invitation au voyage. Invitation volontiers acceptée par
Sindbad le terrien (Mounir Margoum, aussi excellent acrobate que comédien quand il parvient à donner à
son personnage le fébrilité mutine, de celui qui se cherche et la vérité du sage). Sur scène, la narration se
dédouble et ils sont donc deux à revivre les 7 voyages extraordinaires avec le public. Laurent Pelly parvient
à mettre en mouvement cette double voix, avec un décor très simple : au cœur de sa mise en scène, l'on
trouve 4 structures mobiles de bois qui sont à la fois forêts et tréteaux de comédiens itinérants du MoyenÂge. Les comédiens s'y accrochent dans tous les sens, en tombent avec grâce dans quelques roulades ou s'y
perchent comme sur un promontoire dans un mouvement que n'interrompt que le récit, quand on entre au
coeur de l'action. Utilisant la grâce des corps de ses acrobates et comédiens qui se mélangent, des
accessoire simples mais gracieux (un drap noir pour suggérer les flots démontés), et surtout des jeux
d'ombre et de lumière magiques (Évoquée derrière un drap, la scène de l'anthropophage dévorant chaque
soir un compagnon de Sindbad est absolument effrayante), Laurent Pelly et la scénographe Juliette
Blondelle démontrent que l'évocation du voyage est bien plus marquante que son mime. Appel à
l'imagination et fête des sens, ils appellent à un voyage d'autant plus libre qu'il est actif : chacun doit faire
l'effort d'imaginer les nouvelles contrées parcourues par Sindbad, mais le génie de la mise en scène laisse
chacun libre d'imaginer sa propre version du voyage. Fin du tourisme de masse et retrouvailles avec
l'éternelle enfance du conte, « Sindbad le marin » est un grand spectacle.
Et les enfants ne s'y trompent pas ! Ce mercredi 1er juin, veille de l'ascension, la petite salle du TNT était
pleine à craquer de jeunes spectateurs de 9 à 10 ans ayant lu le texte en cours, sursautant à l'apparition des
monstres, fous de joie de voir les acrobates se lancer la perpendiculaire de la scène et approuvant après
chaque grande scène la fidélité de la mise en scène à un textes dont ils connaissaient tous les recoins. Ces
jeunes et doctes amateurs de héros ont été de précieux guides pour les adultes revenus se familiariser avec
les grands voyages que proposent les contes.
Les aventures de Sindbad le Marin, d'Agathe Mélinand, mise en scène : Laurent Pelly, scénographie :
Juliette Blondelle, costumes : Nathalie Trouvé, Lumières : Michel Le Borgne, son : Joan Cambon, avec Karim
Qayouh, Mounir Margoum, Sidney Ali Mehelleb, Romain Delavoipière, Julien Le Cuziat, Baptiste Lhomme,
Sylvain Pascal, Théâtre National de Toulouse Midi Pyrénées, 1h30.
Par Yael
10 Juin 2011
Des voyages de théâtre
En clôture de saison, le TNT invite au voyage les
spectateurs de 7 à 77 ans avec Les aventures de Sindbad
le Marin, dont Agathe Mélinand a réécrit les périples
maritimes. De l'indéniable attrait d'une vie aventureuse
aux merveilleux sortilèges sur l'ennui d'une vie sédentaire
ordinaire, à découvrir à partir de la semaine prochaine.
Rencontre avec Agathe Mélinand.
Comment est née l’idée d’adapter ce conte ?
C'était il y a près de sept ans, après la lecture du
quatrième voyage, Le Puits aux cadavres. Au moment du
récit où, du côté de Sumatra, Sindbad apprend du Roi
Sultan une coutume particulière de l'île : à la mort d'un
des deux époux, son conjoint doit être enterré vivant
avec lui... C'est d'une telle drôlerie, si politiquement
incorrect, que j'ai immédiatement eu envie d'en faire un
spectacle. De manière générale, j'aime les contes, et le
dynamisme de celui-ci – plein d'énergie et de vitalité –
m'a immédiatement enthousiasmée.
Sur quels critères passer du récit à la scène?
C'était assez compliqué. Une des premières questions que je me suis posées a été celle du nombre
d'acteurs. Or, dans l'écriture arabe en général et dans ce conte en particulier, il y a un chiffre
récurrent qui est un chiffre magique : Sindbad fait sept voyages qui sont comme les sept cieux où
s'est rendu Mahomet. Je me suis dit que j'adapterais cette histoire pour sept acteurs. Ce critère a été
mon fil rouge.
Pourquoi votre adaptation relève-t-elle souvent du récit choral ?
N'y a-t-il pas, dès le départ de cette histoire, Sindbad le Marin qui raconte ses aventures au portefaix
qui l'écoute – Sindbad le Terrien, son double ? Je trouvais indispensable de préserver cette notion de
récit. Le chœur était un des moyens d'y parvenir en montrant à la fois la dynamique du récit et le
plaisir de la narration, inhérent au conte, particulièrement dans sa forme orientale. S'il y a bien un
chœur de cinq personnes, il est extrêmement dynamique ; ceux qui le composent fabriquent le
spectacle en même temps qu'ils le racontent. Ils sont à la fois acteurs, spectateurs, et conteurs.
Comme ce sera le cas dans l'adaptation de nouvelles de Tennessee Williams, sur lesquelles je suis en
train de travailler pour la saison prochaine. Parce que les questions qui se posent sont toujours les
mêmes : qui raconte, et pourquoi nous raconte-t-on cela ? Quel est l'intérêt de faire du théâtre avec
ce matériau ?
Sindbad n'est-il pas, de ce point de vue, le prototype du comédien : par les fables racontées, il
embarque le Terrien qu'est le spectateur dans un voyage imaginaire ?
Sans doute, mais c'est vite oublier que son but, à travers ces voyages, n'a guère de dimension
philosophique. Ulysse voyageait pour ne pas rentrer chez lui, ou le plus tard possible... Sindbad est
un marchand. S'il quitte Bagdad, c'est par ennui. Son moteur, c'est l'argent.
A la lecture des aventures de Sinbad , on s'aperçoit que ses voyages l'amènent bien au-delà du
monde arabe : depuis Bagdad ou Bassora, on le retrouve à Ceylan, Java, Madagascar, dans l'archipel
de l'Insulinde... J'ai eu envie d'utiliser les modes de récit qu'on peut trouver dans les pays traversés.
C'est comme une manière de voyager avec lui, de montrer aussi ce qu'il peut avoir vu. Et de voyager
à travers d'autres formes théâtrales.
Est-ce aussi pourquoi, dans la distribution, on trouve des circassiens ?
L'idée en est venue quand, avec Laurent Pelly, nous nous sommes posés la question de visualiser sur
un plateau de théâtre la magie de cette histoire – où les personnages, peuvent apparaître,
disparaître, s'envoler... On a pensé à des circassiens, qui sont le mieux à même de rendre compte
d'un théâtre extraordinairement physique et dynamique. C'est aussi pourquoi, comme on l'a déjà fait
dans le spectacle avec Natalie Dessay, on va utiliser des loumas, ces 'machines' à décoller ou à voler.
On a parié sur l'esprit d'enfance et d'émerveillement. Quelque chose qu'on a sans doute aujourd'hui
un peu perdu. Mais que le public qui jadis écoutait l'Odyssée ou celui à qui on racontait les voyages
de Sindbad possédait intensément. On a rêvé un théâtre de bouts de ficelle plus que de création
d'images. Pour ce faire, nous comptons beaucoup sur le décor de Juliette Blondelle, avec qui nous
travaillons pour la première fois, un décor unique, à plusieurs plans de lecture, malin et astucieux.
Quelle qualité souhaitez-vous trouver dans la mise en scène de Laurent Pelly ?
Le charme. Dans tous les sens du terme.
De quoi rêviez-vous quand vous avez entrepris la réécriture de ces voyages ?
D'arriver à bon port !
Par Jean-Louis Pélissou
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