COLLOQUE CARDIOLOGIE Conférenciers Marie-Claude Bélanger, DMV, MSc, DACVIM Mathieu Ouellet, DMV, DES, MSc, DACVIM Une présentation de Dimanche 18 septembre 2011 Programme de la journée 08h00 – 08h30 INSCRIPTION 08h30 – 10h00 Les maladies valvulaires dégénératives: quoi de neuf? Dr Mathieu Ouellet 10h00 – 10h30 PAUSE 10h30 – 12h00 Toux et dyspnée: le coeur ou pas, là est la question! Dr Mathieu Ouellet 12h00 – 13h00 BRUNCH 13h00 – 14h30 L’hypertension chez les animaux de compagnie Dre Marie-Claude Bélanger 14h30 – 14h45 PAUSE 14h45 – 16h15 Pharmaco de la cardio: comment s’y retrouver? Dre Marie-Claude Bélanger 16h15 FIN DE LA JOURNÉE MARIE-CLAUDE BÉLANGER DMV, MSc, DACVIM Dre Bélanger a terminé ses études de doctorat en médecine vétérinaire à la faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal en 1995. Elle y a ensuite complété un internat en 1996, une résidence en médecine interne des animaux de compagnie en 1999 et une maîtrise en cardiologie en 2001. Elle est diplômée de l’American College of Veterinary Internal Medicine depuis 2000. Dre Bélanger est l’auteure de nombreux articles, chapitres de livres et conférences scientifiques. Elle est actuellement professeure à la Faculté de médecine vétérinaire de Saint-Hyacinthe. Pour joindre Dre Bélanger Faculté de Médecine Vétérinaire Saint-Hyacinthe Tél. : (450) 778-8521, poste 8609 Courriel: [email protected] MATHIEU OUELLET DMV, DES, MSc, DACVIM Dr Ouellet est diplômé de la Faclulté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal depuis 2002. Faculté où il a par la suite complété un internat de perfectionnement (IPSAV), une résidence en médecine interne des petits animaux ainsi qu’une maîtrise en cardiologie vétérinaire. Diplômé de l’American College of Veterinary Internal Medecine depuis 2006, Dr Ouellet est présentement clinicien à la Faculté de médecine vétérinaire de Saint-Hyacinthe. Ses intérêts, travaux de recherche et publications touchent notamment les domaines de la cardiologie, l’hémodynamie, l’électrophysiologie et les désordres repiratoires. Pour joindre Dr Ouellet Faculté de Médecine Vétérinaire Saint-Hyacinthe Tél. : 514-343-6111 poste 8431 Courriel: [email protected] 1- Généralités : Les maladies valvulaires dégénératives (MVD), également connues sous les appellations d’endocardiose nodulaire ou maladie dégénérative myxomateuse chronique, représentent la condition cardiaque canine acquise la plus fréquemment rencontrée.1 Il est soutenu que plus de 75% des chiens présentés en insuffisance cardiaque le sont secondairement à cette affectation,2-6 conférant une importance clinique et économique indéniable aux MVD. C’est bien connu, les MVD se caractérisent par une longue période asymptomatique, au cours de laquelle les lésions au niveau du tissu valvulaire progressent, menant à une augmentation éventuelle de l’incompétence valvulaire (fuite ou régurgitation), activation des mécanismes neuroendocriniens de compensation (SRAA) et dilatation atriale/ventriculaire. À ce jour, malgré la recherche active portant sur les causes et origines des MVD, la compréhension des mécanismes physiologiques à l’origine de la dégénérescence des tissus valvulaires demeure encore très vague. Il devient donc important pour le praticien de se pencher sur la détection précoce des signes cliniques, l’éducation du client ainsi que de cerner les facteurs pouvant mener à une détérioration de la condition, vers un stade clinique ou symptomatique (ce qui représente généralement le moment de la consultation en urgence…). 2-Thérapie : Les principaux objectifs visés par la thérapie des MVD incluent la diminution de la sévérité de la régurgitation, prévenir ou diminuer la congestion pulmonaire, maintenir le débit cardiaque ainsi que les réserves cardiovasculaires. Ces différents buts pourront être recherchés via des modalités chirurgicales et/ou médicales. Table 1 : Facteurs pouvant mener à l’aggravation d’une MVD 1) Cause d’une apparition brutale d’œdème pulmonaire : a. Arythmies : - Contractions atriales prématurées - Tachycardie supra-ventriculaire - Fibrillation atriale - Tachyarythmies ventriculaires b. Rupture de cordage tendineux c. Surcharge de volume iatrogénique - Débit de fluidothérapie excessif - Fluides à haute teneur en sodium d. Consommation excessive de sel (diète, gâteries) e. Administration de médications inadéquate (compliance proprio) f. Médications inappropriées pour stade de maladie g. Augmentation du travail cardiaque : - Activité physique - Anémie - Infections - Maladies autres systèmes (pulmonaire, rénal, hépatique, endocrinien…) - Environnement chaud/humide/très froid - Autre stress (déménagement, autre chien, voyage…) h. Dégénérescence du myocarde/perte de fonction systolique 2) Causes de chute de débit cardiaque ou faiblesse a. Arythmies (voir ci haut) b. Rupture de cordage tendineux c. « Cough-drop » syncopes d. Rupture atriale gauche : - Saignement intra péricardique - Tamponnade cardiaque e. Augmentation du travail cardiaque (voir ci-haut) f. Insuffisance cardiaque droite secondaire g. Dégénérescence du myocarde/ perte de fonction systolique Adaptation tableau tiré de : Cardiovascular Disease in Small publishing 2007, pp. 263-277. Acquired Valve Animal Medicine, Diseases. In : Ware WA, Manson 2.1- Traitement chirurgical : Le traitement de choix pour les patients humains atteints de maladie mitrale sévère repose sur une plastie ou un remplacement valvulaire. Les diverses techniques de réparation décrites incluent les annuloplasties en anneaux ou par plication, résection quadratiques des segments de valve avec prolapsus et rattachement/raccourcissement de cordages tendineux. Les réparations sont considérées plus complexes qu’un remplacement total de valve, mais présentent des avantages mécaniques non négligeables et évitent l’usage chronique d’anticoagulants. Les interventions chirurgicales chez le chien demeurent pratiquées sur une base exceptionnelle, et relativement peu de données sont disponibles sur le sujet. Un des facteurs limitant réside dans les coûts associés à de telles procédures, découlant de la nécessité de la circulation extracorporelle au cours de l’intervention. Les données initiales sur les remplacements valvulaires canins semblent encore décevantes. Malgré un taux de survie postopératoires de 88% (7 cas sur 8) et une amélioration notable des paramètres échocardiographiques lors d’une étude clinique prospective vétérinaire, celle-ci rapporte un haut taux de thromboses (7 cas sur 8), et ce malgré une thérapie anticoagulante jugée adéquate.8 Les plasties valvulaires, bien qu’également aussi très pauvrement documentées, semblent apporter de meilleurs résultats à long terme, avec une durée de résolution de l’insuffisance cardiaque congestive médiane de 29 ans chez 50% des patients (n=9) dans une autre étude. Il n’en demeure pas moins que bien peu de données sont disponibles sur le sujet et qu’exception faite de rares rapports de cas et études expérimentales10-13 La littérature sur les interventions chirurgicales au niveau de l’appareil mitral canin laisse beaucoup de place au développement. Le jour où nous verrons de telles interventions pratiquées de façon courante demeure probablement encore lointain... 2.2 Traitement médical : 2.2.1 Stade asymptomatique Tel que mentionné, l’évolution clinique naturelle des MVD canines se caractérise par une longue période asymptomatique au cours de laquelle les dommages tissulaires de l’appareil valvulaire progressent lentement. Parallèlement, divers mécanismes de compensation se mettent en place. Au fur et à mesure que l’insuffisance valvulaire progresse, il devient de plus en plus difficile pour le cœur de prévenir une augmentation de la pression capillaire pulmonaire terminale sous le seuil de l’œdème pulmonaire et de maintenir le débit cardiaque. À ce stade, les signes cliniques sont généralement évidents. Il est toutefois plausible, avant cette apparition claire de symptômes, que le patient présente déjà des signes légers telle une intolérance à l’effort, souvent indécelable aux yeux des propriétaires. Ces chiens appartiennent fréquemment à une population gériatrique à activité restreinte et sont couramment affectés par de multiples pathologies concomitantes (collapsus trachéal, bronchite chronique, arthrose). Ces maladies peuvent brouiller les pistes cliniques et nuisent à la détection précoce de signes légers associés à la MVD. Néanmoins, les interventions thérapeutiques en stade asymptomatique ont fait et font toujours l’objet de multiples investigations, posant un dilemme clinique certain, à savoir si la thérapie avant l’insuffisance cardiaque congestive est bénéfique, inefficace ou même nuisible. Le traitement idéal des MVD devrait renverser ou freiner la progression de la dégénérescence des tissus de l’appareil valvulaire. Malheureusement aucune thérapie spécifique ne permet actuellement d’accomplir ceci. Au cours de la progression de la MVD, un remodelage cardiaque important s’effectue sous forme d’une hypertrophie excentrique en réponse à la surcharge de volume et à la fuite valvulaire grandissante. Théoriquement, un traitement médical pouvant réduire la fuite valvulaire et contrecarrer le remodelage maladaptatif du myocarde pourrait permettre de ralentir la progression de la maladie. Les interventions thérapeutiques à ce stade ont fait et font toujours l’objet de multiples investigations, et posent un dilemme clinique certain, à savoir si la thérapie avant l’insuffisance cardiaque congestive est bénéfique, inefficace ou nuisible. À ce jour, aucune évidence clinique solide soutient que l’introduction d’une quelconque thérapie qui permettrait de ralentir la progression ou prolongerait la survie de l’individu. 2.2.2 Insuffisance cardiaque En présence de signes d’insuffisance cardiaque congestive, la thérapie traditionnelle s’applique, dont les objectifs incluent le soulagement de la surcharge volumique, maintien du débit cardiaque, réduction de la régurgitation, du travail myocardique et de la MVO2, ainsi que minimiser les effets néfastes des neuro-hormones sur le myocarde.14 Ces buts sont atteints par l’utilisation judicieuse de diurétiques (furosémide) aux dosages requis et l’ajout d’IECA en raison de leur effet synergique avec les diurétiques et de leur capacité à améliorer la tolérance à 15-17 Divers agents se verront greffés l’exercice et la survie. à la thérapie chronique, incluant les inotropes positifs/sensibilisateurs des myofibrilles au calcium tel le pimobendane, les vasodilatateurs, la digoxine ainsi que les β-bloquants. Les cas les plus sévèrement affectés (œdème fulminant) bénéficieront également d’un apport en oxygène, d’agents vasodilatateurs plus puissants tels la nitroglycérine et le nitroprussiate, ainsi qu’un support inotropique via l’usage de la dobutamine. Une titration précise de la thérapie en vue de contrôler la pré-charge et la post-charge dans les limites permettant une amélioration des signes rétrogrades et ce sans compromettre le débit cardiaque et la perfusion périphérique est essentielle. Ceci représente dans les cas réfractaires un défi clinique de taille, nécessitant un monitoring serré. La place des agents inotropes positifs dans la thérapie des MVD a longtemps été et demeure encore sujette à controverse. Ces chiens développent une hypertrophie excentrique et ne semblent démontrer une dysfonction systolique que tard dans l’évolution de la maladie.18,19 Ceci est par contre moins clair à la lumière de certaines investigations utilisant des méthodes d’évaluation plus précises, supportant la présence d’un certain degré 20,21 de dysfonction systolique déjà lors de MVD asymptomatique. Le Pimobendane est un inodilatateur, possédant donc à la fois des propriétés vasodilatatrice et inotrope positive liées à l’inhibition de la phophodiestérase III/V et une sensibilisation des myofibrilles au calcium. Son effet a initialement été étudié cliniquement dans les cardiomyopathies dilatées, et la molécule a beaucoup gagné en popularité dans le traitement des MVD canines. Son usage actuel lors d’insuffisance cardiaque congestive est supporté par diverses études. La plus récente, de taille imposante, multicentrique et menée à double insu, a clairement démontré un effet bénéfique de la molécule sur la survie des chiens atteints de MVD décompensées.22 2.3 Thérapies complémentaires À la thérapie traditionnelle largement acceptée s’ajoute une panoplie de traitements complémentaires ayant le potentiel théorique ou démontré d’améliorer la qualité de vie et la survie des patients atteints de MVD. Parmi celle-ci on compte la restriction alimentaire sodée, qui depuis longtemps fait partie des recommandations générales à mettre en place lors de diverses maladies cardiaques. Il a par contre été démontré qu’une restriction sodée chez une population de Cavalier King Charles atteint de MVD asymptomatique entraînait une activité sérique plus grande de la rénine et une augmentation de la concentration en 23 aldostérone, comparativement à une diète standard contrôle. Connaissant les effets potentiels de l’activation du système SRAA sur la progression des maladies cardiaques, la recommandation des auteurs qui en découle est d’éviter une restriction sodée agressive chez les patients asymptomatiques. En ce qui a trait aux patients symptomatiques, une étude a permis de mettre en évidence une réduction significative des dimensions atriales et ventriculaires lors d’insuffisance cardiaque secondaire à une MVD à l’aide d’une restriction sodée.24 À lumière de ces données et considérant le fait que la cachexie et l’anorexie représentent des motifs25 fréquents (68%) d’euthanasie chez les patient cardiaques, les recommandations actuelles au sujet de la diète stipulent de tenter d’introduire une diète hyposodée dans la mesure du possible chez les patients atteints d’insuffisance cardiaque, mais si la faible palatabilité de ces diètes devient un facteur limitant, il devient alors au bon jugement du clinicien traitant d’en peser le bénéfice. L’utilisation d’agents broncho-dilatateurs et antitussifs est également indiquée dans les situations ou une compression significative de la bronche principale gauche est évidente, entraînant des signes cliniques. Certains patients affectés par un collapsus trachéal concomitant bénéficieront également de telles thérapies. Les principaux agents antitussifs recommandés incluent le butorphanol, l’hydrocodone et le dextrométhorphane. Les divers dérivés des xanthines s’avèrent de bon choix de broncho-dilatateurs, et les agents agonistes des récepteurs β2 (terbutaline, albuterol) devraient être utilisés avec prudence en raison de leur effet chronotrope positif. L’ajout d’agents antioxydants et de suppléments en acides gras essentiels (omega-3) a également fait l’objets de diverses investigations, reposant entre autre sur leur capacité à réduire la production de divers cytokines (TNFα, Il-1β),26 cytokines souvent incriminées dans la progression des symptômes et la cachexie cardiaque présente chez nombre de ces patients. L’utilisation de la vitamine C semble avoir apporté un bénéfice lors de certaines études chez l’humaine,27-29 mais les évidences cliniques de son utilité en insuffisance cardiaque congestive, tout comme celle de divers autres agents antioxydants, demeure à documenter plus solidement chez le chien atteint de MVD. Ces dires s’appliquent également au Coenzyme 30Q10, sur lequel des données contradictoires sont rapportées, et dont ni la dose optimale ni le bénéfice clinique n’ont été déterminés en médecine vétérinaire. Il n’en demeure pas moins que des évidences supportent la présence de stress oxydatif et un rôle des radicaux libres lors de dysfonction myocardique chez le chien, ouvrant la porte vers ces avenues thérapeutiques.31,32 Tableau 2 : Recommandations générales pour le traitement des MVD 1) Stade asymptomatique : a. Éducation du client sur MVD et signes cliniques d’insuffisance cardiaque b. Suivit santé routine - Poids corporel - Exercice modéré - Éviter activité intense c. Suivit autres pathologies d. Éviter aliments haute teneur en sel 2) Insuffisance Légère à modérée : a. Recommandation 1) plus : b. Furosémide, tel que requis c. IECA d. Pimobendan e. +/- Autre diurétique (spirono) f. +/- Digoxin g. Tx anti arythmique si indiqué h. Restriction complète activité i. Restriction sel modérée j. Suivit fréquence respir. à la maison (+/- fréquence card.) e. Vasodilatateur : - Nitro topique, nitroglycérine IV, hydralazine, amlodip. f. +/- Butorphanol/morphine g. Tx anti-arythmique si indiqué h. +/- inotrope positif i. +/- bronchodilatateur j. Thoracocentèse si eff. ++. 4) Stratégies pour insuffisance récurrente/réfractaire : a. Augmenter dose/fréquence furosémide b. Maintient repos complet c. Ajouter Pimobendan si pas déjà en place d. Augmenter dose/fréquence IECA e. Ajouter Digoxin f. Restriction sodique plus stricte g. Ajouter/augmenter second diurétique (spirono), combiner avec hydrochlorothiazide h. Ajouter second vasodilatateur (monitorer pression!) i. Contrôle arythmies j. Thoracocentèse/abdominocentèse périodiques 3) Insuffisance cardiaque sévère : a. Administration oxygène b. Repos en cage c. Minimiser manipulations d. Furosémide agressif (IV, IM) Adaptation tableau tiré Cardiovascular Disease in publishing 2007, pp263-277. de : Small Acquired Valve Animal Medicine, Diseases. In : Ware WA, Manson Références : 1- Buchanan JW (1999) Prevalence of cardiovascular disorders. Dans textbook of Canine and feline cardiology, 2nd ed.PR fox, D Sisson, NS Moise (ed). WB Sauders, Philadelphia, pp 457-470. 2- Detweiler DK, Patterson DF. The prevalence and types of cardiovascular disease in dogs. Ann NY Acad Sci 127 :481,1965 3- Detweiler DK, Luginbuhl H, Buchanan JW, et al. The natural history of acquired cardiac disability in the dog. Ann NY Acad Sci 147 :318,1968 4- Bretschneider J. Zur Pathologie und Pathogenese der Sogenannten Endocarditis Valvularis Chronica Fibrosa des Hundes. Dissertation, University of Giessen, Germany, 1962 5- Buchanan JW. Valvular disease (endocardiosis in dogs). Adv Vet Sci Comp Med 21 :75,1979 6- Sisson D. Acquired valvular heart disease. In Bonagura JD (ed) : Contemporary Issues in Small Animal Practice. Cardiology. New York, Chrchill Livingstone, 1987, p 59 7- Orthon EC. Mitral Valve Surgery: Current veterinary Practice. ICVS, Paris 2004. 8- Orton EC, Hackett TB, Mama K, Boon JA. 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Parmi la panoplie de situations cliniques délicates et embêtantes auxquelles le praticien vétérinaire est fréquemment confronté, l’une des plus frustrante et communément encourue est la présence de dyspnée/toux d’apparition brutale. Tant chez le chien que chez le chat, plusieurs diagnostics différentiels méritent considération. Certains éléments clés de l’histoire, trouvailles d’examen physique et signes cliniques seront de grand secours à travers la démarche diagnostique, et plusieurs examens complémentaires seront indiqués. Parmi les questionnements souvent présents dans l’esprit du vétérinaire traitant, on compte l’hésitation entre une origine cardiaque ou respiratoire aux symptômes observés. Alors que certains cas ne posent pas problème (heureusement!), d’autres situations sont plus problématiques et la sélection des traitements adéquats peut être moins instinctive. Le but de la présente discussion est donc de survoler la démarche médicale à appliquer chez les patients dyspnéiques, et de souligner les éléments clé permettant d’aider à distinguer une origine cardiogénique vs respiratoire. Histoire clinique/Signalement : L’histoire rapportée par les propriétaires de chiens/chats atteints de maladies cardiaques ou respiratoires est souvent relativement similaire. Les complaintes les plus fréquemment rapportées incluent la toux, dyspnée, tachypnée, baisse de tolérance à l’effort, et s’y ajoute souvent divers degrés de léthargie, anorexie, changement de comportement… Évidemment, ces informations permettent rarement de restreindre la liste des différentiels. Une situation particulière est celle du chat, qui ne tousse que de façon exceptionnelle lors de problèmes cardiaques (une quantité appréciable d’effusion pleurale est alors habituellement présente). Donc, la présence de toux chez un chat devrait nous permettre de prioriser les origines respiratoires. D’autres éléments de l’historique méritent également une attention particulière afin de différentier une origine cardiaque de respiratoire. La décompensation d’une maladie cardiaque se présente généralement de façon aigue, alors que plusieurs problèmes respiratoires (mais pas toujours) auront une histoire clinique plus longue, chronique, avec évolution progressive des symptômes. Une perte de poids progressive est également souvent encourue suite à une maladie cardiaque, bien qu’évidemment toujours possible dans le cas de maladies respiratoires chroniques. Certains propriétaires rapporteront aussi une distension abdominale progressive chez leur animal de compagnie (ascite), signifiant une atteinte cardiaque droite. Finalement, le signalement de l’animal doit évidemment être pris en considération. Par exemple, un Doberman de 5 ans avec toux et dyspnée est naturellement plus susceptible de présenter une cardiomyopathie dilatée décompensée qu’une bronchopneumonie. Ces informations peuvent donc nous guider, et faire pencher la balance d’un côté ou d’un autre. Examen Physique : Un examen physique complet et attentif de ces patients est un outil important, permettant la collecte d’informations précieuses. Toutefois, la première étape consistera à s’assurer que le patient peut supporter les manipulations, ce qui n’est pas toujours le cas (exemple typique du chat dyspnéique, asthme vs cardiomyopathie). Une oxygénothérapie s’impose souvent au préalable, et la poursuite de l’examen physique en étapes multiples peut s’avérer nécessaire. L’usage d’agents sédatifs à dose minimale efficace sera souvent bénéfique, et le mot d’ordre demeure de limiter le stress chez ces patients qui se trouvent déjà « sur la corde raide ». L’évaluation à distance du patron respiratoire pourra aider dans la détermination de l’origine de la dyspnée. Une dyspnée expiratoire suggère la présence d’une atteinte des voix inférieures (ex : œdème pulmonaire, asthme félin), alors qu’une dyspnée inspiratoire laisse présager une atteinte supérieure (ex; paralysie laryngée). Une discordance entre l’excursion abdominale et thoracique en cours de respiration, quant à elle, peut suggérer une atteinte pleurale. L’auscultation pulmonaire et cardiaque pourra révéler la présence d’un souffle, arythmie, galop, crépitements pulmonaires, trouvailles qui s’ajouteront aux autres informations et pointent en faveur d’une maladie cardiaque. Mais attention, les crépitements pulmonaires doivent être interprétés avec précaution, sachant que ceuxci reflètent l’accumulation de liquide au niveau des petites voix respiratoires. Ce liquide peut bien sur être de l’œdème cardiogénique, mais les crépitements sont aussi présents lors d’autres pathologies pulmonaires (fibrose, saignements, pneumonie…). Un temps de remplissage capillaire lent, la présence de pouls jugulaires, un pouls fémoral faible et fuyant, ainsi que l’évidence d’ascite, seront en contrepartie très suggestifs d’une atteinte cardiaque primaire. Un paramètre bien simple et souvent négligé lors de signes respiratoires aigus et la fréquence cardiaque. Les patients en insuffisance cardiaque seront quasi invariablement tachycardes (et souvent très tachycardes) en raison de l’activation du système sympathique (catécholamines), alors que lors d’atteinte respiratoire primaire la fréquence cardiaque sera assez variable, dépendamment du degré de stress et de dyspnée. La trouvaille d’une arythmie sinusal respiratoire, quand à elle, est la signature d’un tonus vagal élevé, qui lui supporte souvent une « santé » cardiaque. Cette stimulation vagale excessive est parfois liée à la pathologie thoracique elle-même ou aux efforts inspiratoires/expiratoires occasionnés par la condition primaire. Tests diagnostics : L’évaluation de base de tout patient présenté en dyspnée devrait inclure la collecte d’un bilan général au laboratoire (hémato-biochimie et analyse urinaire). L’obtention plus rapide de certains résultats via un microhématocrite/solides totaux, BUN, glycémie, lactate et densité urinaire est tout indiquée en raison de l’état souvent instable de ces animaux. Encore une fois, le choix du moment et de la technique de prélèvement visera à limiter le stress et les manipulations au strict minimum. L’élément principal de la démarche diagnostique est sans l’ombre d’un doute la poursuite de techniques d’imagerie médicale, incluant une échographie thoracique rapide (FLASH) si disponible et la réalisation de clichés radiographiques thoraciques, dès que l’état clinique du patient le permet. L’inspection des champs pulmonaires et de l’espace pleural, la distribution des lésions, la silhouette cardiaque et la taille vaisseaux pulmonaires seront d’une importance particulière. La consultation d’un spécialiste en imagerie pourra alors être d’un grand secours ! La présence d’une distension des vaisseaux pulmonaires accompagnée de lésions alvéolaires ou d’effusion pleurale justifiera la poursuite d’examens cardiaques plus poussés, ou alternativement la mise en place d’essais thérapeutiques. Une analyse des gaz sanguins, examens des voies respiratoires supérieures, fluoroscopie, bronchoscopie, LBA, aspiration pulmonaire, test Dirofilariose, coprologie….seront quant à eux indiqués lorsqu’une condition respiratoire est suspectée. Exemple de cas particuliers : Certaines situations cliniques peuvent présenter des dilemmes diagnostiques particulièrement embêtants. L’une d’entre elles est la présence d’un chat ou d’un chien avec effusion pleurale. La thoracocentèse est souvent inévitable afin de stabiliser le patient, parfois avant même l’obtention de radiographies. L’analyse du liquide pourra occasionellement guider énormément le diagnostic (cellules néoplasiques, sang frais, inflammation septique…) alors que la trouvaille d’un transsudat modifié ou liquide chyleux ne permet pas d’éliminer une origine cardiaque, une maladie pulmonaire ou une atteinte des autres structures intrathoraciques. Une évaluation cardiaque complète, radiographies post-drainage et techniques d’imageries poussées (tomodensitométrie) seront souvent nécessaires. Une autre situation communément rencontrée est la présentation d’un chien de petite race, d’âge avancé, avec un fort souffle cardiaque lié à une maladie valvulaire dégénérative, mais qui présente une maladie respiratoire chronique concomitante (ex : collapsus trachéal, bronchite chronique). Les clichés radiographiques peuvent parfois être embêtants et Il est parfois difficile de déterminer l’origine exacte des signes cliniques, et ce malgré une évaluation clinique approfondie. Tel que mentionnée précédemment, la présence d’un rythme et d’une fréquence cardiaque dans les limites de la normale est un indicateur probant d’une origine respiratoire. La lecture de film par un spécialiste en imagerie médical ainsi que la réalisation d’examens plus poussés incluant une échocadiographie pourront aider à orienter le diagnostic final. Finalement, la présence d’une maladie respiratoire chronique associée à une hypertension pulmonaire (ex : WHWT avec fibrose pulmonaire) constitue également un dilemme diagnostique de taille. L’historique n’aide généralement pas à distinguer une origine cardiaque ou respiratoire (toux, intolérance à l’effort, syncopes, fatigue, tachypnée) et l’examen physique révèlera souvent la présence de signes liés à la fois aux atteintes cardiaques et respiratoires. Une évaluation complète, autant cardiaque que respiratoire sera nécessaire afin de mettre en place la thérapie adéquate et de fournir un pronostic réaliste aux propriétaires, puisque la symptomatologie de ces patients est attribuable autant à l’atteinte du système cardio-vasculaire que respiratoire. Essais thérapeutiques : Certaines situations (absence de diagnostic final, instabilité du pateint, contraintes budgétaires) mènent à se retourner vers des essais thérapeutiques. De façon générale, l’utilisation du furosémide pourra potentiellement permettre de confirmer ou infirmer l’origine cardiaque (œdème cardiogénique). Il faut toutefois user de prudence dans l’interprétation de la réponse clinique, et généralement s’appuyer sur la réévaluation des lésions radiographiques. Plusieurs atteintes respiratoires peuvent franchement s’améliorer de façon transitoire suite à l’utilisation de diurétiques, tel obstructions respiratoires supérieures avec œdème secondaire ainsi que les bronchopneumonies…. L’utilisation d’agents bronchodilatateurs peut également améliorer les signes cliniques et être de grand secours dans plusieurs situations (ex : chat asthmatique). Les bronchodilatateurs amèneront une amélioration clinique sur les pathologies respiratoires mais parfois aussi cardiaques. Ils seront donc utiles afin de stabiliser le patient mais leur usage généralement peu concluant d’un point de vu diagnostique. Bref, ces essais thérapeutiques deviennent parfois inévitables, et il convient d’appuyer l’amélioration clinique notée avec la réévaluation de paramètres plus objectifs, dont les radiographies thoraciques, en vue de confirmer le diagnostic postulé. Directions futures : Depuis quelques années, un engouement particulier est voué à l’étude et l’utilisation de biomarqueurs, ou marqueurs biochimiques cardiaques, qui ultimement pourraient permettre la différenciation entre l’origine cardiaque ou respiratoire. Ces marqueurs pourront refléter soit une insulte des cardiomyocytes (troponines I) ou l’étirement/dysfonction du myocarde (ANP,BNP,nt-proBNP) et sont libérés en circulation lors de diverse atteintes cardiaques. Le dosage (mesure sanguine) de ces marqueurs représente donc une avenue diagnostique intéressante, d’ailleurs déjà largement utilisée en médecine humaine. Plusieurs études vétérinaires récentes ont rapportées des résultats très prometteurs. La limitation actuelle de ces tests en médecine vétérinaire réside dans la nécessité de soumettre ces échantillons à des laboratoires indépendants, avec le délais dans l’obtention des résultats qui en découle. Une utilisation clinique courante, avec analyse en clinique facilement disponible (« in-house » ou « bedside ») de tels marqueurs serait vraiment intéressante possiblement à prévoir dans un avenir rapproché. Principaux différentiels à considérer lors de difficulté respiratoire 1. Nasopharynx : a. Polype b. Rhinite/sinusite c. Infection fongique d. Néoplasme e. Autre masse (kyste, Abcès) f. Corps étranger g. Sténose nasopharyngienne h. Anomalies brachycéphales 2. Larynx : a. Paralysie laryngée b. Néoplasie 5. Parenchyme pulmonaire : a. Œdème cardiogénique b. Œdème non-cardiogénique c. Pneumonie d. Fibrose e. Parasitaire f. Thromboembolisme g. Dirofilariose h. Néoplasie i. Trauma 6. Espace pleural : a. Hydrothorax-transudat b. Hydrothorax-transudat mod c. Hydrothorax-exsudat c. Laryngite granulomateuse d. Abcès, kyste e. Œdème, laryngospasme f. Corps étranger g. Trauma h. Anomalies brachycéphales 3. Trachée : a. Collapsus b. Corps étranger c. Masse trachéale d. Compression externe e. Trauma f. Hypoplasie 4. Bronches : a. Bronchite chronique b. Bronchiectasie c. Bronchospasme d. Collapsus d. e. f. g. Chylothorax Pyothorax Hémothorax Pneumothorax 7. Diaphragme/cavité thoracique a. Hernie diaphragmatique b. Néoplasme c. Effusion péricardique 8. Paroi a. b. c. thoracique : Maladie neuromusculaire Trauma Pectus excavatum 9. Autres : a. Distension abdominale ++ b. Atteinte cervicale haute/ moelle allongée c. Iatrogénique (agent sédatif, anesthésiants) d. Baisse de capacité de transport O2 (anémie, CO tox, methémoglobine) Adaptation tableau tiré de : Respiratory difficulty. In : Cardiovascular Disease in Small Animal Medicine, Ware WA, Manson publishing 2007, pp. 106-116. Lectures suggérées Respiratory difficulty. In : Cardiovascular Disease in Small Animal Medicine, Ware WA, Manson publishing 2007, pp. 106116. Rozanski E, Chan DL. Approach to the patient with respiratory distress. Vet Clin North Am Small Anim Pract. 2005 Mar;35(2):307-17. Sigrist NE, Adamik KN, Doherr MG, Spreng DE. Evaluation of respiratory parameters at presentation as clinical indicators of the respiratory localization in dogs and cats with respiratory distress. J Vet Emerg Crit Care (San Antonio). 2011 Feb;21(1):13-23. Oyama MA, Rush JE, Rozanski EA et al ; Assessment of serum N-terminal pro-B-type natriuretic peptide concentration for differentiation of congestive heart failure from primary respiratory tract disease as the cause of respiratory signs in dogs. J Am Vet Med Assoc. 2009 Dec 1;235(11):1319-25. L’HYPERTENSION CHEZ LES ANIMAUX DE COMPAGNIE MC Bélanger, Université de Montréal Introduction Le maintien de la pression sanguine est nécessaire pour assurer la perfusion tissulaire et secondairement, l’oxygénation, l’apport de nutriments et l’élimination des déchets métaboliques. Rappel : • Régulation de la pression sanguine: • Centrale = pons et medulla oblongata • SNA (barorécepteurs et chémorécepteurs) • Mécanismes neuro-endocriniens (ex) SRAA La pression sanguine est le produit du débit cardiaque et de la résistance périphérique (RPT) : P = DC (FC x VE) x RPT Volume d’éjection (VE) = précharge x contractilité Psystolique = P maximale Pdiastolique = P minimale Pmoyenne = moyenne de toutes les pressions enregistrées pendant un cycle cardiaque Pmoy = (Psys – Pdias) /3 + Pdias • La Pmoy est utilisée pour estimer la R artériolaire • La Pmoy est un peu plus basse que la moyenne arithmétique Pression sanguine normale en clinique • Chien: • Chat: • Systolique= 120-160 mmHg • Diastolique= 95 mmHg • Moyenne= 103 mmHg • Systolique= 150-180 mmHg • Diastolique= 110 mmHg • Moyenne= 123 mmHg Plusieurs facteurs influencent la pression sanguine : - âge - obésité - « white coat syndrome » - sexe race Définition L’hypertension représente une élévation chronique de la pression sanguine systolique et/ou diastolique. Étiologie L’hypertension représente toute situation où il y a augmentation du DC ou de la résistance périphérique totale (RPT) : • ↑ RPT - ↑ tonus vasomoteur - ↑viscosité sanguine • ↑ DC - ↑ FC - ↑ inotropie - ↑ volémie ex) GC, Fluides, etc. Causes spécifiques: Diabète mellitus (DM) o Néphropathie et vasculopathie Hyperadrénocorticisme o ↑ RAAS, ↑synthèse catécholamines, stimulation α et B-récepteurs Hyperthyroïdie o ↑ stimulation des récepteurs B-adrénergiques, ↑ RAAS Acromégalie o ↑aldostérone Phéochromocytome o Sécrétion de catécholamines o Hyperaldostéronisme ↑aldostérone Hyperestogénisme Obésité Lésion neurologique au diencéphale o ↑ sympathique Pathologies rénales chroniques (insuffisance rénale chronique ou IRC, glomérulonéphrite) o Activation RAAS o ↓ synthèse des prostaglandines o ↓ excrétion Na et H2O Idiopathique ou primaire N.B. Les trois causes les plus fréquentes chez le chat sont : hyperthyroïdie, IRC et idiopathique. Prévalence 3-10 % chez le chien 2 % chez le chat 9 % chez les chats > 10 ans Chiffres intéressants chez les animaux de cie : 61% des chats en IRC 70-87% des chats hyperthyroidiens 50% de chiens Cushing 50% des chiens avec phéochromocytome 51% des chiens diabétiques 80% des chiens avec glomérulonéphrite Signes cliniques - souvent asymptomatique halètement excessif désorientation hyperhémie des muqueuses et congestion épisclérale cécité soudaine (SC le plus fréquent chez le chat) PU/PD abattement anorexie bradycardie galop/souffle cardiaque intolérance à l’exercice épistaxis Conséquences sur les organes cibles (4) - cœur • hypertrophie cardiaque - SNC • Encéphalite hypertensive • Accident vasculaire cérébral (AVC) • Hémorragies cérébrales - Reins • IRC • Protéinurie - Yeux • Cécité/décollement de rétine • Hyphème • Hémorragie rétinienne Diagnostic Documenter une élévation chronique de la pression sanguine sur plusieurs mesures. - Psys > 200 mmHg = DX - Psys > 160 chien calme = suspect, Dx si IRC - Psys > 180 chat calme = suspect, Dx si IRC - Pdias > 110 mmHg Plan diagnostic Traitement Buts : Éliminer les signes cliniques Viser les normales supérieures en clinique • 140 mmHg chez le chien • 160 mmHg chez le chat Porter attention à la fonction rénale si de l’hypotension se développe Traitement spécifique • • • • • • Traiter la cause primaire ou adapter le traitement au mécanisme sous-jacent causant l’hypertension Diète réduite en sodium (peu efficace)/évitez plutôt les aliments riches en sodium Correction de l’obésité Vasodilatateurs B-bloquants o propranolol IECA o Pas des hypotenseurs significatifs o Enalapril o Benazepril o Diminue la synthèse d’angiotensine II (Vasodilatation + excrétion de Na et H20 (↓ aldostérone)) o remodelage hypertrophie ventriculaire o Maintien de la perfusion cérébrale o Anti-fibrotique a/n rénal et cardiaque o Protection de la fonction rénale: vasodilatation de l’artériole efférente ↑perfusion rénale ↓pression intra-glomérulaire o Indiqués lors : d’activation du SRAA • Cushing, IRC, GN DM • retarde la néphropathie du diabétique GN • Diminue la protéinurie • Retarde l’apparition/progression d’urémie IRC Diminue la pression intra-glomérulaire Augmente la perfusion rénale • • • • Inhibiteur canaux calciques o amlodipine ά-bloquants o prazocine hydralazine nitroprusside o drogue d’urgence o en infusion continue Suivi • Court terme : Contrôler la pression toutes les semaines jusqu’à normalisation • Long terme : Contrôler la pression tous les 2-6 mois Drogues couramment utilisées en cardiologie des animaux de compagnie Nom Aminophylline Mode d’action Méthylxanthine Indication bronchodilatateur Dosage Chien : 10 mg/kg po tid Amlodipine Bloqueur des canaux Hypertension calciques MDCVM Chat : 0.625 mg po sid Chien : 0.1‐0.5 mg/kg po sid (max 15 mg) Aspirine Antiplaquettaire Aténolol B‐bloquant sélectif Bénazepril IECA Butorphanol Opiacé ICC Hypertension si SRAA activé Anti‐hypertrophiant Antitussif Chat : 5 mg\kg ou 40‐80 mg/chat po Q3 jours Chat <4.5 kg, 3.125 mg po bid Chat >4.5 kg, 6.25 mg po bid Chien : 6.25‐12.5 mg/kg po bid (0.2‐1 mg/kg) 0.25‐0.5 mg/kg po sid (bid) Chlorothiazide Diurétique ICC réfractaire Clopidogrel Antiplaquettaire Prévention thromboembolies Prévention des thromboembolies CMH obstructive féline Arythmies ventriculaires Chien : 0.05‐0.5 mg/kg po bid‐qid Chlorothiazide : 20‐40 mg/kg po bid Hydrochlorothiazide : Chien ; 2‐4 mg/kg po bid Chat ; 1‐2 mg/kg po bid Chat : 18.75 mg po sid Commentaire Attention : tachycardie, hyperactivité Vasodilatateur artériel Commencer faible dose et augmenter à effet Notes Commencer faible dose et augmenter à effet Surveiller azotémie et AINS Attention si MDCVM et développe ICC ! Peux masquer SC Pas utilisé seul pour l’ICC (on l’ajoute au furosémide) Pas d’étude pour justifier son usage vs aspirine chez le chat Digoxin Glycoside Diltiazem Furosémide Bloqueur des canaux CMH féline avec calciques dysfonction diastolique Arythmies supraventriculaires IECA ICC Hypertension si SRAA activé Anti‐hypertrophiant Diurétique de l’anse ICC Hydrocodone Opiacé Antitussif Spironolactone Diurétique Antifibrotique ICC MDCVM CMD Mexilétine Anti‐arythmique de classe 1b Arythmies ventriculaires Pimobendane Inodilatateur (sensibilise Ca2+ et inhibe PDE3) ICC seconadaires à CMD et MDCVM CMD sans ICC ? Hypertension pulmonaire Énalapril Arythmies supraventricuailres (fibrillation auriculaire) Voir charte mg/m2 Chat : cardizem‐CD 60 mg po sid Chien : diltiazem régulier ;2‐4 mg/kg po bid 0.5‐1 mg/kg po sid ‐bid Chat : 1‐2 mg/kg po, sc, im, iv bid‐qid Chien : 1‐4 mg/kg po, sc, im, iv bid‐qid Chien : 0.22 mg/kg po sid‐qid Chien : ‐ antifibrotique ; 0.25‐1 mg/kg po sid‐bid ‐ diurétique 1‐2 mg/k po sid‐bid Chien : 4‐8 mg/kg po bid‐ tid Chien : 0.25‐0.3 mg/kg po bid Drogue toxique ! (GI, neuro et cardio) Mesurer concentration sérique 7 jours post‐ administration Attention diltiazem régulier vs longue action Surveiller azotémie et AINS Surveiller hypokaliémie et ne pas exagérer la dose chez le chat Attention à l’hyperkaliémie si combiné à un IECA sans furosémide Certains chiens anorexiques ; donner avec nourriture Propranolol B‐bloquant non‐ sélectif CMH ou hypertension secondaire à l’hyperthyroïdie Chat < 4.5 kg: 2.5 mg po bid‐tid Chat > 4.5 kg : 5 mg po bid‐tid Nitroglycérine 2% Nitrate ICC aigue Vasodilatateur veineux et coronaire Sotalol B‐bloquant sélectif Arythmies ventriculaires Théophylline méthylxanthine Oméga­3 EPA Theodur : Chien ; 10‐20 mg po bid 40 mg/kg/jour d’EPA ou 2 sardines par jour! Taurine Acide aminé Bronchodilatateur Pour accélérer la FC d’un BAV incomplet Antioxydant hypolipémiant Antiarythmique CMD par déficience en taurine 1/4 pouce/5kg tid‐qid 1 pouce=15 mg Chien : 1/8 (races toy) à 2 (races géantes) pouces topiquement tid‐qid Chat : 1/4‐1/8 pouce tid‐ qid Chien : 0.5‐2 mg/kg po bid (max 80 mg) Chien : 250‐500 mg po bid Chat : 250 mg po bid Commencer faible dose et augmenter à effet Eviter chez le chat asthmatique (bronchospasmes) Se donne en onguent Usage court terme Sauter 12h pour éviter l’accoutumance Traitement de choix pour les arythmies du boxer (ajouter 780 mg d’omega‐3) Attention : tachycardie et hyperactivité Choisir une formulation où l’EPA prédomine Doser la taurine plasmatique pour documenter la déficience Cette journée a été rendue possible grâce à la collaboration de