Extrait PDF - Librairie du Centre

secondaire
COLLECTION
ANÇAIS
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DÉCOLLAGE
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TÉLESCOPE
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EN SCÈNE!
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CARREFOURS
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Cour
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sommaire
Vue d’ensemble
ÉTAPE 1
Il était une fois… le XVIIe siècle
Lire des textes du XVIIe siècle et prendre connaissance du projet final
Volet
1.1 Textes du XVIIe siècle et audience à la cour du roi
Bloc A – Lecture de Lettre à Madame de Grignan
Bloc B – Lecture du conte Le Petit Chaperon rouge
Bloc C – Projet final
Volet
1.2 Fables à la manière de La Fontaine
Bloc A – Lecture de Le pouvoir des fables
Bloc B – Fabulons
Bloc C – Adaptation d’une fable
ÉTAPE 2
Le pouvoir des mots
Lire des extraits de pièces de théâtre du XVIIe siècle et des critiques, interpréter un
document audiovisuel, rédiger un texte personnel et présenter une scène de théâtre
Volet
2.1 Extraits de pièces de théâtre
Bloc A – Lecture de Le Cid
Bloc B – Lecture de Andromaque
Bloc C – Jeu de répliques…
Volet
2.2 Critiques
Bloc A – Lecture de Maximes
Bloc B – Lecture de deux critiques
Premier texte : L’Avare vient clore en beauté la saison du TFT
Second texte : Harpagon en Nouvelle-France
Bloc C – Lecture d’une variété de critiques
Volet
2.3 Téléroman, court métrage ou dramatique, texte personnel et représentation théâtrale
Bloc A – Visionnement d’un téléroman, d’un court métrage ou d’une dramatique
Bloc B – Rédaction d’un texte personnel
Bloc C – Représentation d’une scène d’une pièce de théâtre
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ÉTAPE 3
Molière à l’avant-scène!
Lire L’Avare de Molière et rédiger une nouvelle scène
Volet
3.1 L’Avare (Molière)
Bloc A – Rencontre avec Molière et son théâtre
Bloc B – Lecture de L’Avare
Bloc C – Rencontre avec un autre avare : Séraphin Poudrier
Volet
3.2 Nouvelle scène à la manière de Molière
Bloc A – Préparation et rédaction
Bloc B – Révision et correction
Volet
3.3 Audience à la cour du roi
Bloc A – Préparation de la présentation
Bloc B – Audience à la cour du roi
Dans le rétroviseur
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Fascicule 4 – En scène!
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:
1)
Le théâtre, c’est l’art de s’exprimer et de jouer devant un
public en quête de divertissement. Bien que le cinéma prenne
probablement plus de place que le théâtre dans ta vie, l’étude
du théâtre t’offrira l’occasion d’apprécier cet art d’expression
sous un angle nouveau. Dans les pages qui suivent, la
littérature du XVIIe siècle te permettra de plonger au cœur
d’une époque riche en intrigues et en rebondissements. L’art
de vivre dans la belle société t’interpellera et te fera découvrir
des scènes tout à fait théâtrales!
Bien que la scène soit au cœur de ce fascicule, une incursion
dans les contes et les récits du XVIIe siècle te permettra
également de mieux comprendre les mœurs et les règles qui
régissent les gens de la cour, centre des activités littéraires
et culturelles. La lecture d’un récit, de contes, de fables et de
divers extraits de pièces du XVIIe siècle ainsi que de la pièce
L’Avare, de Molière, te fera connaître cette époque lointaine. La
lecture de critiques te permettra, par la suite, de faire part de tes
opinions et de tes jugements d’une façon adaptée au contexte.
De plus, la représentation d’un extrait d’une pièce de théâtre de
Molière et le visionnement d’un téléroman, d’un court métrage
ou d’une dramatique seront l’occasion d’observer les techniques
de la scène en guise de préparation à la présentation d’une scène
que tu auras toi-même écrite. Ce programme, qui te plongera
dans le monde du théâtre et du XVIIe siècle, se terminera par
une audience à la cour du roi.
Il s’agit donc :
• de lire divers textes : récits, contes, maximes, fables, textes
critiques, extraits et pièces de théâtre;
• de visionner un téléroman, un court métrage ou une
dramatique;
• d’écrire un texte personnel et une scène de théâtre;
• de présenter la scène que tu auras écrite ainsi qu’un extrait
d’une pièce de Molière.
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ÉTAPE
1
IIl était une fois… le XVIIe siècle
L
Lire
des textes du XVIIe siècle et prendre connaissance du
projet final
L’étude du théâtre du XVIIe siècle te permettra de découvrir une
époque charnière dans l’évolution de la littérature. Les règles
sociales de la cour, la conformité à un idéal, les conventions et
la finalité morale : tous ces éléments importants dans la société
de la cour se transposent dans la littérature. La lecture d’un
récit et d’un conte t’ouvrira au monde imaginaire qui animait la
cour du roi et la lecture de fables te donnera un regard critique
sur la société qui a inventé l’art de vivre. Enfin, tu prendras
connaissance du projet final, une invitation à te présenter en
audience chez le roi.
Source (2) : © Filophoto.
V o l e t 1.1 Textes du XVIIe siècle et audience à la cour du roi
La lecture d’une variété de textes en prose du XVIIe siècle te permettra de faire une incursion dans une époque
marquée par le classicisme, époque pendant laquelle la langue française a pris racine et a fleuri. La lecture
d’un récit et d’un conte t’amènera à approfondir tes connaissances de la hiérarchie sociale à cette époque. Tu
pourras aussi commencer à réfléchir au projet final.
Le XVIIe siècle littéraire français débute en 1610, avec la mort du roi Henri IV, et s’achève en 1715, avec la mort
de Louis XIV. Le classicisme, la préciosité, « l’honnête homme », le château de Versailles, le luxe à la cour du
roi, La Fontaine, Corneille et Bossuet sont autant de référents et de personnalités de cette période.
Connais-tu le XVIIe siècle? Fais, en équipe, l’activité proposée ci-dessous. Ensemble, faites une recherche
dans Internet pour trouver l’information manquante.
Associe chacune des personnalités énumérées dans l’encadré ci-dessous à la citation ou à l’énoncé correspondant.
Nicolas Boileau, Jacques Bénigne Bossuet, Jean-Baptiste Colbert, Pierre Corneille, Savinien de Cyrano de
Bergerac, René Descartes, Fénelon, Marie-Madeleine de La Fayette, Jean de La Fontaine, François duc de
La Rochefoucauld, Louis XIII, Louis XIV, Jean-Baptiste Lulli, François de Malherbe, Molière, Blaise Pascal,
Charles Perrault, Jean Racine, Richelieu, Madame de Sévigné, Théophile de Viau
a) Homme d’État français, fondateur de l’Académie des sciences et de l’Observatoire. Il a établi
des paysans français au Canada.
b) Précurseur de la science-fiction, il a écrit Voyage dans la Lune.
c) Auteure du célèbre roman de la littérature classique La Princesse de Clèves.
d) Musicien florentin naturalisé français, il a composé la musique de huit des comédies
de Molière et des pièces religieuses dont le Te Deum.
e) Auteur des comédies Le Malade imaginaire et Les Précieuses ridicules.
f) Homme d’État français, il a fondé l’Académie française, à qui il a confié la tâche de fixer les
règles de la langue française.
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g) Poète représentatif du courant libertin dont les œuvres ont été rééditées plusieurs
fois au cours du XVIIe siècle.
h) « Hâtez-vous lentement et, sans perdre courage, vingt fois sur le métier remettez
votre ouvrage : Polissez-le sans cesse et le repolissez. Ajoutez quelques fois, et
souvent effacez. » (Art poétique, Chant I, v. 171-174)
i) « On doit se consoler de ses fautes quand on a la force de les avouer. »
(Maximes, 641)
j) Une de ses principales œuvres est le Traité de l’éducation des filles.
k) Fils d’Henri IV et de Marie de Médicis, il devient roi à l’âge de neuf ans.
l) Son poème Le siècle de Louis le Grand déclenchera la Querelle des Anciens et
des Modernes. Il est l’auteur des Contes de ma mère l’Oye.
m) Il a écrit deux pièces religieuses inspirées de la Bible : Esther et Athalie.
n) Prêtre, poète et orateur, il est renommé pour ses Oraisons funèbres et
ses Sermons.
o) « Je suis jeune, il est vrai, mais aux âmes bien nées, la valeur n’attend
pas le nombre des années. » (Le Cid, Acte II, scène 2)
p) Philosophe, physicien et mathématicien, on lui doit la création de la
géométrie analytique.
q) Il est l’auteur de 12 livres de fables, publiées entre 1668 et 1694.
r) Précurseur de la poésie française classique, il devint célèbre en 1605
avec sa Prière pour le roi Henri le Grand allant en Limousin.
s) Savant, écrivain et philosophe à l’esprit pratique,
il fonde la première ligne d’omnibus à chevaux
de Paris, desservie par des « carrosses à cinq
sols ».
t) Elle est la plus grande épistolière du Grand
Siècle.
Réa
ction
En équipe, choisissez un personnage et faites une courte
recherche dans Internet.
Présentez le résultat de vos recherches à l’occasion d’une
mise en commun.
u) Fils d’Anne d’Autriche, il a régné sur la France durant 72 ans.
La littérature au XVIIe siècle
L’histoire littéraire du XVIIe siècle se divise en quatre périodes : la période baroque (1598-1630); la
formation de l’idéal classique (1630-1661); l’expression de l’idéal classique (1661-1685); et la fin de
l’idéal classique (1685-1715).
La littérature baroque est caractérisée par une grande liberté; elle laisse libre cours à la sensibilité et
à la fantaisie.
La littérature classique allie la perfection du style et la clarté d’expression, obéit à des règles très
strictes, cherche le vraisemblable et encourage l’imitation des Anciens, c’est-à-dire des auteurs de
l’Antiquité tels qu’Homère et Virgile.
Fascicule 4 – En scène!
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BLOC A
Lecture de Lettre à Madame de Grignan
MISE EN
SITUATION
Madame de Sévigné a laissé un héritage épistolaire important : sa volumineuse
correspondance compte environ 1 500 lettres! À partir de 1671, c’est à sa fille MargueriteFrançoise, épouse du comte de Grignan, gouverneur de Provence, qu’elle adressera ses
lettres. Les lettres intimes de Madame de Sévigné à sa fille forment une chronique de la
vie en France dans le dernier tiers du XVIIe siècle. Découvre une page de l’histoire de la
France en lisant la narration d’une soirée de juillet 1676 à la cour de Louis XIV.
Choisis une carte parmi celles que l’on t’a remises; tu devras improviser une phrase en présence du roi, à la
cour, pour le divertir. Tu dois t’adresser au roi, de façon appropriée, en incarnant le personnage illustré sur la
carte.
Lis le texte ci-dessous. Tu verras la façon dont on se divertissait alors à la cour du roi.
Lettre à Madame de Grignan
À Paris, mercredi 29 juillet 1676
Voici ma bonne un changement de scène
qui vous paraîtra aussi agréable qu’à tout
le monde. Je fus samedi à Versailles avec les
Villars : voici comme cela va. Vous connaissez
la toilette de la Reine, la messe, le dîner; mais il
n’est plus besoin de se faire étouffer, pendant
que Leurs Majestés sont à table; car, à trois
heures, le Roi, la Reine, Monsieur, Madame,
Mademoiselle, tout ce qu’il y a de princes et
de princesses, Madame de Montespan, toute
sa suite, tous les courtisans, toutes les dames,
enfin ce qui s’appelle la cour de France, se
trouve dans ce bel appartement du Roi
que vous connaissez. Tout est
meublé divinement, tout
est magnifique. On
ne sait ce que c’est
que d’y avoir chaud;
on y passe d’un lieu
à l’autre sans faire la
presse en nul lieu. Un
jeu de reversi donne la
forme, et fixe tout. C’est le
roi (Madame de Montespan
tient la carte), Monsieur, la
Reine et Madame de Soubise;
Dangeau et compagnie; Langlée
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et compagnie. Mille louis sont répandus sur le
tapis, il n’y a point d’autres jetons. Je voyais
jouer Dangeau; et j’admirais combien nous
sommes sots auprès de lui. Il ne songe qu’à
son affaire et gagne où les autres perdent; il
ne néglige rien, il profite de tout, il n’est point
distrait : en un mot, sa bonne conduite défie
la fortune; aussi les deux cent mille francs
en dix jours, les cent mille écus en un mois,
tout cela se met sur le livre de sa recette.
Il dit que je prenais part à son jeu, de sorte
que je fus assise très agréablement
et très commodément. Je saluai
le Roi, comme vous
me l’avez appris; il me
rendit son salut, comme
si j’avais été jeune et
belle. La reine me parla
aussi longtemps de ma
maladie que si c’eût été
une couche. (…) Madame
de Montespan me parla
de Bourbon et me pria de
lui conter Vichy, et comme
je m’en étais trouvée; elle
dit que Bourbon, au lieu
de lui guérir un genou,
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lui a fait mal aux deux. Je lui trouvai le dos
bien plat, comme disait la maréchale de la
Meilleraye; mais sérieusement, c’est une chose
surprenante que sa beauté; et sa taille qui
n’est pas de la moitié si grosse qu’elle était,
sans que son teint ni ses yeux, ni ses lèvres en
soient moins bien. Elle était tout habillée de
point de France; coiffée de mille boucles; les
deux des tempes lui tombaient fort bas sur les
deux joues; des rubans noirs sur la tête, des
perles de la maréchale de l’Hospital, embellies
de boucles et de pendeloques de diamant de
la dernière beauté, trois ou quatre poinçons,
une boîte, point de coiffe, en un mot, une
triomphante beauté à faire admirer à tous les
ambassadeurs. Elle a su qu’on se plaignait
qu’elle empêchait toute la France de voir le
Roi; elle l’a redonné, comme vous voyez; et
vous ne sauriez croire la joie que tout le monde
en a, ni de quelle beauté cela rend la cour.
Cette agréable confusion, sans confusion, de
tout ce qu’il y a de plus choisi, dure jusqu’à
six heures depuis trois. S’il vient des courriers,
le Roi se retire pour lire les lettres, et puis
revient. Il y a toujours quelque musique qu’il
écoute et qui fait un très bon effet. Il cause
avec celles qui ont accoutumé d’avoir cet
honneur. Enfin, on quitte le jeu à l’heure que
je vous ai dit; on n’a du tout point de peine
à faire les comptes; il n’y a point de jetons ni
de marques; les poules sont au moins de cinq,
six ou sept cents louis, les grosses de mille, de
douze cents. On en met d’abord vingt chacun,
c’est cent; et puis celui qui fait en met dix. On
donne chacun quatre louis à qui a le quinola;
on passe; et quand on fait jouer, et qu’on ne
prend pas la poule, on en met seize à la poule,
pour apprendre à jouer mal à propos. On parle
sans cesse, et rien ne demeure sur le cœur.
« Combien avez-vous de cœur? J’en ai deux,
j’en ai trois, j’en ai un, j’en ai quatre. » Il n’en
a donc que trois, que quatre, et, de tout ce
caquet, Dangeau est ravi : il découvre le jeu, il
tire ses conséquences, il voit ce qu’il y a à faire;
enfin j’étais ravie de voir cet excès d’habileté :
vraiment, c’est bien lui qui sait le dessous des
cartes, car il sait toutes les autres couleurs.
À six heures donc, on monte en calèche, le Roi,
Madame de Montespan, Monsieur, Madame
de Thianges, et la bonne d’Heudicourt sur le
strapontin, c’est-à-dire comme en paradis, ou
dans la gloire de Niquée. Vous savez comme
ces calèches sont faites : on ne se regarde point,
on est tourné du même côté. La Reine était
dans une autre avec les princes et ensuite tout
le monde, attroupé selon la fantaisie. On va
sur le canal dans les gondoles, on y trouve de
la musique, on revient à dix heures, on trouve
la comédie; minuit sonne, on fait médianoche :
voilà comme se passa le samedi. Nous revînmes
quand on monta en calèche.
Marie De Rabutin-Chantal De Sévigné
Retour sur le texte
Réponds aux questions suivantes.
1. D’après toi, quelle est l’importance de ce genre littéraire au XVIIe siècle? Explique.
2. Relève les mots ou expressions difficiles. Comment fais-tu pour en trouver la signification?
3. Résume le texte.
4. Madame de Sévigné termine l’énumération des personnes présentes à Versailles par « ce qui s’appelle la
cour de France ». Remets, par ordre hiérarchique décroissant, les titres de noblesse ci-dessous et donne
les titres correspondants au féminin : comte, prince, marquis, roi, duc, vicomte.
5. Trouve, dans le texte, les termes qui correspondent aux expressions suivantes.
a) sorte de jeu de cartes qui se joue à quatre
Aide-mémoire
Déterminant
b) ancienne monnaie d’or frappée à l’effigie de Louis XIII, puis de ses successeurs
c) accouchement
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