NARCISSE
OU LAMANT DE LUI-MEME
De Jean-Jacques Rousseau
Mise en scène : Jean-Luc Revol
Dossier Pédagogique
Lien pour télécharger le dossier :
http://www.mcnn.fr/creation-
production/spectacle/2841-narcisse-ou-l-
amant-de-lui-meme.html
Extrait du spectacle :
http://www.youtube.com/watch?v=yFWrwjm2
cRA
CONTACTS
MCNN – Centre de Création et de Production de Nevers
Pour tout renseignement sur le spectacle ou pour des
interventions en milieu scolaire
Valérie Thoumire
06 81 11 08 75 / [email protected]
Assistante à la mise en scène et comédienne
Sommaire
Présentation
o Rousseau et la Comédie
o Quelques chiffres
o Dramatis Personae
Note du metteur en scène
Etude du spectaculaire
o L’équipe artistique
o Scénographie
o Costumes
o Lumières
Deux scènes clés
o Scène XI : Valère, Frontin, ivre
o Scène IX : Angélique, Valère
Le mythe de Narcisse en textes et en images
o Iconographies
o Ovide et Paul Valery
Jean-Jacques Rousseau et le théâtre
o Biographie
o Ses principales œuvres
o Narcisse dans l’œuvre de Rousseau
o Préface de Narcisse
Le Théâtre au XVIIIe siècle
o Contrôle du théâtre / contrôle de l’individu
o Le théâtre « hors les murs »
Présentation de l’équipe
o Le metteur en scène
o Les comédiens
Les feux qu’il cherche à allumer,
sont en même temps ceux qui le brûlent.
Ovide, Les Métamorphoses
Présentation
Par un piège tendu par sa sœur Lucinde, Valère tombe fou amoureux
de son propre portrait. Reprenant l’antique mythe des
Métamorphoses d’Ovide ou de Pline l’Ancien et la nécessité de la
première image, c’est sous la légèreté d’une langue de comédie que
Rousseau met en jeu les aspirations d’un siècle en quête de
l’Individu. Loin des salons et des longues réflexions, cette pièce du
jeune Rousseau fuse, rebondit, s’amuse.
A première vue, Narcisse ou l’amant de lui-même a tous les attraits
d’une petite comédie de jeunesse simple, fraîche et légère écrite à
dix-huit ans.
La pièce est aussi l'œuvre d'un jeune homme qui s'essaye au théâtre
en rêvant de devenir un grand auteur dramatique. Il y a pourtant du
Marivaux chez ses personnages, mais sans affèterie aucune. Au
contraire, la comédie du jeune Rousseau a de l’insolence, et c’est ce
qui en fait son premier attrait. Ce qui n’exclut pas une redoutable
construction, avec sa double intrigue menée de front.
D’une part, la mystification dont est victime Valère qui va le conduire
à tomber amoureux de son propre portrait, et d’autre part le refus de
Lucinde de se marier à un jeune homme qu’elle n’a jamais vu qui se
révèlera in fine être celui qu’elle aime.
Chassé-croisé amoureux, elle nous parle d'un sentiment complexe et
familier : la sensation de soi-même.
Qui suis-je ? Qui sommes-nous ?
Rousseau et la comédie
De cette rencontre a priori improbable entre l’auteur des Confessions
et le genre théâtral, subsiste en Narcisse une pièce de jeunesse,
heureuse, enlevée, émouvante.
Secondé par Marivaux en personne, le dramaturge en herbe nous
livre un chassé-croisé amoureux remarquablement construit tout en
osant, parmi les premiers, à poser la question moderne et centrale
de l’identité.
Avec une arme inattendue, celle du rire, Rousseau donne une cure
de jouvence au mythe des Métamorphoses d’Ovide, déjoue les codes
du travestissement et nous emporte dans la découverte - et la
crainte - de soi. S’emparant de cette pièce en un acte, rarement
jouée depuis le XVIIIe siècle, Jean-Luc Revol (Molière 2004) et les
comédiens du Théâtre du Temps Pluriel transcendent notre curiosité
littéraire pour restituer la réussite d’un geste théâtral sans équivalent
dans l’œuvre du citoyen de Genève.
Quelques chiffres
Sur la pièce
Comédie en 1 acte écrite par Jean-Jacques Rousseau
18 Scènes
7 personnages
Créée pour la première fois par les comédiens du Roi le 18
décembre 1752
Sur le spectacle
Créé en mai 2012 à Ferney-Voltaire dans le cadre du Tricentenaire
de la naissance de Jean-Jacques Rousseau
7 comédiens + 1 technicien
Durée : 1h15
Dramatis personae
Valère (Narcisse), amoureux d’Angélique puis de son propre portrait.
Fils de Lisimon
Lucinde, sœur de Valère, amie d’Angélique
Angélique, amoureuse de Valère et sœur de Léandre
Lisimon, père de Valère
Marton, servante de Lucinde
Frontin, Valet de Valère
Léandre, Cléonte, fiancé de Lucinde
Note du metteur en scène
L’histoire est simple. Par le biais d'un stratagème bénin, Valère
tombe dans un piège virtuel. S’il se précipite dans cette brèche
ouverte, c'est peut-être qu'il la porte déjà en lui et qu'elle lui offre
avant le mariage et le cours d'une vie normalisée, un ultime recours
à l'enfance et à ses folies.
Le piège imaginé par Rousseau est grossier, il produit cependant –
au-delà des prévisions de celles qui le mettent en œuvre - du rêve et
de l'intangible. L’auteur est sur la trace d'une obsession qu'on
retrouvera plus tard dans Les Rêveries du promeneur solitaire ou Les
Confessions : le plaisir de plonger en soi-même et la crainte de s'y
perdre. La « féminité » de Valère n'est-elle pas d'abord, et bien au-
delà d'une mode vestimentaire ou d'une excessive inclination à la
parure, une tendance à ne regarder qu'en soi, à s'y plaire et à en
éprouver des émotions délicieuses autant que des questionnements
inquiets ? Tendance que l'adolescence nous fait découvrir et
connaître tardivement, que l’on soit homme ou femme. Rousseau
touche ici à quelque chose de vrai et de profond en nous.
Des amours masquées
Ce qui m’intéresse ici, c’est avant tout de travailler sur la découverte
amoureuse. Ou plutôt, cet état de stupeur que peuvent éprouver les
adolescents face à l’objet amoureux, surtout quand celui-ci se révèle
à eux dans toute sa complexité. Ce qui est fascinant, c’est l’idée que
se font les protagonistes de l’« être aimé », de leur propre idéal
amoureux. Celui qui les fascinent et auxquels ils tiennent plus que
tout au monde. Lucinde ne veut pas épouser un autre homme que
celui qu’elle idéalise, sans savoir qu’il est en fait là sous ses yeux,
mais avançant masqué. Valère va tomber amoureux de sa propre
image, qui plus est « féminisée »… Encore un nouveau masque, une
image brouillée du désir…
Rousseau imagine ici un double stratagème, renforcé par l’autorité
(apparente) de Lisimon. L’une est amoureuse d’un homme jamais
entrevu, lautre de sa propre image comme s’il se découvrait,
puisqu’il est représenté en femme.
Mais en fait, il s’agira surtout de transgression. On fait semblant de…
On tourne autour de… On se regarde. On s’observe. On tremble à
l’idée de se voir enfin…. De pouvoir s’admirer…
Tout repose sur limposture et la méconnaissance de soi et de
l’autre. Mais n’est-ce pas là le fondement de notre société ?
Jean-Luc Revol
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