Le présent rapport évalue l’économie de la
Belgique à la lumière de l’examen annuel de la
croissance effectué par la Commission européenne
et publié le 16 novembre 2016. Dans son examen,
la Commission invite les États membres à
redoubler d’efforts sur les trois éléments du
triangle vertueux de la politique économique:
stimuler l’investissement, mener des réformes
structurelles et garantir des politiques budgétaires
responsables. Ce faisant, les États membres
devraient mettre l’accent sur l’amélioration de
l’équité sociale, de manière à générer une
croissance plus inclusive.
La croissance économique devrait se poursuivre
à un rythme soutenu. L’économie a progressé de
1,2 % en 2016, avec une demande intérieure et une
demande extérieure contribuant à parts presque
égales à la croissance globale. La demande
intérieure a été dynamisée par la croissance
enregistrée par les investissements ces dernières
années. L’investissement des entreprises a été
soutenu à la fois par des conditions de financement
favorables et par les mesures gouvernementales.
L’investissement dans la construction a également
progressé grâce à des projets de logements et
d’infrastructures publiques. De nombreux emplois
ont été créés dans le secteur privé du fait de
l’allégement de la fiscalité sur le travail et de la
modération salariale, ce qui a également amélioré
la compétitivité des entreprises belges en matière
de coûts salariaux. Les dépenses de consommation
devraient s’accélérer en 2017-2018 compte tenu de
la croissance continue de l’emploi et des salaires.
La croissance de ces derniers bénéficie des
mesures gouvernementales visant à augmenter les
revenus disponibles, en particulier pour les faibles
et moyens revenus. L’économie devrait progresser
de 1,4 % en 2017 et de 1,6 % en 2018. Ces
perspectives de croissance relativement faible sont
étroitement liées aux estimations relativement
basses de croissance potentielle.
La Belgique a éprouvé des difficultés à assainir
ses finances publiques après la crise financière
et économique. Le déficit nominal s’est encore
aggravé en 2016, pour atteindre 2,9 % du PIB. Il
devrait reculer à 2,2 % en 2017 et se maintenir
autour de ce niveau en 2018 si aucune nouvelle
mesure budgétaire n’est prise. Avec un déficit
structurel estimé de 2,5 % en 2016, l’écart reste
important par rapport à l’objectif à moyen terme
du pays, qui est d’arriver à un budget à l’équilibre
en termes structurels. Selon les estimations, la
dette publique a atteint son pic, à près de 107 % du
PIB, en 2016.
Globalement, la Belgique a accompli certains
progrès dans la mise en œuvre des
recommandations spécifiques par pays de 2016.
Peu d’avancées ont été enregistrées en matière de
répartition des objectifs budgétaires entre les
différents niveaux de pouvoir, qui aurait force
exécutoire. Certains progrès ont été accomplis
dans la réforme du système fiscal. Des progrès
substantiels ont été accomplis en ce qui concerne
la réforme de la loi de 1996 relative à la promotion
de l’emploi et à la sauvegarde préventive de la
compétitivité. La réforme vise à préserver la
récente modération salariale et la réduction
progressive de l’écart subsistant en matière de
coûts salariaux avec les pays limitrophes. Certains
progrès sont également observés en ce qui
concerne le fonctionnement du marché du travail,
notamment en termes d’activation, et en matière de
réformes des systèmes d’enseignement et de
formation professionnels, notamment en ce qui
concerne les groupes défavorisés. Le relèvement
de l’âge de départ à la retraite et les nouvelles
restrictions imposées au régime subventionné de
retraite anticipée ont encouragé les travailleurs
plus âgés à rester sur le marché du travail ou à y
retourner. Les incitations fiscales en faveur du
travail et axées sur les bas revenus ont permis
d’améliorer les taux d’emploi des groupes
vulnérables en réduisant les trappes à chômage.
Les progrès en matière de régulation sectorielle ont
toutefois été limités. Des entreprises de réseau, des
services professionnels et, dans une certaine
mesure, le secteur de la vente au détail également
restent protégés de la concurrence. Il faudra du
temps pour que les mesures adoptées récemment
pour dynamiser la capacité d’innovation des
entreprises se concrétisent. Les modalités du pacte
national pour les investissements stratégiques
doivent encore être annoncées.
En ce qui concerne les progrès accomplis vers la
réalisation des objectifs nationaux au titre de la
stratégie Europe 2020, la Belgique est globalement
en bonne voie pour atteindre les objectifs en
matière d’intensité de R&D, de réduction du
décrochage scolaire et d’amélioration du taux de
diplômés de l’enseignement supérieur. À l’inverse,
le risque existe que les objectifs liés aux émissions
de gaz à effet de serre, aux énergies renouvelables,