Actes du Colloque TYPO3, novembre 2003
!Typologie des langues et universaux linguistiques.
Les catégories grammaticales en perspective interlangue!”.
In: Gilbert Lazard et Claire Moyse-Faurie, eds. (2005),
Linguistique typologique,
Lille, Presses du Septentrion, pp. 207-240.
Catégorisation et recatégorisation!:
les constructions verbales sérielles et leur dynamique
dans deux familles de langues du Togo
Colette NOYAU
Université de Paris-X-Nanterre
Issa TAKASSI
Université de Lomé (Togo)1
1. La notion de construction verbale sérielle (CVS)
Dans ce travail nous abordons la question des constructions verbales sérielles (CVS) sous
l’angle de leur dynamique évolutive, en nous appuyant sur des parlers du Togo appartenant à
deux familles génétiques!: le groupe gbe des langues kwa (particulièrement ewe-gengbe!: Améka
1988, 1990, Bole-Richard 1978), et le groupe gur des langues voltaïques (ncam, parfois appelé
bassar!: Takassi 1996, 2002).
La sérialisation verbale est définie de façon générale comme “!une construction syntaxique dans
laquelle plusieurs verbes sont accolés en séquence mais se comportent comme une seule unité
verbale!(Frawley, 1992!:344), et du point de vue sémantique elles renvoient à un événement
unique (Westermann, 1930!; Givon, 1991).
Les CVS constituent un phénomène caractéristique de plusieurs familles de langues d’Afrique
de l’Ouest (langues akan, langues gbe) et sont présentes dans les langues de plusieurs régions
du monde (chinois, coréen, thaï!; langues de la Nouvelle-Guinée.2, etc. ainsi que dans des parlers
créoles). Elles posent au linguiste d’épineux problèmes de délimitation. En effet, les critères
utilisés pour distinguer les CVS de séquences de propositions d’une part, de prédicats
complexes à auxiliation d’autre part, ont donné lieu à une littérature abondante (Ameka,
Lemaréchal, 1997!; Bonvini, 1992!; Delplanque, 1998, entre autres). Ces travaux aboutissent tous
à la conclusion qu’il s’agit d’un phénomène difficile à isoler, et qui constitue plutôt un
continuum qu’une catégorie de construction homogène. Les auteurs qui abordent la question
d’un point de vue évolutif considèrent ces constructions comme éminemment instables et
susceptibles de réorganisation (cf. par exemple Bickerton 1981!; Heine & Reh 1984). Par
ailleurs ces constructions sont au cœur des débats sur l’influence éventuelle d’un substrat
africain dans la genèse des créoles (cf. Lefebvre, 1989, qui représente une position extrême dans
ce débat).
1 La section 3. a été rédigée par I. Takassi, les autres par C. Noyau.
2 Cf. le 3ème symposium de la Société Européenne de Linguistique Océanienne sur ce thème, C.N.R.S.,
Villejuif, mars 2001.
2
Donnons pour commencer deux exemples de CVS, des types les plus courants (les formes de
nature verbale sont signalées en gras) 3!:
(1) machte rob bay m
père 1S acheter robe donner IS
‘mon père m’a acheté une robe’ (créole haïtien, Déchaîne, 1993!:800)
(2) e’ yi, lo,me, trO’ va’
3Ssuj aller Lomé retourner venir
‘il est revenu de Lomé’ (gen, Bole-Richard 1978!:39)
La morphologie verbale est pauvre dans la plupart des langues à CVS. Ainsi, dans (2), en gen(-
gbe), l’aoriste (occurrence singulière réalisée) est marqué par Ø. Le marquage en TAM vaut
pour tous les V de la série, c’est un des traits définitoires des CVS.
Par ailleurs, le schème général V-V ... dans lequel les relations entre éléments ne sont pas
marquées de façon différencie se prête à beaucoup de possibilités, comme nous allons le voir.
1.1 Les constructions verbales sérielles (CVS), définitions, statuts, débats
Plusieurs critères ont été avancés pour distinguer les CVS d’autres constructions verbales
complexes!:
- juxtaposition de deux ou plus de deux verbes au sein d’une proposition,
- sujet unique à tous les V de la série
- même temps/aspect pour tous les V
- les verbes de la séquence ont tous la même polarité positive/négative (la négation est marquée
une seule fois)
Par ailleurs!: chacun des verbes peut avoir son complément.
Cependant, il n’existe pas un accord unanime sur ces critères généraux, ni pour la délimitation
des CVS à l’intérieur d’une même langue, ni entre langues différentes, certaines langues
réputées comprendre des CVS ne satisfaisant qu’une partie des critères.
Il faut considérer par ailleurs des critères comme les indices morphologiques, qui sont
particuliers à des langues ou groupes de langues :
- marquage du TAM sur un seul des V ou sur chacun!;
- restriction d’accord (un seul verbe porte l’accord)
On rencontre aussi dans les CVS de certaines langues des faits qui généralement leur sont
considérés comme étrangers, notamment la présence d’un relateur entre les V, le marquage
pronominal du sujet sur plusieurs verbes, la présence d’auxiliaires, ou enfin l’appartenance des
verbes à une classe étendue ou restreinte (Manessy 1985). Inversement, les traits pertinents des
CVS sont présents dans certaines constructions verbales complexes des langues considérées
comme dépourvues de CVS (Déchaine 1993) exemple!: come go eat with us (Senft à par.).
Passons en revue les principaux débats auxquels ces constructions ont donné lieu. Elles ont
attiré l’attention des linguistes de ces aires linguistiques depuis de nombreuses décennies. Ainsi,
Westermann (1930!: 126), cité par la plupart des chercheurs sur ce thème, décrit les CVS de
l’éwé comme !une chaîne de verbes4! !sans connecteur entre eux!”, !tous au même
temps et aspect!”, avec sujet ou objet (nous dirions plutôt argument) commun. Il présente, à
propos de ces constructions, les locuteurs de l’éwé comme !décriv(ant) chaque détail d’une
action ou d’un événement, chaque détail devant être exprimé par un verbe séparé!: ils dissèquent
chaque événement et le présentent en composants, alors qu’en anglais on prend l’événement
3 Les exemples tirés de la littérature sont signalés comme tels, ceux qui ne portent pas d’indication de source
sont les nôtres, obtenus dans des enregistrements, ou bien validés auprès de locuteurs natifs s’il s’agit de familles
d’exemples.
4 Traduit par nous.
3
central (the leading event) et l’exprime par un verbe, tandis que les événements subordonnés soit
ne sont pas pris en compte, soit sont rendus au moyen d’une préposition, d’un adverbe, d’une
conjonction, ou d’un préfixe sur le verbe.! Nous avons en germe la plupart des
considérations qui seront discutées par les linguistes d’aujourd’hui. Voyons-les de plus près.
• Une CVS a plusieurs verbes, mais constitue une seule prédication. On constate que la polarité
positive ou négative, ainsi que la valeur modale, est commune à tous les verbes de la construction.
On ne peut pas identifier un verbe principal de la série et des verbes qui lui seraient
subordonnés.
Les CVS renvoient généralement à un lexème verbal unique dans les langues non sérielles
comme les langues européennes (mais peut-on dire qu’elles constituent un seul événement ? ).
• Les verbes de la série ont en commun temps et aspect (mais la marque éventuelle est attachée à
un seul des verbes, ou elle est répétée à chacun).
Les verbes de la série sont juxtaposés sans connecteur (mais dans certaines langues qui sont
considérées comme possédant des CVS, un connecteur spécifique, de forme réduite, les relie!: en
ncam, par exemple, il est désigné comme le ‘morphème de sérialisation’, cf. Takassi, 1996, et
section 3 infra).
• L’argument commun aux V de la série est le plus souvent le sujet!; dans certains cas l’objet du
V1 devient sujet du V25.
Plus on considère un éventail large de langues, plus on constate qu’il est difficile de formuler
une définition universelle des CVS qui vaudrait pour toutes les langues où on en reconnaît
l’existence. Cela s’explique par la variation de différents traits typologiques qui ont une
incidence sur la latitude de construire n V comme participant à un seul prédicat complexe. D’une
part, une langue isolante a plus de chance de posséder des CVS qu’une langue fortement
flexionnelle. On a pu avancer qu’en anglais on en trouve des manifestations (le type ‘Come go
eat with us’), mais on constate immédiatement que c’est une illusion due au tiroir verbal à
marque Ø de l’impératif qui se confond ainsi avec la forme d’infinitif, et qu’en transformant
l’énoncé au déclaratif prétérit par exemple, le statut hiérarchisé des verbes apparaît. D’autre part,
les langues possédant des CVS manifestent une haute tolérance (ou préférence) pour la parataxe
asyndétique (cf. Noonan & Bavin, 1981).
On a discuté différentes solutions pour délimiter le phénomène ‘verbes sériels’ (ou plutôt
‘constructions sérielles’) de phénomènes connexes. Parmi ceux qui en feraient ou non partie
selon les auteurs, on relève!:
- les ‘co-verbes’ (pour le chinois) ou ‘verboïdes’ (Ansre 1966, sur l’éwé), défectifs, et en voie
de grammaticalisation comme auxiliaires ou comme adpositions (cf. Heine & Reh, 1984!;
Ameka, 1988)!;
- les constructions consécutives, où l’objet du V1 est sujet du V2 avec une relation de causation
entre les deux!:
(3) A’ma Fo, Devi’awo’ fã, avi’
Ama frapper enfant-DEF-PL verser larme
‘Ama a battu les enfants jusqu’à les faire pleurer’ (Duthie, 1988)6
- plus généralement, la parataxe avec ellipse d’arguments.
On a inventorié des schèmes spécifiques significatifs, correspondant aux fonctions sémantiques
que remplissent les CVS :
- les procès de transfert, de type!: prendre SNobj donner SNobliq (cf. ex. (1))
- les procès de déplacement, de type !: se-lever sortir aller SNlocatif (cf. ex. (2))
- les procès résultatifs, de type!: boire SNobj être-ivre
5 On trouve encore dans les langues à CVS des cas différents d’arguments partagés, sur lesquels nous n’allons pas
nous étendre, cet aspect n’étant pas nécessaire à notre propos.
6 Ce type de construction en revanche est attesté dans des langues réputées non ‘sérielles’ comme l’allemand ou
l’anglais!: er schlug den Mann tot cf. Rousseau, 2000).
4
Nous relevons ici certains critères de définition plus fins qui sont avancés, et les problèmes
qu’ils soulèvent :
- V1, V2, Vn ont un même sujet, explicite seulement sur V1, ce qui distingue les CVS des
constructions consécutives, où le SN objet de V1 est coréférentiel avec le SN sujet de V2 (mais
ces dernières sont considérées par certains auteurs comme faisant partie des CVS)!;
- il n’y a pas de connecteur entre les V (mais il existe des langues qui font exception à cette
condition, cf. Takassi, 1996!; Delplanque 1998, qui traitent tous les deux de langues voltaïques)!;
- chaque V de la construction selon sa valence peut être accompagné d’un objet ou plus
généralement de compléments argumentaux (mais pas les V devenus verboïdes)!;
- tous les V de la série sont affectés de la même marque de TAM, marqué sur tous les V ou sur
un seul (mais on observe des variations de cette contrainte, selon les V et les catégories de
marques de TAM (cf. Lewis, 1989).
- Givon (1991) s’appuie sur des critères prosodiques pour mettre en évidence si la série de V
constitue un ensemble fonctionnant comme une seule proposition7.
Ces difficultés peuvent être traitées si l’on considère que ces constructions constituent un
continuum évolutif!: continuum d’intégration syntaxique comme l’avance Bonvini (1992),
continuum dans une dynamique de grammaticalisation (Heine & Reh, 1984), ou de lexicalisation
(Givon, 1995!; Pawley, 1993). De nombreuses langues dites ‘sérielles’ posent des problèmes
de délimitation à la description, car elles recèlent des évolutions typologiques plus ou moins
avancées vers la lexicalisation de certaines séquences de verbes en lexèmes verbaux complexes
(éventuellement discontinus), et vers la grammaticalisation de certains V en auxiliaires, particules,
ou adpositions.
Les CVS sont vues comme manifestant des spécificités dans le mode de conceptualisation des
événements!: c’est le cas pour Manessy (1985), qui caractérise les CVS comme relevant d’une
‘structure cognitive’ sous-jacente aux créoles et aux langues ouest-africaines constituant leur
substrat. Selon Manessy, ces langues manifestent une tendance très profonde à associer les
relations dynamiques au domaine du verbal, et les relations statiques au domaine du nominal,
jusque dans les fondements de la grammaire. Par aillleurs, plusieurs études convergentes portant
sur des langues à CVS de l’aire mélanésienne montrent que les CVS viennent compenser
l’étroitesse du lexique verbal (Pawley, 1993!; Givon, 1995).
Pour d’autres auteurs, les spécificités des CVS seraient d’ordre énonciatif (cf. Bonvini, 1992!;
Delplanque, 1998). Pour d’autres enfin, elles seraient d’ordre essentiellement syntaxique!: ainsi,
Lemaréchal (1997) fonde sa réflexion sur deux schèmes de CVS spécifiques, l’élargissement du
cadre actanciel par un verbe (de type ‘donner’ pour le bénéficiaire, ‘prendre’ pour
l’instrumental), pour les envisager non comme la présentation d’un événement en n procès mais
comme une manifestation dans ces langues d’un !décumul des relations! actancielles.
D’ailleurs, ces schèmes donnent lieu à des processus de grammaticalisation, car dans certaines
langues, on peut trouver des CVS dont l’actant 2 est incompatible avec le sens premier du verbe
de manipulation :
(4) o,-a,-fa, iswa,’ na,-kle, mi~’
il-ANT-prendre sa maison DEF ANT-montrer moi
(baoulé (kwa, Côte d’Ivoire, Creissels 2000!: 240)
Selon les types spécifiques de CVS sur lesquels on se concentre, on est tenté de formuler des
généralisations différentes, qu’il faut se garder d’attribuer aux CVS des langues concernées
dans leur totalité.
Les CVS sont considérées généralement comme une zone d’instabilité dans les langues qui en
disposent. Il est vrai qu’une part notable des discussions acharnées autour des CVS et de leur
délimitation repose sur les cas où le caractère de V de certains des V d’une série apparaît remis
en cause pour des raisons fonctionnelles (un V joue un rôle de localisateur, par ex.), ou pour des
raisons de comportement linguistique (par exemple des restrictions combinatoires, comme
7 Cf. aussi le commentaire qu’en fait Lemaréchal, 1997.
5
l’impossibilité pour certains V de posséder leur propre marquage temporo-aspectuel ou leur
propre environnement actanciel). Bickerton (1981) discute beaucoup les CVS, présentes dans de
nombreux parlers créoles, et les considère comme des structures hautement instables et sujettes à
réanalyse. Ansi, il montre (ibid.!: 130) que dans le même créole, on trouve des réanalyses
concurrentes par différents locuteurs de schèmes V-V instrumental avec take, directionnel avec
go, benefactif-datif avec gi(v).
1.2 L’hypothèse d’un continuum évolutif avec deux dérives
Cette labilité nous semble provenir du fait que les CVS donnent lieu à une double dérive
diachronique!: de grammaticalisation d'une part, de lexicalisation d'autre part, qui alimente
massivement le lexique des procès, la grammaire du système verbal, et diversifie les
constructions argumentales. Dans une CVS combinatoire, tous les verbes forment un ensemble
co-prédiqué, constituant un prédicat complexe. On peut tester la possibilité de segmenter la CVS
en autant de propositions coordonnées que de verbes. Si la CVS est lexicalisée, ce sera
impossible, puisque les n V constituent un seul prédicat de procès. De même, si la CVS contient
des V grammaticalisés, donc devenus non prédicatifs, ceux-ci ne pourront devenir le prédicat
d’une proposition coordonnée. C’est l’un des réactifs qu’on peut mettre en oeuvre, certains
étant plus ou moins opératoires selon la langue concernée et ses spécificités morphosyntaxiques.
C’est ce que nous allons examiner à travers les deux groupes de langues retenus. Ce qui nous
occupe centralement ici, c’est d’examiner de plus près une portion de ce continuum dans
quelques langues ouest-africaines, à savoir la dérive de grammaticalisation de certains schèmes
de CVS vers des schèmes de périphrases verbales, à travers leur usage dans le discours. Et d’y
découvrir les traces linguistiques de ces changements de statut.8 On peut définir la périphrase
verbale, en suivant Rousseau (2000), comme!: “!n unités appelées à exercer ensemble la fonction
de prédicat!”. Dans une périphrase verbale, la fonction prédicative est assumée par un verbe (ou
dans les langues à CVS, n verbes), les autres verbes, périphériques, se comportant en verbes non
prédicatifs (J. François 1998). Il convient de s’interroger sur le statut respectif de chacun des
verbes de la périphrase, et sur les relations entre eux. Notamment, il faut trouver les moyens d’y
distinguer entre verbe(s) plein(s) et verbes périphériques à fonction grammaticale, susceptibles
de fonctionner comme auxiliaire.
1.3 Catégorisation et recatégorisation
La complexité de ces problèmes de délimitation est telle que l’on est en mesure de se demander
s’il existe de "!vraies" constructions verbales sérielles, où tous les V assumeraient conjointement
le rôle de centre de la prédication. C’est pourquoi la question de la catégorisation est centrale
pour ces constructions.
Certains V de CVS sont considérés comme n’étant plus de nature verbale, ce qui autorise à parler
de prépositions, de postpositions, ou d’auxiliaires, homophones avec des verbes existant dans la
langue (voir par ex. le cas des prépositions du chinois). Cependant, pour ce qui est des groupes
de langues dont nous nous occupons, on remarque que les locuteurs, s’ils sont interrogés,
reconnaissent très généralement à ces formes une nature verbale. On remarque en outre que les
réactions des locuteurs peuvent varier quant à leurs jugements sur ces ‘V’, et surtout quant aux
latitudes combinatoires qu’ils leur accordent, à l’intérieur d’un même parler. Les mêmes
phénomènes tolèrent plusieurs analyses divergentes chez les locuteurs au sein d’une
communauté linguistique, indiquant une recatégorisation variable on non achevée, ces
divergences renvoyant à des positions diverses sur un continuum de grammaticalisation (et d’un
autre côté, ce qui n’est pas traité ici, des degrés différents de lexicalisation). Ces observations
renvoient à des processus évolutifs plus ou moins avancés.
Nous allons discuter dans cette perspective les phénomènes de CVS faisant l’objet d’un
processus de grammaticalisation plus ou moins avancée dans deux groupes de langues du Togo.
8 La dérive d’autres CVS vers la lexicalisation en nouvelles unités verbales uniques sera laissée de côté ici.
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