Finances publiques Panorama Nouvelles directives internationales Fin septembre 2015, la statistique financière (SF) de l’Administration fédérale des finances (AFF) a publié pour la première fois des données et des chiffres selon le nouveau Manuel de statistique des finances publiques (MSFP 2014) du Fonds monétaire international (FMI). En sus du passage au MSFP 2014, les données du modèle SFP ont été largement harmonisées avec celles des comptes nationaux (CN) de l’Office fédéral de la statistique (OFS). Il reste à régler des questions liées à la saisie, à la délimitation et à l’évaluation des contributions qui sont versées pour l’assainissement et le refinancement des caisses de pensions publiques ainsi qu’au niveau des obligations de prévoyance en découlant. L’harmonisation avec les CN, qui sont basés sur le Système européen des comptes nationaux 2010, a entraîné en sus des adaptations dans le modèle SF. Outre les innovations méthodologiques et conceptuelles (par exemple la perception modifiée de la comptabilisation des FINANCES PUBLIQUES dépenses pour la recherche et le développement ainsi que pour les systèmes d’armes militaires), la statistique financière a repris des séries externes des CN de la Suisse et supprimé une rupture de séries dans les données. Des révisions aussi complètes ont lieu tous les 15 à 25 ans et visent à tenir compte dans les évolutions des conditions et problématiques économiques. Les contributions d’assainissement aux caisses de pensions grèvent les ménages publics Dans la statistique financière établie selon le modèle SF national, les soldes des comptes des administrations publiques sont présentés selon une structure uniforme qui se fonde sur le modèle comptable harmonisé pour les cantons et les communes (MCH 2). Cette présentation assure la comparabilité des comptes des administrations publiques de toute la Suisse. Le tableau 18.2.1.1.1 1 PANORAMA © Office fédéral de la statistique, février 2016 (p. 440) présente les résultats du compte de financement selon le modèle national SF. Le solde de financement ordinaire correspond au solde des recettes et des dépenses ordinaires; le solde de financement, quant à lui, tient compte en plus des transactions extraordinaires et équivaut de ce fait au résultat total du compte de financement. Pour décrire des aspects conjoncturels, il est par conséquent préférable de s’appuyer sur le solde de financement ordinaire. La répartition entre les effets ordinaires et les effets extraordinaires est en principe identique à celle qui est opérée dans les comptes de la Confédération, des cantons et des communes conformément à leurs bases légales. Les finances des administrations publiques restent solides. Si le solde de financement ordinaire de l’Etat a continué de se détériorer en 2013, il présente tout de même encore un excédent de quelque 1,4 milliard. Avec 1,2 milliard, le solde de financement ordinaire de la Confédération est supérieur de 217 millions à celui observé en 2012. Le solde ordinaire des cantons est déficitaire pour la deuxième année consécutive. Mais le déficit de 741 millions en 2013 est inférieur de 648 millions à celui atteint en 2012. Les communes bouclent elles aussi l’année 2013 avec un solde déficitaire, qui se monte à presque 1,2 milliard. Il est dû principalement aux communes zurichoises. Si les recettes ordinaires des communes zurichoises reculent pour la deuxième fois de suite (−1,4%), les dépenses enregistrent une hausse supérieure à la moyenne (+2,7%). Les villes de Zurich et de Winterthour présentent à elles seules un déficit de 665 millions en raison de dépenses plus élevées dans les investissements. Les comptes 2013 des assurances sociales ont bouclé sur un excédent de 2,1 milliards, dû principalement aux résultats positifs FINANCES PUBLIQUES de l’assurance-vieillesse et survivants (AVS), de l’assurance chômage (AC) et de l’assurance-invalidité (AI). En 2013, le solde de financement de l’Etat se monte à 1,1 milliard. Bien que la différence entre le solde ordinaire et le solde de financement dans les ménages publics soit relativement modeste, elle peut être assez significative dans certains secteurs. Cette différence est due à différentes dépenses ou recettes extraordinaires. Dans le solde de financement de la Confédération, cette différence repose largement sur la réduction de la participation de la Confédération à Swisscom SA. Le produit de la vente des actions se montre à 1,2 milliard. La différence restante provient d’une confiscation de gain auprès d’une banque par l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA). Dans le solde de financement des cantons, la différence de 1,3 milliard est due à des recapitalisations extraordinaires de plusieurs caisses de pensions cantonales, notamment dans les cantons de Vaud (788 millions), du Tessin (470 millions) et de Neuchâtel (223 millions). Premières perspectives pour 2014 Les premiers résultats comptables de la Confédération et des assurances sociales, les prévisions effectuées à l’aide des données comptables actuelles disponibles pour les cantons ainsi que les estimations établies pour les communes permettent de définir les perspectives pour l’année 2014. Des exploitations plus détaillées selon la classification par nature et la classification fonctionnelle ne seront disponibles qu’avec les résultats annuels 2014 définitifs, une fois que les cantons et les communes seront aussi 2 PANORAMA © Office fédéral de la statistique, février 2016 Quote-part du déficit / de l’excédent1 des administrations Quote-part de l'Etat1 des administrations publiques G 18.1 publiques. Modèle SFP, en % du PIB G 18.2 Modèle SFP, en % du PIB 3% 40% 2% 30% 1% 0% 20% –1% –2% 10% –3% –4% 0% 1990 1 1995 2000 2005 2010 2014 1970 Après suppression des doubles comptabilisations entre les administrations publiques 1 pris en compte intégralement et que les transferts entre cantons et communes auront été compensés. Le solde ordinaire de financement de l’Etat devrait atteindre environ 1 milliard. Ce montant se compose d’un nouveau important excédent de près de 2,2 milliards dans les assurances sociales et de résultats déficitaires dans les autres secteurs. Le solde ordinaire de la Confédération est légèrement négatif (−19 million). En sus des dépenses en légère augmentation, le recul est principalement le fait des recettes en baisse dans l’impôt fédéral direct et de la non-distribution des bénéfices de la Banque nationale suisse (BNS). Sur la base des données disponibles, une légère amélioration se dessine dans les comptes des cantons, mais malgré cela, le solde ordinaire devrait être FINANCES PUBLIQUES 1980 1990 2000 2014 Après suppression des doubles comptabilisations entre les administrations publiques négatif en raison de la non-distribution des bénéfices de la BNS (−491 millions). Suite à des opérations extraordinaires à la Confédération et dans les cantons, le solde de financement du secteur étatique est supérieur d’environ 1,6 milliard de francs au solde ordinaire. Les dépenses extraordinaires résultent principalement de recapitalisations de caisses de pensions dans les cantons de BâleCampagne (env. 1 milliard), de Saint-Gall (287 millions) et de Genève (203 millions). Elles pèsent sur le solde de financement extraordinaire des cantons. A la Confédération, le solde de financement est par contre en légère hausse grâce à des recettes extraordinaires provenant de confiscations de gains par la FINMA 3 PANORAMA © Office fédéral de la statistique, février 2016 auprès de plusieurs banques (154 millions) et à la vente d’actions Swisscom (68 millions). lie temporaire, la situation des administrations publiques s’est à nouveau détériorée. Cette évolution négative était due avant tout au recul des recettes liés à l’éclatement de la bulle financière. La mise en place du frein à l’endettement au niveau fédéral en 2003 et de deux programmes d’allègement budgétaire ont permis d’éliminer le déficit structurel de la Confédération. A partir de 2006 et jusqu’en 2011, les comptes ont alors été tous excédentaires pour l’ensemble de l’Etat. La quote-part du déficit/de l’excédent des ménages publics est négative en 2013: elle représente −0,2% du PIB en termes nominaux. A la Confédération, les dépenses augmentent plus fortement que les recettes, raison pour laquelle le solde de financement s’est légèrement amoindri par rapport à l’année d’avant. La quote-part du déficit/de l’excédent reste cependant équilibrée à 0% du PIB après avoir déjà baissé à 0,1% en 2012. Dans les cantons, la quote-part reste dans le rouge avec −0,3% du PIB. Cette situation est due en premier lieu aux recapitalisations de plusieurs caisses de pensions de droit public. La quote-part est aussi de nouveau négative pour les communes, avec −0,2% du PIB en 2013. La quote-part des assurances sociales publiques a certes diminué, mais elle reste positive avec 0,3% du PIB. Selon une première estimation, le solde de financement de l’ensemble des administrations publiques s’améliore en 2014 mais reste négatif. Le solde des assurances sociales demeure positif avec 0,3% et celui de la Confédération est équilibré. A la Confédération, la diminution des recettes est compensée par celle des dépenses. Comme la BNS n’a pas distribué ses bénéfices à la Confédération et aux cantons en 2014, la quote-part 2014 devrait rester négative notamment pour les cantons. En Légers déficits dans les années 2013 et 2014 Les chiffres clés des finances du secteur étatique sont présentés selon les directives du Fonds monétaire international (FMI) à l’aide du modèle SFP de la statistique financière. Le taux d’endettement fait exception, puisqu’il est aussi calculé en référence aux critères de Maastricht de l’UE. Ainsi, les chiffres clés sont comparables au niveau international. Comme les données du modèle SF, ces quotes-parts se fondent sur les résultats comptables 2013 de la Confédération, des cantons, des communes et des assurances sociales, sur les résultats 2014 de la Confédération et des assurances sociales ainsi que sur les prévisions établies à l’aide des données comptables existantes de 2014 pour les cantons et d’estimations pour les communes. Dans les années 1970 et 1980, les déficits des administrations publiques sont restés généralement bas. Vers la fin des années 1980, les comptes de ces dernières ont même été excédentaires. L’éclatement de la bulle immobilière et le marasme économique qu’elle a engendré dans les années 1990 ont conduit à une nouvelle période déficitaire, dont le pic a été atteint en 1993 avec une quote-part du déficit de 3,0%. Suite aux mesures d’épargne prises à tous les échelons de l’Etat, les finances se sont ensuite améliorées. Le déficit des administrations publiques a été progressivement réduit et un excédent équivalant à 2,2% du PIB a même été enregistré en 2000, alors que la croissance économique en termes réels se situait à 3,9%, soit bien ­au-dessus de son potentiel à long terme. Après cette embel- FINANCES PUBLIQUES 4 PANORAMA © Office fédéral de la statistique, février 2016 Dettes des administrations publiques G 18.3 Modèle SF, en milliards de francs En % du PIB 300 60% 250 50% 200 40% 150 30% 100 20% 50 10% 0% 0 1990 1995 Confédération 2000 Cantons 2005 Communes 2010 2014 1990 2000 2005 2010 2014 Assurances sociales outre, d’autres assainissements de caisses de pensions affaiblissent encore le résultat. Pour les communes, la quote-part du déficit / de l’excédent devait s’améliorer mais probablement rester négative. gement ont influencé l’évolution de cette quote-part, la faisant baisser à 30,0%. En 2009, la quote-part de l’Etat a fortement progressé, la mauvaise conjoncture ayant touché tous les secteurs et s’étant accompagnée de dépenses supplémentaires. En 2013, la quotepart de l’Etat atteignait 32,9% du PIB, soit une modeste hausse par rapport à 2012. L’augmentation observée pour la Confédération s’explique en premier lieu par les dépenses supplémentaires consacrées aux domaines «Défense militaire» et «Recherche fondamentale». Dans les cantons, les dépenses progressent plus lentement que le PIB, d’où un léger recul de la quote-part. Dans les communes, la quote-part a légèrement progressé à 7,2% du PIB, ce qui s’explique par des dépenses plus importantes dans La quote-part de l’Etat à nouveau en légère hausse depuis 2011 La quote-part de l’Etat équivaut aux dépenses des administrations publiques, établies selon le modèle SFP de la statistique financière, en pour cent du PIB en termes nominaux. Depuis les années 1970, la quote-part de l’Etat a continuellement augmenté pour atteindre une valeur record en 2003, avec 33,8%, alors qu’elle se situait encore à 28,0% en 1990. Dans les années 2003 à 2007, la très bonne conjoncture et plusieurs mesures d’allèFINANCES PUBLIQUES 1995 5 PANORAMA © Office fédéral de la statistique, février 2016 Dépenses des administrations publiques, en 2013 G 18.4 Classification par nature Classification par fonction 0,8% Dépenses d’investissements Dépenses extraordinaires Prévoyance sociale 9,6% Dépenses financières 2,3% 23,8% Charges de personnel 6,7% 12,3% Charges de biens et services et autres charges d’exploitation1 7,8% Trafic et télécommunications 39,3% 7,9% 51,1% Charges de transfert 8,2% Formation 17,3% Administration générale Ordre et sécurité publique, défense Santé Economie publique (3,9%) Finances et impôts (3,3%) Protection de l’environnement et aménagement du territoire (3,0%) 1 Culture, sport et loisirs, église (2,5%) y c. charges d’armement (0,5%) les groupes de fonction «Formation» et «Santé». Dans les années suivantes, la quote-part devrait se situer autour de 34% du PIB. Si la quote-part des dépenses de la Confédération est relativement stable depuis 1992 et se situe à environ 10,5% du PIB, celle des assurances sociales publiques fluctue selon la conjoncture et de manière anticyclique. Pendant le marasme économique des années 1990, celle des assurances sociales est remontée progressivement de 6,7% en 1990 à 10,2% en 1997. Après un rétablissement provisoire au début du nouveau millénaire, elle a à nouveau atteint la barre des 10% dans les années 2003/04, sous l’effet de la faiblesse économique liée à l’éclatement de la bulle boursière. En 2011, cette quote-part représentait 8,9% du PIB et est passée à 9,2% en 2013 sous l’effet de la hausse du chômage. FINANCES PUBLIQUES Malgré une forte progression depuis 1970, la Suisse reste bien classée en comparaison internationale, puisqu’elle a l’une des quotes-parts les plus basses de tous les pays de l’OCDE. La plupart des pays européens affichent des quotes-parts nettement plus élevées, proches de 50% ou supérieures. Ce n’est toutefois pas tant une quote-part de l’Etat élevée qui est problématique que l’écart entre cette quote-part et la quote-part fiscale. Quote-part fiscale modeste en comparaison internationale La quote-part fiscale mesure les revenus fiscaux effectifs (impôts et cotisations aux assurances sociales) par rapport au PIB en termes nominaux. Elle exprime la part du PIB que l’Etat encaisse via les impôts et les taxes pour financer ses dépenses. Un écart important entre la quote-part de l’Etat et la quote-part fiscale 6 PANORAMA © Office fédéral de la statistique, février 2016 Quote-part fiscale en comparaison internationale, en 2014 Variation G 18.5 Evolution en Suisse 2000–2014 1990–2014 DNK FRA 45,0 FRA BEL 44,6 BEL SWE 42,8 SWE ITA 42,6 ITA AUT 36,7 –6,7 2,0 AUT 0,4 0,41,9 32,9 GBR –1,8 –1,0 ESP 32,6 ESP –0,8 CH –0,6 27,0 USA 0% 10% 20% 30% 40% 50% –10% –4% Assurances sociales 30% 6,2 25% 20% 3,1 15% 10% 1,0 5% 3,4 –3,0 –0,9 USA 25,4 3,4 –6,2 GBR CH 1 0,8 en % du PIB 35% 1,9 4,0 DEU 42,5 DEU 40% 0,5 2,8 DNK 48,6 5,6 18,2 6,9 18,7 6,7 20,9 6,3 6,7 20,3 20,3 Impôts 0% 0% 4% 8% 1990 1995 2000 2005 20131 Partiellement estimées caractérise une administration publique qui a recours à l’endettement pour se financer. Après avoir progressé dans les années 1990, la quote-part fiscale des administrations publiques s’est stabilisée entre 26% et 28% du PIB depuis le début du millénaire. En 2013, l’augmentation des revenus fiscaux a été plus forte que celle du PIB, ce qui a fait progresser la quote-part fiscale des ménages publics de 0,1 point à 27,0% du PIB. Les recettes fiscales de la Confédération ont augmenté en raison d’une hausse des recettes provenant de l’impôt anticipé et de la taxe sur la valeur ajoutée. Les quotes-parts des autres sous-secteurs sont en revanche restées à leur niveau de 2012. FINANCES PUBLIQUES La quote-part fiscale de la Suisse compte parmi les plus basses de l’OCDE et permet à notre pays d’occuper une position enviable en comparaison internationale. Elle ne devrait que peu changer en 2014 et augmenter à 28% du PIB les années suivantes. Le taux d’endettement des cantons tend à augmenter Les comptes des administrations publiques se reflètent aussi dans l’évolution de la dette publique. Le taux d’endettement de ces administrations est déterminé dans la statistique financière en référence aux critères de Maastricht de l’UE. 7 PANORAMA © Office fédéral de la statistique, février 2016 Les déficits importants qui se sont succédé dans les années 1990 ont gonflé la dette publique de manière spectaculaire. Celle-ci a doublé en une décennie et atteint la valeur record de 245,9 milliards de francs à la fin de 2004, soit l’équivalent de 50,3% du PIB. Le taux d’endettement avait atteint son maximum en 1998 (51,6%), alors qu’il se situait encore à 29,3% du PIB en 1990. Tant la Confédération que les cantons et les communes ont participé à l’augmentation de la dette. Cependant, la progression la plus forte était celle de la Confédération, dont la dette brute était passée de 38,1 milliards de francs (10,6% du PIB) en 1990 à 130,4 milliards (25,7% du PIB) en 2005. Grâce à l’introduction du frein à l’endettement au niveau de la Confédération, à la reprise conjoncturelle et aux excédents parfois élevés qui en ont résulté, ainsi qu’à la distribution des réserves d’or excédentaires de la Banque nationale suisse, le taux d’endettement des différents secteurs et, partant, celui des administrations publiques, a pu continuellement être abaissé depuis 2003 jusqu’en 2011. Passé sous la barre des 40% du PIB depuis 2007, il a encore diminué pour atteindre 33,2% en 2011. Cette tendance à la baisse a été interrompue en 2012. Le taux d’endettement des ménages publics a progressé à 34,2% du PIB en 2012 puis à 34,6% en 2013. Le taux d’endettement des cantons s’est accru de 0,8 point en 2013, principalement en raison de l’évolution dans les cantons de Genève, de Bâle-Ville, de Zurich et du Tessin. Selon les critères de convergence de l’UE, l’endettement brut de l’Etat ne doit pas dépasser 60% du PIB. Les dettes totales des administrations publiques de Suisse n’ont jamais atteint cette valeur. Comparé à l’endettement moyen des 28 pays de FINANCES PUBLIQUES l’Union européenne (85,5% en 2013), celui de la Suisse est sensiblement plus faible. En 2014, il devrait rester relativement stable pour le secteur étatique dans son ensemble, mais l’évolution sera variable selon les sous-secteurs. Le taux d’endettement de la Confédération devrait baisser jusqu’en 2016. Selon les données actuellement disponibles, il faudra compter sur une augmentation des dettes dans plusieurs cantons, d’une part en raison du passage de certains ménages publics au modèle comptable harmonisé NMC2, d’autre part en raison de la détérioration de la situation financière de ces cantons ces dernières années. Au niveau des assurances sociales publiques, le taux d’endettement 2015 et 2016 devrait rester à 0,5% du PIB, principalement à cause des dettes de l’assurance chômage vis-à-vis de la Confédération. Selon les données actuelles, on peut tabler pour 2016 sur un taux d’endettement brut de 34,5% du PIB. 8 PANORAMA © Office fédéral de la statistique, février 2016 Glossaire Acquisitions nettes d’actifs non financiers Bilan Dans le modèle SFP, les acquisitions nettes d’actifs non financiers cor- Le bilan présente l’utilisation (actif) et l’origine (passif) du capital. respondent aux acquisitions d’actifs non financiers après déduction des Capital propre cessions d’actifs non financiers et de la consommation de capital fixe. Dans le modèle SF, le capital propre correspond à la partie passive du Actif bilan après déduction des capitaux de tiers. L’actif fait partie du bilan et indique dans quel but les ressources ont été Capitaux de tiers utilisées. L’ordre dans lequel apparaissent les différentes positions du côté de l’actif est généralement celui des liquidités. Dans le modèle SF, Les capitaux de tiers se composent en général d’obligations de rembour- l’actif est divisé en patrimoine financier et patrimoine administratif. En sement légalement exigibles. revanche dans le modèle SFP on opère une distinction entre actifs non Charges financiers et créances. Une charge est une évaluation monétaire des biens ou des prestations de Actifs non financiers service utilisés ou consommés au cours d’une période comptable. Dans Les actifs non financiers (modèle SFP) comprennent toutes les valeurs patri- le modèle SFP sont par ailleurs pris en compte, outre les dépenses avec moniales produites (immobilisations, stocks et objets de valeur), non produites incidences financières, les amortissements économiques et planifiés. (terrains) et incorporelles (logiciels, brevets et autres droits d’utilisation). Dans le modèle SF viennent encore s’ajouter les réévaluations, les amortissements non planifiés ainsi que d’autres processus sans incidences Amortissements financières. Les amortissements planifiés (modèle SFP) permettent de mesurer la Compensations dépréciation due à l’usure du capital fixe durant une période déterminée, soit la dépréciation en fonction de la durée de vie économique du capital Revenus de prestations et de livraisons fournies à des tiers par une fixe. Dans le modèle SF viennent encore s’ajouter les amortissements unité d’administration publique; elles comprennent en outre les taxes non planifiés (et éventuellement les amortissements supplémentaires). d’exemption de l’obligation de servir, les revenus provenant d’amendes et des remboursements de la part du secteur privé. FINANCES PUBLIQUES 9 PANORAMA © Office fédéral de la statistique, février 2016 Compte de financement Consolidation Le compte de financement sert à évaluer le besoin total de financement Par consolidation on entend le regroupement et l’apurement des bilans résultant de la différence entre les dépenses et les recettes. Il présente individuels de plusieurs unités en un bilan global (bilan consolidé): pour ainsi pour un exercice donné tous les processus de paiement découlant obtenir des résultats consolidés, on déduit les transferts entre les unités directement de l’exécution des tâches. à consolider. Cela permet d’éviter le double comptage de ces transferts «internes» dans les dépenses et recettes consolidés. Compte de résultats tations (revenus) de valeur pour un exercice comptable. Le résultat du Contributions à des investissements (propres et à redistribuer) compte de résultats ou solde, fournit des informations sur les variations Dans le modèle SF, il s’agit de contributions destinées au cofinancement du capital propre (modèle SF) ou du patrimoine net (modèle SFP). de propres investissements, ou de contributions provenant d’autres uni- Le compte de résultats présente les diminutions (charges) et les augmen- tés d’administration publique et à redistribuer. Compte des immobilisations Dépenses Le compte des immobilisations (modèle SFP) présente les entrées et sorties d’actifs non financiers provenant de l’activité opérationnelle. Il met en évidence Une dépense est définie comme une utilisation du patrimoine financier les acquisitions et les cessions d’actifs non financiers, ainsi que la consomma- (modèle SF) ou des valeurs du patrimoine financier (modèle SFP) dans tion de capital fixe (bâtiments et ouvrages de génie civil, biens d’équipement le but de réaliser des tâches publiques. Elle nécessite une base légale et investissements substantiels en terrains et ressources naturellles). et un crédit. Compte des investissements Dépenses du secteur des administrations publiques Dans le modèle SF, le compte des investissements juxtapose les dé- Dans le modèle SFP, les dépenses du secteur des administrations pu- penses d’investissement et les recettes d’investissement. Aux dépenses bliques résultent de la somme des charges et des acquisitions nettes destinées à des investissements, soit à des biens et immobilisations d’actifs non financiers. dont la durée d’utilité est de plusieurs années, s’ajoutent également Dette les prêts au patrimoine administratif d’autres unités d’administration publique, ainsi que les participations dans ce patrimoine. Les rembour- Dans le modèle SF, la dette, soit la dette brute, se compose des engage- sements ainsi que les ventes du patrimoine administratif sont également ments courants ainsi que des engagements financiers à court et à long comprises dans les recettes d’investissement. terme (sans les instruments financiers dérivés ni les contributions à des investissements inscrites au passif). FINANCES PUBLIQUES 10 PANORAMA © Office fédéral de la statistique, février 2016 Impôts Patrimoine administratif Versements obligatoires versés sans contrepartie aux administrations Le patrimoine administratif (modèle SF) regroupe les valeurs du patri- publiques autre que les cotisations sociales. moine qui servent directement à accomplir les tâches publiques et qui ne peuvent être cédées sans compromettre cet accomplissement. Modèle SF Patrimoine financier Le modèle SF de la statistique financière est utilisé afin de garantir la comparabilité des finances des unités d’administration publique au Dans le modèle SF, le patrimoine financier comprend les actifs qui niveau national. Il repose sur la recommandation émise en 2008 par peuvent être vendus sans entraver l’exécution des tâches publiques. les directeurs cantonaux des finances en faveur d’un «modèle comp- Patrimoine net table harmonisé des cantons et des communes» (MCH2), ainsi que sur certains éléments du nouveau modèle comptable de la Confédération Dans le modèle SFP, le patrimoine net correspond à la partie passive du (NMC). bilan, déduction faite des capitaux de tiers. Modèle SFP Quote-part de l’Etat Le modèle SFP de la statistique financière est utilisé afin de garantir Selon le modèle SFP, la quote-part de l’Etat désigne la part des dépenses la comparabilité des finances des administrations publiques au niveau totales du secteur des administrations publiques, en pour-cent du produit international. Il se fonde sur les normes en matière de statistique des intérieur brut (PIB). finances établies par le Fonds monétaire international (Manuel de statis- Quote-part des capitaux étrangers tiques de finances publiques 2014), qui sont compatibles avec le système européen des comptes nationaux et régionaux (SEC 2010). La quote-part des capitaux étrangers équivaut aux capitaux étrangers selon le modèle SFP (sans les produits financiers dérivés) en pour-cent Passif du PIB. Elle correspond à la part des dettes brutes conformément à la Le passif figure dans la partie droite du bilan. Il indique la manière dont définition du Fonds monétaire international. s’est fait l’approvisionnement en capital. Il se décompose en capital Quote-part du déficit ou de l’excédent propre et capitaux de tiers. La quote-part du déficit ou de l’excédent du secteur des administrations publiques correspond au solde de financement selon le modèle SFP en pour-cent du produit intérieur brut (PIB). FINANCES PUBLIQUES 11 PANORAMA © Office fédéral de la statistique, février 2016 Quote-part fiscale Secteur des administrations publiques La quote-part fiscale est égale aux recettes fiscales effectives du sec- Le secteur économique des administrations publiques se compose des teur des administrations publiques exprimés en % du PIB selon le modèle sous-secteurs consolidés de la Confédération, des cantons, des com- SFP et les directives de l’Organisation de coopération et de développe- munes ainsi que des assurances sociales publiques. ment économiques (OCDE). Sectorisation Recettes Dans le domaine des comptes nationaux (CN) et dans la statistique des Les recettes sont des paiements de tiers qui accroissent le patrimoine finances, les instances décisionnelles de l’économie sont subdivisées en ou qui augmentent les valeurs du patrimoine financier. secteurs dits institutionnels. Cette subdivision est appelée sectorisation. Résultat ordinaire Solde de financement Dans le modèle SF, le résultat ordinaire équivaut à l’écart entre les reve- Dans le modèle SFP, le solde de financement correspond à la différence nus ordinaires et les charges ordinaires. Il s’agit de la somme du résultat entre le solde opérationnel et les acquisitions nettes d’actifs non finan- provenant de l’activité d’exploitation et du résultat provenant de l’activité ciers. Globalement, le solde de financement représente la différence de financement. Le résultat ordinaire représente le résultat de l’activité entre les recettes et les dépenses du secteur des administrations pu- d’exploitation régulière d’une unité d’administration publique. bliques. Revenus Statistique financière Par revenus, on entend l’augmentation totale de valeur enregistrée du- La statistique financière est une statistique de synthèse qui présente rant une période déterminée. Dans le modèle SFP, les revenus corres- sur une base comparable l’état des revenus, des finances et du patri- pondent aux recettes. moine des unités d’administration publique (Confédération, cantons, communes et assurances sociales publiques) ainsi que la structure de Revenus fiscaux leurs dépenses, classées par groupe de tâches. C’est sur cette base que Les revenus fiscaux se composent des différents impôts ainsi que sont établis les indicateurs macro-économiques tels que la quote-part d’autres taxes (notamment cotisations aux assurances sociales) préle- de l’Etat ou du déficit, la quote-part fiscale et le taux d’endettement du vés par les unités d’administration publique. secteur étatique. FINANCES PUBLIQUES 12 PANORAMA © Office fédéral de la statistique, février 2016 Taux d’endettement Dette brute du secteur des administrations publiques, exprimée en pour cent du PIB et calculée dans le modèle SF en référence à la définition de Maastricht. Transferts Les transferts entre les administrations publiques du secteur étatique représentent, dans le modèle SF, des paiements sous forme de contributions et de dédommagements. Unité d’administration publique Les comptes consolidés d’une unité d’administration publique, corrigés au niveau des imputations internes, sont composés de ses propres comptes (administration générale) ainsi que des comptes spéciaux consolidés de toutes les unités institutionnelles contrôlées par le pouvoir exécutif et législatif de cette unité d’administration publique. FINANCES PUBLIQUES 13 PANORAMA © Office fédéral de la statistique, février 2016