FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT MADAGASCAR RAPPORT D’ACHEVEMENT DU PROGRAMME D’AJUSTEMENT STRUCTUREL – PHASE I DEPARTEMENT DES PROGRAMMES PAR PAYS REGION SUD DECEMBRE 1994 TABLE DES MATIERES Page I. INTRODUCTION 1.1. Cadre géographique et économique 01 01 II. CONCEPTION DU PROGRAMME 2.1. Origine et préparation 2.2. Objectifs et Description du Programme 2.3. Mise en oeuvre : Négociations et Approbation 2.4. Coût et Financement 2.5. Dispositions envisagées dans le cadre de la mise en oeuvre du programme 02 02 04 05 06 07 III. MISE EN OEUVRE DU PROGRAMME 3.1. Entrée en vigueur 3.2. Matrice des actions et suivi du programme 3.3. Décaissement des tranches et conditions 3.4. Acquisition de biens et services 3.5. Rapports Financiers et Audit des Comptes 08 08 10 16 16 16 IV. RESULTATS DU PROGRAMME 4.1. Rappel du contexte socio-économique 4.2. Critères de performance et résultats attendus 4.3. Résultats macro-économiques enregistrés 4.4. Les résultats sectoriels du programme 4.5. La dimension Sociale de l’Ajustement 17 17 17 18 21 21 V. ROLE DE L’EMPRUNTEUR 5.1. Phase de l’élaboration et de mise au point 5.2. Phase de mise en oeuvre 24 24 24 VI. ROLE DE LA BANQUE 6.1. Phase d’élaboration et de mise au point 6.2. Phase d’exécution 25 25 25 VII CONCLUSIONS – EXPERIENCES ACQUISES – LEÇONS – RECOMMANDATIONS 7.1 Conclusions 7.2 Expériences acquises et leçons à tirer 7.3 Recommandations 27 27 27 28 Le présent rapport a été préparé par Mme Antoinette DINGA-DZONGO, Economiste supérieure au Département des Programmes par Pays – Région Sud (SCPR). Les questions s’y rapportant devront être adressées à l’auteur et à Monsieur B.C. MUZOREWA, Chef de Division SCPR.5 I FICHE DE PROJET 1.1. 1.2. 1.3. 1.4. 1.5. 1.6. 1.7. Emprunteur Titre du programme Date d’approbation Date de signature N° de l’accord Montant du prêt Modalités : : : : : : République de Madagascar Programme d’Ajustement Structurel 17 janvier 1989 10 février 1989 Prêt n°: F/MAD/PAS/89/20 30 millions d’UCF i) Durée : Cinquante (50) ans y compris un différé de dix (10) ans ii) Remboursement : un pour cent (1 %) du principal annuellement de la 11è à la 20e année et trois pour cent (3 %) du principal annuellement par la suite. iii)Décaissement (a) prévision : (b) réalisation : 1ère tranche : 15 millions UCF 2ème tranche : 15 millions UCF 1er décaissement de 7,5 millions UCF le 10 juillet 1989 2è décaissement de 2.952.824,77UCF le 05 juillet 1990. 3è décaissement de 4.094.496,98UCF le 31 décembre. 90. 4è décaissement de 400.975,75 UCF le 1er août 1991. 5è décaissement de 7,5 millions UCF le 27 mars 1992. 6è décaissement de 4,5 millions UCF le 6 mai 1992. 7è décaissement de 3.004.464,88 UCF le 4 juin 1993. 1.8. Date de mise en vigueur 16 juin 1989. 1.9. Date de clôture i) Prévision ii) Réalisation : : 30 décembre 1991 31 décembre 1993 1.10. Compte spécial : 1.11. Utilisation du prêt : N° 07237.03.63.08.400 auprès de la Banque Louis DREYFUS devenue Banque Bruxelles Lambert – 6, Rue Rabelais 75008 Paris. Financement des importations éligibles 1.12. Acquisition des biens : Appel d’offres international pour des marchés publics et services relatifs aux importations de biens et services éligibles ii d’un montant égal ou supérieur à 2 millions UCF. Demande de cotations internationales pour les montants inférieurs à 2 millions UCF. 1.13. Objectifs du programme : 1.14. Description d programme : Procédures habituelles de passation des marchés pour les entités privées en ce qui concerne les biens et services acquis par elles. Le programme visait les objectifs suivant : (i) accélérer la croissance économique ; et (ii) réduire les problèmes sociaux. Le programme comportait quatre composantes principales. a) Dépenses publiques : il s’agissait de réexaminer la cohérence des priorités avec les objectifs économiques et sociaux du Gouvernement ainsi qu’avec les nouvelles structures d’incitations mises en place dans les programmes sectorielles. b) Entreprises publiques et secteur financier : le programme devait permettre le renforcement des mesures contenues dans les opérations d’ajustement précédentes (CASI, CASPIC) en vue d’assainir ces deux secteurs. Il s’agissait de poursuivre l’examen des entreprises publiques en vue de déterminer celles qui devaient demeurer dans le secteur public et celles desquelles le Gouvernement devait se désengager. En ce qui concerne le système financier, des mesures législatives et administratives à prendre devaient permettre la création de nouvelles institutions financières privées ainsi que la participation du capital privé dans les trois banques nationales ; c) Promotion du commerce extérieur : le Gouvernement devait continuer ses efforts pour alléger les procédures administratives et mettre en place de nouvelles mesures d’incitation pouvant favoriser le développement des exportations. La libéralisation des importations devait se poursuivre également par la généralisation du système d’importation libéralisée (SILI) à tous les biens et services. d) La dimension sociale devait consister en la définition de la politique du Gouvernement pour la prise en compte de l’impact social de la crise économique et des mesures d'austérité sur les couches de population les plus vulnérables et les plus défavorisées. iii 1.15. Sources de financement (en millions $EU) Bailleurs de fonds Montant d’origine Montant décaissé % décaissé FAD (30 000 000 UCF) Banque Mondiale Suisse (10 M FS) Norvège (20 M NKS) Caisse Française de Développement (300 M FF) 40 132 7,5 2,9 54,55 40 86,48 7,5 2,9 54,55 100 65,5 100 100 100 TOTAL 236,95 191,43 80,79 1.16 Organe d’exécution : Comité technique interministériel présidé par le Directeur Général du Plan. II. DONNEES ADMINISTRATIVES SUR LE PROGRAMME 2.1. 2.2. 2.3. 2.4. Mission d’évaluation Négociations de l’accord de prêt Présentation au Conseil Mission de supervision : : 2.5. Mission de revue à mi-parcours : 2.6. Autres mission de supervision : 2.7. Mission d’achèvement du PAS : III. DONNEES DE BASE SUR LE PAYS 3.1. Indicateurs démographiques - Population (1993) : 12,11 millions d’habitants - Taux de croissance - Espérance de vie(1990) - Population urbaine - Population rurale - Population féminine 2,8 % 51 ans 2,3 millions d’habitants 9,81 millions d’habitants 6,12 millions soit 50,54 % : : : : : : février 1988 22 au 24 juin 1988 janvier 1989 20 octobre au 10 novembre 1989. 27 janvier au 10 février 1992. Deux missions de supervision financière : du 17 janvier au 2 février 1992 et en avril/mai 1993. Une mission de revue générale des opérations du 16/04 au 1/05/1993. Du 30 septembre au 15 octobre 1994. iv 3.2. 3.3. Indicateurs sociaux - Couverture hospitalière(90) : - ratio population/personnel : médical (1990) - Accès à l’eau potable (1988): dont : zones urbaines : zones rurales : - Taux brut de scolarisation : primaires total (1988) : dont : garçons : filles : 1 lit/110 habitants 1 médecin/8 700 habitants 1 sage femme/3 818 femmes 32 % de la population 81 % de la population 17 % de la population 97 % 99 % 95 % Indicateurs économiques et financiers 1988 Taux de croissance réelle (variation annuelle) Taux d’inflation ( %) Déficit budgétaire (b.e) % PIB Taux de croissance des exportations (variation annuelle) Taux de croissance des Importations (variation annuelle) Déficit compte courant de la B.P. (% PIB) Réserves (en mois d’importation) Avoirs extérieurs nets (milliards de FMG) Avoirs intérieurs nets (milliards de FMG) 1989 1990 1991 4,1 3,1 -6,8 1,0 2,1 21,2 12 11,4 14,4 12,6 12,6 10,3 12,6 7,8 10,6 12,4 11 -8,2 16,9 12,0 4,8 2,0 -6,1 -9,6 0,9 33,0 -14,9 0,6 3 10,8 8,7 13,4 9,9 8,8 8,8 3,6 3,9 1,0 1,2 1,2 1,3 297 381 178 27 274 349 889 919 1 030 1 268 1 621 1 905 EQUIVALENCES MONETAIRES Unité monétaire UC UC UC = = = : 1993 3,4 Source : Banque Mondiale et Banque Centrale de Madagascar, 1994. IV 1992 Franc malgache (FMG) 4e trimestre 1994 1,085715 UCFA 1,46738 $EU 5 367 FMG (au 31/07/1994) v V. POIDS ET MESURES 1 tonne métrique = 1 kilogramme (kg) = 1 pound = 1 mètre (m) = 1 mile = 1 kilomètre carré (km²)= 1 hectare (ha) = VI. 2,205 pounds (lbs) 2,205 lbs 0,4535 kg 3,28 feet 1,608 km 0,3861 square mile 2,471 acres SIGLES ET ABREVIATIONS AID BAD BNI BFV BTM CASA CASI CASPIC = = = = = = = = Association Internationale de Développement Banque africaine de Développement Banque Nationale pour l’Industrie Banque Nationale pour le Commerce Banque Nationale pour le Développement Rural Crédit d’Ajustement Sectoriel et l’Agriculture Crédit d’Ajustement du Secteur Industriel CFD CEE FAD FMG FMI MPARA = = = = = = ONG PIB PIP PNB = = = = Caisse Française de Développement Communauté Economique Européenne Fonds Africain de Développement Franc Malgache Fonds Monétaire International Ministère de la Production Agricole et de la Réforme Agraire Organisation Non Gouvernementale Produit Intérieur Brut Programme d’Investissements Publics Programmes des Nations Unies pour le Développement RIL SECALINE SILI SNF = = = = Crédit d’Ajustement de la Politique Industrielle et Commerciale Régime d’Importations Libéralisées Sécurité Alimentaire et Nutrition Elargie Système d’Importation Libéralisée Services non Facteurs EXERCICE BUDGETAIRE Du 1er Janvier au 31 Décembre vi LISTE DES ANNEXES ANNEXE 1 ANNEXE 2 ANNEXE 3 : : : ANNEXE 4 ANNEXE 5 ANNEXE 6 ANNEXE 7 : : : : Carte géographique Etat d’exécution de la matrice des mesures Evolution des principaux indicateurs économiques et financiers Table des opérations financières de l’état Situation monétaire 1988-1993 Composition du PIB en francs constants 1988-93 Procès-verbal des négociations du prêt FAD 1 I INTRODUCTION 1.1 Cadre géographique et économique 1.1.1. La République de Madagascar est une île qui s’étend sur 587 041 km² entre les 12ème et 25ème degrés latitude sud et entre les 43ème et 50ème degrés longitude est. Elle est située dans l’Océan Indien et séparée de près de 400 kms de la côte africaine par le canal de Mozambique. Le relief est montagneux dans la partie centrale et dans le Nord, et plat dans les régions côtières de l’Ouest, du Sud et de l’Est. L’altitude dans les régions montagneuses varie entre 700 m (cuvette de l’Aloatra) et 2 800 m à Maromokottra au Nord. Du point de vue climatique, on distingue deux grandes saisons : la première sèche, allant de mai à octobre, la deuxième, pluvieuse et étalée sur la période de novembre à avril. Durant cette dernière saison, naissent au nord - est du pays, de violentes perturbations atmosphériques (cyclones). 1.1.2. La population estimée, en 1993, à 12,11 millions, croît à un rythme annuel de 2,8 % par an et est inégalement répartie puisque plus de 60 % vivent sur moins d’un cinquième du territoire. Cette population dont les 53 % ont moins de 20 ans est jeune et rurale à 81 %. 1.1.3. Avec un revenu par habitant estimé à 210 $EU en 1993, Madagascar figure parmi les pays les moins avancés. L’économie est essentiellement rurale – le secteur primaire qui représentait, en 1993, environ 35% du PIB constitue la principale source de recettes d’exportation avec 66 % du total. La contribution du secteur industriel au PIB, d’environ 14 %, repose en grande partie sur l’agro-industrie et l’industrie textile. Le pays dispose par ailleurs, d’un potentiel minier considérable en raison de la présence d’importants gisements de nickel, de fer et de bauxite ainsi que de substantielles réserves de chromite et de graphite. Toutefois, les seuls minerais exploités actuellement sont le graphite, la chromite et le mica. 1.1.4. La stagnation de la situation économique du pays au cours de la période 19701977, avec un taux de croissance annuel moyen de 1,3 % résultant principalement de l’application d’une politique inappropriée de nationalisations dans presque tous les domaines d’activités économique et sociale, a amené les autorités à prendre, vers la fin de 1978, des mesures pour stimuler l’expansion économique : adoption d’un vaste programme d’investissements publics, et accroissement des dépenses de consommation publique et privée. La brève reprise de la croissance avec un taux de 9,8% qui en a résulté en 1979, a été suivie, en 1980, d’une récession avec une chute du taux de croissance à 0,8 %. Une des conséquences de cette politique de relance économique par la demande dans un contexte de détérioration des termes de l’échange a été un accroissement de l’endettement extérieur du pays qui a entraîné une aggravation des déséquilibres macro-économiques et financiers tant internes qu’externes. 1.1.5. Face à cette situation, les autorités ont entrepris, en 1981, avec l’aide du FMI, un programme de stabilisation financière orienté vers la réduction de la demande globale et vers une augmentation de l’épargne intérieure. Pour accompagner les efforts de stabilisation financière, le Gouvernement a également mis en oeuvre, avec l’appui de la Communauté 2 Internationale, une série de programme d’ajustement dont le dernier en date est le PAS I 1988-1990 cofinancé par le FAD, la Banque Mondiale et d’autres bailleurs de fonds bilatéraux. 1.1.6. De 1983 à 1987, les mesures de stabilisation financière et d’ajustement structurel qui ont été mises en oeuvre, ont permis d’enregistrer un taux de croissance économique annuel de 1,42 % contre une régression de 5,2 % pour la période 1980-1982. A partir de 1988 , le taux de croissance de l’économie s’est situé au-dessus du taux d’accroissement démographique de 2,8 % (3,4 % en 1988, 4,21 % en 1989 et 3,1 % en 1990) permettant une amélioration du revenu par tête d’habitant. 1.1.7. Mais la poursuite de l’application des mesures d’ajustement a été compromise par les événements socio-politiques survenus dans le pays en 1991 et qui ont perturbé sérieusement le fonctionnement régulier des Institutions de l’Etat ainsi que l’activité économique. Durant la période 1991-1993 les performances de l’économie ont été médiocres : -6,8 % de taux de croissance en 1991, 1 % en 1992 et 2,1 % en 1993. Les arriérés de paiements extérieurs se sont accumulés. La baisse des revenus de l’Etat combinée avec les dérapages dans les dépenses publiques a conduit à un déficit budgétaire représentant 11,22 % du PIB en 1993 contre 7,8 % en 1990. 1.1.8. Le présent Rapport d’Achèvement a été élaboré sur la base du Rapport d’évaluation (MAD/AMGE/88/01) et des archives de la Banque ainsi que des documents collectés auprès de l’administration malgache lors de la mission d’achèvement qui s’est déroulée du 30 septembre au 15 octobre 1994. 1.1.9. Après cette introduction, ce Rapport passe en revue, au chapitre II, la conception du programme, et au chapitre III sa mise en oeuvre. Les résultats de l’exécution du programme font l’objet du chapitre IV tandis que les chapitres V et VI traitent respectivement du rôle du Gouvernement et de celui de la Banque tant au niveau de la conception qu’à celui de l’exécution du programme. Enfin, le chapitre VII est consacré aux conclusions et recommandations aussi bien à l’endroit du Gouvernement qu’à celui de la Banque. II CONCEPTION DU PROGRAMME 2.1. Origine et préparation 2.1.1. Au cours des années 70, le Gouvernement malgache s’est appliqué à renforcer son contrôle sur l’économie en nationalisant les banques commerciales et les entreprises appartenant à des privés étrangers, en développant le secteur d’Etat par la création ou la prise de participation majoritaire dans des entreprises relevant de presque tous les domaines d’activités, et en accroissant, d’une manière générale, les contrôles administratifs dans les secteurs agricoles, industriels et des transports. 2.1.2. Cette politique de développement étatique qui a laissé très peu d’initiatives au secteur privé, a conduit, de 1970 à 1977, à une stagnation de la situation économique caractérisée par un faible taux de croissance de 1,3 % nettement inférieur au taux d’accroissement démographique de 2,8 %. La politique de relance économique par la demande engagée par le Gouvernement vers la fin de 1978 pour y faire face n’a engendré qu’une brève reprise de la croissance en 1979 suivie d’une récession en 1980. Les autres conséquences ont été une augmentation de l’endettement extérieur et une aggravation des 3 déséquilibres macro-économiques internes et externes. Le déficit des transactions courantes de la balance des paiements s’est élevé à 18 % du PIB en 1980 contre 6 % en 1978, le déficit budgétaire (base engagement dons exclus) a triplé de 1978 à 1980. L’inflation est passée de 6,8 % en 1978 à 18 % en 1980. Le service de la dette qui était de 6 % des recettes d’exportation en 1978 est passé à 52 % en 1981. 2.1.3. Face à cette dégradation de la situation économique et financière du pays, les autorités ont entrepris en 1981 avec l’aide du FMI, un programme de stabilisation financière suivi d’une série de programmes d’ajustement structurel appuyés jusqu’en 1987 par la Banque Mondiale et d’autres bailleurs de fonds bilatéraux. 2.1.4. Le programme de stabilisation financière visait à corriger les déséquilibres importants au niveau des finances publiques, de la balance des paiements et de la situation monétaire. Les mesures prises pour redresser les finances publiques comportaient entre autres : l’élimination des subventions sur les produits de grande consommation tels que le riz, l’amélioration des procédures de recouvrement des arrières, le relèvement des tarifs du secteur public, la restriction de la création d’emplois dans le secteur public et une austérité en matière salariale, la réduction au strict minimum des dépenses d’équipement et leur orientation vers les secteurs productifs. Au niveau de l’amélioration de la balance des paiements les mesures prises se rapportaient à une restriction rigoureuse des importations, à l’introduction des incitations aux exportations et à un ajustement du taux de change de la monnaie. 2.1.5. S’agissant des programmes d’ajustement structurel, les autorités avaient adopté jusqu’en 1987, une approche sectorielle : agriculture, industrie, et commerce. Les réformes ont porté d’abord sur le secteur agricole et principalement sur le riz : relèvement des prix aux producteurs et libéralisation du système de commercialisation. Parallèlement à l’amélioration du fonctionnement des activités du secteur agricole, les autorités ont pris des mesures pour réhabiliter le secteur industriel telles que l’élimination du contrôle des marges bénéficiaires et la fixation des prix en tenant compte des coûts de production. Au niveau des échanges, la réglementation des exportations et les formalités d’inscription des exportateurs de produits non traditionnels ont été assouplies. Un système d’allocation de devises basé sur l’offre et la demande dénommée «Système d"importation libéralisé » (SILI) a été mis en place pour un certain nombre de produits : intrants, pièces de rechange, biens d’équipement. Dans le domaine des transports, les tarifs du transport routier ont été relevés de 23% à 51 % et ceux de transport fluvial et maritime de 36 %. L’accès des opérateurs privés à ce secteur a été facilité et la disponibilité en pièces de rechange leur a été assurée. Des mesures d’assainissement ont également été prises au niveau des entreprises publiques : 16 d’entre elles ont fait l’objet d’études diagnostiques, certaines comme AIR MADAGASCAR ont fait l’objet d’une réhabilitation financière et enfin d’autres ont purement et simplement cessé toute activité en attendant la vente de leurs actifs. 2.1.6. Les résultats enregistrés au cours de la période 1983-1987, à la suite de la mise en oeuvre de ces différents programmes de réformes ont été encourageants. En effet, l’économie a enregistré une croissance réelle de 1,42 % contre une régression de 5,2 % au cours de la période de 1980-1982. Le déficit du compte courant de la balance des paiements a été ramené à 10 % du PIB en 1987 contre 18 % en 1980. Le déficit budgétaire, base engagement et dons exclus, a été réduit à 8,6 % du PIB en 1987 contre 18,3 % en 1980. La consommation globale s’est ralentie et le niveau d’épargne intérieure a atteint 6 % du PIB contre à peine 1 % en 1980. Les réserves de changes ont été reconstituées et représentaient en 1987, 3 mois d’importations. Le taux d’inflation est resté cependant élevé : 23 % en 1987 4 contre 18 % en 1980. Ainsi, au début de 1988 ; la situation économique et financière s’est sensiblement améliorée. Les mesures de libéralisation économique qui ont été prises ont créé un environnement propice à l’épanouissement du secteur privé. Les ajustements du taux de change qui ont été opérés ont contribué à la compétitivité extérieure de l’économie. 2.1.7. Malgré ces résultats encourageants, l’efficacité de la gestion et la rationalité de l’utilisation des ressources publiques laissaient encore à désirer. La politique de stabilisation financière a conduit par le passé à des restrictions budgétaires qui n’ont pas permis la prise en compte des effets sociaux de l’ajustement. Par ailleurs, bien qu’il y eut, à partir de 1983, un meilleur contrôle des dépenses publiques, celles-ci ne reflétaient pas assez les priorités de développement du pays et allaient même quelquefois, à l’encontre des mesures incitatives mises en place par ailleurs pour stimuler l’offre. Enfin, la taille du personnel de l’Etat et sa répartition devaient être revenues. 2.1.8. C’est à partir de ces sujets de préoccupation et compte tenu du contexte économique rappelé ci-dessus que les autorités ont adopté une nouvelle stratégie d’ajustement dans le cadre du PAS I pour le financement duquel le Groupe de la Banque a été sollicité. Une requête officielle du Gouvernement datée du 18 novembre 1987, a été adressée à la Banque à cet effet. Une mission d’évaluation de la Banque s’est rendue, en février 1988, à Madagascar et a préparé le rapport d’évaluation côté MAD/AMGE/88.01. 2.2. Objectifs et Description du Programme 2.2.1. Le PAS I 1988-1990 qui fait suite aux programmes d’ajustement sectoriel précédemment mis en oeuvre (CASA, CASI, CASPIC) avec l’appui de la Banque Mondiale et des autres bailleurs de fonds bilatéraux avait pour objectif d’accélérer la croissance économique et de réduire les problèmes sociaux. 2.2.2. En termes d’objectifs quantitatifs, il s’agissait de réaliser au cours de la période 1988-1992, un taux de croissance annuel moyen de 3,6 %, soit un accroissement annuel du revenu réel par habitant d’environ 0,7 %. 2.2.3. Pour réaliser ces objectifs, les autorités devaient adopter une stratégie à moyen terme qui comprenait des mesures regroupées dans les cinq composantes principales suivantes : (i) les dépenses publiques, (ii) le secteur des entreprises publiques, (iii) le secteur financier ; (iv) la promotion du commerce extérieur et (v) la dimension sociale de l’ajustement. Les mesures spécifiques dans chacune de ces composantes visaient à accroître l’efficacité de l’affectation et de l’utilisation des ressources publiques et privées. 2.2.4. La description de chacune des composantes du programme se présentait comme suit : a) Dépenses publiques : il s’agissait de réexaminer la cohérence des priorités existantes avec les objectifs économiques et sociaux du Gouvernement ainsi qu’avec les nouvelles structures d’incitation mises en place dans les programmes sectoriels ; b) Entreprises publiques et secteur financier : le programme devait renforcer les mesures contenues dans les opérations d’ajustement précédentes (CASI et CASPIC) en vue d’assainir ces deux secteurs. Il s’agissait de poursuivre 5 l’examen des entreprises publiques en vue de déterminer celles qui demeureraient dans le secteur public et celles desquelles le Gouvernement devait se désengager. En ce qui concerne le système financier, des mesures législatives et administratives devaient être prises pour permettre la création de nouvelles institutions financières privées ainsi que la participation du capital privé dans les trois banques nationales ; c) Promotion du Commerce Extérieur : le Gouvernement devait continuer ses efforts pour alléger les procédures administratives et mettre en place en place de nouvelles mesures d’incitation pouvant favoriser le développement des exportations. La libéralisation des importations devait se poursuivre également par la généralisation du système d’importation libéralisée (SILI) à tous les biens et services ; d) La Dimension Sociale : consistait en la définition de la politique du Gouvernement pour la prise en compte de l’impact social de la crise économique et des mesures d’austérité sur les couches les plus vulnérables et les plus défavorables. 2.2.5. Toutes les mesures spécifiques que comportaient les cinq domaines sus-visés sont contenues dans la matrice des réformes de politiques jointe en annexe 2 et dont l’état d’exécution sera présenté dans le chapitre 3.2 ci-dessous. 2.3 Mise en Oeuvre : Négociations et Approbation 2.3.1. La mise en oeuvre de la procédure d’approbation du programme par la Banque a commencé par les négociations de l’accord de prêt qui se sont déroulées au Siège de la Banque du 22 au 24 juin 1988. Au cours de ces négociations, la délégation de la BAD et celle du Gouvernement ont procédé, dans un premier temps, à une harmonisation du contenu du rapport d’évaluation avec les dispositions énoncées dans la Lettre de politique de développement que le Gouvernement malgache a soumise à ses bailleurs de fonds dans le cadre du programme. Elles se sont ensuite apesanties sur les trois aspects spécifiques suivants de l’accord de prêt : i) Conditions Préalables aux Décaissements : la condition relative au plan de restructuration de la BNI a été reportée pour être préalable au décaissement de la 2ème tranche du prêt au lieu de la première ; ii) Conditions d’Acquisition des Biens et Services : concernant l’acquisition des biens et services, la délégation malgache avait indiqué que dans le cadre du CASPIC, il avait été observé que les opérateurs économiques faisaient des commandes de montant très élevé. Aussi, pour ne pas retarder l’exécution du programme, les deux délégations ont convenu de relever à deux millions d’UCF (2 000 000 UCF) le seuil à partir duquel un appel d’offres international était requis pour conclure les marchés publics ; iii) La date limite pour le dernier décaissement a été fixée au 30 juin 1991. 6 2.3.2 Le PAS I 1988-1990 a été approuvé par le Conseil d’administration de la Banque le 17 janvier 1989 et l’Accord de prêt signé le 10 février 1989. 2.4. Coût et Financement Besoins en ressources financières extérieures de Madagascar 2.4.1. Dans le Rapport d’évaluation du programme, les besoins en ressources financières extérieures de Madagascar avaient été estimés globalement à 1 200 millions dollars américains pour la période 1988-1990 soit 400 millions $EU en moyenne par an en termes de décaissement sur la base du scénario qui postulait un taux de croissance annuel de 3,6 % et une progression au rythme annuel de 8,3 % des exportations et des importations. Selon les engagements pris par les participants à la Réunion du Groupe consultatif de Janvier 1988, des ressources de l’ordre de 700 millions $EU par an étaient attendues en 1988 et 1989 pour soutenir le programme économique présenté par le Gouvernement à cette réunion. Dans l’hypothèse d’un taux de décaissement de 57 %, le Rapport d’évaluation avait conclu que les ressources attendues permettraient de couvrir les besoins de financement du pays tout au moins pour les années 1988 et 1989. 2.4.2. A l’exécution du programme et pour la période 1988-1990, le déficit du compte courant s’est élevé à 892,2 millions $EU, le montant de l’amortissement de la dette a atteint 669,1 millions $EU. Du fait de l’accroissement des arriérés de 153 millions $EU et de la réduction des réserves de l’ordre de 109,9 millions $EU, le montant total des besoins en ressources financières extérieures s’est élevé à 1 374 millions $EU. Pour couvrir ces besoins, les ressources suivantes ont été réalisées : - Dons (transferts officiels) 416,9 millions $EU - Capitaux à long terme (décaissements) 574,4 millions $EU - Autres capitaux à court terme 347,0 millions $EU - Capitaux privés Soit au total 35,2 millions $EU 1 373,5 millions $EU Financement du programme proprement dit 2.4.3. Le Rapport d’évaluation n’avait pas déterminé les besoins de financement pour le PAS I et s’était contenté d’indiquer le montant de financement des deux principaux bailleurs de fonds à savoir la Banque Mondiale pour 110 millions $EU et le FAD pour 30 millions UCF. Le tableau suivant retrace les engagements de tous les bailleurs de fonds qui ont été impliqué dans le programme ainsi que les décaissements effectifs à la date du 1er octobre 1994 par rapport à ces engagements. 7 Tableau 1 Sources de financement du PAS I : Etat des décaissements (en millions $EU) Bailleurs de Fonds Montant d’origine Montant Décaissé % Décaissé FAD (30 millions UCF) 40 40 100 Banque Mondiale 132 (1) 86,48 65,5 Suisse (10 m F.S.) 7,5 7,5 100 Norvège (20M Nkr) 2,9 2,9 100 Caisse Française de Développement.(30 m. 54,55 54,55 100 FF) TOTAL (1) 2.4.4. 2.5. 236,95 191,43 80,79 Les 132 millions $EU comprennent aussi les cinq remboursements de crédit IDA réaffectés et d’un montant total de 5,19 millions DTS soit 7,16 millions $EU. L’analyse du tableau ci-dessus appelle les observations suivantes : a) le montant de 132 millions $EU du crédit IDA devait être décaissé en trois tranches. La première et la seconde tranches ont été décaissées respectivement en décembre 1988 et en mars 1991. En août 1993, sur les sept conditions préalables au décaissement de la 3ème tranche, quatre seulement ont été remplies. Il restait encore trois conditions à remplir. A la suite du report par deux fois déjà de la date de clôture du crédit IDA et en l’absence de toute réaction du Gouvernement pour réaliser les trois conditions restantes, la troisième tranche d’un montant de 33 millions DTS soit 45,5 millions $EU a été purement et simplement annulée et la clôture du prêt est intervenue le 30 septembre 1993. b) Le FAD a décaissé la totalité de son prêt parce que les reconditions exigées étaient toutes remplies. Dispositions envisagées dans le cadre de la mise en oeuvre du programme 2.5.1. Le Rapport d’évaluation avait prévu les modalités du décaissement du prêt et les conditions d’acquisition de biens et services ainsi que l’organe chargé du suivi de l’exécution du programme à Madagascar. 2.5.2. La mobilisation du prêt devait être faite par la Banque Centrale de Madagascar au profit du Trésor Public dans le cadre de deux tranches de 15 millions UCF chacune. En ce qui concerne l’acquisition de biens et services, la règle à suivre était l’appel d’offre international pour les marchés publics d’un montant supérieur ou égal à 2 millions UCF. Pour les montants inférieurs à ce niveau, l’acquisition devait être faite selon la procédure de demande de cotations internationales. Enfin, les marchés et fourniture de biens et services à acquérir par les entités privées feraient l’objet des procédures habituellement utilisées par acquéreurs concernés. 8 2.5.3. Pour le suivi de l’exécution du programme, il était prévu la création d’un Comité composé de hauts fonctionnaires des différents ministères concernés et de la Banque Centrale et présidé par le Directeur Général du Plan. Des experts financés par la Banque Mondiale ou d'autres bailleurs de fonds pouvaient aider le Comité à assurer une bonne exécution du programme. III. MISE EN OEUVRE DU PROGRAMME 3.1 Entrée en vigueur 3.1.1. Le prêt a été approuvé le 17 janvier 1989 par le Conseil d’Administration du FAD et l’Accord de prêt a été signé le 10 février 1989. En plus des conditions générales applicables à tous les Accords de prêts conclus avec le FAD, les conditions spécifiques de mise en vigueur de la première tranche du prêt de 30 million UCF, au nombre de sept (7), comportaient trois (3) engagements, deux preuves à fournir et deux décisions à prendre. 3.1.2. La preuve de l’ouverture d’un compte spécial auprès d’une banque commerciale à l’étranger destiné à recevoir les avances de fonds sur le prêt (condition n°1) a été donnée par la communication du numéro de ce compte qui était le 07237.03.63.08.4000 à la Banque Louis DREYFUS devenue Banque Bruxelles Lambert 6, Rue Rabelais – 75008 PARIS. 3.1.3. L’engagement de ne pas utiliser le produit du prêt pour le paiement des droits et taxes afférents aux biens et services nécessaires à l’exécution du programme (condition n°2), et l’engagement de ne pas augmenter les subventions par rapport au niveau de fin 1987 aux entreprises publiques dont les créances sont classées à risque certain (condition n°5), ainsi que l’engagement d’imposer un moratoire de celles agréées par le FAD (condition n°7) ont été pris par le Ministre des Finances et de l’Economie dans sa lettre n° 3026MPFE/SG/DT/S.1/RV en date du 19 mai 1989 adressée à la Banque. 3.1.4. La décision autorisant les opérateurs économiques à négocier et exécuter directement des contrats d’exportation de café (condition n° 3) a fait l’objet des avis n° 405 et 406 publiés au Journal Officiel n° 1868-1869 du 13 juin 1989 qui a été communiqué à la BAD. 3.1.5. Le plan d’actions pour les entreprises publiques (condition n°4) a été communiqué à la Banque par la lettre du Ministre des Finances et de l’Economie sus-visé. 3.1.6. La preuve de l’adoption des mesures législatives et administratives permettant la création de nouvelles institutions financières privées et, la participation du capital privé dans les trois banques nationales (condition n° 6) a été fournie par la communication à la Banque de l’Ordonnance n° 88-005 du 18 avril 1988 portant réglementation bancaire. 3.1.7. Ainsi, toutes les conditions spécifiques préalables au décaissement de la première tranche du prêt ont été remplies en l’espace de quatre mois après la signature de l’Accord de prêt. C’est également dans ce délai que furent réalisées les conditions générales à savoir : l’Ordonnance n° 89-005 du 6 avril 1989 autorisant la ratification de l’Accord de prêt, le décret n° 89-092 du 6 avril 1989 portant ratification de l’Accord de prêt, le Mémorandum juridique n° 0019-MJ/DE/89 du 10 mai 1989 du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice. 9 3.1.8. Toutes les conditions préalables ayant été remplies par l’Emprunteur, l’Accord de prêt est entré en vigueur le 16 juin 1989 et une avance de 7,5 millions UCF sur la première tranche de prêt a été décaissée le 10 juillet 1987. Les autres décaissements de 2.952.824,77 UCF, 4.094.496,98 UCF et 400.975,78 UCF de cette première tranche du prêt sont intervenus respectivement le 5 juillet 1990, le 31 décembre 1990 et le1er août 1991. 3.1.9. Les sept (7) conditions de déblocage de la seconde tranche du prêt ont fait l’objet d’un examen détaillé au cours de la mission de revue à mi-parcours du programme qui a séjourné à Tananarive du 27 janvier au 10 février 1992. Il est ressorti des conclusions de cette mission qu’en raison des événements socio-politiques qu’à connus le pays durant l’année 1991, sur les sept conditions, cinq (conditions n° 1 à 7) ont été remplies à la satisfaction de la Banque. Les deux autres conditions qui restaient à remplir étaient que : - l’emprunteur « a procédé à un premier apurement du fichier de la solde et s"est engagé à achever cet exercice avant fin décembre 1989 » (condition n° 3) - l’emprunteur a soumis à l’approbation du FAD, la procédure du cycle budgétaire 1990 (condition n° 4) 3.1.10. Etant donné que même durant les événements de 1991 qui ont paralysé le fonctionnement des Institutions de l’Etat et les activités économiques, le Gouvernement malgache avait fait l’effort d’honorer ses obligations vis-à-vis de la Banque sans accumulation d’arriérés, il a été recommandé de procéder à un décaissement proportionnel aux conditions remplies. Ce qui a nécessité un amendement à l’Accord de prêt le 30 mars 1992, de façon suivante : a) La deuxième tranche de quinze millions d’UCF sera fractionnée en deux parties : soit une deuxième tranche de douze millions UCF et une troisième de trois millions UCF. b) Les conditions 3 et 4 susvisées figurant initialement dans la deuxième tranche seront transférées à la troisième tranche. c) Le décaissement de la troisième tranche de trois millions d’unités de compte (3 000 000 UCF) sera subordonnée à la réalisation des conditions ci-après : - l’emprunteur a procédé à un premier apurement du fichier de la solde et s’est engagé à achever cet exercice avant la fin de Décembre 1992. - l’emprunteur a soumis à l’approbation du Fonds, la procédure du cycle budgétaire 1993. 10 3.1.11. Les cinq conditions ayant été satisfaisantes et compte tenu que l’évaluation à mi-parcours du programme a été jugée positive et que les fonds de la 1ère tranche ont été entièrement utilisés et justifiés, le décaissement de la deuxième tranche de 12 millions UCF est intervenue en deux fois : d’abord 7,5 millions UCF le 27 mars 1992 et 4,5 millions UCF le 6 mai 1992. 3.1.12. L’une des conséquences de l’amendement apportée à l’Accord de prêt a été la prorogation de la date limite du dernier décaissement du prêt du 31 décembre 1992 au 31 décembre 1993. 3.1.13. Par la suite, le Gouvernement de transition mis en place au cours de l’année 1992 a déployé des efforts pour accélérer l’application des mesures de réformes qui constituaient les deux conditions restantes, préalables au décaissement de la troisième tranche de 3.000.000 UCF. Par la lettre n° 1105/MINIF/SG du 5 mars 1993 le Ministre des Finances a adressé à la Banque les documents prouvant l’accomplissement des deux conditions restantes. En conséquence, la Banque a décaissé le 4 juin 1993, un montant de 3.004.464,88 UCF représentant le reliquat de 4.464,88 UCF sur la première tranche et 3.000.000 UCF de la 3ème tranche. 3.2. Matrice des actions et suivi du programme 3.2.1. La Matrice des actions de politique économique comportait quarante (40) mesures réparties dans les quatre domaines opérationnels suivants : a) Promotion et libéralisation du Commerce extérieur : il s’agissait, dans l’opération d’ajustement, d’alléger davantage les procédures administratives et de mettre en place de nouvelles mesures incitatives pouvant favoriser le développement des exportations : (i) renforcement du processus de libéralisation des exportations ; (ii) promotion des exportations de nouveaux produits ; (iii) amélioration des exportations des produits «CAISSE » et (iv) libéralisation des importations. b) Finances publiques et réforme budgétaire : les trois principaux aspects de la réforme étaient : (i) la reformulation des priorités globales du Gouvernement en matière de dépenses publiques selon des critères de base définis ; (ii) la réforme des procédures budgétaires permettant l’élaboration d’un Budget consolidé qui inclurait toutes les sources et tous les emplois des ressources ; (iii) la réalisation d’un recensement du personnel de l’Etat en vue d’apurer le fichier de la Solde. c) Entreprises publiques et secteur financier : La réforme du secteur des entreprises publiques avait pour principal objectif de rationaliser le secteur par un programme de désengagement de l’Etat afin de réduire, dans le court terme, l’impact négatif de la mauvaise performance du secteur sur l’économie et aussi d’améliorer l’efficacité des entreprises qui demeureraient sous contrôle de l’Etat. En ce qui concerne le secteur financier, des mesures législatives et administratives devaient être prises pour permettre la création de nouvelles institutions financières privées ainsi que la participation du capital privé dans les trois banques nationales à savoir ; la Banque nationale pour l’Industrie (BNI), la Banque pour le commerce (BFV) et la Banque de Développement rural (BTM). 11 d) Dimension Sociale de l’Ajustement : il s’agissait, dans le cadre du PAS, d’évaluer les conséquences du déclin économique prolongé, d’amortir les répercussions de certaines mesures d’ajustement sur des groupes cibles par la mise en oeuvre de programmes spécifiques en matière de santé de base, de nutrition, de protection des enfants sans abris et de génération d’emplois et enfin, d’aider à résoudre à moyen et long terme les problèmes sociaux du développement en réalisant une adéquation entre le taux de croissance économique et le taux de croissance de la population. 3.2.2. Il n’a pas été aisé de faire, avec les services compétents malgaches, le point de l’exécution du programme en raison de la mobilité du personnel de la Fonction Publique à la suite des changements politiques intervenus dans le pays en 1992 et surtout en 1993. La plupart des fonctionnaires cadres qui ont activement participé à la conception du programme et qui en ont assuré l’application dans les premières années, ont été mutés de leur poste ou même tout simplement mis à l’écart de la Fonction Publique. 3.2.3. Les détails de l’exécution de la matrice des actions sont consignés en Annexe II et peuvent se résumer comme suit : A. Promotion et libéralisation du commerce extérieur (8 mesures) 3.2.4. La première mesure retenue dans ce volet du programme était de «revoir, de manière continue, la politique du taux de change en collaboration avec le FMI». L’application de cette mesure a été observée par les autorités monétaires et a culminé avec la création, au mois de mai 1994, d’un marché interbancaire de devises animé essentiellement par les banques primaires selon une Convention dite « Convention de Place » datée du 4 mai 1994. Celle-ci détermine la structure et les modalités de fonctionnement du marché des changes ainsi que les dispositions devant régir les relations entre les banques et leurs clients en matière d’opération de change. 3.2.5. Toutes les autres mesures destinées à promouvoir le commerce extérieur ont été également exécutées dans les délais. Il s’agit de la libéralisation et la simplification de l’imposition des importations, l’élimination de la carte d’exportateur pour tous produits à l’exception de la vanille par décret n° 88-327 du 1er septembre 1988, la libéralisation de la commercialisation intérieure du poivre, du café, du girofle et de la vanille, la création d’une entité malgache indépendante dans le domaine du commerce extérieur permettant le dialogue entre l’Administration et les opérateurs (Décret n° 88-328 du 1er septembre 1988), l’autorisation accordée aux opérateurs économiques à négocier et exécuter des contrats d’exportation du café par Avis n° 405/MC/DGCE du 02 juin 1988 et enfin la reformulation du rôle de la Caisse par l’adoption du Décret 93-951 du 08 décembre 1993 portant création et statut de l’Institut de la vanille en lieu et place de la Caisse de stabilisation des prix de la vanille. 12 3.2.6. Si ces mesures de libéralisation ont stimulé les exportations et ont été bien accueillies par les opérateurs privés, ceux-ci ont exprimé une appréhension sur la manière dont se fera la libéralisation complète de la vanille de manière à maintenir sur le marché mondial, la réputation du produit et celle du sérieux des exportateurs malgaches. B. Finances publique et réforme budgétaire (11 mesures) 3.2.7. Ce volet du programme comportait trois aspects : (i) la reformulation des priorités globales du Gouvernement en matière de dépenses publiques selon des critères de base définis ; (ii) la réforme des procédures budgétaires et (iii) la réalisation d’un recensement général du personnel de l’Etat. a) Reformulation des priorités globales des dépenses publiques et du Programme d’Investissements Publics. 3.2.8. Avant la mise en place du PAS I, les préoccupation de stabilisation financière ont conduit les autorités à opérer des réductions importantes des dépenses publiques. De 1980 à 1983 ; la part de celles-ci dans le PIB est passée de 28% à 16% au détriment de certains services publics clés en particulier les services de l’éducation et de la santé. Si, vers la fin de 1987, le niveau des dépenses publiques par rapport au PIB a été relevé à 23%, il n’en demeurait pas moins que leur structure ne correspondait ni aux priorités sectorielles de développement, ni à la nouvelle orientation du rôle de l’Etat en matière économique. 3.2.9. Les mesures préconisées dans le programme pour corriger cet état de choses ont été progressivement appliquées dans le cadre des PIP 1989-1991, 1990-1992 et 19911993. Les nouvelles priorités de dépenses inscrites dans ces différents PIP ont concerné les infrastructures économiques et sociales. Les quatre secteurs Agriculture, Infrastructures Economiques, Education et Santé ont représenté dans les programmes d’investissements 57% des dépenses en 1989, 77% en 1990, 65,7% en 1991 et 73,3% en 1992. En revanche, le taux d’exécution des tranches annuelles des PIP pour 1989, 1990, 1991 et 1992 n’ont pas dépassé 70% en moyenne. Cela est dû aux lenteurs administratives et aux insuffisances de la coordination avec les bailleurs de fonds. b) Réforme des procédures budgétaires 3.2.10. Les mesures se rapportant à la réforme budgétaire ont été exécutées avec un retard de trois ans. Prévu pour être achevé en mai 1989,l’ensemble de la réforme budgétaire n’a été adopté par le Gouvernement qu’en juillet 1992. Cependant, une certaine amélioration dans la préparation des Budgets avait été introduite dès 1989. En effet, alors qu’avant 1988, la détermination des crédits budgétaires et leur répartition détaillée relevaient exclusivement du Ministère des Finances, à partir de 1989, ce dernier s’est contenté de déterminer les grandes masses de crédit en laissant aux ministères techniques le soin de procéder à la répartition détaillée de ces crédits par chapitre et article. 3.2.11. S’agissant de la réforme budgétaire proprement dite, elle a été le fruit du travail de l’ensemble des administrations concernées (Budget, Finances, Plan, Contrôle financier, Banque de données de l’Etat, Chambre des Comptes) avec cependant l’assistance technique d’un Expert étranger fourni par la Banque Mondiale. Les mesures prises dans le cadre de la Réforme concernaient trois domaines : 13 (i) Le cadre budgétaire : Dorénavant, la loi des Finances sera présentée en cinq (5) cadres : Cadre I - Budget de l’Etat Cadre II - Les Budgets annexes Cadre III - Les Comptes particuliers du Trésor. Le solde cumulé de ce cadre indique le déficit budgétaire base caisse. Cadre IV - Les opérations génératrices des fonds de contrepartie. Cadre V - Les opérations en capital de la dette publique. Ainsi, la Loi des Finances présentée sera basée sur les principes de la transparence et de la cohérence des données entre les différentes institutions. (ii) La mise à disposition des crédits : Afin d’éviter toutes les lenteurs dans la mise en place du Budget, la Loi des finances sera composée de deux (2) documents pour les dépenses : d’un côté le budget voté définissant l’autorisation budgétaire par spécialisation et de l’autre le budget d’exécution présentant la répartition fine des crédits auprès des différents utilisateurs. La programmation budgétaire se basera dorénavant sur ce budget d’exécution et non sur le budget voté. (iii) L’exécution des dépenses publiques obéit à trois principes fondamentaux : la décentralisation, l’allégement des procédures et l’obtention d’un suivi comptable efficace de sorte que la Loi de règlement soit disponible avant la fin de l’exercice budgétaire suivant. 3.2.12 C’est sur la base de cette nouvelle réforme budgétaire que le budget 1993 a été élaboré et soumis aux instances de décisions selon un calendrier qui permet le vote en même temps du Budget et du programme des investissements publics par l’Assemblée Nationale. 3.2.13 Pour expliquer le retard pris dans l’adoption de la réforme budgétaire (1992 au lieu de 1989) les autorités ont évoqué les troubles socio-politiques de 1991 et la difficulté à mobiliser une assistance technique spécialisée pour appuyer la commission technique de réforme mise en place, dès 1988, au sein du Ministère des Finances et du Budget. c) Recensement du personnel de l’Etat 3.2.14 Si le recensement du personnel a eu lieu avec cinq mois de retard seulement (février 1990 au lieu d’octobre 1989) et les résultats disponibles dès juin 1990, il a fallu attendre le 31 août 1992 pour que ceux-ci soient validés et que débute l’apurement du fichier de la solde initialement prévu pour octobre 1988. Selon les autorités, ce retard de trois ans environ aurait résulté encore une fois des événements politiques de 1991, ainsi que des nombreuses réclamations soumises par les agents de la Fonction Publique travaillant à l’intérieur du pays. 3.2.15. La validation des résultats a donné un effectif de 93 591 agents dont 91 803 recensés officiellement et 1 788 non recensés mais reconnus en position d’activité régulière. Ce recensement a permis aussi d’identifier 1 904 postes budgétaires bloqués par des agents ayant déjà quitté définitivement la Fonction Publique. 14 3.2.16 Cependant, en l’absence d’un système informatisé, le fichier de la solde continue d’être traité manuellement. L’informatisation de la gestion financière et administrative du personnel devrait intervenir le plus rapidement possible à tous les niveaux (Finances, Fonction Publique et Ministères techniques). Entreprises publiques et secteur financier (13 mesures) C1 Entreprises publiques (7 mesures) 3.2.17. L’évaluation de l’exécution des mesures relatives au secteur des entreprises publiques s’est avérée difficile en l’absence d’une documentation appropriée et fiable. La plupart des responsables de la structure chargée de suivre l’exécution de ce volet du programme ont été soit affectés ailleurs, soit mis à l’écart de la Fonction Publique sans qu’ils aient pu faire la passation de service. Néanmoins, sur la base de quelques documents collectés on peut noter que : i) Sur les sept mesures préconisées dans le programme, trois ont été exécutées formellement dans les délais prescrits. Il s’agit de l’adoption d’une politique concernant le secteur des entreprises publiques, l’engagement sur un moratoire pour la création de nouvelles entreprises et enfin, l’engagement de ne pas augmenter les subventions et les crédits aux entreprises publiques dont les créances sont à risque certain. ii) La mesure relative à la mise en place d’une structure de suivi des entreprises publiques a été exécutée sous différentes formes successives. D’abord, un Comité Ad hoc a été créé par décret 88-148 du 11 avril 1988, puis une Délégation générale du Gouvernement à la réforme du secteur des entreprises publiques par décret 90-027 du 13 décembre 1990 exerçant ses activités sous l’autorité d’un Conseil de surveillance présidé par le Premier Ministre, et enfin un Comité pour la réforme du secteur des entreprises publiques par décret n° 94-195 du 17 mai 1994. Cette dernière structure n’est pas encore opérationnelle, les membres devant y siéger n’ayant pas été nommés. iii) Pour les trois autres mesures relatives à la restructuration du secteur (liquidation/privatisation/réhabilitation, préparation et exécution de contratplans), même si un certain nombre d’actions ont été engagées dans les délais, l’ensemble du programme de réforme du secteur a marqué le pas depuis la mise en place, en août 1993, des nouvelles institutions de la IIIè République. En effet, selon la nouvelle Constitution, il faut une Loi pour procéder à la privatisation des entreprises publiques. Et jusqu’à ce jour, cette Loi n’est ni élaborée, ni votée. 3.2.18. A titre de bilan provisoire, sur les 171 entreprises publiques répertoriées en 1981 : (i) 44 ont été liquidées ; (ii) 22 ont été privatisées ; (iii) 3 sont sous contrat de gestion privée (les abattoirs de SECIAM, AFA et AFM ; (iv) 3 ont été restructurées en attendant d’être aussi privatisées ; (v) 8 sont en cours de liquidation ; (vi) 7 ont leur dossier en instance au niveau du Conseil de Surveillance ; (vii) et 10 pour lesquelles le processus de restructuration ou de privatisation est bloquée (cf.iii ci-dessus). Donc concrètement, sur les 171 entreprises, seulement 80 ont fait l’objet d’une décision soit de liquidation, de privatisation ou de restructuration. 15 C2 Secteur Financier (6 mesures) 3.2.19. Toutes les mesures préconisées dans ce volet du programme ont été exécutées diligemment. En particulier, l’ordonnance 88-005 du 5 août 1988 portant réglementation bancaire a ouvert le secteur bancaire aux privés nationaux et étrangers. 3.2.20. Pour l’apurement du reliquat des portefeuilles de la BTM et de la BFV, les autorités monétaires ont d’abord procédé à une classification des créances de ces banques de la manière suivante : - les créances A saines et à dénouement certain, les créances B à risques limités, les créances C à risques probables avec une distinction entre créances C vivantes et créances C gelées, et enfin, les créances D à risques certains, les entreprises débitrices n’ayant aucun avenir. Dans le courant du mois d’avril 1988, les créances C gelées et les créances D furent provisionnées à 100% et sorties du portefeuille des banques créancières. Cette opération d’assainissement a été menée avant l’ouverture du secteur bancaire aux investisseurs privés nationaux et étrangers. 3.2.21. S’agissant des mesures relatives au plan de restructuration de la BNI et à son exécution, la banque a été privatisée à 67,42 % dont 51 % pour le groupe CREDIT LYONNAIS chargé en outre de la gestion, 10 % pour la SFI, 4,42% pour le personnel et 2 % pour la Banque de la Réunion. Quant à la BFV à capitaux mixtes également, des négociations sont actuellement en cours pour amener la Banque SAN PAOLO di TORINO, partenaire privée avec 22 % du capital, à accroître sa participation au capital. La restructuration de la BTM a été entamée en 1992 et se poursuit pour s’achever vers fin décembre 1994 ou début 1995. Enfin, trois nouvelles banques privées ont été créées. Il s’agit de la Banque Malgache de l’Océan Indien créée en 1989 avec 75 % du capital détenu par les privés étrangers et 25 % par les nationaux ; la « Union Commercial Bank » (UCB) qui a reçu son agrément en juin 1991 et ouvert ses guichets depuis fin décembre 1992 et la Madagascar Express Bank agréée en juillet 1992. D. Dimension Sociale de l’Ajustement (8 mesures) 3.2.22. A ce niveau également, il y a eu, pour des raisons déjà évoquées, des difficultés à obtenir tous les éléments d’appréciation nécessaires à une évaluation objective de l’exécution de ce volet du programme. Néanmoins, on peut noter que la plupart des mesures arrêtées ont été mises en application dans les délais à l’exception de la mesure relative à la formulation d’une politique de planification et de population. Celle-ci n’était intervenue qu’en décembre 1990 au lieu de juillet 1989 soit avec 18 mois de retard. 3.2.23. Au total, il faut retenir que sur les quatre volets du programme : deux ont été exécutés entièrement et dans les délais : volet Promotion et libéralisation du Commerce extérieur et volet dimension sociale de l’ajustement. Le volet des entreprises publiques et secteur financier a accusé à partir de fin 192 un relâchement dans l’application pour la partie entreprises publiques alors que la partie secteur financier a été diligemment exécutée avec succès. Quant au volet Finances Publiques et Réforme Budgétaire, son application a connu un retard considérable que les événements socio-politiques de 1991 ne suffisent pas à expliquer. Il est indéniable que pour une réforme de cette envergure, les pesanteurs administratives et le 16 poids de la routine au niveau des agents des finances publiques constituent aussi des facteurs explicatifs qu’il ne faut pas perdre de vue. 3.2.24. Au total, sur les 40 mesures arrêtées dans le programme, 30 ont été appliquées dans les délais, soit 75 % ; huit ont été mises en oeuvre avec retard ; et deux n’ont pas été appliquées. Il s’agit de : (i) l’adoption d’un mécanisme permettant d’éliminer les droits et taxes à l’importation de certaines catégories de médicaments ; (ii) l’évaluation de l’expérience de MPARA en matière de budget-programme avec des recommandations sur l’extension aux autres secteurs économiques, y compris une proposition de calendrier. Par conséquent, le taux global de réalisation du programme est de 95 % ; ce qui est appréciable. 3.3. Décaissement des Tranches et Conditions La première tranche du prêt a été décaissée en 4 fois (voir au 3.1.8.). Toutefois, pour des raisons évoquées au 3.1.10, la deuxième tranche fut scindée en deux soustranches. La première sous-tranche d’un montant de 12 millions UCF et qui est devenue la 2ème tranche a été décaissée en deux fois : une première portion de 7,5 millions UCF le 27 mars 1992 et une deuxième portion de 4,5 millions UCF le 6 mars 1992. La deuxième soustranche de 3 millions UCF devenue la 3ème tranche et à laquelle s’est ajouté un reliquat de 464,88 UCF de la 1ère tranche a été décaissée le 4 juin 1993. 3.4. Acquisition des biens et services A l’application, les règles et procédures d’acquisition des biens et services rappelées au 2.5.2.n’ont pas posé de problème. Il apparaît, au vu des pièces justificatives de l’utilisation des fonds décaissés au titre des différentes tranches, que les importations de biens et services ont été réalisées aussi bien par les organismes publics que par les entités privées. Ces importations ont porté précisément sur les matériaux de construction (ciment fer à béton et carreaux) du petit équipement, des pièces de rechange, des produits pharmaceutiques ces biens d’équipement dont des véhicules. 3.5. Rapports Financiers et Audit des Comptes 3.5.1. Conformément au paragraphe 3 de l’Annexe I de l’Accord de prêt, le Gouvernement malgache a ouvert un compte spécial n° 07237.03.63.08 en US dollars au nom de la Banque Centrale à la Banque Louis DREYFUS à Paris. Ce compte intitulé « TRESOR PUBLIC CASEP-FAD » a été alimenté par les différents décaissements du prêt. 3.5.2. Selon le relevé au 31 septembre 1994 du Compte Spécial remis à la mission d’achèvement du PAS, il apparaît que l’utilisation des fonds d’un montant de 5 558 236,6 UC n’a pas encore été justifiée presque un an après la date de clôture du prêt. Les autorités ont été relancées par la Banque à ce sujet. 3.5.3. Par ailleurs, selon les dispositions de la section 6.01 alinéa a de l’Accord de prêt : l’Emprunteur devra faire vérifier pour chaque exercice conformément à des principes d’audits appropriés et appliqués systématiquement, le Compte Spécial, par des auditeurs indépendants jugés acceptables par le Fonds. 3.5.4. L’Emprunteur ne s’est pas conformé à cette disposition de l’Accord de prêt. Il convient dont de l’inviter à prendre les dispositions nécessaires pour s’y conformer dans les meilleurs délais possibles. 17 IV. RESULTATS DU PROGRAMME 4.1. Rappel du contexte socio-économique 4.1.1. Les résultats économiques enregistrés au cours de la période 1983-1987 à la suite de la mise en oeuvre des programmes d’ajustement et de stabilisation financière ont été encourageants. La tendance négative de l’économie des années précédentes a été renversée puisque le taux de croissance réel s’est élevé à 1,42 % contre une régression de 5,2 % au cours de la période 1980-1982. Le déficit du compte courant de la balance des paiements a été ramené à 10 % du PIB en 1987 contre 18 % en 1980. Le déficit budgétaire a été réduit, la consommation s’est quelque peu ralentie permettant un taux d’épargne intérieure de 6 % en 1987 contre à peine 1 % en 1980. Les réserves de change ont été reconstituées et les ajustements monétaires qui ont été opérés ont contribuer à élever la compétitivité extérieure de l’économie et à améliorer les termes de l’échange intérieur en faveur du secteur rural. 4.1.2. Malgré ces résultats positifs, l’efficacité de la gestion et la rationalité de l’utilisation des ressources publiques laissaient encore à désirer. Les restrictions budgétaires dictées par la politique de stabilisation financière n’ont pas permis de prendre en compte, comme il se devait, les effets sociaux de l’ajustement. L’accès aux services de santé de base et à l’éducation était devenu de plus en plus difficile pour un nombre croissant de population du fait de la dégradation du revenu par tête d’habitant résultant du faible niveau de croissance économique face à une population galopante. 4.1.3. C’est dans ce contexte socio-économique qu’a été définie la nouvelle stratégie d’ajustement dans le cadre du PAS I dont les critères de performances et les résultats obtenus sont analysés ci-après : 4.2. Critères de performance et résultats attendus 4.2.1. L’appréciation des résultats du programme se fera à partir des objectifs quantitatifs et qualitatifs retenus dans le Rapport d’Evaluation. 4.2.2. Au plan macro-économique : Les objectifs poursuivis étaient : (i) un taux de croissance économique réel de 3,6 % permettant une amélioration du PIB/hbt d’environ 0,7 % annuellement ; (ii) un taux de croissance annuelle de 8,3% aussi bien pour les exportations que pour les importations ; (iii) un taux d’investissement de 14,4 % en 1988, 1989, 1990 et de 14,7 % en 1991 et 1992 ; (iv) un taux d’épargne intérieure s’élevant de 9,9 % en 1988 à 10 % en 1992 ; (v) le déficit du compte courant ramené de 332 millions $EU en 1988 à 295 millions $EU en 1992 ; (vi) le maintien du déficit budgétaire à 3 % du PIB au cours de la période 1988-1990 ; (vii) la réduction du taux d’inflation à 6 % en 1992. 4.2.3. Au plan sectoriel : Le scénario de croissance de 3,6 % par an supposait de meilleurs résultats dans le secteur agricole qui devait croître au taux de 3 % en moyenne, et dans le secteur industriel avec une croissance annuelle de 6,1 %. La croissance envisagée au niveau de ces deux secteurs devait contribuer à l’amélioration du secteur tertiaire qui devrait bénéficier de la réhabilitation continue des infrastructures et de la libéralisation des circuits commerciaux de produits. 18 4.3. Résultats macro-économiques enregistrés 4.3.1. Les résultats macro-économiques et financiers enregistrés avec l’exécution du programme ont été encourageants au cours de la période 1988-1990 mais nettement moins bons au cours de la période 1991-1993 comme le montre le tableau 2 suivant. 4.3.2. Grâce à une performance remarquable de l’économie en 1988 (3,4%) et 1989 (4,1 %) mais dans une moindre mesure en 1990 (3,1 %) le taux de croissance économique réelle s’est établie en moyenne à 3,5 % au cours des trois première années d’exécution du programme proche du taux objectifs de 3,6 %. Cet essor économique a résulté d’une reprise générale des activités dans le secteur tertiaire avec plus de 4 % de croissance annuelle et d’une forte augmentation de la production agricole en 1989 suite aux conditions climatiques favorables et aux mesures incitatives mises en oeuvre. En revanche, la baisse générale du niveau d'activité économique dans le pays suite à la grève prolongée des travailleurs pendant neuf mois au cours de l’année 1991 et la suspension de l'application du programme par les autorités ont entraîné une régression importante de l'économie en 1991 (-6,8 %). La timide reprise amorcée en 1992 avec un taux de croissance de 1 % et la confirmation, en 1993, de cette tendance positive de l'évolution de l'économie (2,1 %) n’ont pas suffi à enrayer les conséquences de la chute de la croissance en 1991 de sorte que sur l'ensemble de la période 1988-1993 le taux de croissance n'a pas dépassé 1,2 % contre le taux objectif de 3,6 % et face à un accroissement démographique de 2,8 % par an. 4.3.3. Le taux d’inflation enregistré en 1992 était de 12,6 % contre l’objectif de 6 % fixé dans la même année. Bien qu’il ait marqué un recul par rapport aux niveaux de 21,2 % en 1988 et de 14,4 en 1991, ce taux de 12,6 % est resté nettement élevé par rapport à l’objectif du programme. Cette inflation a été certes alimentée par les ajustements monétaires successifs mais aussi et surtout par la politique budgétaire et la politique laxiste de crédit. En effet, le déficit budgétaire qui a représenté en moyenne 10,2 % du PIB pour la période 1988-1990 contre l’objectif de 3 % et de 11,3 % pour la période de 1991-193, a été financé en partie grâce au recours au système bancaire. La position nette du Gouvernement s’est en effet détériorée sérieusement atteignant 683,287 milliards FMG en 1992 contre 316,54 milliards FMG en 1989. L’expansion du crédit s’est faite à un rythme annuel de 16,5 % et celle de la masse monétaire au taux annuel de 19,8 % contre un taux de croissance économique normal de 13 % en moyenne par an. 4.3.4. S’agissant des emplois du PIB au cours de la période d’exécution du programme, si aucun objectif n’a été fixé pour la Consommation, par contre, le taux d’investissement était censé être de 14,4 % en moyenne par an durant la période 1988-1990 et 14,7 % pour la période 1991-1992. A l’exécution, l’effort d’investissement a été soutenu à un taux moyen de 14,5 % conforme au programme durant 1988-1990. Mais cet effort s’est relâché pendant la seconde période et s’est chiffré à 8,2 % an 1991, 11,3 % en 1992 et 12,3 % en 1993 contre un objectif de 14,7 %. 4.3.5. Au plan des comptes extérieurs, les réalisations au cours de la période d’exécution du programme ont été marquées par une forte détérioration du solde des transactions courantes en 1990 (-411,7 millions $EU contre –264 millions $EU en 1988 et – 216,3 millions $EU en 1989). Cela est dû à une croissance exceptionnelle des importations (+ 33 %) face à une croissance faible des exportations (12 %). Ce niveau élevé des importations répondait aux besoins de constitution de stocks en prévision des troubles socio-politiques qui étaient intervenus en 1991. Hormis ce cas de figure isolé, l’évolution des échanges extérieurs n’a pas été conforme aux objectifs fixés. En effet : 19 4.3.6. i) si de 1988 à 1990 les exportations se sont accrues de 6,9 % en moyenne par an sous l’effet de l’application des mesures de libéralisation du commerce intérieur et extérieur des principaux produits traditionnels (café, poivre, vanille, clous de girofle), durant la période 1991-1993. Ainsi, pour l’ensemble de la période 1988-1993, le taux moyen de croissance des exportations n’a pas dépassé 3,6 % contre l’objectif de 8,3 % ; ii) au niveau des importations, la situation n’a guère été meilleure puisque si le taux de croissance enregistré a été de 8,1 % entre 1988-1990, il est tombé à – 11,3 % en moyenne de 1991 à 1993. Cela traduit le fait que les stocks constitués en 1990 n’ayant pas été épuisés, les opérateurs économiques n’ont plus procédé à de nouvelles commandes, préférant pour certains produits demandés sur le marché, ajuster l’offre à la demande par le jeu des prix ; iii) il en a résulté cependant que, pour chacune des années du programme, le déficit des transactions courantes enregistré a été inférieur à l’objectif fixé. La réduction du déséquilibre externe a donc été plus importante que prévue. Ce qui constitue une performance. Dans le domaine des finances publiques, l’objectif de ramener le déficit budgétaire à 3 % du PIB pendant la période 1988-1990 n’a pas été atteint puisqu’il s’est situé à 10,3 % en 1988, 12,6 % en 1989 et 7,8 % en 1990. Au cours de la période 1991-1993, la situation ne s’est guère améliorée puisque le taux s’est établi en moyenne à 11,3 % du PIB. Les importants retards dans la mise en application de la réforme budgétaire, les retards dans la mise en oeuvre du programme de désengagement et la croissance annuelle moyenne de 9,4 % des recettes publiques face à une progression annuelle de 12,3 % des dépenses expliquent largement cette contre-performance. 20 TABLEAU 2 RESULTATS MACRO-ECONOMIQUES ET FINANCIERS DU PROGRAMME 1988-1993 1988 P* Croissance réelle du PIB (en %) Taux d’inflation en %) Epargne intérieur (% PIB) Taux d’investissement (%PIB) 1989 R* P 1990 R P 1991 R P 1992 R P 1993 R P 1988-1993 P R R 2,8 3,4 3,5 4,1 3,7 3,1 4,1 -6,8 4,2 1,0 - 2,1 3,6 1,26 - 21,2 - 12 - 11,4 - 14,4 6 12,6 - 12 ,6 - 14 8,4 9,1 10 9 6 9,5 -0,8 10,3 2,8 - 3,6 - - 13,3 14,4 13,4 14,4 17,0 14,7 8,2 14,7 11,3 - 12,3 - - -10,3 - -12,6 - -7,8 - -10,6 - -12,4 - -11 -3** -10,78 -8,2 11,4 16,9 7,9 12 8,1 4,8 7,6 2,0 - -6,1 8,3 3,6 -9,6 11,2 0,9 5 33 7,9 -14,9 6,5 0,6 - 3,0 8,3 2,2 -264 -418 -216,3 -425 -411,7 -351 -264,6 -295 -261,8 - -293,9 - - 9,9 14,4 Déficit budgétaire (b.e) en % du PIB - Exportations (variation en %) 6,6 Importations (variation en %) 11,1 Déficit compte courant B.P. (en millions $EU) -332 Source : Rapport d’Evaluation pour les prévisions et Banque Mondiale pour les réalisations. P* : Prévision R* : Réalisation -3** : L’objectif de –3% du PIB en moyenne est pour la période 1988-1990. 21 4.4. Les résultats sectoriels du programme Les secteurs de l’économie réelle 4.4.1. Le scénario de croissance de 3,6 % de l’économie supposait de meilleurs résultats dans le secteur agricole grâce à l’amélioration des mesures incitatives et des rendements et à la libéralisation du commerce. De 1988 à 1990, le secteur primaire s'est accru en moyenne de 3,2 % par an légèrement supérieur au taux objectif de 3 %. Mais, de 1991 à 1993, la croissance dans le secteur s’est ralentie et n’était que de 1,7 % en moyenne par an. Ici encore, l’année 1991 a enregistré le taux de croissance le plus bas de la période à savoir 0,5 %. Le secteur industriel qui est essentiellement basé sur les intrants importés, a connu une stagnation de 1988 à 1990 et une régression de 1990 à 1992 avec des taux négatifs de 1 % en 1990 et 1991 et 2 % en 1992. Cette baisse d’activité s’explique par le manque d’approvisionnement en intrants par suite de l’insuffisance des devises, par le coût de plus en plus élevé des intrants importés du fait des dévaluations successives de la monnaie, par la vétusté des équipements et le manque de pièces de rechange, par la compétitivité et la concurrence des produits finis importés ainsi que par la suspension du système d’importation libéralisé (SILI) en raison des difficultés de la balance des paiements. 4.4.2. C’est grâce aux performances du secteur primaire et au dynamisme du secteur tertiaire qui a connu un taux de croissance moyen de plus de + 4 % que l’économie a réalisé une bonne performance entre 1988-1990. C’est cependant ce dernier secteur qui a souffert le plus des événements socio-politiques de 1991 puisque le taux de croissance a chuté cette année là à –7,1 % contre 4 % en 1990. La reprise des activités du tertiaire était encore timide en 1992 (1 %) et 1993 (2%). Au total, ni le secteur secondaire, ni celui du tertiaire n’ont réalisé les performances attendues de l’exécution du programme. 4.5. La dimension sociale de l’ajustement 4.5.1. La mise en oeuvre des réformes économiques dans le cadre des programmes d’ajustement s’est traduite, au plan social, par l’accroissement du chômage urbain, le renchérissement du coût de la vie, entraînant une diminution du pouvoir d’achat et une accentuation de la pauvreté dans les zones rurales notamment. 4.5.2. Les indicateurs sociaux affichent un niveau préoccupant : le taux de mortalité infantile se situe à 114 % et celui de la mortalité maternelle à 166 %. Le statut nutritionnel des femmes et des enfants est très précaire : 40 % de malnutrition modérée dont 9 % de malnutrition sévère parmi les enfants de moins de 5 ans. Plus de neuf millions de malgaches vivraient dans des zones de carence en iode. En matière d’éducation de base, la médiocrité des indicateurs reflète les carences du système dont on estime que 50 % environ des enfants sont exclus. Le taux d’abandon scolaire est de 11 % la première année, le taux de promotion de moins de 50 % et celui du redoublement de 50 % en 11ème. 4.5.3. Conscientes de cette situation sociale dégradée, les autorités ont, dans leur nouvelle stratégie d’ajustement, formulé et mis en oeuvre une série de programmes spécifiques dans les domaines de la santé de base, de la malnutrition, de la protection de enfants sans abri et de la création d’emplois. 22 4.5.4. Dans le domaine de la Santé, les ressources budgétaires allouées par l’Etat sont passées de 7,5 milliards FMG en 1989 à 32,5 milliards en 1991 en termes courants. En 1992, le budget de la santé a été de 18 milliards FMG avant de remonter à 21,5 milliards FMG en 1993. Dans les programmes d’investissement publics, la part du secteur de la santé n’a pas cessé de croître de 1989 à 1992 (1 % en 1989, 2 % en 1990, 3,3 % en 1991 et 4,6 % en 1992). 4.5.5. Dans le secteur de l’Education, les ressources consacrées ont atteint en 1991, 78,6 milliards FMG même si du fait des événements socio-politiques, 22,24 % seulement de ces crédits ont été effectivement consommés. En 1992, les crédits sont passés à 14,7 milliards FMG avant d’être ramenés à 13,4 milliards FMG en 1993. En matière des investissements publics, l’Education a représenté dans les PIP 1,4 % en 1989, 2,7 % en 1990, 3 % en 1991 et 3,9 % en 1992. 4.5.6. S’agissant de la sécurité alimentaire qui constitue, à Madagascar, une préoccupation majeure en raison des dégâts cycliques causés aux cultures par les cyclones, six programmes spécifiques ont été développés et mis en oeuvre dans le cadre du Projet d’actions sociales et d’appui à la gestion de l’économie (PASAGE) financé par la Banque Mondiale. Il s’agit de : (i) programme de banques de céréales, (ii) programme d’épargne rurale destiné à faciliter l’accès aux crédits bancaires ; (iii) programme des cantines populaires, (iv) programme d’alimentation des enfants en âge pré-scolaire ; (v) programme aviculture urbaine et (vi) programme aliments nutritifs. De son côté, la Banque avait approuvé en 1991, le Programme d’action sociale et d’Appui Institutionnel (PASAI), ce programme n’a jamais connu un début d’exécution. 4.5.7. Un programme d’action pour les besoins des enfants sans abri a été également mis en oeuvre à partir de 1987. Il s’agit de la création d’un village d’enfants pouvant abriter 250 enfants de la rue, de la mise en place de 10 centres de jour accueillant 600 enfants en situation difficile, de la création de 6 unités de production (confections, élevage de vaches laitières, agriculture et cultures diverses). 4.5.8. Dans le domaine de la nutrition, le projet SECALINE (Sécurité Alimentaire et Nutrition Elargie) financé par la Banque Mondiale et le Programme Alimentaire Mondial a démarré ses activités en 1992. Il comporte plusieurs volets à savoir : (i) l’élaboration de la stratégie nationale de sécurité alimentaire ; (ii) le renforcement de la communication sociale pour la sécurité alimentaire et la nutrition ; (iii) le programme communautaire de nutrition en collaboration avec les ONG ; (iv) le programme de lutte contre les troubles dûs à la carence en iode ; (v) la mise en place du Fonds d’intervention pour le développement ; (vi) le programme de travaux à haute intensité de main-d’oeuvre, et (vii) l’appui aux centres sociaux. 4.5.9. Enfin, le projet «Formation pour la promotion de l’emploi des femmes en milieu urbain et rural» initié en 1988 visait deux objectifs, d’une part renforcer la capacité de la Direction de la condition de la femme à évaluer les projets en faveur des femmes, et d’autres part créer de nouvelles opportunités d’emplois rémunérateurs dans les secteurs informels urbains et ruraux grâce au développement des groupements féminins autogérés au niveau des communautés de base. Ainsi, 8.854 femmes à travers le pays ont pu bénéficier de l’exécution de ce projet. 23 4.5.10. En complément de ces actions sociales du Gouvernement, des Organisations non gouvernementales travaillent aussi à l’amélioration des conditions de vie des enfants et des familles sans abri. Les groupes cibles de ces interventions privées sont : les enfants de la rue, les enfants orphelins, les enfants des familles indigentes, les familles sans abri et les sinistrés des cyclones. 4.5.11. Pour appréciables qu’ils soient, ces efforts tant gouvernementaux que privés pour atténuer les effets indésirables des politiques d’ajustement restent insuffisants en raison de l’ampleur de la pauvreté dans le pays. En effet, 12 % de la population seraient des misérables et des désespérés et 46 % seraient des pauvres sans aucune chance immédiate de sortir de la pauvreté. 24 V. ROLE DE L’EMPRUNTEUR 5.1. Phase d’élaboration et de mise au point Le Gouvernement a pris une part active dans le processus d’élaboration et de mise au point du PAS I tout comme il l’avait fait pour les programmes d’ajustement précédents. A cet effet, un Comité a té constitué en 1988 composé des représentants des Ministères des Finances, du Commerce, de l’Industrie, de l’Agriculture, du Plan et de la Banque Centrale. Le Président du Comité était le Directeur Général du Plan qui était hiérarchiquement rattaché au Président de la République. C’est ce Comité qui a été chargé par le Gouvernement de préparer, en collaboration avec les Ministères techniques, les dossiers techniques qui ont servi à la confection du Document cadre de politique économique et à l’élaboration du Programme avec l’appui technique des Experts de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International. C’est également ce Comité qui a négocié le programme avec le FMI, la Banque Mondiale, et la BAD. 5.2. Phase de mise en oeuvre 5.2.1. Pour conférer une certaine autorité au Comité, la représentation des ministères fut élevée au niveau des secrétaires généraux et des directeurs généraux. A ce Comité composé désormais de hauts responsables de l’Administration étaient adjoints, sur une base ad hoc, des techniciens pouvant apporter des informations, d’ordre technique, nécessaires aux travaux du Comité. Le Comité était chargé de suivre l’exécution du programme et d‘en rendre compte directement au Premier Ministre. Ainsi donc, au plan de l’exécution, le dispositif de suivi a été mis en place et a fonctionné. 5.2.2. Jusqu’en 1991, les performances du Gouvernement dans la mise en oeuvre du programme ont été remarquables. Hormis le volet de la réforme budgétaire, la plupart des mesures du programme ont été diligemment mises en application. Mais après la période de paralysie de l’appareil de l’Etat, tout au long du second semestre de l’année 1991, la reprise du programme en 1992 par le Gouvernement de transition a été assez limitée et les performances d’exécution s’en sont ressenties. 5.2.3. Le Gouvernement n’a pas, comme il le devait, élaboré un Rapport d’achèvement, au terme de l’exécution du programme. C’est une lacune qu’il conviendra de combler à l’avenir dans le cadre des prochains programmes. 25 VI. ROLE DE LA BANQUE 6.1. Phase d’élaboration et de mise au point C’est au cours des Assemblées annuelles de la BAD en juin 1987 au Caire et des Institutions de Bretton Woods en septembre 1987 à Washington, que la Banque a été invitée par les autorités malgache à apporter conjointement avec la Banque Mondiale, son soutien financier aux efforts déployés par le Gouvernement pour améliorer la situation économique du pays grâce à la mise en place d’un nouveau programme d’ajustement structurel. Les discussions du Gouvernement avec la Banque Mondiale qui avait financé les programmes d’ajustement sectoriels précédents (CASA, CASI, CASPIC) étaient déjà avancées sur le programme lorsque la Banque envoya en février 1988 une mission d’évaluation du PAS à Madagascar. Les experts de la Banque ont donc travaillé étroitement avec ceux de la Banque mondiale pour la mise au point du programme. Mieux, lors des négociations du programme entre la Banque Mondiale et le Gouvernement, le 2 mai 1988 à Washington, le Groupe de la Banque était représenté. 6.2. Phase d’exécution 6.2.1. Initialement, l’exécution du programme était prévue pour 18 mois avec un décaissement du prêt en deux (2) tranches. Le plus important retard a été constaté au niveau du décaissement de la seconde tranche qui est intervenu seulement le 27 mars 1992 soit 9 mois après la date officielle de clôture du prêt initialement convenue dans l’accord. Ce retard ne dépendait pas de la Banque mais plutôt des événements socio-politiques survenus dans le pays au cours de l’année 1991. 6.2.2. Dans le cadre du suivi du PAS, les missions suivantes ont été faites à Madagascar : a) du 20 octobre au 10 novembre 1989 : une mission économique et de préparation du PEPP au cours de laquelle la supervision et une évaluation de l’état d’avancement du PAS ont été faites ; b) du 27 janvier au 2 février 1992 : une mission de supervision financière qui a conclu que les dépenses sur la 1ère tranche étaient justifiées ; c) du 27 janvier au 10 février 1992 : une mission de revue à mi-parcours dont les conclusions ont permis l’Amendement de l’Accord de prêt et le déblocage de la situation des décaissements de la seconde tranche ; d) une seconde mission de supervision financière en avril/mai 1993 qui a permis de constater que les dépenses effectuées au titre de la première sous-tranche de la deuxième tranche ont été parfaitement justifiées et que le décaissement de la deuxième tranche pouvait intervenir étant donné que, par ailleurs, les conditions de déblocage de cette sous-tranche ont été déjà satisfaites (Conditions n° 3 et n° 4) ; 26 e) Une mission de revue générale des opérations du 16 avril au 1er mai 1993. 6.2.3. Comme on peut le constater, les retards enregistrés dans l’exécution du programme n’ont pas résulté d’un manque d’assistance et de suivi de la part de la Banque mais plutôt des conditions socio-politiques qui ont prévalu dans le pays. 27 VII. CONCLUSIONS –EXPERIENCES ACQUISES – LECONS – RECOMMANDATIONS 7.1. Conclusions 7.1.1. Prévue pour dix huit (18) mois, l’exécution du PAS I s’est finalement déroulée jusqu’en 1994. La mise en oeuvre de certains volets du programme a connu des retards allant de un à trois ans. Ces retards s’expliquent certes par les troubles socio-potiliques de 1991 qui ont perturbé le fonctionnement régulier des Institutions de l’Etat et paralysé les activités économiques, mais aussi par les lenteurs administratives et le poids de la routine dans l’Administration financière du pays. 7.1.2. Ainsi, les mesures décisives telles que la Réforme Budgétaire, l’apurement du fichier de la solde ne sont intervenues que bien après le délai fixé dans le programme. La restructuration du secteur des entreprises publiques marque le pas faute de directives précises des autorités de la IIIe République. L’impact de ces mesures sur l’évolution des agrégats économiques a été, par voie de conséquence, faible. 7.1.3. En effet, si nonobstant les perturbations liées au déroulement des élections présidentielles et législatives de 1989, les résultats macro-économiques enregistrées au cours des trois premières années d’exécution du programme ont été encourageants, ils l’ont été nettement moins pour la période 1991-1993.La suspension du programme en 1991, le relâchement des efforts d’ajustement en 1992 et en 1993 par le Gouvernement de transition, et surtout l’absence, dans la classe politique dirigeante de la IIIe République, d’une vision consensuelle de la stratégie de développement du pays sont autant de facteurs de risques dans la conduite à terme du processus de libéralisation de l’économie du pays. Au terme de ce premier programme d’ajustement de la Banque à Madagascar, il convient de tirer les leçons des expériences acquises et de formuler les recommandations nécessaires pour les actions futures. 7.2 Expériences acquises et leçons à tirer 7.2.1. Le PAS I 1988-1990 est la première expérience de la Banque à Madagascar en matière d’appui à l’ajustement. Cette expérience a bénéficié d’un contexte local favorable en ce que les autorités s’étaient déjà engagées dans les réformes économiques dès 1981 avec le FMI et la Banque Mondiale. Elles jouissaient, de ce fait, d’un certain savoir-faire dans la conduite des réformes de l’économie. C’est ce qui explique que la plupart des mesures dans les domaines du commerce extérieur et des Banques aient été diligemment appliquées dans les premières années d’exécution du programme. 7.2.2. Mais la survenue de facteurs exogènes et imprévisibles tels que les troubles sociaux de 1991 et la mobilité des cadres qui a suivi la mise en place du nouveau régime ne permettent pas d’apprécier objectivement la capacité intrinsèque de l’Administration malgache à mener, jusqu’à son terme, un programme d’ajustement de l’envergure du PAS I. 7.2.3. Les leçons à tirer de cette expérience sont au nombre de cinq : 28 i) même si les performances économiques et financières enregistrées au cours de la période 1991-1993 ont été en deçà des résultats escomptés, le PAS I et toutes les autres opérations d’ajustement qui l’ont précédé auront contribué à la libéralisation progressive de l’économie malgache et à un regain des activités du secteur privé ; ii) du reste, les réformes prenant un certain temps pour donner leur plein effet sur l’économie, il n’était pas réaliste d’espérer des résultats quantitatifs positifs et immédiats. Les taux de croissance de 6,1% et de 3,3% attendus respectivement du secteur industriel et du secteur tertiaire se sont avérés trop optimistes ; iii) l’impact de la mobilité des cadres sur les performances de l’exécution du programme a été tout aussi négatif que celui des troubles socio-politiques de 1991. Les nouveaux responsables des services chargés de l’application des mesures n’ont pas eu, comme leurs prédécesseurs, le bénéfice d’avoir participé à la conception du programme ; iv) dans le secteur des entreprises publiques, les mesures contenues dans le programme auraient dû être chiffrées en termes de nombre d’entreprises à privatiser, à restructurer ou à liquider. Ce qui aurait permis de mieux apprécier le progrès réalisé dans ce volet du programme ; v) enfin, certaines obligations liées à l’exécution du programme et de l’Accord de prêt n’ont pas été correctement remplies par le Gouvernement. Il s’agit de la non production du Rapport d’achèvement, de la non justification d’une partie des fonds décaissés presque un an après la date de clôture du prêt et enfin de l’absence d’audit des comptes. De ce qui précède, découlent les recommandations ci-après : 7.3. Recommandations a) Pour le Groupe de la Banque 7.3.1. Les mesures, au nombre de 40 au total arrêtées dans le programme paraissent tout à fait raisonnables et supportables par une Administration qui bénéficie par ailleurs d’une certaine expérience en matière de mise en oeuvre de réformes économiques. Il conviendrait de s’en tenir à cette approche pour les phases ultérieures du programme d’ajustement. 7.3.2. Au niveau du suivi, quatre missions de supervision et de revue à mi-parcours paraissent suffisantes. Pour la durée de ces missions et en particulier pour celle de revue à miparcours, un effort doit être fait pour les prolonger à trois semaines au lieu de deux afin de tenir compte de la lenteur des administrations nationales à satisfaire aux demandes des informations et de documentations des experts de la Banque et surtout pour permettre à ces derniers de préparer et de discuter dans les meilleures conditions, avec les autorités, l’Aide mémoire de la mission. Enfin, le dialogue doit être permanent tout au long de l’exécution du programme. A cet effet, la Banque devrait maintenir la pratique consistant à envoyer aux autorités, l’Aide-Mémoire revu et corrigé éventuellement confirmant les recommandations des missions de supervision et de revue à mi-parcours. 29 7.3.3. Pour éviter les manquements de l’emprunteur à ses obligations relevés au paragraphe 7.2.3. (v) ci-dessus, les dispositions suivantes devraient être prises par la Banque : i) dans l’immédiat, les négociation de l’Accord de prêt du PAS II seront conditionnées par la justification des dépenses portant sur les 5 558 236,6 UC ; ii) à l’avenir, la production du Rapport d’achèvement du programme par le Gouvernement pourra être retenue comme une exigence dans le Rapport de négociations du prêt. De même, l’envoi à la Banque des Comptes du prêt audités sera une condition préalable à tout décaissement de fonds dans le cadre de nouveaux prêts. 7.3.4. Enfin, étant donné l’ampleur de la pauvreté à Madagascar, il serait souhaitable que le PAS II soit renforcé par un programme complémentaire de réduction de la pauvreté comportant des actions spécifiques en direction des couches de la population les plus déshéritées et les plus vulnérables. Le PAS II poursuivra les efforts engagés pour l’amélioration de la gestion des finances publiques, la promotion du secteur privé, et la libéralisation de l’économie. b) Pour le Gouvernement 7.3.5. Le Gouvernement devra, s’il ne le fait pas déjà, internaliser davantage le processus de réformes en organisant un dialogue permanent avec les partenaires sociaux et les opérateurs économiques afin d’obtenir leur adhésion aux réformes engagées. Les autorités de l’Exécutif devront chercher à réaliser et à renforcer chaque jour davantage le consensus politique national pour la poursuite des réformes en collaboration avec la Communauté financière internationale. 7.3.6. Le succès de l’exécution des programmes reposant plus sur les hommes que sur les structures mises en place, il importe d’éviter la trop grande mobilité des cadres impliqués dans la conduite des réformes à quelque niveau qu’ils appartiennent. Seule la stabilité des cadres dont la nomination aura été faite sur la base des critères de compétence et de moralité, peut garantir le succès de l’exécution des programmes de réformes dans le pays. ANNEXE II Page 1 de 7 MADAGASCAR MATRICES DES MESURES DE REFORME COMPOSANTES I. PROMOTION ET LIBERALISATION DU COMMERCE EXTERIEUR MESURES A PRENDE DATES OBSERVATIONS - Revoir de manière continue la politique du taux de change en collaboration avec le FMI. Fait flottement de la monnaie à partir de mai 1994 et création d’un marché interbancaire de devises animé essentiellement par les banques primaires selon les dispositions de la convention de place en date du 4 mai 1994. - Examiner les modalités de l’élargissement du SILI aux autres produits. Fait circulaire n° 001-MC/DGCE/SI du 19 mars 1990 annulant et remplaçant celle n° 001/88/MC/DGCE/DI du 14 janvier 1988 relative aux modalités pratiques d’application de l’arrêté interministériel n° 189/88 du 14 janvier 1988. - Eliminer de la carte d’exportateur, de l’enregistrement préalable déclaration d’exportation et les taxes résiduelles à l’exportation. Adoptée en février 1988 Fait avis n° 402-MC/DGCE du 18 janvier 1988 du Ministère du Commerce aux opérateurs économiques. - Libéraliser la commercialisation du poivre. Adoptée en février 1988 Fait en février 1988 - Progrès satisfaisants dans la libéralisation du commerce intérieur du café, de la vanille et du girofle. Accompli en mars 1988 Fait en mars 1988 ANNEXE II Page 2 de 7 COMPOSANTES II. FINANCES PUBLIQUES ET REFORME BUDGETAIRE. MESURES A PRENDE DATES OBSERVATIONS - Création d’une entité malgache indépendante dans le domaine du commerce extérieur permettant le dialogue entre l’administration et les opérateurs. Avant fin 1988 Fait. Decret 88-328 en date du 1er septembre 1988 relatif au Comité indépendant. - Annonce de l’autorisation des opérateurs privés à négocier et exécuter des contrats d’exportation du café. Juin 1988 Fait. Ordonnance n° 88-015 du 1er septembre 1988 relative à la politique d'exportations. Avis n° 405MC/DGCE du 02 juin 1988 du Ministère du Commerce aux opérateurs économiques. - Adoption d’un plan d’action pour la reformulation du rôle de la caisse. Avant fin 1989 Fait. Avec retard Decret n° 93-951 du 08 décembre 1993 portant création et statut de l’Institut de la vanille de Madagascar. - Examen et réformulation des priorités globales des dépenses publiques et du programme d’investissement public. Mars 1988 Fait. Illustration dans les PIP 1989-1991, 1990-1992 et 1991-1993. - Accord sur les procédures de préparation du budget 1989 incluant le PIP. Février 1988 Fait. Selon la nouvelle procédure, le Ministère des Finances détermine les grandes masses de crédit et les Ministères utilisateurs répartissent ces grandes masses par chapitre et par article. ANNEXE II Page 3 de 7 COMPOSANTES MESURES A PRENDE DATES OBSERVATIONS - Libéralisation des prix et de la commercialisation des oléagineux et de la chaux/ciment. Réalisé en mars 1988 Fait en mars 1988. - Formulation d’un programme d’actions pour la réforme budgétaire permettant la préparation d’un budget consolidé en 1991. Mai 1988 Fait avec retard. - Accord sur une méthodologie et un calendrier pour la réalisation d’un recensement du personnel de l’Etat. Septembre 1988 Fait mais le calendrier adopté n’a pas été suivi. - Accord sur un PIP de 3 ans 1989-91 et sur le programme de dépenses publiques pour 1989. Fin 1988 Fait. Le fait que les finances et le plan étaient sous la tutelle d’un même ministre a facilité l’accord. - Formulation d’une stratégie globale pour le secteur de la santé. Fin mars 1989 Fait en août 1989 au lieu de mars 89 soit 5 mois de retard. - Début d’apurement du fichier de la solde. Octobre 1988 Fait avec trois ans et demi de retard. - Evaluation de l’expérience du MPARA en matière de budget-programme avec des recommandations sur l’extension aux autres secteurs économiques, y compris une proposition du calendrier Février 1989 L’exécution de cette mesure a été abandonnée. Les initiateurs de cette expérience sont tous partis du Ministère. ANNEXE II Page 4 de 7 COMPOSANTES MESURES A PRENDE DATES - Accord sur les procédures de préparation du budget 1990. Avant fin mai 1989 - Réalisation du recensement du personnel de l’Etat. Avant octobre 1989 - Adoption d’une politique concernant le secteur des entreprises publiques. Adopté en mars 1988. - Un progrès satisfaisant dans la réhabilitation des entreprises publiques identifiées dans les opérations d’ajustement précédentes. Avant juin 1988 III. SECTEURS DES ENTREPRISES PUBLIQUES ET FINANCIER OBSERVATIONS Fait avec un retard de 3 ans –ordonnance n° 92-025 du 8 juillet 1992 portant modification de la loi n° 63-015 du 15/07/1963 relative aux dispositions générale sur les finances. Fait avec un retard – le recensement s’est déroulé sur toute l’étendue du territoire du 15 au 28 février 1990 au lieu de octobre 1989. La validation des résultats n’est intervenue que le 31 août 1992. Fait en mars 1988. Fait - Engagement sur un moratoire sur la création de nouvelles entreprises publiques à l’exception de celles qui seront agréées dans le cadre de la réforme ou dans le cadre des examens des programmes de dépenses publiques. Avant juin 1988 Fait. Engagement pris par lettre n° 3026-MPFE/SG/DT/STI RV du 19 mai 1989 du Ministère du Plan des Finances et de l’Economie. ANNEXE II Page 5 de 7 COMPOSANTES MESURES A PRENDE DATES OBSERVATIONS - Engagement de ne pas augmenter les subventions et les crédits aux EP don’t les créances sont à risques certain. Adopté en mars 1988 pour les crédits. Fait. Lettre sus-visée du Ministre du Plan et des Finances. - Mise en place d’une structure de suivi des entreprises du secteur public. Fin 1988 Fait. Decret n° 88-148 du 11 avril 88 portant création d’un Comité ad hoc; Decret 90.027 du 13 décembre 1990 portant création d’une délégation générale du gouvernemen à la réforme du secteur des entreprises publiques; Decret 94-195 du 17 mai 1994 portant création d’un comité pour la réforme du secteur des entreprises publiques. - Progrès satisfaisant dans l’exécution du Plan de réhabilitation et désengagement de plusieurs entreprises publiques. Avant fin 1988 Fait. Mais aucun progrès n’a été enregistré depuis la mise en place de nouvelles institutions de la IIIè République en août 1993. - Préparation et exécution de contrat-plan pour un nombre choisi d’entreprises publiques. Avant juin 1989 Aucune documentation n’a été fournie par les services compétents pour permettre l’appréciation de l’exécution de cette mesure. - Adoption de mesures législatives et administratives pour la création de nouvelles institutions financières privées et pour la participation du capital privé dans les trois banques. Avant fin avril 1988 Fait. Ordonnance n° 88-005 du 5 avril 1988 portant réglementation bancaire. B. SECTEUR FINANCIER ANNEXE II Page 6 de 7 COMPOSANTES IV. POLITIQUES SOCIALES MESURES A PRENDE DATES OBSERVATIONS - Plan d’apurement du reliquat des portefeuilles de la BTM et BFV Fin 1988 Fait. - Plan d’ensemble de restructuration de la BNI si une autre Banque Commerciale n’a pas été crééé. Avant mai 1988 Fait. Privatisation à 67,42% de la BNI devenue BNICrédit Lyonnais. - Exécution du plan de restructuration de la BNI. Avant fin 1988 Fait. - Accord sur limitation de l’augmentation du crédit global brut de la BNI. Avant fin avril Fait. - Progrès satisfaisant dans l’exécution de la restructuration des portefeuilles des Banques. Avant fin 1988 Fait. En 1988. - Déclaration des principes, des objectifs et des critères de la politique sociale. Avant fin 1988 Fait et consigné dans la lettre de politique de développement. - Accord sur la distribution des médicaments essentiels aux centres de santé et aux pharmacies communautaires. Mai 1988 Fait. - Application du tarif minimum à l’importation des médicaments essentiels Mai 1988 Fait. Le taux de taxation minimum a été de 5% Loi des finances pour 1989 n° 088-025 du 14-12-88 et Loi des finances 1990 n° 089-022 du 14 décembre 1989. ANNEXE II Page 7 de 7 COMPOSANTES MESURES A PRENDE DATES OBSERVATIONS - Accord sur un programme de nutrition aux groupes cibles. Fin 1988 Fait dans le cadre du Projet d’actions sociales et d’appui à la gestion de l’économie (PASAGE) financé par la Banque Mondiale et projet SECALINE (Sécurité Alimentaire et Nuttrition Elargie). - Formulation d’un programme de deux ans pour améliorer la nutrition des groupes vulnérables. Fin 1988 Fait dans le cadre du projet ci-dessus mentionné. - Programme d’action pour les besoins des enfants sans abris. Fin 1988 Fait à partir de 1987. - Adoption du mécanisme permettant d’éliminer les droits et taxes à l’importation de certaines catégories de médicaments. Fin 1988 Cette mesure semble ne pas avoir été appliquée. - Formulation d’une politique de planification familiale et de la population. Juillet 1989 Fait. Mais avec retard – loi n° 90-030 ou 19 décembre 1990 relative à la politique nationale de population pour le développement économique et social. ANNEXE III EVALUATION DES PRINCIPAUX INDICATEURS ECONOMIQUES ET FINANCIERS 1988 Taux de croissance du PIB Taux de croissance du PIB per capita Service de la dette (million $EU) Service dette /Exporttion Service dette/PIB Investissement/PIB Epargne intérieur/PIB Epargne nationale/PIB Investissement public/PIB Epargne Publique/PIB Investissement privé/PIB Epargne Privée/PIB Recettes publiques/PIB Dépenses publiques/PIB Déficit budgétaire (be)/PIB Taux de croissance déflateur PIB Taux de croissance Emportations Taux de croissance Importations Déficit du comptecourant B.P. Reserves brutes en mois d’importation 3,4 0,6 330,6 79,7 13,5 13,3 8,4 3,7 6,9 -1,4 6,4 5,1 13,8 24,1 -10,3 21,2 -8,2 -9,6 -10,8 3,6 Source : Banque Mondiale et Calcul de la Mission BAD 1989 4,1 1,3 206,1 42,9 8,3 13,4 10,0 5,3 9,7 -3,1 3,7 8,4 12,7 25,5 -12,6 12,0 16,9 0,9 -8,7 3,9 1990 3,1 0,3 464,6 88,1 15,1 17,0 6,0 5,6 7,9 0,0 6,9 5,6 13,3 21,2 -7,8 11,4 12,0 33,0 -13,4 1,0 1991 -6,8 -9,6 169,9 34,7 6,4 8,2 -0,8 -0,5 5,9 -4,2 4,6 3,7 9,3 20,1 -10,6 14,4 4,8 -14,9 -9,9 1,2 1992 1,0 -1,8 111,0 22,0 3,7 11,3 2,8 3,7 7,6 -4,3 3,7 8,0 10,9 23,5 -12,4 12,6 2,0 0,6 -8,8 1,2 1993 2,1 -0,7 86,9 17,7 2,6 12,3 3,6 5,2 8,1 -2,6 4,3 7,8 10,3 21,6 -11,0 12,6 -6,1 3,0 -8,8 1,3 ANNEXE IV TABLEAU DES OPERATIONS FINANCIERES DE L’ETAT (en milliards FMG) 1988 1989 1990 1991 1992 1993 Recettes totales 473,5 516,6 617,2 468,5 618,9 683,2 Dont : recettes budgétaires 473,5 507,7 611,0 455,9 608,3 660,8 Recettes extra-budgétaires - 8,9 6,2 11,6 10,6 22,4 DEPENSES TOTALES 827,4 1 021 976,5 986,19 1 309,7 1 388,8 Dont : Dépenses courantes 521,5 633,0 611,3 661,5 847,4 824,4 Dépenses en capitales 305,9 388,0 365,2 325,4 462,3 564,4 DEFICIT (base engagement) 353,9 504,4 359,3 519,4 690,8 705,6 Dons en capital 68,6 108,1 135,4 65,6 133,7 155,2 Emprunts en capital 231,3 213,6 98,9 347,9 153,1 112,6 Système monétaire 52,2 133,4 132,4 -144,9 95,8 149,0 Autres 1,7 49,3 -7,5 250,8 308,2 288,8 FINANCEMENT DU DEFICIT Source : Banque Mondiale ANNEXE V SITUATION MONETAIRE 1988-1993 (en millions FMG) Déc. 1988 Déc. 1989 Déc. 1990 Déc. 1991 Avoirs extérieurs nets 297 172,5 381 869,9 178 483,2 27 084,9 Crédits intérieur 888 925,6 919 870,2 102 986,54 Créances nettes sur l’Etat 342 702,2 312 540,4 Crédit à l’économie 546 223,4 Masse monétaire (M2) Déc. 1992 Déc. 1993 274 344,7 349 705,4 1 183 408,8 1 621 286,8 1 904 967,6 251 471,0 308 853,5 683 287,6 825 293,9 607 329,8 778 394,4 874 555,3 937 999,2 1 079 673,7 633 976,6 822 738,5 825 273,1 1 034 760,8 1 240 290,3 Disponibilités monétaires 469 634,5 613 077,2 588 584,6 767 978,3 915 031,5 1 050 766,2 Quasi-monnaie 164 342,1 236 688,5 266 782,5 325 258,8 514 103,1 1 564 869,3 209 661,3 Engagements extérieurs à M.L.T. 1 982 772,7 2 160 353,4 2 195 273,2 2 651 307,1 276 455,1 242 135,2 Autres éléments nets -1 430 651,2 1 681 351,8 1 812 197,7 2 475 574,2 378 886,1 447 668,5 Source : Banque centrale de Madagascar – 1994 ANNEXE VI COMPOSITION DU PIB A PRIX CONSTANTS (1988-1993) (En milliards FMG constants) 1988 1989 1990 1991 1992 1993 950 971,1 983,4 936,4 957 5 969,2 Secteur secondaire 374,4 436,9 432,3 397,3 389,9 412,9 Dont mines 141,8 147,6 121,7 85,13 - - Secteur tertiaire 1 511 1 543,7 1 628,8 1 503,9 1 519,4 1 546,1 2 835,9 2 951,7 3 044,4 2 837,6 2 866,8 2 928,2 Secteur primaire PIB au prix du marché Source : Banque Mondiale ANNEXE VII Page 1 de 3 PROCES VERBAL DES NEGOCIATIONS DES CONDITIONS DU PRET DE 30 MILLIARDS UCF REPRESENTANT LA PARTICIPATION DU FAD AU FINANCEMENT DU PROGRAMME D’AJUSTEMENT STRUCTUREL DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DE MADAGASCAR. Les négociations ont eu lieu au Siège du Groupe de la Banque du 22 au 24 juin 1988 entre les délégations composées comme suit : Pour la délégation du Gouvernement Malgache : - M. ROBIARIVONY Jean - M. RAMAROKOTO Daniel - Mme RAKOTOARISOA Renée - M. RAJAONARIVELO Pierrot - Melle RAVELOARISON Josiane - M. RAMANANDRAIBE Davidson Directeur Général du Plan Chef de la délégation Secrétaire Général du MPARA Directeur Général de la Banque Centrale Directeur Général du Commerce Extérieur Inspecteur du Trésor, MINIFIN Chef de Service à la Direction Générale du Plan Pour la délégation du Groupe de la Banque : - Mlle C.A. ATAYI - M. J.C. LASSY - Mme I.C.K. ROSSIGNOL - Mlle B.N. SANON Chef de Division NCPR.3, Chef de délégation Conseiller Juridique, ALEG.3 Chargée de Finances, FDIS.1 Chargée de Prêts, NCPR.3 Les salutations d’usage ont été échangées puis le programme et l’ordre du jour des négociations ont été adoptés. 1. EXAMEN DU RAPPORT D’EVALUATION Il faut noter que la Banque cofinance ce Programme d’Ajustement Structurel avec la Banque Mondiale. Dans ce cadre, les deux Institutions ont collaboré étroitement tout au long des différentes étapes de préparation et d’élaboration du programme. Elles ont également décidé d’harmoniser les conditionalités de leurs prêts respectifs. C’est pour cela qu’une délégation de la Banque a participé en tant qu’observateur aux négociations entre le Gouvernement Malgache et la Banque Mondiale. Plusieurs paragraphes du Rapport d’Evaluation de la Banque ont donc été corrigés dans leur forme afin d’éviter toute dissonance avec la lettre de politique de développement que le Gouvernement soumet à ses bailleurs de fonds dans le cadre dudit programme. ANNEXE VII Page 2 de 3 2. EXAMEN DU PROJET D’ACCORD DE PRET Le Projet d’Accord de Prêt a été examiné page par page. Ce fut l’occasion de réformuler certaines conditions du prêt pour tenir compte des dispositions stipulés dans la lettre de politique de développement et du programme de mise en oeuvre des réformes structurelles. Puis les précisions suivantes ont été données : a) Pour éviter toute équivoque, la délégation de la Banque a précisé que le prêt ne servira à financer que les importations de fournitures, la facturation se faisant sur le montant CAP. Les services de consultants, bureau d’assistance technique ou d’études ne sont pas financés par le prêt. b) Concernant les engagements que le Gouvernement devrait prendre vis-à-vis de la Banque au titre de certaines conditions du prêt, il a été indiqué que pour les remplir, le Gouvernement doit adresser à la Banque une lettre officielle dans laquelle il prend les différents engagements requis. c) Pour tenir compte de son programme d’élaboration, la condition relative au plan de restructuration de la BNI a été reportée pour être préalable au décaissement de la 2ème tranche du prêt. Il consistera en un accord à conclure entre le Gouvernement et un ou plusieurs partenaires privés pour : d) i) une assistance technique sur la restructuration et la revitalisation de la BNI et ii) les modalités de gestion et la structure du capital assurant le fonctionnement de la BNI de manière identique à une banque privée. Concernant l’acquisition des biens et services, les Représentants malgaches ont indiqué que dans le cadre de CASPIC, il a été observé que les Opérateurs faisaient des commandes de montant très élevé. Aussi pour ne pas retarder l’exécution du programme, les deux délégations sont convenues de relever à deux millions d’UCF (2.000.000 UCF) le seuil à partir duquel un appel d’offres international est requis pour conclure les marchés publics. Dans ce cadre, il a été précisé que les entreprises publiques qui jouissent d’une autonomie de gestion et sont soumises au droit commercial privé ne sont pas considérées comme des organismes publics. La date limite pour le dernier décaissement de prêt a été fixée au 30 juin 1991. ANNEXE VII Page 3 de 3 DIVERS La délégation malgache a remis à celle de la Banque un exemplaire signé de la Lettre de politique de développement. Celle-ci sera annexée au Rapport d’évaluation. A la fin, les deux délégations se sont félicitées de la volonté de coopération et de compréhension mutuelle qui a régnée durant ces négociations. Fait à Abidjan, le 24 juin 1988 Pour la délégation du Groupe de la Banque Pour la délégation du Melle C.A. ATAYI Gouvernement de la République Chef de Division, NCPR.3 Démocratique de Madagascar M. ROBLARIVONY Jean, Directeur Général du Plan