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QUESTION : Culturellement, les Français ont à cœur de devenir propriétaires de leur
résidence principale. Le fait d’investir dans des biens immobiliers à but locatif ne risque-t-il
pas de venir contrecarrer leur projet ?
RÉPONSE : Il y a en France une croyance tenace selon laquelle il est plus intéressant d’être
propriétaire de sa résidence principale et que c’est donc un investissement nécessaire. Je
considère ce genre de bien comme du « passif ». Une résidence principale ne rapporte
absolument rien, ne génère aucun profit.
Certes, à terme, elle nous fait économiser un loyer, mais le fait de la posséder et de
l’entretenir génère des dépenses importantes.
C’est un actif dans le sens où elle constitue une valeur et le jour où vous la cédez, vous
récupérez une somme plus ou moins importante, mais vous allez la réinvestir dans l’achat
d’un autre bien.
Dans le cas d’un investissement locatif, on a des revenus, donc c’est un actif et de l’autre, la
résidence principale nous évite de payer des loyers, mais elle représente une charge pour la
famille qui est très souvent très lourde puisqu’elle peut représenter jusqu’à 30% du taux
d’endettement du foyer.
Un autre élément à prendre en considération,
c’est l’extrême mobilité à laquelle on peut se
trouver confronter au cours de notre
parcours professionnel.
Si vous savez que vous resterez 20 ans au
même endroit, cela peut être judicieux de
faire une telle acquisition, mais nombreux
sont ceux qui devront changer de ville, voire
de région.
On se retrouvera donc confronté à une
multiplication des frais liés à l’acquisition et
au crédit et en fin de compte, quand on fait
les calculs, comme j’ai pu le faire avec mes
clients, on se retrouve avec un bilan négatif.
La bonne solution serait durant la première
partie de sa vie de faire un investissement
immobilier très tôt et dans un deuxième
temps, lorsqu’on arrive dans une situation
stabilisée au niveau du travail, de commencer
à se positionner au niveau de l’acquisition
d’une résidence principale.
L’avis du banquier : le raisonnement d’un
banquier diffère d’un courtier et d’un
conseiller en gestion patrimoine. Il ne va
prendre qu’une partie des loyers perçus
et prendre l’intégralité du montant des
crédits pour calculer le taux
d’endettement. Donc, un client qui aura
investi dans de l’immobilier à but locatif
sera limité dans l’obtention d’un prêt
pour acheter sa résidence locative.
Une solution alternative pour un jeune
couple qui va commencer par acheter un
appartement de taille modeste et donc à
un prix relativement bas serait de
conserver ce bien et de le mettre en
location lorsqu’il sera contraint de muter
ou que la famille s’agrandira. En gardant à
l’esprit que cela dépendra de ses moyens
financiers. Considérant toutefois que le
salaire augmente de manière importante
dans les quinze premières années, cette
solution est tout à fait envisageable.