
L’économie de la connaissance, promue par différentes organisations internationales et
européennes s’est imposée comme le nouveau modèle de développement économique.
Elle est mise en avant notamment dans les rapports du programme des nations unies pour le
développement (PNUD), dans les programmes de la Banque mondiale, World Development
Report 1999 et Knowledge for Development program au World Bank Institute, dans
différentes études (notamment de l'OCDE et de l'ISESCO), elle constitue également le cœur
de la stratégie de Lisbonne, définie lors du Conseil Européen de mars 2000 par l’Europe des
15 d’alors. L’ambition retenue est de faire de l’Union Européenne « l’économie de la
connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde à l’horizon 2010, capable
d’une croissance économique durable accompagnée d’une amélioration quantitative et
qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale ». Sa stratégie de
développement, dans un contexte de mondialisation, est donc passée d’un développement
industriel à un développement basé sur la connaissance. Sa compétitivité internationale et le
bien-être de ses citoyens reposent aujourd'hui sur la connaissance, l'innovation, les
préoccupations sociales et environnementales, qui prennent le pas sur l'offre de services et de
produits à faible coût.
L’émergence de l’économie de la connaissance s’est amorcée dans les années 1970. Elle s’est
traduite par une réorientation des structures productives vers des activités reposant sur la
création, l’utilisation et la diffusion de nouvelles connaissances et une plus grande
dépendance de ces structures vis-à-vis des activités de recherche-développement. Elle
coïncide aussi avec l’accroissement de la part de l’immatériel dans le développement des
activités productives et de services. La tendance s’est accélérée dans les années 1990 avec le
développement des TIC qui ont eu un impact considérable sur les manières d’innover, de
produire et d’échanger, affectant tout particulièrement les secteurs stratégiques que sont
l'éducation, la recherche et développement, la santé, l'innovation, les services, la culture, les
industries créatives, l'internet. L’économie de la connaissance toutefois ne se ramène pas aux
TIC qui ne sont qu’un outil à son service.
L’économie de la connaissance a été définie comme étant l'économie des contenus, des
mondes virtuels et de la création numérique : une économie de la création, de l’audience, de
l’immatériel, de l’ubiquité des centres de production et de consommation, avec de profondes
questions sur l’évolution des notions de valeur, de propriété, d’innovation, de consommation.
Une économie dans laquelle les matières premières sont les compétences, et les moyens de
contrôle et de thésaurisation ne sont ni la terre, ni le capital, mais l’audience. (F. JUTAND )
L’économie de la connaissance en mettant l’accent sur les éléments intangibles que sont la
production de savoir, de sciences, de compétences techniques et de « capital humain », pose
les bases d’un nouveau type de société, la société de la connaissance, encore appelée société
du savoir.
Basée sur l’expertise, la créativité, le savoir, l'innovation, la société de la connaissance
dessine une vision plus humaine dans laquelle les TIC sont au service du développement
culturel et permettent de nouvelles formes d'organisation sociale et de communication ainsi
que le partage et la co-production des savoirs et des connaissances.
A ce titre, l’économie de la connaissance correspond à un découpage pertinent à côté de
l’économie productive, de l’économie des transports et de la logistique, de l’économie du
tourisme et de l’économie résidentielle. Au-delà, elle réinterroge en profondeur les
dynamiques territoriales et urbaines en offrant de nouvelle perspective aux territoires comme
lieux de création, valorisation et diffusion des principales ressources qui conditionnent le