Voir - Les Afriques

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BOURSE
Le journal de la finance africaine
Hebdomadaire
www.lesafriques.com
L’Anglo American et la CGI
tirent l’indice AI40.
Page 8
Bourse de Douala : nouvelle
entreprise cotée.
Page 8
Diac Salaf dans le giron du
CMKD.
Page 5
BANQUES, ASSURANCES
Vers un pool africain des
assurances contre les catastrophes naturelles.
Page 6
PRODUITS DE BASE
La Malaisie lorgne le cacao
ghanéen.
Page 10
La noix de cajou, nouvel
enjeu économique.
Page 11
Investissements
INVESTISSEMENT
Les Sud-Coréens vont investir un
milliard de dollars à Bouinan.
Page 13
Le Cameroun aura un nouveau port. Et la Guinée projette l’extension du sien.
Page 14
ENTREPRISES ET MARCHÉS
Moov marie GSM et satellite.
Page 18
Le mobile en Afrique, une
vache trop grasse.
Page 18
Le ciment devient rare et cher.
Page 20
Cameroun : la zone franche
industrielle en demi-teinte.
Page 15
ECONOMIE
Entretien avec Supachai
Panitchpakdi, secrétaire général de la CNUCED.
Rédaction
Trois sommets asiatiques et toujours le même constat. De nouveaux partenaires se présentent
avec leur agenda face à un continent qui arrive dispersé, la fleur au
fusil. L’offre africaine est encore
trop éparpillée, ce qui explique le
caractère déséquilibré des accords
signés. Au total, ils étaient 44 chefs
d’Etat, de gouvernement, ou viceprésidents pour cette quatrième
Page 15
Des fiscalistes veulent la
réforme de l’OHADA.
Page 17
Burkina : nouveau système
d’évaluation des fonctionnaires.
Page 15
POLITIQUE
Le gaz vendu à Israël fait des
bulles en Egypte.
Page 10
Brice Hortefeux prêche l’immigration choisie à Douala.
Page 21
Poutine, le nucléaire iranien
et l’offre aux pays émergents.
Page 23
Dakar
TICAD, la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique, tenue du 28 au
30 mai dernier. Avant le Japon,
l’Inde, moins heureuse en participants, avait réuni sept chefs d’Etat
lors de son premier sommet IndeAfrique les 8 et 9 avril derniers.
New Delhi ne leur en avait pas
tenu rigueur au vu des accords
signés, allant de l’accès préféren-
N
o
32
:
5
au
11
juin
2008
tiel à certains produits africains
au crédit supplémentaire de 5,4
milliards de dollars pour 20072008. La Chine, en accueillant les
Africains les 4 et 5 novembre 2006,
avait promis, outre les nombreux
contrats signés en marge, 3 milliards de dollars de prêts.
Lire en pages 3 et 20
Yasuo Fukuda.
Paris craint la défection
d’Alger et de Tripoli au
sommet de l’UPM
Sécurité alimentaire : l'UA
ressort le PDDAA.
Colonel Mangly : la crise
ivoirienne n’a pas affecté la
Douane.
Casablanca,
Le Japon, après la
Chine et l’Inde
Page 12
Page17
: Alger,
Paris redoute l’absence du
Président Bouteflika.
La présence, à un niveau élevé, de l’Algérie et de la Libye au
sommet fondateur de l’Union pour la Méditerranée (UPM)
du 13 juillet 2008, n’est pas confirmée. Si l’absence de
Mouammar Kadhafi est presque sûre, celle de Abdelaziz
Bouteflika est redoutée à Paris. La Libye et l’Algérie sont les
principaux producteurs de pétrole et de gaz de la zone
méditerranéenne. Or, l’énergie est l’un des piliers sur lesquels sera bâtie l’UPM. Cette initiative est entourée de
« zones d’ombres », selon Tripoli et d’« aspects obscurs »,
selon Alger. Les deux capitales soufflent le chaud et le froid,
Alger plus que Tripoli.
Lire en page 23
Le gaz vendu à Israël fait
des bulles en Egypte
Le Premier ministre égyptien Ahmad
Nazif a fini, après un mois de pression de l’opinion, par annoncer que
son gouvernement est en négociation
pour revoir à la hausse les prix du gaz
vendu à Israël. Tout a commencé le 1er
mai dernier lorsque la presse a révélé
que la connexion du gazoduc reliant
Marocaine Vie :
pourquoi le GBP
a fait arrière toute
La transaction entre le Groupe
Banques Populaires et la
Société Générale pour une
prise de participation conséquente du premier dans le
capital de l’assureur Marocaine
Vie n’aura finalement pas lieu.
Un communiqué du groupe
bancaire marocain le précise
sans autres détails. Pour les
observateurs, cette énième tentative de la plus grande institution bancaire marocaine de
prendre pied dans l’assurance a butté encore une fois
l'Egypte à Israël était enfin établie.
L'information est double : le gaz
naturel égyptien est non seulement
vendu à Israël, qui assiège Gaza, mais
il l'est, à un prix tellement bas que la
presse le qualifie de « gaz subventionné ».
Lire en page 10
subsaharienne : des taux d’inflation
faibles, la possibilité que des investisseurs privés et institutionnels
viennent dans la zone sans crainte
de subir des pertes liées aux varia-
Lire en page 6
Banques tunisiennes : retard
dans la régionalisation
Contrairement à leurs consoeurs marocaines devenues ces dernières années un
acteur incontournable sur les marchés
africains à forte croissance, les banques
tunisiennes peinent encore à parachever leur développement à l’échelle
nationale. A preuve : une délégation de
la Banque mondiale a encore une fois
« Difficile de faire aboutir les grandes
idées sans argent »
Pour le commissaire à l’UEMOA,
El Hadji Abdou Sakho, « la politique monétaire a donné aux pays de
l’UEMOA plusieurs avantages que
n’ont pas les autres pays d’Afrique
sur le lobbying de quelques
membres de la Fédération
marocaine des assurances
qui ont tout à craindre de
l’émergence d’un pôle puissant de bancassurance qui les
délesterait d’une partie de
leurs portefeuilles. Qui tire
les ficelles ? La Fédération
marocaine des assurances, le
nouveau PDG de la banque ?
A moins que cela ne soit le
ministre des Finances luimême ?
tions du taux de change ». L’expert
fait le point sur les avancées économiques et les défis de la zone.
Lire en page 16
pressé mardi dernier les autorités tunisiennes d’accélérer la réforme du système bancaire afin d’améliorer le positionnement des banques tunisiennes
dans un marché exigu et de leur permettre de jouer la carte de la « régionalisation » dans quelques années.
Lire en page 5
Alami Lazraq, PDG du
groupe Alliances, leader
de l’immobilier de luxe
au Maroc répond à
nos questions.
Lire en page 13
Afrique CFA 1500 FCFA. - Belgique 1,9 a... - Luxembourg 1,9 a. - Maroc 15 DH. - France 1,9 a. - Suisse CHF 3,80. - Tunisie 2,3 DT - Canada 3,3 $ CAD.
2
AFRIQUE
DU SUD
Bharti Airtel abandonne son
offre d’achat de MTN
La plus importante compagnie
indienne de téléphonie mobile,
Bharti Airtel Ltd., a annulé son
offre d’acquisition de l’opérateur de téléphonie mobile
MTN Group à la suite d’un différend sur le contrôle de la
société après rachat. Les deux
parties sont arrivées à un
accord de principe le 16 mai
dernier. Justifiant son retrait, la
compagnie indienne affirme
que MTN a présenté une
« structure complètement différente » de ce qui avait été discuté auparavant. Le retrait de
Bharti ouvre la porte à d’autres
prétendants au rachat de MTN.
… Et Emirates telecommunications annonce sa candidature
L’opérateur Emirates telecommunications a annoncé son
intérêt pour l’achat de MTN.
La compagnie émiratie de téléphonie mobile n’est pas la seule
en lice puisque Deutsche
Telekom AG et le Russe OAO
VimpelCom envisagent eux
aussi de lancer une offre d’acquisition de l’opérateur sudafricain. Vodafone a indiqué,
pour sa part, qu’elle n’était pas
intéressée.
Reliance Communications
en pourparlers avec MTN
Selon The Wall Street Journal, la
compagnie Reliance Communications est en discussions avec
MTN Group. Plusieurs options
sont envisagées. L’une d’elles
concerne le rachat de Reliance
par MTN. La joint-venture
devrait avoir plus de 100 millions d’abonnés, soit bien plus
que AT&T.
Les mines d’or de l’East Rand
affectées par la violence
Les violences anti-immigration
ont affecté la production dans
les mines d’or d’East Rand, près
de Johannesburg. Les travailleurs étrangers des compagnies
DRDGold Ltd. et Pamodzi
Gold Ltd n’ont pas rejoint leur
lieux de travail en raison d’attaques survenues dans les régions
environnantes. La mine de
Primrose (Primevère) a même
été fermée. La Chambre des
mines d’Afrique du Sud, qui
représente la plupart des
compagnies minières du pays,
prépare un « plan de contingence » dans le cas où la violence prendrait des proportions plus grandes. ieures.
Eskom aura besoin de fonds
publics si la hausse des prix
est reportée
Eskom Holdings Ltd., qui produit 95% des besoins électriques du pays, estime que si la
hausse des tarifs qu’elle réclame
depuis plusieurs mois est différée, cela impliquera un financement plus grand de l’Etat pour
qu’elle puisse mener des projets d’extension de la production et du réseau d’un 45 milliards $. L’Autorité nationale
de régulation doit se prononcer le 4 juin prochain sur la
requête d’Eskom qui veut doubler les tarifs à partir d’avril
2009. La compagnie n’accepte
pas la solution « d’injections fiscales », elle veut une véritable
hausse de 61% cette année et
43% l’année prochaine.
Les abonnés de Vodacom
Mobile augmentent de 13%
L’opérateur de téléphonie
mobile Vodacom Group, le plus
important du pays, annonce
que le nombre de ses abonnés a
CONDENSÉ
atteint 34 millions en mars dernier, soit une augmentation de
13% par rapport à la même
période en 2007. La compagnie, détenue conjointement
par Telkom South Africa et
Vodafone Group, a également
annoncé une augmentation de
17% de ses revenus, ce qui correspond à 48,2 milliards de
rands (environ 6,26 milliards $).
La croissance économique
atteint son plus bas niveau
depuis 6 ans
Au 1er trimestre 2008, la croissance économique du pays
s’est établie à 2,1% (contre
5,3% lors des trois précédents
mois), enregistrant ainsi sa
plus mauvaise performance
depuis 6 ans, en raison des
coupures d’électricité qui ont
touché l’industrie minière.
ALGÉRIE
Les négociations avec l’OMC
s’accélèrent
Le directeur général de
l’Organisation mondiale du
commerce (OMC), Pascal
Lamy, a fait état de l’accélération des négociations en vue de
l’adhésion de l’Algérie, sans en
fixer l’échéance.
Enajuc Boufarik proposée à
la privatisation totale
La Société de gestion des participations de conserveries, jus et
boissons (SGP-Cojub) annonce
un appel à manifestation d’intérêt pour la cession totale de
l’unité Enajuc de Boufarik
(Blida). Cette entreprise, spécialisée dans la production et la
commercialisation de jus et
conserves, s'étend sur une
superficie totale de 25 000 m2.
Les 5 entreprises restant dans le
portefeuille de la SGP-Cojub
devraient être privatisées d'ici
fin 2008. Une vingtaine d’autres, dont des unités de production d'eau minérale et brasseries, ont déjà été privatisées
durant les 4 dernières années,
pour un montant de 12,41 milliards DA.
Le PDG de la CAAT à la tête
de l’Organisation des assurances africaines
Abdelkrim Djaafri, le PDG
de la Compagnie algérienne
des assurances (CAAT), a
été élu à la présidence de
l’Organisation des assurances
africaines (OAA) pour un
mandat d’une année. Djaafri
a été élu lors des travaux de la
35e conférence et de l’assemblée générale qui se sont
déroulés la semaine dernière
à Alger. Il succède au Gabonais
Léon-Paul N’Goulakia.
Nouredine Smaïl succède à
Ali Sadmi à la tête de la Cosob
Nouredine Smaïl, l’ancien
conseiller auprès du cabinet du
ministre des Finances, a été
nommé à la tête de la
Commission d’organisation et
de surveillance des opérations
de bourse (Cosob), en remplacement de Ali Sadmi, dont le
mandat est arrivé à expiration. M. Smaïl a déjà occupé
les postes de directeur général
de la Bourse d’Alger, puis de
d’Algérie Clearing.
La SNVI perd près de la moitié de son marché
Selon son PDG, la part de marché de la Société nationale des
véhicules industriels (SNVI) a
chuté de 45 à 25%. Les raisons invoquées par Mokhtar
Chahboub sont liées à la
concurrence de l’importation,
aux difficultés financières,
aux capacités limitées de la
production et aux contraintes
de la commercialisation. A
cela s’ajoute le désintéressement des clients institutionnels
des produits de la société en lui
préférant les véhicules importés. Le PDG de la compagnie,
qui emploie plus de 8000 personnes, dit avoir reçu des assurances que l’entreprise sera
assainie financièrement.
Une 3e licence pour la 3G
L’Autorité de régulation des
postes et télécommunications
(ARPT) a lancé un appel à
manifestation d’intérêt pour
l’établissement et l’exploitation
d’un réseau de téléphonie 3G.
Les entreprises intéressées ont
jusqu’au 30 juin 2008.
Les transferts d’argent des
immigrés
Près de 27% des 8 milliards
d’euros transférés par les travailleurs immigrés en France
sont le fait d’Algériens, rapporte un rapport réalisé par
l’institution française Caisse
nationale des caisses d'épargne
(CNCE), pour le compte du
Ministère de l'intérieur français. Les Algériens arrivent à la
troisième position après les
Marocains (33%), et bien loin
derrière les pays d’Afrique subsaharienne qui totalisent 46%
des transferts.
Sonelgaz : nouvel emprunt
obligataire
Le groupe Sonelgaz lance le
1er juin prochain un nouvel
emprunt obligataire ouvert au
grand public, d'un montant de
25 milliards de dinars, pour
financer, en partie, son programme d’investissement. Les
obligations seront émises sous
forme de titres au porteur dont
la valeur nominale est de 5000
dinars chacune, avec des intérêts à taux progressifs atteignant les 6,5% la dernière
année. Les souscripteurs se
feront rembourser la totalité de
leur capital à l’échéance de
l’emprunt, soit le 1er juin 2014.
Dix nouveaux pipelines en
projet
10 milliards de dollars seront
investis dans l’extension du
réseau de gazoducs. L’objectif
est d’accroître la longueur de ce
réseau de 30% et d’augmenter
les capacités de transport de gaz
et de pétrole de 29%. Il y a
actuellement 29 pipelines principaux de pétrole, de gaz et de
condensat de gaz de pétrole
liquéfié (GPL), couvrant une
distance totale de 16 200 kilomètres pour une capacité
de transport totale de 322 millions TEP (tonnes équivalent
pétrole). En 2010, 10 pipelines
supplémentaires de même
envergure (dont 6 gazoducs et 2
GPL) pourraient être installés.
Prêt-à-porter : « Mango » à
Alger
La chaîne de vêtements espagnols pour femmes « Mango »
vient d’ouvrir son premier
magasin en Algérie. La boutique de 300 mètres carrés est
située dans le quartier de
Hydra et devrait être « la première d’une série dans les mois à
venir », selon la marque espagnole. « Cela représente une
avancée cruciale », annonce le
groupe espagnol qui prévoit de
s’installer également à Oran
et Constantine. Mango s’est
récemment installés en Egypte
et en Afrique du Sud.
ANGOLA
Thales décroche un contrat
de 221 millions $
La compagnie française Thales
SA, le plus importante firme
européenne de composants
électroniques militaires, a
décroché un contrat de 140
millions d’euros. Elle fournira
au gouvernement des équipements de télécommunications
civils et militaires. Au cours de
cette visite, la banque Société
Générale a ouvert une ligne de
crédit de 300 millions $ pour
financer le commerce entre les
deux pays.
La SAL bénéficie d’une aide
de 4 millions $
La Société d’aviation légère
(SAL) va bénéficier d’une aide
de 4 millions $ pour la récupération d’aéronefs et la réhabilitation de ses infrastructures,
a annoncé le ministre des
Transports, Augusto Tomás da
Silva. Ce montant permettra à
la compagnie de se relancer sur
le marché de l’aviation légère,
après plus de 5 ans d’arrêt suite
aux pannes de ses aéronefs. Sur
les 5 avions dont elle dispose, 3
sont en réparation en Afrique
du Sud et 2 sont en panne.
Créée en février 1992, la SAL est
une compagnie aérienne publique détenue à 51% par la TAAG
et 49% par l’ENDIAMA.
Sagres investit 3 millions
d’euros en campagnes publicitaires
La centrale de bière et boissons Sagres, marque portugaise et internationale, va
investir en 2008 3 millions
d’euros en campagnes publicitaires pour consolider sa
marque en Angola. Sagres a
commercialisé plus de 30 millions de bouteilles dans les
trois dernières années.
BÉNIN
Les arriérés de salaires
seront payés
Le gouvernement va apurer
les arriérés salariaux, qui
s’élèvent à 147,202 milliards
FCFA, en émettant 300 000
titres dénommés « Certificats
spéciaux de créances sur
l’Etat ». Ces arriérés sont le
cumul du blocage des avancements des salaires dans la
fonction publique décidé par
le gouvernement en 1987.
Cette mesure a touché 69 132
agents permanents de l’Etat.
Sur un total estimé à 174,904
milliards FCFA, l’Etat s’était
déjà acquitté de 27,702 milliards.
Bonne campagne agricole
La campagne agricole 20072008 présente un bilan globalement positif au Bénin, selon
des statistiques publiées par le
Ministère de l'agriculture,
de l'élevage et de la pêche
(MAEP). Les productions
végétales donnent un taux
de réalisation de 93,95%
pour les céréales, 75% pour
les racines et tubercules,
97% pour les légumineuses,
90% pour le coton, 91%
pour l'ananas et 89% pour
l'anacarde.
17 milliards FCFA de la BM
pour la décentralisation
La Banque mondiale va
débloquer quelque 17 milliards de francs CFA pour la
seconde phase du Programme
de gestion urbaine décentralisée (PGUD-2) en cours dans
plusieurs villes du Bénin. Le
projet a pour but d’élargir
l’accès aux équipements,
infrastructures et services de
base des populations des
principales villes du pays,
notamment celles à statut
particulier (Cotonou, PortoNovo et Parakou), et de quelques villes secondaires.
Les Afriques - N° 32 - 5 au 11 juin 2008
BURKINA-FASO
La BOAD accorde 4 milliards
de FCFA pour le financement d’un barrage
La Banque ouest-africaine de
développement (BOAD) a
octroyé un prêt de 4 milliards
de FCFA pour le financement
partiel d’un projet de construction de barrage sur un bras du
fleuve Mouhoun, dans la région
des Hauts Bassins. Ce projet
permettra la réalisation d’un
aménagement hydro-agricole
de 1500 hectares (ha) sur un
potentiel de 21 000 ha, ainsi
qu’une centrale hydroélectrique
de 2,58 MW. Ce prêt porte à
136,9 milliards FCFA le volume
global des approbations nettes
et prises de participation de la
BOAD dans le pays.
Un financement autrichien
de 18,6 milliards FCFA
L’Autriche va accorder un
financement de 18,6 milliards
FCFA pour la période 20082013. Cette décision intervient
à la suite de la signature, en
Autriche, du Mémorandum
d’entente sur le programme
indicatif de coopération (PIC)
entre les deux pays. Ce montant
devra fournir un appui budgétaire ciblé, notamment dans les
secteurs de l’artisanat et de la
micro et petite entreprise, pour
atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement
(OMD).
Le bénéfice annuel de
Safaricom augmente de 16%
Safaricom, le plus grand opérateur de téléphonie mobile du
pays, annonce une hausse de
16% de ses bénéfices annuels, et
une augmentation de 68% de
son nombre d’abonnés. Ses
bénéfices nets ont atteint 13,9
milliards Sh (223,7 millions $)
durant l’exercice fiscal cloturé le
31 mars 2008, contre 12 milliards Sh un an auparavant. Le
chiffre d’affaires a grimpé de
47,7 à 61,4 milliards Sh. La
compagnie compte actuellement 10,2 millions d’abonnés.
CAMEROUN
La société SAFACAM fait son
entrée à la bourse
La Société africaine forestière et
agricole du Cameroun (SAFACAM) est désormais cotée à la
bourse nationale des valeurs
mobilières, la Douala stock
exchange (DSX), qui compte
maintenant 2 sociétés cotées.
20% du capital de la SAFACAM
(estimé à 2 milliards FCFA) a
été introduit en bourse, soit
82 800 actions. La société est
détenue par l’Etat et le groupe
français Bolloré. La Société des
eaux minérale du Cameroun
(SEMC), propriétaire du
Editeur : Editions Financières du
Sud Eurl, 11 rue de Bassano – F75116 Paris. Gérant : Koly Keita.
Filiale à 100% de Les Afriques
Edition et Communication SA.
Genève. Administrateurs :
Abderrazzak Sitail (Président),
Michel Juvet, François-Eric
Perquel, Dominique Flaux (Adm.
délégué, directeur de la publication). Comité des Fondateurs :
Philippe Séchaud (Président).
Editeurs partenaires : Atlas
Publications (Maroc). Avenir
Communication (Sénégal).
Directeur de la rédaction et rédacteur en chef Finance : Adama
Wade (Casablanca). Rédacteur en
chef Economie et politique : Ihsane
El Kadi (Alger). Rédacteur en chef
Gestion publique et coopération :
Chérif Elvalide Seye (Dakar).
Rédaction : Louis S. Amédé
(Abidjan), Charles A. Bambara
groupe français Castel, a été la
première à faire son entrée en
bourse au début des opérations
de cotation le 30 juin 2006.
transports publics n’avaient pas
augmenté à la suite de la 1ére
hausse, ils risquent de connaître
des changements cette fois-ci.
CONGO
EGYPTE
Total inaugure une plateforme pétrolière en offshore
à Pointe Noire
Le groupe français Total E&P
Congo a inauguré une plateforme pétrolifère à PointeNoire, à 510 km au sud
de Brazzaville. Ce nouveau
champ pétrolier, baptisé MohoBilondo, qui a coûté 1000 milliards FCFA pour les études
d’ingénierie, la remise en œuvre
de l’outil industriel, le recrutement et la formation, devrait
produire 90 000 barils par jour.
Les réserves sont estimées à 230
millions de barils.
Un appel d’offres pour trois
centrales électriques
La Compagnie égyptienne
d’électricité (EEHC) va lancer,
dans les 19 prochains mois, 3
appels d’offres (AO) internationaux pour la construction de 3
centrales électriques d’une
capacité totale variant de 1662 à
2062 MW. La première centrale, un barrage hydroélectrique d’une capacité de 12 MW,
sera construite à Assiout. La
seconde centrale à cycle combiné (350 ou 750 MW) sera
implantée à Sharm El-Sheikh.
Une centrale thermique de
1300 MW sera construite à
Ain El-Sokhna.
Accord sur les services
aériens avec la Guinée équatoriale
Un mémorandum d’entente
pour le développement du
transport aérien avec la
République de Guinée équatoriale a été signé récemment.
Aux termes de ce document, les
deux pays autorisent les compagnies aériennes désignées de
droit congolais et equato-guinéen d’exploiter les services
agréés dans leur Etat respectif,
sans limitation de fréquence ni
restriction de modules de capacités à mettre en exploitation.
CONGO RDC
L’exploitation de la bauxite
intéresse des compagnies
américaines
Une délégation d’investisseurs
américains, conduite par Sorin
Petrotoni, patron de Briana
SPRL, du Groupe Mag de
Californie, a présenté aux autorités du Bas-Congo un projet
d’exploitation de la bauxite
dans la localité de Sumbi,
dans le territoire de SekeBanza. Les recherches menées
dans cette région prouvent de
grandes capacités d’extraction bauxite sur environ 100
km. Certaines catégories de
bauxite peuvent contenir
jusqu’à 48% d’aluminium.
Hausse des prix des produits
pétroliers
Les prix des produits pétroliers
connaissent, à partir du 24 mai,
une nouvelle majoration de
l’ordre de 10 à 12%, selon les
régions. Ainsi, le litre d’essence
est passé de 705 à 790 FC
(12,05%) dans la partie ouest
du pays, de 780 à 870 FC
(11,5%) à l’est, et de 860 à 950
FC (10,4%) au sud. Il s’agit de
la 2e hausse après celle du 6 avril
dernier, qui était de l’ordre de
4% environ. Si les prix des
(Londres), Mohamed Baba Fall
(Casablanca), Said Djaafer (Alger),
Amadou Fall (Dakar), Daikha
Dridi (Le Caire).
Ont également participé à ce
numéro : Walid Kéfi (Tunis), Aliou
Diongue (Dakar), François
Bambou (Yaoundé), Ougna
Camara (Conakry), Mamadou
Lamine Diatta (Dakar), Faycal
Metaoui (Alger), Anthony Davis
(Johannesburg), Rafik Sabounji
(Alger), Achille Mbog Pibasso
(Douala), Lyes Taibi (Alger),
Bénédicte Châtel (Paris), Gilbert
Tchomba (Douala), Robert
Adandé (Cotonou), Sana Harb
(Alger). Avec le concours d’African
Investor - AI40 (Londres), S&P
(Londres) et de CommodAfrica
(Paris).
Abonnements : Les Afriques, 19
rue de Veyrier, CH-1227 Carouge
Genève. Tél : +41 22 301 96 15.
Fax : +41 22 301 96 10.
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Investigations sur un naufrage survenu au 19e siècle
L’Espagne prendra part à l’enquête sur le naufrage, survenu
au 19e siècle, d’un navire soupçonné de contenir la momie de
Khafre, pharaon de la 4e dysnatie. Khafre est connu pour
avoir construit la 3e pyramide
de Giza.
La demande en or a augmenté de 15%
« Le marché égyptien de l’or est
le plus important de la région
arabe », estime le Conseil international de l’or dans son
récent rapport. En effet, la
demande en or a augmenté de
15% au 1er trimestre 2008 par
rapport à la même période de
l’année précédente.
11,5 millions de visiteurs
au Centre commercial
d’Alexandrie en 2007
Le
Centre
commercial
d’Alexandrie (Alexandria City
Centre - ACC) a accueilli environ 11,5 millions de clients en
2007. Les ventes d’ACC durant
cette année ont augmenté de
19% par rapport à 2006. Omar
Gaafar, son directeur général,
prévoit plus de réussite pour
l’année 2008. Le centre va augmenter de 29 117 m2 d’espace
commercial et verra l’ouverture
de 90 nouveaux magasins.
Revenus en baisse pour Raya
Holding
Raya Holding a annoncé des
revenus nets de 13,1 millions
LE (2,4 million $) au premier
trimestre 2007, soit un déclin
de 76% par rapport à la même
période de 2007.
HSBC augmente ses revenus
de 58% au 1er trimestre
HSBC Egypt annonce une
hausse de 58% de ses revenus
Maquette : Jérémie Flaux.
Webmaster : Christian Zanardi.
Corrections : Xavier Michel.
Imprimé en France : Imprimerie
Nouvelle, Saint Jean de Braye.
Imprimé au Sénégal (Avenir
Communication) et au Cameroun
(Sopecam). Diffusion : NMPP,
Sapress, Messapresse.
Régie publicitaire : Sequence
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Bureau Alger : Baya Saidoun
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Bureau Dakar : Valérie Ndione
([email protected]).
Dépôt légal : Juin 2008
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l’accord écrit de l’éditeur
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ACTUALITÉ
Les Afriques - N° 32 - 5 au 11 juin 2008
Après l’Inde et la Chine, le Japon Le triple A perd
y va également de ses offrandes de sa valeur
Le scénario a désormais un air de déjà vu. A la moindre invitation, c’est la noria des chefs d’Etat et de
gouvernement africains. A Yokohama hier, comme à Delhi avant-hier et à Beijing le jour d’avant. Pour
quelques milliards et du riz.
Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar
Au total, ils étaient 44 chefs d’Etat, de gouvernement, ou vice-présidents pour cette
quatrième TICAD, la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de
Ces trois sommets partagent
la même philosophie. De
nouveaux partenaires se
présentent avec leur agenda
face à un continent qui
arrive en ordre dispersé,
la fleur au fusil.
l'Afrique, tenue du 28 au 30 mai derniers.
Les mariées, puisque l’Afrique vient à plusieurs, se concurrencent un peu.
Le Japon l’a annoncé. Il va doubler son
aide publique au développement. De 580
millions d'euros par an entre 2003 et
2007 à 1,16 milliard d'euros en 2012. Il
entend également aider le continent à
doubler sa production de riz dans les dix
ans. Grâce au NERICA, le Nouveau riz
pour l'Afrique, croisement de souches de
riz asiatique et africain mis au point en
Afrique de l'Ouest par une large coalition : outre le gouvernement japonais, le
Programme des Nations unies pour le
développement, la Banque africaine de
développement, l'Agence américaine
pour le développement international,
l'Organisation des Nations unies pour
l'alimentation et l'agriculture et la
Fondation Rockefeller. On le dit doté
d’une teneur élevée en protéines et résistant aux déprédateurs et autres maladies,
sans compter un cycle de croissance plus
court que les variétés locales.
Contreparties attendues
Avant le Japon, l’Inde, pour faire bonne
mesure, a organisé son premiers sommet
Inde-Afrique les 8 et 9 avril dernier. Moins
heureux en participants que ses rivaux.
sept chefs d'Etat seulement pour 14 pays
représentés. New Delhi ne leur en a pas
tenu rigueur. Accès préférentiel à certains
produits africains et crédit supplémentaire
de 5,4 milliards de dollars pour 20072008. La Chine, en accueillant les Africains
les 4 et 5 novembre 2006, avait promis,
outre les nombreux contrats signés en
marge, 3 milliards de dollars de prêts.
Ces trois sommets partagent la même
philosophie. De nouveaux partenaires se
présentent avec leur agenda face à un
continent qui arrive en ordre dispersé, la
fleur au fusil.
Les annonces, pour spectaculaires qu’elles soient, sont des miettes par rapport
aux besoins du continent et la contrepartie attendue. Qui plus est, elles sont présentées comme des cadeaux.
Les Africains repartent avec force proclamation de satisfaction, oubliant que l’aide
n’a jamais développé aucun pays et qu’il
eut valu mille fois jouer donnant-donnant. Hélas, pour cause de vertu, les
mariées n’entendent pas parler affaires.
Seule compterait l’amitié…
Lire également en page 20
Valeurs africaines
Alderman Davis Lewis restitue 40 millions de livres sterling au Nigeria
Jean Claude Masangu, pointé du doigt
par la justice belge
Le « Lord Mayor » de Londres, Alderman
Davis Lewis, en visite au Nigeria, a déclaré
que le gouvernement britannique était prêt à
retourner 40 millions de livres sterling (environ 86 millions de dollars) au gouvernement
nigérian, qui font partie de l'argent détourné par l'ex-gouvernement de l'Etat de Plateau, Joshua Dairye, et confisqué par la
police londonienne. Selon le Guardian, le versement de cette
somme fait suite à la remise d'un chèque de 150 000 livres
sterling au procureur général et au ministre nigérian de la
Justice du Nigeria, Michael Aondoakaa, à Abuja mercredi.
L'argent sera restitué aux autorités nigérianes après que le
processus judiciaire en Grande-Bretagne aura pris fin selon la
loi et avec la coopération du procureur général du Nigeria.
Joshua Dairye est l'un des quatre anciens gouverneurs nigérians accusés de blanchiment d'argent.
Le gouverneur de la Banque centrale du
Congo (BCC), Jean-Claude Masangu, a
vigoureusement rejeté vendredi des accusations de blanchiment d'argent portées
par la justice belge à l'encontre de son institution, au cours d'un point de presse à Kinshasa. « La
Banque centrale du Congo n'a rien à se reprocher », a déclaré
M. Masangu, rappelant que les faits incriminés remontaient à l'époque du président Laurent-Désiré Kabila
(1998-2001), alors que le pays était sous le coup d'un
embargo sur les armes. Affaire à suivre.
Adil Douiri, mutatis mutandis
L’ancien ministre marocain du Tourisme,
Adil Douiri, revient à ses premières amours
en lançant un fonds de capital transmission
baptisé Mutandis. En deux mois, cette structure qui se définit comme une société d’investissement et non un fonds d’investissements a permis de réunir 800 millions de dirhams, démontrant ainsi que la crise de liquidité n’a pas encore atteint le
« troisième compartiment » du marché financier marocain.
Pour rappel, Adil Douiri est l’un des précurseurs du capital
investissement marocain, avec notamment le fonds d’investissement CFG 25. Dix ans après son lancement, cette industrie
qui compte douze acteurs actifs totalise 5 à 6 milliards de dirhams de fonds sous gestion.
La SGBS conforte sa position de leader au
Sénégal
Avec 486 milliards de FCFA de total bilan,
la Société Générale de banques du Sénégal
(SGBS) devient leader du secteur bancaire sénégalais. La
filiale de la SG dépasse de 30 milliards de FCFA la CBAO,
selon les termes de son directeur général, Sandy Gillio. La
SGBS entend poursuivre sur cette belle lancée avec l’ouverture de plusieurs points de vente en 2008 pour le développement de son réseau. Fort de ses 45 ans de présence,
l’institution sénégalaise adresse ainsi un message fort à la
concurrence.
La justice éthiopienne sur les traces de
Mengistu Hailé Mariam
La Cour suprême fédérale éthiopienne a
condamné lundi, par contumace, l'ancien
chef de l'Etat Mengistu Haile Mariam et 16
autres responsables de la junte militaire
(1974-1991) de l'Ethiopie (ou Derg en
amharique). En 1974, Mengistu faisait partie des officiers
qui ont renversé l'empereur Haile Selassie lors d'un coup
d'Etat et était devenu le chef de l'Etat en 1977. La junte
militaire a été renversée en 1991 par une coalition de forces
rebelles, alors que Mengistu a fui au Zimbabwe et y a obtenu
l'asile politique.
La Guinée limoge son ministre de la
Défense
Le président guinéen, le général Lansana
Conté, a limogé le général Mamadou Bailo,
mardi, pour calmer la colère des soldats
mutins qui réclamaient le départ de ce haut gradé de l’armée.
« La nouvelle de mon limogeage est une rumeur. Pour le
moment, je suis encore à mon poste », aurait déclaré l’ancien
ministre au micro de Guinée 24. Outre le paiement des arriérés de leurs soldes et la baisse de prix de certaines denrées, le
départ du général Mamadou Bailo était l’une des principales
revendications des soldats.
Adama Wade,
Casablanca
Les agences de notation n’ont
plus le vent en poupe. Accusé
d’être à la fois juge et partie, le
secteur s’est vu sévèrement
admonesté par l’Organisation
internationale des commissions de valeurs (OICV), qui a
tenu sa conférence 2008 à
Paris. Dans le nouveau code de
bonnes pratiques qui se profile, interdiction leur est faite
notamment de noter des produits financiers desquels ils
ont participé à l’élaboration.
Soulignons toutefois que ce
code n’a pas force de loi mais
relève plutôt de l’éthique. Il
revient aux pays membres de
transposer les bonnes résolutions de Paris dans leurs lois
respectives. Et aux acteurs
concernés de prendre les
devants pour garder toute la
force de leurs signatures dans
le système financier moderne.
Pour le reste, le débat sur le
pouvoir des agences et sur
leur incapacité à prévoir les
crises ne fait que commencer.
Certes, on ne peut pas leur
reprocher de ne pas avoir vu
venir le scandale de la Baring
et celui d’Enron. Mais comment s’explique l’inefficacité
du système de notation à évaluer correctement les risques
liés aux produits financiers
structurés, adossés aux crédits
immobiliers des ménages
américains à faibles revenus ?
Ces produits, qui bénéficiaient
de bonnes notes avant la crise,
se sont effondrés comme des
châteaux de cartes, provoquant la dépréciation de plus
de 200 milliards de dollars
d’actifs depuis novembre
2007. La facture est suffisamment salée pour pousser les
Américains et les Européens à,
non seulement adapter leurs
législations pour prévenir les
conflits d’intérêts, mais aussi à
rediscuter du système de
rémunération des agences.
C’est là où se trouve le nœud
du problème. Comment une
agence peut-elle noter en toute
indépendance la dette d’une
entreprise qui la paie ? La question inclut toute une catégorie
d’opérateurs, allant des cabinets de déontologues, aux
agences chargées de la compliance de certains produits, à
la loi islamique, en passant par
les analystes financiers. Autant
de professions exposées au risque du conflit d’intérêts.
Les chiffres
de la semaine
145 milliards de francs CFA. Facture pétrolière du
Sénégal en 2007. Dans ce total, 107 milliards ont servi à l’achat
du diesel pour la production électrique d’origine thermique.
280 000. Nombre de déplacés au Darfour en 2007. La région
de l’ouest du Soudan est en guerre civile depuis 2003.
2500 dollars. C’est le prix de la nouvelle voiture économiquee lancée par Renault-Nissan avec le groupe indien
Bajaj. Les ventes de la « ULC » démarreront en 2011. Nouvelle
révolution dans le segment des voitures à très bas coût.
200 000. Demandes d’obtention de la carte d’identité
biométrique au Maroc à la date du 22 mai 2008.
2,7 milliards de dollars. Total des indemnités versées
par la Libye aux victimes de l’attentat de Lockerbie. Chaque
famille devrait recevoir 10 millions de dollars.
9900
dollars. Cours de l’once du rhodium en milieu de
semaine. Le métal le plus cher au monde conforte sa position.
200 millions. Le nombre de personnes qui pourraient
se déplacer d’ici 2050 à cause des changements climatiques.
Chiffres de l’ONU.
625 954
tonnes métriques. Quantité de pétrole vendue
par la Côte d’Ivoire qui en a dégagé un montant de 325 millions d’euros durant le premier trimestre 2008.
100. Jours de captivité au 30 mai 2008 pour les otages autrichiens détenus dans le Sahara, probablement au Mali, par un
groupe se réclamant d’Al Qaïda au Maghreb.
1,223 milliard. Montant des transferts des migrants
tunisiens en 2007. Chiffres officiels publiés samedi.
600. Personnes appartenant à 20 pays africains qui ont été
inscrites au Programme de bourses Iles Canaries-Afrique
(PBCA), lancé cette année par le gouvernement canarien pour
la formation des étudiants.
4
CONDENSÉ
au 1er trimestre 2008, soit un
montant de 281,6 millions LE.
Comparés à décembre 2007, les
emprunts ont augmenté de
9,3% pour atteindre 11,4 milliards LE, pendant que les
dépôts ont augmenté de 12,1%
atteignant 24,8 milliards LE.
Ghana située au centre du pays.
Le Japon promet également
d'autres fonds sous forme de
prêts concessionnaires qui permettront de boucler les travaux
du tronçon.
Renégociation des contrats
de gaz
Tous les contrats de vente de
gaz naturel seront renégociés, y
compris celui passé récemment
avec Israël, en raison de la forte
hausse des cours pétroliers.
Moetaz Al-Alfi, président d’une
des entreprises d’engrais situées
dans une zone franche, a
déclaré s’être mis d’accord avec
le gouvernement sur un nouveau prix indexé à celui de l’engrais à l’exportation, ce qui
assurerait la stabilité des profits.
Les travailleurs de Telkom-K
obtiennent 24% de hausse de
salaire
Les salaires des travailleurs de la
compagnie Telkom-K seront
augmentés de 24% à compter
du 1er avril 2008. L’accord, qui
devra être revu dans une année,
a été signé entre des représentants de la compagnie et de
l’Union des travailleurs. Le coût
mensuel de cette hausse est
estimé à 22 millions Sh.
ETHIOPIE
La firme indienne Emami
Biotech produira du biocarburant
La compagnie indienne Emami
Biotech Ltd et la Commission
investissement de l’Etat
d’Oromia ont conclu un contrat
d’un montant de 56 millions $
pour la production de biocarburant. Selon les termes de l’accord, la firme indienne s’engage
dans la culture de la jatrophe,
sur une superficie de 40 000
hectares, destinée à la production de bio-fuel. La création de
plus de 10 000 emplois est
attendue de ce projet qui
démarrera en 2009.
GABON
L’explosion du pipeline de
Perenco a causé une marée
noire
L’explosion, survenue le 12 mai
dernier, d’un pipeline de la
compagnie française Perenco
SA a causé une marée noire
dans une lagune fermée située
non loin des côtes de Ferna
Naz, une ville située à 228 km
au sud de Libreville. Les résidents ont été avertis de ne pas
consommer l’eau de cette
lagune. Perenco produit 50 000
barils par jour de pétrole.
GHANA
Suppression des taxes sur le
riz et les produits pétroliers
Le gouvernement a décidé de
renoncer aux taxes sur les produits pétroliers et sur le riz
importé, pour faire face à la
montée des cours du pétrole et
des produits de base. Des mesures sévères sont annoncées
contre ceux qui tenteraient de
profiter de cet allègement fiscal
sur le riz pour le reconditionner
et le revendre dans d’autres
pays. L’augmentation des cours
du pétrole oblige le gouvernement à déroger aux principes
d’équilibre budgétaire. Le budget 2008 était calculé sur la base
d’un prix du baril à 85 $, alors
que celui-ci est passé à 135 $.
200 millions $ pour l’importation de poisson en 2007
Le pays a déboursé 200 millions
$ pour importer du poisson et
satisfaire les besoins du pays en
2007. Une entreprise chinoise
a déjà investi 45 millions $ dans
la pisciculture pour réduire
la dépendance vis-à-vis des
importations.
Le Japon met 85 millions $
dans un projet routier
Le Japon a accordé au Ghana
une subvention de 85 millions $
destinée à la construction d'une
importante route à partir de
Yamoransa, dans la région de
Kumasi, deuxième ville du
KENYA
Un nouveau président à la
tête de Kenya Commercial
Bank
Peter Muthoka est le nouveau
président de la Kenya Commercial Bank (KCB) Group. Il remplace Susan Mudhune après 5
ans à la tête de la banque.
KCB a enregistré de bons
résultats ces dernières années,
en particulier en 2006 et 2007
où le bénéfice net est passé de
3,2 à 4,2 milliards Sh, soit
33% de hausse.
Baisse du taux de croissance
économique
Selon le ministre du Plan et du
Développement national, le
taux de croissance de l’économie va passer à 4% en 2008
contre 7% l’année dernière.
Wycliffe Oparanya, qui présentait le rapport sur les perspectives économique du pays, a
expliqué que la situation est
due à la période de violence
qu’a connue le pays, mais qui
s’est aggravée par la hausse
des prix du pétrole et des produits alimentaires. Selon lui,
le déficit budgétaire pour
l’année fiscale 2007/2008 a été
de 200 milliards de shillings
(3,2 milliards $).
112 millions $ sont nécessaires pour attirer les investisseurs à Nairobi
La capitale Nairobi a besoin de
112 millions $ pour attirer à
nouveau des investissements à
la fois au niveau national et
international. Selon le gouvernement, cet argent est nécessaire pour « révéler les potentiels de la ville qui contribue
pour 61% du produit intérieur
brut (PIB) du pays ». Des travaux de décongestion des
routes sont nécessaires pour
améliorer les conditions de
l’activité économie.
Les cultivateurs de café lancent une nouvelle stratégie
de marketing
Pour maximiser leurs revenus,
23 coopératives de cultivateurs
de café ont décidé de ne plus
passer par les entreprises de
vente. A partir de cette saison,
les fermiers moudront leur propre café, et le mettront sur le
marché sous leur propre marque, grâce à un moulin qu’ils
ont acheté pour 60 millions de
shillings. Ces coopératives,
issues des régions de Thika,
Murang’a Nord et Murang’a
Sud, se sont payé les services
d’experts locaux et internationaux dans l’industrie du
café pour élaborer des stratégies de marketing et la recherche marchés potentiels.
Baisse de la consommation
de carburants
Selon l’Institut du pétrole de
l’Afrique de l’Est (PIEA), la
consommation de carburants a
décliné de 12% entre janvier et
mars 2008, atteignant 844 653
m3 contre 958 804 m3 entre
octobre et décembre 2007. Ceci
est dû à la baisse du rythme
économique.
Un accord pour faciliter le
paiement des factures
Equity Bank et la compagnie des
eaux Nairobi City & Sewerage
Company (NCWSC) ont signé
un accord pour faciliter le paiement des factures de consommation d’eau. Les 1,4 million de
clients de NCWSC pourront
payer leurs factures dans les 23
branches d’Equity Bank à
Nairobi ou dans les 2500 terminaux installés dans les principaux supermarchés du pays.
Vers l’instauration de liaisons aériennes directes avec
le Japon
Le président Mwai Kibaki a
invité, lors de l’ouverture de la 4e
Conférence internationale sur le
développement de l’Afrique
(TICAD IV) à Yokohama, les
compagnies aériennes japonaises et kenyanes à envisager l’instauration de vols directs entre
les deux pays afin de booster les
relations bilatérales.
LIBERIA
Appui chinois pour un programme agricole
Le gouvernement chinois
fournira des engrais, des pesticides et des semences d’ici la
fin du mois de juillet de l’année en cours pour appuyer le
programme agricole. Outre
l’appui en intrants agricoles,
des experts agricoles chinois
seront déployés dans le pays
durant la saison sèche pour
apprendre aux agriculteurs
libériens les techniques modernes de culture.
LIBYE
La NOC signe un contrat de
partage de production avec
Sonatrach
Le consortium composé
de Sonatrach International
Petroleum Exploration et
Production (SIPEX), Oil India
LTD (OIL) et India Oil Corp
(IOC) a décroché un contrat de
partage de production portant
sur le bloc 095/096, situé dans
le bassin de Ghadamès. Le
contrat a été signé par le PDG
de Sonatrach et le président de
la compagnie libyenne NOC,
en présence du ministre de
l’Energie et des Mines, Chakib
Khelil, qui effectuait une visite
de travail en Libye.
China Oilfield Services
entame un forage
La compagnie China Oilfield
Services a commencé ses opérations de forage en Libye. Il
s’agit de la 2e opération du
genre dans le pays.
MALI
Un prêt de 6 milliards FCFA
de l’AFD
L’Agence française de développement (AFD) a accordé
un montant de 6 milliards
FCFA devant servir au financement du programme de
développement à moyen
terme de la Banque nationale
de développement agricole
(BNDA). Près de 4 milliards
de FCFA (6 millions d’euros)
seront destinés au financement par la BNDA des investissements des PME. Les 2
milliards FCFA restant (3,68
millions d’euros) sont destinés à financer le programme
d’assistance technique, le renforcement des capacités bancaires de la banque et la mise
en œuvre d’un programme de
microfinance.
MAROC
Les Emirats accordent une
aide de 300 millions $
Les Emirats arabes unis (EAU)
ont accordé un soutien financier de 300 millions $ pour
aider le pays à faire face au surenchérissement de la facture
pétrolière. Cette aide s’ajoute
aux 500 millions $ accordés, le 6
mai dernier, par l’Arabie saoudite. Au 1er trimestre 2008, la
facture énergétique a dépassé
un milliard $, soit une hausse
de 68,9% par rapport à la
même période 2007.
L’autoroute
MarrakechAgadir livrée en 2010
Le chantier de l’autoroute
Marrakech-Agadir bat son
plein, les travaux se font
conformément au planning.
Elle sera achevée durant l’été
2010, a indiqué le ministre
marocain de l’Equipement et
du Transport, Karim Ghellab.
La réalisation de ce projet
a demandé la mobilisation
d’une enveloppe budgétaire
de 8 milliards DH.
Une étude pour la réalisation
d’une autoroute reliant Fès
et Tétouan.
Le président du conseil de la
ville de Fès, Hamid Chamat, a
annoncé le lancement d’une
étude pour la réalisation d’une
autoroute reliant Fès à Tétouan.
Il a indiqué qu’une convention
de partenariat (Ministère des
transports, Conseil régional et
Conseil municipal) pour la réalisation des études de ce projet
sera bientôt signée. Ces partenaires financeront l’étude de
faisabilité du tronçon autoroutier Fès-Tétouan pour quelque
470 millions de DH. Sur un
linéaire de 252 km, la future
double voie rapide permettra
de diminuer la durée de voyage
entre Fès et Tétouan de 4 heures 30 minutes (via Ouazzane)
actuellement, à 2h20 min.
Changement d’horaire
L'heure légale est avancée d'une
heure depuis le samedi 31 mai
2008 à 24h00, dans l'ensemble
du Maroc, selon un communiqué publié mardi par le
Ministère marocain de la
modernisation des secteurs
publics. Le retour à la normale se fera à compter du
dimanche 28 septembre prochain à minuit, en retardant
l'heure de soixante minutes à
compter du samedi 27 septembre 2008 à 24h00.
L’absentéisme dans l’éducation coûte 500 millions DH
L’absentéisme dans le secteur
de l’éducation a fait perdre 2
millions de journées, durant
l’année scolaire 2006/2007, soit
l’équivalent de 500 millions de
dirhams. Ce montant équivaut
au budget pour la construction de 100 collèges.
L’ « Eden Andalou » ouvre à
partir de juillet
Le complexe touristique
familial l’Eden Andalou
ouvrira ses portes au public le
1er du mois prochain. Dessiné
par un architecte de Cordoue
et réalisé par deux architectes
belges, le complexe appartient
à Abdelali Chaoui, promoteur
de ce projet et par ailleurs
patron de l’agence Royal
Tours. L’ensemble est composé de six riads comprenant
16 suites et 238 chambres de
44 m2 chacune, 3 restaurants,
une discothèque, 3 salles
de conférences, une piscine
Les Afriques - N° 32 - 5 au 11 juin 2008
chauffée et un espace multimédia, entourés d’un verger
d’orangers, d’oliviers, de grenadiers et de fontaines.
MAURICE (ÎLE)
Pas de taxes pour des équipements de production d’énergie renouvelable
Le gouvernement a décidé de
lever toutes les taxes sur les équipements utilisés dans la production de l’énergie renouvelable
dans le budget 2008-2009, qui
sera introduit au parlement le 6
juin prochain. Le programme
du gouvernement consiste à
encourager les ménages à utiliser des chauffe-eau solaires, et
autonomiser la production de
l’électricité. Le gouvernement
donnera aux hôtels, aux entreprises commerciales, aux sociétés et aux ménages les moyens
de produire de l’électricité à
partir du solaire et de l’énergie
éolienne, a expliqué le ministre.
MAURITANIE
Adhésion au Fonds africain
de garantie et de coopération
économique
Le gouvernement a annoncé
l’adhésion du pays au Fonds
africain de garantie et de coopération économique (FAGACE),
un organisme de coopération
africaine dont le siège est à
Cotonou. « Par notre adhésion
à ce Fonds, nous cherchons
à encourager les institutions
africaines de financement à
venir investir en Mauritanie »,
a déclaré le ministre de
l’Economie et des Finances,
chargé du Budget, Sid-Ahmed
Ould Rayes. Le Fonds appuie
les financements dans les secteurs public et privé pour ses 13
Etats membres.
MOZAMBIQUE
Un appui financier de 774,3
millions $ au budget de l’Etat
Un groupe de 19 pays s’est
engagé à accorder 774,3 millions $ de subvention au budget
national. Selon le représentant
du Programme d’aide des partenaires (PAP), le montant sera
divisé en deux tranches : 455,2
millions $ destinés à soutenir le
budget de l’Etat et 329,1 millions $ au titre du fonds commun et aux programmes sectoriels. La baisse du dollar US
avait contribué à la hausse de la
valeur de l’aide, qui était de 627
millions $ en 2007. Les 19 bailleurs de fonds sont en majorité
des pays européens et la
Commission européenne, ainsi
que l’Australie, le Canada, la
Banque mondiale (BM) et la
Banque africaine de développement (BAD).
NIGERIA
Les réserves de change atteindront 73,2 milliards $ fin 2008
Les réserves de devises étrangères vont atteindre 73,2 milliards
$ à fin 2008, selon les estimations du Fonds monétaire
international (FMI). Leur
niveau actuel étant de 62 milliards $. La hausse des prix du
pétrole a compensé la réduction de la production, même si
la baisse du dollar en réduit de
40% la valeur des réserves,
selon un conseiller économique
du président. Toutefois, les
autorités ne prévoient pas de
libeller les réserves de devises en
d’autres monnaies que le dollar.
La NNPC réalise sa première
exportation de pétrole par
voie maritime
La Compagnie nationale de
pétrole (NNPC) a réalisé, la
semaine dernière, sa première
expédition de brut par le biais
d’un pétrolier. Cette opération entre dans le cadre de la
diversification des activités de
la compagnie vers le secteur
maritime. La NNPC a lancé
deux sociétés maritimes pour
ses exportations, NIDAX et
NIKORMA, en association
avec deux compagnies sudcoréennes de construction
navale, Daewoo et Hyundai.
Les Brasseries consolidées
lancent un nouveau « Turbo »
« Turbo King Dark Ale » est
le nouveau produit lancé
par les Brasseries consolidées
(Consolidated Breweries). La
nouvelle marque de bière, qui
est déjà très populaire dans 4
autres pays africains, devrait
connaître le même succès
auprès des consommateurs
nigérians, estime un responsable de la compagnie dont la
politique est de produire « des
boissons de bonne qualité à des
prix abordables ». Turbo King
est une bière brune à 6,5% de
teneur d’alcool.
Une nouvelle politique d’hypothèque destinée au secteur
informel
Un montant de 300 millions
nairas a été consacré dans le
budget 2008 pour permettre à
la Banque fédérale d’hypothèque de lancer une formule
pour inciter le secteur informel à entrer dans le système
national de l’hypothèque. La
nouvelle démarche permettra
à plus de 30 millions de
Nigérians actifs dans le secteur informel d’accéder à ce
genre de financement pour la
construction de leurs habitations.
Les intermédiaires indésirables dans la distribution
du riz
L’Association des producteurs
de riz (AFAN) de la région de
Cross River a demandé au
gouvernement fédéral de
mettre un terme à l’intervention des intermédiaires dans
le marché de la distribution
du riz. Les autorités vont
consacrer 80 milliards de nairas pour l’importation de riz,
dont les prix risquent de
flamber si le marché continue
d’être parasité par les intermédiaires.
OUGANDA
8,3% de croissance économique
L’économie a connu une
croissance annuelle de 8,3%
au cours des cinq dernières
années (sauf pour 2006 où
elle a atteint 6,3%), a indiqué
le président Yoweri Museveni
en marge de la 4e édition de
le Conférence internationale
sur le développement de
l’Afrique (TICAD IV), qui se
tient à Yokohama, au Japon.
SÉNÉGAL
2 milliards FCFA, le coût
d’une journée de grève
Le Syndicat des impôts et
des domaines estime que la
journée de grève à laquelle il
a appelé le 22 mai dernier a
« probablement fait perdre 2
milliards de FCFA » à l’Etat.
La grève, lancée par 4 syndicats « contre la vie chère »,
a été largement suivie par
les travailleurs du secteur
qui n’ont jamais débrayé
auparavant. Les Impôts et
Domaines collectent plus de
700 milliards de FCFA par
an, selon une estimation des
syndicats.
Taux de réserves obligatoires
handicapant pour les banques
L'administrateur, directeur de
la Société générale de banques
au Sénégal (SGBS), M. Sandy
Giliot, a demandé à la Banque
centrale des Etats de l'Afrique
de l'Ouest (BCEAO) de baisser
le taux de réserves obligatoires
au Sénégal pour permettre aux
banques sénégalaises de mieux
se développer. « Le taux de
réserves obligatoires est de 8% au
Sénégal, contre 3% en Côte
d'Ivoire », a indiqué M. Giliot,
qui l’estime « très élevé ». « Il
faut le baisser le plus bas possible », a-t-il ajouté.
TANZANIE
300 millions $ de recettes fiscales mensuellement
Les recettes fiscales ont atteint
300 millions $ par mois cette
année, soit 12 fois plus qu’en
2005, selon le ministre des
Finances. Mustafa Mkulo a
révélé que le pays a, pendant 2
années successives, dépassé
les objectifs fixés. Ces résultats sont dus, explique-t-il,
aux « politiques fiscales menées
par le gouvernement et l’administration », et au maintient
de l’inflation à un chiffre au
cours des 6 dernières années.
La croissance économique
s’est stabilisée à 7% par an
entre 2001 et 2007, malgré les
mauvaises conditions climatiques, la hausse des prix de
l’énergie et des denrées alimentaires.
TUNISIE
Le 1er Forum méditerranéen
des jeunes leaders en octobre 2008
Tunis accueillera, du 16 au 18
octobre 2008, la première édition du Young Mediterranean
Leaders Forum (YML-Forum),
dont la vocation est de
« contribuer au rapprochement des deux rives de la
Méditerranée ». Quelque 200
jeunes leaders, issus des pays
d’Europe du Sud et du
Maghreb, sont attendus au
1er Forum des YML qui a
été fondé par Hakim El
Karoui, président du Club
du 21 e siècle, et Jérôme
Cohen, directeur général de
Regards. De grandes entreprises et personnalités françaises, tunisiennes et marocaines
soutiennent cette initiative.
ESSOUKNA a réalisé 1836
logements en dix ans
Le promoteur immobilier privé
ESSOUKNA a réalisé depuis sa
création en 1983 quelque 1836
logements. Durant les 10 dernières années, 21 projets ont été
accomplis pour une surface
totale de 155 667 m2 (environ
15 000 m2 par an). ESSOUKNA
est une société anonyme au
capital de 3 millions DT, cotée
en bourse depuis le 20 septembre 2006.
Conjoncture financière
Dans son dernier rapport sur
la conjoncture, la Banque centrale de Tunisie (BCT) affirme
être intervenue en mai pour
éponger 354 millions DT d’excédent de liquidités enregistré
depuis le mois de mars. Pour
ce qui est de l’indice général
des prix à la consommation, il
a augmenté de 0,8% en avril
contre 0,7% pour le même
mois de l’année 2007. Sur le
marché des changes, le dinar a
enregistré, entre le 1er janvier et
le 23 mai, une appréciation de
4,7% vis-à-vis du dollar US et
une dépréciation de 1,9% par
rapport à l’euro.
Les Afriques - N° 32 - 5 au 11 juin 2008
Les banques tunisiennes encore
loin de l’expansion à l’international
Lancée il y a plus de dix-sept ans, la réforme du système bancaire tunisien commence à porter ses
fruits à l’échelle nationale. Mais l’atomicité du secteur empêche l’écrasante majorité des opérateurs
de se lancer dans la course à l’international.
Par Walid Kéfi, Tunis
Contrairement à leurs consoeurs marocaines, devenues ces dernières années des
acteurs incontournables sur les marchés
africains à forte croissance, les banques
tunisiennes peinent encore à parachever
leur développement à l’échelle nationale.
A preuve : une délégation de la Banque
mondiale a encore une fois pressé, courant
mai 2008, les autorités tunisiennes d’accélérer la réforme du système bancaire afin
d’améliorer le positionnement des banques tunisiennes dans un marché exigu et
de leur permettre de jouer la carte de la
« régionalisation » dans quelques années.
Tout en félicitant les autorités pour les
efforts déployés en matière d’intégration
des technologies de l’information et de la
communication, l’institution internationale a noté que le volume important des
créances classées et la mauvaise qualité
d’actifs restent encore le talon d’Achille
du secteur bancaire tunisien.
Le constat de la Banque mondiale confirme
les conclusions d’une étude publiée fin
avril dernier par Fitch rating. « La gestion
des risques demeure un des points faibles des
banques tunisiennes, même si ces dernières
poursuivent, à l’instigation des autorités de
tutelle, leurs efforts pour être en mesure
d’appliquer les directives de l’accord de Bâle
II à l’horizon de 2010 », a indiqué l’agence
de notation financière.
Amélioration des indicateurs
A la veille de la réforme du système bancaire lancée en 1995, le portefeuille crédit
présentait des créances douteuses faramineuses, en raison notamment du poids
important du secteur public, l’Etat favorisant l’endettement des entreprises qu’il
détenait ou celles relevant de secteurs
définis comme prioritaires ou très dépendants des aléas de la conjoncture économique internationale comme le tourisme.
Beaucoup d’améliorations on été apportées ces dernières années, grâce notam-
ment à la création de sociétés de recouvrement des créances, la titrisation qui
consiste à transformer certaines créances
en valeurs mobilières et des provisionnements importants favorisés par des conditions fiscales avantageuses. Conséquence :
le taux des créances classées a baissé
à 17,3% en 2007. De son côté, le taux
de couverture des créances classées par
les provisions a connu une amélioration
significative, passant de 47% en 1997 à
54,5% en 2007, selon un rapport de la
Banque centrale de Tunisie (BCT).
Avec un taux de créances classées de 7%,
la Banque de Tunisie (BT) dispose de la
meilleure qualité d’actifs, suivie par la
Banque de l’habitat (BH, 14%).
Attijari Bank, filiale du groupe marocain
Attijariwafa Bank depuis 2005, souffre
encore d’un taux de créances douteuses
élevé, hérité en grande partie de plus de
trois décennies de dirigisme étatique.
Selon la BCT, tous les établissements ont
également poursuivi leurs efforts pour
améliorer leur assise financière. Leurs
fonds propres ont atteint 3,2 milliards de
dinars, en hausse de 8,7% en un an.
Du pain sur la planche
Fitch rating estime toutefois que les banques tunisiennes doivent poursuivre leurs
efforts de provisionnement pour se conformer aux recommandations des autorités
bancaires locales qui visent un taux de
créances classées de 15% et un taux de
couverture de ces créances par les provisions de 70% en 2009.
Un rapport consacré au secteur, publié
début mai par Maxula Bourse, estime
également que les banques tunisiennes
sont plus que jamais appelées à s’orienter
vers un « processus de fusion-acquisitionconcentration. Ce processus permettra
aux établissements de crédit d’améliorer
leur rentabilité et de se doter du poids
nécessaire pour entamer une politique
d’expansion à l’international », assure cet
intermédiaire en bourse.
Jusqu’ici seules deux banques privées
ont réussi à s’implanter dans les autres
pays du Maghreb : la Banque internationale arabe de Tunisie (BIAT), qui a
ouvert un bureau de représentation en
Libye, et l’Amen Bank, qui avait crée une
filiale de leasing en Algérie.
Maxula Bourse déplore en effet « l’atomicité » du secteur composé de 18 banques
universelles, huit établissements offshore,
deux banques d’affaires et neuf représentations étrangères.
Aucun rapprochement entre des ban-
Maxula Bourse déplore
en effet « l’atomicité » du
secteur composé de 18
banques universelles, huit
établissements offshore, deux
banques d’affaires et neuf
représentations étrangères.
ques tunisiennes n’a été enregistré depuis
janvier 2001, date de l’absorption par la
première banque tunisienne, la Société
tunisienne de banque (STB, publique),
de deux autres banques contrôlées par
l’Etat, en l’occurrence la Banque de développement économique de la Tunisie
(BDET) et la Banque nationale de développement touristique (BNDT). « A travers cette fusion entre trois banques publiques, le gouvernement a voulu monter la
voie aux banques privées qui rechignent
toujours à s’unir malgré un positionnement très difficile sur un marché local
exigu », note un directeur à la Banque
internationale arabe de Tunisie, première
banque privée du pays.
D’autre part, les privatisations se font
toujours aux compte-gouttes. Après trois
opérations réussies réalisées au cours des
cinq dernières années, aucune autre banque publique ne figure désormais sur la
liste des entreprises privatisables.
Diac Salaf dans le giron du CMKD
FinInvest réduit son
exposition par rapport à un
secteur risqué, le crédit à la
consommation, pour se
positionner sur le ciment.
Consortium marocco-koweïtien de
développement dans son capital.
L’opération intervient alors que la
FinInvest, qui contrôle 51% du capital
de Diac Salaf, se prépare à s’engager
dans un projet de 1,8 milliard de dirhams pour la construction d’une
grande cimenterie à 15 km de Tanger,
et réduire ainsi sa voilure sur un secteur marocain de crédit à la consommation en progression limitée.
L’exercice 2007 de Diac Salaf n’a pas
été de tout repos, avec un produit net
bancaire en chute de 65,7% et un déficit de l’ordre de 50 millions de dirhams, reflétant les pertes de position
sur le marché. L’encours net des créances sur la clientèle est en chute de
21,8%. Le repreneur devra s’attaquer
en premier lieu aux frais généraux
pour réduire un coefficient d’exploitation de 172,5%.
Inquiétudes perceptibles
Au-delà de Diac Salaf, c’est tout le secteur du crédit à la consommation qui
souffre du relèvement de la TVA de 10 à
20% (depuis le 1er janvier 2008) sur le
segment de la LOA. Des inquiétudes
perceptibles sur le marché où l’indice
sectoriel des sociétés de financement
n’était plus que de 6% à la fin mai 2008,
après avoir perdu 2,2 points depuis le
début de l’année. Comparativement,
l’indice du secteur de l’immobilier à
l’amont duquel veut se positionner
Fininvest était de 17% à la fin mai. A
Afrique du Sud : tensions
sur les taux
Tito Mboweni, le gouverneur de la Reserve Bank sud-africaine,
craint que les taux d’intérêt n’augmentent de deux points de base
suite aux informations faisant état, mardi, d’un nouveau record
d’inflation sur les cinq dernières années. « 200 points de base,
c’est possible. A situation drastique, mesures drastiques », a déclaré
M. Mboweni à l’agence Bloomberg. La banque n’a jamais augmenté les taux d’intérêt par deux points de base depuis 1998.
La Mauritanie adhère à Fagace
La Mauritanie a été admise, lundi, au Fonds africain de garantie
et de coopération économique (FAGACE). L’accord a été signé
par le ministre délégué auprès du Premier ministre mauritanien
de l’Economie et des Finances, chargé du Budget, Sidi Ahmed
Ould Rayes et, pour Fagace, par Ngenang Joseph Désiré représentant le président du Conseil des gouverneurs du fonds. Les
formes d’intervention de Fagace sont la garantie des prêts à
moyen et long termes destinés au financement ou au refinancement d’investissements productifs, la promotion du commerce
ou des productions locales et la reconfirmation des lettres de crédit documentaire en faveur des banques dans le cadre de la
Facilité d’appui au commerce international (FACI).
Attijariwafa Bank sur
les traces de la Belgolaise
au Congo
Toujours en négociations pour la reprise de la BIA au Niger, la
Marocaine Attijariwafa Bank se rapproche d’une autre ex-filiale
de la Belgolaise, la Banque commerce du Congo. Enjeu, l’entrée
dans le capital de la banque à hauteur de 25,6%. Contactée
récemment par Les Afriques, la direction de la BCDC avait
déclaré que ce n’était pas leur institution qui était à la recherche d’un partenaire, mais plutôt Fortis qui cherchait à vendre
ses participations en Afrique.
La Banque mondiale lutte
contre la crise alimentaire
La Banque mondiale (BM) va dégager une enveloppe de 1,2
milliard de dollars pour lutter contre la crise alimentaire, dont
200 millions sous forme de dons qui bénéficieront notamment
à Djibouti, Haïti et au Liberia, a annoncé jeudi son président,
Robert Zoellick.
« La flambée des prix des denrées alimentaires risque d'aboutir à
ce que les individus formant la frange la plus pauvre de la planète
ne soient plus un mais deux milliards », a souligné M. Zoellick,
pour expliquer cette mesure approuvée un peu plus tôt par le
conseil d'administration de l'institution multilatérale.
Plus de la moitié des
Namibiens non bancarisés
Un sondage révèle que près de 51% de la population namibienne
est encore non bancarisée. Les faibles revenus et la méconnaissance des conditions exigées pour l’ouverture des comptes viennent au premier rang des raisons. En 2007, quelque 45,3% de la
population disposait d’un compte. Par ailleurs, 1,5% des adultes
souscrivaient à un produit financier comme l’assurance.
Le consortium marocco-koweïtien CMKD est sur le point de finaliser la reprise de Diac Salaf.
Diac Salaf, l’une des sociétés de crédit
à la consommation encore indépendantes, est sur le point de vivre une
nouvelle transition avec l’entrée du
5
BANQUES ET ASSURANCES
Kenya Re investit
163 millions de
shillings dans PTA
travers cette opération, FinInvest réduit
son exposition par rapport à un secteur
risqué, le crédit à la consommation,
pour se positionner sur le ciment, un
créneau porteur à quelques encablures
de l’Andalousie et du port de Tanger
Med, dans une région où, désormais, la
consommation du ciment rivalise avec
celle de Casablanca.
A l’heure où nous mettions sous presse,
la conclusion des transactions était suspendue aux travaux de l’assemblée générale extraordinaire convoquée pour valider et enclencher la procédure.
A.W
Kenya Re a investi 163 millions de shillings dans la compagnie
de réassurance PTA en accord avec sa stratégie de consolidation
de ses participations et de sécurisation de ses marges. La PTA
intervient en particulier dans la zone de la Comesa dans les secteurs de l’assurance et de la réassurance. La Kenya Re entend,
dans un futur proche, se renforcer dans cette filiale en portant
ses participations de 22 à 30%.
Coopération Egypte-Russie
dans le secteur bancaire
Le gouverneur de la Banque centrale Farouk Oqda, et son
homologue russe Sergey Ignatiev, ont signé un accord de coopération dans le secteur bancaire. Un groupe de travail devra
faire des suggestions sur la manière de développer cette coopération bilatérale. La première réunion annuelle aura lieu à
Sharm El-Sheikh.
6
BANQUES ET ASSURANCES
Les Afriques - N° 32 - 5 au 11 juin 2008
Marocaine Vie : pourquoi le Groupe
Banques Populaires a fait arrière toute
Les fiançailles entre le Groupe Banques Populaires et la Marocaine Vie auront duré six mois. Le nouveau management en
tête de la BCP n’a pas voulu concrétiser ce deal, qui faisait également l’objet de pressions diverses. Eclairage.
Par Adama Wade, Casablanca
Annoncé il y a quelques
semaines, le deal entre le
Groupe Banques Populaires et
la Société Générale pour une
prise de participation conséquente du premier dans le
capital de l’assureur Marocaine
Vie n’aura finalement pas
lieu. Un communiqué du
groupe bancaire marocain le
précise sans aller dans les
détails. Pour les observateurs,
cette énième tentative de la
plus grande institution bancaire marocaine de prendre
pied dans l’assurance a butté
encore une fois sur le lobbying de quelques membres
de la Fédération marocaine
des assurances qui ont tout à
craindre de l’émergence d’un
pôle puissant de la bancassurance qui les délesterait d’une
partie de leurs portefeuilles.
Une affaire personnelle
Cet enjeu vital explique le
fait que depuis 7 ans le GBP
adresse des demandes répétées
à la DAPS (Direction des
Assurances et de la prévoyance
sociale, dépendant du Ministère
des finances) sans réponse positive ou négative. L’ancien PDG,
Sénégal : la SGBS porte
son capital à 10 milliards
de FCFA
La Société générale de banques au Sénégal (SGBS) a décidé
de porter de 4,5 à 10 milliards de francs CFA son capital, a
révélé mercredi à Dakar son directeur général Sandy Gillio.
Le conseil d'administration a décidé en assemblée générale
extraordinaire de porter à 10 milliards de francs CFA le
capital de la banque par incorporation de ses réserves pour
l'année 2008, a indiqué M. Gillio lors d'une conférence de
presse. Auparavant, le capital de la SGBS s'élevait à 4,527
milliards de FCFA. Selon les nouveaux textes de l'Union
économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), pour
ouvrir une banque ou continuer une activité bancaire au
Sénégal, la structure bancaire doit augmenter son capital à
5 milliards dans un premier temps, et à 10 milliards dans un
deuxième, à l'horizon 2011.
Madagascar : nouvelle taxe
sur les assurances
L’Etat malgache a mis en place dans le cadre de la loi de
Finances 2008 une taxe annexe sur les contrats d’assurance de
véhicules automobiles, la Tacava. En plus de la TVA et de la taxe
d’enregistrement de 4,5%, les automobilistes sont assujettis à la
Tacava depuis le mois de février. Le taux de cette nouvelle taxe
est de 10%. Ce taux est prélevé sur la prime nette (qui correspond à la garantie souscrite par le souscripteur) et les coûts de
police à chaque souscription.
Noureddine Omary, avait fait
de l’acquisition d’un agrément
une affaire personnelle. Les
échecs essuyés entre 2001 et
2005 l’amèneront à changer de
tactique à partir de 2006 quand
il entreprend de s’allier avec un
assureur déjà existant. Deux
choix se présentent alors : la
Zurich et la très active CNIA
(Compagnie nord-africaine et
intercontinentale d’assurance)
dirigée par le président du
patronat marocain, Moulay
Hafid Elalamy.
Dans l’esprit du management
de la Banque Populaire, seule
une prise de participation
conséquente, de l’ordre de 35
à 40%, accompagnée d’une
forte présence dans le conseil
d’administration et dans le
management, pouvait justifier l’alliance avec l’une de ces
deux entités. Entamées en
premier lieu, les négociations
avec la CNIA échoueront sur
les modalités de transaction.
Idem avec la Zurich où les discussions butteront sur le prix
et le mode de gouvernance.
De plus, cette dernière option
était impopulaire au sein de la
GBP où l’on sait que la petite
Zurich était insuffisante pour
satisfaire les ambitions du
groupe. En fait, tout le monde
avait compris que dans ces
négociations, l’ex président
Noureddine Omary jouait ses
dernières cartes.
Très joli prix
Une fois tous ces échecs digérés, le conseil d’administration décide alors de mener les
négociations avec la Sogecap,
société d’assurance vie et de
capitalisation de la Société
Générale, pour une prise de
participation dans le capital
de la Marocaine Vie. Détenue
à hauteur de 58,72% par la
Sogecap et à 28,35% par la
Société Générale marocaine
des banques (SGMB), la
Marocaine Vie fait office de
proie idéale avec un résultat net
de l’ordre de 100 millions de
dirhams et une difficile remontée en pente suite aux exercices
tendus de 2001, 2002, 2003 et
2004.Autant dire que le Groupe
Banques Populaires était en
position de force pour négocier
à son avantage. Un partenariat
est ainsi conclu avec la Société
Générale le 20 novembre 2007,
pour arriver à terme à une prise
de participation de 43,54% de
la Marocaine par la BCP. Signé
sans doute dans une logique
d’équité, l’accord fixe un très
joli prix d’acquisition à 117 dirhams par action, proche de la
valeur nominale.
Derrière, les stratèges de la
Société Générale ont compris
qu’ils y ont tout à gagner
compte tenu du portefeuille
mirobolant de la BCP. Pour
preuve, le business plan tablait
sur un résultat net de 200 mil-
Ecobank va lever quelque 1350 milliards de francs CFA pour
financer sa croissance dans les prochaines années. C’est
l’une des grandes déclarations d’Accra, où s’est tenue le 16
mai l’assemblée générale du groupe Ecobank Transnational
Incorporated (ETI) à l’occasion de ses vingt ans d’activité.
La banque a réalisé durant l’année 2007 des résultats exceptionnels de l’ordre de 6,55 milliards de dollars.
La BCEAO mène une
enquête sur les flux
des capitaux étrangers
L'agence nationale de la Banque centrale des Etats
d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) prévoit de mener une
enquête sur l'impact des flux de capitaux étrangers sur les
entreprises sénégalaises. L’enquête entre dans le cadre du
Programme de renforcement des capacités en analyse des
flux de capitaux privés étrangers (PRC CPE) mis en place
par la Banque centrale des Etats d'Afrique en collaboration
avec la Banque centrale des Etats d'Afrique centrale
(BEAC). « Cette enquête est importante pour les pouvoirs
publics et pour les entreprises, en ce sens qu'elle permet de
savoir l'évolution du secteur dans lequel elles évoluent », a
Les deux options pour le
nouveau président du GBP
Après avoir éconduit ce partenaire potentiel, deux options
se présentent à Mohamed
Benchaaboun : user de tout
son poids pour obtenir de
Salah Eddine Mezouar, ministre des Finances, un agrément
en état. Deuxième option,
revenir vers la CNIA ou la
Zurich. Il se murmure d’ores
et déjà qu’un partenariat stra-
tégique se prépare avec le premier de ces deux nommés.
L’hypothèse est d’autant plus
recevable que la clause règlementaire bloquant à 5% au
maximum toute participation
d’un nouvel actionnaire dans
le capital de la BCP a été
amendée et portée à 20%. Le
groupe Saham serait intéressé
à prendre au moins 10%, selon
les observateurs du marché.
C’est dire que les prochains
mois seront cruciaux pour la
configuration du secteur de la
bancassurance au Maroc, un
secteur prisé en raison de ses
marges prévisionnelles (30 à
40%) dépassant de loin la profitabilité du secteur bancaire.
L’assurance cible une clientèle
qui va largement au-delà des 7
millions de bancarisés (un
client sur trois appartient à la
BCP) que compte le Maroc.
Au-delà du calcul d’apothicaire qui accompagne toute
transaction, il serait intéressant de connaître la position
du ministre des Finances dans
cette opération. Le ministre
ferait partie des gens qui ont
rejeté l’opération, donnant
libre cours à plusieurs interprétations entre ceux qui le
rangent de facto dans le club
des partisans de la thèse des
« champions nationaux » et
ceux, minimalistes, qui pensent qu’il a, lui aussi, cédé au
lobby des assurances.
Vers un pool africain des
assurances
Un Centre africain des risques sera bientôt mis en place « afin d’assurer les préventions des différents
risques de catastrophes naturelles en Afrique ».
Par Lyes Taibi, Alger
Ecobank va lever 1350
milliards de francs CFA
lions de dirhams, contre 15 à
20 millions auparavant. D’où,
d’ailleurs, l’envolée du cours
de la Marocaine Vie qui a évolué des environs de 200 dirhams jusqu’aux limites de 500
dirhams à l’annonce de l’entrée de la BCP. L’annonce du
retrait de la BCP provoque
actuellement le phénomène
inverse. Fort de ses 2,5 millions de clients, dont 2 millions
de particuliers, la BCP allait
former avec Marocaine Vie
une nouvelle locomotive de
la bancassurance. Le schéma
n’a pas convaincu Mohamed
Benchaabou, le nouveau PDG
du Groupe Banques Populaires,
peu disposé à croire à la portée
stratégique de cette transaction. En cela il rejoint quelques
analystes financiers de la place
qui pensent tout bas que le
deal, tel qu’il a été couché sur
Excel, est à l’avantage de la
Société Générale France.
La 35e édition de l’Assemblée générale de
l’organisation africaine des assurances
(OAA) s’est réunie à Alger du 26 au 28
mai derniers, en présence de près de 900
experts représentant 53 pays et près de
400 compagnies d’assurances. Rien que
« Permettre la prise en
charge de l’indemnisation
des sinistrés et le
développement de produits
adaptés aux besoins des
populations africaines. »
pour l’année 2007, a-t-il été précisé lors de
cette rencontre, pas moins de 18 pays africains ont été touchés à différents degrés
par des catastrophes naturelles. La création du Centre africain des risques est une
des priorités de l’OAA pour les cinq prochaines années. Dans ce but, l’organisation panafricaine a fait appel à la CNUCED. Dans une communication présentée le 27 mai, Mohamed Sbaâ, PDG de la
CCR, a dessiné les contours d’une telle
structure qui aurait non seulement pour
but « de créer une espèce de concertation et
des échanges d’informations et d’expériences entre les membres de l’OAA », mais
devrait également « permettre de prendre
en charge l’indemnisation des sinistrés et le
développement de produits adaptés aux
besoins des populations africaines ». A
l’appui de la démarche qu’il préconise,
M. Sbaâ cite l’exemple des deux pools
existant et opérationnels depuis quelques
années dans le cadre de l’OAA pour l’aviation civile, ainsi que pour les risques
pétroliers et énergétiques.
Croissance du secteur
En ouverture des travaux de la rencontre, le chef du gouvernement algérien,
Abdelaziz Belkhadem, ainsi que son
ministre des Finances, Karim Djoudi,
ont mis en exergue l’importance des progrès enregistrés et les perspectives ouvertes au secteur algérien des assurances. M.
Belkhadem mentionne la « coopération
du choix de l’ouverture du secteur aux
investisseurs », qui a permis de faire passer le nombre de sociétés agréées de 6 à
17 et le chiffre d’affaires du secteur à 53
milliards de DA (environ 800 millions de
dollars) en 2007. M. Karim Djoudi,
insiste sur le rythme de progression de
l’activité du secteur « supérieur à 15% au
cours des dernières années », ainsi que sur
l’installation prochaine sur le marché
algérien « d’intervenants étrangers capables d’apporter les améliorations nécessaires en matière d’offre de produits d’assurance et de points de vente ». L’assemblée
générale de l’OAA a mis a profit la rencontre d’Alger pour désigner un nouveau président. Il s’agit de l’Algérien
Abdelkrim Djaâfri, PDG de la CAAR,
compagnie spécialisée dans la couverture
des risques industriels. Le comité exécutif de l’organisation africaine a également soumis à l’assemblée générale, qui
l’a adopté, un plan stratégique (20082012) visant à « développer une industrie
saine de l’assurance et de la réassurance et
à promouvoir une coopération interafricaine dans ces domaines ». Ce plan d’action prévoit notamment le financement
de plusieurs instituts africains de formation. Il vise également à faire passer le
nombre de pays membres de 46 actuellement à 53 et à encourager les compagnies des pays membres à renforcer leur
présence au sein de l’organisation.
8
BOURSES
Les Afriques - N° 32 - 5 au 11 juin 2008
L’Anglo American et la CGI tirent l’indice AI40
Les fiançailles dans les brasseries font des bulles en bourse. Qui du Sud-Africain Sab Miller ou de l’Américain Anheuser-Busch aura
raison des hésitations du Belge In Bev ? En attendant cette concrétisation, les investisseurs misent sur les mines et la pierre.
Algérie : la BDL relève sa
quotité de financement sur
l’immobilier
La Banque de développement local (BDL) a relevé sa quotité de
financement immobilier de 80 à 90%. Cette décision qui a fait
l’objet d’une note administrative englobe aussi l’élargissement
de la caution solidaire aux membres de la famille ayant un lien
de parenté de premier degré avec le porteur du crédit. Une
nouveauté dans le secteur bancaire algérien.
Tunisie : le marché orienté
vers la hausse
La séance de clôture du mois de mai a confirmé la bonne orientation du marché, mais dans une ambiance plutôt calme, rapporte l’analyse Tustex. Le premier indice du marché a décéléré
sa progression avec +0,23% à 2957,56 points, alors que le repli
des échanges sur la plupart des valeurs qui animent le marché,
comme la STAR et ASSAD, a affecté le volume total sur le marché central, baissant de moitié à 2,7 millions de DT.
Abidjan : clôture positive du
mois de mai
La BRVM a clôturé sa séance de cotation du vendredi 30 mai 2008
en hausse par rapport à la séance précédente. L’indice BRVM
Composite est passé de 237,43 à 238,70 points ; soit une progression de 0,53%. L’indice BRVM 10, pour sa part, a gagné 0,56% à
277,28 points, contre 275,74 précédemment. La valeur des transactions s’établit à 358,41 millions FCFA contre 265,17 millions
FCFA réalisés le jeudi précédent. La négociation a porté sur 20
sociétés pour un total de 38 inscrites sur le marché des actions.
Integra Bourse démarre ses
activités à Casablanca
Une nouvelle société de bourse vient de rejoindre le tour de
table des sociètés actionnaires de la Société de bourse des
valeurs de Casablanca. Integra Bourse entend s’attaquer en
priorité aux petits porteurs, un créneau très disputé actuellement. La société est filiale du groupe Integra Partners, issu de la
jonction de Tunisie valeurs, première société de bourse tunisienne non bancaire et important gestionnaire d’actifs, et de
Tuninvest Finance Group.
En baisse
Au chapitre des baisses les
plus marquantes, l’on signale
Ai40 and Ai100 since inception (base = 100)
220
218
216
214
212
210
208
206
204
202
200
198
196
194
192
190
188
186
184
182
180
178
176
174
172
170
168
166
164
162
160
158
156
154
152
150
148
146
144
142
140
138
136
134
132
130
128
126
124
122
120
118
116
114
112
110
108
106
104
102
100
Ai40
la New Mauritus Hotel
Limited (NMHL), en chute
de 7,2% à 5,51 dollars. « Les
investisseurs ont préféré alléger
de leur portefeuille l’hôtellerie
et la banque, deux secteurs
d’activité de NMHL », avance
Vikash Tulsidas, de C.A.C Ltd.
Même défiance vis-à-vis des
secteurs annexes au tourisme
au Kenya, où le titre du transporteur aérien Kenya Airways a
perdu 7 points sur la semaine.
Ce qui traduit, selon les analystes, la perte d’appétit vis-à-vis
juin. 08
avr. 08
mai. 08
fév. 08
mars 08
jan. 08
oct. 07
de cette valeur longtemps
choyée avec le boom touristique kenyan. Il faut dire que les
investisseurs ont largement
anticipé les mauvais résultats
trimestriels de Kenya Airways,
qui reste pénalisé par le facteur
kérozéne et la longue crise
post-électorale. Pour sa part,
Telecom Egypt (-6,6%) a clôturé à 3,26 dollars. Même
mouvement descendant de la
Banque de Tunisie, qui chute
de 6,5% à 87,7 dollars. Cette
dernière, qui a connu un rema-
déc. 07
nov. 07
sep. 07
juil. 07
août. 07
juin. 07
avr. 07
mai. 07
fév. 07
mars. 07
jan. 07
déc. 06
oct. 06
nov. 06
sep. 06
juil. 06
août. 06
juin. 06
avr. 06
mai. 06
Ai100
fév. 06
Dans ce panorama, la AudAfricaine Anglo Platinum
(AMS) connaît la plus importante variation positive, soit
10,1% en clôturant à 180,37
dollars. « Durant la dernière
semaine, l’Anglo Platinum était
en décote, ce qui explique la
ruée des investisseurs qui ont
poussé la valeur de 1250 R à
1460 R. En plus de ces éléments,
l’envol du cours du platinum
sur les marchés internationaux
a contribué à rendre l’investissement dans AMS intéressant »,
explique Garth Mackenzie de
lions de dollars, en croissance
de 1,5 fois sur une année.
Autre financière ayant le vent
en poupe, la Nigériane United
Bank for Africa, en progression
de 6,2% à 0,52 dollar. « Cette
appréciation est le résultat des
réactions du marché suite aux
derniers chiffres semestriels
publiés par la banque. UBA a
notamment annoncé un dividende de 0,002 dollar par action.
De plus, une opération de split a
été organisée à raison d’une
action nouvelle pour deux
anciennes, ce qui a stimulé les
investisseurs », explique Pabina
Yinkere, de la société Afrinvest
West Africa Nigeria. Le top 5
des premières performances de
la semaine est clôturé par la
Sud-Africaine Sab Miller, en
hausse de 5,9% à 24,25 dollars.
« Cette remontée pourrait bien
s’expliquer par le fait que le brasseur belge InBev, le deuxième
mondial de par sa taille, ait
échoué dans son OPA sur
Anheuser-Busch (brasseur américain). Si l’information se
confirme, le Belge pourrait s’intéresser à Sab Miller. Les analystes
suivent cette opération de près ».
mars. 06
En hausse
BoE Stockbrokers (Af Sud).
Autre performance de la
semaine, celle de la Compagnie
générale immobilière (CGI),
en appréciation de 7,2% à
324,09 dollars. « la CGI a
confirmé son intérêt pour les
chantiers touristiques avec la
signature d’une convention avec
l’Etat sur le projet d’Imi
Ouaddar Developpement à
Agadir, partie intégrante du
plan Biladi. L’annonce a séduit
les investisseurs », commente
François Conradie d’Integra
Bourse. Troisième appréciation de la semaine, l’Egyptien
Hermes Holding, en évolution
de 6,4% à 9,79 dollars. La compagnie a présenté récemment
des résultats trimestriels assez
éloquents, avec une augmentation de 39,1% à 64,5 millions
de dollars. Le revenu total a
bondi de 47,8% à 123 millions
de dollars. Le résultat net s’est
quant à lui stabilisé à 73,8 mil-
jan. 06
L’indice African Investor 40 a
clôturé la semaine du vendredi 23 mai en territoire
positif. Avec une hausse de
1,81%, le baromètre des
entreprises africaines les plus
liquides ramène sa performance depuis le début de
l’année à 9,4%.
niement de son directoire,
continue d’entretenir la spéculation. Il en sera ainsi tant que
la nouvelle stratégie ne sera pas
dévoilée, expliquent les analystes. Dernière de la liste des fortes baisses, Orascom Telecom a
cédé 4,9 points à 14,02 dollars.
Les observateurs ne voient
dans ce mouvement aucune
raison d’ordre fondamental
(bilan), ce qui laisse croire que
la valeur a fait l’objet d’une
légère correction due à des prises de bénéfices.
Bourse de Douala : nouvelle
entreprise cotée
Une deuxième entreprise, la Société africaine forestière et agricole du Cameroun, vient d’être cotée à
la Bourse du Cameroun, le Douala Stock Exchange.
Par Achille Mbog Pibasso, Douala
Plus de huit ans après sa création et pratiquement deux années après le début
des cotations, la Bourse nationale des
valeurs mobilières du Cameroun, le
Douala Stock Exchange (DSX), vient
d’enregistrer une nouvelle société. Il
s’agit de la Société africaine forestière et
agricole du Cameroun (SAFACAM).
L’arrivée de ce groupe agroalimentaire,
spécialisé notamment dans la culture de
l’hévéa, du palmier à huile et du café, co-
D’autres entreprises
pourraient également faire
leur entrée en bourse ; les
dossiers de deux d’entre
elles seraient d’ailleurs sur
le point d’aboutir, selon
la Commission des
marchés financiers
du Cameroun (CMF).
propriété de l’Etat camerounais et du
groupe français Bolloré, a été officialisée
le 22 mai dernier à Douala par le directeur général du DSX. C’était au lendemain de l’assemblée générale des actionnaires tenue quelques jours plus tôt. La
SAFACAM porte à deux le nombre de
sociétés cotées au DSX, l’unique entreprise depuis le début des opérations de
cotation le 30 juin 2006 ayant été jusque-là la Société des eaux minérale du
Cameroun (SEMC), propriété du groupe
français Castel.
Cette entrée en bourse, a indiqué le
directeur général du DSX, Pierre Ekoulé
Mounagué, est consécutive à une offre
publique de vente partielle des actions
du portefeuille de la Société nationale
d’investissement (SNI) portant sur 20%
du capital de la SAFACAM. Avec un
capital de 2 milliards de francs CFA, 3
millions d’euros, les 20% du capital de la
SAFACAM pour cette opération représentent 82 800 actions, le prix d’une
action revenant à 53 euros. « En procédant à la cession d’une partie de son portefeuille d’actions détenues sur SAFACAM, l’initiateur de l’offre publique de
vente (OPV) partielle a clairement indiqué que son objectif premier était d’expérimenter la cession des titres du portefeuille
de l’Etat par appel public à l’épargne dans
le cadre du marché financier national », a
expliqué le directeur général du DSX. Il a
d’ailleurs fait observer que la quantité
totale de titres détenus sur la SAFACAM
par la SNI avant l’opération représente
31,16% du capital social de SAFACAM.
Au terme de l’offre, l’initiateur conservera 11,16% du capital social et de vote
de la SAFACAM.
Nouvelles cotations
D’autres entreprises pourraient également faire leur entrée en bourse ; les dossiers de deux d’entre elles seraient d’ail-
leurs sur le point d’aboutir, selon la
Commission des marchés financiers du
Cameroun (CMF). Ces arrivées, pensent
des experts, assureraient définitivement
l’envol de la place boursière de Douala,
dans un contexte de mutation économique nationale où le Ministère camerounais des finances prévoit de plus en plus
une implication de la Bourse de Douala
dans le financement d’importants projets de développement au Cameroun,
entre autres dans les infrastructures
minières, portuaires et énergétiques, qui
nécessitent de lourds investissements.
Créée en décembre 1999 par le gouvernement camerounais au lendemain du sommet des chefs d’Etat de la Communauté
économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) à N'djamena, au Tchad,
portant création de la Bourse des valeurs
mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC),
dont le siège se trouve à Libreville, au
Gabon, le DSX est actuellement la seule
bourse dans la région où les opérations
de cotation ont réellement commencé.
Toutefois, au regard de l’étroitesse du marché qui ne permettrait pas le fonctionnement de deux bourses en Afrique centrale,
des voix s’élèvent depuis quelque temps,
entre autres la Commission de surveillance
du marché financier de l’Afrique centrale
(COSUMAF), demandant la fusion des
deux places boursières. Principale locomotive économique sous-régionale, le
Cameroun détient pratiquement la moitié
du PIB de la zone, selon des sources proches de la commission de la CEMAC.
9
BOURSES
Les Afriques - N° 32 - 5 au 11 juin 2008
Permettre aux entreprises moyennes
d’accéder aux marchés boursiers
Lors de sa conférence annuelle, à Paris, l’Organisation internationale des commissions de valeur a analysé sévèrement les crises qui perturbent actuellement les marchés. Entretien exclusif avec le Chilien Guillermo Larrain Rios,
président du Comité des pays émergents.
Propos recueillis par Bénédicte Châtel, Paris
L’Organisation internationale des commissions
de valeur (OIC), qui regroupe les régulateurs
des principales bourses dans le monde, les bour-
Il s’agit d’utiliser cette vision
globale qu’a l’OICV pour
faire état à Marrakech des
meilleurs pratiques au
niveau international.
ses elles-mêmes, les organisations financières,
etc., a tenu à Paris, du 26 au 29 mai, sa 33e conférence annuelle, avec pour invitée d’honneur la
ministre française de l’Economie, de l’Industrie
et de l’Emploi, Christine Lagarde. Quelque 750
délégués étaient présents.
Crise des subprimes, profondes turbulences du
marché, analyse sévère du rôle des agences de
notation (d’où l’adoption à Paris de nouveaux
principes et recommandations à intégrer au
code de conduite en cours d’élaboration à
l’OICV et qui leur est destiné), concentration
des firmes d’audit, sont autant de sujets de
préoccupations abordés durant cette conférence. La montée en puissance des places
financières dans les pays émergents a été aussi
remarquée par les quelque 750 délégués présents. Un nouveau président du Comité des
pays émergents a été élu, le Chilien Guillermo
Larrain Rios. Ce Comité se réunira au Maroc
du 7 au 10 octobre prochain. Musa Al-Faki,
directeur général de la Securities & Exchange
Commission du Nigeria, a été reconduit dans
ses fonctions de président du Comité régional
Afrique/Moyen-Orient (Amerc) de l’OICV, qui
se réunira à Oman début 2009. Les délégations
africaines présentes à la conférence étaient nombreuses : Afrique du Sud, Algérie, Cameroun,
Egypte, Ghana, Kenya, Malawi, Maroc,
Maurice, Namibie, Nigeria, Tanzanie, Tunisie,
Ouganda, Zambie et UEMOA.
Les Afriques : Vous venez d’être élu président
de la Commission des marchés émergents de
l’OICV, quelles sont vos priorités pour vos
membres africains ?
Guillermo Larrain Rios : Nous préparons la
réunion de la Commission des marchés émergents qui aura lieu à Marrakech en octobre. Je
viens d’avoir une réunion avec des représen-
Les missions de l’OICV
Les missions de l’OICV, consistent à renforcer
l'efficacité et la transparence des marchés de
valeurs mobilières, à protéger les investisseurs
et à faciliter la coopération entre les régulateurs afin de lutter contre le crime financier, ont
été réaffirmées à Paris.
Depuis 2002, l’OICV s’est fixé comme objectif
premier de faire signer d’ici 2010 une lettre
d’intention (memorandum of understanding,
MOU) à l’ensemble de ses membres ordinai-
res que sont les organes de régulation des marchés, tendant à améliorer la coopération et
l’échange d’informations entre eux. A ce jour,
48 membres de l’OICV ont signé, soit plus de
la moitié de ses membres ordinaires. Celle-ci a
un programme d’assistance, notamment à
l’égard des pays dont les marchés financiers
sont moins sophistiqués, comme certains pays
africains, pour les aider à atteindre les standards internationaux.
tants africains ; d’Ouganda, de Tanzanie, de
Namibie, du Maroc, entre autres. Nous voulions recenser les points les plus importants,
afin qu’en qualité, maintenant, de chef des
marchés émergents, je puisse mettre à l’ordre
du jour les problèmes importants pour la
région, trouver les moyens pour les analyser correctement et établir un dialogue entre les différents types d’agents : les agents publics – les
régulateurs – d’une part, les agents privés de
l’autre, c’est-à-dire les entreprises, les intermédiaires de marchés de valeurs, les bourses, etc.
Parmi les sujets proposés, quatre ont été retenus. Le premier tend à promouvoir le développement économique des pays et à aider les
entreprises de taille moyenne à trouver dans
les marchés boursiers des sources de financement et des leviers de croissance. Ceci soulève
divers problèmes et chaque pays a sa propre
réalité. Mais nous allons sûrement nous
concentrer sur des aspects tels que la capacité
des bourses à créer des échelons afin que ces
entreprises moyennes puissent, non pas entrer
de suite sur des marchés tels qu’il sont définis
pour des entreprises grandes et structurées,
mais y accéder via des échelons intermédiaires. Il existe de nombreuses expériences en ce
sens, en France, en Angleterre, au Canada, en
Corée, au Brésil, mais il faut identifier les meilleures. Il s’agit d’utiliser cette vision globale
qu’a l’OICV pour faire état à Marrakech des
meilleurs pratiques au niveau international.
Ensuite c’est à chaque pays de déterminer,
selon son cas précis, la façon de les appliquer.
Un deuxième axe est l’éducation des investisseurs. Dans certains pays africains, le processus
de privatisation des entreprises a incité des gens
à acheter pour la première fois des actions. Au
Nigeria, avec la mise en place d’un nouveau
système de retraites, une partie de la popula-
DIAC SALAF
DELTA HOLDING
STOKVIS NORD AFRIQUE
BCP
MEDIACO MAROC
MICRODATA
CGI
CR SAADA J31/03/2008
CARTIER SAADA
BERLIET-MAROC
SALAFIN
EQDOM
ONA
IB MAROC.COM
DARI COUSPATE
NEXANS MAROC
AUTO NEJMA (100)
RISMA
TASLIF
WAFA ASSURANCES
PROMOPHARM S.A.
AFRIQUIA GAZ
S.M.IMITER
SONASID
INVOLYS
HOLCIM ( Maroc )
FENIE BROSSETTE
AUTO HALL (100)
MAGHREBAIL
BMCI J01/07/2007
BMCI
CTM
TIMAR
ATTIJARIWAFA BANK
LESIEUR CRISTAL
CENTRALE LAITIERE
MATEL
SNI
AGMA LAHLOU-TAZI
Précedent
153,00
920,00
700,00
2 240,00
602,00
493,00
2 263,00
153,80
158,80
354,00
716,00
1 618,00
1 741,00
359,00
482,00
342,00
3 100,00
382,00
745,00
2 640,00
690,00
1 437,00
600,00
4 200,00
233,80
2 650,00
532,00
1 515,00
635,00
1 110,00
1 130,00
330,00
383,00
3 266,00
787,00
7 270,00
333,00
1 821,00
3 238,00
Actuel
222,50
1 246,00
784,00
2 500,00
670,00
539,00
2 470,00
167,00
172,00
383,00
773,00
1 730,00
1 848,00
380,00
509,00
360,00
3 250,00
400,00
779,00
2 760,00
720,00
1 499,00
625,00
4 320,00
240,00
2 720,00
545,00
1 550,00
648,00
1 130,00
1 150,00
334,50
388,00
3 300,00
795,00
7 340,00
335,30
1 830,00
3 250,00
Var (%) (*)
45,42
35,43
12,00
11,61
11,30
9,33
9,15
8,58
8,31
8,19
7,96
6,92
6,15
5,85
5,60
5,26
4,84
4,71
4,56
4,55
4,35
4,31
4,17
2,86
2,65
2,64
2,44
2,31
2,05
1,80
1,77
1,36
1,31
1,04
1,02
0,96
0,69
0,49
0,37
LGMC
CIH
BALIMA
SOTHEMA
LE CARTON
CHERIFIENNE D'ENGRAIS
AUTO HALL 01/01/2008
BMCE BANK
LAFARGE CIMENTS
CDM
ITISSALAT AL-MAGHRIB
ATLANTA
MANAGEM
SNEP
OULMES
ADDOHA
LYDEC
SOFAC
REALIS. MECANIQUES
FERTIMA (100)
BRASSERIES DU MAROC
UNIMER
MAGHREB OXYGENE
COSUMAR
DISTRISOFT MAROC
COLORADO
REBAB COMPANY
CIMENTS DU MAROC
MAROC LEASING
PAPELERA DE TETUAN
ALUMINIUM DU MAROC
BRANOMA
ACRED
M2M Group
HPS
SAMIR
LA MAROCAINE VIE
DELATTRE LEVIVIER
LA : Il existe de longue date en Afrique des
bourses qui ne se développent pas ou peu.
Pourquoi selon vous ? Et ne faudrait-il pas
que ces bourses soient plus régionales que
nationales ?
GLR : Ce sujet n’a pas été évoqué avec mes collègues africains, mais il s’agit d’une question
de fond. D’ailleurs, en tant que régulateur du
marché chilien, j’organise dans mon pays, fin
juin, une conférence sur ce sujet. Les bourses
se résument au marché national lorsqu’on
parle du marché d’Ouganda, du Kenya, du
Maroc… Néanmoins, dans plusieurs cas – et je
ne fais pas référence aux pays que je viens de
citer – les bourses ont des difficultés à réaliser
qu’elles gèrent un bien public qui est le marché. Il faut induire un processus de réflexion
dans ces organismes pour qu’ils prennent en
compte, dans leur stratégie de gouvernance,
qu’ils gèrent un bien très précieux, qui est le
bien public du marché financier.
Pictet lance un fonds MENA
Bourse de Casablanca - Résumé du mois de mai
LIBELLE
tion a aujourd’hui accès au marché boursier de
façon indirecte, à travers le fonds de pension.
Donc, on assiste progressivement à une massification de l’accès aux marchés. Néanmoins, les
gens ont une capacité limitée de compréhension de ces nouveaux paramètres, de ce que
sont les risques et quels sont les instruments.
C’est notre devoir en tant que régulateurs d’au
moins poser le problème et voir comment le
gérer. Sans doute, les gouvernements – et les
régulateurs en particulier – ont un devoir de
servir les investisseurs, de les former, de leur
expliquer comment fonctionnent ces instruments. Mais d’autres « stakeholders » ont aussi
un rôle à jouer dans ce processus : les bourses,
les universités, les écoles, etc. Il existe un système financier et il faut y préparer les nouvelles générations.
560,00
601,00
2 064,00
901,00
328,60
337,00
1 455,00
3 208,00
2 191,00
910,00
199,05
1 315,00
492,00
1 310,00
965,00
2 160,00
281,00
440,00
671,00
335,00
1 905,00
851,00
221,00
1 180,00
613,00
780,00
518,00
2 400,00
379,95
169,00
900,00
1 898,00
1 520,00
825,00
1 075,00
718,00
350,00
800,00
560,00
601,00
2 064,00
901,00
328,55
336,10
1 450,00
3 180,00
2 171,00
901,00
196,80
1 300,00
486,00
1 290,00
950,00
2 115,00
275,00
430,00
655,00
327,00
1 850,00
825,00
214,05
1 141,00
590,00
750,00
498,00
2 290,00
362,00
160,00
850,00
1 786,00
1 428,00
769,00
996,00
660,00
300,00
680,00
(*) La variation est calculée sur la base des cours ajustés.
0,00
0,00
0,00
0,00
-0,02
-0,27
-0,34
-0,87
-0,91
-0,99
-1,13
-1,14
-1,22
-1,53
-1,55
-2,08
-2,14
-2,27
-2,38
-2,39
-2,89
-3,06
-3,14
-3,31
-3,75
-3,85
-3,86
-4,58
-4,72
-5,33
-5,56
-5,90
-6,05
-6,79
-7,35
-8,08
-14,29
-15,00
Pictet vient de créer un nouveau fonds investi sur les places
boursières de la zone Moyen-Orient et Afrique du Nord.
Dénommé PTF (LUX)-Middle East and North Africa, ce fonds
est un compartiment de sa nouvelle Sicav Pictet Targeted Funds,
qui est proposé également à la vente en France. Recourant à un
processus d’investissement « bottom-up » orienté vers la valeur,
cet OPCVM sélectionnera surtout des valeurs moyennes, en utilisant l’analyse fondamentale étayée par 250 réunions annuelles
avec les directions des sociétés.
Casablanca : la bourse
présente la V900
Dans le cadre des projets initiés pour le développement de
la cote, la Bourse de Casablanca a organisé, le vendredi 30
mai 2008, un séminaire sur la V900, nouvelle version du
système de cotation, et son intérêt pour les sociétés cotées.
La rencontre a permis, en outre, d’aborder le nouveau projet de nomenclature sectorielle de la cote. A travers cette
manifestation, la Bourse de Casablanca vise à renfoncer sa
relation avec les sociétés émettrices en les informant et en
recueillant leurs opinions quant à des projets de développement d’envergure du marché boursier.
Algérie : la Banque
islamique d’Abu Dhabi
demande une licence
La Banque islamique d’Abu Dhabi (ADIB), qui contrôle désormais la banque du développement en Egypte, a déposé une
demande de licence bancaire auprès des autorités monétaires
algériennes, selon les propos rapportés par la presse de Khamis
Buharoon, le directeur général du groupe. Les récents résultats
financiers trimestriels ont vu les profits de la Banque d’Abu
Dhabi augmenter de 47% par rapport à l’an dernier.
10
Burkina-Faso :
contre-performance
sur le coton
L’objectif de 650 000 tonnes de coton pour 2008-2009
pourrait ne pas être réalisé. La Société des fibres et textiles (SOFITEX) a estimé que les résultats de la campagne
écoulée étaient décevants. Au lieu des 600 000 tonnes prévues, la production n’a atteint que 300 000 tonnes, a
regretté le directeur général de la SOFITEX, Célestin
Tiendrébéogo, qui impute la contre-performance à la pluviométrie et au choix des producteurs d’abandonner la
culture du coton. Malgré ces mauvais résultats, le
Burkina-Faso reste deuxième, après l’Egypte, dans la
filière coton en afrique.
La RDC interdit
l’exportation du minerai
de cuivre brut
La province de Katanga, qui détient le 10 e des réserves
mondiales de cuivre, va bannir l’exportation de ce minerai
à l’état brut. « Tout le cuivre qui n'a pas été traité ne sera
pas autorisé à l’exportation », affirme le ministre des
Mines de la province. Le 14 mai dernier, des cargaisons de
minerai de cobalt destinées à l’exportation ont été stoppées à la frontière. « Nous allons en faire de même avec ce
minerai », a ajouté le ministre qui n’a pas donné la date
d’effet de cette décision.
L’Etat du Mali réduit sa part
à 17% dans les entreprises
de la filière du coton
Le Conseil des ministres a adopté un schéma de privatisation qui fixe à 17% la participation de l’Etat au capital des
quatre filiales qui seront créées dans le cadre des réformes
de la filière du coton. Le reste du capital sera détenu à 20%
par les producteurs, 2% par les travailleurs et 61% par un
« opérateur privé de référence ». Ces filiales remplaceront la
Compagnie malienne pour le développement des textiles
(CMDT), au capital actuellement détenu à 92,38% par
l’Etat et à 7,62% par Géo-coton (ex-Dagris).
Nigeria : une usine
« traitement complet »
de riz à Bida
Le gouvernement fédéral a signé avec le gouvernement sudcoréen un mémorandum d’entente pour la création d’un
complexe de traitement complet de riz (Rice Processing
Complex - RPC) à Bida, dans l’Etat du Niger. Le projet,
dont le coût est estimé à 1,8 milliard $, sera réalisé durant
l’année 2009, et destiné à améliorer en quantité et en qualité la production du riz dans le pays.
NNPC signe un contrat
de 3,1 milliards $ avec
Shell Petroleum
La compagnie pétrolière nigériane NNPC a signé un contrat
de financement d’un montant de 3,1 milliards $ avec la
compagnie Shell Petroleum Development (SPDC). Selon
l’Agence d’information nigériane (NAN), cet accord entre
dans le cadre de la politique de NNPC de recherche d’alternatives de financement pour ses projets dans le secteur des
hydrocarbures. L’argent servira à la réalisation de projets de
joint-ventures dans l’amont, mais également à payer les factures des fournisseurs locaux et internationaux.
Misr Cement Qena veut
lancer une usine de papier
Le groupe égyptien Misr Cement Qena examine la possibilité de construire une usine de papier kraft et une ligne
de production de gravier. Les études préliminaires de ces
deux projets sont déjà en cours. « Nous pensons que ces
projets vont créer une intégration verticale pour la compagnie. L’usine de papier va apporter de la valeur ajoutée en
termes d’emballage, et le gravier servira dans la production
de mortier ».
PRODUITS DE BASE
Les Afriques - N° 32 - 5 au 11 juin 2008
Le gaz vendu à Israël fait
des bulles en Egypte
C’est le type même d’entrée en exploitation qui tombe mal. Le gazoduc Egypte-Israël est prêt, mais le
gaz - vendu à prix secret- ne passe pas dans l’opinion égyptienne.
Par Daikha Dridi, Le Caire
Le Premier ministre égyptien Ahmad
Nazif a fini, après un mois de pression de
l’opinion, par annoncer que son gouvernement est en négociation pour revoir à
la hausse les prix du gaz vendu à Israël.
Tout a commencé le 1er mai dernier, lorsque la presse a annoncé que la connexion
du gazoduc reliant l'Egypte à Israël était
enfin établie. L'information est double :
le gaz naturel égyptien est non seulement
vendu à Israël, qui assiège Gaza – ce qui
n’était qu’une rumeur jusque-là –, mais il
l'est, de plus, à un prix tellement bas que
la presse le qualifie de « gaz subventionné ». Le contrat de vente de gaz entre
l'Egypte et Israël remonte à 2005 et il y
est question de la vente de 1,7 milliard de
mètres cubes de gaz par an, ce qui représente, selon la presse israélienne, 20% de
la consommation israélienne en électricité. Ce contrat, qui court sur une période
de quinze ans, est susceptible de voir la
quantité de gaz augmentée de 25% et sa
durée de vie rallongée de cinq années.
C'est ce qui est su officiellement d'une
transaction qui semble mettre dans l'embarras le gouvernement d'Ahmad Nazif.
Celui-ci a en effet refusé de répondre aux
questions coléreuses des députés égyptiens
qui demandaient à savoir le prix de détail
de vente du gaz égyptien à Israël.
Le précédent de la raffinerie d’Alexandrie
Il est important de souligner que la
fronde des parlementaires est loin
d'être uniquement celle des Frères
musulmans, car personne ne comprend
vraiment pourquoi Israël bénéficie
d'un gaz tellement bon marché que l'on
préfère en dissimuler le prix, alors que
le gaz que paie le consommateur égyptien ne cesse d'augmenter. Le ministre
de l'Energie, qui a essuyé plusieurs salves d'attaques au Parlement, avait éludé
la question du prix de vente en expliquant qu'il serait illégal de rendre
public ce genre d'information sans l'autorisation des deux parties contractan-
tes. A savoir le consortium East
Mediterranean Gas (EMG), détenu par
l'homme d'affaires égyptien et proche
du président Hosni Moubarak Hussein
K. Salem et l'Israélien Yossi Maiman, à
la tête du groupe Mehrav. Deux hommes d'affaires qui ont en commun
d'avoir tous les deux été des officiers
du renseignement de leur pays, qui
s'étaient déjà associés dans les années
90 dans la construction d'une raffinerie
de pétrole à Alexandrie, un projet
duquel le gouvernement égyptien avait
fini par discrètement évincer la partie
israélienne, en rachetant ses parts, pour
cause de très vif mécontentement
populaire au plus fort de la deuxième
Intifada en 2001.
Sawiris déconseille l’exportation du
gaz
Aujourd'hui, la transaction de vente du
gaz égyptien à Israël suscite des critiques
aussi nombreuses que variées, dans un
contexte social rendu explosif par les
grèves et protestations contre la hausse
des prix. Les Egyptiens n'ont pas eu le
temps d'oublier, en plus, la détresse des
Palestiniens arrivés par milliers dans le
Sinaï en janvier dernier à la recherche
de nourriture et de carburant. Les critiques sont diplomatiquement formulées
par des experts égyptiens en énergie, ou
des hommes d'affaires tels que Naguib
Sawiris, patron d'Orascom, qui recommande « le bon usage du gaz naturel égyptien en Egypte » et déconseille son exportation. D’autres avis sont moins réservés
et s'offusquent que les règles du marché
ne soient pas appliquées lorsqu'il s'agit
de faire du business avec Israël. Enfin, et
ce sont là les critiques les plus nombreuses et les plus virulentes : comment, d'un
point de vue éthique, accepter que l'on
vende du gaz à un Etat qui étrangle les
Palestiniens de Gaza, obligés eux, pour
cause de blocus israélien, d'alimenter les
réservoirs de leurs moteurs en huile de
table. Ce « cadeau d'anniversaire pour les
60 ans d'Israël », comme l'a qualifié un
député égyptien, ne passe décidément
pas et les initiatives se multiplient au
sein et en dehors de « la campagne populaire contre la vente du gaz à Israël », une
coordination de près de 8000 citoyens
mise en place par le neveu du défunt
président Annouar Sadate et ex-député
Esmat Sadate, ainsi que son frère, fraîchement sorti de prison, Talaat Sadate.
Al Azhar s’en mêle
Les animateurs de cette campagne prévoient d'organiser des marches de protestation à partir du 5 juin, date anniversaire de la « naksa » de 1967, ils font
circuler une pétition pour rassembler
un million de signatures et ont, en
attendant, tenté d'organiser un tribunal populaire pour juger le Premier
ministre, le ministre de l'Energie ainsi
que l'homme d'affaires Hussain Salem.
Une coordination de près
de 8000 citoyens, mise en
place par le neveu du défunt
président Annouar Sadate
et ex-député Esmat Sadate,
ainsi que son frère,
fraîchement sorti de prison,
Talaat Sadate.
Une fatwa « prohibant aux employés
égyptiens le fruit du travail au sein de la
société qui vend du gaz à Israël » a été
prononcée par un groupe d'ulémas
d'Al Azhar qui s'oppose régulièrement
au grand cheikh d'Al Azhar, obligé, lui,
de se murer dans un silence total à
cause de sa trop grande proximité avec
le gouvernement. Enfin, des journaux
ont rapporté que des « renforts de sécurité ont été dépêchés dans le Sinaï, au
sein de la société exportatrice », afin
d'empêcher toute velléité de grève sur
place. Les termes de la transaction vont
donc être renégociés, mais cela suffirat-il à éluder la question politique de la
vente du gaz à Israël ?
La Malaisie lorgne
le cacao ghanéen
Kuala Lumpur souhaite importer plus de fèves et investir dans la transformation du cacao au Ghana.
Par Aliou Diongue, Dakar
La Malaisie est peut-être en train de se
positionner comme un important partenaire économique et financier de l’Afrique
de l’Ouest. Après la finance islamique,
voici que le cacao rapproche Kuala
Lumpur des pays ouest-africains. Le 14
Motif de ces ambitions :
une forte croissance de
la demande de chocolat
en Asie.
mars dernier, la capitale sénégalaise abritait un séminaire sur la finance islamique
organisé à l’intention des pays de l’espace
UEMOA, sous l’égide de l’Islamic Financial
Services Board (IFSB) de Kuala Lumpur.
Aujourd’hui, la Malaisie s’intéresse au
cacao du Ghana. Une mission malaisienne s’est récemment rendue au Ghana
où elle a exprimé l’intention de Kuala
Lumpur d’investir dans une usine de
transformation du cacao d’Accra.
Envie de chocolat
La Malaisie est le premier broyeur de
cacao de l’Asie. La production de cacao
de la Malaisie a atteint en 1990 un pic de
247 000 tonnes. Kuala Lumpur veut accroître ses capacités de broyage d’un tiers
pour les porter à 360 000 tonnes sur la
période 2006/2011. Motif de ces ambitions : une forte croissance de la demande
de chocolat en Asie.
Le secrétaire général adjoint du Ministère
de l’agriculture et des industries agroalimentaires de la Malaisie a affirmé à l’issue de la visite : « Nous considérons le
Ghana comme un pays favorable et appro-
prié pour établir une joint-venture dans le
broyage du cacao. Nos conversations ont
aussi porté sur notre volonté d’importer
plus de fèves du Ghana ». Les importations malaisiennes de cacao en provenance du Ghana représentent 13 % de la
totalité de ses achats étrangers.
Le cacao a été l’épine dorsale de l’économie du Ghana au cours du XXe siècle. La
production s’était effondrée dans les
années 80. Elle a été relancée une décennie plus tard et a franchement rebondi à
partir de 2003. Aujourd’hui, le cacao
représente un tiers des exportations ghanéennes et près de 13% de son produit
intérieur brut. La production ghanéenne
s’est stabilisée au cours des dernières
années autour de 400 000 tonnes, mais le
gouvernement d’Accra voudrait la porter
à terme à 550 000 tonnes, voire à 750 000
tonnes à plus longue échéance.
Les Afriques - N° 32 - 5 au 11 juin 2008
La noix de cajou, nouvel
enjeu économique
Principal produit d’exportation de la Guinée-Bissau, la noix de cajou est également une source de
conflit en Casamance, au Sénégal.
Par Aliou Diongue, Dakar
Des hommes armés supposés appartenir
au MFDC (Mouvement des forces
démocratiques de Casamance) ont, le 7
mai dernier, attaqué des cueilleurs de
noix de cajou en Casamance, leur reprochant de se trouver sur des terres sous
leur contrôle.
En 2007 le Sénégal a, dans le cadre d’un
programme d’appui de l’USAID (Agence
américaine pour le développement
international), exporté vers la France
15 000 tonnes de noix de cajou pour
une valeur d’un peu plus de 3 milliards
de francs CFA (7,2 millions de dollars),
en hausse de 900 000 euros par rapport
à 2006.
Dans la Guinée-Bissau voisine, le gouvernement a mis en garde les spéculateurs qui, profitant de la crise alimentaire ambiante, procèdent à un troc avec
les producteurs, sur la base d’un kilogramme de riz contre deux kilogrammes de noix de cajou, ce qui leur permet
d’augmenter leurs marges bénéficiaires.
Le gouvernement a toutefois décidé de
ne pas intervenir dans la fixation du
prix de référence aux producteurs.
La noix de cajou représente 98% des
revenus à l’exportation de la GuinéeBissau (6e producteur mondial). On
11
PRODUITS DE BASE
estime que 95% de la population rurale
tire directement ou indirectement son
revenu de ce produit. La plus grande
partie de la production bissau-guinéeenne est exportée sous forme brute.
Le pays possède un seul centre de transformation de la noix de cajou, notamment en vin, le Quinhamel Training
Center. L’instabilité politique et de fréquentes coupures d’électricité font
qu’une infime partie de la production
nationale de cajou est transformée sur
place. Pour l’année 2007, les exportations bissau-guinéennes se sont élevées
à 117 000 tonnes. La noix de cajou rapporte chaque année quelque 60 millions
de dollars à la Guinée-Bissau et représente l’équivalent de 40% du budget
national. La plus grande partie de la
production bissau-guinéenne est exportée vers l’Inde.
Industrie aéronautique
Les principaux producteurs africains
sont la Tanzanie (8% de la production
mondiale), la Guinée-Bissau (8%), la
Côte d’Ivoire (6%), le Mozambique
(3%) et le Bénin (3%).
Bien qu’il soit le dernier producteur africain, le Bénin a la chance de pouvoir
mettre sur le marché une anacarde dont
la qualité fait qu’on parle de « noix de
référence ». La production béninoise,
comme celle de la plupart des pays africains, est à 90% exportée vers l’Inde.
L’Inde domine le marché mondial de la
noix de cajou. Principal pays producteur, exportateur et importateur, l’Inde
absorbe l’essentiel de la production africaine qu’elle conditionne et réexporte
vers l’Europe et les Etats-Unis. Sa production a atteint 375 000 tonnes en
2001-2002. Sa capacité de transforma-
La noix de cajou contient
une résine utilisée dans
l’industrie aéronautique.
tion tourne autour de 600 000 tonnes
par an et elle peut exporter jusqu’à
100 000 tonnes de produits finis par an.
La production d’anacarde est un enjeu
industriel qui dépasse la simple transformation du fruit en produits alimentaires
ou cosmétiques. La noix de cajou contient
en effet une résine utilisée dans l’industrie
aéronautique. Les pays qui, comme ceux
du continent africain, ne peuvent effectuer le traitement qui permet d’extraire
cette résine perdent la possibilité de mettre sur pied cette activité industrielle à
plus haute valeur ajoutée.
Les recettes du tabac
s’envolent au Zimbabwé
Les ventes de tabac ont rapporté près de 30 millions de dollars au
Zimbabwe depuis l'ouverture le mois dernier de la vente à la criée,
a informé l'agence de presse d'Etat New Ziana. D'après les chiffres
donnés mercredi par le Tobacco Industry and Marketing Board,
comité zimbabwéen chargé du secteur, le tabac en feuille s'est
vendu à un prix moyen de 3,12 dollars le kg, ce qui fait 29,9 millions de dollars pour les 9 572 343 kg vendus.
Début de l’exploitation du
nickel à Madagascar
L'exploitation du nickel a commencé dans le nord de la grande île
de l'océan Indien. Sheritt International Corporation, un consortium de l'entreprise minière canadienne SNC-Lavalin Inc.
Sumitomo Corporation du Japon et Resources Corporation de la
Corée du Sud, a investi 3,3 milliards de dollars pour l'exploitation
du nickel et d'autres ressources à Ambatovy, à 80 kilomètres au
nord-est de la capitale. Selon un accord signé entre Sheritt et le gouvernement malgache à la fin de 2006, Sherritt a le droit d'exploiter
la mine pendant 30 ans.
Le Nigeria soutient ses
producteurs de riz
Le gouvernement nigérian a décidé de débloquer un milliard de
nairas (8,6 millions de dollars) pour subventionner l'utilisation de
grains améliorés et de fournir un crédit de 10 milliards de nairas
(86,2 millions de dollars) en faveur des cultivateurs de riz. Le crédit
permettra d'achever les projets de réserves stratégiques alimentaires, a fait savoir le ministre nigérian de l'Agriculture et des
Ressources de l'eau, Sayyadi Abba Ruma. Il a affirmé que le gouvernement ne serait pas directement impliqué dans l'achat d'engrais à
partir de l'année prochaine. S'exprimant au comité spécial sur
l'agriculture au Sénat, le ministre nigérian a déclaré que le gouvernement consacre 16 milliards de nairas (138 millions de dollars)
pour subventionner 65 000 tonnes d'engrais cette année.
12
INVESTISSEMENT
Maroc : Signature pour
l’aménagement de la zone
d’Imi Ouaddar
La Compagnie générale immobilière -CGI- vient de signer une
convention avec le gouvernement pour l’aménagement et le
développement de la zone d’Imi Ouaddar, à Agadir, dans le
cadre du plan Biladi visant à promouvoir le tourisme interne.
Pour un investissement de 400 millions de dirhams, ce projet a
pour objectif de mettre en place de nouveaux produits adaptés
aux besoins des touristes nationaux à travers la réalisation de
284 appartements aménagés en résidences hôtelières, 480 résidences immobilières de promotion touristique, auxquels
s’ajoutent 300 autres logements ainsi que 1030 emplacements
de camping, sur une superficie globale de 33 hectares.
Sénégal : électrification
de St-Louis-Dagana-Podor
Samuel Saar, ministre de l’Energie du Sénégal, Latsoucabé Fall,
directeur général de Senelec, Modipo Diop, directeur général
de l'Agence sénégalaise d'électrification rurale, et Younes
Maamar, directeur général de l’Office national de l’électricité,
ont procédé, le vendredi 30 mai 2008, à la signature du contrat
de concession d’électrification rurale de la région St-LouisDagana-Podor. Cette concession, sur une durée de 25 ans,
confie à l’ONE la mission d’équiper et de gérer l’électrification
des zones rurales des trois départements du nord du Sénégal,
St-Louis, Dagana et Podor.
Atterissage définitif
de la Camair
La compagnie aérienne camerounaise (Camair) ferme définitivement ses portes ce jeudi à Douala, laissant plus de 400 employés
au chômage, selon les médias officiels. Les 400 employés licenciés
doivent attendre le début des activités de la nouvelle compagnie,
la Cameroon Airlines Corporation, créée le 11 septembre 2006
par un décret du président de la République. Ce décret demandait à la nouvelle compagnie de recruter en priorité les employés
de l'ex-Camair, mais n'indiquait pas que tous les ex-employés de
l'ancienne compagnie devraient être recrutés. Selon les analyses,
la Camair est tombée en faillite pour l'accumulation d’une dette
vis-à-vis de ses partenaires qui s'élève à près de 80 milliards FCFA
(environs 160 millions de dollars), la suspension de la subvention
de l'Etat (3 milliards de FCFA par mois) et l'absence de flotte
propre à la compagnie.
Projet de cité sportive à Tunis
Le groupe émirati Abukhater va investir 5 milliards de dollars
dans un projet « gigantesque » prévoyant la construction
d'une nouvelle cité sportive, a annoncé son président
Abdulrahmane Abukhater. Lors d'une conférence de presse à
Tunis, M. Abukhater a précisé que la future Tunis Sports
City, qui sera fin prête dans moins de huit ans, s'étendra sur
plus de 250 hectares.
Les Afriques - N° 32 - 5 au 11 juin 2008
« La mondialisation devrait
être plus inclusive »
La CNUCED a récemment organisé au Ghana sa douzième rencontre internationale sur les investissements
en Afrique. Secrétaire général de cette organisation, Supachai Panitchpakdi revient sur les conclusions de
cette rencontre.
Interview réalisée de Londres
par Charles Bambara
Les Afriques : Quelles sont les deux ou
trois conclusions majeures de la récente
conférence de la CNUCED au Ghana
sur les investissements en Afrique.
Supachai Panitchpakdi : Notre analyse critique a porté sur les conséquences inégales
de la mondialisation, qui ont à la fois
engendré du mieux-être et des emplois
dans certaines régions, mais moins en
Afrique. Il faut une mondialisation plus
inclusive, plus équitable. La deuxième
conclusion majeure, c’est qu’au cours des
années passées, nous avons déclaré aux
pays en développement que les marchés
étaient très importants, qu’il fallait libéraliser et réformer ces marchés. Mais nous
avons vu que ces marchés n’ont pas toujours eu l’impact que nous préconisions. Il
n’est donc plus uniquement question de
réforme de marchés. Il s’agit aussi de voir
comment mettre en place des stratégies
efficaces de développement. Enfin, troisième point, dans le cadre du forum sur
l’investissement en Afrique, à côté des
infrastructures, à côté des capacités de production, nous avons discuté de l’intégration régionale, qui est primordiale pour
rendre l’Afrique plus attractive.
LA : Selon les chiffres de la CNUCED, il y
a toujours un déficit d’investissement en
Afrique. Comment cela s’explique-t-il ?
SP : L’ancien président tanzanien, Benjamin
Mkapa, déclarait que l’Afrique devait se
concentrer sur trois secteurs prioritaires,
pour résoudre en partie le manque d’investissement : les infrastructures, l’agriculture
et le secteur manufacturier.
LA : Est-ce difficile pour une organisation comme la CNUCED d’encourager
les institutions financières à financer
ces secteurs ?
SP : Nous essayons de faire en sorte que
les pays soient réceptifs aux propositions
de changements macroéconomiques, de
bonne gouvernance, de développement
des ressources humaines. Et au cours de
cette rencontre d’Accra nous avons tenté
d’emmener des investisseurs qui pourraient observer l’Afrique autrement. Nous
espérons faire plus dans le domaine de
l’agriculture. Nous sommes en contact
avec des investisseurs du Moyen-Orient
qui voudraient investir en Afrique, dans
ce domaine.
LA : 2,7% des exportations mondiales
sont africaines, ce chiffre restera-t-il
inchangé ?
SP : Je crois personnellement que la tendance à la hausse des prix des matières
premières se maintiendra pendant encore
quelque temps. Parce que les pays émergents deviennent de plus en plus puissants. Mais nous tentons en même temps
d’appeler à la prudence, même si l’Afrique
bénéficie actuellement de cette hausse. Ces
prix pourraient être volatiles. Il faudrait
que les pays africains puissent se diversifier, en investissant leurs avoirs dans les
infrastructures, l’éducation, les capacités
productives, les investissements sociaux.
LA : La CNUCED affirme aussi que le
commerce Sud-Sud s’accroît. A-t-il réellement un impact en Afrique ?
SP : Le commerce Sud-Sud s’accroît très
rapidement et représente un tiers du commerce mondial, mais l’Afrique ne représente qu’une très faible partie de ce commerce Sud-Sud. Cette coopération économique Sud-Sud est essentiellement le fruit
du commerce entre les principales puissances asiatiques.
LA : Y a-t-il un modèle de partenariat
que l’Afrique devrait privilégier ? Le
modèle de partenariat développé avec
les Japonais, les Indiens ou les Chinois ?
SP : Nous, nous essayons de travailler
avec ces trois entités en essayant de rendre aussi bénéfiques que possible ces programmes de partenariat. Par exemple, au
Japon, nous avons parlé de la nécessité de
ne pas seulement investir dans les secteurs les plus attractifs. Nous essayons
Supachai Panitchpakdi : « Nous ne pensons pas
que la seule croissance quantitative suffit pour
régler ce problème. Il faut analyser la qualité
de cette croissance. »
aussi de promouvoir le modèle asiatique
d’intégration économique.
LA : Nous n’avons pas vu beaucoup de
réduction de la pauvreté en Afrique
malgré les taux de croissance intéressants… Pourquoi cela ?
SP : La réduction de la pauvreté est un
problème qui doit être résolu par un
canevas de mesures. Nous ne pensons
pas que la seule croissance quantitative
suffit pour régler ce problème. Il faut
analyser la qualité de cette croissance. Par
exemple, une croissance réalisée à partir
d’investissements dans le secteur agricole
pourrait réduire la pauvreté plus que des
investissements dans les secteurs extractifs. Il y a aussi cette grande portion de la
population, les femmes, qui n’est pas
assez prise en compte.
Les Afriques : Etes-vous optimiste sur le
développement du continent africain ?
SP : Je crois que l’on avance sur tous les
fronts : le renforcement des capacités,
l’égalité des sexes, le développement agricole, l’intégration sous-régionale (car le
commerce intra africain reste toujours très
faible comparé à l’Asie). Si ces efforts sont
poursuivis, l’Afrique pourra bientôt tirer
bénéfice de la mondialisation.
Difficile démarrage de l’accord d’Agadir
Entré en vigueur en avril 2007, l’accord d’Agadir, qui lie quatre pays arabes du pourtour méditerranéen, fait
son premier bilan. Résultats encore faibles.
Une année après la mise en place de l’Accord
de droit de douane nul entre le Maroc, la
Tunisie, l’Egypte et la Jordanie, l’heure est au
bilan. Les avancées sont certes réelles, à l’image
de la ligne maritime Casablanca-Tunis, inaugurée en mars dernier, et des nombreuses missions d’hommes d’affaires entre les différents
pôles, mais les volumes d’échanges ne s’envolent toujours pas entre les pays signataires de
l’accord quadra. Les échanges commerciaux
cumulés ne dépassaient pas 1,7% en 2007,
contre 1,4% en 2004. L’Egypte dispose du
niveau le plus élevé d’exportations vers les
autres pays, soit 813 millions de dollars, et le
plus faible niveau d’importation (150 millions
de dollars). Le Maroc vient, quant à lui, en
troisième position en termes d’export après la
Tunisie, et en deuxième position pour l’import
derrière la Jordanie. Ce dernier pays est le plus
grand importateur des quatre pays de la zone.
Crainte de la concurrence
Ce n’est pas seulement le manque d’informations commerciales qui explique ce maigre résultat, à entendre le président de l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX), Abdellatif
Tableau des échanges
Volume global en millions de dollars en 2006
Maroc
Maroc
Tunisie
Egypte
Jordanie
Total
225,9
246,6
28,7
501,3
Tunisie
Egypte
Jordanie
225,9
246,6
178,5
28,7
14,2
539,2
178,5
14,2
418,6
539,4
964,4
582,2
Total
501,3
418,6
964,4
582,2
2466,5
%
20,3
16,9
39,1
23,6
100
Belmadani. Le cumul des règles d’origine,
admis par l’accord, ne s’est pas transposé jusque-là sur le terrain. De plus, la volonté d’ouverture se heurte à la capacité même des
industries locales de supporter la concurrence
étrangère. Ainsi, l’Egypte, qui concentrait 40%
du volume global des échanges inter-quad en
2006, ne se résout toujours pas à ouvrir son
marché à la Logan montée au Maroc de peur
de fragiliser l’industrie de montage locale.
Dans l’autre axe, l’industrie marocaine de la
papeterie souffre de la concurrence égyptienne, interpellant d’ailleurs régulièrement,
dans ce cadre, la Douane, le Ministère du commerce extérieur pour une meilleure application de la règle d’origine et des procédures de
délivrance des certificats d’importation.
A ces problèmes sectoriels s’ajoutent, pour
l’ensemble des pays concernés, une similitude
des structures productives et un fonctionnement peu efficace des accords libéraux. Il y a
aussi le recours aux règles de sauvegarde, prévues par cet accord et aussi par l’accord de
libre-échange entre pays arabes (entré en
2005, celui-ci n’a pas encore eu d’effets), qui
permettent de suspendre toute importation
massive ou subventionnée.
Autant de facteurs expliquant le fait que les
échanges enregistrés en 2006 dans l’espace
quadra sont 23 fois moins importants que le
potentiel estimé, soit 11,6 milliards de dollars.
S’agissant du Maroc en particulier, la prédominance du secteur primaire dans les exportations (environ 69%) milite pour une montée
en gamme vers des niches à grande valeur
ajoutée. En effet, comme le rappelle El
Hassane Hzaine, directeur des études et de la
formation au Centre islamique pour le commerce et le développement (CIDC), le potentiel commercial de la zone est important. A
noter que cet accord, dont l’objectif est d’établir un marché de 100 millions de consommateurs, s’inscrit dans le cadre du partenariat
euro-méditerranéen initié à Barcelone en
1995.
MBF
Les Afriques - N° 32 - 5 au 11 juin 2008
« A terme, il y aura une
introduction en bourse
du groupe Alliances »
En 14 ans, le groupe Alliances s’est imposé sur le secteur marocain de l’immobilier de luxe et de la construction hôtelière. Président fondateur de cette entité, Alami Lazraq nous livre les perspectives du groupe.
Propos recueillis par Adama Wade
Les Afriques : Que représente aujourd’hui
le groupe Alliances en termes d’engagements ?
Alami Lazraq : Nous sommes aujourd’hui
une référence en tant que premier opérateur immobilier et touristique intégré au
Maroc. En effet, nous intervenons sur l’en-
« L’Afrique pourrait faire
partie de nos projets futurs,
je pense notamment au
Sénégal, à la Mauritanie
et à l’Algérie, dans
un premier temps. »
semble de la chaîne de valeur des métiers
de l’immobilier, et sur quatre domaines
d’activités, à savoir l’hôtellerie, les resorts
golfiques, l’immobilier résidentiel et tertiaire et enfin l’habitat intermédiaire.
Nous intervenons dans de grands projets de construction d’hôtels au Maroc
avec, par exemple, l’exclusivité de tout
ce que fait Accor, que ce soit le Sofitel
d’Agadir, celui de Casablanca, les Ibis de
Tanger et d’Essaouira ou le Mercure de
Fès, pour ne citer que ceux-là… Nous
avons construit le Club Med Palmeraie
à Marrakech, le projet Lucien Barrière
dans la même ville. Parmi nos principaux
projets en cours, il y a aussi le Park Hyatt
de Marrakech, le « W » avec pour chacun
un investissement de plus de 500 millions
de dirhams. L’hôtel Raffles que nous réalisons pour le compte de la SOMED représente un investissement de 600 millions
de dirhams. C’est aussi le groupe Alliances
qui réalise le projet de TUI à Marrakech,
ensemble de 2944 lits d’un investissement
de 600 millions de dirhams.
Nous intervenons aussi dans le segment
du resort golfique, comme le projet Al
Maaden et Akenza à Marrakech ; de
même, le groupe Alliances est engagé sur
deux projets phares à Tan Tan (Oued
Drâa) et à Essaouira (Al Maaden Argana),
ainsi que sur un cinquième golf au bord
de la Méditerranée. Nous sommes aussi
présents dans l’immobilier résidentiel et
tertiaire avec des projets comme Atlas
Nakhil, un ensemble résidentiel de 45
hectares au pied de l’Atlas, ou prochainement un projet à Tanger sur 25 hectares.
En termes de services, l’une de nos filiales, ALGEST, est en charge des prestations para-hôtelières et de la gestion
locative, produits que nous proposons
sur tous nos projets.
Nous avons aussi créé une filiale,
ALDARNA, dédiée au développement de
l’habitat intermédiaire, allant des logements économiques de 200 000 dirhams
aux villas économiques autour de 1,2
million de dirhams.
Pour les cinq années à venir, nous envisageons d’investir 11 milliards de dirhams
pour la construction de 70 000 unités.
LA : Pour en revenir aux projets W et Al
Maaden, sont-ils tous l’œuvre d’investissements du groupe Alliances ?
AL : Tout d’abord, l’hôtel « W » est l’un des
trois hôtels à réaliser sur le resort golfique
d’Al Maaden, la société Golf Resort Palace
qui porte le projet d’Al Maaden contrôlant
20%. L’Américain David Barry, qui possède plusieurs « W » aux USA, détient
40%. Le reste, soit 40%, est détenu par
un aménageur développeur international, M. Albert Maes, qui investit actuellement dans un énorme projet de 2 milliards de dollars au Mexique. Il y a aussi
sur le site d’Al Maaden l’hôtel Park
Hyatt, dont nous venons de signer les
accords à Marrakech. Ce dernier est
détenu à 100% par Golf Resort Palace.
LA : Compte tenu de vos immenses
besoins en fonds, l’introduction en
bourse à moyen terme n’est-elle pas une
suite logique ?
AL : Il est vrai qu’un groupe qui se déve-
Alami Lazraq : « Nous sommes aujourd’hui
une référence »
loppe à un rythme soutenu comme
Alliances avec des projets capitalistiques
a besoin de ressources. A terme, il y aura
une introduction en bourse. Ce sera un
changement très important. Pour l’heure,
je ne peux pas vous dire exactement
quand interviendra l’opération.
LA : L’Afrique comme relais et accélérateur de croissance est-elle dans vos
plans ?
AL : Le groupe Alliances est surtout occupé
à aller de l’avant dans les projets de développement au Maroc. L’Afrique pourrait
faire partie de nos projets futurs, je pense
notamment au Sénégal, à la Mauritanie et à
l’Algérie, dans un premier temps.
LA : Est-ce que le segment de l’immobilier
marocain de luxe souffre aujourd’hui de
la crise financière à l’international ?
AL : Il va de soi que le Maroc ne peut pas
rester indifférent à la conjoncture internationale. Par rapport à nos projets spécifiques, nous sommes conformes à
notre business plan. Le fait que nous
soyons présents dans tous les segments
de l’immobilier constitue aussi pour
nous un bon système de péréquation en
cas de crise.
Les Sud-Coréens vont investir
un milliard de dollars à Bouinan
Après des années d’attente, le projet de la ville nouvelle de Bouinan, au sud-ouest d’Alger dans le département de Blida, est en voie de concrétisation.
Par Rafik Sabounji, Alger
Un consortium d’entreprises sud-coréennes finalise un investissement de près d’un
milliard de dollars dans la ville nouvelle de
La zone comprendra des
espaces spécialisés dans
différents domaines,
notamment l’énergie, les
services financiers, les
télécommunications et
les TIC, ainsi que les
résidences et les loisirs.
Bouinan. Le projet des entreprises du matin
calme s’étale sur cinq ans. Il est indiqué
qu’elles construiront un ensemble immobilier à usage d’habitations et commercial.
13
INVESTISSEMENT
Ainsi, il est prévu la réalisation de quelque
10 000 logements qui absorberont 80%
des financements. Le reste du projet,
c'est-à-dire 20%, est consacré aux surfaces commerciales.
Ce projet intervient moins d’un mois après
la conclusion d’un accord entre le gouvernement algérien et Gulf Finance House
Bahrein (GFH) pour l’implantation d’une
zone de développement économique dans
la future ville de Bouinan. Elle s’étendra sur
une superficie de 208 km2.
Absorber la croissance
L’investissement bahreini est estimé à 3
milliards de dollars américains. La Zone
GF du futur centre économique, qui
absorbera une partie de la croissance
des villes de Blida et d’Alger, est la
seconde du genre après celle de Bombay
(Inde), lancée en 2007. La zone com-
prendra des espaces spécialisés dans différents domaines, notamment l’énergie,
les services financiers, les télécommunications et les TIC, ainsi que les résidences et les loisirs.
A l’instar du projet bahreini, celui des SudCoréens est piloté par le Ministère de
l’aménagement du territoire, de l’environnement et du tourisme. Chérif Rahmani,
l’actuel responsable du département, est
décidé à réaliser ce vaste plan de villes nouvelles qu’il a mis au point dans les années
90. Son retour au département coïncide
avec la relance des nouveaux pôles urbains
qui commencent à prendre forme, surtout
pour Sidi Abdallah, à l’ouest d’Alger. Cette
nouvelle ville est dédiée aux nouvelles technologies, alors que Bouinan, sa jumelle au
sud de la plaine de la Mitidja, est consacrée
aux biotechnologies, particulièrement les
applications relatives au monde agricole.
Samsung produira
en Algérie
Le patron du groupe Cevital, Issaad Rebrab, a annoncé que
Samsung produira en Algérie dès 2009. « Cette usine qui est en
phase de réalisation à Beni Mered, dans la wilaya de Blida, produira des téléviseurs LCD et Plasma, des réfrigérateurs, des machines à laver et des climatiseurs… » Pas moins de 1000 postes d’emplois directs et quelque 2500 emplois indirects seront créés.
Les sociétés algériennes
d’assurances ne seront pas
privatisées dans l’immédiat
Le marché algérien des assurances est ouvert aux étrangers
mais la privatisation des compagnies nationales ne figure pas
dans l’agenda du gouvernement, a laissé entendre le ministre
des Finances, Karim Djoudi. Il estime toutefois que le marché
algérien a besoin d’intervenants étrangers capables d’apporter
les améliorations nécessaires en matière d’offre de produits
d’assurances et en nombre de points de vente. Le marché algérien des assurances enregistre une croissance annuelle de l’ordre de 15%. Le chiffre d’affaires réalisé en 2007 est de 53 milliards DA. La couverture du marché est très faible, une agence
pour 28 000 habitants.
Ouverture d’une 2e banque
islamique au Kenya
La compétition entre les banques islamiques s’intensifie avec la
création d’une seconde banque qui fonctionne selon les principes de la Sharia. Il s’agit de Gulf African Bank (GAB), qui vient
de rejoindre la First Community Bank en activité depuis une
année. Basée sur un « profit fixe », la GAB dispose d’un capital
d’un milliard de shillings détenu à 51% par des actionnaires
kenyans. Elle compte étendre son réseau de trois agences
actuellement à 17 dans les trois prochaines années.
Standard Bank offre
4,4 milliards de rands
pour Liberty Holding
La Sud-Africaine Standard Bank Group (SBG) prévoit de
consacrer 4,4 milliards de rands (570 millions $) pour acheter
les 40,83% d’actions qu’elle ne détient pas dans Liberty
Holdings (LH), la 3e plus grande compagnie d’assurances du
pays. SBG va payer 219,25 rands l’action de LH, soit 23% de
plus que la valeur de clôture du 26 mai dernier.
Kenya : les assureurs
devront payer 100 millions
Sh de compensations
Co-operative Insurance Company (CIC) est appelée à payer
100 millions Sh au titre des compensations des pertes subies
lors des violences post-électorales de janvier et février derniers.
Nigeria : les actionnaires
demandent la privatisation
complète de NICON
L’association des actionnaires (NSRA) de la compagnie d’assurances NICON a demandé au gouvernement fédéral d’accélérer la vente au public de ses 30% de parts au sein de la
société. La NSRA estime que le retrait de l’Etat du capital de
NICON « sera un signal fort pour attirer des investissements
étrangers vers le pays ».
Le premier fonds
d'investissement
MENA sera lancé par
Charlemagne Capital
Charlemagne Capital, une société tunisienne de gestion de placements, va lancer son premier fonds d'investissement
« Moyen-Orient et Afrique du Nord » (MENA) en juin 2008. Le
fonds, baptisé Magna MENA, sera dédié aux investissements
des sociétés ayant une présence significative dans le monde arabophone, y compris l’Afrique du Nord.
14
La SADC se penche sur le
problème de la pénurie
d’électricité
« L'impact négatif des pénuries d'électricité sur les économies
et les commerces des pays membres de la SADC est incalculable et grave », a déclaré le secrétaire général du forum parlementaire de la SADC, Kasuka Mutukwa, cité jeudi par le
journal The Post. Au cours du forum parlementaire sur la
crise énergétique en Afrique australe, M. Mutukwa a indiqué que « les baisses abruptes et parfois non annoncées
d'électricité ont des impacts graves sur les vies et propriétés
des citoyens ordinaires de la SADC », a rapporté The Post qui
n'a pas précisé quand et où a eu lieu le forum. La production électrique des installations actuelles de la SADC est de
55 032 MW, alors que la production disponible est de 47
067 MW. La production fiable est réduite à 41 000 MW
pour une demande de plus de 42 000 MW.
5 milliards de dollars d’IDE
en Algérie
En 2007, les investissements directs étrangers (IDE) en
Algérie se sont élevés à 5 milliards de dollars et les investissements de capitaux arabes ont marqué une hausse, a
annoncé jeudi le ministre algérien du Commerce, El Hachemi
Djaaboub. Il a cité, entre autres, l'exemple du groupe émirati
Dubaï, qui envisage de réaliser à Aïn Temouchent une usine
d'aluminium qui pourrait créer 5000 emplois permanents, et
celui du groupement égyptien El Izz Steel, qui devrait investir
dans une unité sidérurgique dans la zone de Bellara (Jijel)
pouvant employer 1500 personnes.
Maroc : baisse du taux
d’utilisation des capacités
industrielles
Selon les résultats de l’enquête mensuelle de conjoncture de
Bank Al-Maghrib, le taux d’utilisation des équipements
industriels s’établissait à 72% en avril dernier, en baisse de 3
points comparativement au mois précédent. Globalement, le
solde d’opinion global relatif à la production s’établit à 9%.
Par grand secteur, l’industrie mécanique et métallurgique
arrive en tête, affichant un solde d’opinion de 80%, suivi par
le secteur de l’électrique et de l’électronique à 40%, le secteur
du textile et de cuir à 17% et enfin le secteur de l’agroalimentaire à 3%. Pour sa part, le solde d’opinion du secteur de la
chimie et de la parachimie ressort en baisse à -18%. Sur le
plan prévisionnel, les industriels du secteur de l’électrique et
l’électronique demeurent les plus optimistes quant à l’évolution de la production durant les trois mois à venir, affichant
un solde d’opinion de 88%.
Le Parlement nigérien
adopte une loi rectificative
de la loi de Finances 2008
Les parlementaires nigériens ont adopté mercredi soir un
projet de loi portant une rectification de la loi des Finances
pour l'année budgétaire 2008. Le projet de loi prend en
compte une modification des prévisions budgétaires portant
sur des recettes de 78,38 milliards de FCFA (environ 186
millions de dollars). Cette modification des prévisions budgétaires est relative, selon le gouvernement, au renchérissement général des prix des produits de grande consommation et aux recettes additionnelles enregistrées dues à l'exploitation accrue des ressources minières, des retombées de
la libéralisation du secteur de la téléphonie ainsi que des
concours extérieurs. La rectification proposée permettra
ainsi de nouvelles opérations en matière d'investissements.
Extension de l’usine Jacob
Delafon Maroc
Filiale conjointe de Jacob Delafon (affilié à l’Américain
Kohler) et du groupe El Alami, Jacob Delafon Maroc inaugure l’extension de son usine de production de sanitaires,
sise à Tanger, sur une superficie supplémentaire de 18 000
m2. D’un investissement de 200 millions de dirhams, ce projet vise le doublement de la capacité de production du
groupe à Tanger. Signalons, par ailleurs, que cette usine
possède actuellement une capacité de production d’environ
un million de pièces par an, dont plus de la moitié est écoulée au Maroc.
INVESTISSEMENT
Les Afriques - N° 32 - 5 au 11 juin 2008
La Guinée projette l’extension
de son port
Le gouvernement guinéen, par l’entremise du Ministère des transport, a lancé un appel d’offres pour
la mise en concession du terminal du port de Conakry, son extension et l’aménagement d’un espace
de la gare ferroviaire.
Par Ougna Camara, Conakry
Selon le directeur général du Port autonome de Conakry, il s’agit de rendre le
port guinéen plus compétitif et capable de
répondre aux exigences du développement de l’économie nationale. Pour Baby
Kabassan Kéïta, à terme, il pourra devenir
une plateforme efficace de transbordement
dans la sous-région et capter une large part
de marché des pays continentaux.
Les autorités portuaires guinéennes caressent plus particulièrement, derrière cette
initiative, le marché malien. A ce propos, le
« Le port de Conakry est le
plus proche de Bamako.
Mais nous n’en tirons pas
profit. Notre objectif est de
le rendre plus compétitif. »
ministre des Transports, Boubacar Sow, ne
cache pas ses ambitions. « Le port de
Conakry est le plus proche de Bamako. Mais
nous n’en tirons malheureusement pas profit. Notre objectif est de le rendre plus compétitif qu’il ne l’est aujourd’hui », dit-il.
Le gouvernement guinéen entend égale-
ment, à travers ce projet baptisé « Troisième
projet portuaire », agrandir son espace ferroviaire pour mieux faciliter la réalisation
de ses mégaprojets miniers. Des projets
qui visent l’accroissement des revenus
issus de l’exploitation des ressources
minières du pays.
Il faut dire que ce troisième projet portuaire suscite déjà à Conakry un véritable
engouement. Et pour cause. Depuis la réalisation des deux premiers entre 1981 et
1992, pour un coût total estimé à plus de
100 millions de dollars, le Port autonome
de Conakry n’a plus connu une seule
extension. Toutes les initiatives sont restées
vouées à l’échec, faute de financement des
pouvoirs publics et d’incompatibilité de
politique entre autorités et partenaires.
Pour arriver aujourd’hui à ce résultat,
Conakry a demandé le concours de la
Banque européenne d’investissement, de
l’ONG allemande KFW et de l’Agence
française de développement.
Le concours du secteur privé attendu
En remettant le cahier des charges et le
projet de convention aux soumissionnaires, pour la plupart européens, Baby
Kabassan Kéïta a déclaré que son pays
compte également impliquer les opéra-
teurs privés dans le financement, la gestion,
l’exploitation et l’extension du terminal à
conteneurs. Et créer ainsi un partenariat
public et privé pour, non seulement atténuer les coûts des infrastructures et équipements, mais aussi exécuter le projet dans
un bref délai. « Nous sommes convaincus
que l’implication des opérateurs privés dans
le financement, l’équipement, l’exploitation,
la gestion et l’extension du terminal à conteneurs permettra sûrement la réalisation, à
court terme, de l’ensemble de ces objectifs ».
Les attentes en chiffres
Le port de Conakry est situé sur l’un des
axes maritimes les plus intenses de la
côte ouest-africaine. C’est le seul port
par lequel la Guinée effectue 90% de ses
échanges commerciaux avec l’extérieur.
Paradoxalement, son trafic marchandises
reste l’un des plus faibles de la sous-région.
Selon les données livrées par le Ministère
des transport, les travaux d’extension permettront de stimuler le trafic marchandises qui se chiffre aujourd’hui à sept millions de tonnes, contre un million il y a
douze ans. En outre, les dimensions
devront passer de 10 à 12 hectares pour la
superficie et de 250 à 300 mètres pour le
quai commercial.
Le Cameroun aura un
nouveau port
Le gouvernement camerounais a obtenu le soutien des investisseurs pour la construction en BOT
d’un port en eaux profondes. Objectif : faciliter l’évacuation des produits miniers et industriels, et
soutenir le flux croissant d’échanges avec l’extérieur.
2015. C’est l’échéance que s’est fixée le
gouvernement camerounais pour doter la
côte camerounaise d’un port en eaux profondes dans la zone de Kribi. Un projet
vieux de 30 ans, récemment dépoussiéré
par le ministre camerounais de l’Economie,
de la Planification et de l’Aménagement du
territoire, Louis Paul Motaze, à travers la
première table ronde des investisseurs.
Equipment Corporation, des entrepreneurs suisses et un groupe anglo-canadien,
entre autres) se sont dits prêts à s’impliquer
dans ce projet dont le coût est évalué à 282
milliards FCFA. Il y a même des chances
pour que l’Etat camerounais, qui prévoyait
de supporter les coûts d’infrastructures
évalués à 41% du montant global, ne
débourse finalement rien, puisque ces opérateurs entendent travailler sur le schéma
du full BOT (built operate and transfer).
Investisseurs engagés
Industrialisation du pays
L’objectif de cette table ronde du 9 mai, qui
réunissait autour de l’administration les
potentiels opérateurs et investisseurs, était
de susciter les premières intentions de
financement, de contribuer à la constitution des premiers regroupements entre
opérateurs et/ou investisseurs, de poser les
premières balises du chronogramme de
mise en œuvre effective du projet du port
en eaux profondes de Kribi. Objectif manifestement atteint, puisque des opérateurs et
L’empressement du ministre Louis Paul
Motaze à lancer ce projet est lié au contexte
économique camerounais marqué par le
lancement de projets industriels et miniers
(aluminium, bauxite, fer, etc.) qui auraient
grand besoin d’un port en eaux profondes
pour leur évacuation. C’est cette exigence
de renforcement dans la capacité d’évacuation des produits miniers et industriels qui
a commandé la conception d’une architecture portuaire présentant six terminaux
spécialisés (fer, aluminium, pétrolier, bois,
conteneurs, céréalier).
La création de ce port, que ses géniteurs
souhaitent plus important que celui de
Douala, est d’autant plus importante
que, selon les ingénieurs du Ministère de
l’économie, le port de Douala touche à
ses limites et ne pourra plus soutenir, à
terme, les flux croissants des échanges du
Cameroun avec l’extérieur : « Le port de
Douala, principal port de commerce du
Cameroun (plus de 95% du trafic national
et port de transit pour la sous-région), est
situé à environ 30 km de l’embouchure du
fleuve Wouri et est accessible par un chenal
Par François Bambou, Yaoundé
Le port de Douala touche à
ses limites et ne pourra plus
soutenir, à terme, les flux
croissants des échanges du
Cameroun avec l’extérieur.
bailleurs de fonds de divers horizons
(la Banque africaine de développement, la
Banque de développement des Etats de
l’Afrique centrale, Camship, Douala Stock
Exchange, China Harbor Engineering
Company Limited, China National Electric
artificiel de 50 mètres de long, dragué en
permanence à la cote -6,50, dans sa moitié
inférieure, permettant au mieux à des navires de 8,5m de tirant d’eau de passer en
pleine mer. Cette faible profondeur, ajoutent les experts commis par le Minepat,
limite la taille des navires pouvant atteindre
le port de Douala, ainsi que les périodes
d’accessibilité, ce qui occasionne un surcoût
pour l’acheminement des marchandises (en
particulier les marchandises conteneurisées) par rapport à l’utilisation des navires
plus gros ».
De fait, vu l’envergure que le ministre de
l’Economie veut lui donner, le port de
Kribi va permettre un meilleur aménagement urbain à Kribi, ainsi que la réalisation d’autres infrastructures routières et
ferroviaires, pour permettre de relier les
points de production aux points d’évacuation, sans compter que le port permettra aux pays enclavés de la sousrégion de disposer d’une seconde ouverture sur la mer, après le port de Douala.
Ces projections permettent aux concepteurs du projet d’en situer la rentabilité à un
taux de plus de 15% dans les hypothèses
optimistes, soit quasiment le double du
taux minimum requis. « Ce projet permettra, en optimisant la desserte maritime du
Cameroun, d’accélérer l’industrialisation du
pays, par la mise en exploitation de nombreuses ressources naturelles tels le fer, la
bauxite, le nickel, le cobalt, pour lesquels des
permis d’exploration ont déjà été délivrés »,
se réjouit M. Motaze qui avait déjà réuni les
hommes d’affaires camerounais du Gicam,
début mars, pour les sensibiliser au projet.
Les Afriques - N° 32 - 5 au 11 juin 2008
Cameroun : la zone franche
industrielle en demi-teinte
L’Office national des zones franches industrielles du Cameroun (Onzif), créée, au début de année
1992, a connu au cours de l’année 2007 un net recul de ses activités, à en croire son rapport édité
le 24 mai 2008.
Par Gilbert Tchomba, Douala
La production des 25 entreprises de la
zone franche industrielle de Douala a
atteint une valeur d’environ 47,4 milliards de FCFA, soit une régression
Selon le rapport, cette
tendance à la baisse des
investissements s’explique
par l’instabilité de
l’environnement juridique
du régime de la zone
franche industrielle.
d’environ 30% par rapport à l’année
précédente. Comme par le passé, l’industrie du bois a contribué pour près de
la moitié à la production globale : 23,7
milliards de FCFA. En revanche, l’industrie agroalimentaire a connu d’énormes difficultés. Les entreprises spécialisées dans la torréfaction du café ou dans
la transformation du cacao en beurre
ou en pâte se sont heurtées à de nombreuses spéculations dans leurs filières
respectives. Selon le rapport, seulement
près de 16 455 tonnes de ces deux produits ont été transformées par la Société
industrielle du cacao du Cameroun
(Sic-cacao) et par la Torrecam, contre
28 879 tonnes en 2006. Les deux tanneries de la zone franche industrielle ont
vu leur production passer de 1,2 à 0,7
million de tonnes.
Emploi et investissements en recul
Les statistiques de l’emploi indiquent une
réduction notable de l’effectif travaillant
sur la zone franche industrielle de Douala,
celui-ci tombant de 4590 à 3465 personnes. Ces emplois comprennent 1293 saisonniers et 2172 permanents. Leur rémunération totale s’est élevée à près de 5,3
milliards de FCFA, contre 6,43 milliards de
FCFA un an plus tôt.
Les investissements de l’ensemble des
entreprises installées ont marqué un recul
d’environ 15,4% : 41,891 milliards de
FCFA ont été investis contre 49,55 milliards de FCFA en 2006. Selon le rapport,
Énergie électrique : la bouffée d’oxygène
qui vient des Etats-Unis
L’Agence américaine pour le commerce et le développement (Ustda)
s’est engagée à financer, pour un montant global de près de 750 millions de
dollars, deux projets énergétiques au
Cameroun. Il s’agit d’une part, de la
construction d’une centrale à gaz à
Limbé, dans la province du sud-ouest
anglophone, et d’autre part de l’amé-
nagement hydroélectrique de Bini, à
Warak, dans le septentrion, plus précisément dans l’Adamaoua. Les deux
accords de financement ont été paraphés le 22 mai 2008 à Yaoundé entre
Jean Bernard Sindeu, ministre camerounais de l’Énergie et de l’Eau, et Janet
Garvey, ambassadeur des Etats-Unis au
Cameroun.
cette tendance à la baisse des investissements s’explique par l’instabilité de l’environnement juridique du régime de la zone
franche industrielle. Depuis la création de
cette zone en 1992, les investisseurs n’ont
jamais raté l’occasion de dénoncer les
incohérences de l’application concrète
du régime spécifique sur le terrain : les
avantages fiscaux prévus sont constamment remis en cause par les autorités
fiscales et douanières. Alors que l’article quinze du statut de la zone franche
prévoit que « les entreprises installées
dans les zones industrielles bénéficient,
pendant les dix premières années de leur
exploitation, de l’exonération totale des
impôts et taxes directs ou indirects, en
vigueur ou à créer,ainsi que des droits
d’enregistrement de timbre, de quelque
nature que ce soit », il n’est pas rare
d’entendre des investisseurs se plaindre
que telle taxe ou telle autre soit incorporées au fils des ans dans la loi fiscale.
D’après le rapport, le climat aux douanes
n’est guère favorable aux investisseurs.
Les délais de dédouanement des équipements et matériels divers dépassent les
deux semaines. De même, l’obtention
des demandes d’agrément se fait sur la
base du régime de droit commun et non
à partir des textes en vigueur sur les
zones franches. Des incohérences dont,
d’après le rapport, la tutelle qu’est le
Ministère des mines et du développement technologique entend y mettre fin
en mettant sur pied une plateforme de
concertation avec tous les ministères
impliqués dans la gestion des zones franches. Il s’agit notamment du Ministère
des finances, de celui de l’économie et de
l’aménagement du territoire, voire celui
du développement commercial.
Burkina : nouveau système
d’évaluation des fonctionnaires
Du nouveau système d’évaluation des fonctionnaires, l’Etat burkinabé escompte efficacité et performances accrues. L’agent y gagnerait une gestion plus équitable de sa carrière.
Par Aliou Diongue, Dakar
Une obsession de l’efficacité et de la performance semble habiter les autorités
publiques du Burkina-Faso. Elle est perceptible dans cette volonté de réformer
l’administration publique afin d’en
L’évaluation se fait sur la
base d’un contrat d’objectifs
annuel passé avec chaque
agent de la fonction
publique.
accroître le rendement.
Une semaine après le démarrage, le 20
mai, de l’opération billettage 2008 de
paiement direct des salaires aux fonctionnaires, le patron du département de
la fonction publique a communiqué, le
28 mai dernier, les principales dispositions d’un nouveau système d’évaluation
des agents de la fonction publique.
Ce nouveau système vient modifier la
15
GESTION PUBLIQUE
loi n° 013/98/AN votée par l’Assemblée
nationale le 28 avril 1998, portant
régime juridique applicable aux emplois
et aux agents de la fonction publique. Il
vise quatre objectifs : le dialogue et la
participation de l’agent au processus
d’évaluation, la responsabilisation, la
transparence et l’harmonisation des
bases de notation.
Transparence et équité
Désormais, ce n’est plus le ministre de
tutelle qui évalue l’agent placé sous
son autorité mais le supérieur hiérarchique le plus immédiat qui est censé
connaître le mieux l’agent, ses capacités et ses performances. L’évaluation se
fait sur la base d’un contrat d’objectifs
annuel passé avec chaque agent de la
fonction publique.
Après l’évaluation des résultats obtenus
par rapport à ceux qui étaient attendus,
la note attribuée et les observations de
l’évaluateur sont discutées avec l’agent
noté. La note s’échelonne de un à dix.
L’agent qui a une note inférieure à six ne
doit pas prétendre à un avancement.
L’agent qui conteste sa note peut faire
recours devant son ministre de tutelle,
qui statue après avis d’un comité technique paritaire. Pour éviter tout abus ou
toute complaisance, le supérieur hiérarchique qui attribue une note sur une
base subjective peut être sanctionné.
Rappelons que c’est le 20 mai qu’a été
lancée officiellement l’opération billettage 2008 de paiement des salaires nets
des fonctionnaires.
Cette opération, qui nécessite la présence physique de l’agent, concerne 25
261 agents de la fonction publique
relevant des ministères qui n’avaient
pas été touchés par l’opération de
2006. Cette année-là, ce sont 69% des
effectifs de la fonction publique qui
avaient été concernés par l’opération
billettage, et celle-ci avait représenté
71% du montant global de la masse
salariale de la fonction publique.
L’opération de 2008, qui prend fin le 2
juin, va porter sur une masse salariale
de 3 milliards de FCFA.
Le FFA veut promouvoir
l’artisanat et les TPE
Le Forum francophone des affaires a réuni à Paris 300 chefs d’entreprise ainsi que de nombreuses institutions économiques européennes et africaines afin de proposer aux chefs d’Etat et de gouvernement francophones des dispositifs à mettre en place en
faveur de l’artisanat et de la petite entreprise des pays ACP. Parmi
les recommandation du réseau FFA, la création d’une banque de
développement spécialisée, d’un label « produit francophone »,
d’une centrale d’achat des produits francophones et d’un
Observatoire économique du tourisme francophone.
Sixième table ronde des
bailleurs de fonds du Mali
La sixième table ronde des bailleurs de fonds du Mali se tiendra
les 12 et 13 juin 2008 à Bamako. Objectif, renforcer la concertation et le partenariat entre le gouvernement et ses partenaires
techniques et financiers autour des politiques et stratégies de
développement du pays. La conférence se penchera, entre
autres, sur la stratégie de croissance accélérée et son plan d'action, le plan décennal pour l'atteinte des Objectifs du millénaire
pour le développement, la gouvernance au Mali, l'investissement dans l'agriculture, le plan de financement du Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté.
Les pays émergents
vont suppléer ceux
de l’OCDE en 2017
Les pays émergents vont progressivement supplanter ceux de
l'OCDE dans le commerce de la plupart des produits agricoles,
qu'ils devraient dominer à l'horizon 2017, selon le rapport sur
l'évolution des prix agricoles publié jeudi par l'OCDE et la
FAO. Selon ces deux organisations, « les pays en développement
affichent une progression plus rapide de la consommation et de la
production pour tous les produits, à l'exception du blé ». Parmi les
pays émergents, le rapport cite l'Argentine « parmi les nouveaux
pays exportateurs ». Ce pays « devient un acteur de premier plan
sur les marchés du lait entier en poudre et du fromage, grâce à
l'accroissement de sa capacité de production laitière ».
Plateforme commerciale
portugaise au Cap-Vert
Le président de l'Association industrielle portugaise (AIP), Rocha
Matos, a annoncé que son pays envisage d'installer une plateforme
d'exportation au Cap-Vert, afin de mettre ses produits sur les marchés de l'Afrique de l'Ouest et de l'Atlantique Sud, affirme mardi un
journal capverdien. Rocha de Matos, cité mardi par le journal en
ligne Asemanaonline, a expliqué que le projet des hommes d'affaires portugais, qui ont l'appui du gouvernement, s'inscrit dans un
cadre stratégique approuvé lors du sommet Europe-Afrique, organisé en décembre dernier à Lisbonne. « Nous donnons privilège à ce
pays, car je me rappelle toujours d'une expression du président
Aristides Pereira - le premier président du Cap-Vert - qui disait ne pas
savoir si son pays “était le dernier pays de l'Europe ou le premier pays
de l'Afrique” », a déclaré le président de l'AIP, pour relever l'importance que l'archipel doit avoir dans la construction de ponts entre
les deux continents.
L’Etat se tourne vers le
secteur privé pour
moderniser Nairobi
Le secteur privé sera sollicité pour investir des milliards de shillings pour moderniser la capitale Nairobi. Le ministre métropolitain, Mutula Kilonzo, a indiqué que l’Etat n’est pas en mesure
de réunir l’argent nécessaire pour ce grand projet et a invité les
opérateurs privés à jouer un rôle. Le privé sera sollicité pour
investir dans les équipements de lutte contre les incendies, la gestion des déchets ménagers, et les systèmes de caméras de surveillance pour lutter contre le crime. Une enveloppe initiale de 1,65
milliard Sh est nécessaire pour lancer ces projets.
Réunion des hommes
d'affaires tunisiens d’Europe
La ville allemande de Düsseldorf a abrité, récemment, les travaux du
10e forum des hommes d'affaires tunisiens résidant en Europe. Ont
également pris part à cette rencontre des responsables d'institutions
financières, des représentants du Rassemblement constitutionnel
démocratique (RCD) et de l'Office des Tunisiens à l'étranger.
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L’Afrique du Sud diffère son
choix pour la réalisation
d’une centrale nucléaire
Le gouvernement a différé à septembre prochain le choix de
l’entreprise qui réalisera la centrale nucléaire pour un montant
de 15,7 milliards $ en raison du « manque d’informations »
dans les dossiers présentés par les soumissionnaires. Les soumissions de Westinghouse Ltd et Areva SA « ne fournissaient
pas toutes les informations dont nous avons besoin », affirme un
responsable de la compagnie nationale d’électricité Eskom.
« L’investissement est trop important pour que nous fassions dans
la précipitation », a-t-il dit.
GESTION PUBLIQUE
Les Afriques - N° 32 - 5 au 11 juin 2008
« Il est difficile de faire aboutir
de grandes idées sans argent »
Commissaire à l’UEMOA, El Hadji Abdou Sakho vient de coéditer un ouvrage sur les enjeux des politiques macroéconomiques de l’Union économique et monétaire ouest-africaine. Entretien.
2,5 milliards $ pour relancer
le tourisme algérien
Une enveloppe de 2,5 milliards $ est nécessaire pour mettre
les prestations du secteur du tourisme aux standards internationaux, selon le directeur de la Coopération au Ministère de
l’aménagement du territoire, de l’environnement et du
Tourisme. Sur une capacité de 84 000 lits, seulement 10 000
« sont conformes aux normes internationales », a affirmé
Ghaouti Abdelkader, qui a précisé que l’objectif est de porter
à 75 000 le nombre de lits conformes aux standards internationaux d’ici 2015. La participation de l’Etat sera à hauteur
de 350 millions $.
Signature d’un protocole
de coopération
Egypte-Ukraine
Un protocole de coopération multisectoriel a été signé, le 22
mai dernier, avec l’Ukraine. L’accord porte sur le renforcement
de la coopération dans le secteur bancaire, des hydrocarbures,
dans l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, le
sport, le machinisme agricole, la santé et la communication.
Les deux pays ont également convenu d’équilibrer leurs échanges commerciaux actuellement en faveur de l’Ukraine, qui
importe pour 140 millions $ à partir de l’Egypte contre un
montant d’exportation de 900 millions $.
Maroc : un fonds spécial
face à la flambée des prix
du pétrole
Le Maroc mettra en place un fonds spécial pour faire face à la
flambée des prix du pétrole et qui sera alimenté par les 800 millions de dollars fournis par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, a rapporté samedi la presse marocaine. Créée sur décision du roi Mohammed VI, ce fonds, premier en son genre au
Maroc, s’assigne pour objectif d’atténuer l’impact de la facture
énergétique sur l’économie du pays, indique le Ministère de
l’économie et des finances.
Sénégal : 850 millions
de FCFA au Fonds
de solidarité nationale
Le gouvernement a versé 850 millions de francs CFA au
Fonds de solidarité nationale pour l'exécution d'un plan
visant à désenclaver les zones pauvres du pays, a annoncé la
ministre de la Famille, de l'Entreprenariat féminin et de la
Microfinance, Mme Awa Ndiaye. Inspiré d’une expérience
en cours en Tunisie, le Fonds, institué en 2001, a pour but
d’aider les localités pauvres en créant des activités qui génèrent des revenus.
Vers un cadre législatif pour
les privatisation libyennes
Un cadre législatif et organisationnel intégré régissant l'action et déterminant les relations et les responsabilités du
secteur visé par le transfert de la propriété assurant une
compétitivité équitable et empêchant tout monopole : c’est
ce qu’ont demandé les participants à la conférence sur la
stratégie de privatisation des entreprises publiques en
Libye. La conférence, organisée par l'Office général libyen
de la privatisation des sociétés et unités économiques publiques, a débattu du programme de la distribution des richesses de la société libyenne décidé par le colonel Mouammar
Kadhafi le 2 mars dernier.
El Hadji Abdou Sakho.
Les Afriques : Quels sont en quelques
mots les enjeux des politiques économiques des pays de l’UEMOA ?
El Hadji Abdou Sakho : Les pays de
l’UEMOA sont confrontés à plusieurs
défis que les décideurs en charge de la
politique économique doivent relever :
la réduction, voire l’éradication de la
pauvreté pour faire émerger une classe
moyenne, la plus nombreuse possible,
comme dans les économies émergentes ; faire décoller la croissance économique en améliorant la compétitivité
des entreprises et la productivité globale des économies, fluidifier dans l’espace communautaire la circulation des
biens et services et celle des facteurs de
production, c'est-à-dire la main d’œuvre, le capital physique et financier,
pour que les marchés soient de vrais
moteurs du développement ; enfin, il
faut à tout prix maintenir les taux d’inflation à des niveaux bas afin d’éviter
d’appauvrir davantage les populations.
Les politiques économiques doivent
poursuivre tous ces buts en même
temps et dans la durée.
LA : Les pays de l’UEMOA connaissent
une certaine stabilité monétaire, mais at-elle vraiment servi à quelque chose ? La
situation économique de ces pays n’est
pas fondamentalement différente de
ceux ayant connu l’ « hyperinflation ».
EAS : La politique monétaire a donné
aux pays de l’UEMOA plusieurs avantages que n’ont pas les autres pays d’Afrique
subsaharienne : des niveaux de taux d’inflation faibles, la possibilité que des
investisseurs privés et institutionnels
viennent dans la zone sans crainte de
subir des pertes liées aux variations du
taux de change. Certes, cette stabilité
monétaire ne s’est pas accompagnée de
taux de croissance durablement élevés,
pour des raisons qui n’ont pas grandchose à voir avec la monnaie mais qui
viennent de la structure peu compétitive
de nos économies. Les coûts de production demeurent élevés et les pays ne peuvent pas compter sur leurs exportations
pour tirer la croissance économique. Vous
avez parfaitement raison : certains pays
non membres de l’UEMOA ont peut-être
des taux de croissance plus élevés, en dépit
d’une « hyperinflation », comme vous
dites. Mais les populations de ces pays ne
peuvent pas bénéficier de cette croissance,
si leur pouvoir d’achat baisse. Dans ces
pays, l’inflation a souvent été un impôt
servant à redistribuer les richesses des
consommateurs vers l’Etat, en particulier
lorsque la monnaie est utilisée pour
financer les déficits budgétaires.
LA : De même l’intégration a-t-elle
effectivement constitué un plus ?
Encore une fois, ses effets sur
le développement économique et
social ne sont pas des plus évidents.
Ou est-ce qu’en dépit des proclamations officielles, la région souffre de ne
pas être suffisamment intégrée ?
EAS : Il y a plusieurs lectures de l’intégration régionale. Lorsque vous regardez les zones frontalières, vous pouvez
constater que les flux d’échanges de
marchandises et les mouvements de personnes sont intenses. Dans certaines
zones, d’autres monnaies coexistent
même avec le franc CFA. Par contre, l’intégration est plus difficile à réaliser lorsque vous raisonnez à partir des frontières
politiques. Les Etats restent un peu trop
attachés à leurs prérogatives, ce qui se traduit par exemple par une forte segmentation des marchés, chacun protégeant ses
acteurs économiques. Le secteur des
transports est très symptomatique de ce
point de vue. La zone n’a pas non plus
pleinement exploité les économies
d’échelle qui ont un impact sur la vie
des populations, notamment dans le
domaine des infrastructures routières
et électriques. L’intégration ne fonctionne pas si les acteurs et les populations ne se sentent pas concernés. Or la
structure actuelle des marchés, plus
précisément la prédominance des oligopoles, empêche cela.
LA : Existe-t-il des différences fondamentales entre les pays de l’UEMOA et
les autres du point de vue des enjeux
des politiques économiques ?
EAS : Non, les objectifs sont les mêmes,
notamment celui de vaincre la pauvreté
et élever le niveau de vie des populations.
Simplement, il est plus facile d’avoir un
niveau d’éducation plus performant, un
accès facile aux soins de santé, une plus
grande performance dans le commerce,
en faisant jouer les économies d’échelle.
Dans la préface du livre, le président
Wade relève que, pris individuellement,
les pays sont trop faibles pour relever ces
défis. Des solutions doivent donc être
recherchées au niveau régional. En outre,
même si tous les pays visent les mêmes
enjeux, les moyens mis en œuvre ne sont
pas nécessairement les mêmes, car il faut
tenir compte des particularités propres à
chaque zone. L’un des enjeux des pays de
l’UEMOA est le pilotage des politiques
fiscales, budgétaires et monétaires, dans
un contexte où la pauvreté reste élevée et
où les ressources financières sont rares,
ces pays étant très endettés. Or, il est difficile de faire aboutir de grandes idées
sans argent. C’est ce qui nous différencie
des économies dites émergentes, qui ont
un secteur financier et des marchés de
capitaux assez développés.
LA : La pauvreté peut-elle être vaincue
dans la région ? A quelles conditions ?
Que ne font pas les Etats, qu’ils devraient
faire pour amorcer véritablement le développement, faire reculer la pauvreté ?
EAS : La pauvreté recule indéniablement. Le niveau et la qualité de vie des
populations n’est pas le même qu’il y a
25 ans. Mais la pauvreté ne recule pas
suffisamment vite. La majorité de nos
pays se trouve dans les derniers rangs
des classements de l’IDH, des indicateurs de gouvernance, de croissance et
d’ouverture commerciale. Notre difficulté vient de deux éléments. D’une
part, l’effet de masse, c'est-à-dire le fait
que les pauvres restent encore très nombreux, exige des efforts dont les effets ne
sont visibles qu’à moyen terme, d’autant plus que la pression démographique reste forte. D’autre part, l’éradication
de la pauvreté suppose que l’on utilise tous
les leviers en même temps : éducation,
santé, gouvernance, politiques économiques, infrastructures, etc. Cela demande à
la fois des ressources financières considérables que nous n’avons pas toujours,
et nécessite une coordination entre tous
les acteurs du développement qui est
parfois difficile à trouver, chacun restant cloisonné dans son domaine. Les
deux grandes difficultés des Etats sont
donc celles-là : la mobilisation des ressources financières et le leadership.
Surtout le leadership politique.
Propos recueillis par
Chérif Elvalide Sèye, Dakar
Enjeux des politiques macroéconomiques des pays de
l'UEMOA. Sous la direction de Gilles Dufrénot et
Sakho El Hadji Abdou, Economica, 266 pages Parution : 04/2008
Les Afriques - N° 32 - 5 au 11 juin 2008
Colonel Mangly : la crise
ivoirienne n’a pas affecté
la Douane
En poste depuis quelques mois, le nouveau directeur général des Douanes ivoiriennes, le colonel
Mangly Alphonse, estime que la crise politique n’a pas affecté son service.
Propos recueillis par
Mamadou Lamine Diatta, Dakar
Les Afriques : Comment se portent
aujourd’hui les douanes ivoiriennes ?
Colonel Mangly Alphonse : Vous savez,
j’ai été nommé le 31 mars dernier à la
tête des Douanes ivoiriennes. Je peux
vous affirmer d’ores et déjà que nous
avons des douanes suffisamment modernisées et mon prédécesseur a fait un travail remarquable. Il s’agit pour nous de
conserver les acquis et de les améliorer.
En 2007, nous avons fait au moins 800
milliards FCFA de recettes (environ 1,2
milliard d’euros). Aujourd’hui, on veut
continuer sur cette lancée car notre système informatique est très performant.
Nous l’exportons même dans toute
l’Afrique, même si beaucoup de choses
restent à faire. Outre cette phase accélérée de modernisation, il nous faut insister sur la réorganisation des ressources
humaines, parce que tout part des hommes et tout se termine par eux. Les
machines ne sont qu’au service des hommes. C’est pourquoi le volet renforcement des capacités sera au cœur de notre
combat. Nos Etats, qui sont déjà en difficulté, ont besoin de l’assistance de tous
les services. Nous avons des industries
qui s’installent et il faut donc faire leur
promotion en leur donnant les moyens
d’évoluer, d’être compétitives tout en
préservant les intérêts de nos Etats.
Ensuite, les Douanes ivoiriennes vont
accentuer leur politique de lutte contre la
fraude sous toutes ses formes pour que
l’Etat dispose de recettes conséquentes.
LA : Face à la crise alimentaire mondiale,
avez-vous réduit vos droits de port sur les
denrées alimentaires importées ?
MA : Cette crise, nous ne la maîtrisons
pas. Elle est internationale. Par conséquent, nous ne pouvons pas réduire les
droits de port du jour au lendemain.
Cependant, la Côte d’Ivoire essaie de
s’adapter à cette crise en réduisant les
taxes sur les prix des produits de première nécessité. Cela nous a d’ailleurs
occasionné un manque à gagner de près
de 14 millions d’euros sur les trois derniers mois. Nous sommes en train de
réfléchir pour aboutir à des mesures plus
générales et étalées sur une période
beaucoup plus longue.
LA : La Côte d’Ivoire est affectée par une
sévère crise politique qui a conduit à sa
partition. Comment cette situation
s’est-elle répercutée sur la Douane ?
MA : Il n’y a pas eu d’impact négatif
comme on pouvait le craindre. C’est pendant cette crise que nous avons réalisé nos
meilleures performances. Il faut comprendre que pendant les guerres les hommes se surpassent, font preuve de plus
d’imagination et réfléchissent beaucoup
plus pour trouver des solutions à leurs
problèmes. C’est ce que nous avons fait.
Actuellement nous sommes en plein
dans une phase de pacification du pays et
nous continuons de travailler. Il nous
reste juste à assurer la sécurisation des
frontières. Le travail principal des douanes au niveau des postes frontaliers, c’est
la surveillance. Nous sommes en train de
redéployer nos éléments dans les zones
Pendant les guerres les
hommes se surpassent, font
preuve de plus d’imagination
et réfléchissent beaucoup
plus pour trouver des
solutions à leurs problèmes.
C’est ce que nous avons fait.
nord, centre et ouest du pays. Et dans ce
cadre précis, l’apport de l’Organisation
mondiale des douanes (OMD) ne sera
pas de trop. L’OMD est, il faut le dire, très
importante pour nos pays en développement. Elle nous apporte toute la base
juridique du travail que nous abattons
au quotidien.
S’agissant des recettes, nos principaux
pourvoyeurs sont le Port autonome
d’Abidjan et le Port de San Pédro, qui
fournissent 90% de nos rentrées. Tant
qu’ils continuent d’être performants, nos
recettes resteront bonnes.
Des fiscalistes veulent la réforme
de l’OHADA
Créée en mai dernier, la Société africaine de droit fiscal (SADF) veut la réforme des textes de
l’OHADA relatifs à la fiscalité pour les adapter au nouveau contexte économique mondial.
Par Achille Mbog Pibasso, Douala
Des experts africains de l’administration
fiscale réunis du 9 au 11 mai dernier à
Abidjan, en Côte d’Ivoire, où a été portée
sur les fonds baptismaux la Société africaine de droit fiscal (SADF), ont convenu
de la nécessité de réformer les textes
régissant le secteur fiscal, notamment
l’Organisation pour l’harmonisation du
droit en Afrique (OHADA), qui ne
répondrait plus tout à fait à la nouvelle
donne marquée par la libéralisation des
économies. Cette initiative aurait pour
finalité de rendre ce texte plus complet et
mieux adapté au contexte économique
africain, d’autant que « l’OHADA a été
un texte non africain », bien que harmonisé au droit des affaires selon la SADF.
L’un des participants à ces assises, le
Camerounais Pierre Alaka Alaka, qui a
du reste été porté à la vice-présidence de
la nouvelle structure, a expliqué que
17
DROIT, FISC, DOUANES
l’OHADA, telle qu’elle fonctionne actuellement, n’est pas un texte adapté à
l’Afrique. En d’autres termes, il serait
inopportun de parler d’une harmonisation du droit en Afrique puisque qu’il n’y a
pas de « droit harmonisé ne serait-ce que
sur le plan des principes, de la technique et
des procédures, les politiques interventionnistes restant du domaine des Etats ».
Dans une perspective visant une meilleure harmonisation entre le droit des
affaires et le droit fiscal, la SADF, a
déclaré son vice-président, se propose
d’entreprendre très prochainement
des démarches aussi bien envers la
Commission de l’Union africaine, des
regroupements économiques, que des
organismes spécialisés, une réflexion
susceptible d’aboutir à court terme à
l’adoption d’un texte plus complet tant il
est vrai que « le salut de l’Afrique passe
aussi par une fiscalité harmonisée qui
tienne compte de toutes les spécificités ».
Harmonisation
Les responsables de la structure nouvellement mise en place ont annoncé pour
novembre prochain l’organisation d’un
salon international à Abidjan sur « l’harmonisation fiscale en Afrique ». Des assises
qui se veulent le regroupement de tous les
responsables fiscaux africains de l’espace
OHADA, bref, de tous les acteurs impliqués dans la mise en place d’un droit fiscal
harmonisé. Depuis quelque temps, des
voix s’élèvent pour demander la réforme
de l’OHADA, pour l’adapter à l’évolution
d’une économie libéralisée. C’est d’ailleurs
des manquements constatés aussi bien sur
les politiques fiscales inspirées par des bailleurs de fonds que celles des différentes
administrations fiscales en vigueur en
Afrique qui auraient amené des experts à
mettre sur pied la SADF, qui se veut un
« cadre formalisé et concerté pour réaliser des
études, des publications, donner des avis
scientifiques sur des questions fiscales ».
La Douane algérienne contre
la « mafia de l’import »
Les Douanes vont accorder des facilités aux opérateurs honnêtes
et sévir contre la mafia de l’importation, a indiqué le directeur
général des Douanes. Dans un entretien accordé à l’agence APS,
M. Bouderbala a fait état de la saisie de 2,3 millions d’articles
contrefaits contre 800 000 en 2006. Devant l’ampleur que prend
l’importation de produits contrefaits (en particulier dans des
domaines sensibles comme les pièces détachées automobiles, les
cosmétiques et les produits électriques), la Douane compte sévir.
Mali : mise en circulation
d’un passeport de la CEDEAO
En accord avec les autres pays de la région, le Mali prendra toutes
les dispositions pour mettre en circulation le passeport de la
Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest
(CEDEAO), dès que les actions de sécurisation en cours seront
achevées, a déclaré le Premier ministre malien, Modibo Sidibé.
M. Sidibé s'exprimait lors du lancement de la Semaine de l'intégration, dont l'édition de cette année était placée sous le signe de
la libre circulation des personnes, du droit de résidence et d'établissement dans l'espace CEDEAO, indique l'Agence de presse
panafricaine. Le chef du gouvernement malien a estimé que le
travail d'intégration africaine doit se poursuivre par un travail de
mobilisation auprès des organisations de la société civile, dont le
secteur privé, afin que la liberté de circulation, ainsi que le droit
de résidence et d'établissement soient une réalité.
Sénégal : vers la réforme
foncière
Les organisations paysannes membres du Conseil national de
concertation et de coopération des ruraux (CNCR) pensent
impossible de se mobiliser suite à l'appel du chef de l'Etat sénégalais en faveur de la Grande offensive pour la nourriture en abondance (Goana) et demandent l'élaboration participative d'une loi
de réforme foncière et d’une politique foncière, a annoncé ce vendredi soir à Dakar son président Samba Gueye. Cette décision fait
suite à des réunions successives des organisations membres du
CNCR, de son bureau exécutif et de son conseil d'administration
pour analyser le projet Goana, précise vendredi l'Agence de presse
panafricaine. Ces organisations ont décliné à ce sujet une déclaration lors d'une conférence de presse dans la capitale sénégalaise.
Atelier UE-ACP sur les
accords de l’APE
Un atelier régional de consultation sur les produits de base agricoles, réunissant des représentants des pays Afrique, Caraïbes et
Pacifique (ACP) et des experts de l'Union européenne (UE), s'est
ouvert à Dakar. Les participants à cet atelier de deux jours ont pu
s'étendre sur le programme dit « Tous ACP » concernant les produits de base agricoles, programme financé par l'UE pour 45 millions d'euros. « Le budget alloué à ce programme est certes modeste.
Mais on peut s'attendre à ce qu'il soit revu à la hausse. D'autant plus
que beaucoup de partenaires de financement prennent part à l'atelier », a indiqué le ministre sénégalais de l'Agriculture, Hamath
Sall, à l'ouverture de la rencontre.
Côte d’Ivoire : appel à la
révision de la loi d’amnistie
La haut commissaire adjointe des Nations unies aux Droits de
l'homme, la Sud-Coréenne Kyung-wha Kang, a appelé mardi les
autorités ivoiriennes à réviser la loi d'amnistie promulguée en avril
2007 en vue de la rendre « conforme aux normes internationales »
et aux « principes universellement reconnus du droit international et
des pratiques de l'ONU selon lesquels aucune amnistie n'est envisageable pour les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité et
autres violations graves des droits de l'homme », a annoncé Mme
Kang lors d'une visite à Abidjan.
Le secteur zambien du café
en difficulté
Le secteur zambien du café connaît de sérieuses difficultés, la production et le nombre d'exploitants étant en baisse depuis six ans
maintenant, a indiqué mercredi le quotidien local Times of
Zambia. La baisse du prix du café sur le marché international a
également contribué à cette tendance, selon le journal. Pour la saison 2006/2007, la Zambie a exporté 3412 tonnes de café, contre
6017 tonnes la saison précédente, selon les chiffres du Comité
zambien du café (CBZ). La production de café a été de 3432 tonnes en 2006/2007 contre 6092 tonnes en 2005/2006.
18
1400 experts participent à la
conférence eLearning Africa
La 3e conférence internationale consacrée au TIC pour le développement, l’éducation et la formation, eLearning Africa 2008,
s’est tenue du 28 au 30 mai derniers à Accra, au Ghana. Plus de
1400 experts de 83 pays y ont participé. Cette troisième édition
a débattu de thèmes tels que l’innovation et le droit d’auteur, la
régulation, la gestion eWaste, l’usage des TIC comme soutien à
l’apprentissage des langues maternelles africaines, les simulations, la création graphique sur ordinateur, et leur rôle dans
l´apprentissage. eLearning Africa 2008 est une conférence
annuelle consacrée aux TIC pour le développement, l’éducation et la formation en Afrique.
L’OCDE et YouTube
lancent l’opération
« Futur de l’internet »
« Comment Internet peut-il rendre le monde meilleur ? »
C’est la question que l’OCDE pose aux internautes sur
YouTube, l’une des principales communautés de diffusion
vidéo en ligne, sur www.youtube.com/futureinternet. Les
internautes peuvent partager leurs opinions avec les ministres et leaders d’opinions qui participeront à la réunion
ministérielle de l’OCDE sur le « Futur de l’économie
Internet » à Séoul, en Corée, les 17 et 18 juin 2008. A Séoul,
tous les participants, y compris les ministres de plus de 40
pays et des centaines de leaders mondiaux, en provenance
d’organisations intergouvernementales, d’entreprises, de la
communauté technique de l’internet et de la société civile
seront encouragés à envoyer une réponse depuis un stand
YouTube spécial installé sur place.
L’Algérie lance la 3G
Le gouvernement algérien, via l’Agence de régulation de la
poste et des télécommunications (ARPT), a officiellement
lancé aujourd’hui le processus d’attribution de licences
mobiles de troisième génération (3G). En effet, l’ARPT a
lancé un appel à manifestation d’intérêt : les opérateurs
souhaitant exploiter un réseau de type de 3G en Algérie
devront le faire savoir avant le 30 juin prochain. Un questionnaire, destiné à répondre aux interrogations des candidats, est disponible depuis mercredi 28 mai au niveau de
l’ARPT. Le document comporte 43 questions liées à la présentation de l’opérateur candidat, les potentialités du
marché algérien de troisième génération, les critères de
qualification… C’est sur cette base qu’un appel d’offres
devrait être lancé dans les prochains mois. On ignore le
nombre de licences mobiles qui seront attribuées, mais ce
projet devrait permettre l’arrivée d’un nouvel acteur sur le
marché.
HP Maroc part en guerre
contre la contrefaçon
HP Maroc consacre une équipe dédiée à la traque des contrefacteurs. La stratégie « repose sur une démarche de sensibilisation, d’éducation et de prévention », précise Aziz Bennis,
responsable département consommables au sein de la compagnie. Le constructeur a déboursé 300 000 DH pour attirer
l’attention du consommateur sur la contrefaçon du consommable qui atteint 30 à 40%. Le pays compte parmi les marchés les plus importants pour HP, qui a réalisé un taux de
croissance de 35% en 2007. L’investissement s’élève à 250
millions DH, en plus du prix du terrain de 7 hectares,
financé à hauteur de 30% par le promoteur et par des crédits
bancaires auprès d’Attijariwafa bank et la BMCE.
Kenya : croissance à deux
chiffres avec Safaricom
Les profits avant impôts du plus grand fournisseur kenyan
de services de téléphonie mobile, Safaricom, sont en
hausse de 16% à 19,9 milliards de shillings (320 millions
de dollars) pour l'année fiscale qui s'est terminée le 31
mars 2008. Après impôts, ce chiffre est de 13,853 milliards
de shillings (223 millions de dollars), soit une hausse de
15,3% par rapport aux 12,01 milliards de shillings (194
millions de dollars) de l'année dernière. Le PDG de
Safaricom, Michael Joseph, a expliqué que pendant cette
année, la société avait maintenu une campagne de croissance agressive à la fois pour attirer davantage d'usagers
par des promotions et des investissements massifs à cette
fin, et pour augmenter la capacité du réseau et améliorer
la couverture des zones rurales.
TECHNOLOGIES
Les Afriques - N° 32 - 5 au 11 juin 2008
Moov marie GSM et satellite
L’opérateur ivoirien Moov, après avoir investi près de 100 milliards de FCFA en deux ans, franchit un
pas supplémentaire dans les services proposés à la clientèle avec une offre combinant les technologies
GSM et satellitaire.
Par Louis S. Amédé, Abidjan
« Nous voulons être encore cette année les
agitateurs des offres, à la fois tarifaires et
technologiques, c’est-à-dire pousser la téléphonie mobile à franchir d’autres étapes,
comme nous l’avons fait avec le prix pour
le grand bonheur des consommateurs ».
Ahmed Mamadou Cissé, l’administrateur directeur général du troisième opérateur de téléphonie mobile ivoirien
Moov avait promis. C’est chose faite
depuis quelques jours.
Partout en Afrique
Dans un délai, bien plus long que le
timing initialement envisagé lors de
son arrivée tonitruante sur le marché
ivoirien en juillet 2006, l’opérateur
vient d’enrichir son offre de services
d’un produit nouveau, la téléphonie
satellitaire : Moovsatellite. « Une offre
d’accès universel à la téléphonie mobile,
combinant les technologies GSM et satellitaire, et offrant aux clients la possibilité
d’appeler et de rester joignables partout
en Afrique et dans le monde à des tarifs
très compétitifs », avec laquelle la filiale
du groupe ivoiro-emirati Atlantique
Telecom espère bien provoquer un big
bang technologique – après avoir été à
la base de l’ajustement des prix, il y a
deux ans. La technologie retenue à
cette effet est Thuraya, un produit de la
compagnie émirati Etisalat – propriétaire de 70% du capital d’Atlantique
Telecom – que Gervais Ehuy, directeur
commercial et marketing de Moov
Côte d’Ivoire qualifie de « technologie
satellitaire la plus fiable au monde et
offrant la couverture la plus étendue du
continent africain, mais également de
l’Europe et de l’Asie ».
Prix promotionnel
Moov Côte d’Ivoire, dont le réseau
couvre, pour le moment, 42% du terri-
« Se connecter au réseau
cellulaire classique dans les
zones non couvertes par le
réseau GSM et bénéficier
du réseau satellitaire dès
que l’ont sort de la zone
de couverture GSM. »
toire national, compte bien, avec ce
produit nouveau, étendre substantiellement sa couverture territoriale et
accroître le nombre des ses abonnés.
D’autant qu’avec le Moovsatellite,
besoin ne sera plus « d’être dans une
zone couverte par le GSM pour rester en
contact téléphonique avec le monde ».
Les détenteurs du pack vendu au prix
promotionnel de 399 000 FCFA – et
composé d’un téléphone Thuraya, un
kit Moov avec option roaming et une
année de communication – pourront «
se connecter au réseau cellulaire classique dans les zones non couvertes par le
réseau GSM et bénéficier du réseau
satellitaire dès qu’ils sortent de la zone
de couverture GSM ». La stratégie com-
Un produit nouveau,
la téléphonie satellitaire.
merciale cible aussi bien les particuliers et professionnels que les revendeurs de trafic ou utilisateurs communautaires en passant par les entreprises
privées et l’administration publique
exerçant dans des zones non couvertes
par le réseau GSM, avec le secret espoir
que la barre des 2 millions d’abonnés
soit franchie allègrement. Moov Côte
d’Ivoire affichant actuellement à son
compteur 1,5 million d’abonnés.
Pas peu fier que la société dont il préside aux destinées soit la première sur le
segment de la téléphonie satellitaire,
Ahmed Mamadou Cissé ne cache pas sa
satisfaction vis-àvis de sa nouvelle offre
qui « repousse les limites de la téléphonie
mobile ». Manière indirecte, pour lui, de
faire un clin d’œil a l’étiquette « d’empêcheur de tourner en rond » sur le
marché de la téléphonie cellulaire, dont
jouit Moov dans l’imagerie populaire
ivoirienne.
Le mobile en Afrique, une vache
trop grasse
Si les gouvernements ne le considéraient pas comme un produit de luxe, le mobile serait une vraie
poule aux œufs d’or sur le continent.
Par Aliou Diongue, Dakar
La téléphonie mobile devrait, sur la
période 2000/2012, générer en Afrique
subsaharienne la faramineuse somme de
29 891 milliards de FCFA (71 milliards
de dollars) en taxes.
C’est le principal résultat d’une étude
menée par le GSMA et réalisée par Frontier
Economics.
Le volume des taxes encaissées par les
Trésors publics aurait été plus important si les gouvernements n’imposaient des taxes trop élevées sur les
« Ces taxes sont en train de
brider l’adoption du mobile
en Afrique, comprimant la
croissance économique et,
ironie du sort, abaissent les
revenus collectés par les
gouvernements. »
équipements et accessoires du secteur
des télécoms. De telles taxes, qui font
du mobile un produit de luxe, alourdissent les coûts pour les consommateurs et découragent les investissements par les opérateurs des télécoms.
Dans un rapport publié le 10 mai der-
nier au Caire, l’Union internationale
des télécommunications a estimé
qu’avec 65 millions de nouveaux abonnés en 2007, l’Afrique était la région
du monde qui connaissait la plus forte
croissance du nombre d’abonnés au
mobile. Avec 250 millions d’abonnés
au début de cette année, le taux de
pénétration de la téléphonie mobile
est passé de 1 pour 50 habitants au
début des années 2000 à près d’un tiers
de la population actuelle du continent.
4 millions d’employés
L’étude estime que si toutes les taxes spécifiques qui frappent l’industrie du
mobile avaient été levées en 2007, le secteur aurait enregistré, à l’horizon 2012,
43 millions d’abonnés supplémentaires,
ce qui se serait traduit par une augmentation des recettes de 930 millions de
dollars entre 2007 et 2012.
Selon le premier vice-président du
GSMA, le bras commercial de l’industrie du mobile, cité par l’étude : « Les
abonnés du mobile en Afrique subsaharienne doivent faire face à l’un des plus
lourds systèmes de taxation du monde,
qui frappe plus durement les couches les
plus pauvres de la société. Ces taxes
sont en train de brider l’adoption du
mobile en Afrique, comprimant la
croissance économique et, ironie du
« Les abonnés du mobile en Afrique
subsaharienne doivent faire face à l’un des
plus lourds systèmes de taxation du monde. »
sort, abaissent les revenus collectés par
les gouvernements ».
En Afrique, a constaté l’étude, l’industrie
du mobile employait, directement ou
indirectement, en 2006, 3,5 millions de
personnes. Sa contribution au PIB du
continent était de 4%.
Pour les cinq prochaines années, l’industrie du mobile envisage d’investir environ
50 milliards de dollars en Afrique subsaharienne, chaque dollar investi générant 80
cents de taxe. L’industrie du mobile participe pour 7% aux revenus globaux des
gouvernements du continent.
MEDIAS - REFLEXION
19
Ben Ammar amène Berlusconi
dans Nesma TV
Mauritanie : naissance
d’un groupement d’éditeurs
de presse
Les Afriques - N° 32 - 5 au 11 juin 2008
Les Maghrébins attendent un produit pour eux. Deux groupes de médias européens décident d’en
être et d’accélérer le mouvement.
multiples. Le marché potentiel de 90 millions de téléspectateurs maghrébins n’est
pas négligeable. « Depuis que Mediaset a
pris le contrôle total d’Endemol, durant l’été
2007, l’exigence était qu’il valorise ses produits auprès de nouveaux publics. La chance
de Nesma TV est qu’elle était, avec ses petits
moyens, sur le créneau », explique un
concurrent maghrébin de l’agence Karoui
et Karoui. Le président de Mediaset,
Fedele Confalonieri, l’a d’ailleurs expliqué clairement lors de la cérémonie de
présentation du nouveau partenariat en
parlant d’ « un tremplin économique
majeur » au sujet des chaînes de télévision privées au Maghreb que Berlusconi,
accessoirement président du conseil italien, souhaite encourager. « Elles sont
aussi un relais de croissance pour les chaînes européennes sur des formats qu'elles
connaissent bien ». Il est également question, dans la bouche de Tarek Ben
Ammar, de dialogue des civilisations et
de lutte contre les extrémismes des deux
bords de la Méditerranée. Un registre sur
lequel le public aura été moins attentif
compte tenu des idées du propriétaire
italien de Mediaset, connu plutôt pour
son islamophobie latente.
Ihsane El Kadi, Alger
La chaîne de télévision maghrébine
Nesma TV, créée en mars 2007 par les
frères Nabil et Ghazi Karoui, publicitaires tunisiens à succès maghrébin, a réussi
un coup d’éclat en amenant dans son
capital un acteur important des médias
de la rive nord, le duo italien Quinta
Communications-Mediaset, de Tarak Ben
Ammar et Silvio Berlusconi. L’opération,
annoncée lors d’une conférence de
presse à l’hôtel Carlton, dans le cadre
clinquant du festival de Cannes, consiste
en une augmentation de capital de la
jeune télévision de 30 millions de dollars
à parts égales entre les deux groupes
entrant. La présidence de Nesma TV a
été attribuée à un spécialiste des médias,
« sans risque pour le palais de Carthage »,
Fethi Houidi, ancien président de la
radio et télévision publique (ERTT),
ministre et ancien président du conseil
d’administration de Orascom Télécom
Tunisie (OTT). Le concept de base de
Nesma TV va évoluer. La chaîne maghrébine de divertissement et de téléréalité –
reprenant notamment les formats de
Endemol, la société de production propriétaire d’une grande partie des émissions à succès dans le genre – se rapprochera de la chaîne généraliste avec des
émissions de jeux, des variétés, des talkshows, du sport, des documentaires, des
magazines (dont l’un façon « Envoyé
Spécial »). Afef Jnifen, la figure tunisienne connue sur les chaînes italiennes
(RAI Uno, Canal 5, etc.), animera une
émission de talk-show. Pas d’informations politiques : Tarek Ben Ammar parle
d’un problème de coût et non de liberté.
Le plan A était d’attirer un partenaire
arabe
Concrètement, le champ audiovisuel
maghrébin reste à unifier. Nesma TV a
manqué son envol. Elle avait joué sur le
terrain d’un succès avéré, la « Star
Academy » arabe détenue par la Libanaise
LBC. Nabil et Ghazi Karoui ont tenté,
avec la naissance de Nesma TV, de diffuser une formule de la Star Academy recadrée sur le Maghreb après que la participation, notamment des Algériens, envahissants par l’envoi des sms, a été stoppé
par une campagne de conservateurs choqués par « l’avant-gardisme dénudé » du
plateau de Beyrouth. Au moment de
l’annonce de la transaction à Cannes,
« Relais de croissance au Maghreb »
« C’est le premier groupe étranger qui participe au capital d’une chaîne de télé dans le
monde arabe », a rappelé M. Tarak Ben
Ammar à Cannes. Les motivations sont
Tarif de base
l’antenne de Nesma TV est occupée par
des clips et un défilé de sms.
Les plans médiatiques des frères Karoui
ont été faussés par leur divorce en 2007
d’avec Nedjma, le troisième opérateur du
mobile en Algérie dont ils produisaient
une émission de jeu télévisé à succès sur
un format connu. La stratégie était alors
d’attirer un gros partenaire arabe pour
apporter les fonds nécessaires au développement de la nouvelle chaîne. Le
groupe Kipco (Al Watania dans les télécom) était alors pressenti et a envoyé des
Les aventures de Karoui &
Karoui dans la télévision
l’ont obligé à réduire la
voilure de ses autres
engagements publicitaires,
notamment dans le hors
médias en Algérie
où il espérait devenir
un acteur majeur.
missions d’audit de Karoui et Karoui au
Maghreb. Sans suite. Le virage vers des
partenaires du nord de la Méditerranée
était alors une alternative inespérée. Les
aventures de Karoui & Karoui dans la
télévision l’ont obligé à réduire la voilure
de ses autres engagements publicitaires,
notamment dans le hors médias en
Algérie où il espérait devenir un acteur
majeur. L’agence continue de s’appuyer
sur des clients-pivots dans les télécommunications, l’opérateur historique en
Tunisie, Tunisie Télécom, et le troisième
opérateur du fixe au Maroc. Les spécialistes
affirment que les conditions d’entrée de
Mediaset et de Quinta Communications
dans Nesma TV devraient mettre à
l’écart les frères Karoui dans un métier
qu’ils ne connaissent pas bien.
Tarif abonné fondateur
(papier et web)
(papier et web)
160 a
Afrique
135 a
Europe
Autres pays 210 a
WEB uniquement
Enfin...
130 a
115 a
Autres pays
WEB uniquement
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Côte d’Ivoire : l’autorité de
régulation de la presse écrite
fait le ménage
L'autorité de régulation de la presse écrite en Côte d'Ivoire
va mettre à exécution dès lundi prochain sa décision de
retirer du marché toutes les publications paraissant de
façon irrégulière, a-t-on appris jeudi. « Le Conseil national
de la presse (CNP) rappelle aux responsables de publications
paraissant de façon irrégulière sur le marché ivoirien qu'à
compter du lundi 2 juin les dispositions de fermeture initiées
depuis le 18 avril seront mises en application », indique un
communiqué de la structure publiée jeudi. Environ 31
entreprises de presse sont nommément connues en Côte
d'Ivoire avec 97 titres, dont 26 quotidiens, 37 hebdomadaires et 24 mensuels. Selon le CNP, sur ces 97 titres, au moins
70 ne respectent pas les exigences de la loi sur la presse,
votée en décembre 2004, notamment l'application de la
convention collective qui fixe le salaire des journalistes et
l'obligation pour tout organe de presse de se constituer en
véritable entreprise avec une existence juridique.
L’UNESCO distingue
un institut sud-africain
L'Organisation des nations unies pour l'éducation, la science
et la culture (Unesco) a décerné le Prix de l'éducation pour la
paix de cette année à l'Institut pour la justice et la réconciliation
de l'Afrique du Sud. Cet institut, dont le siège se trouve au Cap,
a été choisi pour ses « efforts remarquables en faveur d'une
réconciliation durable pour l'éducation et contre l'injustice systémique en Afrique », a déclaré le jury. Fondé en 2000, l'institut
cherche à encourager la réconciliation en Afrique du Sud après
la fin de l'apartheid et à promouvoir la paix. Depuis cette date,
il a aidé d'autres pays africains, dont le Rwanda, le Burundi, le
Soudan, à engager une démarche similaire.
Sénégal : bientôt une Maison
nationale de la presse
130 a
115 a
185 a
50 a
OUI, je souscris dès aujourd’hui un abonnement au tarif « abonné fondateur »
Afrique
Europe
Les directeurs de 22 journaux indépendants mauritaniens,
dont 18 sont reconnus et assistés par l'Etat, ont annoncé mercredi la création d'un Groupement des éditeurs de la presse
mauritanienne (GEPM), indique un communiqué de leur instance dirigeante. Selon le texte, le nouveau groupement, qui fait
fonction de syndicat, cherche à pallier « l'échec des associations
de presse » existantes et à accompagner « le contexte institutionnel nouveau où les journaux se retrouvent désormais engagés
dans le cadre de véritables entreprises de presse ». Le GEPM s'engage notamment à lutter contre des dispositions du code pénal
portant sur la « qualification par les tribunaux de certains délits
et crimes de presse et qui constituent une menace et une réelle
pression d'autocensure exercées sur les journalistes ».
Les travaux de construction de la Maison nationale de la presse
vont débuter dans une semaine, a annoncé mardi Radio Sénégal
en citant le ministre sénégalais de l'Information et des
Relations avec les institutions, Abdoul Aziz Sow. Une somme de
2 milliards de FCFA (4,7 millions de dollars) est disponible
pour le financement du projet, a précisé la même source. Le
Premier ministre sénégalais Cheikh Hadjibou Soumaré a présidé mardi une réunion pour faire le point du projet de
construction d'une Maison nationale de la presse. Les
Ministères de la construction, du budget, de l'économie et des
finances ont pris part à cette réunion.
De grandes enseignes
en Algérie
La Société des centres commerciaux d’Algérie (SCCA) compte
inaugurer, le 22 avril 2009, le grand centre commercial et de
loisirs situé au cœur du quartier d’affaires de Bab Ezzouar, à
Alger, a annoncé Alain Rolland, directeur général de SCCA.
61% des surfaces commerciales sont déjà louées ou réservées.
De grandes enseignes, comme Lacoste, Swatch, Alain Afflelou,
Geneviève Lethu, Carré Blanc, Celio, Etam, 1.2.3, Sergent
Major, Yves Rocher, et bien d’autres figurent parmi les locataires de ce grand centre commercial qui sera « la réplique de celui
de Genève ». Le coût de construction est estimé à 300 millions $. SCCA étudie l’éventualité d’implanter d’autres centres
commerciaux à Oran, Sétif et Constantine.
20
L’Union africaine réussit
sa médiation au Burundi
L'Union africaine (UA) a salué mercredi la signature lundi
de l'accord de cessation des hostilités au Burundi par le
gouvernement de Bujumbura et la rébellion des Forces
nationales de libération (FNL). La Commission de l'UA
« salue la signature par le Palipehutu-FNL (branche politique
de la rébellion) et le gouvernement du Burundi de la déclaration de cessation des hostilités », indique un communiqué
publié au siège de l'UA à Addis Abeba, qui « exhorte gouvernement et rebelles à respecter les engagements pris ». Le gouvernement et les FNL ont déjà signé en septembre 2006 un
accord global de cessez-le-feu, mais son application
achoppe depuis sur la question du partage des pouvoirs
politique et militaire.
L’Espagne envoie
190 militaires au Tchad
Le Parlement espagnol a approuvé jeudi l'envoi réclamé par
le gouvernement de 190 militaires espagnols au Tchad
(Eufor) et au Liban (Finul), avec le soutien de l'ensemble
des groupes parlementaires. Cent militaires espagnols partiront dimanche en avion pour le Tchad, où il s'intègreront
à l'Eufor, la force de l'Union européenne dans ce pays, a
annoncé le ministre espagnol des Affaires étrangères,
Miguel Angel Moratinos. L'Eufor a entamé à la mi-mars le
mandat d'un an que lui a confié l'ONU pour sécuriser l'est
du Tchad et le nord-est de la Centrafrique, afin de faciliter
le travail des humanitaires et de protéger les réfugiés du
Darfour et les déplacés internes tchadiens ou centrafricains,
soit plus de 450 000 personnes au total. Un autre contingent
de 90 militaires partira samedi à bord d'un patrouilleur de
la marine pour le Liban.
Le Togo prépare sa
commission « Vérité,
justice et réconciliation »
Les Togolais préparent activement une commission
« Vérité, justice et réconciliation » sur des décennies de violences politiques, un exercice risqué et pourtant lancé par le
président Faure Gnassingbé, le propre fils du général
Eyadéma qui a régné 38 ans sur le pays. Depuis l'indépendance en 1960, hormis les brèves présidences de Sylvanus
Olympio (assassiné en 1963 lors d'un coup d'Etat), Nicolas
Grunitsky (renversé en 1967) et Kléber Dadjo (renversé en
avril 1967), ce petit pays ouest-africain d'environ 5 millions
d'habitants n'a connu en quatre décennies que deux dirigeants : Eyadéma père et fils. Le général Eyadéma a régné
sans partage sur le pays pendant 38 ans, de 1967 jusqu'à sa
mort en février 2005.
Le SG de l’ONU désigne
son représentant en
Sierra Leone
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a désigné Michael V. der Shulenburg comme étant son représentant par intérim en Sierra Leone, qui tente de se reconstruire
avec l'aide des Nations unies, a annoncé jeudi l'ONU. M.
Schulenburg, de nationalité allemande, « responsable expérimenté de l'ONU », succédera à Victor da Silva Angelo, qui est
actuellement représentant spécial de M. Ban pour le Tchad et
la Centrafrique.
Zimbabwe : le MDC ne
mènera pas de campagne
durant le second tour
Le Mouvement pour le changement démocratique (MDC,
opposition) du Zimbabwe a déclaré jeudi qu'il ne lancera
pas de campagne pour le second tour de la présidentielle
prévu le 27 juin, car la faible avance qu'il a remportée au
premier tour lui assure la victoire. Le porte-parole du
MDC, Nelson Chamisa, a déclaré à l'agence de presse officielle New Ziana que le parti et ses partisans ne feront pas
campagne pour la prochaine élection, car cela ne ferait que
les confirmer comme vainqueurs. « Nous avons fait campagne avant les élections du 29 mars », a déclaré M. Chamisa, et
d'ajouter : « Nous n'allons pas faire une autre campagne pour
le second tour car nous sommes occupés à célébrer. »
POLITIQUE - ÉCONOMIE
Les Afriques - N° 32 - 5 au 11 juin 2008
IVe TICAD : l'Afrique et le Japon
en ombres chinoises
Le regain d’intérêt du Japon pour l’Afrique s’est clairement exprimé au cours de cette manifestation,
la plus importante réunion panafricaine hors du continent.
Par Sana Harb, Alger
L'approche japonaise différente de
celle des chinois
Le sommet économique nippo-africain
de Yokohama s'est ouvert par l'annonce
du doublement de l'aide japonaise
devant un parterre impressionnant
de personnalités africaines. Ce sommet,
le quatrième du genre, est désigné
sous l'appellation de TICAD, acronyme
anglais de Conférence internationale de
Tokyo sur le développement de l'Afrique.
Le Premier ministre japonais Yasuo
Fukuda a d'emblée marqué le coup en
annonçant la création d'un fonds pour
l'investissement en Afrique doté de 2,5
milliards de dollars (1,6 milliard d'euros) et une enveloppe de 4 milliards de
dollars de prêts pour les infrastructures
et l'agriculture. D'autres aides seront
spécifiquement dévolues à la santé et à
l'éducation.
Les organisateurs japonais se sont publiquement félicités que la IVe TICAD
constitue la plus importante réunion
regroupant des Africains tenue hors
d'Afrique. En effet, la présence de pas
moins de 2500 participants constitue un
record inédit. L'allusion au sommet sinoafricain tenu il y a quelques mois à
Shanghai a été parfaitement entendue par
les observateurs présents. La dimension
diplomatique du sommet de Yokohama
n'est en effet pas négligeable, la comparaison avec celui organisé par les Chinois
était dans tous les esprits. Mais si nombre
d'observateurs s'accordent à dire que les
annonces de l'accentuation de l'aide japonaise au développement du continent
noir ne sont pas étrangères à des considérations de rivalité avec l'immense voisin
asiatique, il faut constater que l'approche
japonaise est différente.
Le soutien japonais à l'Afrique est plus
ancien et remonte à la fin des années
soixante-dix. Il a été principalement
orienté vers le financement des infrastructures. L'activité essentiellement commerciale des entreprises japonaises, peu présentes dans les secteurs extractifs ou miniers,
est surtout visible en Afrique du Sud où
leur présence est ancienne, et dans une
moindre mesure en Afrique du Nord et
au Nigeria.
A la différence notable des sociétés chinoises qui ont souvent recours à leur
propre main d'œuvre, les Japonais expatriés ne sont pas nombreux. Il s'agit
essentiellement d'experts ou de représentants commerciaux. Pour l'économiste William Byrd, interrogé par Les
Afriques, « la clarté et la dimension des
intentions nippones telles qu'exprimées
par le Premier ministre Fukuda sont
encourageantes ». Il relève que ces annonces interviennent alors qu'en 2007 l'aide
publique au développement de l'archipel
nippon a reculé, passant de 2,6 milliards
de dollars en 2006 à seulement 1,7 milliard de dollars en 2007.
Ce connaisseur de l'Afrique, où il a exercé
en tant que banquier et consultant, met en
exergue les spécificités du soutien japonais :« Les Japonais ont traditionnellement,
et efficacement, centré leur aide sur leurs voisins asiatiques. Et, en règle générale, pour
l'Afrique, continent lointain, ils préfèrent la
canaliser par la Banque mondiale et le
PNUD notamment », qui sont, rappelons le,
coorganisateurs avec le pays hôte de la
manifestation de Yokohama. « Ils ont décidé
d'aller à contre-courant de leur tendance
enregistrée ces dernières années à réduire leur
aide au développement (APD). La seconde
économie de la planète, traditionnellement
premier pourvoyeur d'aide, se classe depuis la
crise des années 1990 au sixième rang des
pays donateurs ».
Objectif diplomatique et stratégie
économique
Selon notre interlocuteur, le regain d'intérêt pour l'Afrique est essentiellement
nourri par un mix « de stratégie diplomatique pour un siège permanent au Conseil
de sécurité et de stratégie économique pour
les matières premières. »
Le Japon, en annonçant l'élargissement
de son aide, n'a pas manqué de réaffirmer ses préoccupations concernant la
question de l'écologie, notamment celle
des gaz à effet de serre.
Pour les nombreux observateurs présents à
Yokohama, l'aiguillon chinois a certainement du stimuler l'intérêt japonais et, ce
qui est moins perceptible, contribuer à lever
les inhibitions nippones à s'aventurer sur
des territoires considérés comme faisant
partie de la zone d'influence traditionnelle
des Européens.
Pour l'Afrique, la concurrence à fleurets
mouchetés que se livre les deux géants
asiatiques est bienvenue et devrait même
s'élargir à d'autres acteurs majeurs. La sortie de la situation de tête-à-tête avec les
partenaires historiques devrait renforcer
une dynamique de croissance déjà bien
réelle. Le IVe TICAD représente de ce
point de vue l'étape japonaise d'une
ouverture essentielle de l'Afrique vers
d'autres interlocuteurs. A la condition toutefois que les engagements se traduisent
par des réalisations concrètes. Le bilan sera
fait dans cinq ans, au prochain TICAD.
Le ciment devient rare et cher
Forte hausse de la demande intérieure de ciment au Bénin et au Togo et baisse de leur capacité d’exportation. Pénurie et flambée des prix au Niger.
Décidément, quand ses voisins toussent,
le Niger n’a plus d’autre choix que de
s’enrhumer.
La demande intérieure de ciment s’accroît-elle au Togo et au Bénin et voilà que
la pénurie s’installe sur les bords du fleuve
Niger, où la construction, sur financement conjoint de la Banque islamique de
développement et de la Chine, d’un barrage et d’un second pont pourrait être
retardée. Il s’agit de deux chantiers de
grande importance pour le Niger.
Le deuxième pont, d’un coût de 18 milliards de FCFA, 27 millions d’euros,
considéré comme le plus important
ouvrage réalisé par la Chine en Afrique
de l’Ouest, devrait être livré au bout de
trois ans. Le barrage de Kandadji devrait
permettre la mise en valeur de 122 000
hectares de terres irrigables et porter à
320 000 tonnes la production vivrière du
Niger. Près de 450 millions d’euros
devraient être investis dans la construction de ce barrage.
coûtait entre 86 000 et 93 000 FCFA.
Pourquoi donc le ciment est-il devenu
rare et cher au Niger ? Pour deux raisons
essentielles : la production intérieure,
assurée par la Société nigérienne de
cimenterie (SNC), ne couvre qu’environ
1/3 des besoins nationaux, et le volume
des importations en provenance du Togo
et du Bénin s’est contracté en raison
d’une forte hausse de la demande intérieure dans ces deux pays. En réalité, la
sous-région connaît une crise du ciment,
si on peut l’appeler ainsi. Le 28 mars, le
Premier ministre togolais Komlan Mally
avait réuni autour de lui le ministre du
Commerce et des responsables des deux
unités nationales de production, Wacem
et Cimtogo, pour se pencher sur une
raréfaction du ciment due à une croissance de la demande intérieure. Au sortir
de la réunion, la crise avait été qualifiée
de « phénomène régional ». Peu auparavant, le Bénin avait annoncé que s’il voulait satisfaire la demande intérieure, il
devrait se résoudre à importer du ciment
du… Togo.
an. Si les camions n’arrivent pas de Lomé
et de Cotonou, c’est donc la pénurie,
comme en ce moment. Le ministre du
Commerce s’était rendu à l’usine de
Malbaza, à 450 km de Niamey, pour s’enquérir de son état de fonctionnement et
des mesures à prendre pour lui permettre de relancer sa production. La SNC a
sollicité un concours financier de la
Banque mondiale en vue de porter sa
production annuelle à 250 000 tonnes.
L’usine de Malbaza a été mise en œuvre en
1966 et privatisée en 1999. Elle n’arrive pas
à se dépêtrer des difficultés qui l’assaillent
et dont la moindre n’est pas la cherté
du carburant qui la fait tourner. Elle
Flambée des prix
Relancer la production
Conséquence de la pénurie, le prix de la
tonne de ciment a accusé une hausse substantielle de 65 000 FCFA en quelques
semaines, passant de 120 000 FCFA à
185 000 FCFA. En 1997, la tonne de ciment
Le Bénin et le Togo assurent 70% des
besoins annuels du Niger en ciment. Ces
besoins sont estimés à 300 000 tonnes
par an. La SNC ne peut mettre sur le
marché que 80 000 tonnes de ciment par
consomme quelque 18 000 litres de fuel
par jour et sa consommation d’énergie
représente 74% de ses charges. Malbaza a
réalisé, en 2006, un chiffre d’affaires de
13,5 millions d’euros, qui a chuté l’année
suivante pour se situer à 12 millions.
Par Aliou Diongue, Dakar
Le barrage de Kandadji
devrait permettre la mise en
valeur de 122 000 hectares
de terres irrigables et porter
à 320 000 tonnes la
production vivrière du Niger.
Les Afriques - N° 32 - 5 au 11 juin 2008
Algérie : 14 islamistes
condamnés par contumace
La revue de presse africaine de Londres
Actualité oblige, les principaux titres de la
presse britannique se sont mis cette
semaine au rendez-vous des relations
Japon-Afrique avec la tenue à Yokohama
du sommet de la 4e TICAD, la Conférence
internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique.
L’Afrique à Yokohama
« Sushi au menu pour les leaders africains »,
c’est le titre de The Economist évoquant ce
sommet Japon-Afrique. Le journal énumère un catalogue de minerais vitaux pour
l’économie nippone : « Le cuivre est utilisé
dans les ordinateurs, le nickel pour les piles, le
tungstène pour fortifier l’acier des voitures ».
Jusque-là, affirme le journal, le Japon achetait ces minerais à la Chine pour assouvir
ses besoins industriels dans le domaine
électronique et de la construction automobile. Mais avec la croissance chinoise, la
Chine pense surtout maintenant à son propre approvisionnement. Deuxième puissance économique mondiale, le Japon est
donc obligé de se tourner ailleurs pour son
approvisionnement. Et où trouver ces
sources alternatives d’approvisionnement
si ce n’est en Afrique. The Economist précise
qu’alors que les précédents sommets
étaient centrés sur l’aide au continent,
ce dernier sommet s’est focalisé sur les ressources minérales. Ce faisant, le Premier
ministre japonais Yasuo Fukuda a annoncé
le doublement de l’aide nippone à
l’Afrique. Et les autorités se sont empressées de préciser que cette aide n’est liée à
aucune conditionnalité, excepté un soutien
africain à la candidature du Japon à un
siège permanent au Conseil de sécurité des
Nations unies.
Le Financial Times, sous la plume de son
envoyé spécial à Tokyo, précise que 45 pays
africains se sont déplacés au Japon. Et à 71
ans, le Premier ministre Fukuda s’est
engagé à rencontrer individuellement les
45 chefs d’Etat ou de gouvernement, soit
au total 17 heures d’entretiens en tête-àtête. Le FT confirme que l’accès aux matières premières africaines est devenu une
priorité au regard de l’appétit de ses rivaux
chinois et indien. M. Fukuda a rappelé
qu’au début des années 60, la Corée du Sud
et le Ghana avaient le même PIB, alors
qu’aujourd’hui la Corée du Sud est la
13e puissance mondiale. Pour le Premier
ministre japonais, l’Afrique peut émuler ce
même développement asiatique.
21
POLITIQUE - ÉCONOMIE
Cherté de la vie
Nous restons avec le FT à propos de la
Banque mondiale qui a annoncé le déblocage de 1,2 milliard de dollars pour aider à
combattre l’impact de la montée des prix
des denrées alimentaires dans les pays pauvres. Cette aide servira également à soutenir la production, et l’approvisionnement
en fertilisants et en semences. Le FT précise que l’aide globale de la banque passera de 4 à 6 milliards de dollars d’ici l’année prochaine. Selon Oxfam, la Banque
mondiale a fait montre de leadership dans
la lutte contre la vie chère, et l’organisation
humanitaire britannique voudrait que le
prochain sommet alimentaire prévu à
Rome soit une opportunité pour d’autres
de suivre cet exemple. Citant Robert
Zoellick, le président de la Banque mondial, le journal rappelle que deux milliards
de personnes font face à des conditions
difficiles de survie face à cette montée des
prix des denrées alimentaires.
Les leçons de l’Afrique du Sud et du
Kenya
Michela Wrong, l’une des journalistes
vedettes de Newstatesman qui a beaucoup
voyagé sur le continent, ne comprend pas
qu’une grande partie de l’opinion internationale puisse s’étonner des éruptions de
violences post-électorales au Kenya et de la
montée de la xénophobie en Afrique du
Sud. Pour qui connaît la pauvreté criarde
des banlieues kenyanes, et pour qui connaît
les inégalités sociales qui se sont maintenues, voire renforcées depuis la période
post-apartheid, ces violences et cette montée de la xénophobie ne sont pas du tout
une surprise. La surprise serait, affirmet-elle dans son analyse, que ces violences
aient plutôt tardé à se manifester. Michela
Wrong affirme sans ambages que des millions de Sud-Africains n’ont quasiment
rien gagné depuis la libération de l’apartheid, tout comme au Kenya, où seule l’élite
du pays a profité de la croissance économique de 6% par an, au détriment de la
grande majorité de la population.
L’incontournable Tchad
Jamais un pays francophone n’a été aussi
présent dans la presse britannique ces derniers mois que le Tchad. Et pour cause, les
multiples rébellions qui essaiment les
régions désertiques du pays et la région
soudanaise du Darfour. The Economist pré-
cise que le destin du président Deby est
intimement lié à celui des réfugiés du
Darfour. L’envoyé spécial du journal à
N’djamena affirme que dans l’avion qui
assure la liaison Paris-N’Djamena, le tiers
des sièges était occupé par des militaires
étrangers se rendant en mission, par des
hommes d’affaires chinois, des travailleurs
étrangers impliqués dans l’industrie pétrolière et aussi quelques missionnaires. Cela
donne le ton de la réalité tchadienne sur le
terrain. En dix-huit ans de pouvoir, le journal affirme que le président Deby a été l’artisan de ses propres mésaventures. Son pays
est toujours en queue de peloton des indices internationaux de développement.
Le sujet fétiche, le Zimbabwe
Jusqu'à la tenue le 27 juin prochain
du second tour de la présidentielle au
Zimbabwe, la presse britannique continuera à analyser et à commenter les réalités
de l’actualité politique et économique de ce
pays. Le correspondant du Times à Harare,
Jan Raath, revient sur les malheurs économiques et financiers du pays. La Banque
centrale vient de mettre en circulation un
billet d’un milliard de dollars zimbabwéens. Mais la coupure la plus forte est de
50 milliards de dollars zimbabwéens. Un
verre de bière coûte maintenant 800 millions de dollars zimbabwéens, la photocopie d’un document coûte 269 millions, et
une banane coûte 10 millions de dollars. Le
Times précise que le Conseil des consommateurs du Zimbabwe a affirmé récemment qu’une famille moyenne de six personnes a besoin de 350 milliards de dollars
pour subvenir à ses besoins élémentaires.
Le correspondant du Times rappelle que
le président Mugabe est cependant titulaire d’une licence d’économie obtenue à
l’Université de Londres.
Le Guardian, dans un article cette semaine
titre : « Tsvangirai défie Mugabe en convoquant le Parlement ». Fort de sa majorité
parlementaire de 110 sièges sur 210 au total,
le chef du principal parti de l’opposition
Morgan Tsvangirai a rassemblé ses parlementaires et a déclaré qu’il se considérait
maintenant comme le parti au pouvoir.
Dans un discours à la nation, il a appelé les
juristes de son parti à commencer à travailler sur la réforme de la Constitution, et aussi
sur la relance de l’économie nationale.
CB et l’équipe de rédaction
de Londres
Quatorze islamistes ont été condamnés mercredi soir à la peine
capitale par contumace par le tribunal criminel près la cour de
Boumerdes pour « constitution d'un groupe terroriste armé » et
« détention d'armes, de munitions et de matériaux explosifs », a rapporté l'agence de presse algérienne APS. Un autre prévenu,
M. Mehdi, ayant comparu dans la même affaire, a été condamné à
20 ans de réclusion, au moment où cinq ont écopé des peines allant
de 3 à 7 années de prison ferme, et un à 3 années de prison avec sursis. En juillet 2006, M. Mehdi s'est rendu aux services de sécurité en
vue de « bénéficier des dispositions de la loi sur la réconciliation nationale », tout en « continuant à activer au sein de son groupe terroriste
dont il était l'un des fondateurs ».
Le commandant de
l’Africom en visite au Maroc
Le général William Ward de l'armée américaine, commandant
du Commandement américain pour l'Afrique (AFRICOM),
effectue depuis mercredi une visite de deux jours au Maroc,
selon un communiqué publié jeudi par l'ambassade des EtatsUnis à Rabat. M. Ward, qui a déjà visité le Maroc en février dernier en tant que commandant adjoint du Commandement
américain pour l'Europe, visite le Maroc pour la première fois
en tant que commandant de l'AFRICOM.
L’Angola renforce sa
frontière avec la RDC
Le commandant de la police nationale angolaise Ambrosio de
Lemos a annoncé mercredi que le contrôle serait renforcé à la frontière entre la province angolaise de Zaïre du nord et la République
démocratique du Congo (RDC) pour faire face à l'immigration
illégale. Lors d'une conférence de presse à l'aéroport de Mbanza
Kongo, de Lemos a précisé que des renforts seraient accordés à la
police et que des équipements techniques modernes seraient fournis. Il a indiqué que l'immigration illégale préoccupe les autorités
de la police angolaise, qui est engagée à combattre ce phénomène.
Les Services de la migration et des étrangers de l'Angola ont
annoncé l'arrestation de 68 clandestins congolais pendant le
second trimestre de mai. Ils ont tous été rapatriés à la RDC depuis
la province de Zaire du nord.
Les prisons africaines se
concertent
Les chefs de prison de douze pays africains vont se rencontrer
jeudi en Afrique du Sud afin de préparer une réunion ministérielle, a annoncé mardi le département sud-africain des services correctionnels. Le porte-parole du département, Manelisi
Wolela, a affirmé que les ministres chargés des prisons et des
services correctionnels devraient entériner l'établissement de
l'Association des services correctionnels africains (ACSA), proposé l'an dernier. L'ACSA vise une meilleure coordination
entre pays membres dans le domaine des prisons et des services correctionnels.
Brice Hortefeux prêche à Douala
Par Achille Mbog Pibasso, Douala
Sujet sensible
Hôte du Cameroun du 19 au 21 mai 2008,
le ministre français de l’Immigration, de
l’Intégration, de l’Identité nationale et du
Développement solidaire, Brice Hortefeux, est
revenu sur ce sujet controversé de « l’immigration choisie » prônée par les autorités françaises depuis l’arrivée l’année dernière de Nicolas
Sarkozy à l’Elysée. Visiblement en difficulté
pour expliquer ce concept jugé par certains
« xénophobe », l’émissaire français a plutôt
préféré parler de « la politique française de codéveloppement en Afrique ». Affirmant notamment, non sans raison, qu’il revient aux
Africains de compter d’abord sur leurs propres
moyens pour se développer.
Concernant particulièrement le « sujet sensible » de l’immigration, Brice Hortefeux a
déclaré que la France a besoin de l’organisation des flux migratoires, raison pour laquelle
elle a mis en place « une politique d’immigration concertée et choisie avec les pays africains »
notamment, « sur la base du dialogue, de la
volonté constructive et de la transparence ». En
France, a-t-il poursuivi, deux immigrés sur
trois proviennent du continent africain. Il faut
donc organiser cette immigration pour qu’elle
se fasse au bénéfice de la France et des pays
africains. Dans cette perspective, a ajouté Brice
Hortefeux, il convient non seulement de mettre un terme à l’immigration clandestine, mais
également d’amener la diaspora africaine,
dont « les ressources sont aussi importantes que
l’aide que la France accorde à toute l’Afrique »,
à s’impliquer davantage dans le développement du continent en faisant en sorte que l’essentiel des ressources financières de la diaspora, actuellement utilisées pour la consommation, soit orientée vers l’investissement, ce
qui pourrait donner un coup de pouce au
développement des pays africains, et réduire
l’immigration clandestine.
Développement solidaire
Pendant son séjour au Cameroun, l’émissaire de Sarkozy a été reçu par le chef de
l’Etat camerounais, ce qui a d’ailleurs
amené Paul Biya a s’appesantir sur l’immi-
« Au Cameroun, comme ailleurs
en Afrique, l’état actuel de nos
économies ne nous permet pas
pour le moment de proposer à
tous nos jeunes, y compris les
diplômés, les emplois auxquels
ils peuvent prétendre. »
gration, « un sujet difficile » selon le président camerounais. « Je pense qu’il n’est pas
bon que nos jeunes partent à l’aventure dans
des conditions qui ne peuvent mener qu’à
l’échec. Il faut décourager ces tentatives. Nous
en connaissons les raisons : le chômage, le
manque d’avenir, le découragement qui finissent par l’emporter sur l’attachement au pays
natal et à la sécurité de l’entourage familial.
Au Cameroun, comme ailleurs en Afrique,
l’état actuel de nos économies ne nous permet
pas pour le moment de proposer à tous nos
jeunes, y compris les diplômés, les emplois
auxquels ils peuvent prétendre », a souligné
Paul Biya. Pour le chef de l’Etat camerounais, c’est bien là malheureusement où se
trouve le cœur du problème. Et aussi la
solution. « Car si le développement de nos
pays progressait de façon satisfaisante, si
notre économie créait des emplois, pourquoi
iraient-ils, au risque de leur vie, chercher ailleurs ce qui serait à leur portée ? Qu’on l’appelle co-développement ou développement
solidaire, si telle est la solution, il faut la mettre en œuvre, sans plus attendre. Car il n’est
de l’intérêt de personne que se crée un déséquilibre grandissant entre une Europe riche
et puissante et une Afrique pauvre et sans
avenir. Les récentes “émeutes de la faim” sont
des avertissements dont nous devons tous
tenir compte », a-t-il insisté.
22
POLITIQUE - ÉCONOMIE
Les Afriques - N° 32 - 5 au 11 juin 2008
Guinée : le temps de la psychose
La Guinée traverse depuis deux semaines, des troubles politiques qui mettent au ralenti l'essentiel de
ses activités économiques.
d'état-major adjoint des armées, le général
Mamadou Sampil.
Par Ougna Camara, Conakry
Tout a commencé le mardi 20 mai. Par un
décret, le président de la République limoge le
Premier ministre du gouvernement de consensus mis en place en 2007. Lansana Kouyaté en
poste depuis quinze mois est remplacé par
Ahmed Tidiane Souaré, un homme jugé proche du Président. Les syndicats à l'origine de la
nomination de Kouyaté se disent floués et
menacent de déclencher une grève générale
illimitée. A la situation déjà instable s'ajoute le
26 mai, une revendication des soldats de l'ar-
Les hommes en treillis, munis
d'armes légères réclament,
le paiement intégral des arriérés
de leurs soldes estimés à
5 millions de francs guinéens
soit un peu plus de 720 euros.
mée nationale. Le Camp Alpha Yaya Diallo, la
plus grande garnison militaire de Guinée
située dans la banlieue de Conakry est le point
de départ du mouvement. Les hommes en
treillis, munis d'armes légères réclament, le
paiement intégral des arriérés de leurs soldes
estimés à 5 millions de francs guinéens soit un
peu plus de 720 euros. Ils revendiquent également le limogeage du ministre de la Défense,
la libération de certains de leurs camarades
mis aux arrêts pour assassinat lors de la révolte
populaire de l'année dernière. Leur engagement se traduit par l'arrestation du chef
Escalade
Le 28 mai, ils durcissent leur position en s'emparant de l'aéroport de Conakry. Le vol régulier AF 762 de la compagnie Air France et un
cargo militaire des Etats-Unis sont interdits
d'atterrir sur le tarmac de l'aéroport. En ce
moment précis, les Guinéens pensent à une
mutinerie, bien qu'aucune déclaration n'ait
été faite. Des tirs nourris se font entendre dans
certains quartiers de la capitale et dans les villes de Kindia et Faranah. L’appel au calme et à
la paix sociale du nouveau Premier ministre
Ahmed Tidiane Souaré ne change en rien la
décision des militaires. Le chef d’état major
des armées, le général Diarra Camara appelle
lui aussi à la retenue mais en vain. « J’ai espoir
que les mesures prises par le gouvernement
doivent nous ramener au calme et à la sérénité.
Avec vous, je voudrais, pour l’avenir de notre
armée, œuvrer afin que nous nous placions au
diapason des autres armées de la sous région.
J’espère que cette déclaration ramènera tout le
monde dans le rang. Je vous exhorte à penser
aux conditions économiques de la Nation et à
notre population dont nous avons charge de
défendre la vie et les acquis » dira-t-il dans une
allocution diffusée sur les antennes de la radio
télévision guinéenne.
La thèse de la mutinerie devient plausible le 29
mai quand certains éléments du Camp Alpha
Yaya tentent de pénétrer dans la presqu’île de
Kaloum où se trouve le Président Lansana
Conté. De sources militaires non confirmée,
l’affrontement entre bérets rouges de la garde
Conakry retient son souffle. Les rues sont désertées.
présidentielle et mutins a fait officiellement
dix blessés dans les deux camps. Les sources
hospitalières font état d’au moins trois personnes tuées par balles perdues.
Retour progressif au calme
Vendredi, le calme était revenu dans la capitale
et dans les camps Boiro et Alpha Yaya Diallo.
Mais les activités n’avaient toujours pas repris.
La population de Conakry restait toujours
chez elle par peur des représailles suite à cette
affaire militaro militaire. Les rues étaient
désertes aux heures de pointe. Les marchés,
bureaux, banques et stations services sont restées fermées en dépit du calme qui régnait.
Il faudra ensuite tirer le bilan des pertes économiques de ces deux semaines d’instabilité.
Il faut dire que l’économie guinéenne déjà
durement éprouvée par l’inflation du franc
guinéen vient d’être sérieusement secouée.
Pour rappel, les grèves sociales déclenchées
l’année dernière avaient fait perdre à l’Etat
plus de 10 milliards de francs guinéens en
deux mois.
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Nouveau
Les Afriques - N° 32 - 5 au 11 juin 2008
Paris craint la défection d’Alger
et de Tripoli au sommet de l’UPM
La diplomatie française s’affaire à réussir la naissance de l’Union pour la Méditerranée, le 13 juillet à
Paris. Alger et Tripoli, mais pas seulement eux, lui donnent de gros souci.
Par Faycal Metaoui, Alger
La présence, à un niveau élevé, de l’Algérie
et de la Libye au sommet fondateur de
l’Union pour la Méditerranée (UPM) du
13 juillet 2008, n’est pas confirmée. Si l’absence de Mouammar Kadhafi est presque
sûre, celle de Abdelaziz Bouteflika est
redoutée à Paris. La Libye et l’Algérie sont
les principaux producteurs de pétrole et de
gaz de la zone méditerranéenne. Or, l’énergie est l’un des piliers sur lesquels sera bâtie
l’UPM. Cette initiative est entourée de
« zones d’ombres », selon Tripoli. « Aspects
obscurs », estime Alger.
Traitement de faveur
Les deux capitales soufflent le chaud et le
froid, Alger plus que Tripoli. Après un
accueil favorable, au lendemain de la
première visite du président français
Nicolas Sarkozy à Alger durant l’été 2007,
l’Algérie a révisé sa position, inspirée
sans doute par les réserves exprimées en
Réunis à l’initiative de
l’Egypte, les pays arabes de
la rive Sud débattront d’une
plate-forme de propositions
avec l’Union européenne, le
9 juin 2008 à Ljubljana.
Europe à l’égard du projet d’unir les pays
des deux rives de la Méditerranée. Ce
n’est pas par hasard que deux envoyés
spéciaux de Nicolas Sarkozy, dont Alain
Leroy, l’ambassadeur en charge du dossier de l’UPM, ont été dépêchés à Alger
pour mieux comprendre la position algé-
rienne. « C’est le seul pays à avoir eu ce
traitement de faveur. C’est la preuve que
nous tenons à la présence de l’Algérie le 13
juillet », nous confie un diplomate. A
l’Elysée, un conseiller proche du président français nous a assuré que l’Algérie,
autant que la Libye, sera présente à Paris
à la cérémonie de naissance de l’UPM.
« C’est le niveau de représentation qui
n’est pas réglé. Il n’existe aucune fin de non
recevoir de la part de l’Algérie à ce projet »,
a-t-il précisé.
L’argument de la présence d’Israël ne
convainc pas
C’est le langage à ton variable d’Alger qui
rend la tâche difficile aux experts français.
Certains n’ont pas hésité à nous dire, à
Paris, que la position de l’Algérie est compliquée. On ne comprend pas, par exemple, les raisons qui motivent la condition
algérienne relative à Israël. L’argument de
ces experts est qu’Israël fait partie du processus euro-méditerranéen de Barcelone
(lancé en 1995). « Cela n’a jamais posé
problème avec les pays arabes riverains de la
Méditerranée membres de ce processus », at-on relevé. Pour contourner d’éventuelles difficultés, Paris a négocié dur avec
l’Egypte pour l’amener à prendre la tête
du groupe arabe de la future UPM. Il est
ainsi question que l’Egypte assure la première co-présidence de la future union,
la présidence, elle, revennant théoriquement à la France. Le Caire présente
« l’avantage » d’avoir des relations diplomatiques avec Israël. Accélérant la démarche, l’Egypte a, d’une part, appelé à une
concertation collective autour du projet,
et a, de l’autre, invité les ministres des
Affaires étrangères des pays arabes pour
discuter de ce qui sera dit au sommet de
Paris. Réunis à l’initiative de l’Egypte, les
pays arabes de la rive Sud débattront
d’une plate-forme de propositions avec
l’Union européenne, le 9 juin 2008 à
Ljubljana, capitale slovène (la Slovénie
assure la présidence actuelle de l’UE),
pour éviter toute surprise lors du grand
cérémonial parisien. L’Union du Maghreb
arabe (UMA), qui se réveille à peine d’un
long sommeil, ne veut pas rater le train. La
commission politique a été réactivée pour
discuter du projet de l’UPM. Une réunion
a été organisée, fin mai à Rabat, pour tenter de trouver un langage commun autour
de cette initiative.
A Rabat, on confirme la présence du roi
Mohammed VI au sommet du 13 juillet.
Attirer les fonds souverains
L’Algérie, qui profite peu des programmes
européens Meda, pose le problème des
fonds qui vont accompagner les projets.
Jean-Louis Guigou, délégué général de
l’Institut de prospective économique du
monde méditerranéen (Ipemed), propose
la création d’une banque méditerranéenne,
à l’image de la BERD, avec un capital ouvert
aux privés et aux Etats. Dans la foulée, Paris
souhaite, à moyen terme, attirer les fonds
souverains des pays arabes du Golfe. Ce
n’est pas par hasard si le Conseil de coopération du Golfe (CCG) est invité au sommet du 13 juillet. Il en est de même pour
l’Union africaine (UA) et l’ONU.
La Turquie, membre de l’OTAN et partenaire stratégique des Etats-Unis dans la
région, a refusé de participer au projet
français, estimant qu’il existe une manoeuvre visant à l’éloigner de l’adhésion à
l’Union européenne.
Poutine et le nucléaire iranien
La fin de mandat de l’administration Bush a créé une nouvelle tension sur le nucléaire iranien.
Vladimir Poutine, devenu Premier ministre russe, plaide la détente, rappelle le droit et fait une offre
pour développer le nucléaire civil dans le sud en toute sécurité.
Par Said Djaafer, Alger
L’administration Bush a tout
faux sur le nucléaire iranien !
Zbigniew Brzezinski, ancien
conseiller à la sûreté nationale
de Jimmy Carter, et William
Odom, général à la retraite et
ex-directeur de l'Agence à la
sûreté nationale, l’écrivent dans
le Washington Post du 27 mai.
Plus Washington agite la
menace d’action militaire et
rhétorique qui facilite les campagnes anti-iraniennes, cela
n’occulte en rien le fait que les
fondamentaux du dossier
concernent le sud du monde.
Dans le « dossier iranien » sont
apparues des exigences – occidentales – qui ne relèvent pas
des obligations liées au Traité
de non-prolifération.
Sur ce point, Vladimir Poutine
est clair. Les Iraniens ne cherchent pas l’armée nucléaire et
Poutine lui, est formel, en droit il n’y a rien
à reprocher à l’Iran. Cette réaffirmation
de la lettre et de l’esprit du traité ne
peut qu’être appréciée au Sud.
fait du changement du régime
iranien un objectif, et plus
Téhéran sera enclin à chercher à se doter d’armes
nucléaires. Un avis vigoureusement charpenté auquel
vient de faire écho Vladimir
Poutine, chef du gouvernement russe, dans un entretien
au journal Le Monde.
Le président Mahmoud
Ahmadinajad a beau avoir une
veulent « utiliser leur droit légitime au nucléaire civil. Je suis
formel : sur un plan juridique,
l'Iran n'a rien enfreint pour
l'instant. Il a même le droit d'enrichir [de l'uranium]. Les documents le disent ». En peu
de mots, l’ancien président
russe soulève la question de
fond du droit à l’accès et à la
maîtrise du processus nucléaire,
reconnu par le TNP que les
23
INTERNATIONAL
Occidentaux, par glissements
progressifs, veulent remettre
en cause.
Exigences occidentales hors
TNP
A la veille d’une visite en
Iran de Javier Solana, où il
devait présenter un « ensemble de mesures incitatives »
en contrepartie d’une suspension de l’enrichissement,
Téhéran a déjà répondu.
« Suspendre l'enrichissement
n'est pas négociable et priver
l'Iran de son droit ne peut pas
être une proposition ».
Rien en effet dans le Traité de
non-prolifération n’interdit à
l’Iran de prétendre au nucléaire
civil et aucune disposition ne
prohibe la maîtrise du processus d’enrichissement de l’uranium. C’est une exigence politique occidentale et israélienne
qui inquiète au Sud.
La perception globale du discours des Occidentaux sur le
nucléaire en Iran – et par extension dans tous les pays du Sud –
est qu’il prend prétexte sur l’interdiction du nucléaire militaire
pour s’étendre globalement à
une interdiction de disposer du
« savoir nucléaire ».
L’enrichissement de l’uranium
n’est pas interdit par le TNP, on
veut le rendre tel au nom
de l’éventualité qu’il serve à
un programme militaire. Ce
glissement crée implicitement
une sorte d’interdiction du
nucléaire civil pour les pays
émergents. Segolène Royal,
avait même osé, lors de la campagne pour les présidentielles
françaises, exiger que soit interdit le nucléaire civil à l’Iran.
L’assertion était une bévue juridique flagrante mais, vue du
Sud, elle était l’expression franche et naïve de ce qui est vraiment attendu de l’Iran par les
Occidentaux : un renoncement
au nucléaire civil.
Poutine lui, est formel, en
droit – donc au regard du TNP
– il n’y a rien à reprocher à
l’Iran. Cette réaffirmation de la
lettre et de l’esprit du traité ne
peut qu’être appréciée au Sud,
où l’affaire iranienne est perçue, au-delà de la sympathie ou
de l’antipathie à l’égard de
Verbatim
Véhicules
« Je m'attends à ce qu'il y ait 2,9 milliards de véhicules dans
le monde en 2050, dont deux milliards dans des pays où il
n'y a pratiquement pas de voitures aujourd'hui. »
Carlos Ghosn, président de Renault et de Nissan.
Ethanol
« Ce n'est pas l'éthanol qui augmente le prix des aliments.
Le Brésil, qui produit plus de biocarburant, produit aussi
plus d'aliments. »
Le président du Brésil Lula Da Silva.
Sortir
« Je pense que la meilleure chose que nous puissions faire
pour nuire à l'attrait qu'exerce Al-Qaïda auprès du monde
musulman serait en fait de sortir d'Irak d'une façon ordonnée au cours des deux ou trois prochaines années. »
L'ex-chef de la lutte anti-terroriste à la Maison Blanche
Richard Clarke.
Elections
« En Afrique, les gens pensent que s’ils n’ont pas gagné une
élection, ils sont morts. Quand la période électorale arrive,
on a l’impression que les gens sont au bord de la tombe. Et
pourtant, les élections sont une activité humaine. Celui qui
a échoué doit attendre cinq ans pour se représenter. J’ai été
candidat malheureux en 1990 face à Félix HouphouetBoigny. Le ciel n’est pas tombé sur la terre. »
Extraits d’une déclaration de Laurent Gbabgo recevant des
milliers de mamans au Palais présidentiel lors de la fête des
mères. D’après Fraternité Matin.
Jamais
« Même si les gens votent pour le MDC (Mouvement pour le
changement démocratique, opposition), Morgan Tsvangirai
ne posera jamais un pied à l'intérieur de la résidence présidentielle. »
Grace Mugabe, épouse de Robert Mugabe.
Curiosité
« La Russie est une république présidentielle. Nous ne modifierons pas le rôle clé du chef de l'Etat dans le système politique. Le fait que je dirige le gouvernement est une curiosité
dans notre histoire. Mais l'essentiel est ailleurs : je dirige en
même temps un parti qui occupe un rôle de premier plan
dans la vie politique du pays et qui a une majorité stable au
Parlement. »
Vladimir Poutine, Premier ministre Russe.
Patate
« Nous avons la patate chaude (la mutinerie) entre les
mains, que nous essayons d'évacuer. (…) C'est lié à la situation générale du pays. Ce n'est pas seulement l'armée qui vit
mal, mais il arrive que dans certaines corporations, l'impatience se manifeste. »
Le nouveau Premier ministre guinéen, Ahmed Tidiane Souaré.
Téhéran, comme une volonté
du club des pays maîtrisant le
nucléaire de préserver un
monopole.
Par contre, Poutine estime que
les Iraniens doivent comprendre qu’ils ne se trouvent pas
dans « une zone aseptisée, mais
dans une région explosive »,
qu’ils doivent en tenir compte
et prouver « qu’ils n’ont pas
d’arrière-pensées ».
Pour un fournisseur attitré
de combustible
Sur le fond, la crise du
nucléaire iranien est susceptible d’être répétée avec tous les
pays qui ne seraient pas en
odeur de sainteté occidentale.
De nombreux pays émergents
cherchent à utiliser l’énergie
nucléaire à des fins civiles et,
comme l’Iran aujourd’hui, ils
auront besoin d’enrichir l’uranium et se doteront des installations nécessaires. Il « y aura
toujours des doutes », selon
Poutine, sur un possible usage
militaire.
La solution serait, selon lui,
de lancer un programme
international d’enrichissement de l’uranium qui se
ferait dans un pays du club
nucléaire, et donc « au-dessus
de tout soupçon ». Pour que ce
processus réussisse, il faut que
les pays émergents aient la
certitude de recevoir les
quantités d’uranium enrichi
et qu’on leur reprenne le
combustible usagé. « On peut
créer ce système. Il sera suffisamment fiable et sans danger », estime Poutine.
C’est sans doute la grande
discussion mondiale à venir.
D’autant qu’aux Etats-Unis,
la sortie d’un brûlot de
l’ancien porte-parole de
la Maison, Scott McClellan,
(Ce qui s'est passé : au cœur de
la Maison Blanche de Bush et
la culture de la désinformation
à Washington), montre que les
manipulations sur les inexistantes armes de destruction
massive irakiennes se répètent
pour le cas iranien.
24
L’AFRICAIN DE LA SEMAINE
Au Cap, Anne partage
son amour du vin
Anne Cointreau-Huchon fait honneur à la célèbre famille française de fabricants de liqueur dont elle
est issue. D’une vieille ferme de style « Cape Dutch » bâtie en 1692, elle a fait l’un des domaines les
plus visités des vignobles du Cap, en Afrique du Sud. Son secret : avoir su donner sa chance au tourisme viticole.
La patronne française a aussi su innover :
« Avec le développement du tourisme
viticole sur la propriété, dont les retombées sont d’ailleurs réelles en termes d’intégration dans le tissu local, les ventes
directes représentent 25% du total. »
N’importe quel amateur est mieux
convaincu in situ. Et une fois devenu
l’une des destinations favorites des touristes étrangers, Morgenhof exporte logiquement ses onze cépages dans plus de
trente pays – contre cinq en 1994, dont le
Gabon et une bonne partie de l’Afrique
australe : « Les visiteurs cherchent à acheter le vin chez eux… »
Par Anthony Davis, Johannesburg
« Je me suis bien amusée. » Ce petit rictus,
Anne Cointreau-Huchon le dédicace aux
ex-propriétaires des quatre domaines
qu’elle a acquis en 1992, quand elle a
décidé de rendre leur prestige aux terres
de Morgenhof, à Stellenbosch, près du
Cap : « Quoique voisins, ils ignoraient
qu’ils vendaient leurs propriétés à la
même personne. » Quelque 213 hectares
au pied des monts Simonsberg, dont
une quarantaine étaient consacrés à la
vigne : en une journée, c’était signé.
Aussi simple que cela. Du moins quand
Anne-Cointreau-Huchon en parle. Car
cette diplômée en management et marketing a, sans conteste, le sens des affaires. Un héritage familial, sûrement :
membre de la cinquième génération de
Cointreau, comme la célèbre liqueur
française, et à ce titre directrice générale
de Renault-Cointreau, elle aura toujours un pied à Paris.
Mais depuis plus de seize ans, l’autre est
installé en Afrique du Sud. A l’aise comme
en charentaises. De fait, Morgenhof,
aujourd’hui, c’est un vin de renommée
internationale, environ 30 000 caisses
de bouteilles vendues chaque année,
Dix-huit mois avant l’élection
de Nelson Mandela à la tête
du nouvel état démocratique,
elle pressentait avec une
certitude étonnante qu’il « n’y
aurait pas de révolution. »
Elle avait raison.
une cinquantaine de salariés et le même
nombre d’occasionnels par an. C’est
surtout le cinquième domaine viticole
le plus visité de la région. Quelque
125 000 clients par an, ça compte :
« L’oenotourisme représente un tiers de
mon chiffre d’affaires », dévoile fièrement la patronne.
Bouche-à-oreille efficace
Il faut reconnaître qu’elle a mis les
moyens, bien choisi son positionnement
économique et maintenu le cap. Dès
1993, Morgenhof est inscrit sur la
« Route des vins ». Très tôt aussi, un centre de dégustation – le « Tastevin » – et
un restaurant y sont ouverts : « L’ex-propriétaire du terrain principal y autorisait
les pique-niques, j’ai prolongé l’idée. »
L’accueil des touristes s’avère vite de qualité. Encore faut-il les faire venir. D’où
l’apparition de petites curiosités, d’un
jardin à la française ou d’une des seules
caves octogonales du monde : « Je voulais
que les gens s’en souviennent. Il faut casser
les angles d’un carré, incliner le sol, poser
les rails en cercles pour stocker les barriques… Ce n’est pas évident, mais enfin, ce
n’est pas si compliqué. »
Morgenhof fut en outre l’un des tout
premiers domaines à ouvrir ses portes
sept jours sur sept. La plage horaire du
samedi après-midi, souvent chômé en
Afrique du Sud, a aussi été élargie – les
voisins l’imiteront par la suite. Si bien
Légion d’honneur
Membre de la cinquième génération
de Cointreau, comme la célèbre liqueur
française, et, à ce titre, directrice générale
de Renault-Cointreau.
qu’en 1999, le nombre de repas servis a
culminé à 43 000, contre 4000 cinq ans
plus tôt. « Cela devenait difficile à gérer,
on a ralenti un peu la cadence », explique Anne Cointreau-Huchon. Point trop
toutefois : « On organise des concerts,
des conférences et des mariages toute
l’année, parfois deux par jour. » Au total,
Morgenhof accueille quelque 250
réceptions par an et sert désormais
30 000 repas en moyenne.
Les gens viennent au domaine et le
bouche-à-oreille opère. Parce que le vin
y est bon : « Le dernier propriétaire était
un producteur d’inox, son vignoble
n’était pas extraordinaire. On a construit
un chai, fait venir des barriques de
France, des bouchons du Portugal...
Ensuite, il fallait laisser le temps au
temps. » Plusieurs cuvées ont depuis été
récompensées. Le Morgenhof Estate
Première Sélection South Africa 2001 a
même été désigné « meilleur vin rouge
du Nouveau Monde » par Decanter,
magazine de référence, en 2006. Six
millésimes différents obtiennent également plus de quatre étoiles dans le
guide sud-africain John Platter.
Une image de marque bien développée
Demandez à Anne Cointreau-Huchon
les secrets de sa réussite, elle bottera
d’abord en touche, par modestie ou
bienséance. Puis elle admettra qu’elle a
su prendre les risques au bon moment :
« Pour être venue en Afrique du Sud plusieurs fois dans le cadre de séjours humanitaires, je connaissais beaucoup d’industriels ici : personne ne m’encourageait
vraiment. En France non plus. » Elle a
posé ses valises au pays, avec son mari
et ses trois enfants, au moment où « les
gens préféraient vendre qu’investir ».
Dix-huit mois avant l’élection de
Nelson Mandela à la tête du nouvel état
démocratique, elle pressentait avec une
certitude étonnante qu’il « n’y aurait
pas de révolution ». Elle avait raison.
C’est sans doute cette ouverture sur le
monde qui a engendré l’inscription
d’Anne Cointreau-Huchon sur une liste
américaine des 40 « Leading Women
Entrepreneurs of the World » en 2001.
Sans doute aussi pour cela que la
Française met un point d’honneur,
depuis la première année, à faire voyager
son personnel : « Ils reçoivent des étrangers toute l’année, nous exportons plus de
50% de notre production… Il faut bien
que mes employés comprennent les marchés extérieurs. » Son maître de chai s’envole d’ailleurs tous les ans pour vendanger en France. C’est sans aucun doute,
enfin, parce qu’elle a parcouru le monde,
Elle a augmenté les salaires
des locaux en arrivant en
1992. « Cela ne m’a pas
rendue très populaire
dans le milieu. »
y compris dans le cadre de travaux
humanitaires, qu’elle a augmenté les
salaires des locaux en arrivant en 1992.
« Cela ne m’a pas rendue très populaire
dans le milieu. Mais quand on débarque
ici, on a envie de donner un peu. A
Morgenhof, on a créé des emplois pour des
étudiants en œnologie, on a développé des
programmes d’alphabétisation… »
Aujourd’hui, Anne Cointreau-Huchon
continue de miser sur l’économie sudafricaine. Plus que jamais, malgré des
soubresauts « qui cesseront assez vite ».
Dans une réserve du Limpopo, au nord,
elle a d’ailleurs ouvert un complexe
hôtelier très haut-de-gamme, en 1997.
Ces Clearwater Lodges pointent aux
Relais et Châteaux. Toujours cette touche française – qui lui vaut la Légion
d’Honneur en 2006 – au service de
l’Afrique du Sud…
La businesswoman a de quoi s’affairer.
D’autant qu’il reste des hectares à planter à Morgenhof. Seuls 72 le sont
aujourd’hui. « On peut en exploiter une
centaine, progressivement, promet-elle.
Inutile d’aller trop vite. Longtemps, la
surproduction mondiale nous confortait
dans cette logique. Aujourd’hui, nous
sommes, c’est vrai, en rupture de stock sur
certains vins. Mais c’est parce qu’ils sont
très demandés ! » Dans le métier, la
modération devient vite conceptuelle.
Les Afriques - N° 32 - 5 au 11 juin 2008
L’agenda
Forum sur le capital investissement en Afrique
10 juin 2008, Abidjan, Hôtel Sofitel.
Contact : Franck O. Igué, [email protected]
Troisième Festival mondial des arts nègres
1er au 22 juin 2008 à Dakar. Contact : Alioune Badara Gueye.
www.fesman.org
CAP sur l'Afrique : marchés financiers, private equity,
information financière, diaspora, mondialisation...
3 juin 2008 à partir de 18h30, Paris, Université Paris Dauphine.
Contact : Mamadou Balde - 06 74 55 52 41 - [email protected]
Africa Power Forum
12 et 13 juin 2008 à Marrakech.
Contact : Youssef Waqif [email protected]
Mise à niveau et développement de la filière sucrière
17 juin 2008 à Skhirat (Maroc) - Centre Int. Mohammed VI.
www.cosumar-ona.com
Cycles des salons de Med It 2008
18 et 19 juin 2008 : Med-IT @ Casablanca, Maroc.
22 et 23 octobre 2008 : Med-IT @ Tunis, Tunisie.
2 et 3 décembre 2008 : Med-IT @ Dakar, Sénégal.
Organisateur : XCOM - Tel. +33 442 70 95 10 - Fax. +33 (0)4 42 70 91 89
L’industrie agroalimentaire, moteur de croissance
en Afrique
18 au 20 juin 2008 à Rome, au siège de la FAO. Contact : EMRC Bruxelles - +32.2/626 15 15. [email protected] - www.emrc.be
1er Salon de l’économie sociale et solidaire « ECOSS »
19 au 21 Juin 2008 à la Foire internationale de Casablanca.
Contact : Khadija Mouhni - 063 89 72 72
Salon Agrolibya
Libye, du 23 au 26 juin 2008. Contact : Thimotée Mougeotte,
[email protected]
Africa Energy Forum
25 au 27 juin 2008 à Nice. Contact: Rod Cargill,
+44.(0)20.85.47.06.98, [email protected]
Actualités et défis de la fonction juridique
en entreprise dans l'espace OHADA
25 au 27 juin à Douala. Contact : Dr. Sadjo Ousmanou
Tel. : +237 22 04 28 61 - [email protected]
AfricTalents
26 juin à Dakar au Méridien Président.
Contact : [email protected] - www.africtalents.com
8e Forum annuel international sur les perspectives
africaines
27 juin 2008 à Paris Bercy. Contact : Centre de développement de
l'OCDE : Ralph Maloumby, Tél : +33 1 45 24 96 43 ou Sala Patterson,
Tél : 33 1 45 24 82 85
Qui va nourrir le monde ?
3 juillet 2008, conférence internationale à Bruxelles, www.nourrirlemonde.org
La nouvelle Afrique du Sud des affaires
3 juillet 2008 à Paris - Palais du Luxembourg (Sénat). Contact : Ubifrance
8e Forum des dirigeants d’entreprises africaines
8 au 11 juillet 2008 – Paris, La Sorbonne.
Contact : Afrique Challenge (Rue Mansour SAADI- Quartier
Racine. Casablanca MAROC). Tél : 212 22 23 60 418
African Investor & NYSE Forum
15 septembre 2008 à New York.
Contact : www.africa-investor.com/awards/aiindexawards/home.htm
Geneva trade & development forum GTDF
17 au 20 septembre 2008 à Crans Montana. Contact : Ideas Center.
+ 41 22 807 17 40 - www,gtdforum.org ou www.swisscham-africa.ch
IPAD, Infrastructure Partnership for African
Development
7 au 9 octobre 2008, RDC. 26 au 28 novembre 2008, Nigeria. 11 décembre
2008, Angola. Contact : Jean-Tite Oloumoussié, +27.21.700.3508,
[email protected]
Symposium Mines Guinée (SMG 2008)
13 et 14 octobre, Conakry, Republic of Guinea.
Dan Coberman - [email protected]
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