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Le Courrier de l’algologie (5), n°1, janvier/février/mars 2006
Revue de presse
Revue de presse
Mao-Ying QL et al. Stage-dependent analgesia of elec-
tro-acupuncture in a mouse model of cutaneous
cancer pain. Eur J Pain 2005;20.
Se reconnecter à la magie de la vie
Ce livre, est écrit par Joyce Mills, psychologue
et hypnothérapeute, qui a précédemment écrit
avec Richard Crowley Métaphores thérapeu-
tiques pour enfants.
Le livre de Joyce Mills cherche à permettre au
lecteur à travers l’utilisation de symboles et
d’histoires, de se reconnecter avec lui-même.
Il intègre les traditions du conte thérapeutique
et de l’hypnose ericksonienne ainsi que les
rituels traditionnels amérindiens et hawaïens
dont Joyce Mills est héritière. “Les rituels et les
cérémonies sont importants dans notre vie quo-
tidienne pour nous reconnecter à quelque
chose qui est au-delà de nos possessions maté-
rielles et de nous-mêmes, pour instiller en nous
le sens de la communauté et le caractère sacré
de la vie.”
Dans ce livre, l’auteur aborde à la fois des his-
toires amérindiennes ou hawaïennes, mais
nous parle aussi simplement d’histoires de sa
vie.
Différents outils thérapeutiques sont propo-
sés : le pot à rêves, le bouclier d’identité, le
bol de lumière, le cercle de la réussite, les
cérémonies de l’eau, les rituels et les cérémo-
nies pour guérir et célébrer la vie, la bouteille
de mémoire, etc.
Ce livre simple, très humain et d’une grande
profondeur, constitue à la fois une aide au
patient qui souffre, qui a perdu un être cher, et
un merveilleux outil de travail pour le psy-
chologue ou l’hypnothérapeute. Enfin, il peut
aider le médecin confronté à la lassitude, à se
ressourcer.
C. Wood
Mills J. Se reconnecter à la magie de la vie. Paris :
Le Courrier du Livre, 2006.
L’hypnose aujourd’hui
Que peut vraiment l’hypnose ? J.M. Benhaïem,
qui n’en est pas à son premier essai, relève
avec d’autres spécialistes, le défi de répondre
à cette question.
L’ouvrage émane d’un collectif de praticiens,
de chercheurs, de philosophes déjà familiari-
sés avec l’hypnose. Chacun de ces auteurs nous
fait par de son expérience et de ses espoirs dans
cette approche médicale susceptible de chan-
ger les relations thérapeutiques avec les
patients. Si l’on ne s’en tenait qu’à l’étymolo-
gie, l’hypnose pourrait être considérée comme
un “sommeil artificiel provoqué” mais dont le
maître mot serait “influence”.
Pour ces auteurs, l’hypnose serait un “proces-
sus” qui se schématise par une succession de
phases relativement instables : tout d’abord un
état de veille ordinaire, puis une fixation de
l’attention ou du regard du patient qui aboutit
à une dissociation de ses deux “sensorialités”
et à la fermeture du patient à toute sensation,
et enfin une troisième et dernière phase qui,
grâce aux ressources, à l’imagination et à l’in-
ventivité du patient, permet l’ouverture ou la
“perceptude”, terme imaginé par François
Roustang. La démarche globale en hypnose
vise à soigner la focalisation, la sidération et
l’immobilisation, et passe donc par les trois
étapes précédemment décrites pour obtenir le
soulagement, voire la guérison.
Le champ d’action de l’hypnose est très large.
C’est ainsi que, en anesthésie, l’hypnose est
l’une des plus anciennes techniques utilisées.
Très prisée depuis l’Antiquité jusqu’au milieu
du XIXesiècle, elle est par la suite reléguée au
dernier rang du fait de l’apparition des anes-
thésiques chimiques. Elle suscite de nouveau
progressivement l’intérêt à partir du milieu du
XXesiècle grâce aux travaux de Milton Erick-
son, son plus ardent défenseur et grand réno-
vateur. L’hypnose permet à l’anesthésiste
d’avoir une vision globale de son patient et,
de ce fait, instaure une relation soignant/soigné
privilégiée pour les deux partenaires du fameux
“colloque singulier”.
La prise en charge de la douleur gagnerait à uti-
liser l’hypnose à condition que le bénéfice/
risque de cette méthode soit bien évalué, et
qu’elle tienne compte également de certaines
contre-indications. Les travaux d’imagerie
cérébrale confortent l’hypnose dans son action,
reproductive et spécifique.
L’hypnose est de même un outil intéressant
dans la prise en charge de l’anxiété, des peurs,
voire des phobies. L’enfance étant empreinte
de rêve et d’imaginaire, les indications d’hyp-
nose dans ce contexte sont multiples (par
exemple, chez l’enfant subissant des soins den-
taires).
Dans le cadre des soins palliatifs, l’hypnose
ericksonienne mérite toute sa place avec, tou-
tefois, quelques nuances : l’utilisation, l’adap-
tation, la création d’un changement, l’attribu-
tion d’un sens et, enfin, le respect, dans un