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1-TABLE DES MATIÈRES
1) Table des matières 1
2) Équipe de création 2
3) Résumé de la pièce 3
4) Photo du spectacle - par Caroline Laberge 4
5) Mot du traducteur - Laurent Muhleisen 5
6) Entretien avec Denise Guilbault - par Geneviève Billette 6, 7
7) Repères biographiques de l’auteure 8, 9
8) Repères biographiques de la metteure en scène 10, 11
9) Repères biographiques des interprètes 12, 13, 14
10) Repères biographiques de l’équipe de création 15, 16, 17, 18
11) Notes sur le décor - par Max-Otto Fauteux 19, 20, 21
12) Autour de MANHATTAN MEDEA - par Geneviève Billette 22, 23, 24, 25
13) Le mythe de Médée et Jason 26, 27, 28, 29
14) Équipe du spectacle 30, 31
15) Équipe d’ESPACE GO 32
16) Remerciements 33
17) Contacts 34
Documentation pour consultation seulement!
Également disponible sur www.espacego.com
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2-ÉQUIPE DE CRÉATION
MANHATTAN MEDEA
Du 29 mars au 23 avril 2011
Texte : Dea Loher
Traduction : Olivier Balagna + Laurent Muhleisen
Mise en scène : Denise Guilbault
Avec : Paul Ahmarani + Geneviève Alarie +
Alexandre Goyette + Germain Houde + Didier Lucien
Équipe du spectacle
Assistance à la mise en scène et régie : Stéphanie
Capistran-Lalonde
Décor : Max-Otto Fauteux
Costumes : Mérédith Caron
Lumières : Caroline Ross
Musique : Catherine Gadouas
Vidéo : Valérie Leduc
Accessoires : Normand Blais
Maquillages : Jean Bégin
L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte
représenté.
Une production ESPACE GO
www.espacego.com
DURÉE DE LA REPRÉSENTATION : 1 h 10
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3- LE RÉSUMÉ
« Devrais-je entendre comment tu la baises, nuit après nuit, son plaisir, l’arme avec laquelle tu la domines et te
la rends docile, soumise. Devrais-je entendre comment mon enfant appelle une étrangère sa mère. *…+ Jusqu’où
va ta cruauté, Jason. » Médée
Rêvant d’un avenir meilleur, Médée et Jason décident de fuir ensemble leur pays en ruine. Arrivés à
Manhattan, ils vont d’hôtel en hôtel, « l’air pue, te ronge les poumons ». Ils doivent composer avec la
réalité des clandestins et avec leur fils, à leur arrivée. Sept ans plus tard, Jason, toujours en quête de son
« rêve américain », délaisse Médée pour séduire Claire, la fille de Sweatshop-Boss, un riche fabricant de
vêtements chez qui il s’installe. Médée se présente à la maison de la 5e Avenue pour retrouver « Son homme
» et récupérer son fils. Jason ne veut pas la suivre. Trahie, désespérée, elle demande qu’on lui laisse l’enfant.
Sweatshop-Boss refuse et la chasse. Médée n’aura plus d’autre choix que d’appliquer sa propre loi et de se
faire justice.
Vingt-cinq siècles après Euripide, Dea Loher redonne vie au mythe de Médée et à sa tragédie de l’Amour et de
l’Exil, l’ancrant dans une cruelle actualité. MANHATTAN MEDEA, créée à Gräz (Autriche) en 1998, met en
situation deux jeunes adultes qui tentent de trouver leur place dans une mégapole corrompue par l’argent et
marquée par l’inégalité des rapports sociaux. Est-il possible d’échapper à son sort? Bien que les grands thèmes
propres aux tragédies grecques soient présents dans la pièce, le destin des hommes et des femmes n’est plus ici
l’affaire des dieux. L’auteure oppose à l’idée de fatalité celles du libre arbitre et de la responsabilité individuelle.
Dea Loher est née en Allemagne en 1964. Auteure engagée et prolifique, elle se hisse très rapidement au
nombre des dramaturges les plus talentueux de sa génération. On reconnaît la maturité de son écriture et
l’intensité des thèmes abordés dans son œuvre. Dea Loher est l’auteure d’une quinzaine de pièces et
récipiendaire de nombreux prix. Elle est aujourd’hui auteure associée au Deutsches Theater de Berlin est
actuellement présentée sa dernière pièce intitulée VOLEURS.
Metteure en scène d’une quarantaine de pièces, Denise Guilbault est reconnue pour sa rigoureuse et sensible
direction d’acteurs de même que pour son audace à plonger dans des univers troubles et variés, conviant
chaque fois le spectateur à retenir son souffle avec elle. Ceux qui ont assisté aux pièces LE CRYPTOGRAMME de
David Mamet, L’ABDICATION de Ruth Wolff, POUR ADULTES SEULEMENT et LE GÉNIE DU CRIME de George F.
Walker et WIT de Margaret Edson (lauréate de quatre Masques) s’en souviennent encore.
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4 PHOTO DU SPECTACLE
Photo © Caroline Laberge
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5 MOT DU TRADUCTEUR
DEA LOHER OU L’IMPOSSIBLE INNOCENCE
«Tous, nous aimerions bien être innocents. » Cette phrase, que Dea Loher met dans la bouche d’un personnage
d’une de ses pièces1 est peut-être ce qui résume le mieux son rapport au monde et à l’écriture, une activité
qu’elle n’a jamais conçue autrement que comme une nécessité.
Dans la première moitié des années quatre-vingt-dix, quand les traductions de ses premières pièces ont
commencé à circuler en France, les réactions de ses premiers lecteurs et plus tard de ses premiers spectateurs
, eurent de quoi la surprendre; l’expression hexagonale de quelques préjugés solidement ancrés en faisait une
héritière de Brecht, sans doute de la même génération que Heiner Müller, et bien sûr issue de la même partie
de l’Allemagne que ce dernier. Il fallait prendre cela comme un compliment. Ce qui était vanté, c’était la
maturité de l’écriture et l’intensité des thèmes abordés. Or le seul point en commun de Dea Loher avec Brecht
est d’être née et d’avoir grandi en Bavière une région si féconde en auteurs de talent. Quant à Heiner Müller,
elle est sa cadette de trente-cinq ans, et l’autre gende, qui veut qu’il ait été un temps son professeur au
département d’écriture scénique de l’École supérieure des beaux-arts à Berlin, est elle aussi infondée.
Dea Loher est née dans les années soixante au beau milieu du miracle économique allemand, qui précède d’une
décennie les années de plomb, celles de la RAF2, et d’un quart de siècle la chute du mur de Berlin auquel
personne ne s’attendait. Fille unique d’un couple d’employés (son père a travaillé pour les Eaux et Forêts), elle a
grandi dans une petite ville bavaroise à la frontière de l’Autriche, essentiellement auprès de sa grand-mère.
C’est dans ce contexte relativement solitaire qu’elle a commencé à écrire, pratiquement dès qu’elle a su
tenir un stylo en main, selon ses propres termes. « Je n’ai jamais imaginé faire autre chose de ma vie » a-t-elle
confié à plusieurs reprises. Son adolescence a été bercée par les mêmes rythmes que ceux des gens de sa
génération, avec un penchant plus marqué pour Nick Cave que pour Supertramp…
S’il faut trouver une filiation dans l’écriture de Dea Loher, c’est davantage vers Ödön von Horváth qu’il faut se
tourner. Comme lui, elle se soucie en permanence du destin de ses personnages et explore la tragi-comédie de
leurs petites vies. Il n’y a que des héros dans ses pièces, si minuscule voire misérable leur roïsme fût-il. Le
moteur de son écriture est l’empathie. Sa visée, une tentative de pondre à la question cruciale : « est-il
possible d’échapper à la responsabilité? » S’il n’y a pas d’explication satisfaisante à notre présence sur terre, si
nos vies se résument souvent à une épuisante - et vaine - quête du bonheur, il n’en reste pas moins que ce qui
fonde notre humanité est le fait que nous soyons responsables de ce que nous sommes. Cette nostalgie de
l’innocence n’est pas liée à quelque culpabilité; non, simplement, parfois, nous aimerions tant que quelqu’un
prenne en charge notre vie, ou au moins une part de notre vie, pour la rendre supportable.
Les pièces de Dea Loher sondent les termes de cette difficulté pour ne pas dire de cette impossibilité. Elles
affirment à chaque fois un peu plus le caractère incontournable de ce principe de responsabilité.
L’écriture de Dea Loher suit l’amplitude de plus en plus grande avec laquelle elle explore cette thématique… Elle
fait se croiser des destins dans lesquels nous nous reconnaissons fatalement. La justesse et la portée de ses
mots répondent à chaque fois un peu plus à la nécessité et au sens qui fondent le geste même de son art. Il y a
ce qu’il faut raconter, ce dont il faut rendre compte, mais aussi, mais surtout, comment il faut en rendre compte.
C’est parce qu’à chaque œuvre la question du « pourquoi écrire » est remise sur le tapis que le souffle,
l’architecture, la dramaturgie de ses pièces ne cessent de s’enrichir. À chacune d’entre elles, le traducteur que je
suis découvre de nouvelles missions assignées à la langue, de nouveaux échos, de nouvelles correspondances,
qui me font pénétrer toujours plus profondément dans le passionnant et mystérieux exercice consistant à «
rendre » le théâtre de Dea Loher en français.
Laurent Muhleisen
Co-traducteur, avec Olivier Balagna
1 FRAU HABERSATT, lors de sa rencontre avec Elisio, dans la scène 13 de Innocence
2 RAF : ROTE ARMEE FRAKTION, le mouvement d’Andreas Baader et Ulrike Meinhof
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