LA SUGGESTION SERA SOUMISE À LA CONFÉRENCE
MINISTÉRIELLE DU CARTEL MERCREDI PROCHAIN
Production OPEP :
l’Algérie propose une réduction
de 1,1 million b/j
Par
Rabah Iguer
QUATRE terroristes se
sont rendus, hier, aux auto-
rités sécuritaires dans la
localité frontalière de Tarat
relevant du secteur opéra-
tionnel d’In Amenas, dans
le sud-ouest du pays, a
indiqué un communiqué
du ministère de la Défense
nationale (MDN). Selon le
communiqué, les quatre
terroristes étaient en pos-
session de quatre pistolets-mitrailleurs de type Kalachnikov et huit char-
geurs garnis. Il s’agit des terroristes recherchés dénommés B. Djelloul, B.
Abdelmalek, B. Miloud et B. Cherif. R. I.
MÉDIA
Presse électronique :
les nouveaux textes en phase
de finalisation .....................p2
RETRAITE
El Ghazi : «Les nouvelles
dispositions visent à protéger
la CNR».................................p3
ÉCONOMIE
Les créations d'entreprises
en hausse..............................p5
ACTUALITÉ
SELON LE MINISTÈRE DE LA DÉFENSE NATIONALE
Reddition de quatre terroristes
à In Amenas
Par
Bahia Aliouche
L’ALGÉRIE a proposé que les
pays membres de l’Organisation des
pays exportateurs de pétrole (Opep)
baissent leur production de 1,1 mil-
lion de barils par jour, selon le
ministre de l’Energie, Noureddine
Bouterfa qui avait rencontré, samedi
dernier à Téhéran, son homologue
iranien Bijan Zanganeh, et ce, dans
le cadre des consultations que
l’Algérie mène pour la concrétisa-
tion de l’Accord d’Alger.
Suite en page 3
Par
Ziad Abdelhadi
IMPORTANT moment dans la
jeune histoire de l’industrie d’as-
semblage automobile en Algérie.
Le géant de la production automo-
bile mondiale, à savoir le Groupe
allemand Volkswagen (VW), et le
Groupe automobile algérien Sovac
ont conclu, hier à Alger, un accord
pour la création d’une joint-ven-
ture. Le contrat de coentreprise qui
consiste en la production de véhi-
cules dans l’usine qui sera
implantée à Sidi El Khettab, dans la
wilaya de Relizane, à l’ouest du
pays, a été signé hier, en présence
du ministre de l’Industrie et des
Mines, Abdesselam Bouchouareb,
au siège du ministère, par Mourad
Oulmi et Joseph Baumart, respecti-
vement P-dg du Groupe Sovac et
vice-président exécutif du Groupe
Volkswagen. Les ambassadeurs
d’Espagne et de Tchéquie à Alger
étaient également présents à la
cérémonie.
Selon M. Bouchouareb, le
contrat de partenariat passé entre
les deux Groupes revêt un caractère
exceptionnel dans la mesure où la
partie allemande participe au
capital financier de la SPA Sovac.
Pour le ministre, «cette participa-
tion financière est la preuve irréfu-
table que le groupe VW s’engage
dans la durée dans notre pays et
qu’il veut faire de sa future plate-
forme de production de ses presti-
gieux modèles que sont la Polo, la
Skoda, la Seat Ibiza et le Caddy, le
point de départ de ses exportations
vers d’autres pays». Le ministre a,
par ailleurs, indiqué que ce grand
contrat démontre tout au moins
qu’on peut investir, se développer
et, à l’avenir, innover dans le sec-
teur de l’assemblage en Algérie.
M. Bouchouareb tiendra à préciser
que le contrat passé entre les deux
parties ne peut souffrir d’aucun
litige à l’avenir car «tous les
aspects liés à ce partenariat on été
passés en revue sans exception
aucune».
De son côté, M. Oulmi dira que
le protocole d’accord qui vient
d’être signé «est le début d’un nou-
veau challenge pour les deux parte-
naires, qui concrétisent leur projet
de production de véhicules en
Algérie, après 13 années de parte-
nariat commercial». Le patron de
Sovac qualifiera ce partenariat
industriel entre son entreprise et le
constructeur allemand d’une grande
portée économique pour l’Algérie,
dans le sens où il s’inscrit «dans sa
stratégie industrielle de développe-
ment de l’industrie automobile et
de la sous-traitance en Algérie». Le
P-dg de Sovac a tenu à faire savoir
enfin à la presse que le Groupe alle-
mand a cédé gratuitement ses
licences de production des modèles
suscités. Suite en page 24
PARTENARIAT ENTRE LE CONSTRUCTEUR ALLEMAND ET SOVAC
Volkswagen s’installe
en Algérie
Quotidien national d'information
N° 6542 Prix 10 DA France 1 C Lundi 28 novembre 2016
Photo : S. ZoheirPhoto : DR
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Lire pp 11 à 16
Volonté politique réelle
pour réussir l'intégration
économique continentale
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latribunedz.com
Saleh Aguila salue le rôle de Bouteflika en faveur de l'unité libyenne
Lire en page 24
L’ÉVÉNEMENT
Lundi 28 novembre 2016
2
Par
Noureddine Khelassi
ELLE COURT, elle court, comme dit la
célèbre chanson de Michel Sardou. Mais il
ne s’agit pas, dans le cas présent, de la
maladie d’amour. Elle, l’indéfinissable,
court plus vite encore et elle enfle à la
vitesse même de sa propagation. «Elle est
sale, elle est glauque et grise, insidieuse et
sournoise, d’autant plus meurtrière qu’elle
est impalpable. On ne peut pas l’étrangler.
Elle glisse entre les doigts comme la
muqueuse immonde autour de l’anguille
morte. Elle sent. Elle pue. Elle souille. C’est
la rumeur», ainsi décrite par Pierre
Desproges, philosophe du rire noir et
auteur des Réquisitoires du Tribunal des
flagrants délires. Ici, le récent exemple de
flagrant délire, est une histoire de corne-
culs de la mer molle qui aurait pu être
amusante, comique, drôle même, si elle
n’annonçait cycliquement la mort du chef
de l’Etat algérien et, depuis presque un
an déjà et tout récemment encore, celle
du maître du chaabi Amar Ezzahi. Et
cette sale rumeur est d’autant plus rava-
geuse qu’elle est souvent colportée et
amplifiée par des journalistes, parfois
même par des directeurs de publications.
Un journaliste digne de ce nom a pour-
tant vocation à être rigoureux dans son
rapport aux sources. Tenez, la nature, la
qualité et la crédibilité de la source, le
Coran en parle justement. Et il dit pré-
cisément des choses sur la source quand
elle est malveillante. Et il recommande de
vérifier l’information qui met le masque
de la rumeur : «Ô vous qui croyez ! Si un
homme pervers vous apporte une nouvelle,
vérifiez-en la teneur, de crainte de faire du
tort à des innocents, par ignorance, et d’en
éprouver ensuite des remords» (49.26).
Dans le cas d’Amar Ezzahi, souffrant et
qui a bénéficié, à bon droit et de pleins
droits, d’une prise en charge médicale à
l’étranger, la rumeur, absolument
toxique, a annoncé, en boucle sur les
réseaux sociaux, la mort de l’anachorète
du melhoun. Colporteurs de la rumeur
insidieuse et certainement corbeaux de
mauvais augures, reproducteurs imbéciles
du brouhaha, qui ne prennent pas le
temps de la réflexion et du doute, encore
moins de vérifier ce qu’ils propagent. S’il
était encore de ce monde, le poète arabe
Al-Mutanabbî aurait répété ce vers selon
lequel «chaque maladie a sa solution théra-
peutique sauf l’épaisse crétinerie qui
désespère celui qui la traite» ! Que faire
alors contre la rumeur ciblant Amar
Ezzahi ? Rien d’autre que d’apporter de
la lumière en livrant l’éclatante vérité du
moment, établie dans la plus étroite
proximité des rares sources proches :
Cheikh Amar Ezzahi est toujours parmi
nous, certes pas bien portant comme on
le sait déjà, mais bien en vie et déterminé
à retrouver une meilleure santé, plaise à
Dieu ! La réalité est que de bonnes
volontés algériennes, y compris celle du
président de la République, se sont ras-
semblées pour lui offrir des conditions de
soins en rapport avec son état de santé.
Les démarches sont en cours et l’artiste
émérite devrait quitter prochainement le
pays. Bénéficiaire qu’il est d’une prise en
charge que l’Etat et le pays lui doivent, du
fait même d’y avoir contribué indirecte-
ment en refusant de percevoir les millions
de dinars de droits d’auteur échus. Amar
Ezzahi la mérite d’autant mieux que le
bonheur qu’il donne aux mélomanes
devrait être remboursé par la sécurité
sociale ! Mais revenons au phénomène de
la rumeur dont la source d’émission est
souvent un ducon la trompette qui peut
être parfois un journaliste X ou Y. Un fol-
liculaire qui tape plus vite que son ombre
sur son clavier d’ordinateur ou de
Smartphone, à l’affut du moindre bruit et
prompt à chercher le buzz, et à faire
toute une toile sur le Net ! Et hop, à la
vitesse à laquelle ces journalistes ou ces
internautes pianotent sur leurs claviers,
ils diffusent ou relaient la rumeur assas-
sine.
C’est alors que la rumeur-boule de
neige, ce plus vieux média du monde,
enflamme le Web et ravage Twitter et
Facebook, telle une tumeur métasta-
tique. Se constitue alors, au pays comme
dans la diaspora, une incroyable chaîne
de relayeurs de la rumeur qui ont acheté
le vacarme pour le vendre comme une
nouvelle sûre, chacun selon son style,
son intérêt, sa névrose, ses états d’âme
ou le degré d’affection supposé à l’en-
droit du cheikh du chaabi. Mais sans des
milliers de jobards, la rumeur en cause
n’aurait pas fait son ramdam en ligne et
la vraie-fausse information de la «mort»
d’Amar Ezzahi aurait fait «tchoufa»,
comme on disait à Bab El Oued au
moment de l’anisette. Et «pschitt»
comme aurait dit Jacques Chirac. Et voilà
comment un exécrable bobard, balancé
par des divulgateurs d’écume, devient
tumulte et une histoire à prétention de
vérité, grâce à une armée de renifleurs
de pets de vache ! Radio-moquette algé-
roise et radiotrottoir algérien dans l’exil
ont donc fonctionné en modulation de
fréquences ! Il est vrai que l’enjeu est
supposé valorisant, la personne, objet du
canular vénéneux, étant importante et
très aimée. C’est en effet Amar Ezzahi
lui-même et, avant lui, le chef de l’Etat
en personne : deux Algériens dont l’état
de santé est en effet l’objet d’interroga-
tions récurrentes. Dans cette histoire,
on est en présence d’un phénomène
classique d’implication collective. Un
processus traditionnel d’assimilation de
la rumeur, de son appropriation et de
son amplification. Phénomène un peu
mieux connu depuis que l’Allemand
Louis William Stern a exposé le
Protocole expérimental de la rumeur.
Mais, ce coup-ci, ce n’est pas simplement
l’homme qui a vu l’homme qui a vu
l’ours. C’est le téléphone arabe qui a
fonctionné, à sonneries répétitives, sur
Facebook, Twitter et la blogosphère.
Mais c’est surtout un ragot auquel d’au-
cuns ont voulu conférer l’apparence de
la vraisemblance. Mais voilà que la
rumeur meurtrière s’avère finalement
un tuyau crevé et que le ridicule tue fina-
lement ceux-là même qui ont assuré la
fortune éphémère de la rumeur.
Heureusement. N. K.
La rumeur assassine et le ridicule qui tue !
zzz AU FIL DES JOURS
HAMID GRINE ANNONCE LA DOMICILIATION ET L’HÉBERGEMENT DES SITES EN ALGÉRIE
Presse électronique : les nouveaux textes
en phase de finalisation
Par
Hayet Youba
Les nouveaux textes de loi
devant régir la presse
électronique sont en
phase de finalisation et préconi-
sent, entre autres, une domicilia-
tion et un hébergement du site
en Algérie, a affirmé, hier à
Oran, le ministre de la
Communication, Hamid Grine.
Au cours d’une conférence de
presse, tenue en marge de
l’inauguration du nouveau siège
de la Radio d’Oran, le ministre a
indiqué, cité par l’APS, qu’entre
autres, deux dispositions ont fait
l’objet d’un consensus, celles
relatives à la domiciliation de
ces médias et l’hébergement de
leur site en Algérie. Qualifiant
certains de ces journaux électro-
niques de «sites fantômes» car,
aucune information n’est
donnée sur leur siège ni l’iden-
tité de leurs gérants, le ministre
a estimé qu’«il est temps de
remettre de l’ordre dans ce sec-
teur». «On est parfois attaqué
sans savoir par qui ni d’où», a
encore ajouté le ministre, esti-
mant que «certains sites qu’on
ne peut qualifier de journaux
électroniques peuvent avoir un
impact très négatif sur le pays et
l’opinion publique».
Déplorant les agissements
des auteurs de ce genre d’écrits
«qui attaquent et diffament sans
la moindre preuve ni la moindre
enquête», Hamid Grine a appelé
l’ensemble de la corporation à
plus de responsabilité et de pro-
fessionnalisme. «Nous ne
demandons pas aux journalistes
d’être complaisants, mais d’être
responsables dans leurs écrits.
Il s’agit de confirmer, de
recouper et de bien analyser
leurs informations», a-t-il sou-
ligné ajoutant que cette
démarche responsable des gens
des médias est le seul moyen
d’éviter la diffamation et la
manipulation qui peuvent sévè-
rement nuire aux personnes
concernées et à leurs familles et
proches.
S’agissant de la mise en
conformité des chaînes de télé-
visions privées, M. Grine a
indiqué que son département
notifiera dans les jours à venir
un arrêté à l’Autorité de régula-
tion de l’audiovisuel (Arav)
pour un appel à candidature
auquel ces chaînes pourront
postuler. Sur l’état des lieux
actuel du paysage audiovisuel
national, il a rappelé que seules
cinq chaînes disposent de
bureaux accrédités, alors que les
autres (une cinquantaine) sont
des chaînes «offshore», de droit
international.
Enfin, le ministre a annoncé
le passage de la Radio El Bahia
à la diffusion en H/24, félicitant
les professionnels et les citoyens
d’Oran pour ce nouvel acquis
devant renforcer la mission de
service public de ce média et
l’information de proximité. Le
nouveau siège de la Radio
d’Oran, inauguré hier par le
ministre en présence du DG de
la Radio nationale, Chaabane
Lounakel, s’étend sur une super-
ficie de 7 000 m2et dispose d’un
studio de diffusion et d’un autre
de production ainsi que d’une
salle de conférences de
100 places. Au niveau du même
siège, le ministre a inauguré le
centre d’entrainement radiopho-
nique et télévisuel. H. Y./APS
Photo : S. Zoheir
L’ÉVÉNEMENT
Lundi 28 novembre 2016
LE MINISTRE DU TRAVAIL DÉFEND LE PROJET SUR LA RETRAITE :
«Les nouvelles dispositions
visent à protéger la CNR»
3
Par
Adel Boucherguine
Le ministre du Travail, de
l’Emploi et de la Sécurité
sociale, Mohamed El
Ghazi, a défendu, hier devant les
députés, le projet de loi sur le
régime de retraite qui a été pré-
senté à l’Assemblée populaire
nationale. Répondant indirecte-
ment aux critiques suscitées par
ce texte que les syndicats auto-
nomes dénoncent, demandant le
retrait de la disposition annulant
la retraite anticipée et propor-
tionnelle, le ministre avance ses
arguments.
En effet, M. El Ghazi a
affirmé que les nouvelles dispo-
sitions prévues dans le projet de
loi relatif à la retraite visent à
préserver la Caisse nationale des
retraites (CNR) de la faillite. Il
précisera que le projet dans son
ensemble vise à réformer la
CNR et à pérenniser son action,
qui ne peut l’être que si ses
caisses sont alimentées. Le
système de retraite, fondé sur le
principe de solidarité intergéné-
rationnelle, assure le versement
de plus de 3 millions de pen-
sions, a-t- il rappelé.
Dans son rapport préliminaire
présenté en plénière, la commis-
sion de la santé, des affaires
sociales, du travail et de la for-
mation professionnelle de l’APN
a réaffirmé «le souci de l’Etat, à
travers ces nouvelles mesures
législatives, de garantir le droit
des générations montantes à la
pension de retraite et la péren-
nité du financement de la Caisse
nationale des retraites (CNR)».
Aux chapitre des recommanda-
tions, le rapport préliminaire de
la commission préconise «la
mise en place de normes fondées
et rigoureuses afin d’établir la
liste des métiers pénibles sans
précision des fonctions pour
éviter toute erreur de classifica-
tion». Il est également demandé
la définition et la mise en place
de mécanismes efficaces à même
de garantir le financement de la
CNR de manière continuelle et
durable, au lieu de recourir à des
solutions conjoncturelles.
Notons que pour exprimer
leur opposition à ce projet de loi
sur les retraites et dénoncer leur
exclusion lors de l’élaboration
du rapport préliminaire, les
représentants des groupes parle-
mentaires du Front des forces
socialistes (FFS), du Parti des
travailleurs (PT), de l’Alliance
pour l’Algérie verte (AAV) et du
Parti pour la justice et le déve-
loppement ont boycotté la lec-
ture de ce rapport. Toutefois, ils
ont indiqué qu’ils participeront
aux travaux de la séance plénière
et soumettront leurs propositions
sur les amendements du projet
de loi. A. B.
Suite de la page 1
Cette proposition, comme l’avait annoncé
tout récemment le ministre de l’Energie dans
un entretien à l’APS, sera soumise à la
conférence ministérielle de l’Opep qui se
tiendra le 30 novembre en cours à Vienne.
Selon lui, ladite proposition, retenue par le
Haut comité d’experts de l’Opep, est «équi-
librée» et «tient compte des préoccupations
de toutes les parties».
A Téhéran, le ministre de l’Energie a
appelé, par ailleurs, les pays non Opep «à
contribuer à l’effort des pays de l’Opep en
réduisant leur production de prés de
600 000 barils/jours», selon un commu-
niqué du ministère parvenu, hier, à notre
rédaction. Dans une déclaration à la presse à
l’issue de sa rencontre avec l’iranien
Zanganeh, M. Bouterfa a rappelé la nécessité
de trouver un accord «équitable» pour stabi-
liser «durablement» les marchés pétroliers.
Selon lui, un bon accord conduirait «à stabi-
liser le marché et les prix autour d’une four-
chette comprise entre 50 et 55 dollars», a-t-il
indiqué avant d’ajouter que «les prix peuvent
même atteindre les 60 dollars vers la fin de
l’année». Répondant à une question sur les
retombées d’un échec à Vienne, M. Bouterfa
a mis en garde contre la sanction du marché
qui pourrait conduire les prix à chuter en des-
sous du seuil des 40 dollars. Mais, le ministre
s’est, tout de même, montré confiant quant
au résultat de la réunion de l’Opep, prévue ce
mercredi à Vienne, pour concrétiser l’accord
sur la baisse de l’offre annoncé fin septembre
à Alger. «Nous espérons que cette prochaine
réunion sauvera le marché pétrolier de la
crise actuelle», a indiqué M. Bouterfa cité
par l’agence du ministère iranien du Pétrole,
Shana. Pour sa part, le ministre iranien a
déclaré : «Nous sommes confiants et conti-
nuons à travailler pour obtenir un accord le
30 novembre», en ajoutant qu’il «a pris
connaissance de la proposition algérienne»
et a mis en avant «les efforts de la partie
algérienne pour arriver à un accord qui
tienne compte des préoccupations de toutes
les parties». Selon lui, l’évolution actuelle
des choses indique que l’Opep peut parvenir
à un accord «durable» concernant sa produc-
tion et la gestion du marché.
Signalons que M. Bouterfa devrait pour-
suivre ses consultations en se rendant
aujourd’hui à Moscou (Russie) en compa-
gnie de son homologue vénézuélien, Eulogio
del Pino, pour s’entretenir notamment avec
le ministre de l’Energie de la Fédération de
Russie, Alexender Novak, avant de se rendre
à Vienne où il aura d’autres entretiens, en
particulier avec les ministres irakien, saou-
dien et qatari en prévision de la conférence
de l’Opep du 30 novembre en cours, selon le
communiqué du ministère. B. A.
Production OPEP : l’Algérie propose une réduction de 1,1 million b/j
Photo : DR
RECONNAISSANT L’IMPACT
DE LA BAISSE DES PRIX DU
PÉTROLE SUR LEUR ÉCONOMIE
Les pays pétroliers
africains appuient
les efforts de l’OPEP
pour stabiliser les marchés
Par
Bahia Aliouche
LE MINISTRE du Pétrole et
de l’Energie de la Côte d’Ivoire
et président de l’Association des
producteurs africains de pétrole
(Appa), Adama Toungara, a
exprimé, dans un message
adressé au ministre de l’Energie,
Noureddine Bouterfa, le soutien
des pays africains producteurs de
pétrole à l’accord conclu le
28 septembre dernier à Alger par
les 14 membres de l’Opep, a
indiqué un communiqué du
ministère de l’Energie parvenu
hier à notre rédaction. Lors de la
52eréunion ordinaire du comité
des experts de l’Appa, tenue
récemment à Cotonou (Bénin) à
l’initiative de l’Algérie, les pays
membres de cette association ont
adhéré aux efforts fournis par
l’Opep pour le redressement et la
stabilisation des marchés pétro-
liers. «Reconnaissant l’impact de
la baisse des prix du pétrole sur
l’économie des pays africains et
considérant que la décision histo-
rique prise par l’Opep à Alger a
donné une véritable impulsion au
marché», les pays membres de
l’Appa ont fait part, à l’issue de
cette réunion, de leur «appui au
processus engagé par l’Opep
visant à faire face à la baisse des
prix du pétrole» et soutiennent
«tout effort des pays membres de
l’Opep dans ce processus de sta-
bilisation des prix dans les mar-
chés pétroliers». Créée en 1987,
l’Appa est une organisation qui
regroupe 18 pays africains pro-
ducteurs de pétrole: Algérie,
Afrique du Sud, Angola, Bénin,
Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire,
Egypte, Gabon, Ghana, Guinée
équatoriale, Libye, Mauritanie,
Niger, Nigeria, République
démocratique du Congo (RDC),
Soudan et Tchad. Cette associa-
tion, basée à Brazzaville (Répu-
blique du Congo), a pour objectif
de renforcer la collaboration
entre les différentes compagnies
pétrolières des pays membres et
de maintenir une stabilité des
prix.
Pour rappel, l’Opep tiendra sa
réunion ministérielle mercredi
prochain dans la capitale autri-
chienne pour concrétiser l’accord
historique d’Alger, pris le 28 sep-
tembre dernier, qui prévoit de
réduire la production de l’organi-
sation à un niveau oscillant entre
32,5 et 33 millions de barils par
jour afin de limiter l’offre sur le
marché pétrolier. Dans ce sens,
l’Algérie a intensifié son engage-
ment en faveur de la mise en
œuvre de l’Accord d’Alger lors
de la prochaine réunion de
l’Opep. M. Bouterfa a ainsi
entamé de minutieuses négocia-
tions avec les pays membres de
l’Opep pour réunir les meilleures
conditions qui soient propices à
un accord consensuel, juste et
équilibré qui permettra de mettre
en œuvre l’accord d’Alger. B. A.
Concrétisation de l’accord d’Alger : la Russie énonce ses conditions
La Russie continue de participer aux consultations entre pays producteurs
de pétrole en vue d’arriver à une limitation concertée de l’offre, mais ne s’y
joindra qu’une fois un accord trouvé au sein de l’Opep, a indiqué samedi der-
nier le ministre russe de l’Energie. A l’approche de sa réunion du
30 novembre à Vienne, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole
(Opep) est engagée dans de difficiles tractations entre ses membres et
d’autres pays producteurs non membres du cartel, comme la Russie, afin
d’arriver à une décision de nature à faire remonter les prix, plombés par la
surabondance de l’offre. «Nous sommes solidaires de la position suivante : les
pays de l’Opep doivent arriver à un consensus au sein de l’organisation, avant
que les pays non membres ne puissent se joindre à un accord», a déclaré
Alexandre Novak, cité par les agences russes RIA et Tass. Ces mêmes
agences ont même annoncé, citant une source diplomatique, que la Russie
n’enverra aucun représentant, aujourd’hui, à Vienne où doivent se réunir
des experts des pays de l’Opep et d’autres producteurs de pétrole.
Contactée par Reuters, une source du secteur pétrolier a indiqué pour sa
part qu’aucune décision définitive n’avait encore été prise. Rappelons que
l’Arabie saoudite a fait savoir vendredi dernier qu’elle avait informé les
autres membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole qu’elle
ne participerait pas aux discussions prévues à Vienne avec des pays exté-
rieurs à l’Opep.
La Libye exclut toute réduction
de sa production de pétrole
La Libye ne participera pas à une réduction de la production décidée par
l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), a annoncé, hier, un
communiqué de la Compagnie nationale de pétrole (NOC). Jugeant dange-
reuse la situation économique en Libye, le directeur de la NOC, Mustafa
Sanalla, a estimé impensable qu’elle participe aux réductions de production
prévues par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole dans un avenir
proche, selon le communiqué. L’Opep souhaite ramener sa production entre
32,5 et 33 millions de barils par jour (mbj) et parvenir à un accord avec
d’autres grands producteurs pour relancer des cours déprimés par une sur-
abondance de l’offre depuis l’été 2014. Les pays membres de l’Opep étaient
parvenus fin septembre à un accord à ce sujet même si certains désaccords
persistent concernant notamment l’Irak qui veut pouvoir augmenter sa pro-
duction, invoquant les besoins liés à la reprise de Mossoul. Trois pays, l’Iran,
la Libye et le Nigeria ont été autorisés à produire aux niveaux maximum qui
fassent sens. La Libye produit actuellement autour de 600 000 barils par jour
et compte doubler sa production en 2017. Le pays produisait 1,6 million de
barils par jour avant la chute du régime du dictateur Mouammar Kadhafi en
2011. Depuis, la Libye, en plein chaos sur les plans politique et sécuritaire,
est incapable d’exploiter ou de profiter pleinement de ses énormes res-
sources pétrolières, ce qui met l’économie au bord de l’effondrement.
L’ÉVÉNEMENT
Lundi 28 novembre 2016
SELON UN RESPONSABLE DU CENTRE NATIONAL DU REGISTRE
DU COMMERCE
Les créations d’entreprises en hausse
5
Par
Chahira Cheref
Le nombre d’entreprises
créées durant les neuf
premiers mois de
l’année 2016 a atteint
12 168, en hausse de 4% par
rapport à la même période de
2015, alors que 5 602 autres
ont été radiées pour cessation
d’activité, a indiqué, hier, un
responsable du Centre national
du registre du commerce
(Cnrc) cité par l’APS. Ces
chiffres ne concernent pas
les opérateurs économiques
inscrits au Cnrc en tant que
personnes physiques, mais
uniquement les opérateurs
constitués en tant qu’entre-
prises, a ajouté la même
source.
Par catégorie d’activité des
entreprises créées, ce sont les
services qui viennent toujours
en tête (3 766 entreprises),
suivis de la production de
biens (3 730), de l’import
(2 028), de la distribution
de détail (1 386), de la distri-
bution de gros (1 350) et de
l’export (209). Quant aux
entreprises radiées (5 602),
leur nombre a par contre
baissé de 8% par rapport à la
même période de l’année
écoulée.
Les radiations ont essen-
tiellement touché les secteurs
des services (1 923 entre-
prises), de l’import (1 678), de
la production de biens (1 628)
et de la distribution de détail
(639).
Avec ces opérations de
créations et de radiations, le
nombre global des entreprises
inscrites au Cnrc a été de
170 933 à fin septembre 2016
dont 32% exercent dans les
services, 29,5% dans la pro-
duction de biens et 20% dans
le secteur de l’importation
pour la revente en l’état. Par
zone d’implantation, la
wilaya d’Alger conserve sa
prépondérance en matière
d’installation d’entreprises
avec 56 062 entités,
suivie de la wilaya d’Oran
(13 653 entités), de Sétif
(8 508 entités) et de
Tizi Ouzou (5 573 entités).
Mais concernant les
opérateurs économiques nou-
vellement inscrits en tant que
personnes physiques durant les
neuf premiers mois, leur
nombre a été de 109 752, soit
un recul de près de 4% par
rapport à 2015. Ils se sont ins-
crits au registre du commerce
dans les secteurs essentielle-
ment de distribution de détail
(63 666 personnes physiques),
des services (35 764) et de la
production de biens (10 732).
Pour ce qui est des
opérateurs étrangers exerçant
en Algérie et inscrits au
registre du commerce, leur
nombre a atteint 12 512 jus-
qu’à fin septembre 2016 dont
10 160 entreprises (contre
9 715 en septembre 2015), le
reste (2 352) se sont inscrits en
tant que personnes physiques.
Près d’une centaine de
nationalités sont présentes en
Algérie originaires notamment
de France avec 2 006 entre-
prises (19,7% de la totalité),
de Syrie avec 1 196 entre-
prises (11,7%), de Turquie
avec 881 entreprises (8,6%),
de Chine avec 862 entreprises
(8,4%) et de Tunisie avec
698 entreprises (6,8%).
Ces entreprises exercent dans
les services (4 371), dans la
production de biens (4 241),
dans l’import (2 312), dans
la distribution de gros
(1 008) et dans la distribution
de détail (973). Les entreprises
étrangères sont implantées sur-
tout à Alger (6 147 entre-
prises), à Oran (801), à Blida
(428), à Annaba (332) à
Constantine (294), à Sétif
(237) et à Boumerdès (206).
Quant aux 2 352 opérateurs
étrangers inscrits en tant que
personnes physiques, ils
exercent notamment dans
la distribution de détail
(1 857 commerçants), les
services (272) et dans la
production de biens (194).
En somme, le nombre total
des opérateurs économiques
inscrits au registre du
commerce s’est élevé à
1 879 519 opérateurs à fin
septembre 2016, soit une
évolution de 2,6% par rapport
à la fin de l’année 2015.
C. C./APS
Par
Fatiha Ouidir
UNE quantité de deux
tonnes et soixante-dix kg
(2,07 t) de cannabis a été
saisie, entre Tlemcen et Oran,
et un réseau international de
trafic de drogue démantelé par
les services de la sûreté de la
wilaya d’Alger, a rapporté,
hier, l’APS, citant le chef de la
sûreté de la wilaya d’Alger,
Noureddine Berrachedi. La
Brigade de recherche et d’in-
vestigation (BRI) relevant de
la sûreté de la wilaya d’Alger
a réussi, il y a quatre jours, à
saisir à l’ouest du pays deux
tonnes et soixante dix kg
(2 070 kg) de résine de can-
nabis et procédé à l’arrestation
de deux repris de justice qui
ont été présentés, hier, au
procureur de la République
près le tribunal d’El Harrach
(Alger), a indiqué
M. Berrachedi lors de la
présentation à la presse de
cette importante quantité de
drogue ainsi que 1 600 com-
primés psychotropes. Ce
réseau international spécialisé
dans le trafic, l’entreposage et
le transport de drogue est com-
posé de huit «dangereux»
individus, âgés de 30 à 39 ans,
dont deux ont été appréhendés
avec «beaucoup de diffi-
cultés», tandis que les six
autres sont en fuite et les
recherches se poursuivent pour
leur arrestation, a-t-il encore
ajouté. L’enquête préliminaire
qui a duré trois mois a permis
de saisir en plus de la quantité
de drogue, sept téléphones
portables, deux véhicules
et des armes blanches, a
fait savoir M. Berrachedi.
Rappelant que ces quantités de
drogue «proviennent d’un
pays voisin», M. Berrachedi
a indiqué que la BRI de la
wilaya d’Alger a diligenté
plusieurs enquêtes à travers
nombre de wilayas sur la
base d’ordonnances d’élargis-
sement de compétences,
qui ont permis de résoudre
l’affaire. «La quantité globale
de drogue saisie jusqu’au
mois de novembre 2016 par la
BRI de la wilaya d’Alger
s’élève à près de quatre tonnes
de cannabis», a-t-il rappelé.
Au cours de l’année 2014, les
mêmes services ont saisi trois
quintaux de résine de can-
nabis, précise la même source.
Début 2015, la même brigade
a réussi à démanteler un
réseau spécialisé dans le trafic
de drogue et à saisir 7 autres
quintaux de résine de cannabis
(kif traité) et 5 000 comprimés
de psychotrope (Ectasie). Une
quantité de 6 quintaux de la
même substance a été saisie
deux mois après, a rappelé
M. Berrachedi. Par ailleurs,
une autre quantité d’une tonne
et demi (1,5 t) de la même
substance a été saisie en avril
2016. Des mesures coercitives
viennent s’ajouter aux
campagnes de sensibilisation
menées par les services de la
sûreté de la wilaya d’Alger,
notamment en direction des
plus jeunes, indique le même
responsable. Ces actions de
sensibilisation, notamment
depuis janvier 2016, ont donné
des résultats positifs en ce sens
que 36 personnes ont été
orientées vers des centres
de désintoxication. Dans le
même contexte, M. Berrachedi
a salué le rôle efficace des
associations, des établisse-
ments éducatifs et des mos-
quées dans les actions de
sensibilisation contre le fléau
de la drogue et la toxicomanie.
Il est à noter que plus de
69 tonnes de résine de
cannabis ont été saisies en
Algérie pendant le premier
semestre 2016, dont plus de
77% dans l’ouest du pays,
selon un document de l’Office
national de lutte contre la
drogue et la toxicomanie
(Onldt). F. O./APS
LES EFFORTS DE LA SÛRETÉ NATIONALE SE POURSUIVENT
POUR LUTTER CONTRE LE TRAFIC DE STUPÉFIANTS
Plus de 2 tonnes de résine de cannabis
saisies à l’Ouest du pays
POUR LE MAINTIEN
DE LA RETRAITE ANTICIPÉE
ET PROPORTIONNELLE
Le rassemblement
de l’Intersyndicale
empêché
Par
Adel Boucherguine
LE RASSEMBLEMENT de
l’Intersyndicale devant l’hémicycle
Zighoud-Youcef pour le retrait du projet
de loi portant réforme de la retraite, qui
a été présenté, hier, à l’Assemblée popu-
laire nationale, a été empêché et réprimé.
De nombreuses interpellations ont été
opérées par les forces de l’ordre
déployées en force, a-t-on constaté sur
place. Dès la matinée, toutes les ruelles
menant au siège du Parlement, où devait
se tenir le rassemblement des syndicats
autonomes, ont été coupées à la
circulation. Le palais des représentants
du peuple a été quadrillé par la police,
en uniforme et en civil. Fouille générale
et vérification d’identité pour tout
citoyen franchissant le périmètre tradi-
tionnel des contestations à la capitale.
Des citoyens qui ne faisaient que passer
ont été également soumis au contrôle.
Des barrages filtrant ont été également
mis en place sur tous les accès à capi-
tale. Des dizaines de syndicalistes,
acteurs de la société civile et militants
des droits de l’homme ont été malmenés
et embarqués dans les commissariats
de police avec des bus de l’Etusa
(Entreprise de transport urbain et
suburbain d’Alger) réquisitionnés. En
petits groupes, éloignés des regards des
agents de police, un groupe d’une cen-
taine de personnes s’est constitué devant
le jardin Khemisti, jouxtant la grande
poste. Des enseignants, des économes,
des inspecteurs, des médecins…scandent
des slogans hostiles à la loi sur la
retraite. Dans la foule, on remarquera la
présence des députés du Parti des tra-
vailleurs (PT) et du Front des forces
socialistes (FFS). «Nous sommes
consternés par l’attitude des pouvoirs
publics qui s’est déployée en force pour
empêcher une manifestation pacifique.
Les travailleurs veulent s’exprimer et
dire leur mot contre un projet de loi
scélérat qui remet en cause un acquis
des travailleurs», dénonce le député du
PT, Ramdane Taâzibt, justifiant la
manifestation de l’Intersyndicale par le
«mépris et le rejet» dont les travailleurs
ont fait l’objet. Le député regrette le
«choix du bâton» à l’égard des tra-
vailleurs. A cet effet, il s’interroge :
«Qui a intérêt à plonger le pays dans
l’anarchie?» «En guise de solidarité
avec les syndicats, les parlementaires du
FFS, qui ont pris part au rassemblement
de l’Intersyndicale, se sont retirés de la
séance plénière consacrée au débat de
ce projet de loi, jugeant que les condi-
tions permettant de discuter un projet
aussi important ne sont pas réunies»,
écrit, pour sa part, le FFS dans un com-
muniqué où il «dénonce la répression
systématique de tout mouvement protes-
tataire et pacifique». La Ligue
algérienne pour la défense des droits de
l’homme (Laddh) et le Rassemblement
actions jeunesse (RAJ) ont, dans
des communiqués rendus publics,
«condamné et dénoncé la répression qui
s’est abattue sur les manifestants». «La
Laddh exige la libération immédiate de
toutes les personnes interpellées et
rappelle que ces citoyens n’ont fait
qu’exercer leurs droits fondamentaux et
que les autorités sont tenues de res-
pecter les textes qui les garantissent», a
indiqué l’ONG des droits humains. A. B.
Photo : S. Zoheir
IDÉES
Lundi 28 novembre 2016
6
ÉDITORIAL
L’odeur douteuse
de l’argent
Par
Kamel Amghar
L’ONG française de défense des victimes de crimes écono-
miques, Sherpa, et le Centre européen pour les droits constitu-
tionnels et les droits de l’Homme de Berlin ont conjointement
déposé une plainte contre le cimentier français LafargeHolcim
pour financement du terrorisme, complicité de crimes contre
l’humanité, complicité de crimes de guerre et mise en danger
d’autrui. La charge est d’une extrême gravité. L’affaire, très
complexe, remonte aux années 2013-2014, quand la filiale
syrienne du groupe (Lafarge Cement Syria) exploitait une
cimenterie à Jalabya dans le nord du pays, en zone contrôlée,
tour à tour, par le Front Al Nosra, affilié à Al-Qaïda, et Daech.
Pour fructifier ses affaires, Lafarge n’a pas hésité à traiter avec
les nouveaux maîtres des lieux. Le Groupe français, également
présent en Algérie, versait des taxes généreuses aux terroristes et
sollicitait leurs services pour s’approvisionner en pétrole lourd et
en pouzzolane (roche utilisée dans la production du ciment).
Aussi, le cimentier ne lésinait pas pour renflouer les caisses des
djihadistes avec d’autres «extras», dont des rançons et diverses
dîmes. Un lourd dossier, bien documenté, a été récemment
déposé sur le bureau du Doyen des juges d’instruction de Paris.
On dit souvent que l’argent n’a pas d’odeur et les milieux des
affaires ne reculent devant aucune bassesse pour faire du profit.
Ce procès, qui s’annonce chaud, met en cause les agissements
criminels des multinationales qui se permettent tous les dépasse-
ments (terrorisme, corruption, atteinte graves à l’environnement,
exploitation de la misère humaine, fraude fiscale,…) pour
atteindre leur objectifs et étendre leur tyrannie. Faut-il rappeler,
à ce propos, la catastrophe environnementale provoquée par
British Petrolium (BP) dans le Golfe du Mexique en 2010. La
justice américaine a condamné le géant pétrolier britannique à
verser près 20,8 milliards de dollars pour réparer les dégâts
engendrés et dédommager les personnes directement lésées. Les
activités de BP dans de nombreuses autres régions du monde ne
sont pas «clean», mais les pays en question n’ont pas les mêmes
moyens de dissuasion que la superpuissance mondiale. Tout
comme Lafarge qui est poursuivi en France et non pas en Syrie.
Les firmes transnationales exercent un diktat intolérable dans
les pays pauvres et sous-développés où elles s’autorisent toutes
sortes d’abus. La société civile, très active dans les pays déve-
loppés, jette régulièrement de gros pavés dans la mare, dévoilant
les pratiques nauséeuses de ces criminels en col blanc. Les ONG,
le mouvement associatif et les médias doivent être partout très
attentifs aux affaires de ces multinationales et constamment en
éveil pour dénoncer leurs méfaits, les épingler et les traîner
devant les juridictions compétentes. Les affairistes et les entre-
preneurs doivent s’astreindre à un minimum moral. K. A.
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Quotidien national d’information
Trois mesures pour protéger
la santé des enfants
Par
Anita Zaidi*
Au cours des 15 dernières années, la commu-
nauté internationale a fait d’énormes progrès
pour l’amélioration de la santé des enfants. Par
contre, avec des millions d’enfants de moins de cinq
ans qui meurent chaque année de maladies évitables et
traitables comme la diarrhée et la pneumonie, la tâche
est loin d’être finie.Beaucoup pensent que le palu-
disme ou même le VIH/Sida sont les principales
causes de mortalité infantile. En fait, la diarrhée et la
pneumonie sont en tête du triste palmarès des plus
grandes menaces à la survie des enfants - comme les
30 années et plus où ces maladies ont fait l’objet d’une
surveillance. Selon le nouveau Rapport 2016 sur les
progrès de la lutte contre la pneumonie et la diarrhée,
ces deux maladies ont entraîné, l’année dernière, la
mort de 1,4 million d’enfants et un quart de tous les
décès d’enfants de moins de cinq ans. Elles imposent
le plus lourd tribut en Asie du Sud et en Afrique subsa-
harienne. S’attaquer aux deux plus grandes faucheuses
de vies d’enfants mondialement peut paraître insur-
montable, mais nous disposons de toutes les connais-
sances nécessaires pour organiser une riposte efficace.
En effet, nous connaissons les virus, bactéries et para-
sites contre lesquels nous devrons défendre les enfants,
les interventions qui sont susceptibles de donner des
résultats et les pays qui en ont le plus besoin.
Il n’y a que 15 pays où 72% de la mortalité infan-
tile est causée par la pneumonie et la diarrhée. Ce sont
là les pays que vise en particulier le Rapport des pro-
grès de la lutte contre la pneumonie et la diarrhée. De
son analyse des initiatives nationales, il en ressort que
même si l’an dernier la plupart des pays ont amélioré
leur bilan, les progrès dans certains des plus grands
pays se sont avérés minimes et d’autres pays n’ont pas
progressé du tout. Or, la plupart des décès des enfants
se déroulent dans les deux premières années de leur
vie.Pour changer cet état des choses, les autorités
publiques doivent redoubler d’efforts pour prévenir la
pneumonie et la diarrhée, notamment en assurant aux
parents un accès aux renseignements dont ils ont
besoin pour protéger leurs enfants de ces fléaux. Il est
ici primordial que de simples citoyens se mobilisent
pour que les instances se chargent de cette mission. Il
est également encourageant que trois mesures relative-
ment simples puissent changer cet état de fait.
La première concerne l’allaitement. Une mesure, à
peu de frais, fondée sur des coutumes immémoriales
d’allaitement maternel exclusif pour les six premiers
mois de la vie d’un bébé demeure l’un des meilleurs
moyens de prévention tant de la diarrhée que de la
pneumonie. Le lait maternel comporte tous les nutri-
ments dont les enfants ont besoin pour grandir, ainsi
que les anticorps qui renforcent leur système immuni-
taire, les protégeant ainsi des maladies et les aidant à
récupérer plus rapidement.
Le Rapport des progrès estime qu’environ la moitié
des épisodes de diarrhée, et environ le tiers des infec-
tions des voies respiratoires pourraient être évités
grâce à l’allaitement. Pourtant les taux d’allaitement
exclusif pendant les six premiers mois de la vie d’un
enfant demeurent faibles. Dans dix des quinze pays
analysés dans le Rapport des progrès, moins de la
moitié des mères allaitaient exclusivement leurs
enfants. Pour hausser le taux d’allaitement, les auto-
rités publiques doivent s’assurer que les mères reçoi-
vent les conseils et l’aide dont elles ont besoin. Ce qui
implique la formation des effectifs médicaux; la créa-
tion de réseaux communautaires de soutien, comme
des groupes d’entraide entre mères; des investisse-
ments dans des campagnes visant à changer les com-
portements; et l’implantation d’une culture dans
laquelle l’allaitement est bienvenu et encouragé.
La deuxième mesure essentielle consiste à amé-
liorer l’eau potable, l’assainissement et l’hygiène dans
les demeures et les collectivités. Selon l’Unicef,
environ 2,4 milliards de personnes dans le monde
n’ont toujours pas accès à des installations sanitaires et
663 millions ne peuvent s’approvisionner à des points
d’eau potable. Beaucoup d’enfants ne disposent tou-
jours pas d’eau propre, n’ont pas accès à des toilettes
de base et ne peuvent suivre de bonnes pratiques sani-
taires. La qualité douteuse de l’eau et l’absence de
systèmes sanitaires fiables qui traitent les déchets
organiques jouent un rôle prépondérant dans la propa-
gation des maladies. L’Unicef fait remarquer qu’une
chose aussi simple que de se laver les mains dans une
eau savonneuse retrancherait plus de 40% et de 25%
du taux d’incidence de cas de diarrhée et d’infection
des voies respiratoires, respectivement.
En investissant non seulement dans des systèmes
d’approvisionnement en eau potable et d’assainisse-
ment des eaux usées, mais aussi dans des programmes
qui sensibilisent les gens sur l’importance d’habitudes
plus hygiéniques après avoir été aux toilettes, les auto-
rités publiques sont en mesure d’enrayer le cercle
vicieux de la diarrhée et de la malnutrition qui entraîne
des dommages physiques et cognitifs irréversibles. Les
enfants qu’ils aident seront plus aptes à fréquenter l’é-
cole pour devenir des adultes en santé et instruits.
La troisième grande mesure est la vaccination. Les
vaccins constituent la mesure la plus économique pour
prévenir les maladies d’enfance et ils existent déjà
pour lutter contre les vecteurs bactériens les plus
répandus de pneumonie (pneumocoque et Hib) et
contre le principal vecteur de la diarrhée (rotavirus).
Pourtant la moitié des enfants vivent dans des régions
du monde où le vaccin contre le pneumocoque n’est
pas administré dans le cadre d’un programme national
d’immunisation, et seulement 15% des enfants des
pays les plus pauvres reçoivent le vaccin contre le
rotavirus. En rendant les vaccins accessibles par le tru-
chement des programmes nationaux d’immunisation,
les autorités publiques peuvent protéger tous les
enfants des maladies qui sont les plus susceptibles de
compromettre leur santé ou de les tuer. Il faudra égale-
ment que les initiatives s’assurent que les familles ont
recours aux services de vaccination, notamment en
informant les parents de l’importance de la vaccina-
tion. Il ne faut plus que la pneumonie et la diarrhée
emportent des vies d’enfants. Aucune mesure indivi-
duelle ne sera suffisante. Mais la mise en œuvre
accélérée et coordonnée des trois mesures décrites ci-
dessus constituerait une grande avancée dans la pré-
vention de la pneumonie et de la diarrhée, surtout pour
les enfants les plus vulnérables, leur permettant de
mener des vies saines, et productives. A. Z.
(Traduit de l'anglais par Pierre Castegnier)
*Directrice du programme des maladies entériques et
diarrhéiques de la Fondation Bill & Melinda Gates.
In project-syndicate.org
Photo : DR
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