Vaisseaux sanguins et inflammation - 2006 Conférence du 26 août 2006, hôpital universitaire de Berne Intervenant : Dr Stephan Gadola de l'hôpital universitaire de Berne Résumé : Marianne Aries. Traduction : Marie-Louise Hagen-Perrenoud Le lupus érythémateux fait partie des maladies auto-immunes. „Autoimmune“ signifie que le système immunitaire agit „contre lui-même“. Les maladies auto-immunes sont très nombreuses. Dans cette conférence, seule une petite partie des maladies inflammatoires des vaisseaux sera abordée. Les artères sont des vaisseaux très résistants qui répartissent le sang dans le corps entier. Les veines sont plus minces et le sang y circule plus lentement. Les veines transportent le sang utilisé jusqu'au coeur et celuici pompe le sang pour l'amener aux poumons où il est enrichit d'oxygène. De retour au coeur, il est pompé dans le grand système de la circulation. Les capillaires représentent les points de rencontre entre les artères et les veines. C'est ici que l'échange se fait (oxygène, substance nutritive etc.). Dans le langage médical, les maladies concernant les inflammations des vaisseaux sanguins sont appelées „vasculitis“ (vas = récipient, -itis = inflammation). Lors d'une vasculite, les vaisseaux petits, moyens et gros peuvent être touchés, que ce soit les veines, les artères ou les capillaires. Lors d'un lupus, ce sont les petits vaisseaux qui sont touchés. En outre, les gros vaisseaux peuvent être bouchés par des agrégats de sang. C'est ce qu'on appelle une thrombose. En ce qui concerne le diagnostic, les vasculites sont classées selon la grandeur des vaisseaux touchés. 26.8.2006 page : 1 / 4 Les conséquences d'une inflammation des vaisseaux sanguins sont multiples comme le montre le tableau ci-dessous. On peut parfois constater un rétrécissement des artères (artériosclérose), une obstruction (thrombose), une rupture (aneurysme, fragilité des parois des vaisseaux) ou une augmentation de la perméabilité (c.-à-d. non seulement les éléments normaux s'échappent mais aussi les cellules du sang). 26.8.2006 page : 2 / 4 Si les petits vaisseaux de la peau sont touchés, des petits saignements surviennent. On appelle cela purpura. Cette éruption est provoquée par des cellules de sang qui s'échappent des petits vaisseaux. S'il s'agit des vaisseaux moyens, il y a danger d'infarctus, c.-à-d. que par endroit les tissus meurent. La mauvaise alimentation en sang conduit à un infarctus du coeur, des reins, des intestins ou des membres. Un lupus avec anticorps antiphospolipides peut entraîner un infarctus. L'artérite est une vasculite des gros vaisseaux. Elle survient généralement après 50 ans et est souvent liée à une polymyalgie rhumatismale. Les symptômes typiques d'une polymyalgie rhumatismale sont des douleurs musculaires et des difficultés de mouvement de la région des épaules et du bassin. Il n'est pas rare que l'artère temporale fasse mal. Souvent le pouls de cette artère n'est plus palpable. Les valeurs inflammatoires du sang sont très hautes. La vision peut également brusquement disparaître. Il y a alors danger de cécité. Vasculite et reins Les reins doivent être surveillés de près lors d'un lupus érythémateux. Une grande quantité de sang est filtrée chaque jour par les reins. Lors d'un lupus érythémateux, ce filtre peut être endommagé. Une inflammation du tissu rénal survient alors (glomérulonéphrite). Dans ce cas l'élimination des substances urinaires ne fonctionne plus correctement. On constate alors du sang et des protéines dans l'urine (ce test se fait à l'aide de bandelettes). On constate souvent une augmentation de la pression sanguine. La néphrite demi-lune est une forme d'inflammation rénale très dangereuse. Le traitement de cette inflammation se fait à l'aide de médicaments puissants tel que l'Endoxan. Le tableau ci-dessous montre un exemple de traitement à l'Endoxan lors d'un lupus avec néphrite. 26.8.2006 page : 3 / 4 Généralités Le lupus érythémateux est une maladie auto-immune. Comment survient un auto-immunité ? Quels en sont les mécanismes ? Deux conceptions existent : • Mimikry moléculaire • Manque de tolérance Mimikry moléculaire Le système immunitaire de l'homme est compliqué. Le système immunitaire de naissance peut éliminer les agents pathogènes infectieux avant que l'organisme soit en contact avec eux. Le système immunitaire adapté agit de manière à ce que les cellules du système immunitaire adapté (cellules T- et B) soient en mesure de reconnaître les structures spécifiques des agents pathogènes et produisent des mécanismes de défense cellulaire ainsi que des anticorps moléculaires. Après l'infection, ces anticorps spécifiques ainsi que la mémoire cellulaire subsistent et dans le futur, sont capables de rendre ce même agresseur inoffensif avec une réaction plus rapide. Parfois, certaines structures de l'agresseur ressemblent énormément aux propres structures. Lorsque des anticorps se forment contre de telles structures étrangères, les mêmes anticorps peuvent également abîmer les propres tissus de l'organisme (exemple : scarlatine non traitée – plus tard problèmes cardiaques). Il s'agit d'un Mimikry (ce qui est étranger ressemble énormément à ce qui est propre à l’organisme ; la réaction dédiée à l'agresseur se fait également contre les propres tissus du corps). Manque de tolérance Le système immunitaire doit savoir faire la différence entre ce qui est propre à l'organisme et ce qui lui est étranger, c.-à-d. qu'il doit tolérer ce qui est propre à l'organisme même si le sang contient certains anticorps ou des lymphocytes T. La tolérance est un processus actif et doit être constamment maintenue. Un dérangement de la tolérance immunitaire peut provoquer une auto-immunité. 26.8.2006 page : 4 / 4