Comptabilité en IFRS Dans la même collection Hervé Hutin, Toute la finance d’entreprise en pratique Philippe Lorino, Méthodes et pratiques de la performance Béatrice Meunier-Roche, Le diagnostic financier Tom Copeland, Tim Koller, Jack Murrin, La stratégie de la valeur © Éditions d’Organisation, 2004 ISBN : 2-7081-3195-8 des dettes id PHILIPPE TOURON ET HUBERT TONDEUR Comptabilité en IFRS des dettes id AVANT-PROPOS Le présent ouvrage est un manuel de comptabilité. Son objectif est d’expliquer les modalités de comptabilisation et les informations à fournir pour établir des états financiers en conformité avec le référentiel international. De nombreuses illustrations chiffrées font ressortir les éléments-clés. Le cas échéant, les différences avec les pratiques admises dans le cadre du plan comptable général français sont indiquées si elles améliorent la compréhension du point expliqué. En outre, des extraits de rapports annuels sont fournis. Après une partie consacrée aux fondements des normes IFRS, l’ouvrage est organisé autour des trois grands enjeux des normes internationales : La prise en compte et le suivi des immobilisations (chapitre 2). En effet, la vision économique sous-jacente au référentiel comptable international se traduit par des critères de reconnaissance des éléments à l’actif fondés sur l’utilisation de l’actif et non plus la propriété et par des modalités particulières d’évaluation. La reconnaissance des passifs et des instruments financiers (chapitres 3 et 4). L’évaluation de nombreux éléments à leur juste valeur a des conséquences importantes sur la définition des passifs, et, par ricochet, sur les créances qui sont donc traitées dans cette partie. Les opérations de haut de bilan et l’information financière (chapitre 5 à 8). Enfin, la place centrale accordée à l’investisseur se traduit par un renouvellement des modalités de comptabilisation des opérations sur capitaux propres (restructurations) et a des effets important sur la nature et le volume des informations publiées. PRINCIPAUX SIGLES UTILISÉS CA Chiffre d’affaires CCA Charges constatées d’avance CGU Cash Generating Unit CMP Coût moyen pondéré CRC Comité de réglementation comptable EBITDA Earning Before Interest, Tax and Amortization ED Exposure-Draft des dettes id EPS Earning per Share FAF Financial Accounting Fondation FASB Financial Accounting Standards Board FIFO First In First Out IASAC International Accounting Standards Advisory Council IASB International Accounting Standards Board IASC International Accounting Standards Committee IFRIC International Financial Reporting Interprétation Committee IFRS International Financial Reporting Standards LIFO Last In Last Out OBSA Obligation à bon de souscription d’action OCA Obligation convertible en action OEC Ordre des expert-comptables ORA Obligation remboursable en actions PCG Plan comptable général RDM Reste du monde SIC Stearing Interpretation Committee TSDI Titre subordonné à durée indéterminée VMP Valeur mobilière de placement VRN Valeur recouvrable nette des dettes id des dettes id 1 LES FONDEMENTS : NORMALISATION ET CADRE CONCEPTUEL Les normes internationales sont les normes d’information et de compte rendu financier — International Financial Reporting Standards (IFRS) en anglais. Selon l’IAS 8, § 5 les IFRS regroupent : les normes d’information et de compte rendu financier — International Financial Reporting Standards ; les normes comptables internationales — International Accounting Standards (IAS) en anglais ; les interprétations de l’IFRIC ; les SIC existants. Dans cet ouvrage, le terme IFRS désigne l’ensemble de ces normes. 1.1. LES ACTEURS DE LA NORMALISATION COMPTABLE INTERNATIONALE Cette section, aborde d’une part, la structure et le processus de normalisation du conseil des normes comptables internationales — International Accounting Standard Board (IASB) en anglais — et d’autre part elle explique ce que sont des normes. 1.1.1 Structure de normalisation Le prédécesseur de l’IASB est le comité des normes comptables internationales — International Accounting Standards Committee (IASC) — créé en 1973 à Londres par les organismes professionnels de 10 pays (Allemagne, Australie, Canada, États-Unis, France, Irlande, Japon, Mexique, Pays-Bas et Royaume-Uni). À partir de 1989, les normalisateurs nationaux (FASB, CNC…) ont été consultés et au cours des années 1990, les organismes de régulation boursière ont exercé une influence croissante sur l’IASC. Les années 2000 marquent la consécration des investisseurs. des dettes id Nous abordons successivement la structure de normalisation, la procédure et les normes. La structure de normalisation actuelle date de 2001, année où l’IASC a été réorganisé et a changé de dénomination. Désormais, il s’agit de la commission des normes comptables internationales — International Accounting Standards Board (IASB) — qui a sa place au sein d’une organisation complexe qui, outre la commission, est composée d’une fondation, d’un comité d’interprétation et d’un conseil consultatif. Figure 1.1 L’organisation de la normalisation Les flèches en gris foncé indiquent un pouvoir de nomination, les flèches gris clair une fonction de conseil et les flèches noires une obligation de compte rendu. La figure ci-dessus montre que quatre entités distinctes interviennent dans le processus de normalisation comptable. La composition et l’attribution de ces entités sont abordées ci-dessous. La fondation (FAF) appointe les membres de la commission et du comité d’interprétation. Initialement les 19 membres (trustee) de la fondation ont été nommés par un comité ad hoc, dont 4 personnes représentant les organismes de réglementation boursière, un normalisateur, un auditeur et le président de la banque mondiale. Elle traduit donc l’ancrage de l’IASC dans la communauté financière internationale. Les décisions s’y prennent à la majorité simple à l’exception des décisions qui affectent la constitution elle-même qui nécessite une majorité des trois quarts. Ses attributions d’ordre stratégique sont les suivantes : des dettes id définir la stratégie de l’IASC, mesurer son efficacité et approuver son budget ; définir les procédures du conseil de la commission et du comité d’interprétation. Le Conseil (IASAC) est composé de 49 membres appointés pour 3 années renouvelables. Il se réunit périodiquement trois fois par an. Ses fonctions sont les suivantes : conseiller la commission sur les priorités du travail à effectuer ; informer la commission des implications des normes proposées pour les utilisateurs et les préparateurs des comptes des états financiers ; éventuellement conseiller la fondation. La commission (IASB) est composée de 14 membres qui servent à temps complet. Elle élabore et rend public les projets de norme dans la forme d’exposés sondages et des normes d’information financière. Elle approuve les interprétations de l’IFRIC. Elle est obligée de consulter le Conseil (SAC) sur le programme de travail, c’est-à-dire déterminer quels sont les thèmes pour lesquels il convient d’apporter une solution normative. Ses missions sont les suivantes : définir les procédures d’intégration des projets de normes et autres documents ; former des groupes de spécialistes sur les principaux sujets ; publier les projets de normes et les fondements des conclusions retenus dans les normes. Le comité d’interprétation (IFRIC aujourd’hui et SIC avant 2002) est composé de 12 membres appointés par les trustees pour une période trois ans. Ses missions sont les suivantes : interpréter les normes pour clarifier leur mise en œuvre pratique ; approuver des projets d’interprétation et les interprétations définitives par vote. La règle étant qu’il ne faut pas plus de trois membres qui se prononcent contre l’interprétation ; rapporter à la commission qui approuve les interprétations définitives. 1.1.2 Procédure d’élaboration des normes La procédure d’élaboration des normes est entre les mains d’experts qui sont nommés en raison de leur compétence. Cette procédure comporte 2 phases : une phase de légitimation qui se traduit par une procédure très formalisée (due process en anglais) et une phase d’institutionnalisation qui va de la publication de la norme à sa reconnaissance par les instances européennes. La phase de légitimation de la norme Le Conseil est consulté sur une problématique afin d’inscrire le thème au programme de travail des dettes id de la commission qui créée un groupe de travail. La commission s’appuyant sur les travaux des experts produit un document qui sert de fondement aux discussions. Un appel à commentaires a lieu à partir de la publication d’un projet de norme. Les commentaires reçus sur le document de discussion et sur le projet de norme font l’objet de débats lors des réunions de la commission (Si nécessaires, des experts sont convoqués à des audiences publiques). Ces réunions ont lieu régulièrement tous les mois et aboutissent à la publication de comptes rendus disponible sur le site de l’IASB. La norme est approuvée à la majorité absolue (8 des 14 membres du Conseil). La phase d’institutionnalisation de la norme : reconnaissance de la norme à l’extérieur Dans une seconde, la norme est publiée. Les normes lorsqu’elles sont publiées comportent une date d’application. Un cadre conceptuel et 46 normes ont été élaborés à ce jour. Une trentaine de normes sont applicables aujourd’hui. En effet, certaines normes ont disparu et ont été remplacées par d’autres normes comme par exemple la norme IAS 3 consacrée aux états financiers consolidés et produite en 1973 qui a été remplacée par les normes IAS 27, IAS 28 et IAS 31 en 1989 et 1990. Plus récemment la norme IFRS 3 a remplacé la norme IAS 22. Ensuite, la norme est reprise par la commission européenne qui l’entérine par le biais de l’EFRAG (European Financial Reporting Accounting Group). En effet, la commission européenne a adopté le 29 septembre 2003 un règlement approuvant l’ensemble des normes IAS — à l’exception des normes IAS 32 et 39 — et de leurs interprétations. La procédure d’élaboration des normes est contraire à l’approche française, pays de droit écrit où c’est la hiérarchie des normes qui leur confère une légitimité. 1.2 LE CADRE CONCEPTUEL Le cadre indique quel est l’objectif des états financiers ; quelles sont les caractéristiques qualitatives qui déterminent l’utilité de l’information contenue dans les états financiers. Il donne les définitions conceptuelles relatives à la comptabilisation et l’évaluation des éléments à partir desquels les états financiers sont construits. 1.2.1 Objectif de la comptabilité Le cadre conceptuel assigne un objectif à la comptabilité. Les utilisateurs et leurs besoins Le cadre conceptuel indique dans son § 10 que « les utilisateurs des états financiers des dettes id comprennent les investisseurs actuels et potentiels, les membres du personnel, les prêteurs, les fournisseurs et autres créanciers, les clients, les États et leurs organismes publics, et le public. » Et aussi : « Bien que tous les besoins d’information de ces utilisateurs ne puissent pas être satisfaits par des états financiers, il y a des besoins qui sont communs à tous les utilisateurs. Comme les investisseurs sont les apporteurs de capitaux à risque de l’entreprise, la fourniture d’états financiers qui répondent à leurs besoins répondra également à la plupart des besoins des autres utilisateurs susceptibles d’être satisfaits par des états financiers. » (§10 Cadre conceptuel.) Question 1 : Selon vous quels sont les besoins des différents utilisateurs ? Question 2 : Quelles sont les implications de l’affirmation contenue dans le second paragraphe ci-dessus ? Solution Question 1 : Les besoins spécifiques des utilisateurs sont indiqués dans le § 10 du Cadre conceptuel. Les investisseurs fournissent les capitaux à risques et cherchent à déterminer le risque inhérent à leurs investissements. Ils utilisent les états financiers pour évaluer la rentabilité de leurs apports et les risques pris par les dirigeants. Parallèlement, ils veulent identifier la capacité de l’entreprise à payer des dividendes. Les membres du personnel et leurs représentants sont intéressés par une information sur la pérennité de l’entreprise. Ils sont intéressés par des informations sur la profitabilité actuelle et future de l’entreprise pour estimer la capacité de l’entreprise à leur procurer une rémunération, des avantages en matière de retraite et des opportunités en matière d’emploi. Les prêteurs sont intéressés par une information qui leur permette de déterminer si leurs prêts et les intérêts qui y sont liés seront payés à l’échéance. C’est donc d’abord la solvabilité de l’entreprise qu’ils recherchent. Les fournisseurs et autres créanciers sont intéressés par une information qui leur permette de déterminer si les montants qui leur sont dus leur seront payés à l’échéance. Les fournisseurs et autres créanciers sont vraisemblablement intéressés par l’entreprise pour une période plus courte que les prêteurs, à moins qu’ils ne dépendent de la continuité de l’entreprise lorsque celle-ci est un client majeur. Les clients sont intéressés par une information sur la continuité de l’entreprise, en particulier lorsqu’ils ont des relations à long terme avec elle, ou bien qu’ils en dépendent. Les États et leurs organismes publics sont intéressés par la répartition des ressources et, en conséquence, par les activités des entreprises. Ils imposent également des obligations d’information afin de réglementer les activités des entreprises, de déterminer les politiques fiscales et la base des statistiques de produit national ou statistiques similaires. Les autres parties prenantes sont affectées de multiples façons. Par exemple, elles peuvent contribuer des dettes id de façon substantielle à l’économie locale, de multiples façons, notamment en procurant des emplois et en accordant leur clientèle à des fournisseurs locaux. Les états financiers peuvent aider le public en fournissant des informations sur les tendances et les évolutions récentes de la prospérité de l’entreprise et sur l’étendue de ses activités. Question 2 : Dans la mesure où pratiquement il est impossible de répondre à des besoins multiples de façon cohérente et que les besoins des investisseurs apparaissent comme le plus grand commun multiple de tous les besoins, le fait de satisfaire ces derniers fixe un objectif clair aux normes comptables. Soulignons que les normes IFRS ne sont pas des normes comptables au sens strict du terme mais des normes d’information financière à destination des investisseurs. L’objectif est de donner une image fidèle de la situation financière, de la performance financière et des flux de trésorerie (IAS 1, § 10). Le cadre conceptuel sert de « garde-fou » à la créativité des normalisateurs pour élaborer les normes comptables et parallèlement permet aux producteurs des états financiers d’imaginer des solutions pour comptabiliser des transactions qui ne sont pas spécifiquement résolues par une norme ou une interprétation. Le cadre conceptuel indique quelles sont les caractéristiques des états financiers et fournit les définitions des éléments contenus dans les états financiers. Le cadre conceptuel est d’usage général : il est utilisé par le normalisateur pour développer les futures normes comptables internationales et réviser les normes comptables internationales existantes en cohérence les unes avec les autres et par référence à l’objectif ; il permet de réduire le nombre de traitements comptables autorisés par les normes comptables internationales. Parallèlement, les organismes de normalisation nationaux peuvent s’appuyer dessus pour développer des normes nationales ; il est utilisé par les préparateurs des états financiers d’une part pour les aider à appliquer les normes comptables internationales et d’autre part pour traiter de sujets qui doivent encore faire l’objet d’une norme comptable internationale (sur ce point, voir le tableau 2) ; il est utilisé par les auditeurs qui s’assurent ainsi de la cohérence des politiques comptables des entreprises et les aident à se faire une opinion sur la conformité des états financiers avec les normes comptables internationales ; les utilisateurs des états financiers peuvent également s’en servir pour interpréter l’information contenue dans les états financiers préparés en conformité avec les normes comptables internationales. Après avoir expliqué quelles sont les utilisations possibles du cadre conceptuel, nous abordons successivement les caractéristiques qualitatives des états financiers, puis nous reprenons les des dettes id définitions des éléments contenus dans le bilan (actif, passif, capital, résultat). 1.2.2 Les caractéristiques des états financiers Tableau 1.1 Les caractéristiques qualitatives des états financiers Intelligibilité Pertinence Importance relative Fiabilité Image fidèle Prééminence de la substance sur la forme (§35) Neutralité (§36) Prudence Exhaustivité Comparabilité Permanence des méthodes (§39 à § 42) Intelligibilité Une information fournie dans les états financiers doit être compréhensible immédiatement par les utilisateurs. Cependant les utilisateurs sont supposés avoir une connaissance raisonnable des affaires et des activités économiques et de la comptabilité. Ils ne sont pas passifs et donc ils doivent mettre en œuvre les diligences pour étudier l’information. En conséquence, une information ne doit pas être exclue en raison de sa complexité. Pertinence Une information est pertinente si elle répond aux besoins de prise de décision des utilisateurs. Elle permet au lecteur des états financiers de se forger une opinion sur la situation financière de l’entreprise en l’aidant à évaluer des événements passés, présents ou futurs ou en confirmant ou corrigeant ses évaluations passées. La pertinence de l’information est influencée par sa nature et son importance relative. Une information est significative si son omission ou son inexactitude peut influencer les décisions économiques que les utilisateurs prennent sur la base des états financiers. Fiabilité Une information est fiable si « elle possède la qualité de fiabilité quand elle est exempte d’erreur et de biais significatifs et que les utilisateurs peuvent lui faire confiance pour présenter une image fidèle de ce qu’elle est censée présenter ou ce qu’on pourrait s’attendre raisonnablement à la voir des dettes id représenter est une des caractéristiques déterminante pour la comptabilisation des transactions. » (§31 Cadre conceptuel). Elle renvoie non seulement à la fiabilité des évaluations retenues (et donc des estimations) mais aussi au fait que l’image produite par les états financiers doit représenter ce qu’elle est censée représenter. L’importance relative a pour conséquence qu’une norme sans effets significatifs sur les états financiers n’a pas à être appliquée. Pour être fiable l’information doit donner une image fidèle des opérations et des événements qui sont comptabilisés et présentés conformément à leur substance économique et non pas seulement selon leur forme juridique. Pour être fiable, l’information doit être neutre, c’est-à-dire sans parti pris. Elle ne doit pas être produite pour tromper le lecteur. Cependant les incertitudes sont reconnues à travers une information sur leur nature et étendue et par l’application du principe de prudence qui a pour conséquence la prise en compte d’un certain degré de précaution dans l’exercice des jugements nécessaires pour préparer les estimations dans des conditions d’incertitude, pour faire en sorte que les actifs ou les produits ne soient pas surévalués et que les passifs ou les charges ne soient pas sous-évalués. Ce principe doit cependant être mis en œuvre avec discernement afin de ne pas entacher la neutralité des états financiers. Comparabilité Les utilisateurs doivent être en mesure de comparer les états financiers d’une entreprise dans le temps afin d’identifier les tendances de sa situation financière et de sa performance. Les utilisateurs doivent également être en mesure de comparer les états financiers d’entreprises différentes afin d’évaluer, de façon relative, leurs situations financières, leurs performances et les variations de leurs situations financières. Pour ce faire, le cadre conceptuel fait implicitement référence au principe de permanence des méthodes. L’évaluation et la présentation de l’effet financier de transactions et d’événements semblables doivent être effectuées de façon cohérente et permanente. Les annexes doivent indiquer non seulement les méthodes comptables utilisées dans la préparation des états financiers mais aussi tout changement apporté à ces méthodes et chiffrer les effets de ces changements. 1.2.3 Les définitions des éléments constituant les états financiers Actifs Un actif est une ressource contrôlée par l’entreprise du fait d’événements passés et dont des avantages économiques futurs sont attendus par l’entreprise (§49). L’avantage économique futur représentatif d’un actif est le potentiel qu’à cet actif à contribuer, directement ou indirectement, à des dettes id des flux de trésorerie ou d’équivalents de trésorerie au bénéfice de l’entreprise. Les avantages économiques futurs représentatifs d’un actif peuvent aller à l’entreprise de quatre façons : il peut être utilisé seul ou en combinaison avec d’autres actifs dans la production de biens ou de services destinés à être vendue par l’entreprise ; il peut être échangé contre d’autres actifs ; il peut être utilisé pour régler un passif ; il peut être distribué aux propriétaires de l’entreprise. Passifs Un passif est une obligation actuelle de l’entreprise résultant d’événements passés et dont l’extinction devrait se traduire pour l’entreprise par une sortie de ressources représentatives d’avantages économiques (§49). Une distinction doit être faite entre une obligation actuelle et un engagement futur. Une obligation naît d’une décision qui, en cas de non-exécution, ne permet pas d’éviter la sortie de ressources au profit d’un tiers. Par exemple en cas de non-livraison d’un produit vendu, le vendeur s’expose à des pénalités importantes. L’extinction d’une obligation actuelle est la conséquence : d’un paiement en trésorerie ; d’un transfert d’autres actifs ; d’une fourniture de services ; de la substitution de cette obligation par une autre obligation ; d’une conversion de l’obligation en capitaux propres ; d’un abandon ou par la déchéance de droits d’un créancier. Capitaux propres Les capitaux propres sont l’intérêt résiduel dans les actifs de l’entreprise après déduction de tous ses passifs (§49). Le montant pour lequel les capitaux propres figurent dans le bilan dépend de l’évaluation des actifs et des passifs (§67). Les capitaux propres sont traités spécifiquement dans le chapitre consacré aux capitaux propres. Performance Le résultat est utilisé comme mesure de la performance ou comme base pour le résultat par des dettes id action. Les éléments directement liés à l’évaluation du résultat sont les produits et les charges. Le résultat est défini à partir des concepts de capital et de maintien du capital utilisés par l’entreprise pour préparer ses états financiers. Produits Les accroissements des avantages économiques intervenus au cours de l’exercice sous forme d’entrées ou d’augmentations de valeur des actifs ou de diminutions des passifs qui conduisent à des accroissements des capitaux propres autres que ceux issus des apports effectués par les participants aux capitaux propres. Les produits des activités ordinaires sont comptabilisés lorsqu’il est probable que des avantages économiques futurs iront à l’entreprise et que l’on peut évaluer ces avantages de façon fiable. Ainsi, l’enregistrement comptable est lié au transfert du contrôle sur le bien (qui n’est pas toujours la réalisation de la vente sur le plan juridique). La norme IAS 18 précise ce que sont les produits des activités ordinaires. Charges Les charges sont comptabilisées dans le compte de résultat lorsqu’une diminution d’avantages économiques futurs liée à la diminution d’actif ou à l’augmentation de passif s’est produite et qui peut être évaluée de façon fiable (§94). Rattachement des charges aux produits : les charges sont comptabilisées au compte de résultat sur la base d’une association directe entre les coûts encourus et l’obtention d’éléments spécifiques de produits. L’application du concept de rattachement n’autorise pas à comptabiliser au bilan des articles qui ne satisfont pas à la définition d’actifs ou de passifs. Éléments de mesure Le cadre fait explicitement référence (§100) : au coût historique : montant de trésorerie ou d’équivalents de trésorerie payés ou pour la juste valeur de la contrepartie donnée pour les acquérir au moment de leur acquisition ; au coût actuel : montant équivalent de trésorerie qui devrait être payé pour obtenir un actif équivalent à la date d’évaluation, c’est un de remplacement ; à la valeur nette réalisable : montant de trésorerie en vendant l’actif lors d’une sortie volontaire ; à la valeur actuelle : valeur nette des flux de trésorerie futurs actualisée à la date d’évaluation. Le cadre conceptuel n’évoque pas la juste valeur alors qu’elle est primordiale pour l’application de des dettes id plusieurs normes. La juste valeur est « le montant pour lequel un actif pourrait être échangé, ou un passif réglé, entre des parties bien informées et consentantes dans le cadre d’une transaction effectuée dans des conditions de concurrence normale. » (IAS 39, 40, IAS 41 § 8 ; IFRS 2, 3) Juste valeur, coûts et autres valeurs Une entreprise A vend un produit B pour un prix de 100. A supporte 10 € de coût de mise sur le marché. B engage des frais à hauteur de 20 pour mettre la machine en état d’utilisation. Quel est a) le prix de vente, b) le prix d’achat, c) le coût historique, d) la valeur net réalisable, e) le coût actuel et f) la juste valeur. Solution a) 100 €. b) 100 €. c) 120 €. L’acheteur enregistre le bien en état de fonctionnement à l’actif. d) 90 €. C’est une valeur de sortie pour le détenteur du bien. e) 120 €. C’est le montant que devrait débourser l’acheteur. f) 100 €. La valeur résulte de l’accord entre les deux parties. La juste valeur n’inclut pas les coûts de transaction, elle est comprise entre la valeur de sortie et la valeur d’entrée. Le maintien du capital Le cadre conceptuel admet différentes acceptions du capital dont dépend la définition du résultat. Généralement, les entreprises appliquent le principe du maintien du capital financier évalué en unités monétaires nominales. Il existe une variante appelée maintien du capital financier évalué en unité de pouvoir d’achat. Enfin, le maintien du capital physique constitue une alternative possible selon le cadre conceptuel. Maintien du capital Établissez le bilan et le compte de résultat de l’entreprise X suivant les trois hypothèses suivantes : 1. Maintien du capital financier en unités de pouvoir d’achat. 2. Maintien du capital financier en unités monétaires nominales. 3. Maintien du capital physique. Au 1er janvier de l’année N, le total de l’actif est de 200 milliers d’euros et le capital de départ des dettes id de 200 milliers d’euros. Le chiffre d’affaires est de 150 euros et le coût d’achat des marchandises vendues de 100 euros. Le taux d’inflation annuelle est de 10 % et la valeur de remplacement des marchandises de 120 euros à la date d’établissement des états financiers. Bilan (1) (2) (3) Actifs non-courants 100 100 100 Actifs courants 150 150 150 Capitaux propres 200 200 200 Ajustement des capitaux propres 10 0 20 Résultats 40 50 30 Dettes 0 0 0 Compte de résultat (1) (2) (3) Chiffre d’affaires 150 150 150 Coût des ventes 100 100 120 Résultat opérationnel 50 50 30 Inflation 10 0 0 Résultat global (gain) 40 50 30 Cet exemple indique bien que le résultat dépend de la conception sous-jacente à la définition des capitaux propres. Le cadre conceptuel ne tranche pas la question. Toutefois, les normes utilisent implicitement le maintien du capital en unités nominales à l’exception de la norme IAS 21 sur la comptabilisation des opérations dans les pays à forte inflation qui repose sur le maintien du capital en unités de pouvoir d’achat. 1.3 LES ETATS FINANCIERS EXIGES PAR LE REFERENTIEL INTERNATIONAL La présentation complète des états financiers (IAS 1) comprend : un bilan ; des dettes id un compte de résultat ; un état des changements de capitaux propres ; un état des flux de trésorerie ; des notes annexes qui comportent un résumé des politiques comptables et d’autres notes explicatives. Dans ce premier chapitre, nous présentons uniquement le bilan et le compte de résultat. Le tableau de variation des capitaux propres et le tableau des flux de trésorerie sont traités en détail respectivement dans le chapitre sur les capitaux propres et le chapitre sur l’information boursière et financière. 1.3.1 Le bilan La structure du bilan n’est pas normalisée. En revanche, des rubriques minimales sont exigées d’une part par la norme IAS 1 et d’autre part il faut y ajouter les rubriques exigées qui doivent être explicitement différenciées par une autre norme ou encore celles qui sont nécessaires pour une présentation fidèle de la situation financière de l’entreprise. D’abord, la norme IAS 1 exige des informations pour les rubriques suivantes : immobilisations corporelles, immobilisations incorporelles, actifs financiers, participations mises en équivalence, stocks, clients et autres débiteurs, trésorerie ou équivalents trésorerie, actifs d’impôts différés, dettes fournisseurs et autres créditeurs, dettes d’impôts différés, provisions, dettes à plus d’un an et portant intérêts, capital et réserves et intérêts minoritaires. De plus, les normes 40 et 41 exigent désormais de faire la distinction entre des immeubles de placement et des actifs biologiques. En outre, une présentation distincte des actifs non-courants destinés à être cédés doit ressortir au sein du compte de résultat (IFRS 5). Enfin, des caractéristiques propres de l’entreprise peuvent obliger l’entreprise à ajouter des rubriques. Tableau 1.2 Le bilan au format IFRS Actifs non-courants Capitaux propres Immobilisations incorporelles Capital émis Immeubles de placement Réserves : ajustements de valeurs Autres immobilisations corporelles Réserves : affectation des bénéfices Actifs biologiques Résultat des dettes id Participations dans les entreprises associées Intérêts minoritaires Autres actifs financiers Passifs non-courants Provisions Emprunts portant intérêts Impôts différés Autres passifs financiers Actifs courants Passifs courants Stocks Provisions Clients et autres débiteurs Partie des emprunts portant intérêt Trésorerie et équivalents Impôts différés Fournisseurs et autres créditeurs Dettes directement associées avec les actifs disponibles à la vente La distinction de base consiste à séparer d’une part les actifs courants des actifs non-courants et d’autre part les dettes courantes des dettes non-courantes. Néanmoins l’ordre de liquidité peut être utilisé s’il aboutit à un classement fournissant une information fiable et plus pertinente que l’autre critère. En principe, un élément courant est un actif ou un passif entrant dans le cadre du cycle d’exploitation ou destiné à être converti en (entrée/sortie) trésorerie à court terme (12 mois maximum avec la date de clôture comme référence). Tous les autres actifs ou passifs sont à classer en non-courants. Des critères dérogatoires s’appliquent à la trésorerie ou aux équivalents de trésorerie qui dès lors qu’ils peuvent être retirés d’un établissement financier sans délai sont courants. Le classement s’évalue, par exception, selon l’échéance à l’origine qui doit être inférieure à trois mois. Éléments classés en courants ou en non-courants 1. Clients. 2. Stocks. 3. Impôts différés. 4. Charges constatées d’avance. 5. Échéance d’emprunts à moins d’un an. des dettes id 6. Provisions pour garanties. 7. Dette fournisseurs. 8. Trésorerie non immédiatement disponible. 9. Créance à + 1 an. 10. Provisions pour risques à plus d’un an. 11. Dettes financières à plus d’un an. 12. Engagements de retraite 13. Certificat de dépôt à 6 mois. 14. Emprunts à clauses contractuelles pouvant rendre le passif remboursable à vue. 15. Fraction à moins d’un an d’un emprunt à long terme. 16. Idem, mais un avenant proposant un rééchelonnement de la dette sur 5 ans a été signé entre la date de clôture et la date de publication des états financiers. 17. Subvention d’investissement. Solution 1) courant ; 2) courant ; 3) non courant ; 4) courant ; 5) courant ; 6) courant même si la garantie dépasse une année puisque l’obligation est induite par les ventes de l’année en cours ou précédentes ; 7) courant ; 8) non courant ; 9) non courant ; 10) non courant ; 11) non courant ; 12) non courant ; 13) non courant ; 14) courant (sauf si le prêteur s’est engagé préalablement à l’approbation des états financiers, à ne pas exiger le paiement de l’emprunt en cas de manquement ou s’il est probable que des manquements ultérieurs ne se produiront pas dans les douze mois) ; 15) courant ; 16) courant (car l’avenant est signé postérieurement à la date de clôture) ; 17) courant. 1.3.2 Le compte de résultat À l’instar du bilan, il n’y a pas de format obligatoire pour établir le compte de résultat. La norme IAS 1 fournit une liste de rubriques minimales requises : produits d’exploitation, frais financiers, part des résultats dans les sociétés mises en équivalence, charge d’impôt, intérêts minoritaires, résultat net de période. Les sociétés cotées doivent présenter des résultats par action, dilués et non-dilués. Dorénavant, faire figurer les « éléments extraordinaires » est interdit dans l’ensemble des états financiers et la rubrique « résultat opérationnel » n’est pas obligatoire. Les normes internationales admettent que les charges soient classées par nature ou bien par destination (fonction). Lorsque les charges sont classées par nature alors les dépréciations des propriétés, des usines et des équipements doivent figurer sur une ligne spécifique. des dettes id Tableau 1.2 Le compte de résultat par destination N N-1 Produits des activités ordinaires Coût des ventes Marge brute Autres produits opérationnels Coûts commerciaux Charges administratives Autres charges opérationnelles Résultat opérationnel Charges financières Quote-part dans les entités mises en équivalence Résultat avant impôt des activités continues Résultats avant impôt des activités non continuesnoncontinuées (*) Charge d’impôts sur le résultat Résultat global Intérêts minoritaires Résultat net de l’exercice (*) détails indiqués en annexe Tableau 1.3 Le compte de résultat (classement des charges par nature) N Produits des activités ordinaires Autres produits opérationnels Variation des stocks et produits en cours Production immobilisée Marchandises et matières consommées Frais de personnel Dotations aux amortissements des dettes id N-1 Autres charges opérationnelles Résultat opérationnel Charges financières Quote-part dans le résultat net des entités mise en équivalence Résultat avant impôt des activités continues Résultats avant impôt des activités non-continues Charge d’impôts sur le résultat Résultat global Intérêts minoritaires Résultat net de l’exercice 1.3.3 Les autres états financiers L’état des changements de capitaux propres L’état de variation des capitaux propres inclut les changements de capitaux propres et les changements autres que ceux qui résultent de transactions avec les détenteurs de parts ou d’actions agissant en tant que tels ; Le tableau des flux de trésorerie Selon IAS 7, les flux sont à ventiler entre : flux liés à l’exploitation ; flux liés à l’investissement (dont une ligne pour cession de filiale) ; flux liés au financement. Le tableau peut être présenté selon la méthode directe (référence) ; la méthode indirecte (autorisée). L’annexe L’annexe est généralement très développée. Elle vise à assurer une transparence sur la mise en application des méthodes avec notamment une mention explicite sur les jugements exercés par les dirigeants lors de la mise en application des méthodes comptables qui peuvent avoir un impact significatif. Parallèlement, la comptabilisation de nombreux éléments (juste valeur des des dettes id actifs, engagements de retraites…) oblige à assurer une transparence sur les hypothèses retenues. L’annexe doit mentionner explicitement les principales incertitudes et hypothèses comportant des risques élevés d’ajustements significatifs au cours de l’exercice suivant. En France, seul le compte de résultat et le bilan sont des états financiers. Les autres documents sont des éléments de l’annexe. 1.4 LES NORMES IFRS Les normes IFRS au sens strict peuvent comporter d’autres composantes : le guide de mise en œuvre (Implementation guidance) ; les annexes (appendix) ; les fondements des conclusions (Basis for conclusion) qui reprennent les arguments développés pour et contre la solution retenue au cours des débats. Les normes applicables le 1er janvier 2005. Tableau 1.4 Les normes IFRS N° Libellé Date d’effectivité (dernière révision) er IAS 1* Présentation des états financiers Le 1 janvier 2005 (18 décembre 2003) IAS 2* Stocks Le 1 janvier 2005 (18 décembre 2003) IAS 7 Tableau des flux de trésorerie Le 1 janvier 1994 er (1 décembre 1992) IAS 8* Politique comptable, Changement d’estimations et corrections des erreurs Le 1 janvier 2005 (18 décembre 2003) IAS 10* Événements postérieurs à la clôture Le 1 janvier 2005 (18 décembre 2003) IAS 11 Contrats de construction Le 1 janvier 2000 (1 mai 1999). Norme en cours de discussion à l’IFRIC IAS 12 Impôts sur le résultat 1 janvier 2001 (1 octobre 2000). Norme révisée indirectement au 18 décembre 2003 du fait de la révision des normes IAS 1, des dettes id er er er er er er er er N° Libellé Date d’effectivité (dernière révision) 8 et 21 er IAS 14 Information sectorielle 1 juillet 1998 (août 1997). Norme révisée indirectement au 18 décembre 2003 du fait de la révision des normes IAS 2, 8 et 16 IAS 15 Informations reflétant les effets des variations de prix Suppression de la norme le 18/12/2003 IAS 16* Immobilisations corporelles Le 1 janvier 2005 (18 décembre 2003) IAS 17* Contrats de location, crédit-bail Le 1 janvier 2005 (18 décembre 2003) IAS 18 Produit des activités ordinaires Dernière révision 1997 er (1 juillet 1998). Exposé e sondage prévu au 4 trimestre 2004 IAS 19 Avantages du personnel Révision en cours. Norme décomposée par la publication sous l’appellation IFRS 2 des paiements en actions et assimilés. IAS 20 Comptabilisation des subventions publiques Révision en cours. Publication prévue fin 2004 IAS 21* Effets des changements dans les taux de change 1 janvier 2005 (nouvelle norme publiée le 18/12/2003) IAS 22 Regroupement d’entreprises Mai 1999 (remplacée par IFRS 3) IAS 23 Coût des emprunts IAS 24* Informations relatives aux parties liées (relations de contrôle) IAS 25 er er er er 1 janvier 2005 (18 décembre 2003) Cette norme n’a jamais existé er er IAS 26 Comptabilité et rapports financiers du régime de retraite 1 janvier 1987 (1 janvier 1988) IAS 27* États financiers consolidés et séparés 1 janvier 2005 (18 décembre 2003) IAS 28* Comptabilisation des participations dans des entreprises associées 1 janvier 2005 (18 décembre 2003) IAS 29 Présentation des états financiers dans un contexte d’hyperinflation 1 janvier 2005 (18 décembre 2003) des dettes id er er er N° Libellé Date d’effectivité (dernière révision) er IAS 30 Présentation des états financiers pour les banques et les institutions financières 1 janvier 2005 (18 décembre 2003) IAS 31* Enregistrement des opérations liées à une coentreprise 1 janvier 2005 (18 décembre 2003) IAS 32 Présentation des instruments financiers 1 janvier 2005 (18 décembre 2003) IAS 33* Résultat par action 1 janvier 2005 (18 décembre 2003) IAS 34 Information financière intermédiaire 1 février 1998 (1 janvier 1999) IAS 35 Abandon d’activités 1 janvier 2005 (18 décembre 2003) IAS 36 Dépréciation d’actifs 1 janvier 2005 (31 mars 2004) IAS 37 Provisions, passifs et actifs éventuels 1 janvier 2005 (18 décembre 2003) IAS 38 Immobilisations incorporelles 1 janvier 2005 (18 décembre 2003) IAS 39 Classification et comptabilisation des instruments financiers 1 janvier 2005 (18 décembre 2003) IAS 40* Investissements immobiliers 1 janvier 2005 (18 décembre 2003) IAS 41 Agriculture 1 janvier 2005 (18 décembre 2003) IFRS 1 Première application 1 janvier 2004 (19 juin 2003) IFRS 2 Rémunérations en actions 1 janvier 2005 (19 février 2004) IFRS 3 Regroupements d’entreprises 1 janvier 2005 (31 mars 2004) IFRS 4 Contrat d’assurance 1 janvier 2005 (31 mars 2004) IFRS 5 Activités non-continues 1 janvier 2005 (31 mars 2004) er er er er er er er er er er er er er er er er er * Normes révisées dans le cadre du projet d’amélioration et publiées en décembre 2003. des dettes id À partir du 1er janvier 2005, les sociétés européennes qui font appel public à l’épargne devront appliquer ces normes. Les dirigeants définissent la politique comptable de l’entreprise en appliquant les normes et les interprétations. En l’absence de norme sur un sujet, le dirigeant fera appel à son jugement en référence aux caractéristiques du cadre conceptuel et en utilisant des sources alternatives. La norme IAS 8 fournit une hiérarchie des sources. Tableau 1.5 La hiérarchie des sources 1.1 Normes et recommandations qui abordent des problématiques similaires et liées. 1.2 Définitions et concepts du cadre conceptuel comptable. 2.1 Normes et recommandations les plus récentes émises par les normalisateurs qui se fondent sur un cadre conceptuel. 2.2 Doctrines comptables et usages (pratiques généralement reconnues) existants dans un secteur industriel. Source : IAS 8. § 10-18 Une norme n’a pas à être appliquée si elle n’a pas d’effets matériels. Les sociétés européennes obligées de publier des comptes dans un format IFRS devront appliquer les normes dans leur intégralité. Deux situations sont possibles, soit la société considérée a déjà publié des comptes déclarés conforment aux normes en 2004, soit la société considérée ne publiait pas des comptes déclarés conforment aux normes IFRS. Dans la seconde situation, les comptes 2005 seront la première déclaration explicite et sans réserve de conformité aux et alors la société pourra se prévaloir du statut de première adoptant, donc utiliser la norme IFRS 1 pour ajuster sa politique comptable aux normes. Tableau 1.6 Typologie des changements comptables Types de changements Traitement Changements dans les estimations comptables Prospectif Changement de politique comptable (*) Obligation de suivre une nouvelle norme ou interprétation Voir IFRS 1 Application volontaire anticipée d’une nouvelle norme ou interprétation Rétrospectif Donner une information fiable et pertinente Correction d’erreurs des dettes id (*) En France, le terme de méthode comptable est souvent utilisé mais nous pensons que le terme de politique comptable est une traduction plus appropriée à l’esprit des normes IFRS. La politique comptable est constituée des principes spécifiques, des conventions et des règles appliqués par une entité dans la préparation et la présentation des états financiers (IAS 8). Un changement dans les estimations comptables est défini comme un ajustement du montant comptabilisé d’un actif, d’une dette ou d’une charge liée qui résulte de la réévaluation des bénéfices économiques et des obligations inhérentes à cet actif ou à cette dette. Un retraitement rétrospectif consiste à corriger la reconnaissance, la mesure et l’évaluation du montant des éléments dans les états financiers comme si l’erreur n’était jamais apparue. Un retraitement prospectif de la politique comptable consiste à appliquer la nouvelle norme après sa date de première application. Un retraitement prospectif des estimations consiste à reconnaître les effets du changement pour la période courante et les périodes futures (IAS 8, § 5). La norme IFRS 1 prévoit en principe le traitement rétrospectif pour toutes les opérations mais elle prévoit des exceptions : utilisation du coût historique par convention pour la comptabilisation des actifs et des passifs ; maintien des classifications antérieures pour les regroupements d’entreprises ; annulation des écarts actuariels pour les avantages du personnel ; remise à zéro des écarts de conversion cumulés pour les investissements nets dans les entités étrangères ; non-reclassement des titres hybrides en capitaux propres. Correction d’erreur et méthode rétrospective La société FOCUS entreprise de distribution d’appareils électroménagers a publié un bénéfice de 75 000 € à la fin de l’année N-1. Le coût des ventes est de 55 000 €. Les dirigeants s’aperçoivent à la fin de l’année N que des produits vendus (et comptabilisés) figuraient dans le stock final de l’année N-1 pour un montant de 5 750 euros. Le chiffre d’affaires de N est de 105 000 € et le coût des ventes est de 90 000 €. Le taux de l’impôt sur les sociétés est de 30 % pour les deux années. Quels sont les retraitements opérés ? Solution Il s’agit d’une correction d’erreurs, il convient donc de retraiter les états financiers depuis l’origine, à des dettes id savoir N-1. Retraité 2004 2005 2004 2005 Ventes 75 000 105 000 75 000 105 000 Coût des ventes -55 000 -90 000 -60 750 -84 250 Profit avant impôt 20 000 15 000 14 250 20 750 Impôt sur les sociétés -6 000 -4 500 -4 275 -6 225 Profit après impôts 14 000 10 500 9 975 14 525 Le stock final réel est inférieur au stock final évalué au 31 décembre 2004. Le coût des ventes 2004 augmente du montant de l’erreur. Parallèlement, le coût des ventes 2005 diminue du montant de l’erreur puisque l’on part du stock initial retrait. Capital Solde au 31 décembre 2003 5 000 Profit 2004 retraité Solde au 31 décembre 2004 5 000 Profit 2005 Solde au 31 décembre 2005 5 000 Réserves & résultat Total 20 000 25 000 9 975 9 975 29 975 34 975 14 525 14 525 44 500 49 500 En annexe, il faut préciser que des produits vendus en N-1 ont été incorrectement inclus dans les stocks du 31 décembre N-1 pour 5 750 €. Les états financiers de 2001 ont été retraités pour corriger cette erreur. Il n’y a donc pas d’effet sur N. Pour se conformer aux normes IFRS, une entreprise doit respecter toutes les dispositions de chaque norme et de chaque SIC quel que soit leur domaine d’application. Quelles sont les entités qui doivent obligatoirement appliquer les IFRS ? À compter des exercices ouverts postérieurement au 1er janvier 2005, les sociétés qui relèvent des lois applicables dans un pays de l’Union européenne et dont les actions sont admises sur un marché réglementé d’un des états membres à la date de clôture de leur exercice devront préparer leurs états financiers consolidés selon les normes comptables internationales adoptées au niveau européen. Application des normes Dire si les sociétés dans les situations décrites ci-dessous devront ou pas appliquer les normes IAS et si oui à partir de quelle date ? 1. La société A est une « tête de groupe » cotée sur le marché Euronext depuis le 25 avril des dettes id 1997. 2. La société B dont le siège social est à Amsterdam est une filiale non-cotée d’une entreprise américaine, elle-même cotée au NASDAQ. 3. La société C est une filiale non-cotée d’une PME française qui a émis des obligations libellées en euros à la bourse de Luxembourg. 4. La société D est une association d’intérêt (GIE) établie entre une entreprise allemande, filiale non-cotée d’un groupe brésilien (qui ne produit pas de comptes intermédiaires), et une PME française non-cotée. 5. La société E est une coentreprise (GIE) établie entre une entreprise allemande GRETA, dont les actions sont cotées à la bourse de Francfort, et une PME française non-cotée. L’entreprise GRETA fournie des résultats semestriels mais aucune information trimestrielle. 6. La société F est une filiale d’une PME française qui a émis des obligations sur un marché réglementé en France. Solution 1) oui à partir de 2005 ; 2) non ; 3) oui à partir de 2007 ; 4) non car aucune des sociétés qui contrôlent D n’est cotée ; 5) oui à partir de 2005 ; 6) oui à partir de 2007 car émission d’obligations cotées. Dans le paragraphe 13 de la norme IAS 1, il est expressément stipulé que les états financiers doivent représenter fidèlement les effets des transactions et des autres événements en accord avec les définitions et les critères de reconnaissance des actifs, des dettes, des produits et des charges tels qu’ils sont établis dans le Cadre pour la préparation et la présentation des états financiers. Une entité ne peut pas se soustraire aux normes et aux interprétations sauf dans les cas extrêmement rares où la conformité avec l’obligation serait si trompeuse qu’elle serait en contradiction avec l’objectif établit dans le cadre conceptuel. La mise en œuvre des normes pose parfois des problèmes liés à leur interprétation. C’est pourquoi parallèlement aux normes, une commission, l’IFRIC, émet des interprétations, les SIC. Celles-ci sont au nombre de 33. Nous les reprenons ci-dessous : SIC 1 Cohérence des méthodes Différentes méthodes de détermination du coût des stocks SIC 2 Cohérence des méthodes Incorporation des coûts des emprunts dans le coût des actifs SIC 3 Élimination des profits et des pertes latents résultant de transactions avec des entreprises associées des dettes id SIC 5 Classification des instruments financiers SIC 6 Coûts de modification de logiciels existants SIC 7 Introduction de l’euro SIC 8 Première application des IAS en tant que référentiel comptable SIC 9 Business Combinations Classification en acquisitions ou mises en commun d’intérêts SIC 10 Aide publique Absence de relation spécifique avec des activités opérationnelles SIC 11 Opérations de change Incorporation des pertes consécutives à une forte dévaluation monétaire dans le coût des actifs SIC 12 Consolidation Entités ad hoc SIC 13 Entités contrôlées conjointement Apports non-monétaires par des coentrepreneurs SIC 14 Immobilisations corporelles Indemnisation liée à la dépréciation ou à la perte de biens SIC 15 Contrats de location simple Avantages SIC 16 Capital social Rachat de ses propres instruments de capitaux propres SIC 17 Capitaux propres Coût d’une transaction relative à des capitaux propres SIC 18 Cohérence et permanence des méthodes Méthodes alternatives SIC 19 Monnaie de présentation des états financiers Évaluation et présentation d’états financiers selon l’IAS 21 et 29 SIC 20 Mise en équivalence Comptabilisation des pertes SIC 21 Impôts sur le résultat Recouvrement des actifs nonamortissables réévalués SIC 22 Regroupement d’entreprises Ajustements ultérieurs des justes valeurs et du goodwill présentés initialement SIC 23 Immobilisations corporelles Coût des inspections ou des révisions majeures SIC 24 Résultats par actions Instruments financiers pouvant être convertis en actions SIC 25 Impôts sur le résultat Changement de statut fiscal d’une entreprise ou de ses actionnaires SIC 27 Évaluation de la substance de transactions comportant des opérations ayant la forme des dettes id Clauses conditionnelles de règlement juridique d’un contrat de location SIC 28 Regroupements d’entreprises Date d’échange et juste valeur des instruments de capitaux propres émis en rémunération d’acquisition d’entreprises SIC 29 Informations à fournir Concessions de services SIC 30 Monnaie de présentation Conversion de la monnaie d’évaluation à la monnaie de présentation SIC 31 Comptabilisation des produits Opérations de troc publicitaire SIC 32 Immobilisations incorporelles Coûts des sites internet SIC 33 Consolidation et mise en équivalence Prise en compte des droits de vote potentiels des dettes id 2 ACTIFS HORS INSTRUMENTS FINANCIERS La gestion comptable des actifs hors instruments financiers selon les normes IFRS recouvre la gestion des actifs immobilisés incorporels et corporels, les immeubles de placement, les contrats de location financement, les stocks, la prise en compte des coûts des emprunts, la réévaluation ainsi que la dépréciation de ces actifs. 2.1 IMMOBILISATIONS INCORPORELLES (IAS 38) L’analyse des « investissements » réalisés par les entreprises met en évidence une part de plus en plus importante des investissements dits immatériels. Bien que leur évaluation ne soit pas une chose aisée, nous pouvons considérer que pour l’ensemble de l’économie française la formation brute de capital fixe (hors R & D minière, logiciels pour propre compte, dépenses audiovisuelles et actifs littéraires et artistiques) représente 280 milliards d’euros pour 30 milliards d’euros de dépenses immatérielles. À titre d’exemple, la proportion des investissements immatériels (hors publicité) est de 35 % des investissements totaux réalisés par l’industrie manufacturière. L’importance des volumes financiers induit par le développement des incorporels pose le problème de leur reconnaissance au travers de leur activation dans le bilan des entreprises en immobilisation incorporelle. L’application en 2005-2007 des normes IAS-IFRS va poser le problème du traitement des actifs incorporels selon la norme IAS 38. 2.1.1 Définition des immobilisations incorporelles La norme IAS 38 définit une immobilisation incorporelle comme étant un actif non-monétaire identifiable sans substance physique. À cette stricte définition des éléments incorporels, s’ajoute celle des frais de développement qui constituent les dépenses d’application engagées à la suite d’activités de recherches pour la production de nouveaux produits ou services. Selon la norme, un actif est une ressource contrôlée par l’entreprise qui doit procurer des avantages économiques futurs qui peuvent être soit des produits soit des économies. L’immobilisation incorporelle identifiable est distinguée du goodwill. Cette définition conduit en des dettes id pratique à quelques difficultés : l’absence de substance physique retenue par la définition n’est pas un critère d’exclusion du champ d’application de la norme IAS 38. De nombreuses immobilisations incorporelles sont contenues sur un support physique. Tel est le cas des logiciels ; l’identification de l’actif incorporel pose le problème de la distinction entre actif corporel et incorporel lorsque l’élément incorporel (du type logiciel) est indispensable à l’utilisation de l’élément corporel. Il faudra selon la norme IAS 38 distinguer ce qui relève de la valorisation de l’immobilisation corporelle et incorporelle ; le caractère contrôlable des actifs incorporels n’est pas restreint à l’existence d’une protection juridique. 2.1.2 Conditions d’inscription d’une immobilisation incorporelle à l’actif Tout actif non-monétaire identifiable sans substance physique acquis séparément doit être immobilisé. Ce qui induit la capacité de l’entreprise à évaluer de façon fiable le coût de cet actif. La constatation d’avantages économique futurs, nécessaire pour la valorisation de l’actif incorporel, doit se faire sur la base d’estimations raisonnables et documentées pour lesquelles l’entreprise est à même de fournir des éléments probants telles des études de marché. Cette condition conduit à ce que les dépenses de recherche, de formation, de publicité, de lancement de produits relatives à des immobilisations incorporelles restent comptabilisées en charges. Il en est de même pour les fonds de commerce, goodwill, marques, fichiers clients générés en interne qui selon la norme IAS 38 ne peuvent être portés à l’actif. La norme IAS ne reconnaît pas la qualité d’immobilisation incorporelle aux parts de marché et fichiers clients contrairement aux normes françaises qui toutefois ne permettent pas de les amortir. Cette différence conduit, dans le cadre d’une opération de regroupement ayant généré un goodwill, à un traitement différencié selon les normes IAS et françaises. Les normes IAS conduiront à ne pas distinguer du goodwill les deux éléments précédemment évoqués (parts de marché, fichiers clients) afin de bénéficier des conditions d’amortissement du goodwill. 2.1.3 Valorisation à l’entrée dans le bilan Les immobilisations incorporelles doivent être évaluées initialement à leur coût qu’il s’agisse d’acquisition ou de création. Les coûts étant représentatifs des montants de trésorerie acquittés des dettes id ou de la juste valeur de toute autre contrepartie. Seules les dépenses engagées dès lors que les critères d’activation sont remplis peuvent être activées. Les dépenses antérieures ne peuvent pas être activées. 2.1.4 Traitement des dépenses ultérieures Les dépenses ultérieures : seront comptabilisées en charges si elles ne modifient pas le niveau de performance d’origine ; seront comptabilisées à l’actif dès lors qu’elles contribuent à générer des avantages économiques supérieurs à ceux définis à l’origine de l’inscription à l’actif. 2.1.5 Le cas des immobilisations incorporelles créées Les immobilisations incorporelles créées doivent répondre aux critères d’activation précédents auxquels s’ajoutent : l’existence d’un système de suivi des coûts ; la distinction de la phase de production en deux phases distinctes (une phase de recherche et une phase de développement). 2.1.6 Les frais de recherche et de développement Les frais de recherche ne pourront pas être activés, seuls les frais de développement sont activables (les normes françaises laissent la possibilité d’activer les frais de recherche et développement à l’exclusion des frais de recherche fondamentale) dès lors que l’entreprise remplit les conditions suivantes : avoir démontré la faisabilité technique de l’achèvement de l’immobilisation en vue de sa mise en service ou de sa vente ; avoir déclaré son intention d’utiliser ou de vendre l’immobilisation incorporelle créée ; avoir démontré sa capacité à utiliser ou à vendre l’immobilisation incorporelle créée ; avoir démontré la capacité probable de l’immobilisation incorporelle à générer des avantages économiques futurs ; avoir démontré la disponibilité des ressources financières et techniques nécessaires à l’achèvement de l’immobilisation incorporelle ; avoir mis en place un système de suivi des coûts permettant d’évaluer et d’attribuer les des dettes id dépenses à la production d’une immobilisation incorporelle spécifique. Lorsque l’entreprise se trouve dans l’incapacité de distinguer ce qui relève des activités de recherche des activités de développement, la totalité des dépenses doit rester en charge. Les normes françaises ne prévoient pas de règle spécifique pour l’activation des frais de développement. Toutefois nous pouvons nous référer aux règles en vigueur pour l’activation des logiciels créés qui nécessite de répondre aux critères suivants : sérieuses chances de réussite technique et de rentabilité commerciale ; intention de l’entreprise de produire le logiciel (l’objet du développement) ou de s’en servir durablement ; projet divisé en huit étapes analytiques (spécifique aux logiciels) ; mise en œuvre des outils de gestion permettant d’individualiser chaque projet et leur chance de réussite et de rentabilité commerciale. La principale différence entre les normes IAS et les normes françaises résulte des conditions d’activation. Selon la norme IAS 38, dès lors que les conditions d’activation sont remplies, celle-ci est obligatoire et cela pour toutes les immobilisations incorporelles créées bénéficiant d’une reconnaissance en tant qu’élément incorporel. En revanche, selon les normes françaises, l’obligation d’activation dès lors que les conditions sont remplies reste variable selon le type d’immobilisation. Pour les logiciels créés en interne à usage commercial (logiciel mère et logiciel interne) ou à usage interne l’activation est obligatoire dès lors que les conditions sont remplies. Pour les frais de recherche et développement, l’activation relève d’une décision de gestion. Il en est de même pour les frais d’établissement et les charges à répartir. 2.1.7. Amortissement des immobilisations incorporelles La norme IAS 38 distingue les immobilisations incorporelles dont la durée d’utilité est indéfinie et celles dont la durée d’utilité est définie. Pour les immobilisations incorporelles dont la durée de vie est indéfinie, il n’y a pas d’amortissement. L’immobilisation fera l’objet d’un test de dépréciation annuel obligatoire qui pourra conduire à la constatation d’une provision. Pour les immobilisations incorporelles dont la durée de vie est définie, il y aura constatation d’un amortissement sur la durée de vie. L’amortissement des immobilisations incorporelles doit traduire le rythme de consommation par des dettes id l’entreprise des avantages économiques. La durée d’utilisation retenue pourra être déterminée à partir d’un ensemble de facteurs tels que le cycle de vie de l’actif, l’obsolescence, l’évolution de la demande et de la concurrence, le niveau des dépenses de maintenance, la durée des protections juridiques, la durée d’amortissement retenue pour des biens utilisés conjointement. La valeur amortissable est constituée par le coût de l’immobilisation incorporelle figurant à l’actif (la valeur résiduelle d’une immobilisation incorporelle étant supposée nulle). En pratique l’amortissement se fera sur un mode linéaire (une méthode alternative pouvant être choisie si elle est considérée comme meilleure). La durée et le mode d’amortissement devront faire l’objet d’un examen annuel. 2.1.8 Dépréciation des immobilisations incorporelles (traitée au travers de la norme spécifique) Les règles de l’IAS 36 en matière de test annuel de dépréciation s’appliquent aux immobilisations incorporelles. Le test de dépréciation est obligatoire chaque année pour les immobilisations nonamortissables (durée de vie indéfinie) et pour les immobilisations incorporelles non encore utilisées. Le test de dépréciation est obligatoire uniquement en cas d’indice de perte de valeur pour les immobilisations amortissables (durée de vie définie). La dépréciation des immobilisations incorporelles à durée de vie définie est constatée lorsque la valeur nette comptable du bien est supérieure à sa valeur recouvrable. Cette provision devra faire l’objet d’une reprise dès lors que la valeur recouvrable redevient supérieure à la valeur nette comptable. 2.1.9 Réévaluation des immobilisations incorporelles La réévaluation des immobilisations incorporelles est possible sur la base de la juste valeur qui devra être déterminée par référence à un marché actif régulier contrairement à la réglementation actuellement en vigueur en France. L’écart de réévaluation sera porté en complément des capitaux propres. Dès lors que l’on pratique la réévaluation, toute la classe d’immobilisation incorporelle devra faire l’objet d’une réévaluation. Le détail de cette pratique est présenté au paragraphe 2.3. 2.1.10 Cession d’immobilisations incorporelles Les opérations liées à la sortie d’une immobilisation incorporelle de l’actif sont comptabilisées en des dettes id charges. En l’espèce, il y a concordance entre la norme IAS 38 et les normes françaises. 2.1.11 Informations à fournir Selon la norme IAS 38, l’annexe doit comporter pour chaque catégorie d’actif incorporel en distinguant ceux générés en interne de ceux acquis : les méthodes comptables (base de valorisation, méthode, durée, montant d’amortissement ainsi que leur affectation sur les différentes catégories d’actifs) ; le montant des frais de recherche et développement comptabilisés en charge ; le suivi des valorisations et de la dépréciation des actifs (valeur brute ouverture et clôture, suivi des affectations de charges postérieures sur la valeur à l’actif, cumul d’amortissement ouverture et clôture) ; le suivi des opérations de réévaluation (date, montant des réévaluations par catégorie d’actif, suivi de l’écart de réévaluation) ; des informations précédemment demandées sont à fournir de façon spécifique pour toute immobilisation faisant l’objet d’un amortissement sur une durée supérieure à 20 ans, donnée en garantie, acquise à l’aide d’une subvention ; pour les immobilisations incorporelles réévaluées on doit fournir par catégorie d’immobilisations incorporelles : — la date à laquelle la réévaluation a été effectuée, — la valeur comptable des immobilisations incorporelles réévaluées, — la valeur comptable si on avait utilisé le traitement de référence, — le montant de l’écart de réévaluation et les changements intervenus. Pour les dépenses de recherche et développement, on doit indiquer le montant global des dépenses de recherche et développement comptabilisées en charges de l’exercice ainsi : qu’une description de toute immobilisation incorporelle amortie qui est toujours utilisée ; et une brève description des immobilisations incorporelles importantes contrôlées par l’entreprise mais non-comptabilisées en tant qu’actifs. 2.1.12 Traitement lors de la première application En l’état actuel, l’IASB n’accordera aucune exception au principe de retraitement des immobilisations incorporelles générées en interne issues des frais de développement. Les dépenses de développement comptabilisées en charges ne devront pas faire l’objet d’une des dettes id activation dans le premier bilan d’ouverture en normes IFRS-IAS sauf si l’entreprise peut démontrer qu’il existait au moment où les dépenses ont été engagées un système de suivi et une documentation ce qui entraînerait l’obligation de reconnaître les immobilisations incorporelles générées en interne dans le bilan d’ouverture. Tableau 2.1 Comparatif de l’activation des éléments incorporels selon les normes IASIFRS et les normes françaises Type d’élément incorporel Normes françaises Normes IAS Goodwill Acquis Activable — amortissement sur la durée de vie (limitation à 20 ans) Activable- test de dépréciation Marques Acquises Activables — nonamortissables Activables Créées Activables — Activables amortissables sur une durée de 10 ans Acquises Activables — nonamortissables Non-activables Créées Activables — nonamortissables Non-activables Acquis Activables activables Créés Activables activables Acquis Activables Activables — amortissement sur la durée du privilège ou sur la durée d’utilisation si plus courte (durée courante 20 ans). Créés Activables Parts de marché Fichiers clients Brevets des dettes id Activables Fonds commercial Logiciels Acquis Activable — nonActivable amortissable si nonreprésentatif d’éléments individualisés et non-altération des avantages économiques futurs. Le fonds commercial est nonamortissable dès lors qu’il est assimilable à une part de marché. Créé Non-activable Non-activables Créés Activables lorsqu’il s’agit d’un logiciel à usage commercial (logiciel mère ou outil de production) ou à usage interne et que les conditions d’activation sont remplies. Activation obligatoire dès lors que les conditions sont remplies. En charge, s’il s’agit d’un logiciel spécifiquement conçu pour un client. Acquis En charge dès lors qu’ils sont achetés pour être revendus (marchandises). En charge dès lors qu’ils sont achetés pour être revendus (marchandises) Activables dès lors qu’il s’agit d’une acquisition pour usage interne ou commercial. Activables dès lors qu’il s’agit d’une acquisition pour usage interne ou commercial ; activation obligatoire Activation obligatoire dès lors que leur valeur est supérieure à 500 € H.T. Amortissement en linéaire sur la durée d’utilisation, possibilité d’amortir de façon exceptionnelle sur 12 mois. des dettes id Frais de recherche Frais de développement Frais d’établissement Seuls les frais de Non-activables recherche appliquée sont activables sur option lorsque les conditions sont remplies. Activables sur option lorsque les conditions sont remplies. Activation obligatoire dès lors que les conditions sont remplies. L’amortissement sera pratiqué sur une durée inférieure à 5 ans. De façon exceptionnelle sur une période plus longue qui ne doit pas excéder la durée de vie du bien ou du service produit. L’amortissement sera pratiqué sur la durée de consommation des avantages économiques. Activables sur option sans conditions particulières. Non-activables. Amortissement en linéaire sur une durée comprise entre 2 et 5 ans. Charges à répartir Activables sur option sans conditions particulières Non-activables Amortissement en linéaire en fonction de la durée de l’opération à laquelle elles se rattachent. 2.1.13 Extrait du rapport annuel de Renault 2002 Depuis le 1er janvier 2002, et dans le cadre de l’application des normes comptables internationales de l’IASB, Renault a dû faire face à une évolution des règles et méthodes comptables applicables aux frais de développement. Rappelons tout d’abord l’essence même de la norme IAS 38, qui est de faire désormais porter les frais de développement encourus depuis le 1 er janvier 2002 en immobilisations incorporelles. Ils étaient auparavant comptabilisés en charge des exercices au cours desquels ils étaient encourus. Nous remarquons ainsi que l’application de la norme a des conséquences à la fois sur la marge des dettes id opérationnelle du groupe ainsi que sur le résultat. L’impact positif sur la marge opérationnelle du groupe s’élève à 587 millions d’euros. En effet, en 2002, la marge opérationnelle du groupe Renault s’établit à 896 millions d’euros hors IAS 38, soit 2,5 % du chiffre d’affaires, contre 1,3 % en 2001 à normes identiques. Tableau 2.2 Tableau 2.3 Immobilisations incorporelles dans le rapport annuel de Nestlé 2003 « Cette rubrique comprend les immobilisations incorporelles acquises séparément telles que les systèmes d’information de gestion, les droits de propriété intellectuelle et les droits d’exercer des activités (droits exclusifs de vente ou d’approvisionnement). L’amortissement est calculé selon la méthode linéaire. En fonction de la durée d’utilisation, les systèmes d’information de gestion sont amortis sur une période de trois à cinq ans, respectivement entre cinq et vingt années pour les autres immobilisations incorporelles. des dettes id Lorsqu’une durée de vie supérieure à vingt ans est utilisée, ceci est indiqué séparément pour chaque élément des immobilisations incorporelles et avec les facteurs principaux déterminant cette durée de vie. La valeur recouvrable, les longévités ainsi que la méthode d’amortissement sont révisées d’année en année. La comptabilisation de l’amortissement est effectuée dans les rubriques appropriées de charge par fonction du compte de résultat. Les immobilisations incorporelles générées en interne sont comptabilisées en tant qu’actifs pour autant qu’elles génèrent des avantages économiques futurs et que leurs coûts soient bien identifiés. Elles consistent principalement en systèmes d’information de gestion. » Recherche et développement « Les frais de recherche et développement sont intégralement inscrits au compte de résultat de l’exercice au cours duquel ils ont été encourus. Les frais de développement liés à de nouveaux produits ne sont pas comptabilisés en tant qu’actifs, étant donné que la disponibilité d’avantages économiques futurs n’est manifeste que lorsque les produits sont sur le marché. » Immobilisations incorporelles dans le rapport annuel de Solvay 2003 « Les dépenses de recherche sont prises en charge dans la période où elles sont encourues. Les dépenses de développement sont activées si et seulement si toutes les conditions définies ci-après sont remplies : Le produit ou processus est clairement défini et les coûts qui y sont liés sont mesurés de façon fiable et identifiés séparément. La faisabilité technique du produit est démontrée. Le produit ou processus sera commercialisé ou utilisé en interne. Les actifs seront générateurs d’avantages économiques futurs (il existe un marché potentiel pour le produit, ou son utilité en cas d’utilisation interne est démontrée). Les ressources techniques et financières adéquates et les autres ressources nécessaires à l’achèvement du projet sont disponibles. Les coûts de développement activés sont amortis selon la méthode linéaire et ce, sur leur durée d’utilité. » 2.2 IMMOBILISATIONS CORPORELLES (IAS 16) 2.2.1 Définition des immobilisations corporelles des dettes id Selon la norme IAS 16, les immobilisations corporelles sont des actifs physiques détenus par une entreprise pour la production, la fourniture de biens ou de services, la location à des tiers ou à des fins administratives (gestion interne), et dont la durée d’utilisation est estimée supérieure à un exercice. Il s’agit d’un élément patrimonial contrôlé par l’entreprise qui s’attend au travers de son utilisation à en percevoir des avantages économiques futurs. Les terrains, les constructions, les machines, les navires, le mobilier, le matériel informatique… constituent des exemples d’immobilisations corporelles. 2.2.2 Conditions générales de comptabilisation Trois conditions doivent être remplies pour permettre la comptabilisation d’une immobilisation corporelle à l’actif du bilan : il est probable que l’entité bénéficiera des avantages économiques futurs correspondants à l’utilisation de l’actif ; l’immobilisation corporelle doit être identifiable, elle permet à l’entreprise d’aliéner les avantages économiques procurés sans aliéner les avantages futurs ; le coût de l’immobilisation corporelle est évaluable de façon fiable. 2.2.3 Comptabilisation par composants La norme IAS 16 impose la comptabilisation séparée (par composant) des éléments individualisables d’un actif dont les durées de vie individuelles seraient plus courtes que celles de l’immobilisation prise dans sa globalité. Renouvellement de tout ou partie des immobilisations Lorsqu’il y a eu comptabilisation par composant et que l’un des composants doit faire l’objet d’un remplacement : le coût de remplacement du composant est porté à l’actif (capitalisé) ; la valeur nette comptable du composant remplacé est comptabilisée en charges. Visites et révisions pluriannuelles Lorsqu’une immobilisation nécessite des programmes de visites et/ou de révisions pluriannuelles, les dépenses doivent faire l’objet d’une capitalisation et être amorties sur la durée séparant deux des dettes id périodes de visites/révisions. Il y a donc nécessité d’identifier un actif spécifique représentatif des dépenses liées aux visites et aux révisions pluriannuelles. Cas d’un camion de collecte des ordures ménagères neuf Hypothèses : camion de collecte des ordures ménagères acquis le 1er janvier 2003 pour un montant de 150 000 euros. Nous nous situons au 31 décembre 2003. Solution À — Méthode actuelle L’immobilisation est comptabilisée en totalité en classe 2 et amortie sur une durée de 8 ans. Valeur brute Matériel de collecte 150 000 Amortissement 18 750 VNC 131 250 Soit un taux d’amortissement de 12,5 % de la valeur brute. B — Incidence de la décomposition des actifs Par hypothèse, nous avons décomposé le camion de collecte en deux composants : le châssis : 65 000 euros, durée de vie 10 ans ; l’équipement (la benne) : 85 000 euros, durée de vie 6 ans. Constatation des composants Valeur brute Amortissement VNC Châssis 65 000 (43,33 %) 6 500 58 500 Équipement 85 000 (56,66 %) 14 166,66 70 833,34 150 000 20 666,66 129 333,34 Soit un taux d’amortissement 13,77 %. Soit un différentiel d’amortissement de 1 916,66 à apprécier au regard du nombre de camions acquis chaque année. Cas d’un camion de collecte des ordures ménagères ancien À — méthode actuelle Valeur brute Matériel de collecte er Acquis le 1 janvier 1998 — des dettes id 120 000 Amortissement 90 000 VNC 30 000 amortissable sur 8 ans Amélioration de l’équipement — réalisé en janvier 2003 — amortissable sur 4 ans 40 000 10 000 30 000 160 000 100 000 60 000 B — Décomposition du matériel de collecte Décomposition sur la base du pourcentage actuel de chacun des composants du camion acquis en 1998. Valeur brute Part du châssis Amortissement VNC 52 000 52 000 × (9/12) = 39 000 13 000 68 000 68 000 × (5/6) = 56 667 11 333 120 000 95 667 24 333 (120 000 × 43,33%) Part de l’équipement (120 000 × 56,66%) C — Décomposition des travaux d’amélioration Les travaux d’amélioration concernent : pour 10 000 euros le châssis ; amortissable sur 10 ans ; pour 30 000 euros la mise ne conformité des équipements ; amortissable sur 6 ans. Valeur brute Part du châssis VNC 10 000 10 000 × (1/10) = 1 000 30 000 30 000 × (1/6) = 5 000 25 000 40 000 6 000 10 000 Part de l’équipement 30 000 Amortissement 9 000 34 000 Impact sur les capitaux propres de l’entreprise : Débit Amortissement du camion 100 000 Capitaux propres 1 667 Crédit Amortissement composant châssis 39 000 Amortissement composant équipement 56 667 Travaux d’amélioration Amortissement composant châssis 1 000 Amortissement d’amélioration composant équipement 5 000 des dettes id L’impact de ce retraitement sur les capitaux propres sera fonction du nombre de camion inscrit à l’actif du bilan. 2.2.4. Coût d’entrée d’une immobilisation corporelle acquise à titre onéreux Les immobilisations corporelles acquises à titre onéreux font l’objet d’une évaluation au coût d’acquisition qui comprend le prix d’achat et les frais accessoires d’achat. Le prix d’achat Le prix d’achat est le prix acquitté pour acquérir le bien, déductions faites des escomptes de règlement. En cas de paiement différé, les montants des paiements à échéance doivent être actualisés. Ils seront soit comptabilisés en charges, soit capitalisés dans la valeur de l’immobilisation Les frais accessoires Les frais accessoires d’achat comprennent : les frais accessoires directs qui ne sont pas incorporables dans le coût d’acquisition même lorsqu’ils sont nécessaires à la mise en état de marche de l’immobilisation ; les coûts des tests d’essai de fonctionnement peuvent être incorporés au coût de l’immobilisation (tandis que les produits nets de la vente sont comptabilisés en charges, ou alors déduits du montant des dépenses à incorporer). Frais généraux et administratifs Les frais généraux et administratifs doivent être retenus dans l’évaluation du coût de production dès lors qu’ils sont nécessaires à la production ou à la mise en état d’utilisation de l’immobilisation produite (projet d’élimination du coût de production des frais généraux et administratifs). Coût de personnels Les coûts de personnels doivent être compris dans le coût de production y compris le coût des avantages accordés au personnel (retraites, les stock-options). Coûts des tests de fonctionnement Les coûts des tests d’essai de fonctionnement peuvent être incorporés au coût de l’immobilisation (tandis que les produits nets de la vente sont comptabilisés en charges, ou alors déduits du des dettes id montant des dépenses à incorporer). Les coûts de démantèlement et de déplacement d’une immobilisation et les coûts de rénovation des sites Le montant des dépenses de démantèlement, de déplacement d’immobilisation ainsi que les coûts de rénovation des sites doivent être actualisés et incorporés au coût d’immobilisation. La différence entre la valeur actualisée de ces dépenses et les montants payés est à comptabiliser en charges financières de façon étalée : soit sur la durée de vie des immobilisations ; soit sur la durée de réalisation des travaux. Les subventions d’investissement reçues Les normes IAS prévoient deux possibilités pour la comptabilisation des subventions reçues : les comptabiliser en diminution du coût des immobilisations auxquelles elles se rapportent ; les comptabiliser en produits différés (produits constatés d’avance). Les coûts des emprunts Les normes IAS prévoient la possibilité d’incorporer dans certains cas le coût des emprunts au coût des immobilisations corporelles. Ces possibilités sont spécifiquement traitées au paragraphe 2.6. Les pertes de change résultant d’une forte dévaluation Actuellement les normes IAS permettent de déduire du coût de l’immobilisation les pertes de change résultant d’une forte dévaluation ou dépréciation de la valeur d’une monnaie s’il s’avérait impossible de se couvrir contre cette dévaluation. 2.2.5 Coût d’entrée d’une immobilisation produite par l’entreprise Selon la norme IAS 16, les immobilisations corporelles produites par l’entreprise doivent être enregistrées à leur coût de production. 2.2.6 Coût d’entrée d’une immobilisation acquise par voie d’échange Actifs similaires En cas d’échange de biens similaires servant à des fins similaires dans la même branche d’activité des dettes id et ayant une juste valeur similaire, la comptabilisation sera effectuée à la valeur nette comptable donnée en échange (ajustée d’éventuels versements compensatoires). Actifs non-similaires En cas d’échanges de biens non-similaires le coût d’inscription à l’actif est la juste valeur de l’actif remis en échange ou par défaut la juste valeur de l’actif reçu. 2.2.7 Modalités d’amortissement des immobilisations corporelles Durée d’amortissement Selon les normes IAS, la durée d’amortissement d’une immobilisation corporelle dépend de la durée probable d’utilisation déterminée par l’entreprise. Valeur résiduelle Le montant amortissable d’une immobilisation corporelle est déterminé par différence entre son coût d’inscription à l’actif et la valeur résiduelle estimée en fin de période d’utilisation. Date de démarrage des amortissements Selon les normes IAS, la date de démarrage des amortissements est celle du début attendu de consommation des avantages économiques qui le plus souvent correspond à la date de mise en service. Modalités d’amortissement Les modalités d’amortissement retenues doivent correspondre au rythme de consommation des avantages futurs. Amortissements et dépréciation En cas de constatation d’une dépréciation les plans d’amortissement font l’objet d’une révision. Celle-ci est étudiée avec les conséquences de la dépréciation des actifs au paragraphe 2.7. Révision des plans d’amortissement Les plans d’amortissement ayant été construits sur la base : de la durée d’utilisation prévue ; de la valeur résiduelle estimée ; d’un mode d’amortissement reflétant la consommation des avantages économiques procurés des dettes id par l’actif ; S’il s’avère que l’un de ces éléments se trouve modifié, il est nécessaire de procéder à la révision du plan d’amortissement. Cas particulier des immobilisations destinées à être cédées Les actifs non-utilisés et destinés à être sortis de l’actif par cession ou mise au rebut ne doivent plus faire l’objet d’un amortissement. 2.2.8 Réévaluation des immobilisations corporelles La réévaluation des immobilisations corporelles étant autorisée au même titre que celles immobilisations incorporelles et financières nous avons traité ce point qui est incorporé à la norme IAS 16 au paragraphe 2.3. 2.2.9 Dépréciation des immobilisations corporelles La dépréciation des immobilisations corporelles est traitée au niveau de la présentation de la norme spécifique traitant de la dépréciation (IAS 38) au paragraphe 2.7. 2.2.10 Informations à fournir Une entreprise doit fournir pour chaque catégorie d’immobilisation : la durée d’utilité ou taux d’amortissement utilisé ; les modes d’amortissements utilisés ; la valeur brute comptable et le cumul des amortissements à l’ouverture et à la clôture ; un rapprochement entre les valeurs comptables à l’ouverture et à la clôture faisant apparaître : — les acquisitions (en indiquant celles générées en interne), — les augmentations ou diminutions de la valeur comptable, — les pertes de valeur constatées en charges, — les pertes de valeur reprises dans l’état de résultats (en produits), — les amortissements, — les différences de change nettes résultant de la conversion des états financiers d’une entité étrangère, — les autres variations de la valeur comptable au cours de l’exercice ; pour les immobilisations acquises grâce à une subvention et comptabilisées à la juste valeur, des dettes id on doit fournir : — la juste valeur initiale, — la valeur comptable, si elles sont comptabilisées selon le traitement de référence ou autorisé ; le montant des engagements pour l’acquisition d’immobilisations corporelles. L’information comparative n’est pas imposée. 2.2.11 Comptabilisation d’une immobilisation à l’actif selon la norme IAS 16 Immobilisation à l’actif L’entreprise Édition Composition fait l’acquisition d’une rotative neuve d’une valeur de 3 millions d’euros le 10 février N. À cette occasion, différents frais sont supportés par l’entreprise : Frais de livraison 10 000 euros Frais d’installation 20 000 euros Frais de mise en service 5 000 euros Les frais d’installation sont liés à la nature même de l’immobilisation qui a nécessité un aménagement particulier au sein de l’entreprise. Les frais de mise en service sont relatifs aux difficultés de réglage des rotatives avant une utilisation pour les commandes clients. La mise en service a lieu le 1er juillet N. Toutefois, lors de premières commandes réalisées sur cette rotative des problèmes sont survenus et ont générés 4 000 euros de charges relatives à des produits non-conformes qui ont dû être jetés. L’utilisation de la rotative est estimée à 10 ans. Au-delà de cette période l’entreprise espère compte tenu des conditions de marché la revendre pour 1 million d’euros et aura à supporter 6 000 euros de frais de démontage et de remise en état du site (frais de démantèlement). Quelle est la valeur à immobiliser ? Quelle est la base de calcul des amortissements ? Quel est le montant des amortissements annuels ? Solution La valeur à immobiliser est fondée sur la valeur historique de l’immobilisation. En l’espèce, il s’agit : des dettes id Valeur d’acquisition 3 000 000 euros Frais de livraison 10 000 euros Frais d’installation 20 000 euros Frais de mise en service 5 000 euros Coût historique à immobiliser 3 035 000 euros Les pertes opérationnelles liées à l’utilisation d’une nouvelle immobilisation ne sont pas prises en compte dans la valeur à immobiliser. La valeur amortissable doit tenir compte de la valeur potentielle de revente et des frais de démantèlement. En l’espèce, il s’agit : Coût historique à immobiliser 3 035 000 euros Valeur résiduelle estimée -1 000 000 euros Frais de démantèlement -6 000 euros Base amortissable 2 029 000 euros Le montant des amortissements calculés selon la méthode de l’amortissement linéaire à partir de la date de mise en service sera le suivant : 2 029 000/8 ans × (6/12) : 126 812 euros. Si nous considérons que l’entreprise finance l’investissement avec un emprunt de 2 500 000 euros souscrit dès le 10 février N au taux de 4 % remboursable par amortissement constant sur 8 ans. Peut-on immobiliser certains frais financiers ? Solution Les frais financiers se rattachant à la période d’installation et de mise en service de l’immobilisation peuvent être immobilisés. er En l’espèce il s’agit des frais financiers courant du 10 février N au 1 juillet N, soit : 2 500 000 × 140 jours/360 × 4 % : 38 889 euros. La valeur à immobiliser sera alors de 3 035 000 + 38 889 : 3 073 889 euros. La valeur à amortir sera alors de 2 029 000 + 38 889 : 2 067 889 euros. L’amortissement annuel sera alors de 2 067 889/8 ans × (6/12) : 129 243 euros. 2.3 REEVALUATION DES ACTIFS des dettes id Il n’y a pas dans ce cas de norme spécifique, mais une démarche commune pour les actifs incorporels, corporels et financiers (IAS 16 et 38). Les immobilisations sont inscrites à l’actif du bilan selon la méthode du coût historique qui consiste à porter à l’actif (en valeur brute) des biens à leur valeur d’origine et à constater par la suite leur obsolescence au travers de l’amortissement. Les normes IAS-IFRS permettent de valoriser les éléments de l’actif à leur juste valeur au travers de la constatation d’une dépréciation (obligatoire) mais également (sur décision de gestion) de les réévaluer si leur valeur bilancielle est inférieure à leur juste valeur. 2.3.1 Champ d’application de la réévaluation Selon les normes IAS, la réévaluation des immobilisations concerne l’ensemble des immobilisations de l’actif (incorporelles, corporelles et financières). Le champ d’application de la réévaluation des immobilisations selon les normes IAS-IFRS est donc plus large que celui des normes françaises. De plus, la réévaluation d’une immobilisation ne peut pas être décidée isolément. Toutefois, selon les normes IAS-IFRS cette notion est moins extensive que pour les normes françaises puisqu’il faut y entendre l’ensemble des immobilisations de même catégorie (à partir de leur classification comptable, l’ensemble des terrains, l’ensemble des constructions, l’ensemble des matériels industriels…). 2.3.2 Valeur de réévaluation Selon la norme IAS 16, la valeur de réévaluation est constituée par la valeur vénale (la juste valeur). Cette valeur est déterminée selon la référence aux cours pratiqués sur un marché. Certains actifs peuvent faire l’objet d’une évaluation à leur coût de remplacement. 2.3.3 Comptabilisation de la réévaluation Selon, l’IAS 16, l’écart de réévaluation doit être inscrit dans les fonds propres (en écart de réévaluation) afin de ne pas faire apparaître de profit. Cette logique comptable est identique à celle des normes françaises. Toutefois, il existe deux méthodes de comptabilisation : Le premier traitement consiste à réévaluer la valeur nette comptable à sa valeur vénale en réévaluant la valeur d’origine et les amortissements antérieurs. Le second traitement possible selon les IAS-IFRS consiste à imputer les amortissements pratiqués antérieurement à la réévaluation sur la valeur d’origine pour ensuite porter la valeur d’origine à la valeur vénale de réévaluation. Cette méthodologie d’inscription à l’actif du montant des dettes id de la réévaluation est divergente de la pratique française. 2.3.4 Affectation de l’écart de réévaluation La norme IAS 16 autorise la distribution de l’écart de réévaluation dans deux cas : après la cession du bien ; à hauteur des suppléments d’amortissement pratiqués du fait de la réévaluation lorsqu’ils sont constatés en charges. 2.3.5 Dépréciation des actifs et gestion de l’écart de réévaluation. L’IAS 36 sur la dépréciation des actifs préconise de déprécier les actifs lorsque leur valeur recouvrable est inférieure à leur valeur nette comptable. Si cette situation se produit pour une immobilisation ayant été réévaluée, alors la valeur de référence sera la nouvelle valeur nette comptable obtenue après réévaluation. Celle-ci sera comparée à la valeur recouvrable. Si la valeur recouvrable est inférieure à la valeur nette comptable réévaluée alors une provision pour dépréciation devra être comptabilisée. Cette comptabilisation se fera en priorité par compensation avec l’écart de réévaluation de la façon suivante : Passif Passif Écart de réévaluation x Provision pour dépréciation des actifs x Si par la suite, la valeur recouvrable connaît une augmentation, il faut annuler les provisions constatées en reconstituant par priorité l’écart de réévaluation qui avait été annulé de la façon suivante : Passif Provision pour dépréciation des actifs Passif x Écart de réévaluation x 2.3.6. Cession d’une immobilisation et gestion de l’écart de réévaluation. Lorsqu’un actif réévalué fait l’objet d’une cession, l’écart de réévaluation résiduel est viré en compte de réserves sans impact sur le compte de résultat. Passif Écart de réévaluation Passif x Réserves x 2.3.7. Information à fournir Qu’il s’agisse des normes françaises ou IAS-IFRS, les informations publiées relativement à la des dettes id réévaluation sont identiques. Elles concernent : les méthodes utilisées pour la réévaluation (base, date et méthode d’évaluation) ; la liste des postes concernées ; les mouvements ayant affecté les postes du passif. (Le montant de l’écart de réévaluation et sa variation durant l’exercice.) Selon les normes françaises, la réévaluation est applicable à l’ensemble des immobilisations corporelles et financières. Les immobilisations incorporelles, les stocks et les valeurs mobilières de placement sont exclus. De plus, dès lors que la réévaluation d’une immobilisation est décidée, l’ensemble des immobilisations pouvant être réévaluées doit l’être. La réévaluation d’un actif ne peut donc être décidée isolément. Mais, la réévaluation d’une immobilisation financière ne peut être réalisée si l’ensemble des immobilisations corporelles et financières n’est pas réévalué. La valeur à donner lors de la réévaluation d’une immobilisation doit correspondre selon les normes françaises « aux sommes qu’un chef d’entreprise prudent et avisé accepterait de décaisser pour obtenir une immobilisation s’il avait à acquérir, compte tenu de l’utilité que sa possession présenterait pour la réalisation des objectifs de l’entreprise. » Cette valeur pourra être estimée selon différentes méthodes parmi lesquelles : la référence aux cours pratiqués sur un marché ; l’application d’un indice de prix ou d’un indice relatif à l’évolution du niveau général des prix sur la valeur historique. 2.3.8 Exemple comparé de réévaluation Comparaison des réévaluations Considérons une immobilisation corporelle amortissable du type construction acquise pour 1 000 000 € et amortissable sur 20 ans, l’amortissement pratiqué à la date de réévaluation étant de 250 000 €. Il reste donc 15 années d’amortissement à pratiquer. La valeur vénale potentielle ressortant de l’expertise réalisée est de 1 200 000 €. Le bilan avant réévaluation est le suivant (traitements selon les normes françaises) : Actif Valeur brute Constructio 1 000 000 n des dettes id Passif Amortisse ment Valeur nette 250 000 750 000 Capital (afin d’équilibrer Actif et Passif) 750 000 Total bilan 1 000 000 250 000 750 000 Total bilan 750 000 Solution Nous considérons que cette construction est la seule immobilisation corporelle pouvant être réévaluée. Il s’agit donc de porter la valeur nette comptable à sa valeur vénale soit 1 200 000 € en remplacement des 750 000 € de valeur nette comptable actuelle. L’écriture sera donc la suivante : Actif Construction 450 000 Passif Écart de réévaluation 450 000 Cette écriture conduit à l’augmentation de la valeur brute de l’immobilisation de 450 000 € et à l’augmentation des capitaux propres. Le bilan avant réévaluation se présentera de la manière suivante : Actif Passif Valeur brute Amortisse ment Valeur nette Construction 1 000 000 250 000 750 000 Total bilan 1 000 000 250 000 750 000 Capital (afin d’équilibrer Actif et Passif) 750 000 Total bilan 750 000 Et le bilan après réévaluation : Actif Valeur brute Amortisse ment Passif Valeur nette Capital (afin d’équilibrer Actif et Passif) 750 000 Constructio 1 450 000 n 250 000 1 200 000 Écart de réévaluation 450 000 Total bilan 250 000 1 200 000 Total bilan 1 200 000 1 450 000 Cet écart de réévaluation fera l’objet d’une réintégration fiscale et sera soumis au taux normal d’imposition de la société. Amortissement de l’immobilisation réévaluée Les amortissements ultérieurs seront de (1 200 000)/15 = 80 000 euros La comptabilisation de ces amortissements se fera de la façon suivante : Charge Dotation aux amortissements d’exploitation Actif Amortissement des constructions 80 000 80 000 Comptabilisation de la réévaluation en IAS-IFRS Deux méthodologies de comptabilisation sont possibles selon les normes IAS-IFRS en matière de réévaluation. des dettes id Le premier traitement consiste à réévaluer la valeur nette comptable à sa valeur vénale en réévaluant la valeur d’origine et les amortissements antérieurs. Appliqué à notre exemple, cela nous donne un coefficient de réévaluation de 1,6 (1 200 000/750 000). Avant réévaluation Après réévaluation 1 000 000 1 600 000 250 000 400 0000 750 000 1 200 000 D’où l’écriture suivante selon les normes IAS-IFRS : 600 000 Actif Construction Actif Amortissement des constructions 150 000 Passif Écart de réévaluation 450 000 Le bilan avant réévaluation se présentera de la manière suivante : Actif Valeur brute Passif Amortisse ment Valeur nette Constructio 1 000 000 n 250 000 750 000 Total bilan 250 000 750 000 1 000 000 Capital (afin d’équilibrer Actif et Passif) 750 000 Total bilan 750 000 Et le bilan après réévaluation (normes IAS-IFRS, méthode n° 1) : Actif Valeur brute Amortisse ment Passif Valeur nette Capital (afin d’équilibrer Actif et Passif) 750 000 Constructio 1 600 000 n 400 000 1 200 000 Écart de réévaluation 450 000 Total bilan 400 000 1 200 000 Total bilan 1 200 000 1 600 000 Le second traitement possible selon les IAS-IFRS consiste à imputer les amortissements pratiqués antérieurement à la réévaluation sur la valeur d’origine pour ensuite porter la valeur d’origine à la valeur vénale de réévaluation. La première étape consiste à imputer les amortissements sur la valeur brute d’origine : Actif Amortissement des Constructions Actif Constructions 250 000 250 000 Cette écriture porte la valeur brute de la construction à 750 000. Avant réévaluation des dettes id Étape n° 1 1 000 000 750 000 250 000 750 000 750 000 Il s’agit ensuite de procéder à sa réévaluation pour 450 000 de la façon suivante : Après étape n° 1 Étape n° 2 750 000 1 200 000 750 000 1 200 000 L’écriture sera la suivante : Construction 450 000 Écart de réévaluation 450 000 Le bilan avant réévaluation se présentera de la manière suivante : Actif Passif Valeur brute Amortis sement Valeur nette Construction 1 000 000 250 000 750 000 Total bilan 1 000 000 250 000 750 000 Capital (afin d’équilibrer Actif et Passif) 750 000 Total bilan 750 000 Et le bilan après réévaluation (normes IAS-IFRS, méthode n° 2) : Actif Passif Valeur brute Amortisse ment Valeur nette Capital (afin d’équilibrer Actif et Passif) 750 000 Construction 1 200 000 1 200 000 Écart de réévaluation 450 000 Total bilan 1 200 000 1 200 000 Total bilan 1 200 000 Amortissement de l’immobilisation réévaluée en IAS-IFRS Les années suivantes, l’amortissement sera pratiqué sur les années restant à courir à partir, soit de la nouvelle valeur nette comptable (traitement n° 1), soit de la nouvelle valeur brute (traitement n° 2). Quel que soit le traitement de la réévaluation, il s’agira de 1 200 000/15 soit 80 000 € annuels. Il existe deux méthodes de comptabilisation : La première méthode consiste à passer en charge d’amortissement la totalité de la nouvelle dotation de la manière suivante : Charge des dettes id Dotation aux amortissements d’exploitation 80 000 Actif Amortissement des constructions 80 000 Dans ce cas, le supplément d’amortissement provoqué par la réévaluation pourra être viré en compte de réserve. Passif Écart de réévaluation Passif Réserves 30 000 30 000 Il est alors envisageable de procéder à la distribution de cette réserve qui équivaut au supplément d’amortissement relatif à la réévaluation. La seconde méthode consiste à considérer en charge la dotation aux amortissements pratiquée avant réévaluation et considérer le supplément d’amortissement comme une reprise de l’écart de réévaluation. Charge Dotation aux amortissements d’exploitation 50 000 Passif Écart de réévaluation 30 000 Actif Amortissement des constructions 80 000 Cette méthode diffère de la première par son impact sur les résultats de l’exercice et dans l’impossibilité de procéder à une distribution de dividendes. Enregistrements à la clôture Le 31 décembre N, le bilan de la société Hocus Pocus fait apparaître les immobilisations suivantes : Immobilisations incorporelles en valeur brute : Fonds de commerce : 600 000 € Immobilisations corporelles en valeur brute Terrains : 300 000 € ; acquis le 1er juillet N-3 Constructions : 1 000 000 € ; acquis le 1er juillet N-3 amortissable sur 20 ans en linéaire Immobilisations financières Titres de participations : 800 000 € acquis en N-2 et n’ayant subi aucune dépréciation. La société décide de procéder à la réévaluation libre de ses immobilisations. Les rapports d’expertise font apparaître les valeurs vénales suivantes : Fonds de commerce : 800 000 € Terrains : 600 000 € Constructions : 990 000 € des dettes id Titres de participation : 950 000 € Quels sont les enregistrements à effectuer à la clôture N ? Actif Fonds de commerce 200 000 Actif Terrains 300 000 Actif Constructions 200 000 Actif Titres de participation 150 000 Actif Amortissement des constructions 35 000 Passif Écart de réévaluation 815 000 Solution Les constructions et leurs amortissements sont réévalués avec le coefficient 1,20 à partir du rapport suivant : valeur actuelle/VNC : 990 000/825 000. Les particularités par rapport à la pratique française sont les suivantes : les incorporels ont pu être réévalués (en l’espèce le fonds de commerce) ; les immobilisations amortissables, la valeur brute et les amortissements sont réévalués. 2.3.9 Intérêts de la réévaluation La pratique de la réévaluation légale étant considérée comme une décision de gestion, il apparaît intéressant de se pencher sur les opportunités d’une telle pratique. Il s’agit de se poser la question suivante : pourquoi les dirigeants d’entreprises peuvent-ils décider de réévaluer leurs actifs ? La première réponse, naïve certes, permet de retenir la volonté de faire apparaître une situation patrimoniale plus proche de la réalité que celle donnée par le bilan tenu en valeur historique. Mais, alors pourquoi pratiquer une réévaluation qui ferait apparaître la vraie valeur d’un bien sans pour autant faire apparaître de résultat comptable tout en entraînant une fiscalisation de l’écart de réévaluation donc in fine une sortie de trésorerie ? La comptabilisation de l’écart de réévaluation apporte un double éclairage à cette problématique. D’une part, la comptabilisation de l’écart de réévaluation dans les capitaux propres peut permettre à une entreprise d’éviter les conséquences d’une situation ou ses capitaux propres seraient inférieurs à la moitié de son capital social. La réévaluation constitue une opportunité d’augmentation des capitaux propres dont le coût en termes de besoin de trésorerie est limité à la fiscalisation de l’écart. Par ailleurs, cette modalité d’augmentation des capitaux propres permet de modifier la structure financière de l’entreprise en améliorant les ratios d’indépendance financière (fonds propres/ressources durables), d’endettement (dettes financières/fonds propres), d’autonomie financière (fonds propres/total bilan). Cette pratique peut donc permettre des dettes id d’améliorer l’image financière d’une entreprise principalement face à ses banquiers et peut conduire à contourner les clauses contractuelles des contrats d’endettement qui spécifieraient des limites maximales en termes de taux d’endettement. L’idée générale sous-jacente pourrait être la compensation de résultats futurs par une augmentation des amortissements à venir. Il s’agit alors de considérer la réévaluation comme un outil de signalisation de bons résultats futurs. 2.4 IMMEUBLES DE PLACEMENT (IAS 40) 2.4.1 Définition des immeubles de placement Les biens immobiliers pour être qualifiés d’immeubles de placement doivent répondre à une définition stricte. Les biens immobiliers sont considérés comme étant des immeubles de placement dès lors qu’ils sont : détenus en pleine propriété ou dans le cadre d’un contrat de location/financement ; détenus pour en retirer des loyers plutôt que pour l’utiliser dans le cadre de l’activité ordinaire de production ou de vente si l’activité de la société consiste à réaliser des opérations d’achat/vente immobilière. 2.4.2 Comptabilisation initiale des immeubles de placement L’évaluation et la comptabilisation initiale des immeubles de placement sont identiques à celles formulées pour les immobilisations corporelles. Les immeubles de placement sont comptabilisés à l’actif de l’entreprise s’il est probable que les avantages économiques associés iront à l’entreprise et que le coût de l’actif ira à l’entreprise. Lors de l’entrée dans le bilan les immeubles de placement sont comptabilisés à leur coût d’achat auquel il faut ajouter les coûts d’entrée. Le traitement du coût d’entrée et identique à celui des immobilisations corporelles. 2.4.3 Comptabilisation des dépenses futures des immeubles de placement Le traitement des dépenses futures relatives aux immeubles de placement et le même que celui des dépenses futures des immobilisations corporelles : des dettes id les dépenses ultérieures sont comptabilisées en charge si elles contribuent à une remise en état à l’identique de l’immeuble ; les dépenses ultérieures sont comptabilisées à l’actif lorsqu’il est probable qu’elles généreront des avantages économiques futurs supérieurs au niveau de performance initialement prévu. 2.4.4 Comptabilisation à la clôture de l’exercice des immeubles de placement À la clôture de l’exercice les immeubles de placement peuvent être évalués soit : au coût amorti qui consiste à les comptabiliser à leur coût d’entrée diminué des amortissements pratiqués et des éventuelles pertes de valeur au travers d’une dépréciation ; à la juste valeur qui consiste à évaluer les immeubles de placement à leur valeur de marché à la clôture de l’exercice. Les écarts liés à la juste valeur sont comptabilisés en compte de résultat (et non en capitaux propres comme pour la comptabilisation des écarts de réévaluation). L’application de la juste valeur doit s’étendre à tous les immeubles de placement dès lors que l’on décide d’y recourir. La détermination de la juste valeur doit avoir lieu à chaque clôture d’exercice pour procéder à son ajustement. Les ajustements de juste valeur sont comptabilisés en compte de résultat (pas par les capitaux propres, ni par le recours à une provision pour dépréciation). 2.4.5 Changement de catégorie Un immeuble initialement comptabilisé en immeuble de placement peut changer de catégorie comptable dès lors qu’il n’est plus utilisé pour générer un flux financier distinct de l’activité de l’entreprise. Figure 2.1 Arbre de décision des dettes id 2.4.7 Informations à fournir Les informations à fournir portent sur toutes les informations à fournir lors de l’application de l’IAS 16 et de l’IAS 36 sur une dépréciation a été comptabilisée (dans le cas de la comptabilisation au coût amorti) ainsi que les informations suivantes portant sur : Les méthodes comptables : — les critères de distinction entre les immeubles de placements et les autres actifs des dettes id immobiliers ; — les méthodes (dont rapport d’expertise) hypothèses de détermination de la juste valeur ; — modalités et taux d’amortissement ; — obligations contractuelles portant sur les immeubles de placement. Les éléments du compte de résultat : — produits locatifs ; — charges opérationnelles directes imputables aux immeubles de placement ayant généré des revenus locatifs ; — charges opérationnelles directes imputables aux immeubles de placement n’ayant pas généré des revenus locatifs ; 3. Les éléments du bilan : — rapprochement des mouvements de juste valeur. 2.5 COUT DES EMPRUNTS (IAS 23) 2.5.1 Objectif de la norme L’acquisition ou la production de certains actifs peuvent être étalées sur longue période et nécessiter un financement par la dette. Les intérêts supportés durant cette période peuvent être rattachés soit à la production, soit à la préparation de ces actifs. Certains arguments plaident en faveur d’un rattachement des intérêts d’emprunt aux actifs : les coûts des emprunts constituent une partie des coûts d’acquisition ; l’incorporation des coûts des emprunts dans les actifs permet de rapprocher une valorisation d’actif aux flux qu’ils vont générer ; l’incorporation des coûts des emprunts permet d’assurer une meilleure comparabilité entre les immobilisations acquises et les immobilisations produites. Certains arguments permettent de s’opposer au rattachement des intérêts emprunts aux actifs : la liaison entre les intérêts des emprunts et un actif spécifique est arbitraire ; les méthodes de financement différentes conduisent à des montants incorporés différents. La norme IAS 23 prescrit les traitements comptables permettant de rattacher les intérêts relatifs au financement de l’acquisition ou de la production des éléments de l’actif. des dettes id 2.5.2 Les actifs sur lesquels il est possible de rattacher les coûts des emprunts Seuls les actifs qui exigent une longue période de préparation avant de pouvoir être vendus ou utilisés peuvent faire l’objet d’une incorporation des coûts des emprunts. Il s’agit : des stocks nécessitant une longue période de stockage avant d’être vendables ; des immobilisations nécessitant une longue période de production ou d’installation. Rapport annuel de Solvay 2003 « Les coûts d’emprunt directement attribuables à l’acquisition, la construction ou la production d’un actif exigeant une longue période de préparation sont ajoutés au coût de cet actif, jusqu’à ce qu’il soit utilisable. » 2.5.3 La méthode comptable La méthode comptable de référence consiste à comptabiliser les coûts des emprunts en charge au cours de l’exercice durant lequel ils sont encourus. La méthode comptable alternative consiste à incorporer les coûts des emprunts directement attribuables à l’acquisition, à la production d’un actif pour lequel cela est possible dès lors : qu’il est probable qu’ils généreront des avantages économiques futurs pour l’entreprise ; que les coûts des emprunts peuvent être évalués de façon fiable. 2.5.4 Date de début d’incorporation des coûts des emprunts Les coûts des emprunts doivent être incorporés dans le coût d’un actif dès lors que : les dépenses relatives aux biens ont été réalisées ; les coûts des emprunts sont encourus ; les activités qui sont indispensables à la préparation de l’actif préalablement à son utilisation ou à sa vente sont en cours. 2.5.5 Date de fin d’incorporation des coûts des emprunts L’incorporation des coûts des emprunts dans le coût d’un actif doit cesser dès lors que : la construction de l’actif est terminée ce qui le rend utilisable ou vendable ; la production de l’actif est interrompue pendant une longue période ; des dettes id la production de l’actif est partiellement terminée et la partie terminée est utilisable indépendamment des autres parties en cours de construction. 2.5.6 Non-suspension de l’incorporation des coûts d’emprunt L’incorporation des coûts d’un emprunt à un actif n’est pas suspendue lorsque : la production est stoppée pour une période brève ; lorsque les délais constituent une étape nécessaire dans le processus de production ; lorsque la période d’interruption de la production est liée à la réalisation de travaux techniques et administratifs. 2.5.7 Détermination du montant à incorporer Deux types de financement sont à prendre en compte : s’il s’agit d’un emprunt souscrit spécifiquement en vue de l’obtention d’un actif « qualifié », le montant des coûts d’emprunt incorporables au coût de l’actif doit correspondre aux coûts d’emprunt réels encourus sur cet emprunt au cours de l’exercice, diminués de tout produit obtenu du placement temporaire de ces fonds ; s’il s’agit d’emprunts souscrits de façon générale et utilisés en vue de l’obtention d’un actif qualifié. Le montant des coûts d’emprunt incorporables au coût de l’actif doit être déterminé en appliquant la moyenne pondérée des coûts d’emprunt aux dépenses relatives à l’actif. Le montant des coûts d’emprunt incorporés au coût de l’actif au cours d’un exercice donné ne doit pas dépasser le montant total des coûts d’emprunt supportés au cours de ce même exercice. 2.5.8 Immobilisation comprenant des intérêts et dépréciation des actifs Lorsque la valeur comptable d’un actif qui inclut des intérêts incorporés est supérieure à sa valeur nette de réalisation, la valeur comptable est dépréciée afin d’atteindre cette dernière valeur. 2.5.9 Informations à fournir Les états financiers doivent fournir les informations suivantes : la méthode comptable utilisée pour la comptabilisation des coûts d’emprunt ; le taux d’incorporation utilisé pour déterminer le montant des coûts d’emprunt pouvant être incorporés dans le coût des actifs ; des dettes id le montant total des coûts d’emprunt encourus en distinguant : — le montant comptabilisé en charge, — le montant incorporé dans le coût de l’actif. 2.6 DEPRECIATION DES ACTIFS IMMOBILISES (IAS 36) La norme IAS 36 a pour objectif de fournir aux entreprises un cadre comptable leur permettant de s’assurer que leurs actifs sont comptabilisés pour une valeur n’excédant pas le montant qui sera recouvré directement par une éventuelle cession ou indirectement par leur utilisation. La norme IAS 36 prescrit la comptabilisation et les informations à fournir pour la dépréciation (impairment) de tous les actifs corporels et incorporels appelés à être détenus sur le long terme (y compris le goodwill et les participations dans les filiales, dans les entreprises associées et dans les coentreprises). Elle ne couvre pas la dépréciation des stocks (IAS 12), des actifs d’impôts différés (IAS 12), des actifs financiers (IAS 39), des actifs résultant de contrat de construction (IAS 11), des actifs résultant d’avantages au personnel (IAS 19). Deux aspects de ce règlement, la détermination de la dépréciation des actifs pris individuellement et les modifications du plan d’amortissement qui en découlent sont identiques aux prescriptions de l’IAS 36 et de l’IAS 16. 2.6.1 Principes de la dépréciation des actifs immobilisés La norme IAS 36 exige que soit estimée la valeur recouvrable d’un actif s’il existe un quelconque indice montrant qu’un actif a pu perdre de la valeur, et que soit constatée une perte de valeur lorsque la valeur comptable d’un actif excède sa valeur recouvrable : la perte de valeur doit être constatée dans le compte de résultat pour les actifs comptabilisés au coût historique et traitée comme une réévaluation négative pour les actifs comptabilisés à leur montant réévalué ; la valeur recouvrable est la valeur la plus élevée entre le prix de vente net de l’actif (montant qui peut être obtenu de la vente d’un actif lors d’une opération conclue dans les conditions de concurrence normale entre des parties bien informées et consentantes) et sa valeur d’utilité (valeur actualisée ou non des flux de trésorerie futurs estimatifs attendus de l’utilisation continue d’un actif et de sa sortie à la fin de sa durée d’utilité). Dépréciation d’actifs incorporés des dettes id Une entreprise a fait l’acquisition d’une machine-outil pour 150 000 euros dont la durée d’utilisation est de 10 ans sans valeur de revente. Chaque année elle comptabilise 15 000 euros au titre des amortissements. Actuellement, à la fin de la 5e période de détention, la valeur nette comptable de la machine est de 75 000 euros. Cette année le directeur financier constate qu’une nouvelle machine est apparue sur le marché, que ses capacités productives sont supérieures à celle possédée et que ses coûts d’utilisation sont moindres. Solution Dans ces conditions, la machine a perdu de sa valeur et il est alors impossible de maintenir 75 000 euros comme valeur à l’actif. Selon la norme IAS 36, il faut constater une dépréciation pour aligner la valeur nette comptable sur la valeur recouvrable dès lors que cette dernière est inférieure à la valeur nette comptable. Avant dépréciation, le bilan relatif à l’exemple précédent se présente de la façon suivante : Valeur historique Machine 150 000 Amortissements Dépréciations 75 000 VNC 75 000 L’existence d’indice de dépréciation conduit à déterminer une valeur recouvrable de 15 000 euros. La dépréciation de cette machine sera de 75 000 — 15 000 = 60 000 euros. Après dépréciation, le bilan se présente de la façon suivante : Valeur historique Machine 150 000 Amortissements 75 000 Dépréciations 60 000 VNC 15 000 Relativement à cet exemple, il a fallu rechercher la valeur recouvrable pour éventuellement constater une perte au travers d’une dépréciation car il existait des indices de dépréciation de l’actif. L’application de la norme IAS 36 nécessite donc de rechercher les indices attestant de la dépréciation de l’actif pour ensuite déterminer une valeur recouvrable. 2.6.2 Les indices de dépréciation des actifs La norme IAS 36 indique que la détermination d’une dépréciation ne doit avoir lieu que s’il existe des indices de dépréciation. Il existe deux catégories d’indices : les indices internes et les indices externes. Les indices internes sont des signes d’obsolescence ou de dégradation des performances de l’actif, de dommages subis ou de modifications dans la poursuite d’activité (restructuration ou arrêt d’activité). Il s’agit de toutes les informations internes qui donnent à penser que les performances de l’actif seront moindres dans le futur. des dettes id Les indices externes sont principalement une rupture technologique, la baisse du niveau d’activité, la baisse du prix des produits, la dégradation des perspectives de l’activité future, l’évolution des taux d’intérêt. Il s’agit des facteurs externes pouvant conduire à la diminution relative des performances productives de l’actif suite à l’apparition d’un nouvel actif sur le marché ou à la baisse de rentabilité financière du fait de la dégradation des conditions économiques. La valeur recouvrable doit être déterminée dès qu’il existe un indice interne ou externe de dépréciation. 2.6.3 Quelle règle pour déterminer une éventuelle dépréciation d’actif ? Une immobilisation est dépréciée lorsque sa valeur nette comptable (carrying amount) est inférieure à la valeur recouvrable (recoverable amount). La valeur recouvrable est la plus grande des deux valeurs entre la valeur d’usage (value in use) et la valeur de cession (net selling price). La valeur nette comptable est la valeur figurant au bilan de la société. Il s’agit de la valeur historique (historical cost) ou réévaluée (revaluated amount) déduction faite des amortissements (accumulated depreciation ou amortization pour les immobilisations incorporelles) ou des éventuelles dépréciations (impairment losses) pratiquées antérieurement. La valeur d’usage est calculée à partir de l’actualisation du cash-flow généré par une utilisation continue de l’immobilisation auquel l’éventuelle valeur de cession du bien pourra être ajoutée. La valeur de cession est la valeur retirée actuellement de la vente de l’actif entre des parties informées, déduction faite des coûts de cession. En pratique, il est plus aisé de connaître la valeur de cession du bien que sa valeur d’usage. C’est pourquoi, nous pouvons formaliser la démarche en 6 étapes1 : Test de dépréciation : y a-t-il des indices de dépréciation qui laissent penser que la valeur recouvrable peut être inférieure à la valeur nette comptable ? Si oui, recherche de la valeur de cession ; Si la valeur de cession est supérieure à la valeur nette comptable : rien à faire ; ntifiables de 40, soit 175 euros. À la date d’établissement du bilan, A réévalue le groupe d’actif à céder au plus bas entre le coût et la juste valeur aet le gain après impôt ou la perte prenant en compte les évaluations postérieures de S2, qui sont équivalentes à la réévaluation des groupes d’actifs disponibles de 135 et 130 €. des dettes id Si la valeur de cession n’existe pas ou si la valeur de cession est inférieure à la valeur nette comptable, il faut calculer la valeur d’usage ; Si la valeur d’usage est supérieure à la valeur nette comptable, alors rien à faire ; Si la valeur d’usage est inférieure à la valeur nette comptable, il faut déprécier l’actif de façon à ramener la valeur nette comptable à la plus grande des deux valeurs entre la valeur de cession et la valeur d’usage. Figure 2.2 Méthodologie schématique de dépréciation des actifs Tableau 2.1 Principaux cas de dépréciation Brut Amortissement VNC 300 (50) 250 Cas 1 Valeur de cession 280 (vc ) 280 > (vnc ) 250 des dettes id 2 3 Cas 2 Cas 3 Cas 4 280 Pas de dépréciation Valeur de cession 220 (vc) 220 < (vnc) 250 et (vu ) 240 < (vnc) 250 mais (vu) 240 > (vc) 220 alors Valeur d’usage 240 Dépréciation : (vu — vnc) : (240-250) : 10 Valeur de cession 230 (vc) 230 < (vnc) 250 et (vu) 200 < (vnc) 250 mais (vu) 200 < (vc) 230 alors Valeur d’usage 200 Dépréciation : (vc — vnc) : (230 — 250) 20 Valeur de cession 100 (vc) 100 < (vnc) 250 et (vu) > (vnc) 4 Pas de dépréciation Valeur d’usage 260 Extrait du rapport annuel d’Usinor 2000 « Les actifs immobilisés,…, font l’objet de tests de dépréciation d’actifs. Ainsi une provision pour dépréciation est comptabilisée en résultat lorsque la valeur comptable d’un actif est supérieure à sa valeur recouvrable. La valeur recouvrable d’un actif est la valeur la plus élevée entre la valeur de vente nette et la valeur d’utilité de l’actif. La valeur d’utilité est la valeur actualisée des flux de trésorerie futurs estimés attendus de l’utilisation continue d’un actif augmentée, le cas échéant, de sa valeur de sortie à la fin de sa durée de vie prévue. » Extrait du rapport annuel de Nestlé 2003 « La valeur des immobilisations est examinée à la date du bilan afin de déterminer s’il existe des indices révélant une perte de leur valeur. Si de tels indices existent, la valeur recouvrable des immobilisations est estimée et une perte de valeur est constatée lorsque la valeur comptable d’un actif est supérieure à sa valeur recouvrable. La valeur recouvrable est la valeur la plus élevée entre le prix de vente net de l’actif et sa valeur d’utilité. Cette dernière est déterminée en estimant les flux financiers futurs générés par l’actif et en escomptant ceux-ci au taux d’emprunt moyen du pays où il est situé, ce taux étant ajusté pour les risques spécifiques inhérents à l’actif. » Extrait du rapport annuel de Solvay 2003 « À chaque date de clôture, le Groupe revoit la valeur comptable du goodwill, des participations ainsi que des immobilisations corporelles et incorporelles, afin d’apprécier s’il existe un indice montrant qu’un actif a pu perdre de la valeur. S’il existe un tel indice, la valeur recouvrable de l’actif est estimée, afin de déterminer l’étendue de la dépréciation. La valeur recouvrable est la valeur la plus élevée du prix de vente net de l’actif ou de sa valeur d’utilité. La valeur d’utilité est la valeur actualisée des flux de trésorerie futurs estimés, des dettes id attendus de l’utilisation d’un actif. La valeur recouvrable est calculée au niveau de l’unité génératrice de trésorerie auquel l’actif appartient. S’il est estimé que la valeur recouvrable est inférieure à la valeur comptable, celle-ci est ramenée à la valeur recouvrable. Cette perte de valeur est immédiatement comptabilisée en charges parmi les éléments non-récurrents. Lorsque cette perte de valeur comptabilisée au cours de périodes antérieures cesse d’exister, la valeur comptable est partiellement ou totalement rétablie. La reprise d’une perte de valeur est comptabilisée immédiatement en produits parmi les éléments non-récurrents. En cas de vente, le profit ou la perte préalablement comptabilisé dans les capitaux propres est alors inclus dans le résultat net de la période. » 2.6.4 Détermination des valeurs de cession et d’usage Comme nous l’avons indiqué précédemment, il faut tout d’abord comparer la valeur nette comptable à la valeur de cession du fait de la plus grande difficulté à déterminer la valeur d’usage. La valeur de cession est donc un élément central dans la détermination d’une dépréciation d’actif. Car si celle-ci est estimée supérieure à la valeur nette comptable, aucune dépréciation n’est à envisager, par conséquent aucune valeur d’usage ne sera calculée. La valeur de cession correspondra au prix de vente net de l’actif susceptible d’être obtenu dans des conditions de concurrence normale entre des parties bien informées et consentantes, après déduction des coûts de réalisation de cette cession. Toutefois, lorsque la valeur de cession est inférieure à la valeur nette comptable ou lorsqu’il s’avère impossible de déterminer cette valeur de cession, une valeur d’usage devra être déterminée. La valeur d’usage est calculée à partir d’estimations de cash-flows futurs en prenant en compte un taux d’actualisation. Ce taux devra refléter le niveau des taux d’intérêt en vigueur ainsi que le risque spécifique de l’actif. Il s’agit d’un taux équivalent à celui que pourrait exiger un investisseur pour obtenir un niveau de cash-flow équivalent à celui généré par l’actif. L’approche par les cash-flows est particulièrement subjective et incertaine, aussi la norme IAS 36 contient-elle un certain nombre de précisions. La première est que les cash-flows devront être estimés à partir d’hypothèses raisonnables et réalisables qui représenteront la meilleure estimation possible réalisée par les dirigeants en fonction des conditions économiques futures. Pour cela, les cash-flows devront être estimés à partir des plus récentes données budgétaires sur un horizon maximum de 5 ans. Si cela est nécessaire, des extrapolations pourront être réalisées en prenant en compte des taux de croissance des dettes id économique croissant ou décroissant. Les cash-flows retenus sont ceux issus directement ou indirectement de l’exploitation de l’actif auxquels il sera possible d’ajouter la valeur de cession estimée de l’actif. Ils sont calculés avant frais financiers et avant impôts. Toutefois, les cash-flows qui pourraient provenir d’une éventuelle restructuration de l’entreprise sont exclus du calcul de la valeur d’usage. 2.6.5 Impact du taux d’actualisation sur le calcul d’une dépréciation Le choix du taux d’actualisation sur la valeur d’usage des cash-flows est un élément crucial de la détermination du montant de la dépréciation. Plus le taux d’actualisation sera élevé plus le montant des cash-flows sera faible et donc la probabilité de constater une dépréciation élevée. Taux d’actualisation et dépréciation En effet si nous considérons un actif dont la valeur nette comptable est de 100 000 € et dont la valeur de cession est de 80 000 €. L’actif ayant une durée de vie de 5 ans, l’entreprise a estimé les cash-flows futurs sur cette période à 25 000 € par an. Si les cash-flows ne sont pas actualisés, leur accumulation s’élèvera à (5×25 000) soit 125 000 €. Dans ce cas aucune dépréciation ne devra être constatée. Si les cash-flows sont actualisés au taux de 5 %, la somme des cash-flows sera de 108 236,92 €. Dans ce cas aucune dépréciation ne devra être constatée Si les cash-flows sont actualisés au taux de 10 %, la somme des cash-flows sera de 94 769,67 €. Dans ce cas une dépréciation devra être constatée pour (100 000 — 94 769,67) = 5 230, 33 €. 2.6.6 Difficultés à évaluer la valeur recouvrable La norme IAS 36 reconnaît les fréquentes difficultés qu’il peut y avoir à évaluer la valeur recouvrable de certains actifs pris individuellement. Il s’agit notamment des immobilisations dont la valeur de cession est systématiquement inférieure à la valeur nette comptable voire nulle (cas des agencements dans les magasins, des immobilisations spécifiques à une production donnée) ou celles pour lesquelles il est impossible de déterminer un cash-flow indépendant d’autres actifs immobilisés. À cet égard, la norme IAS 36 donne l’exemple d’une mine qui utilise une voie ferrée. La voie des dettes id ferrée est un actif qui n’a pas spécifiquement la capacité de générer des cash-flows indépendamment de l’exploitation de la mine. De ce fait, nous pouvons considérer que la valeur de cession de cette voie ferrée est nulle et que sa valeur d’usage ne peut pas être déterminée indépendamment de celle de la mine. La solution préconisée par l’IAS 36 est le rattachement des actifs qui ne génèrent pas de cash-flow indépendant à l’actif ou au groupe d’actifs le plus proche qui génère des cash-flows autonomes. Il s’agit de la notion d’unité génératrice de trésorerie (cashgenerating unit) qui servira alors de base de calcul pour la dépréciation des actifs. 2.6.7 Les Unités génératrices de trésorerie (UGT) L’unité génératrice est définie par la norme IAS 36 comme étant le plus petit groupe identifiable d’actifs qui génèrent des cash-flows indépendamment d’autres actifs ou d’autres groupes d’actifs. L’autonomie d’une unité génératrice de trésorerie est définie à partir de l’existence d’un marché actif pour ses activités, c’est-à-dire non totalement dédiées à d’autres entités du groupe mais pouvant être vendues à des tiers. L’identification d’une unité génératrice de trésorerie est fonction du jugement. Lorsque la valeur recouvrable d’un actif ne peut pas être déterminée, l’entreprise devra identifier la plus petite agrégation d’actifs générant un cash-flow indépendant. Prenons l’exemple d’une compagnie de bus sous contrat avec une municipalité qui doit réaliser un service minimum sur cinq routes différentes : les actifs de cette compagnie sont dévolus à chacune des routes et les cash-flows de chacune d’entre elles sont identifiables séparément. Supposons que l’une des routes génère un cash-flow significativement négatif : le contrat qui a attribué les cinq destinations à l’entreprise concessionnaire ne permet pas à l’entreprise de se séparer de l’une d’entre elles. L’unité génératrice de trésorerie est donc composée des cinq destinations interdépendantes qui ne constituent qu’une seule unité génératrice de trésorerie. Si l’entreprise disposait de cinq contrats relatifs à chacune des destinations avec la possibilité d’arrêter l’une d’entre elle, il y aurait eu cinq unités génératrices de trésorerie. Relativement à la mise en évidence des UGT, la norme IAS 36 propose trois exemples que nous avons repris explicitement. UGT (1) L’entreprise M fabrique un produit unique et possède des usines A, B et C. Chaque usine est des dettes id implantée sur un continent différent. À produit un composant qui est assemblé respectivement chez B et C. La capacité productive combinée de B et C n’est pas totalement utilisée. Les produits de M sont vendus dans le monde entier à partir de B ou de C. À titre d’exemple, la production de B peut être vendue sur le continent de C, si les produits peuvent être livrés plus rapidement à partir de B qu’à partir de C. Les niveaux d’utilisation de B et de C dépendent de l’affectation des ventes entre les deux sites. Quelles sont les unités génératrices de trésorerie de M selon : qu’il existe un marché actif pour les produits A ? qu’il n’existe pas de marché actif pour les produits de A ? Solution Il existe un marché actif pour les produits A : Dans cette hypothèse, comme il existe un marché actif pour les produits de A, il est probable que l’usine A constitue une unité génératrice de trésorerie. Il existe un marché actif pour les produits de B et de C mais les entrées de trésorerie de B et de C dépendent de l’affectation de la production entre les deux sites. Il est peu probable que l’on pourra déterminer les entrées de trésorerie futures pour B et C de façon isolée. De ce fait, il est probable que B et C constituent ensemble, le plus petit groupe identifiable d’actifs qui génère par une utilisation continue des entrées de trésorerie qui sont indépendantes. L’entreprise est donc constituée de deux unités génératrices de trésorerie. La première est constituée de l’usine A, la seconde du regroupement de B et C. Il n’existe pas de marché actif pour les produits A : Comme il n’existe pas de marché actif pour les produits A, les entrées de trésorerie de A dépendent du niveau des ventes de produit final réalisées par B et C. Par ailleurs, bien qu’il existe un marché actif pour B et C, leurs entrées de trésorerie dépendent de l’affectation de la production entre les deux usines. Il est peu probable que les entrées futures de trésorerie de B et C puissent être déterminées de façon isolée. L’entreprise sera donc constituée d’une seule unité génératrice de trésorerie regroupant les usines A, B et C qui constitueront ensemble le plus petit groupe identifiable d’actifs qui génère par une utilisation continue des entrées de trésorerie indépendantes. UGT (2) Un éditeur possède 150 titres de magazines dont 70 ont été achetés et 80 créés en interne. Le prix payé pour l’achat d’un titre de magazine est comptabilisé en tant qu’immobilisation incorporelle. Les coûts de création de titres et de maintien des titres existants sont des dettes id comptabilisés en charges lorsqu’ils sont encourus. Les entrées de trésorerie provenant des ventes directes et de la publicité sont identifiables pour chaque titre de magazine. Les titres sont gérés par secteur de clientèle. Le niveau des produits publicitaires pour un titre de magazine dépend du nombre de titres présent pour un secteur de clientèle. La direction a pour politique d’abandonner les titres anciens avant la fin de leur durée de vie économique et de les remplacer immédiatement par de nouveaux titres s’adressant au même secteur de clientèle. Quelles sont les unités génératrices de trésorerie de l’éditeur ? Solution Il est probable que l’on puisse apprécier la valeur recouvrable d’un titre de magazine dans la mesure où l’on peut identifier les entrées de trésorerie relatives à la vente du titre et aux recettes de publicité qu’il génère. Par ailleurs, la décision d’abandon d’un titre est prise individuellement et cela bien que les titres soient gérés par secteur de clientèle et que les recettes publicitaires d’un titre soient influencées par la concurrence au sein du secteur de clientèle. Il est fort probable que chaque titre puisse générer des entrées de trésorerie largement indépendantes et donc que chaque titre constitue une unité génératrice de trésorerie. UGT (3) M est une société de production qui possède le bâtiment dans lequel se trouve son siège social. Ce bâtiment était intégralement utilisé à usage interne mais, à la suite d’une restructuration, la moitié de l’immeuble est désormais affectée à l’usage interne et l’autre moitié est louée à des tiers. Le contrat de location signé avec le locataire a une durée de cinq ans. Quelle est l’unité génératrice de trésorerie de l’immeuble ? Solution Le bâtiment est un actif de support dont la finalité n’est pas de générer des entrées de trésorerie. On ne peut pas considérer que l’immeuble génère des entrées de trésorerie largement indépendantes de celles générées par l’ensemble de l’entreprise. L’immeuble doit donc être rattaché à l’unité génératrice de trésorerie que constitue l’entreprise. Une autre solution consiste à considérer l’immeuble comme une unité génératrice de trésorerie en déterminant sa valeur recouvrable à partir de la valeur de marché des loyers futurs. Cette solution n’est envisageable que lorsque l’immeuble est détenu à titre de placement. 2.6.8 Niveau de regroupement selon la norme IAS 36 des dettes id Même si théoriquement la création d’unité génératrice de trésorerie permet d’évaluer la dépréciation éventuelle des actifs qui ne génèrent pas de cash-flow indépendant, un nouveau problème apparaît : les conditions de regroupement des actifs en unités génératrices de trésorerie. Le processus est par nature subjectif et peut donner lieu à toutes sortes d’abus de façon à limiter le montant des dépréciations éventuelles en rattachant les immobilisations pour lesquelles il existe des indices de dépréciation à d’autres actifs pour lesquels la différence entre la valeur nette comptable et la valeur recouvrable pourrait compenser l’éventuelle dépréciation. À cet égard, la norme IAS 36 donne un éclairage qui permet d’apprécier le niveau de regroupement en précisant que les unités génératrices de trésorerie doivent être déterminées au plus près de la structure décisionnelle de l’entreprise. À partir de quelle structure décisionnelle les dirigeants gèrent-ils leur entreprise ? Au sein d’un groupe, il existe une segmentation (par produit, par pays, par distributeur,…) et une segmentation stratégique. Nous pouvons considérer que l’unité génératrice de trésorerie est proche de la notion de segmentation stratégique qui définit des domaines d’activité stratégique correspondant à un ensemble homogène de biens ou de services destinés à un marché spécifique, ayant des concurrents déterminés, et pour lequel il est possible de formuler une stratégie. Une autre logique pourrait consister à faire coller les unités génératrices de trésorerie à la définition des secteurs apportés par l’IAS 14 : « chaque sous-ensemble d’une entreprise qui fournit à des clients extérieurs un bien ou un service différent, ou un groupe de biens ou de services liés entre eux. » Les précisions apportées par l’IAS 14 quant à l’information à apporter sur la quote-part de chiffre d’affaires réalisé au sein de chaque secteur avec des tiers ou avec d’autres secteurs permettent de penser qu’ils ne sont pas autonomes en terme de cash-flows générés. De ce fait, il est difficile de s’appuyer strictement sur ce découpage pour identifier les unités génératrices de trésorerie sauf si le découpage retenu en matière d’information sectorielle est celui des domaines d’activités stratégiques. Le couplage des UGT aux domaines d’activités stratégiques est certainement le plus pertinent. Il nécessite toutefois d’établir une liaison forte entre les systèmes d’information du contrôle de gestion et celui du système comptable. Cette pratique bien que nouvelle pour les entreprises françaises confrontées aux IAS-IFRS en matière de suivi des immobilisations peut s’apparenter aux liens pouvant exister entre le contrôle de gestion et la comptabilité en matière de suivi des créances. Rapport annuel de Renault 2003 « Dans le cadre de la norme IAS 36, la valeur recouvrable des actifs est appréciée au niveau de chaque des dettes id branche. Pour la branche automobile, la rentabilité des actifs s’apprécie globalement en Europe dans la mesure où l’outil industriel et la gamme de produits constituent un ensemble cohérent. La rentabilité des actifs industriels hors Europe est appréciée par sous-ensembles cohérents. Lorsque la valeur recouvrable est inférieure à leur valeur nette comptable, les actifs concernés font l’objet d’une dépréciation par voie de provision pour la différence. » 2.6.9 Dépréciation des unités génératrices de trésorerie Comme pour les actifs isolés, la valeur comptable des UGT doit être comparée à leur valeur recouvrable qui sera la plus grande des deux valeurs entre la valeur de cession et la valeur d’usage. Ensuite, l’éventuelle dépréciation sera répartie au prorata des valeurs nettes comptables de chacun des actifs composant l’UGT. Dépréciation d’UGT Si nous considérons un groupe dont l’activité de production est segmentée en trois produits dont les caractéristiques propres font qu’ils sont produits sur trois chaînes de production distinctes. Si nous considérons deux machines sans valeur de cession, amortissables sur 10 ans et composant une UGT : UGT n° 1 Valeur historique Amortissements Dépréciations VNC Machine 1 100 000 50 000 50 000 Machine 2 50 000 25 000 25 000 Total 150 000 75 000 75 000 L’existence d’indice de dépréciation a conduit à déterminer la valeur recouvrable, la valeur d’usage, à 15 000 €. Solution La dépréciation de cette UGT sera de 75 000 — 15 000 = 60 000 €. La répartition de la dépréciation sera de [(50 000/75 000) ×60 000] soit 40 000 € pour la machine 1 et de [(25 000/75 000) ×60 000] soit 20 000 € pour la machine 2. Après dépréciation, le bilan se présente de la façon suivante : UGT n° 1 des dettes id Valeur historique Amortissements Dépréciations VNC Machine 1 100 000 50 000 40 000 10 000 Machine 2 50 000 25 000 20 000 5 000 Total 150 000 75 000 60 000 15 000 Les amortissements futurs seront calculés sur 5 ans à partir des nouvelles valeurs nettes comptables : Pour la machine 1 : 10 000/5 = 2 000 Pour la machine 2 : 5 000/5 = 1 000 Le bilan après cette dotation aux amortissements sera celui-ci : UGT n° 1 Valeur historique Amortissement Dépréciations s VNC Machine 1 100 000 50 000 + 2 000 40 000 8 000 Machine 2 50 000 25 000 + 1 000 20 000 4 000 Total 150 000 77 000 60 000 12 000 S’il s’avère que la valeur recouvrable est de 15 000, il faudra procéder à une reprise de provision de 3 000 (15 000 -12 000) dont 2 000 pour la machine 1 et 1 000 pour la machine 2. Le bilan sera le suivant : UGT n° 1 Valeur historique Machine 1 100 000 Amortissement s Dépréciations 50 000 + 2 000 40 000 VNC — 10 000 2000 Machine 2 50 000 25 000 + 1 000 20 000 — 5 000 1 000 Total 150 000 77 000 60 000 15 000 Les amortissements ultérieurs pour les quatre années à venir seront calculés sur les nouvelles VNC soit : machine 1 : 10 000/4 = 2 500 ; machine 2 : 5 000/4 = 1 250. 2.6.10 Impact de la gestion du périmètre des UGT sur le niveau des provisions pour dépréciation des actifs La principale problématique réside dans les conditions de regroupement des actifs en unités génératrices de trésorerie. Le processus est par nature subjectif et peut donner lieu à toutes sortes d’abus de façon à limiter le montant des dépréciations éventuelles en rattachant les des dettes id immobilisations pour lesquelles il existe des indices de dépréciation à d’autres actifs pour lesquels la différence entre la valeur nette comptable et la valeur recouvrable pourrait compenser l’éventuelle dépréciation. Le niveau de regroupement des actifs en UGT aura un impact sur le niveau des éventuelles dépréciations à comptabiliser. Gestion des UGT et niveau des provisions Une société possède trois magasins pour lesquelles nous réalisons trois hypothèses de travail : hypothèse n° 1 : Chacun des magasins génère un cash-flow indépendant de ceux des autres magasins ; hypothèse n° 2 : Les magasins 1 et 2 génèrent des cash-flows dépendants (les clients du magasin 1 fréquentent le magasin 2), le magasin 3 génère un cash-flow indépendant ; hypothèse n° 3 : Les trois magasins font l’objet d’une politique marketing commune, le management est global, les cash-flows sont interdépendants. Pour réaliser notre exemple nous considérerons un facteur d’inflation de 2,5 % et un taux d’actualisation de 6 %. Solution Bilan du magasin 1 Inflation Actualisation 2,5 % 6% 1 1,0250 0,9434 2 1,0506 0,8900 3 1,0769 0,8396 4 1,1038 0,7921 5 1,1314 0,7473 Actifs immobilisés Brut Net Goodwill 200 -12 188 Constructions 375 -30 345 Installations techniques 300 -48 252 Outillages 37,5 -5 32,5 Agencements 50 -8 42 TOTAL 962,5 -103 859,5 Actualisation des cash-flows du magasin 1 des dettes id Amortissement Cash-flow avant inflation Coefficient d’inflation Cash-flow Facteur après inflation d’actualisatio n Cash-flow après actualisation Année 1 112,5 1,0250 115,3 0,9434 108,8 Année 2 112,5 1,0506 118,2 0,8900 105,2 Année 3 112,5 1,0769 121,2 0,8396 101,7 Année 4 112,5 1,1038 124,2 0,7921 98,4 Année 5 337,5 1,1314 381,9 0,7473 285,3 TOTAL 787,5 860,7 699,4 Synthèse du magasin 1 Valeur nette comptable 859,5 Prix de cession 675 Valeur d’usage non-actualisée 860,7 Valeur d’usage actualisée 699,4 Valeur recouvrable 699,4 Provision -160.1 Bilan du magasin 2 Actifs immobilisés Brut Amortissement Net Goodwill 250 -15 235 Constructions 325 -26 299 Installations techniques 350 -84 266 Outillages 75 -20 55 Agencements 125 -30 95 TOTAL 1 125 -175 950 Actualisation des cash-flows du magasin 2 Cash-flow avant inflation Coefficient d’inflation Cash-flow après inflation Facteur d’actualisation Cash-flow après actualisation Année 1 100 1,0250 102,50 0,9434 96,70 Année 2 112,5 1,0506 118,20 0,8900 105,19 des dettes id Année 3 150 1,0769 161,53 0,8396 135,63 Année 4 162,5 1,1038 179,37 0,7921 142,08 Année 5 237,5 1,1314 268,71 0,7473 200,80 TOTAL 762,5 830,3 680,4 Synthèse du magasin 2 Valeur nette comptable 950 Prix de cession 575 Valeur d’usage non-actualisée 830,3 Valeur d’usage actualisée 680,4 Valeur recouvrable 680,4 Provision -269,6 Bilan du magasin 3 Actifs immobilisés Brut Amortissement Net Goodwill 200 -12 188 Constructions 600 -24 576 Installations techniques 325 -108 217 Outillages 125 -33,3 91,7 Agencements 100 -24 76 TOTAL 1 350 -201,3 1 148,7 Actualisation des cash-flows du magasin 3 Cash-flow avant inflation Coefficient d’inflation Cash-flow Facteur après inflation d’actualisation Cash-flow après actualisation Année 1 175 1,0250 179,38 0,9434 169,22 Année 2 200 1,0506 210,13 0,8900 187,01 Année 3 187,5 1,0769 201,92 0,8396 169,53 Année 4 200 1,1038 220,76 0,7921 174,86 Année 5 275 1,1314 311,14 0,7473 232,50 TOTAL 1 037,5 Synthèse du magasin 3 des dettes id 1 123,3 933,1 Valeur nette comptable 1 148,7 Prix de cession 1 000 Valeur d’usage non-actualisée 1 123,3 Valeur d’usage actualisée 933,1 Valeur recouvrable 1 000,0 Pas de dépréciation (Valeur recouvrable > VNC) Synthèse de l’hypothèse n° 1 CGU Valeur nette comptable Prix de cession Valeur d’usage Valeur recouvrable Différence Dépréciation Mag. 1 860 675 699 699 -160 160 Mag. 2 950 575 680 680 -270 270 Mag. 2 1 149 1 000 933 1 000 -149 149 578 Synthèse hypothèse n° 2 CGU Valeur nette comptable Prix de cession Valeur d’usage Valeur recouvrable Différence Dépréciation Mag 1+2 1 810 1 700 1 380 1 700 -110 110 Mag 3 1 149 1 000 933 1 000 -149 149 258 Synthèse hypothèse n° 3 CGU Mag 1+2+3 Valeur nette comptable 2 958 Prix de cession 3 000 Valeur d’usage 2 313 Valeur recouvrable 3 000 Différence Dépréciation 42 Cet exemple nous permet de constater que selon le niveau de regroupement réalisé nous pouvons obtenir des niveaux de dépréciation différents allant de l’absence de dépréciation à une dépréciation de 578, représentant près de 17 % de la valeur nette comptable des actifs. 2.6.11 Impact croisé du taux d’actualisation et de la gestion du périmètre des des dettes id UGT sur le niveau des provisions pour dépréciation des actifs Le choix du taux d’actualisation sur la valeur d’usage des cash-flows est un élément crucial de la détermination du montant de la dépréciation. À partir de l’exemple précédant et en recalculant les valeurs d’usage au taux de 12 % nous obtenons les tableaux de synthèse ci-dessous : Synthèse de l’hypothèse n° 1 CGU Valeur nette comptable Prix de cession Valeur d’usage Valeur recouvrable Différence Dépréciation Mag 1 860 675 615 615 -244 244 Mag 2 950 575 602 602 -348 348 Mag 2 1 149 1 000 832 1 000 -149 149 741 Synthèse hypothèse n° 2 CGU Valeur nette comptable Prix de cession Valeur d’usage Valeur recouvrable Différence Dépréciation Mag 1+2 1 810 1 700 1 217 1 700 -110 110 Mag 3 1 149 1 000 832 1 000 -149 149 259 Synthèse hypothèse n° 3 CGU Mag 1+2+3 Valeur nette comptable 896 Prix de cession 900 Valeur d’usage 762 Valeur recouvrable 900 Différence Dépréciation 4 L’accroissement du taux d’actualisation conduit à une diminution mécanique de la valeur actuelle et donc de la provision lorsque cette dernière sert de base au calcul de dépréciation. Plus le taux d’actualisation est important plus le montant des cash-flows est faible et donc plus la probabilité de constater une dépréciation élevée. C’est ce que nous constatons au travers de notre exemple. 2.6.12 Problèmes liés à la dépréciation des actifs non directement rattachables à des UGT Le problème principal, tient dans le fait qu’il existe certains actifs qui ne génèrent pas de cash-flows des dettes id ou qui ne sont pas directement rattachables à une unité génératrice de trésorerie. Il s’agit principalement du goodwill, des sièges sociaux ou des centres de recherches. Pour le traitement du goodwill, la norme IAS 36 prévoit maintenant un seul type de test. Un test de haut en bas (top down) qui consiste à répartir la valeur comptable du goodwill sur les plus petites unités génératrices de trésorerie auquel il peut se rattacher (notamment en prenant en compte la notion de reporting ou de détermination du retour sur investissement). Pour ensuite comparer la valeur comptable obtenue des UGT goodwill compris à leur valeur recouvrable. Actifs non-rattachables à des UGT La société Meca Mo2 a affecté son goodwill sur l’UGT dont les éléments d’actifs sont présentés ci-dessous : Actifs immobilisés Brut Amortissement Net Goodwill 200 -12 188 Constructions 375 -30 345 Installations techniques 300 -48 252 Outillages 37,5 -5 32,5 Agencements 50 -8 42 Total 962,5 -103 859,5 La détermination de la valeur recouvrable est la suivante : Synthèse du magasin 1 Valeur nette comptable 859,5 Prix de cession 675 Valeur d’usage actualisée 500 Valeur recouvrable 500 Provision 359,5 Solution La provision pour dépréciation est de 359,50. Elle est affectée en priorité au goodwill (pour 188), puis le solde (171,50) est affecté au prorata des VNC des autres éléments d’actifs composant l’UGT à laquelle est rattaché le goodwill. Ce qui donne le bilan suivant : des dettes id Actifs immobilisés Brut Amortissement Net avant provision Provision Net après provision Goodwill 200 -12 188 188,00 0,00 Constructions 375 -30 345 88,11 256,89 Installations techniques 300 -48 252 187,64 64,36 Outillages 37,5 -5 32,5 8,30 24,20 Agencements 50 -8 42 10,73 31,27 Total 962,5 -103 859,5 359,50 500,00 Pour les sièges sociaux ou les centres de recherches, qui seront affectés selon une clef de répartition à déterminer aux différentes unités génératrices de trésorerie identifiées deux types de test subsistent : Le test ascendant Le test ascendant est réalisé lorsque la valeur comptable de l’actif de support peut être affectée de façon fiable aux différentes unités génératrices de trésorerie. La démarche est triple : il s’agit tout d’abord d’affecter la valeur nette comptable de l’actif aux différentes UGT en fonction de leur valeur nette comptable respective. Une pondération des VNC des différentes UGT peut être calculée dès lors que leur durée d’utilité est différente, cette affectation va permettre d’obtenir une VNC des UGT après affectation de l’actif commun. Cette VNC après affectation sera comparée à la valeur recouvrable de chaque UGT. Lorsque cette valeur recouvrable sera inférieure à la VNC après affectation nous obtiendrons la dépréciation de chaque UGT, les dépréciations des UGT devront être réparties entre dépréciation de l’actif et dépréciation des actifs des UGT. La dépréciation affectée à l’actif sera (dépréciation × affectation de l’actif à l’UGT)/VNC de l’UGT après affectation. La dépréciation affectée à l’UGT sera (dépréciation x VNC de l’UGT avant affectation)/VNC de l’UGT après affectation. Le test descendant Le test descendant consistera à regrouper la valeur comptable après le test ascendant de des dettes id l’ensemble des UGT et des actifs non-affectés directement aux UGT et de comparer la valeur obtenue à la somme des valeurs recouvrables. Tests ascendant et descendant L’entreprise M a trois unités génératrices de trésorerie : A, B et C. L’environnement technologique dans lequel opère M ayant connu des changements défavorables, M effectue des tests de dépréciation de chacune de ses unités génératrices de trésorerie. À la clôture de l’exercice 20X0, les valeurs comptables de A, B et C sont respectivement de 100, 150 et 200. L’activité est conduite à partir d’un siège. La valeur comptable des actifs du siège est de 200 (immeuble du siège 150 et centre de recherche 50). Les valeurs comptables relatives des unités génératrices de trésorerie donnent une indication raisonnable de la proportion de l’immeuble du siège consacrée à chaque unité génératrice de trésorerie. La valeur comptable du centre de recherche ne peut être affectée sur une base raisonnable aux différentes unités génératrices de trésorerie. La durée d’utilité restant à courir estimée de l’unité génératrice de trésorerie A est de 10 ans. Les durées d’utilité restant à courir de B, de C et des actifs du siège sont de 20 ans. Les actifs du siège sont amortis selon un mode linéaire. On ne dispose pas d’une base de calcul du prix de vente net de chaque unité génératrice de trésorerie. En conséquence, la valeur recouvrable de chaque unité génératrice de trésorerie est établie sur la base de sa valeur d’utilité. La valeur d’utilité est calculée par application d’un taux d’actualisation avant impôt de 15 %. Calcul des valeurs d’utilité de A, B, C et M à la clôture de l’exercice 20X0. A B C M Exercice Flux de trésoreri e futurs Actualis és à 15 % Flux de trésoreri e futurs Actualis és à 15 % Flux de trésoreri e futurs Actualis és à 15 % Flux de trésoreri e futurs Actualis és à 15 % 1 18 16 9 8 10 9 39 34 2 31 23 16 12 20 15 72 54 3 37 24 24 16 34 22 105 69 4 42 24 29 17 44 25 128 73 5 47 24 32 16 51 25 143 71 6 52 22 33 14 56 24 155 67 des dettes id 7 55 21 34 13 60 22 162 61 8 55 18 35 11 63 21 166 54 9 53 15 35 10 65 18 167 48 10 48 12 35 9 66 16 169 42 11 36 8 66 14 132 28 12 35 7 66 12 131 25 13 35 6 66 11 131 21 14 33 5 65 9 128 18 15 30 4 62 8 122 15 16 26 3 60 6 115 12 17 22 2 57 5 108 10 18 18 1 51 4 97 8 19 14 1 43 3 85 6 20 10 1 35 2 71 4 Valeur d’utilité 199 271 7205 164 Solution Identification des actifs de support Dans une première phase, l’entreprise M doit identifier les actifs de support liés aux différentes unités génératrices de trésorerie. Les actifs de support sont le siège social et le centre de recherche. L’entreprise doit décider de la façon dont il convient de traiter ces deux actifs de support. La valeur comptable de l’immeuble composant le siège social peut être affectée sur une base raisonnable et cohérente aux différentes unités génératrices de trésorerie de l’entreprise. Un test « ascendant » sera réalisé. La valeur comptable du centre de recherche ne peut pas être affectée sur une base raisonnable et cohérente aux différentes unités génératrices de trésorerie de l’entreprise. Un test ascendant et descendant sera réalisé. Affectation des actifs de support La valeur comptable de l’immeuble composant le siège social est affectée à la valeur comptable de chaque unité génératrice de trésorerie. L’entreprise doit utiliser une base d’affectation pondérée car la durée d’utilité estimée restant à courir de l’unité génératrice de trésorerie A est de 10 ans alors que celle des UGT B et C est de 20 ans. Calcul d’une affectation pondérée de la valeur comptable de l’immeuble du siège des dettes id Clôture de l’exercice 20X0 A B C Total Valeur comptable 100 150 200 Durée d’utilité 10 ans 20 ans 20 ans Pondération sur la base de la durée d’utilité 1 2 2 Valeur comptable après pondération 100 300 400 800 Affectation de l’immeuble au prorata 12 % (100/800) 38 % (300/800) 50 % (400/800) 100 % Affectation de la valeur comptable de 19 l’immeuble (sur la base du prorata ci-dessus) 56 75 (150) Valeur comptable après affectation de l’immeuble 206 275 600 119 450 Détermination de la valeur recouvrable Le test ascendant nécessite de calculer la valeur recouvrable de chaque unité génératrice de trésorerie. Le test descendant impose de calculer la valeur recouvrable de l’entreprise M dans son ensemble (c’est-à-dire la plus petite UGT qui inclut le centre de recherche). Calcul des pertes de valeur Selon le test ascendant, l’entreprise M compare la valeur comptable de chaque UGT (après affectation de la valeur de l’immeuble) à sa valeur recouvrable. Application du test ascendant Clôture de l’exercice 20X0 A B C Valeur comptable après affectation de l’immeuble 119 206 275 Valeur recouvrable 199 164 271 Perte de valeur 0 (42) (4) Il s’agit ensuite d’affecter les pertes de valeur aux différents actifs des unités génératrices de trésorerie et à l’immeuble du siège social. Affectation des pertes de valeur aux unités génératrices de trésorerie B et C Unité génératrice de trésorerie À l’immeuble du siège Aux actifs de chaque UGT des dettes id B C (12) (42×56)/206 (1) (30) (42×150)/206 (3) (4×75)/275 (4×200)/275 Total (42) (4) Selon le test descendant, comme le centre de recherche n’a pu être affecté sur une base raisonnable aux UGT A, B et C. Il va falloir affecter le centre de recherche à la plus petite unité génératrice de trésorerie qui sera en l’espèce l’entreprise M dans sa globalité. Il faut alors affecter la valeur comptable du centre de recherche à la valeur recouvrable de l’entreprise M. Application du test descendant Clôture de l’exercice 20X0 Valeur comptable A C Immeubl e 100 150 200 150 Perte de valeur résultant du test « ascendant » Valeur comptable après le test « ascendant » B (30) (3) Centre de recherche 50 (13) 100 120 197 137 Total 450 (46) 50 604 Valeur recouvrable 720 Perte de valeur résultant du test « descendant » 0 En conclusion, aucune perte de valeur supplémentaire ne résulte de l’application du test « descendant ». Seule une partie de la perte de valeur de 46 est comptabilisée à la suite de l’application du test « descendant ». 2.6.13 Reprise des provisions pour dépréciation Dans le cadre de l’IAS 36, les reprises de provision pour dépréciation sont autorisées dès lors qu’elles correspondent à des améliorations de la valeur recouvrable n’ayant pas pour origine l’actualisation ou les amortissements pratiqués. Les reprises de provisions (pertes de valeur) ne sont pas autorisées pour les dépréciations pratiquées sur les goodwill. 2.6.14 Modification du plan d’amortissement. Lorsqu’une immobilisation fait l’objet d’une dépréciation, le plan d’amortissement est ajusté pour être déterminée à partir de la nouvelle valeur figurant au bilan (la valeur recouvrable) sur les années restant à courir. Ces ajustements seront à réaliser dès que la dépréciation fera l’objet de dotations complémentaires ou de reprises. Toutefois, ils ne doivent pas conduire à ce que la nouvelle valeur nette comptable obtenue soit supérieure à celle qui aurait été obtenue s’il n’y avait pas eu de dépréciation. des dettes id Réajuster le plan d’amortissement Considérons une machine sans valeur de cession, amortissable sur 10 ans : Valeur historique Machine 150 000 Amortissements Dépréciations 75 000 VNC 75 000 Solution L’existence d’indice de dépréciation a conduit à déterminer la valeur recouvrable, la valeur d’usage, à 15 000 euros. La dépréciation de cette machine sera de 75 000 — 15 000 = 60 000 euros. Après dépréciation, le bilan se présente de la façon suivante : Valeur historique Machine 150 000 Amortissements 75 000 Dépréciations 60 000 VNC 15 000 Les amortissements futurs seront calculés sur 5 ans à partir des nouvelles valeurs nettes comptables : Machine : 15 000/5 = 3 000. Le bilan après cette dotation aux amortissements sera celui-ci : Valeur historique Amortissements Dépréciations VNC Machine 150 000 75 000 + 3 000 60 000 12 000 Total 150 000 78 000 60 000 12 000 Lorsque l’indice de dépréciation a disparu ou diminué et que la valeur recouvrable augmente, il faut réestimer la valeur nette comptable par une reprise de la provision pour dépréciation et modifier le plan d’amortissement de façon prospective. S’il s’avère que la valeur recouvrable est de 16 000, il faudra procéder à une reprise de provision de 4 000 (16 000 -12 000). Le bilan sera le suivant : UGT n° 1 Valeur historique Amortissements Dépréciations VNC Machine 150 000 78 000 40 000 — 4 000 16 000 Total 150 000 78 000 36 000 16 000 Les amortissements ultérieurs pour les quatre années à venir seront calculés sur les nouvelles VNC soit Machine = 16 000/4 = 4 000. Néanmoins, l’augmentation de la valeur nette comptable de l’actif suite à une reprise de dépréciation ne doit pas conduire à ce que cette valeur nette comptable soit supérieure à ce qu’elle aurait été s’il n’y avait pas eu de dépréciation. 2.6.15 Modification du plan d’amortissement suite à la constatation d’une des dettes id provision pour dépréciation La principale conséquence de la dépréciation des actifs au-delà de sa constatation tient dans l’ajustement du plan d’amortissement à partir de la nouvelle valeur nette comptable obtenue lors de la prise en compte de la valeur recouvrable. Il s’agit donc d’amortir sur la base de la nouvelle valeur nette comptable. En comptabilité sociale, cette situation peut conduire à des dotations aux amortissements inférieures à l’amortissement fiscal minimal, il est alors possible d’envisager des dotations aux amortissements dérogatoires. Cet ajustement du plan d’amortissement sur la base de la diminution de la valeur nette comptable devra également être effectué lorsque la dépréciation fera l’objet d’une reprise en cas d’augmentation de la valeur recouvrable. Toutefois, cela ne doit pas conduire à ce que la nouvelle valeur nette comptable obtenue soit supérieure à celle qui aurait été obtenue s’il n’y avait pas eu de dépréciation. Reprise de provision et suivi du plan d’amortissement Si nous considérons une immobilisation de valeur 240, amortissable sur une durée de 5 ans en mode linéaire. Le plan d’amortissement sera celui-ci : Année 1 2 3 4 5 Amortissements cumulés 48 96 144 192 240 Valeur nette comptable 144 96 48 0 192 À la fin de la première année, le test d’impairment nous donne une valeur recouvrable de 180. Cela nécessite de constater une provision pour dépréciation de 12 afin d’amener la VNC au niveau de la valeur recouvrable. Valeur nette comptable 192 Valeur recouvrable 180 Dépréciation annuelle 12 Dépréciation cumulée 12 Le nouveau plan d’amortissement se présentera de la façon suivante : Année des dettes id 1 2 3 4 5 Valeur brute 240 240 240 240 240 Amortissement 48 45 45 45 45 Dépréciation 12 Cumul amortissement et provision 60 105 150 195 240 Nouvelle valeur nette comptable 180 135 90 45 0 VNC sur la base de l’ancien plan d’amortissement 192 144 96 48 0 La nouvelle valeur nette comptable devient donc la valeur recouvrable 180 qui constituera la base de calcul des amortissements futurs. Comme il nous reste 4 années à amortir, cette valeur est répartie de la façon suivante (180/4) = 45 de dotation aux amortissements pour les exercices suivants au lieu des 48 qui auraient été pratiqués s’il n’y avait pas eu de provision pour dépréciation. La constatation de la dépréciation de l’actif conduit donc à minorer les dotations aux amortissements futurs. Cette révision du plan d’amortissement doit être réalisée de façon systématique dès lors qu’il y a modification de la valeur nette comptable au travers du processus de dépréciation des actifs. Si à la fin de la deuxième année, le test d’impairment nous donne une valeur recouvrable de 147 après avoir pratiqué l’amortissement de 45, nous obtenons une VNC de 135, ce qui devrait nous conduire à reprendre la provision à hauteur de 12 pour obtenir une valeur nette comptable équivalente à la valeur recouvrable soit 147 (180-45+12). Si nous procédons de la sorte, nous obtenons une nouvelle valeur nette comptable supérieure à celle que l’on aurait obtenue si nous n’avions pas pratiqué de provision pour dépréciation. En effet, sans provision pour dépréciation et en suivant le plan d’amortissement initial, la VNC en fin de deuxième année aurait été de 144, alors que nous arrivons à 147 après prise en compte de la provision. Cette situation est interdite par la norme. Il est donc nécessaire de reprendre la provision pour dépréciation à hauteur de 9 (au lieu de 12) afin de maintenir la VNC à ce qu’elle aurait été s’il n’y avait pas eu de dépréciation soit 144. Valeur brute 240 Amortissement cumulé 93 Dépréciation cumulée antérieure 12 Reprise de la dépréciation 9 Dépréciation cumulée fin année 2 3 VNC fin année 2 144 Le nouveau plan d’amortissement en fin d’année 2 se présentera de la façon suivante : Année Valeur brute des dettes id 1 2 3 4 5 240 240 240 240 240 Amortissement de l’exercice 48 45 48 48 48 Dépréciation 12 -9 Cumul amortissement et dépréciation 60 96 144 192 240 Nouvelle valeur nette comptable 180 144 96 48 0 VNC sur la base de l’ancien plan d’amortissement 192 144 96 48 0 Cette situation conduit à ajuster de nouveau le plan d’amortissement en prenant pour base la nouvelle valeur nette comptable de 144 et en la répartissant sur les 3 dernières années du plan d’amortissement, soit une dotation de 44 par an. Si à la fin de la troisième année, le test d’impairment nous donne une valeur recouvrable de 80, cela nécessite de constater une provision pour dépréciation à hauteur de 16. Valeur brute 240 Amortissement cumulé 141 Dépréciation cumulée antérieure 3 Dotation à la provision 16 Dépréciation cumulée fin année 3 28 VNC fin année 3 80 Le nouveau plan d’amortissement en fin d’année 3 se présentera de la façon suivante. Il s’agit alors de répartir la VNC de 24 sur les deux dernières années du plan d’amortissement, soit une dotation de 12 pour chacune des années à venir. En l’absence de concordance entre la VNC et la valeur recouvrable, le plan d’amortissement sera le suivant : Années 1 2 3 4 5 Valeur brute 240 240 240 240 240 Amortissement de l’exercice 48 45 48 40 40 Dépréciation 12 -9 16 60 96 144 Cumul amortissement et dépréciation 60 96 160 200 240 Nouvelle valeur nette comptable 180 144 80 40 0 VNC sur la base de l’ancien plan d’amortissement 192 144 96 48 0 Si nous synthétisons les conséquences chiffrées de la dépréciation des actifs sur le plan d’amortissement nous obtenons le tableau ci-dessous : des dettes id Tableau de synthèse Années 1 2 3 4 5 Dotation aux amortissements 48 45 48 40 40 Cumul d’amortissement 48 93 141 181 221 Dotation aux dépréciations 12 -9 16 0 0 Cumul de dépréciation 12 3 19 19 19 Total des charges annuelles 60 36 64 40 40 Valeur brute d’origine 240 240 240 240 240 Valeur nette comptable 180 144 80 40 0 (Test) (Test) (Test) (Normal) (Normal) Ces différents tableaux mettent en évidence la difficulté qu’il peut y avoir à suivre l’amortissement des actifs ayant fait l’objet d’une dépréciation. L’adaptation des systèmes d’information comptable devra prendre en compte à la fois la détermination de la dépréciation mais également le suivi du plan d’amortissement avec l’ancien plan en reflet pour éviter d’obtenir une valeur nette comptable supérieure à celle d’origine. Par ailleurs, et au-delà de la prise en compte des dépréciations, les normes IAS-IFRS indiquent clairement que les plans d’amortissement doivent faire l’objet d’une révision périodique tant en matière de durée d’utilité des biens que de modalités d’amortissement à la clôture de chaque exercice. 2.7 ABANDONS D’ACTIVITE ET CESSIONS D’IMMOBILISATIONS Les immobilisations destinées à être cédées font l’objet d’un traitement spécifique. Ce point est traité dans le dernier chapitre sur l’information financière. 2.8 CONTRATS DE CONSTRUCTION (IAS 11) La norme IAS 11 traite de la comptabilisation des produits et des coûts relatifs aux contrats de construction au travers de : l’affectation des produits et des coûts aux différents contrats ; l’affectation des produits et des coûts aux exercices auxquels sont rattachés les différents contrats. des dettes id Les contrats de construction comprennent les contrats : de production ou de prestation de services ; dont les dates de démarrage et de terminaison se situent sur deux exercices différents. 2.8.1 Définition des contrats de construction Un contrat de construction est un contrat qui a pour objet la réalisation d’un bien ou d’un ensemble de biens indépendants dans leur conception, leur technologie et leur finalité. On distingue deux formes de contrats : le contrat en régie qui est un contrat où l’entreprise sera remboursée de ses dépenses et percevra au titre de sa rémunération un pourcentage de ses dépenses ou une rémunération fixe ; le contrat à forfait qui est un contrat dans lequel l’entrepreneur accepte un contrat à prix fixe ou une rémunération à taux fixe par unité de production. Selon la norme IAS 11, un contrat de construction est un contrat : spécifiquement négocié pour la construction d’un actif ou d’un ensemble d’actifs qui sont étroitement liés ou interdépendants en termes de conception, de technologie et de fonction, ou de finalité ou d’utilisations dont la date de démarrage et la date d’achèvement se situent dans des exercices séparés ; de prestations de services à long terme relatives à la réalisation d’un contrat de construction. Les contrats de construction tels que définis par la norme IAS 11 ne peuvent pas être des contrats de prestations de services à long terme autonomes. Ils sont traités selon la norme IAS 18 (revenu des activités ordinaires). Toutefois dès lors qu’un contrat couvre plusieurs périodes comptables la mise en œuvre de la méthode de l’avancement est obligatoire selon les règles définies par la norme IAS 11. Lorsqu’un contrat concerne plusieurs actifs la réalisation de chaque actif doit être traitée comme un contrat de construction distinct lorsque : des propositions distinctes ont été présentées pour chaque actif ; chaque actif fait l’objet d’une négociation séparée et peut être refusé spécifiquement par l’entreprise ; les produits et les coûts de chaque actif peuvent être identifiés. des dettes id Toutefois, un ensemble de contrats peut être traité comme un contrat de construction unique dès lors : qu’ils ont été négociés globalement ; qu’ils font partis d’un projet unique ; qu’ils dégagent une marge globale ; qu’ils sont réalisés concomitamment. La construction d’un actif supplémentaire au contrat initial doit être traitée comme un contrat de construction distinct lorsque : l’actif présente une conception ou une technologie différente de l’actif visé dans le contrat initial ; ou lorsque le prix du bien est négocié indépendamment du prix fixé dans le contrat initial. 2.8.2 Comptabilisation des contrats de construction Les contrats doivent faire l’objet d’une comptabilisation selon la méthode de l’avancement. La méthode de l’achèvement n’est pas reconnue par la norme IAS 11 comme une méthode alternative. Elle est utilisable par défaut lorsqu’il est impossible de déterminer de façon fiable les résultats du contrat. Comptabilisation selon la méthode de l’avancement Les contrats de construction sont initialement évalués à leur juste valeur en prenant en compte : Les paiements différé au travers d’une actualisation des flux futurs de versement pour l’évaluation initiale du produit du contrat. La différence entre le montant des encaissements réalisés et leur actualisation est comptabilisée en produits financiers. 2.8.3 Les revenus relatifs aux contrats Les revenus des contrats comprennent : le prix de vente initial convenu initialement entre les parties; la révision contractuelle des prix ou la révision du risque économique spécifique contenue dans les clauses de révision de prix des contrats; les suppléments de prix lorsqu’ils ont été approuvés par le client (modification dans les des dettes id travaux du contrat suivant des instructions données par le client) ; les réclamations lorsqu’elles ont été approuvées par le client (sommes que l’entrepreneur demande au client au titre de remboursement des coûts non-inclus dans le contrat) ; les primes de performance (suppléments versés à l’entrepreneur si les niveaux de performance spécifiés sont atteints ou dépassés). 2.8.4 Mesure des coûts relatifs aux contrats de construction Les coûts relatifs au contrat de construction comprennent le coût des matières consommées et une juste part des coûts directs et indirects. Ils sont évalués conformément aux règles de détermination du coût d’acquisition et de production selon la norme IAS 2. Les éléments inclus dans les coûts des contrats de construction Les coûts du contrat de construction comprennent : les coûts directement liés au contrat concerné ; les coûts imputables à l’activité des contrats qui peuvent être affectés à un contrat déterminé ; les autres coûts qui peuvent être spécifiquement imputés au client selon les termes du contrat. Les éléments exclus du coût des contrats de construction Trois types de coûts sont explicitement exclus du coût des contrats : les frais d’administration et de recherche et développement dont les remboursements ne sont pas spécifiés par le contrat ; les frais de commercialisation ; l’amortissement des équipements non-utilisés. Les coûts engagés préalablement à la signature du contrat Ils ne sont pas inclus dans le coût du contrat sauf si deux conditions sont réunies : les coûts sont identifiés séparément et peuvent être mesurés de façon fiable ; la conclusion du contrat est quasiment certaine ; Si ces coûts sont passés en charges, ils ne peuvent être imputés au contrat au cours d’un exercice ultérieur. Ces coûts préalables ne sont pas pris en compte pour le calcul du degré d’avancement. Vente des stocks de matériaux et cession de matériels des dettes id La vente du stock de matériaux et les éventuelles cessions d’installations et d’équipements à la fin de la réalisation d’un contrat doivent venir en diminuer le coût de revient. Capitalisation des charges d’emprunt Les charges financières générées par les emprunts souscrits pour financer la réalisation d’un contrat de construction peuvent être incorporées aux coûts conformément à la norme IAS 23 sur les intérêts d’emprunt. 2.8.5 Constatation des revenus et charges relatifs aux contrats de construction Principe Si le résultat d’un contrat peut être estimé de façon fiable, les revenus et les charges sont constatés en fonction du pourcentage d’avancement à la date d’arrêté des comptes. Par contre si l’on prévoit une perte elle doit être constatée en charges. Les conditions nécessaires pour une estimation fiable du résultat futur Dans le cadre d’un contrat à forfait, les quatre conditions suivantes doivent être remplies : le total des produits relatifs au contrat peut être évalué de façon fiable ; le recouvrement des produits est certain ; le coût d’achèvement d’un contrat et le degré d’avancement peuvent être déterminés de façon fiable ; les coûts imputables au contrat peuvent être clairement identifiés et comparés aux coûts estimés antérieurement. Dans le cadre d’un contrat en régie, les deux conditions suivantes doivent être remplies : le recouvrement des produits est certain ; les coûts imputables au contrat peuvent être évalués de façon fiable. Les coûts engagés se rapportant à une activité future Ces coûts figureront à l’actif (travaux en cours ou stock matières) à condition qu’il soit probable qu’ils seront récupérés. Recouvrabilité incertaine d’un produit constaté des dettes id Le montant irrécouvrable d’un actif doit être comptabilisé en charge par le biais d’une provision pour dépréciation. Estimation du résultat à chaque date de clôture Pour effectuer une estimation fiable du résultat à la date de clôture, le contrat doit prévoir : les droits exécutoires de chaque partie concernant l’actif à construire ; la contrepartie échangée ; le moyen et les conditions de règlement ; Par ailleurs, l’entreprise doit disposer d’un système budgétaire et d’information financière interne. Révision des estimations Les estimations de produits et de charges sont révisées à mesure que les travaux sont exécutés pour la valorisation à chaque clôture d’exercice. 2.8.6 Degré d’avancement des contrats Le degré d’avancement consiste à ce que les produits, les charges et donc le résultat du contrat soient « comptabilisés » proportionnellement aux travaux exécutés. Il peut être déterminé de plusieurs façons : coût engagé jusqu’à la date considérée/total des coûts estimés ; analyses techniques pour apprécier l’exécution technique des travaux ; Lorsque le degré d’avancement est déterminé en fonction des coûts engagés/total des coûts (seuls les coûts correspondant aux travaux réalisés sont inclus parmi les coûts engagés). On exclut alors : les coûts des contrats portant sur une activité future au titre du contrat ; les acomptes versés aux sous-traitants pour les travaux à exécuter ; les coûts directs initiaux qui seront rapportés aux charges du contrat au prorata des revenus. Cas où le résultat d’un contrat de construction ne peut être estimé de façon fiable Les revenus ne sont constatés que dans la limite des coûts engagés et jugés récupérables au travers du chiffre d’affaires réalisé. Les autres coûts dont la récupération n’est pas probable sont constatés dans les charges de des dettes id l’exercice de leur paiement. Constatation des pertes Lorsque les coûts estimés sont supérieurs aux produits, l’entreprise doit constater une perte par le biais d’une provision pour risques et charges. Les changements d’estimation Le montant des produits et des coûts peut être modifié d’un exercice à un autre sur la base des informations disponibles relatives à des faits futurs. Ces changements d’estimation doivent être pris en compte dès l’exercice en cours et pour les exercices ultérieurs. 2.8.7 Les informations à fournir L’entreprise doit indiquer : le montant des produits de l’exercice ; les méthodes utilisées pour déterminer les produits ; les méthodes utilisées pour déterminer le degré d’avancement. L’entreprise doit indiquer chacune des informations pour les contrats en cours : le montant total des coûts encourus et des bénéfices comptabilisés (moins les pertes comptabilisées) ; le montant des avances reçues ; le montant des retenues ; le montant brut dû par les clients pour les travaux du contrat, en tant qu’actif ; le montant brut dû au client pour les travaux du contrat, en tant que passif. L’entreprise doit aussi fournir une information sur tous les profits et pertes éventuels selon l’IAS 10. 2.8.8 Exemples Reconnaissance des produits des contrats de construction Une entreprise de travaux publics a conclu durant l’année 1, un contrat de construction de barrage pour un prix de 6 000. Le montant des coûts à engager a été estimé lors de la des dettes id signature du contrat à 5 000. À la clôture de l’année 1, l’entreprise réévalue son coût total de production à 5 500. Lors de l’année 2, après renégociation, le client accepte une augmentation du prix de 800. La construction de ce barrage s’étalera sur 3 ans. Les dépenses de l’année 2 comprennent des charges de stockage des matériaux sur le site qui seront exclues du calcul du taux d’avancement du contrat. L’avancement est déterminé selon un taux d’engagement des coûts par rapport au coût de revient total du contrat. Année 1 Prix de vente initial 6 000 Évolution Année 2 Année 3 6 000 6 000 800 800 Prix de vente final du contrat 6 000 6 800 6 800 Coûts engagés à la clôture 3 000 4 000 5 500 Coûts restant à engager 2 500 1 500 Coût total 5 500 5 500 5 500 Profit estimé 500 1 300 1 300 % d’avancement 54,54 % 70,90 % 100 % Produits à comptabiliser 6 000×54,54 % = 3 272 6 800×70,90 % ,4 = 4 821,2 6 800×100 % = 6 800 Charges prises en compte 5 500 × 54,54 % = 2 999,7 5 500 × 5 500 × 100 % = 5 500 70,90 % = 3 899 ,5 Reconnaissance de marge 272,7 921,70 1 300 Marge annuelle au compte de résultat 272,7 649 651 Évaluation de l’en-cours d’un contrat de construction La SA C Red a conclu en mars N un important contrat pour la livraison en octobre N + 1 d’une chaîne robotisée de production de figurines de collection. Le contrat prévoit un prix de vente ferme de 420 000 euros. Les dépenses restant à engager des dettes id en N + 1 ont été clairement identifiées. Au 31 décembre N, le degré d’avancement des travaux est de 60 %. Les charges engagées pour ce contrat relatif à la chaîne de montage au titre de l’exercice N sont les suivantes : Nature des charges engagées Prix d’achat des matières utilisées 75 000 € Droits de douane sur ces matières 7 500 € Frais de transport 2 500 € Frais directs de production 100 000 € Frais indirects de production imputables à la production de la chaîne 25 000 € Frais de recherche appliquée spécifiques à cette production 18 000 € Quote-part de frais d’administration générale imputables à cette production 9 000 € Coût d’un emprunt effectué pour financer spécifiquement cette production 6 500 € Total de l’en-cours de production 243 500 € Quelles remarques peut-on formuler sur l’évaluation de cet en-cours de production dans le cadre de l’application de la norme sur les contrats de construction ? Solution L’évaluation du stock de produits en cours conduit à formuler les remarques suivantes : les frais de recherche sont normalement exclus du coût de production de l’en-cours, mais dans la mesure où ils sont relatifs à une commande spécifique et qu’il est prévu qu’ils seront pris en charge dans le contrat initial ils peuvent être inclus dans la valorisation de l’en-cours ; la quote-part de frais d’administration générale doit être exclue du coût de production sauf s’il est prévu au contrat qu’elle fera l’objet d’un remboursement ; l’incorporation des charges financières au coût de production de l’en-cours est possible. 2.9 SUBVENTIONS PUBLIQUES (IAS 20) La norme IAS 20 : « comptabilisation des subventions publiques et informations à fournir sur l’aide publique » s’applique pour le traitement comptable des subventions dites publiques c’est-àdire versées par des organismes d’État qui oblige le bénéficiaire à exercer dans une zone des dettes id géographique ou dans un secteur d’activité donnée (SIC 10 : « aide publique — absence de relation spécifique avec les activités opérationnelles »). Le champ d’application de la norme recouvre à la fois : les subventions publiques qui comprennent les allocations financières en contrepartie de l’acquisition, de la construction, de la rénovation d’un actif ou de la mise en conformité d’un actif (qui correspondent à des subventions d’investissement au sens du PCG) ou d’une opération relative à l’activité opérationnelle de l’entreprise (qui correspondent à des subventions d’exploitation ou d’équilibre au sens du PCG) ; les aides publiques correspondent aux mesures de l’État destinées à favoriser directement certaines entreprises ou certains secteurs d’activité ; les prêts non-remboursables constituent des prêts dont le non-remboursement est suspendu au respect de certaines conditions. Toutes les subventions publiques sont évaluées à leur juste valeur. Seules les subventions nonmonétaires peuvent faire l’objet d’un traitement alternatif qui consiste à comptabiliser l’actif et la subvention pour un montant symbolique. 2.9.1 Modalités de comptabilisation des subventions dans les états financiers Deux cas sont à distinguer : le cas des subventions liées au résultat et le cas des subventions liées à des actifs : Les subventions liées à des actifs Selon la norme IAS 20, les subventions liées à des actifs peuvent être : Comptabilisées comme des produits différés dans les produits constatés d’avance en faisant : Bilan État, subvention à recevoir Bilan Produit constaté d’avance X X Comptabilisées en déduction du coût des actifs financés en faisant : Bilan État, subvention à recevoir Bilan Actif immobilisé financé (construction) X X Selon le PCG, les subventions d’investissement peuvent être : Comptabilisées directement en capitaux propres en faisant : Bilan des dettes id État, subvention à recevoir X Bilan Subvention d’investissement X Comptabilisées comme des produits différés dans les produits constatés d’avance en faisant : Bilan État, subvention à recevoir Bilan Produit constaté d’avance X X Le PCG ne permet pas de comptabiliser la subvention perçue pour financer un actif immobilisé en déduction de la valeur à immobiliser. Rapport annuel de Solvay 2003 « Les subventions liées à l’achat d’actifs sont présentées au bilan en déduction de la valeur de ces actifs. » La norme IFRS ne permet pas de comptabiliser directement en capitaux propres les subventions relativement au financement d’un actif immobilisé. Les subventions liées au résultat Selon la norme IAS 20, les subventions liées au résultat sont à comptabiliser en produits différés en faisant : Bilan État, subvention à recevoir Bilan Produit constaté d’avance X X 2.9.2 Modalités de reprise au compte de résultat : le cas des subventions ayant financé un bien non-amortissable Selon les normes IFRS, les subventions ayant financé un bien non-amortissable doivent faire l’objet d’une reprise au compte de résultat selon les modalités relatives aux obligations générées par le bien financé ou par leur régime d’attribution. Selon le PCG, les subventions ayant financé un bien non-amortissable doivent faire l’objet d’une reprise au compte de résultat : en cas de clause d’inaliénabilité selon la durée de cette clause ; en cas d’absence de clause d’inaliénabilité sur une durée de 10 ans. 2.9.3 Modalités de reprise au compte de résultat : le cas des subventions ayant financé un bien amortissable Selon les normes IFRS, les subventions ayant financé un bien amortissable doivent faire l’objet d’une reprise au compte de résultat selon un rythme correspondant à celui de la consommation des dettes id des avantages générés par le bien subventionné. Si la subvention a fait l’objet d’un enregistrement en produit différé l’écriture sera la suivante : Bilan Produit constaté d’avance CDR Quote-part de subvention virée au CDR X X Si la subvention est venue réduire la valeur de l’actif immobilisée subventionnée il n’y a pas d’écriture spécifique de reprise de subvention au compte de résultat. Cette reprise est implicite au travers de la minoration de la dotation aux amortissements liés à la minoration de la valeur de l’actif immobilisée. 2.9.4 Modalités de reprise au compte de résultat : les subventions liées au résultat La reprise de subvention est nécessairement effectuée selon le rythme des dépenses subventionnées. La reprise de la subvention au compte de résultat peut être réalisée au travers d’une inscription en produit au compte de résultat. Elle s’effectue alors soit par un compte de produit spécifiquement libellé subvention ou par un compte général de produit : autres produits de gestion courante. L’écriture est alors la suivante : Bilan Produit constaté d’avance CDR Subvention d’exploitation ou Autre produit de gestion courante X X La reprise de subvention peut être effectuée par diminution des charges subventionnées, l’écriture est alors : Bilan Produit constaté d’avance CDR Dépenses subventionnées « frais de développement » X X Reprise de subvention La société Néon Flash désire d’acquérir le 1er juillet N une machine TX 30 au prix de 100 000 euros HT, amortissable sur 5 ans. Une subvention du ministère de l’environnement doit lui être accordée et versée à la même date pour cette machine pour un montant de 40 000 euros. La clôture de l’exercice est fixée au 31 décembre. Solution Selon les normes IFRS, si inscription de la subvention en produit différé : 1/11/N des dettes id Bilan Matériel industriel 119 600 Bilan TVA déductible 19600 Bilan Fournisseur 100 000 1/11/N Bilan Banque Bilan Produit constaté d’avance 40 000 40 000 La reprise de subvention au 31/12/N est alors la suivante : 31/12/N CDR Dotation aux amortissements Bilan Amortissement du matériel 10 000 10 000 31/12/N Bilan Produits constatés d’avance CDR Quote-part de subvention virée au CDR 4 000 4 000 Selon les normes IFRS, si inscription de la subvention en déduction de la valeur à l’actif de l’immobilisation : 1/11/N Bilan Matériel industriel 119 600 Bilan TVA déductible 19600 Bilan Fournisseur 100 000 1/11/N Banque 40 000 Matériel industriel 40 000 La reprise de subvention au 31/12/N est alors la suivante : 31/12/N CDR Dotation aux amortissements Bilan Amortissement du matériel 10 000 10 000 Selon la norme du PCG : 1/11/N Bilan Matériel industriel 119 600 Bilan TVA déductible 19600 Bilan Fournisseur des dettes id 100 000 1/11/N Bilan Banque Bilan Subvention d’investissement 40 000 40 000 La reprise de subvention au 31/12/N est alors la suivante : 31/12/N CDR Dotation aux amortissements Bilan Amortissement du matériel 10 000 10 000 31/12/N Bilan Subvention inscrite au compte de résultat CDR Quote-part de subvention virée au CDR 4 000 4 000 2.9.5 Cas particuliers Subventions non-monétaires Les subventions non-monétaires comprennent les biens reçus à titre gratuit d’un organisme de subventionnement public ou parapublic. Selon, les normes IAS-IFRS, les subventions non-monétaires peuvent faire l’objet d’une valorisation : à leur juste valeur, c’est-à-dire le prix qu’il aurait fallu acquitter dans des conditions normales d’acquisition ; pour un montant symbolique. Selon les normes du PCG, seule la valorisation à la juste valeur est autorisée. Avances conditionnées de l’État Selon, les normes IFRS, les avances conditionnées par l’état sont comptabilisées : pendant l’exécution du contrat en dette ; en cas de perspective d’échec (à la date de l’existence d’une assurance raisonnable d’échec) l’avance conditionnée doit être comptabilisée comme une subvention. Selon les normes du PCG, les avances conditionnées par l’état sont comptabilisées à la date d’octroi les avances conditionnées sont à comptabiliser dans le poste emprunt et dettes assorties de conditions particulières. des dettes id 2.9.6 Informations à fournir L’information principale à présenter en annexe concerne la présentation des subventions acquises et les méthodes de comptabilisation retenues. Pour chacune des subventions perçues, il s’agira de distinguer leur nature, leur montant, leur durée ainsi que les conditions requises pour leur octroi et remboursement. 2.10 LES STOCKS De façon générale, les stocks sont des éléments de l’actif destinés à être vendus dans le cours normal de l’activité. Il peut s’agir de : biens détenus pour être vendus dans le cours normal de l’activité ; biens ou de services en cours de production en vue d’une telle vente ; des matières premières ou fournitures devant être consommées au cours du processus de production ou de prestation de services. Un élément sera comptabilisé en stock lorsque : l’essentiel des risques et avantages attachés à la propriété de cet élément est transféré à l’entreprise ; l’entreprise dispose d’un niveau de contrôle équivalent à celui attaché à la propriété de l’actif ; le coût peut être évalué de façon fiable ; les avantages économiques futurs associés bénéficieront à l’entreprise. 2.10.1 Les formules d’évaluation du coût des stocks La norme IAS 2 distingue 2 formules d’évaluation du coût des stocks. Formule du CMP Elle consiste à faire la moyenne pondérée du coût des éléments existants en début de période et du coût des éléments achetés ou produits au cours de la période. Cette moyenne peut être calculée périodiquement ou lors de la réception de chaque nouvelle livraison. Formule du FIFO Elle consiste à affecter aux éléments de stocks vendus ou consommés le coût des plus anciens éléments en stock. Le coût des stocks à la clôture sera celui des plus récents articles achetés ou des dettes id produits. Méthode supprimée lors de la dernière modification de la norme : la formule du LIFO qui suppose que les éléments du stock qui ont été acquis ou fabriqués les derniers sont vendus les premiers. Le coût des stocks à la clôture sera celui des derniers achetés ou premiers vendus. 2.10.2 Évaluation comptable des stocks Les stocks sont évalués au plus faible de leur coût et de leur valeur de réalisation nette. Rapport annuel de Solvay 2003 « Les stocks sont valorisés au plus faible du coût (matières premières et marchandises) ou du prix de revient (produits en cours de fabrication et produits finis) et de la valeur nette de réalisation. La valeur nette de réalisation représente le prix de vente estimé, sous déduction des coûts estimés nécessaires pour rendre le produit à l’état de produit vendable, y compris les frais de marketing, de vente et de distribution. La valeur des stocks est généralement déterminée par application de la méthode du prix moyen pondéré. Le coût des stocks comprend les coûts d’acquisition, de transformation et autres coûts encourus pour amener les stocks à l’endroit et dans l’état où ils se trouvent. » Rapport annuel de Renault 2003 « Les stocks sont évalués au coût de revient ou à la valeur nette de réalisation si celle-ci est inférieure. Le coût de revient correspond au coût d’acquisition ou au coût de production. Ce dernier incorpore, sur la base d’un niveau d’activité normal, les charges directes et indirectes de production ainsi qu’une quote-part de frais de structure liés à la fabrication. Les coûts de revient sont, en général, calculé sur la méthode « premier entré, premier sorti. » Les stocks d’approvisionnement Les stocks d’approvisionnement sont évalués au coût historique qui correspond au coût d’acquisition auquel sont ajoutés les frais nécessaires pour mettre les stocks à l’endroit et dans l’état où ils se trouvent. Éléments du coût d’acquisition Le coût d’acquisition comprend : le prix d’achat, les droits de douanes et taxes non-récupérables ; les frais de transport, de réception et autres coûts directement liés à l’acquisition des éléments des dettes id achetés ; les rabais, remises et ristournes sont déduits du coût d’acquisition ; les subventions perçues sont à déduire du coût des stocks ; les gains et les pertes de change liés à l’acquisition de stocks peuvent être inclus dans le coût des stocks sous certaines conditions. Les stocks de produits Les stocks de produits sont évalués au coût de transformation. Le coût de transformation comprend : les coûts directement liés aux unités produites (tel que la main d’œuvre directe) ; les frais généraux de production fixes et variables qui sont encourus pour transformer les matières premières en produits finis. Lorsque les coûts de production ne sont pas identifiables séparément, ils sont répartis entre les produits sur une base rationnelle et cohérente. Cette répartition peut être basée sur la valeur de vente de chaque produit. Si les sous-produits sont non-significatifs ils sont mesurés à la VRN et cette valeur est réduite du coût du produit principal. L’affectation de frais généraux fixes de production aux coûts de transformation est fondée sur la capacité normale de production : il est possible de retenir la capacité réelle de production si elle est proche de la capacité de production normale ; en cas de production anormalement élevée, l’évaluation des stocks ne doit pas tenir compte de l’accroissement de production au-delà des coûts fixes de production ; en cas de production anormalement faible, l’évaluation des stocks doit se faire sur la base initiale de façon à allouer l’ensemble des charges fixes réellement dépensées. Les frais généraux non-affectés sont constatés en charges. Sont exclus du coût de production : les frais de distribution ; les coûts de gaspillage ; les frais d’administration ; des dettes id les coûts de stockage à moins qu’ils ne soient nécessaires. Les charges d’emprunt peuvent être incluses dans le coût des stocks mais sous certaines conditions de stockage et de charges financières relatives à des financements externes à l’entreprise (affectés ou non-affectés). 2.10.3 Évaluation et dépréciation des stocks à l’inventaire L’évaluation des stocks à l’inventaire se fait : à la valeur la plus faible entre leur coût et la valeur réalisable nette ; pour les contrats de vente ferme, l’évaluation se fait au prix spécifié au contrat. La provision pour dépréciation des stocks n’est pas en IAS-IFRS une dotation à la provision mais une augmentation du stock comptabilisé en charge au titre de l’exercice. La reprise de provision sera comptabilisée en diminution du stock comptabilisé en charge au titre de l’exercice. Les stocks d’approvisionnements Évaluation de la valeur réalisable nette : Pour les stocks de marchandises : la valeur de marché. Pour les stocks de matières premières : le coût de remplacement. Lorsque la valeur réalisable nette des stocks d’approvisionnement devient inférieure à leurs coûts et que le coût des produits finis atteint un niveau supérieur à leur VRN, on doit constater une dépréciation des stocks d’approvisionnement. Toute perte de valeur sur stock doit être comptabilisée en charges. La norme dispose que les pertes pour des contrats de ventes fermes et des contrats d’achats fermes sont comptabilisés selon IAS 37 provisions, passifs éventuels et actifs éventuels. Si la valeur réalisable nette a augmenté, on procède à une reprise du montant déprécié à hauteur de la valeur la plus faible du coût et de la VRN. La reprise est constatée comme une réduction du montant des stocks comptabilisé en charges. Les stocks de produits des dettes id La valeur réalisable nette des stocks de produits est évaluée au prix de vente. Lorsque la valeur réalisable nette devient inférieure au coût, on procède à une dépréciation. Toute dépréciation est constatée en charges par la constatation d’une provision pour dépréciation des produits finis. Si la valeur réalisable nette a augmenté, on procède à une reprise du montant déprécié à hauteur de la valeur la plus faible du coût et de la valeur réalisable nette. La reprise est constatée comme une réduction du montant des stocks comptabilisé en charges. 2.10.4 Comptabilisation des stocks La norme IAS 2 ne présente pas de technique de comptabilisation des stocks. Elle indique seulement que les stocks vendus doivent être passés en charges de l’exercice au cours duquel les produits correspondants sont comptabilisés. La méthode de l’inventaire permanent doit être utilisée pour réaliser la valorisation des stocks. 2.10.5 Comptabilisation des charges d’emprunt dans les stocks Quatre conditions doivent être réunies pour incorporer les charges d’emprunt dans les stocks : les stocks doivent avoir un cycle long de transformation ; il est probable qu’ils donneront lieu à des avantages économiques futurs pour l’entreprise ; leur coût peut être mesuré de façon fiable ; elles correspondent à des charges évitables. 2.10.6. Les stocks de prestations de services Les coûts inclus dans le stock La main-d’œuvre et les autres frais de personnel directement engagés pour la réalisation du service y compris le personnel d’encadrement et les frais généraux s’y rapportant peuvent être inclus dans l’évaluation des stocks de services. Les coûts exclus du stock Les frais de vente et les frais relatifs au personnel administratif général sont exclus des coûts de valorisation des stocks de services et sont comptabilisés en charges. des dettes id 2.10.7 Traitement des différences de change sur les stocks Les fluctuations du cours de change n’ont pas d’incidences sur le coût historique des achats et des stocks sauf dans les deux cas suivants : les stocks sont présentés à la valeur de marché (dans le cas où le coût historique est supérieur à la valeur de marche) ; dans le cas d’une importante dévaluation de monnaie pour des stocks acquis récemment à condition que la valeur comptable des stocks incorporant la perte de change ne soit pas supérieure au moins élevée des deux montants suivants : — le coût de remplacement des stocks concernés, — le montant recouvrable par le biais de l’utilisation ou de la vente de ces stocks. 2.10.8 Présentation des écarts et gaspillage sur coûts liés aux stocks et à la production. Selon l’IAS 2 les frais généraux de production non-affectés et les coûts de production des stocks d’un montant anormal sont inclus dans le coût des stocks consommés de l’exercice. 2.10.9 Les informations à fournir Les états financiers doivent indiquer : les méthodes comptables d’évaluation des stocks y compris la méthode de détermination du coût utilisé ; la valeur comptable totale des stocks et la valeur comptable par catégorie significative ; la valeur comptable des stocks comptabilisés à la valeur nette de réalisation ; le montant de toute reprise de dépréciation qui est comptabilisée en produit durant l’exercice ; les circonstances ou événements conduisant à la reprise de la dépréciation des stocks ; la valeur comptable des stocks donnés en nantissement. Les états financiers doivent indiquer : soit le coût des stocks comptabilisés en charges au cours de l’exercice. soit les coûts opérationnels, applicables aux produits comptabilisés en charges au cours de l’exercice, classés selon leur nature. des dettes id Divergence avec le PCG : Pas d’exclusion du champ d’application de la norme sur les stocks en PCG ; En IFRS, l’enregistrement en stock doit se faire dès lors que l’essentiel des risques a été transféré et que les avantages économiques seront transférés à l’entreprise alors que selon le PCG cet enregistrement a lieu à partir du transfert de propriété ; Le spectre des charges incorporables aux stocks est plus large en IFRS que selon le PCG ; En IFRS, il est possible de tenir compte des paiements différés qui viennent diminuer le coût des stocks. Non-admis selon le PCG ; La norme IFRS autorise l’incorporation des intérêts d’emprunts dans le coût des stocks indépendamment de la durée du cycle de production alors que le PCG retient la notion de cycle d’exploitation dont la durée est supérieure à 1 an ; La méthode LIFO autorisée sur option dans les comptes consolidés français est interdite par le PCG et en IFRS. 2.10.10 Exemples d’évaluation des stocks Valorisation d’un stock à la clôture Quelle est la valeur du stock de marchandises dont le prix d’achat brut était de 15 000 euros pour lequel nous avons obtenu un rabais de 5 % et dont les frais de transport ont été de 1 000 euros ? Solution Valorisation du stock de marchandises : Prix d’achat net de remise + frais de transport : 14 250 + 1 000 = 15 250 euros. Détermination de la VRN Quelle est la valeur de réalisation nette d’un produit dont le coût d’en-cours de production est de 1 500 euros, le coût d’achèvement sera de 300 euros et les frais de distribution de 200 euros ? Solution La VRN est de 1 500 + 300 — 200 = 1 700 euros. Valorisation d’un stock à la clôture des dettes id L’entreprise Hocus Pocus a accepté une commande dont la fabrication sera échelonnée sur 8 mois et sur deux exercices comptables. À la clôture de l’exercice N, la situation des engagements de dépenses et les prévisions futures sont les suivantes : Exercices N : état des dépenses engagées Exercices N + 1 : état des dépenses restant à engager Matières premières 15 000 5 000 Charges directes de production 40 000 15 000 Quote-part de charges de 30 000 production indirectes variables 8 000 Quote-part de charges de production indirectes fixes 20 000 9 000 Charges financières relatives au financement du stock 1 000 200 Quote-part de charges d’administration générale 3 000 1 000 Frais de commercialisation 100 1 200 Total 109 100 39 400 L’activité réelle de l’exercice N est de 80 % de la capacité normale de production de l’entreprise. De plus, le directeur financier a décidé d’incorporer dans les stocks des frais financiers relatifs au stockage des en-cours de production dont le processus de production est supérieur à 6 mois. Quelle est la valorisation du stock à la clôture de l’exercice. Solution Au 31/12/N, les charges à retenir pour la valorisation du stock sont les suivantes : Exercices N : état des dépenses engagées Matières premières 15 000 Charges directes de production 40 000 Quote-part de charges de production indirectes variables 30 000 Quote-part de charges de production indirectes fixes 20 000 × 80 % : 16 000 Charges financières relatives au financement du stock 1 000 des dettes id Total 102 000 Valorisation d’un stock à la clôture À partir de l’exemple précédant, déterminez la valeur du stock figurant en comptabilité, si le prix d’acceptation de la production est de 180 000 euros ou de 130 000 euros. Solution Dans les deux cas, il faut déterminer la Valeur Nette de Réalisation estimée au 31/12/N : Exercices N Exercices N + 1 État des dépenses engagées État des dépenses restant à engager Matières premières 15 000 5 000 Charges directes de production 40 000 15 000 Quote-part de charges de 30 000 production indirectes variables 8 000 Quote-part de charges de production indirectes fixes 20 000 × 80 % : 16 000 9 000 × 80 % : 7 200 Charges financières relatives au financement du stock 1 000 200 Total 102 000 35 400 Total estimé au 31/12/N 137 400 Si le prix d’acceptation est de 180 000, sachant que le coût du stock de produit fini est de 137 400, il n’y a pas de dépréciation à comptabiliser, le stock au 31/12/N figurera en comptabilité pour 102 000 ; Si le prix d’acceptation est de 130 000, sachant que les coûts futurs de production à stocker sont de 35 400, la valeur du stock devra être ramenée à 130 000 — 35 400 : 94 600 euros au lieu des 102 000 euros. des dettes id 3 PASSIFS HORS INSTRUMENTS FINANCIERS 3.1 PROVISIONS La norme IAS 37 définit les règles relatives aux provisions, passifs éventuels et actifs éventuels à l’exception de : « Ceux résultant d’instruments financiers qui sont comptabilisés à leur juste valeur ; ceux résultant de contrats non entièrement exécutés ; ceux de contrats passés avec les entreprises d’assurance ; ceux couvert par une autre norme internationale (les passifs d’impôt différé : IAS 12 ; les provisions pour retraites : IAS 19 ; les contrats de constructions : IAS 11 ; les contrats de locations : IAS 17). » 3.1.1 Définition et générateur de la comptabilisation des provisions pour risques et charges La norme définit les provisions comme étant des passifs constituants : des obligations actuelles (juridiques ou implicites) résultant d’un événement passé qui existe à la clôture de l’exercice ; des obligations qui représentant une valeur négative pour l’entreprise dont l’échéance et/ou le montant sont incertains, mais pour lesquelles il est probable — plus probable qu’improbable — qu’une sortie de ressources sans contrepartie équivalente sera nécessaire pour éteindre l’obligation Selon la norme, une obligation implicite découle des actions de l’entreprise lorsqu’elle a indiqué aux tiers, par ses pratiques passées, par sa politique affichée ou par une déclaration récente suffisamment explicite, qu’elle assumera certaines responsabilités et qu’en conséquence elle a créé chez ces tiers l’attente légitime qu’elle assumera ses responsabilités. À partir de cette définition, trois conditions doivent être réunies pour comptabiliser une provision : des dettes id l’entreprise a une obligation juridique ou implicite envers un tiers ; le montant de l’obligation peut être estimé de façon fiable ; le montant de l’obligation se traduira par une sortie de ressources représentatives d’avantages économiques. 3.1.2 Provisions : évaluation Il est nécessaire d’effectuer une évaluation fiable du montant de l’obligation pour déterminer le montant de la provision. Le montant enregistré en provision doit être la meilleure estimation de la dépense requise pour solder l’engagement actuel à la date de clôture. Montant à retenir Le standard requiert que, pour évaluer une provision, une entreprise doit : prendre en compte les risques et incertitudes. Cependant, l’incertitude ne doit pas justifier la création de provisions excessives ou une surévaluation délibérée des engagements ; prendre en compte les événements futurs tels que les changements législatifs et technologiques lorsque leur probabilité de survenance est forte ; ne pas prendre en recettes la cession attendue des actifs en compte, même si elle est prévue étroitement liée à l’événement donnant lieu à une provision. La provision doit être calculée avant impôt. Valeur actualisée de la provision Quand l’effet de la valeur monétaire du temps est significatif, le montant d’une provision doit être la valeur actualisée des dépenses attendues requises pour couvrir l’obligation. Le taux d’actualisation doit être un taux avant impôt qui reflète les estimations de marché en cours sur la valeur temporelle de la monnaie et les risques spécifiques pour lesquels les estimations de flux futurs ont déjà été ajustées. Par exemple l’inflation à venir ne doit pas être prise en compte à la fois au titre du taux d’intérêt et du prix estimé de la charge future à provisionner. Quand un taux d’actualisation est utilisé, l’augmentation de la provision due au temps déjà écoulé est enregistrée comme une charge d’intérêt. Ajustement des provisions Les événements à venir qui peuvent affecter le montant requis pour solder un engagement doivent être reflétés dans le montant d’une provision lorsqu’il existe une évidence objective des dettes id suffisante qu’ils se produiront. Les provisions doivent être revues à chaque bilan et ajustées pour refléter la meilleure estimation du moment. 3.1.3 Applications spécifiques La norme fixe des règles particulières pour les pertes opérationnelles futures, les contrats en perte et les restructurations. Pertes opérationnelles Des provisions ne doivent pas être enregistrées pour les pertes opérationnelles futures. Une prévision de pertes opérationnelles futures est la valorisation consécutive à l’existence d’un indice de dépréciation des actifs. Dans ce cas, l’entreprise doit déprécier ses actifs selon l’IAS 36, « dépréciation des actifs ». La provision ne vient pas s’inscrire au passif mais en diminution de l’actif considéré. Contrats de construction déficitaire. Si une entreprise a un contrat qui est porteur de perte (contrat de construction déficitaire), l’engagement actuel relatif au contrat (c’est-à-dire la perte prévisionnelle) doit être enregistré et évalué sous forme de provision au passif du bilan. Un contrat déficitaire est un contrat de construction dans lequel les coûts incontournables de la tenue des obligations générées sont supérieurs aux bénéfices économiques attendus et à recevoir du contrat. La valeur d’un tel résultat est souvent difficile à évaluer de manière précise car, à défaut de clause contractuelle contraire, on peut penser qu’en cas de dérive des coûts il est probable que l’entreprise engage une réclamation en révision de prix vis-à-vis du client avec des chances d’obtention. Le montant de la provision reste alors attaché aux clauses contractuelles du contrat. Restructurations La norme IAS 37 précise qu’une restructuration est un programme de modification significative du champ ou des modalités de gestion d’une activité. Une provision ne peut être comptabilisée que si un plan détaillé de la restructuration a été établi. La comptabilisation est obligatoire dès que la restructuration a débuté et ce même par une « simple information » des personnels concernés. 3.1.4 Informations à fournir sur les provisions Pour chaque catégorie de provision pour risques et charges, une information est fournie sur : des dettes id la valeur comptable à l’ouverture et à la clôture de l’exercice ; les provisions pour risques et charges constituées au cours de l’exercice ; les montants utilisés au cours de l’exercice ; les montants non-utilisés repris au cours de l’exercice. Pour les risques et charges provisionnés pour des montants individuellement significatifs, une information est fournie sur : la nature de l’obligation et l’échéance attendue des dépenses provisionnées ; les incertitudes relatives aux montants et aux échéances de ces dépenses, et si cela s’avère nécessaire pour donner une information adéquate, les principales hypothèses retenues sur les événements futurs pris en compte pour l’estimation ; le montant de tout remboursement attendu en indiquant, le cas échéant, le montant de l’actif comptabilisé pour celui-ci. 3.1.5 Exemples de provisions Rapport annuel de Renault 2003 Information relative aux modalités de détermination des provisions : Provision pour travaux Une entreprise a décidé d’effectuer des travaux de réparation non-amortissables qui ne constituent pas de « grosses réparations » sur un matériel lui appartenant et ayant subi des dommages au cours de l’exercice. Solution L’entreprise n’a aucune obligation envers le tiers à la clôture. La sortie de ressources est probable mais elle a une contrepartie pour l’entreprise correspondant à la réalisation des travaux attendue sur l’exercice suivant. Aucune provision ne doit être constituée. Il n’y a pas de provision à constater quel que soit l’engagement pris à l’égard du prestataire (devis signé). Provision pour dépenses de publicité des dettes id Une entreprise décide et engage avant la clôture une campagne de publicité pour l’exercice suivant. L’engagement de l’entreprise est formalisé par un contrat conclu, avant la date de clôture de l’exercice qui l’oblige à payer la prestation prévue sans possibilité de s’y soustraire. Solution La sortie de ressources est certaine, il y a engagement vis-à-vis d’un tiers à la clôture de l’exercice et la sortie de ressource future est certaine. Néanmoins cette dernière a pour contrepartie la réalisation d’une prestation future. Il n’y a pas de provision à constituer. Provision pour sous-activité ou pertes d’exploitation futures Une entreprise sait, à la clôture de l’exercice, qu’il y aura au cours de l’exercice suivant une sous-activité (liée au carnet de commandes, par exemple) entraînant des pertes d’exploitation. Solution Une perte d’exploitation future ne répond pas à la définition du passif. Elle ne résulte pas d’une obligation envers un tiers. Il n’y a pas de provision à constituer. Provision pour déménagement Une entreprise décide (décision prise avant la date de clôture) de déménager pour des motifs économiques ou financiers, ou y est contrainte par une mesure d’expropriation ou un congé donné en fin de bail par son bailleur. Solution Si l’entreprise est locataire et que le congé lui est notifié par le bailleur après la clôture. Aucun engagement de déménagement de l’entreprise à l’égard du bailleur à la date de clôture pour libérer les locaux. Il n’y a pas de provision à constituer. Si l’entreprise est locataire et que le congé lui est notifié par le bailleur avant la clôture, il n’y a une provision à constituer. La rupture du bail est formalisée à la date de clôture ; il y a engagement de l’entreprise à libérer les locaux. La sortie de ressource est constituée du dédit et des loyers à verser pour locaux inoccupés ainsi que les frais de remise en état (pas de contrepartie attendue) à l’exception des frais de déménagement des biens réutilisables. Elle est propriétaire de l’immeuble et projette de le vendre. À la clôture de l’exercice, l’entreprise n’a aucune obligation de libérer les locaux vis-à-vis des tiers. Aucune provision ne doit être constituée. des dettes id Provision pour garantie Une société vend des produits sous garantie (1 an). Il résulte de son expérience que la garantie est mise en jeu lors de l’exercice suivant celui de la vente dans 1,5 % des cas. Solution La vente de produits est le fait générateur de l’obligation de garantie. Sur la base de l’expérience passée, le niveau de risque est connu et la sortie de ressource peut être estimée. Une provision doit être comptabilisée à hauteur de l’indemnisation qui sera accordée aux clients. Provision pour perte à terminaison Une entreprise a signé en N-2 un contrat pour la construction d’un navire dont la livraison est prévue en N + 3. à la clôture, l’entreprise se rend compte que du fait du dérapage de certains coûts et de l’impossibilité de les répercuter sur le client, le résultat à terminaison sera négatif Solution La signature du contrat est le fait générateur de l’obligation. À la date de clôture il est probable que l’entreprise supportera une perte (sans recevoir de contrepartie). La constitution d’une provision pour perte à terminaison est donc requise Provision pour procès ou litige Un ancien salarié intente avant la date de clôture une action en justice en paiement d’heures supplémentaires. L’entreprise conteste. Solution Si l’entreprise estime qu’elle ne sera pas condamnée, il n’y a pas de provision à constater. Une mention dans l’annexe est nécessaire. Si l’entreprise estime qu’elle sera condamnée, à la date de clôture il est probable que l’entreprise supportera une sortie de ressources. Une provision doit être constatée à hauteur de la meilleure estimation possible pour éteindre l’obligation. Provision pour procès ou litige des dettes id Un litige relatif à une vente réalisée au cours de l’exercice prend naissance avant la date d’arrêté des comptes. Solution Le fait générateur de l’obligation est la vente qui doit satisfaire le client. À la date d’arrêté des comptes il est probable que l’entreprise n’aura pas satisfait aux obligations qui lui incombaient au moment de la clôture. Une sortie de ressource est probable. Une provision doit être constatée. Rapport annuel d’Adidas 2002 Rapport annuel de Renault 2003 des dettes id 3.2 AVANTAGES AU PERSONNEL HORS AVANTAGES EN ACTIONS La norme IAS 19 « Avantages du personnel », toutes les formes de contreparties données par une entreprise au titre des services rendus par son personnel à l’exception des rémunérations fondées sur des actions qui relèvent du champ d’application de IFRS 2. La norme IAS 19 est complétée par la norme IAS 26 qui traite de la comptabilisation et de l’information à fournir pour les des dettes id régimes de retraite. 3.2.1 Définition et typologie La norme identifie cinq catégories d’avantages du personnel Les avantages à court terme : ils recouvrent les avantages du personnel autres que les indemnités de fin de contrat et les avantages sur capitaux propres s’ils sont payables dans les douze mois suivant la fin de l’exercice. En font partie : les salaires, les rémunérations, les cotisations de sécurité sociale, les congés payés, les congés maladie, l’intéressement et les primes, ainsi que les avantages non-monétaires accordés au personnel en activité tels que l’assistance médicale, le logement, la voiture, les biens et services gratuits ou subventionnés. Les avantages postérieurs à l’emploi : ils recouvrent toutes les contreparties données par une entreprise au titre des services rendus par son personnel. En font partie : les pensions et les autres prestations de retraites, l’assurance vie et l’assistance médicale postérieures à l’emploi. Les avantages à long terme : ils recouvrent les avantages postérieurs à l’emploi et les indemnités de fin de contrat qui ne sont pas dus dans les douze mois ou plus qui suivent la clôture de l’exercice. En font partie : les congés liés à l’ancienneté, les congés sabbatiques, jubilés ou autres avantages liés à l’ancienneté, les indemnités d’incapacité de longue durée, ainsi que l’intéressement, les primes et rémunérations différées s’ils sont payables douze mois ou plus après la fin de l’exercice. Les indemnités de fin de contrat de travail : ils concernent les avantages payables à la suite d’une décision : — de l’entreprise de mettre fin à l’emploi avant l’âge de la retraite permis par la convention collective ou accord d’entreprise ; — ou du salarié d’accepter le licenciement en échange de ces avantages. En font partie : les améliorations de versement de prestations de retraite ou de salaire jusqu’à la fin d’un préavis sans contrepartie active. Les avantages sur capitaux propres : il s’agit des options sur actions et assimilés. Ces avantages sont traités dans la partie consacrée aux capitaux propres. La norme distingue deux types de régimes Les régimes à cotisations définies : l’entreprise assure le versement des cotisations à un des dettes id organisme gestionnaire externe qui les reverse aux salariés sous la forme d’une rente. La responsabilité de l’entreprise est limitée aux versements des cotisations, l’organisme gestionnaire supporte l’ensemble des risques relatifs à la gestion des fonds pour assurer le versement des rentes. En font partie : les cotisations sociales, congés payés, complémentaires santé. Les régimes à prestations définies : l’entreprise assure le versement des cotisations et garantit contractuellement le niveau des prestations à verser. En font partie : les indemnités de fin de carrière, les retraites chapeau au-delà du plafond de la sécurité sociale. Rapport annuel de Renault 2003 3.2.2 Évaluation et comptabilisation des avantages à court terme Les avantages à court terme peuvent être soit : des droits cumulables que l’entreprise doit évaluer au coût attendu qu’elle s’attend à payer du fait du cumul des droits non-utilisés à la date de clôture. des droits non-cumulables qui ne seront comptabilisés que lorsqu’ils seront pris, par exemple des absences pour enfants malades. Les avantages à court terme sont évalués à leur coût et à comptabiliser en charges de la période au cours de laquelle les services correspondants ont été rendus. Ils ne doivent pas être actualisés des dettes id dans la mesure où ils sont exigibles dans un délai inférieur de douze mois. On est ici proche de la pratique française. Congés payés, congés maladies contractuelles Une entreprise de 50 salariés ayant droit à 10 jours de congés maladie payés par an. Les congés maladie qui n’ont pas été pris lors d’un exercice peuvent être reportés lors de l’exercice suivant. Les congés maladie pris viennent diminuer le quota de jours selon la méthode LIFO, c’est-à-dire qu’ils sont défalqués du quota de jours accumulés en commençant par les plus récents. Au 31 décembre N, il reste en moyenne 2 jours de congés maladie à prendre par employé. L’entreprise prévoit, en se basant sur l’expérience, que 40 employés ne prendront pas plus de 10 jours de congés maladie en N + 1, et que les 10 employés restants prendront 15 jours de congés maladie chacun. Solution L’entreprise doit comptabiliser des droits représentant 5×10 = 50 jours au titre des congés maladie pouvant être accumulés au 31/12/N. 3.2.3 Évaluation et comptabilisation des avantages postérieurs à l’emploi dans le cadre des régimes à cotisations définies Lorsque les avantages postérieurs à l’emploi sont inclus dans un régime à cotisations définies, les engagements de l’entreprise sont limités au versement des cotisations prévues contractuellement. Les cotisations de l’exercice doivent être comptabilisées en charges (à moins qu’une autre norme n’autorise que ces cotisations soient incorporées dans le coût d’un actif, immobilisation corporelle ou stock) et constatées au passif en charges à payer pour les cotisations non-payées durant l’exercice. Lorsque les cotisations à un régime de cotisations définies ne sont pas intégralement exigibles dans les douze mois suivant la fin de l’exercice au cours duquel les services correspondants ont été effectués par les membres du personnel, elles doivent être actualisées. À la clôture de l’exercice l’entreprise doit s’assurer du cut-off de ses engagements. L’entreprise doit indiquer le montant comptabilisé en charges pour les régimes à cotisations définies dans ses états financiers. 3.2.4. Évaluation et comptabilisation des avantages postérieurs à l’emploi dans le cadre des régimes à prestations définies des dettes id L’IAS 19 impose la constitution de provisions destinées à couvrir la totalité des engagements de retraites et prestations assimilées pris dans le cadre de régimes à prestations définies. Les entreprises doivent identifier et évaluer l’ensemble des prestations accordées, qu’elles soient propres aux retraites ou à d’autres avantages. Règles générales L’évaluation de ces prestations accordées est le montant total des engagements à faire figurer au bilan évalué selon une méthode actuarielle, c’est-à-dire à : la valeur actualisée de l’obligation au titre des prestations définies à la date de clôture ; majorée des profits actuariels (minorée des pertes actuarielles) non-comptabilisés en raison du traitement spécifique des écarts actuariels ; diminuée du coût des services passés non encore comptabilisés au titre d‘un amendement ou d’une mise en place de régime ; diminuée de la juste valeur à la date de clôture des actifs du régime (s’ils existent) utilisés directement pour éteindre les obligations. Le montant obtenu est positif et conduit à la constatation d’une provision. S’il est négatif (excédents de financement des régimes) l’entreprise devra comptabiliser un actif. Le montant des engagements à comptabiliser au résultat de l’exercice est donc composé : du coût des services rendus sur la période ; du coût financier ; du rendement brut attendu de tous les actifs du régime ; des écarts actuariels comptabilisés ; du coût des services passés comptabilisés ; des effets de liquidation de régime. La norme IAS 19 prévoit un enregistrement immédiat dans le compte de résultat des conséquences (pertes ou gains) liées à une réduction (curtailment) de régime (par exemple en cas de licenciements importants entraînant une baisse significative du nombre de salariés couverts par le régime) ou liquidation (settlement) de régime. Les gains ou pertes comprennent : des dettes id les changements dans la valeur actuarielle de l’engagement et de la juste valeur des fonds de couverture ; les écarts actuariels et le coût des services passés non-comptabilisés précédemment. L’enregistrement ne peut se faire que lorsque la réduction ou la liquidation est réalisée et non pas dès lors qu’elle est probable. Remarques : l’obligation d’ouverture est la valeur actualisée des droits à prestations affectés aux exercices précédents ; le coût des services rendus au cours de l’exercice est la valeur actualisée des droits à prestations affectés à l’exercice ; l’obligation de clôture est la valeur actualisée des droits à prestations affectés à l’exercice et aux exercices antérieurs. Les actifs du régime désignent les actifs détenus par une entité distincte (un fonds de pension par exemple) réunissant les conditions suivantes : l’entité doit être juridiquement distincte de l’entité employeur présentant les états financiers ; les actifs du fonds doivent être utilisés uniquement pour éteindre les obligations au titre des avantages du personnel. Les créanciers de l’employeur ne peuvent en disposer et les fonds ne peuvent être restitués que si les actifs restants sont suffisants pour permettre de faire face aux obligations du régime. Figure 3.1. : Modalités de comptabilisation des engagements de retraites Si le fonds dispose d’actifs suffisants, l’entité employeur n’aura aucune obligation juridique ou implicite de payer directement au personnel les avantages correspondants. Actifs du régime et autres fonds de couverture Le montant des engagements totaux à faire figurer au bilan correspond à la valeur actualisée de des dettes id l’obligation au titre des prestations définies à la date de clôture diminuée de la juste valeur des actifs du régime utilisés pour éteindre ces obligations. Ces actifs sont composés : d’une part par des actifs détenus par un fonds d’avantages à long terme en faveur du personnel (les placements du régime) ; d’autre part par des contrats d’assurance éligibles ou constitutifs d’une contre garantie appelés qualifying insurance contracts. Évaluation des actifs du régime En ce qui concerne les placements effectués auprès d’une entité distincte, c’est-à-dire les placements du régime, ils doivent obligatoirement être évalués à leur juste valeur : leur valeur de marché ou, à défaut, leur valeur d’estimation à partir des flux de trésorerie futurs actualisés à un taux reflétant à la fois les risques liés aux actifs du régime et l’échéance ou la date prévisionnelle de cession de ces actifs. En cas de fluctuation significative des cours, les placements doivent être évalués à leur juste valeur et les plus ou moins-values latentes doivent être intégralement comprises dans le résultat financier du régime et dans l’évaluation des actifs du régime. Il n’y a aucune possibilité d’étalement. La juste valeur des placements effectués par un fonds de couverture doit être réduite du montant des dettes de ce fonds qui ne se rapportent pas aux avantages du personnel, comme, par exemple, les comptes fournisseurs et les passifs provenant d’instruments financiers dérivés. Le cas des contrats d’assurance Les « contrats d’assurance financiers » dans lesquels l’employeur reste responsable du risque de placement et des risques actuariels (l’assureur n’étant responsable qu’à hauteur de la valeur des fonds disponibles) doivent être évalués de façon identique aux placements du régime, c’est-à-dire à leur juste valeur (valeur de marché ou valeur d’estimation). La valeur des « contrats d’assurance » (la norme parle de « polices d’assurance ») où l’assureur s’engage sur un montant de prestations (obligation de résultat). est implicitement égale à la valeur actuarielle de l’obligation correspondante. L’actualisation On distingue deux grands types de méthode d’évaluation actuarielle : des dettes id Les méthodes d’évaluation prospective dans lesquelles la valeur actuarielle des prestations octroyées aux salariés est déterminée à partir des services rendus (services passés) mais aussi des services à rendre par ces mêmes salariés (services futurs) à la date du calcul actuariel. En d’autres termes, on tient compte de la totalité de la période de service constituant la durée de vie active des salariés affiliés aux régimes ; Les méthodes d’évaluation rétrospective où l’engagement de retraite est calculé sur la base des prestations constituées au titre des services rendus (donc passés) par le salarié à la date de l’évaluation actuarielle. On ne se réfère donc qu’aux années de services déjà effectuées et le coût des droits acquis ainsi calculé doit ensuite être modulé en fonction de l’espérance de vie, du turn-over ou encore de la politique salariale de l’entreprise. La seule méthode acceptée par l’IAS 19 est la méthode rétrospective des unités de crédit projetées avec salaires de fin de carrière, encore appelée méthode de répartition des prestations au prorata des années de services. Cette méthode des unités de crédit projetées est une méthode selon laquelle chaque période de service donne lieu à une unité supplémentaire de droits à prestations. Elle a notamment l’avantage de permettre d’affecter le coût des droits à prestations aux exercices au cours desquels l’obligation d’assurer des avantages postérieurs à l’emploi est générée. Cette obligation naît du fait que le personnel rend des services au cours de sa période d’emploi en contrepartie d’avantages postérieurs à l’emploi que l’entreprise devra payer au cours d’exercices futurs. Calcul d’une indemnité forfaitaire Une somme forfaitaire égale à 1 % du salaire au moment du départ par année d’activité doit être versée au moment du départ. Le salaire de l’année 1 est égal à 10 000 ; il est supposé augmenter chaque année au taux composé de 7 %. Le taux d’actualisation utilisé est de 10 % par an. Le tableau ci-après montre comment se construit l’obligation pour une personne qui est censée partir à la fin de l’année 5, en supposant que les hypothèses actuarielles ne changent pas. (Dans un souci de simplicité, cet exemple ne tient pas compte de l’ajustement supplémentaire à opérer pour refléter la probabilité que la personne ne parte à une date antérieure ou ultérieure.) Solution Dans le tableau qui suit, on peut voir de quelle manière on peut établir l’obligation de clôture selon la méthode des unités de crédit projetées. des dettes id Année 1 2 3 4 5 Salaire 10 000 10 700 11 449 12 250 13 108 Prestation affectée aux exercices antérieurs à l’exercice 0 131 262 393 524 (1% du salaire de fin de carrière) 131 131 131 131 131 Cumul 131 262 393 524 655 Obligation à l’ouverture 0 89 197 325 476 Intérêts calculés au taux de 10 % 0 9 20 32 48 Coût des services rendus au 89 cours de l’exercice 98 108 119 131 Obligation à la clôture 197 325 476 655 89 Hypothèses actuarielles La norme définit un certain nombre de critères de base devant être suivis pour la détermination des hypothèses actuarielles. Ces dernières doivent être : Objectives, c’est-à-dire « ni imprudentes, ni d’une prudence excessive » ; Mutuellement compatibles, et par conséquent refléter « les rapports économiques existant entre certains facteurs » interconnectés ou interdépendants « tels que l’inflation, les taux d’augmentation des salaires, le rendement des actifs du régime et les taux d’actualisation ». Quant aux hypothèses financières, l’IAS 19 indique qu’elles « doivent être établies sur la base des attentes du marché à la date de clôture pour la période au cours de laquelle les obligations doivent être réglées ». La norme IAS 19 fournit une liste assez exhaustive de ces hypothèses en commençant par les hypothèses démographiques « relatives aux caractéristiques futures du personnel ancien et actuel réunissant les conditions requises pour bénéficier des avantages ». Elles comprennent notamment : la mortalité, pendant et après l’emploi ; la rotation du personnel, l’incapacité et le départ en retraite anticipé ; la proportion des membres affiliés au régime et des personnes à leur charge réunissant les conditions requises pour avoir droit aux prestations ; les taux de demandes d’indemnisation en vertu de régimes médicaux. des dettes id Les hypothèses financières font l’objet de beaucoup plus de détails et sont les suivantes : le taux d’actualisation doit être « déterminé par référence à un taux de marché à la date de clôture fondé sur les obligations d’entreprises de première catégorie ». Dans les pays où ce type de marché n’existe pas, il convient à défaut de retenir « le taux des obligations d’État »1 ; les niveaux futurs des salaires et avantages du personnel. Il s’agit ici d’estimer au mieux les augmentations de salaires futures en tenant compte de l’inflation, de l’ancienneté, de la promotion et de divers autres facteurs comme l’offre et la demande sur le marché de l’emploi. dans le cas de prestations médicales, les coûts médicaux futurs et notamment, s’ils sont importants, le coût d’administration des demandes et du versement des prestations. À ce sujet, la norme indique que « les hypothèses relatives à ces coûts médicaux doivent prendre en compte les variations futures estimées du coût des services médicaux résultant à la fois de l’inflation et de l’évolution spécifique aux coûts médicaux » ; le taux de rendement prévisionnel des actifs du régime doit être établi « sur la base des attentes du marché, au début de l’exercice, et compte tenu des actifs réellement détenus par le régime, pour des rendements sur toute la durée de vie de l’obligation correspondante », mais après déduction « des coûts attendus d’administration autres que ceux inclus dans les hypothèses actuarielles prises pour évaluer l’obligation » ; les hypothèses actuarielles doivent faire l’objet d’une révision régulière, annuellement selon la norme. Rapport annuel Renault 2003 Parmi les causes susceptibles de générer ces écarts actuariels, on peut citer : les changements d’hypothèses actuarielles ; l’évolution du taux d’actualisation ; les différences entre le rendement attendu des actifs du régime et le rendement effectif. des dettes id Traitement des écarts actuariels Ces écarts influent sur le niveau de provision à constater au bilan car le montant comptabilisé au titre des prestations définies est établi à partir de la valeur actualisée de l’obligation majorée des profits actuariels ou minorée des pertes actuarielles non comptabilisées. Deux méthodes de comptabilisation des écarts actuariels sont préconisées par la norme IAS 19 : le principe du « corridor » qui consiste à comptabiliser et à étaler sur la durée résiduelle d’activité moyenne prévisionnelle uniquement les écarts actuariels qui excèdent 10 % de la valeur la plus élevée entre le montant de l’engagement et la valeur de marché des fonds constitués en couverture (des actifs du régime). En fait, le corridor a pour objectif de limiter les effets de la variation temporaire de l’évaluation, en laissant à l’intérieur du couloir de 10 % un écart sans provision ; la comptabilisation des écarts actuariels en résultat de la période c’est-à-dire la comptabilisation immédiate de la totalité des écarts en résultat de la période au cours de laquelle ces écarts sont dégagés. Rapport annuel Renault 2003 Principe de compensation Une entreprise doit compenser un actif lié à un régime et à un passif lié à un autre régime si et seulement si : elle détient un droit juridiquement exécutoire d’utiliser l’excédent d’un régime pour éteindre les obligations d’un autre régime ; elle a l’intention d’éteindre les obligations sur une base nette ou de réaliser l’excédent dégagé sur un régime et d’éteindre simultanément son obligation en vertu d’un autre régime. Informations à fournir Une entreprise doit fournir les informations suivantes sur ses régimes à prestations définies : sa méthode de comptabilisation des écarts actuariels ; des dettes id une description générale du type de régime ; un rapprochement des actifs et passifs comptabilisés au bilan en identifiant au moins : — la valeur actualisée, à la date de clôture, des obligations au titre des prestations définies qui ne sont pas financées, — la valeur actualisée (avant déduction de la juste valeur des actifs du régime) à la date de clôture, des obligations au titre des prestations définies qui sont intégralement ou partiellement financées, — la juste valeur des actifs du régime à la date de clôture, — les écarts actuariels non-comptabilisés au bilan, — le coût des services passés non-comptabilisés au bilan, — tout montant non-comptabilisé à l’actif du fait de la limite fixée par la norme pour la comptabilisation des actifs, — les montants comptabilisés au bilan ; les montants inclus dans la juste valeur des actifs du régime pour : — chaque catégorie d’instruments financiers émis par l’entité qui présente ses états financiers, — tout bien immobilier occupé ou autres actifs utilisés par l’entité qui présente les états financiers, — un rapprochement montrant les mouvements au cours de l’exercice du passif (ou de l’actif) net comptabilisé au bilan ; la charge totale comptabilisée dans le compte de résultat pour chacun des éléments suivants ainsi que le(s) poste(s) du compte de résultat dans le(s) quel(s) apparaissent : — le coût des services rendus dans l’exercice, — le coût financier, — le rendement attendu des actifs du régime, — les écarts actuariels, — le coût des services passés, — l’effet de toute réduction ou liquidation, — le rendement effectif des actifs du régime ; les principales hypothèses actuarielles utilisées à la date de clôture comprenant : — les taux d’actualisation, — les taux de rendement attendu des actifs du régime pour les exercices présentés dans les états financiers, des dettes id — les taux attendus d’augmentation des salaires (et des variations d’un indice ou autre variable spécifiée dans les termes formels ou implicites d’un régime comme base de calcul des augmentations de prestations futures), — les taux d’évolution des coûts médicaux, — toute autre hypothèse actuarielle importante utilisée. Figure 1 : les informations indiquées par Arcelor pour les pensions (Rapport annuel 2003, p. 160) des dettes id L’entreprise doit indiquer pour chacune des hypothèses actuarielles une valeur absolue (par exemple un pourcentage absolu) et non pas uniquement une fourchette entre différents pourcentages ou autres variables. 3.2.5. Comptabilisation et évaluation des autres avantages à long terme L’IAS 19 rend obligatoire la constitution de provisions couvrant la totalité des autres avantages à long terme tels les médailles du travail, les congés liés à l’ancienneté, les congés sabbatiques. Toutefois, en raison de la relative facilité à évaluer ces avantages et de leur faiblesse relative aux avantages postérieurs à l’emploi, l’IAS 19 retient une méthode simplifiée de comptabilisation qui interdit tout étalement des écarts actuariels et du coût des services passés (ils doivent être immédiatement comptabilisés en résultat de l’exercice concerné). Au compte de résultat, l’entreprise doit comptabiliser en charges ou en produits (à moins qu’une autre norme n’autorise l’incorporation dans le coût d’un actif) : le coût des services rendus au cours de l’exercice ; le coût financier ; le rendement attendu de tous les actifs du régime ; les écarts actuariels s’ils sont comptabilisés ; le coût des services passés qui doit être comptabilisé immédiatement et en totalité ; l’effet de toute réduction ou liquidation du régime. 3.2.6. Évaluation et comptabilisation des indemnités de fin de contrat de travail Les règles générales d’évaluation et de comptabilisation des indemnités de fin de contrat sont des dettes id identiques à celles fixées par la norme régissant les passifs (IAS 37). Une entreprise doit comptabiliser les indemnités de fin de contrat de travail au passif et en charges si et seulement si elle s’est engagée : à mettre fin au contrat de travail d’un ou plusieurs membres du personnel avant l’âge normal de leur départ en retraite ; et/ou à accorder des indemnités de fin de contrat de travail à la suite d’une offre faite pour encourager les départs volontaires. L’évaluation et la comptabilisation des indemnités de fin de contrat nécessitent qu’un plan ait été établi et qu’il comprenne : la situation, la fonction et le nombre approximatif d’employés concernés ; les indemnités pour chaque fonction ou type de travail ; la date à laquelle le plan va être mis en place ; l’acceptation des salariés concernés. Lorsque les indemnités de fin de contrat de travail sont exigibles plus de douze mois après la date de clôture, elles doivent être actualisées (principale différence avec la norme IAS 37). Rapport annuel Renault 2003 3.3 LES PASSIFS EVENTUELS La norme définit un passif éventuel de la façon suivante : une obligation possible qui a pour origine des événements passés dont l’existence sera confirmée seulement par la venue ou non-venue d’un ou plusieurs événements incertains qui ne sont pas totalement sous le contrôle de l’entreprise ; une obligation actuelle qui provient d’événements passés mais n’est pas enregistrée parce des dettes id que : — il est probable qu’une sortie de fonds incorporant des bénéfices économiques soit requise pour payer l’obligation ; ou — le montant de l’obligation ne peut pas être évalué avec suffisamment de fiabilité. Une entreprise ne doit pas enregistrer un passif éventuel, en revanche elle doit l’expliciter dans les annexes aux comptes, à moins que la possibilité d’une sortie de fonds afférente, diminuant les bénéfices économiques soit très improbable. 3.3.1 Informations relatives aux dettes éventuelles À moins que la probabilité d’une sortie de ressources soit faible, les informations suivantes doivent être données pour chaque catégorie de passif éventuel à la date de clôture : description de ces passifs éventuels ; estimation de leurs effets financiers ; indication des incertitudes relatives au montant ou à l’échéance de toute sortie de ressources ; possibilité pour l’entité d’obtenir un remboursement. Dans le cas exceptionnel où aucune évaluation fiable du montant de l’obligation d’un passif ne peut être réalisée, les informations suivantes doivent être fournies : description de la nature du passif ; indication des incertitudes relatives au montant ou à l’échéance de toute sortie de ressources. Dans des cas exceptionnels où l’indication de tout ou partie d’une information requise causerait un préjudice sérieux à l’entité dans un litige l’opposant à des tiers sur le sujet faisant l’objet d’une provision pour risques et charges (ou du passif éventuel), cette information n’est pas fournie. L’entreprise doit alors expliciter la nature générale du litige et les raisons de l’absence d’information. 3.4 CONTRATS DE LOCATION (IAS 17) Pour la norme IAS 17 « un contrat de location est un accord par lequel le bailleur cède au preneur pour une période déterminée, le droit d’utilisation d’un actif en échange d’un paiement ou d’une série de paiements ». Trois types de contrat sont mis en évidence par l’IAS 17 : des dettes id le contrat de location-financement ou finance lease ; le contrat de location simple ou operating lease ; le contrat de cession-bail ou lease back. Rapport annuel de Nestlé 2003 « Les immobilisations financées par des contrats de crédit-bail à long terme figurent à l’actif et sont amorties en accord avec les principes du Groupe concernant l’évaluation des immobilisations corporelles. Les engagements financiers qui en découlent figurent dans les dettes financières. Les coûts des contrats de location sont comptabilisés directement au compte de résultat. » 3.4.1 Le contrat de location-financement Un contrat de location-financement est un contrat de location ayant pour effet de transférer au preneur la quasi-totalité des risques et des avantages inhérents à la propriété d’un actif. Le transfert de propriété pouvant intervenir ou non in fine. Les critères de classification Huit critères permettent de considérer qu’un contrat de location est un contrat de locationfinancement. L’existence d’un seul de ces huit critères conduit à la classification d’un contrat de location en contrat de location-financement : le contrat transfère la propriété de l’actif au preneur au terme de la durée du contrat ; le contrat donne l’option au preneur d’acheter l’actif à un prix qui devrait être suffisamment inférieur à sa juste valeur à la date à laquelle l’option peut être levée pour que, dès le commencement du contrat de location, on ait la certitude raisonnable que l’option sera levée ; la durée du contrat couvre la majeure partie de la durée de la vie économique de l’actif même s’il n’y a pas transfert de propriété ; au commencement du contrat, la valeur actualisée des paiements minimaux au titre de la location s’élève au moins à la quasi-totalité de la juste valeur de l’actif loué ; les actifs loués sont d’une nature telle que seul le preneur peut les utiliser sans leur apporter de modifications majeures ; si le preneur peut résilier le contrat de location, les pertes subies par le bailleur relatives à la résiliation sont à la charge du preneur ; les profits et pertes résultant de la variation de la juste valeur de la valeur résiduelle sont à la charge du preneur ; des dettes id le preneur a la faculté de poursuivre la location pour une deuxième période moyennant un loyer sensiblement inférieur au prix du marché. Évaluation et comptabilisation du contrat de location-financement Au bilan du preneur, les contrats de location-financement doivent être comptabilisés à l’actif et au passif pour des montants égaux au commencement du contrat de location à la juste valeur du bien loué ou si celle-ci est inférieure, à la valeur actualisée des paiements minimaux au titre de la location. Le taux d’actualisation pour déterminer la valeur actualisée des paiements minimaux au titre de la location doit être le taux d’intérêt implicite du contrat de location ou en le taux d’emprunt marginal du preneur. Selon la norme IAS 17, la comptabilisation du contrat de location-financement dans les comptes du preneur conduit à : enregistrer le bien à l’actif du bilan ; comptabiliser l’emprunt correspondant au passif du bilan ; comptabiliser l’amortissement de l’immobilisation ; La norme IAS 17 recommande donc de procéder à un retraitement évaluant simultanément les conséquences de l’investissement et celles de l’endettement (on considère qu’on emprunte pour acquérir le bien). Il faut pour cela : Calculer un taux d’intérêt implicite « i », c’est-à-dire un taux actuariel, tel que : l (1 i) Valeur du bien = loyer i n valeur résiduelle (1 i) n Calculer année par année les intérêts dus sur la valeur du bien au contrat restant à rembourser, correspondant à cette valeur multipliée par le taux implicite « i ». Calculer les amortissements financiers ou remboursements en capital correspond à la différence : redevance annuelle — intérêts dus. Établir le tableau d’amortissement comptable du bien acquis selon la méthode qui aurait été appliquée en cas d’acquisition. Ainsi, chaque année, il faut ajouter au compte de résultat la valeur des intérêts en charges financières (ce qui entraîne une baisse du résultat donc une diminution des impôts) et dégrever la dette à hauteur de l’amortissement financier (comme si on remboursait le capital d’un emprunt). des dettes id Contrat location-financement La société Metratrans a souscrit un contrat de location-financement auprès de la société Transespace pour un véhicule de transport amortissable sur 6 ans. Le contrat prévoit le paiement d’une redevance de 12 000 € annuel pendant 5 ans versée en début d’exercice. La valeur résiduelle est de 6 230 €. Le taux d’intérêt pour l’actualisation est de 3,75 %. La valeur de marché du véhicule est de 61 000 € Quelle est la juste valeur de ce véhicule ? Solution -6 -1 Valeur du bien = 12 000 × 1- (1,0375) ]×1/0,0375 × (1,0375) + 6 230 × 1,0375 -6 L’actualisation des redevances donne une juste valeur de 60 999,20 €, soit l’équivalent de la valeur de marché. Cette valeur est proche de la valeur de marché. La valeur de marché pourra figurer à l’actif du preneur. Quelles seront les écritures chez le preneur ? Solution Lors de la souscription du contrat, cette valeur figurera dans le bilan du preneur : Actif Matériel 61000 Passif Dette 61000 Il est nécessaire de reconstituer le tableau de remboursement de la dette relative à la souscription du contrat sur la base de la valeur au bilan et du taux d’intérêt du contrat. Périodes Dette restant à rembourser 1/1/N 61000 1/1/N + 1 49000 1/1/N + 2 Intérêts Dette remboursée Redevance 12000 12000 1 838 10163 12000 38838 1 456 10544 12000 1/1/N + 3 28294 1 061 10939 12000 1/1/N + 4 17355 651 11349 12000 31/12/N + 4 6 006 225 6 005 6 230 er L’enregistrement lors du 1 versement sera le suivant : Passif Dette Actif Banque des dettes id 12000 12000 L’enregistrement lors des versements ultérieurs sera le suivant : Passif Dette 10163 Charge Charge financière 1 838 Actif Banque 12000 Par ailleurs, l’inscription à l’actif du preneur du bien pris en contrat de location nécessite d’enregistrer annuellement un amortissement. Deux possibilités : s’il y a une certitude que la société Metratrans lève l’option, la base d’amortissement est la valeur à l’actif du bien amortie sur la durée d’amortissement du bien soit 61 000/6 : 10 166,67 ; Charge Dotation aux amortissements Actif Amortissement du matériel 10 166,67 10 166,67 S’il n’y a pas la certitude que la société Metratrans lève l’option, la base d’amortissement est la valeur à l’actif diminuée de la valeur de levée d’option sur la durée du contrat soit (61 0006 005)/5 : 10 999. Charge Dotation aux amortissements Actif 10999 Amortissement du matériel 10999 Selon le PCG, cette solution est possible en matière d’établissement des comptes consolidés mais est interdite en matière de comptes sociaux. En comptabilité sociale, les contrats de location-financement sont à comptabiliser en charge du compte de résultat. Évaluation et comptabilisation ultérieure du contrat de location-financement À chaque clôture comptable, l’actif porté à l’actif au titre de la comptabilisation du contrat de location-financement doit faire l’objet d’un amortissement suivant les mêmes règles que les actifs similaires et selon la norme IAS 16. Cet actif peut éventuellement faire l’objet d’une provision pour dépréciation conformément à l’application de la norme IAS 38. Informations à fournir par le preneur. Les états financiers du preneur doivent contenir les informations suivantes : pour chaque catégorie d’actif, la valeur nette comptable à la date de clôture ; un rapprochement entre le total des paiements exigibles (paiements que le preneur est tenu d’effectuer pendant la durée du contrat à l’exclusion du loyer conditionnel, du coût des services et des taxes à payer au bailleur) au titre de la location à la date de clôture et leur valeur actualisée ; le total, à la date de clôture, des paiements exigibles au titre de la location et leur valeur des dettes id actualisée, pour chacune des périodes suivantes : à moins d’un an, à plus d’un an et moins de cinq ans, à plus de cinq ans ; les loyers conditionnels (le loyer conditionnel désigne la partie du loyer qui serait fixée sur un facteur autre que l’écoulement du temps, par exemple, pourcentage du chiffre d’affaires, indices de prix, etc.) inclus dans le résultat de l’exercice ; le total à la date de clôture des paiements minimaux futurs de sous-location que l’on s’attend à recevoir au titre des contrats de sous-location non-résiliables ; une présentation des principales clauses des contrats de location du preneur comprenant notamment la base de détermination des paiements au titre des loyers conditionnels, l’existence d’options de renouvellement ou d’achat et de clause d’indexation et leurs termes, les clauses contractuelles limitatives concernant en particulier les dividendes, l’endettement complémentaire et d’autres locations. Évaluation et comptabilisation du contrat de location-financement dans les états financiers du bailleur Le bailleur qui offre un contrat de location-financement, transfère quasi intégralement les risques et les avantages liés à la propriété. Il comptabilise donc le paiement à recevoir au titre de la location d’une part en remboursement du principal et d’autre part en produits financiers. Le bailleur doit comptabiliser dans son bilan les actifs détenus dans le cadre d’un contrat de location-financement et les présenter comme des créances pour un montant égal à l’investissement net dans le contrat de location. La comptabilisation des revenus financiers doit s’effectuer sur la base d’une formule traduisant un taux de rentabilité identique à ce qui est pratiqué par le preneur. Évaluation et comptabilisation ultérieure du contrat de location-financement dans les états financiers du bailleur Les paiements effectués par le preneur au bailleur sont à ventiler entre le remboursement de la créance et les produits financiers perçus. Écritures chez le bailleur de l’exemple précédent Solution Le transfert du bien chez le preneur : Actif des dettes id Prêt 61000 Produit Vente de produits 61000 Lors du premier versement : Actif Banque 12000 Actif Prêt 12000 Lors des versements des redevances suivantes Actif 12000 Banque Produit Produits financiers 10163 Prêt 1 838 Actif Informations à fournir par le bailleur Pour les contrats de location-financement, le bailleur doit fournir, en plus des informations imposées par IAS 32, les informations suivantes : un rapprochement entre l’investissement brut total dans le contrat de location à la date de clôture (c’est-à-dire la somme des paiements exigibles au titre de la location, majoré de toute valeur résiduelle non-garantie revenant au bailleur) et la valeur actualisée des paiements exigibles à recevoir au titre de la location ; le total, à la date de clôture des paiements exigibles au titre de la location et leur valeur actualisée, pour chacune des trois périodes suivantes : à moins d’un an, à plus d’un an et moins de cinq ans, à plus de cinq ans ; les produits financiers non-acquis ; les valeurs résiduelles non-garanties revenant au bailleur ; la correction de valeur cumulée des paiements minimaux au titre de la location nonrecouvrables ; les loyers conditionnels inclus dans le résultat de l’exercice ; une présentation des principales clauses des contrats de location du bailleur. Rapport annuel de Agfa Gevaert 1999 des dettes id Rapport annuel de Solvay 2003 des dettes id Location-financement La société Imprimdéco a fait l’acquisition d’un matériel de reprographie dans le cadre de la souscription d’un contrat de location-financement. La valeur d’achat du matériel est de 300 000 € et nécessite d’engager des frais à hauteur de 5 % de la valeur du bien. Les redevances seront de 65 000 € par an versées en début d’exercice pendant 5 ans et l’option d’achat s’élève à 15 219 €. Quel est le taux de financement de ce contrat ? Solution Le taux de financement du contrat est le taux qui permet d’égaliser le montant de l’investissement initial soit (300 000 € + 5 % de frais) : 315 000 avec l’actualisation des redevances et du montant de la levée de l’option. Ce taux s’élève à 3.75 %. 3.4.2 Le contrat de location simple Comptabilisation des contrats de location simple Concernant les contrats de location simple, leur mode de comptabilisation dans les comptes est simple ; chaque loyer est inscrit comme : une charge au compte de résultat et donc une sortie de trésorerie à l’actif ou une dette au passif pour le preneur ; un produit au compte de résultat et donc une entrée de trésorerie à l’actif du bilan pour le bailleur en contrepartie de la mise en location d’un bien figurant dans son actif qui fera l’objet des dettes id d’un amortissement sur la durée attendue de location. Informations à fournir par le preneur Pour les contrats de location simple le preneur doit fournir les informations suivantes : le total, à la date de clôture des paiements minimaux au titre de la location et leur valeur actualisée, pour chacune des périodes suivantes : à moins d’un an, à plus d’un an et moins de cinq ans, à plus de cinq ans ; le total à la date de clôture des paiements minimaux futurs de sous-location que l’on s’attend à recevoir au titre des contrats de sous-location non-résiliables ; le montant des paiements de location ou de sous-location comptabilisés dans le résultat de l’exercice en indiquant séparément les montants correspondant aux paiements minimaux, les loyers conditionnels et le revenu des sous-locations ; une présentation des principales clauses des contrats de location du preneur dont la base de détermination des paiements au titre des loyers conditionnels, l’existence d’options de renouvellement ou d’achat et de clause d’indexation et leurs termes, les restrictions imposées par les dispositions contractuelles concernant en particulier les distributions de dividendes, l’endettement complémentaire et d’autres souscriptions de locations. Informations à fournir par le bailleur Pour les contrats de location simple le bailleur doit fournir en plus des informations suivantes : pour chaque catégorie d’actifs, la valeur comptable brute, l’amortissement cumulé et les pertes de valeurs cumulées à la date de clôture ainsi que l’amortissement comptabilisé, les pertes de valeur comptabilisées et reprises dans le résultat de l’exercice ; le montant des loyers minimaux futurs à recevoir au titre de contrats de location simple nonrésiliables cumulés et pour chacune des périodes suivantes : à moins d’un an, à plus d’un an et moins de cinq ans, à plus de cinq ans ; le montant total des loyers conditionnels comptabilisés en résultat ; une présentation des principales clauses des contrats de location du bailleur. Rapport annuel de Solvay 2003 des dettes id 3.4.3 Contrat relatif à un ensemble immobilier comprenant terrain et construction Lorsqu’un contrat de location porte sur la mise à disposition d’un ensemble immobilier comprenant un terrain et une construction, il doit faire l’objet d’une décomposition en deux contrats. À l’exception d’un contrat qui porterait sur un terrain amortissable, le contrat portant sur le terrain relève de la catégorie des contrats de location simple. Le contrat portant sur la construction relève des dispositions générales des contrats de location-financement et doit faire l’objet d’une analyse à l’aune des dispositions de la norme. Si les deux éléments du contrat ne peuvent pas faire l’objet d’une évaluation distincte et s’il n’est pas démontré qu’il s’agit d’un contrat de location-financement, le contrat pris dans sa globalité est considéré comme un contrat de location-financement. Terrain et construction La société KDeco a fait l’acquisition d’un ensemble immobilier (terrain et construction) dans le cadre d’un contrat de location-financement. La construction est amortissable sur 40 ans. La durée du contrat est de 20 ans, la valeur résiduelle de l’ensemble immobilier est de 44 300 € dont 10 000 € pour le terrain et 44 300 € pour la construction. La redevance annuelle est de 25 000 €. Le taux du financement est de 3,80 %. Quelle est la valeur d’inscription à l’actif de l’ensemble immobilier sachant que la répartition entre la construction et le terrain est de 80/20 ? Solution La valeur actuelle de l’ensemble immobilier est de 380 000 € dont 304 000 € pour la construction et 76 000 € pour le terrain. des dettes id 3.4.4 Le contrat de cession bail Ce type de contrat pose que le bien objet du contrat fait l’objet d’une cession puis est repris en location : si la cession du bien conduit à un contrat de location-financement, la plus-value ou moins valeur réalisée est amortie sur la durée du contrat de location ; si la cession du bien est réalisée à sa juste valeur et qu’elle conduit à un contrat de location simple, la plus-value ou moins-value est comptabilisée en produit ou en charge immédiatement. Si la transaction n’est pas réalisée à la juste valeur et qu’elle a donné lieu à une plus-value ou à une moins-value, cette dernière sera différée est amortie sur la durée d’utilisation attendue de l’actif. Lors de la cession du contrat de cession bail, l’éventuelle différence entre la juste valeur et la VNC du contrat (en cas de juste valeur < VNC du contrat) doit faire l’objet d’une dépréciation. 3.4.5 Divergences entre le PCG et l’IFRS Le PCG ne définit pas les contrats de location-financement mais le contrat de crédit bail et le contrat de location avec option d’achat. Le crédit-bail apparaît comme un des aspects des contrats de location-financement. Le PCG ne prévoit pas l’activation du crédit-bail dans le cadre de l’établissement des comptes sociaux. Cette activation est seulement possible sur option en consolidation selon le règlement 99-02. Elle est obligatoire en IFRS (prééminence du fond économique sur la forme juridique). Aucune information spécifique n’est exigée par le PCG relativement aux contrats de location. Contrat de location-financement La société Biziau a souscrit le 1/1/X un contrat de location-financement portant sur une machine outil. Les conditions du contrat sont les suivantes : Loyer de 20 000 euros annuel payable en début d’exercice ; Valeur de rachat résiduelle de 10 000 euros ; Durée du contrat : 5 ans ; Taux d’actualisation 4 %. Juste valeur de la machine outil déterminée par actualisation : 100 817 euros Comptabilisation de ce contrat dans les comptes de la société Biziau, le preneur : des dettes id Périodes Valeur du bien X 100 817 X+1 80 817 X+2 Intérêts payés Remboursement en capital Paiements réalisés 20000 20 000 3 233 16767 20 000 64 050 2 562 17438 20 000 X+3 46 612 1 864 18136 20 000 Début X + 4 28 476 1 139 18861 20 000 385 9 615 10 000 Clôture X + 5 er Le 1 janvier X, inscription du matériel au bilan de la société Biziau Bilan Matériel Bilan Dette issue de la location-financement 100 817 100 817 Paiement de la première redevance Bilan Dette issue de la location-financement Bilan Banque 20 000 20 000 er Le 1 janvier X + 1 Bilan Dette issue de la location-financement 16767 Bilan Charges d’intérêts 3 233 Actif Banque des dettes id 20 000 4 INSTRUMENTS FINANCIERS (IAS 32 ET IAS 39) Les instruments financiers sont à la fois de plus en plus complexes et de plus en plus utilisés par les entreprises pour gérer les risques financiers et les fluctuations de certaines variables financières tels les taux d’intérêts ou de change, les cours des actions ou des produits de base. Deux normes, un guide d’application et cinq interprétations permettent d’évaluer, de comptabiliser et de présenter une information détaillée lors de la reconnaissance d’instruments financiers dans les états financiers d’une entreprise. Il s’agit de : la norme IAS 32 — Instruments financiers : informations à fournir et présentation. À la norme sont attachées 5 interprétations : — SIC 5 : Classification des instruments financiers — Clauses conditionnelles de règlement ; — SIC 16 : Capital social — Actions propres ; — SIC 17 : Capitaux propres — Coût des transactions portant sur les capitaux propres ; — SIC 33 : Consolidation et mise en équivalence — Prise en compte des droits de vote potentiel ; — Projet SIC 34 : Instruments financiers, instruments ou droits remboursables par le détenteur. la norme IAS 39 : Instruments financiers : comptabilisation et évaluation. À la norme est attaché un guide de mise en œuvre : Guide de mise en œuvre de l’IAS 39 : Questions et réponses Version en vigueur Les versions des normes actuellement en vigueur sont, pour l’IAS 32 et l’IAS 39 les versions révisées de décembre 2003. Normes liées : deux normes doivent être lues en parallèle des normes IAS 32 et IAS 39. La norme IAS 18 sur les produits courants qui décrit notamment la comptabilisation des produits et charges sur instruments financiers non-évalués à leur juste valeur. Elle précise en des dettes id particulier la manière dont les frais et commissions doivent être pris en compte pour le calcul du taux d’intérêt effectif de l’opération ; La norme IAS 21 sur les effets des variations du cours de devises qui définit les règles de conversion et de constatation du résultat de change pour les opérations libellées en devises. Les normes relatives aux instruments financiers s’appliquent à toutes les entreprises, quelle que soit leur forme et quel que soit leur secteur d’activité (industrie, commerce, banque, assurance,…). La norme IAS 32 définit les instruments financiers comme étant : des créances et dettes nées de l’exploitation de l’entreprise (comptes clients/fournisseurs) ; les immobilisations financières (prêts, les participations financières) ; les portefeuilles de titres (actions, obligations) ; les principaux moyens de financement (emprunts) ; des instruments de gestion des risques financiers (les instruments financiers à terme et dérivés). Un instrument financier est un contrat qui, pour l’une des parties est à l’origine d’un actif financier et, pour l’autre, à l’origine soit d’une dette financière, soit d’un instrument de capitaux propres. Les instruments financiers regroupent les instruments financiers primaires, tels que créances, dettes, instruments de capitaux propres émis par une autre entreprise et, d’autre part, les instruments financiers secondaires ou dérivés comme les swaps, les opérations d’achat ou de vente à terme et les options. Dès leur origine, les actifs financiers et passifs financiers doivent être classés dans l’une des catégories définies par la norme IAS 39. Actif Passif Les actifs détenus à des fins de transaction Les passifs détenus à des fins de transaction Les prêts et créances Les autres passifs (catégorie par défaut) Les actifs détenus jusqu’à leur échéance Les actifs disponibles à la vente (catégorie par défaut) Le classement détermine les règles d’évaluation et de constatation du résultat applicable à des dettes id l’opération. 4.1 METHODES D’EVALUATION DES DIFFERENTS INSTRUMENTS FINANCIERS L’entreprise enregistre en comptabilité les actifs financiers ou les passifs financiers dès qu’elle devient partie au contrat : La date de comptabilisation est la date de transaction (ou date d’engagement) ; Les opérations ne prévoyant pas de sortie ou d’entrée de fonds immédiates sont donc également enregistrées ; Un écart entre date d’engagement et date de règlement conduit à constater un instrument dérivé, évalué à sa juste valeur pendant la période de différé. Les instruments financiers sont évalués à leur coût lors de leur comptabilisation initiale et leur comptabilisation ultérieure peut être effectuée selon les cas soit à leur juste valeur, soit selon le principe du coût amorti. 4.1.1 Principe de l’évaluation à la juste valeur Selon la norme IAS 39, à la date d’entrée au bilan tous les instruments financiers (actifs financiers, passifs financiers, dérivés), sont enregistrés à leur coût selon le principe de la juste valeur de ce qui est donné (pour les actifs) ou reçu (pour les passifs). La juste valeur est le montant auquel un actif peut être échangé ou un passif éteint entre des parties consentantes et disposant d’une information complète dans le cadre d’un marché concurrentiel. La norme prévoit trois méthodes de détermination de la juste valeur qui sont à examiner successivement pour évaluer un instrument financier : lorsqu’il existe un marché actif : le prix de cotation du jour de l’évaluation ou de la dernière évaluation sur un marché actif constitue la « meilleure » juste valeur ; en l’absence de marché actif : le prix de la dernière transaction constitue la juste valeur, si les conditions de marché ont changé il sera fait référence à l’évolution du prix de marché d’instruments financiers analogues ; si les deux techniques précédentes s’avèrent inemployables, l’instrument financier sera évalué en faisant référence à un modèle de valorisation couramment utilisé par les intervenants négociant les instruments financiers à évaluer. des dettes id Un modèle de valorisation couramment employé consiste à déterminer la juste valeur de la contrepartie donnée par à la somme des cash-flows futurs actualisés au taux d’intérêt du marché pour un actif financier identique. L’actualisation n’étant à pratiquer que lorsqu’elle a un impact significatif sur la valeur actuelle des cash-flows futurs. L’utilisation d’un modèle de valorisation nécessite que l’entreprise en détermine la validité afin. La fiabilité de la juste valeur est acquise lorsque ses limites inférieures et supérieures données par le modèle de valorisation ne sont pas significativement différentes. Certaines corrections peuvent être apportées aux valeurs estimées par les modèles d’évaluation, il s’agit des « hold back reserves » qui constituent des ajustements de valeur de marché et que l’on retrouve le plus souvent dans les comptes des établissements bancaires. Prêt à une filiale La clinique St Marcellin consent un prêt à sa filiale la Clinique St Simon pour financer d’importants travaux immobiliers pour un montant de 3 000 000 € sur une durée de 10 ans au taux de 3.60 %. Le taux d’intérêt est conforme aux conditions bancaires prévalant à la date de l’opération. Solution Si la mise en place du prêt ne comporte aucun frais et aucune commission, la juste valeur de l’opération est identique au montant du prêt. Si la mise en place du prêt a nécessité l’intervention d’un juriste dont les honoraires se sont élevés à 10 000 €, la juste valeur du prêt sera de 2 990 000 €. Acquisition de titres Par ailleurs, la clinique St Marcellin a fait l’acquisition de 150 SICAV pour une valeur globale 100 000 €, les commissions relatives à cette opération s’élèvent à 1 300 €. Solution La juste valeur de cette acquisition est de 98 700 €. Créance client La clinique St Marcellin dans le cadre d’un programme pluriannuel de renouvellement de son matériel informatique a cédé son parc actuel à une association. Le montant de la cession s’élève à 15 000 €. N’ayant pas un besoin urgent de trésorerie, la clinique a accordé un paiement fractionné par moitié échelonné sur les deux semestres à venir. Le taux d’intérêt des dettes id pour les opérations à 6 mois est de 1,80 % et de 3,80 % pour les opérations à 12 mois. Solution La juste valeur de cette créance à la date de cession est sa valeur actualisée, soit 14 658,83 €. Lorsque la juste valeur ne peut être déterminée de façon fiable, les instruments financiers doivent être évalués au coût amorti. 4.1.2 Principe de l’évaluation au coût amorti Le principe de l’évaluation au coût amorti consiste à prendre en compte les rendements effectifs des instruments financiers sur la base du taux d’intérêt effectif. La société Selamat Datang acquiert pour 2 200 000 €. Les commissions s’élèvent à 200 000 €. Le remboursement sur une durée de 5 ans est de 440 000 € par an. Le taux d’intérêt annuel est de 4 %. Solution Le montant figurant au passif de la société sera de 2 000 000 € (le montant de la souscription déduction faite des commissions payées). Période souscription Détail du calcul Flux financiers 1 (2 200 000×4%)+440 000 528 000 2 (1 760 000×4%)+440 000 510 400 3 (1 320 000×4%)+440 000 492 800 4 (880 000×4%)+440 000 475 200 5 (440 000×4%)+440 000 457 600 La valorisation au coût amorti nécessite de retrouver le taux d’intérêt effectif (TIE) qui égalise la valeur au bilan avec la valeur actuelle des flux financiers. Période souscription Flux financiers Au bilan 2 000 000 1 528 000 2 510 400 3 492 800 4 475 200 5 457 600 des dettes id 1 2 3 2 000 000 = (528 000× ((1+TIE)- ))+( 510 400×((1+ TIE)- ))+( 492 800×((1+ TIE)- ))+( 475 200×((1+ 4 5 TIE)- ))+( 457 600×((1+ TIE)- )) ; soit un taux d’intérêt effectif de 7,57887 % Flux financiers Flux actualisés au taux de 7,57887 Coût amorti Frais financiers 1 528 000,00 490 802,70 2 000 000,00 151 577,40 2 510 400,00 441 018,40 1 623 577,40 123 048,82 3 492 800,00 395 812,74 1 236 226,22 93 691,98 4 475 200,00 354 787,67 837 118,20 63 444,10 5 457 600,00 317 578,52 425 362,30 32 237,66 Total des flux actualisés 2 000 000,03 L’évolution du coût amorti se fait sur la base de la différence entre les flux financiers et les frais financiers calculés au taux d’intérêt effectif. 4.2 LES ACTIFS FINANCIERS Constituent des actifs financiers : les liquidités c’est-à-dire des éléments de trésorerie (caisse, dépôt bancaire à vue,…) ; le droit d’obtenir des liquidités ou d’autres actifs financiers de la contrepartie au contrat c’està-dire des obligations ou des prêts ; le droit d’échanger des instruments financiers à des conditions potentiellement favorables c’est-à-dire des instruments dérivés tels par exemple des swaps ou des options ; des instruments de capitaux propres émis par une entreprise qui n’est pas une filiale (ce qui correspond à des actions classées en VMP selon le PCG). 4.2.1 Les différents actifs financiers La norme IAS 39 distingue quatre catégories d’actifs financiers dont le classement est irrévocable. Quelques exceptions sont toutefois prévues par la norme. Actifs détenus à des fins de transaction (financial asset held for trading) Les actifs financiers détenus à des fins de transaction sont ceux acquis ou générés par l’entreprise des dettes id en vue de réaliser une plus-value sur des fluctuations à court terme (ils ne doivent pas être détenus pour une durée indéterminée) des cours ou en vue de dégager une marge d’arbitragiste. La société Selamat Datang ayant un excédent de trésorerie disponible pour une durée de 3 semaines décide d’acquérir 1 000 titres de la société Selamat Pagi en vue de réaliser une plus-value en revendant les titres à court terme. Les actions Selamat Pagi seront à comptabiliser en actifs détenus à des fins de transaction. Actifs détenus jusqu’à leur échéance (held to maturity investments) Les actifs financiers détenus jusqu’à échéance sont des actifs que l’entreprise à l’intention et la capacité de conserver jusqu’à leur échéance qui génèrent des paiements de flux de trésorerie déterminés ou déterminables à une date d’échéance fixe. Les actifs détenus jusqu’à leur échéance ne peuvent pas faire l’objet d’une couverture de taux, seules les couvertures de change et de risque sont possibles. Cette catégorie n’a pas d’équivalent dans le PCG, elle correspond principalement aux prêts détenus par les banques pour assurer le respect des ratios de solvabilité qui leurs sont imposés. En cas de cession d’un actif classé dans la catégorie des actifs détenus jusqu’à l’échéance, la règle du tainting doit s’appliquer. Cette règle conduit l’entreprise à reclasser l’intégralité des actifs financiers détenus jusqu’à leur échéance dans la catégorie des actifs de transaction ou des actifs disponibles à la vente et ne plus pouvoir pendant les deux exercices suivants utiliser la catégorie des actifs détenus jusqu’à leur échéance. Certaines conditions particulières peuvent donner lieu à une non-application de la règle du tainting. Disposant par ailleurs d’excédents financiers récurrents, l’entreprise Selamat Datang décide d’acquérir des obligations et de les conserver jusqu’à leur échéance afin de dégager des produits financiers récurrents. Ces obligations seront classées en actifs détenus jusqu’à leur échéance. Prêts et créances (originated loans and receivable originated/not held for trading) Les prêts et créances sont des actifs financiers qu’elle n’a pas l’intention de céder à court terme assortis d’échéances déterminées ou déterminables, non-cotés sur un marché actif, créés ou acquis par l’entreprise par mise à disposition de trésorerie, de biens ou de services directement à un débiteur. Si la créance est cotée elle doit être classée dans l’une des trois autres catégories d’actifs financiers. Les créances commerciales nées de l’activité de l’entreprise sont à classer en créances émises par l’entreprise. Un prêt accordé à un salarié dont le contrat spécifie les conditions de remboursements sera à classer en prêts. des dettes id Actifs disponibles à la vente (financial assets available for sale) La catégorie « actifs disponibles à la vente » comprend tous les actifs financiers qui ne répondent pas aux définitions des trois autres catégories. Elle inclut notamment tous les titres cotés qui ne sont pas classés en titres de transaction. L’entreprise Selamat Datang en attente de la réalisation d’un investissement (dans 12 mois) décide de placer une partie de ses excédents de trésorerie en actions de la société Selamat Pagi. Les actions de la société Selamat Pagi seront à classer en actifs disponibles à la vente. Si l’entreprise avait acquis des obligations dont l’échéance avait été supérieure à l’horizon de l’investissement, celles-ci auraient été également classées dans cette même catégorie. Répartition des actifs financiers dans les postes du bilan IFRS Nature des actifs financiers Catégorie selon IAS 32 et IAS 39 Titres de participation nonconsolidés Actifs financiers disponibles à la vente Prêts financiers Placements financiers détenus jusqu’à leur échéance Créances clients Prêts et créances Titres de placement VMP Actifs financiers détenus à des fins de transaction Disponibilités en banque Actifs financiers détenus à des fins de transaction Créances clients Actifs financiers engendrés par l’activité de l’entreprise Autres créances d’exploitation 4.2.2 Règles de transferts entre catégorie Le classement d’un actif financier est défini à l’origine de son inscription à l’actif. Les reclassements sont interdits dans les situations suivantes : transferts vers le portefeuille de transaction ou hors de ce portefeuille ; transferts vers le portefeuille d’actifs détenus jusqu’à l’échéance ou hors de ce portefeuille. Les reclassements sont autorisés lorsque : le montant de la cession est négligeable au regard du total du portefeuille des « actifs financiers détenus jusqu’à échéance » ; la cession est réalisée peu avant l’échéance finale (date de cession non-significative des dettes id relativement à la durée totale de détention des titres) ; la vente est décidée pour éviter les conséquences financières dommageables pour l’entreprise d’un événement externe (variation des taux d’intérêt significative qui conduit à une cession anticipée, dégradation de la notation de l’émetteur). La société Selamat Datang avait acquis à l’origine des obligations dont l’échéance était fixée à 12 ans et qui avaient été classées en « actifs détenu jusqu’à échéance ». Si la cession intervient à 4 mois de l’échéance, la société ne devra pas procéder au reclassement de ces obligations. La cession avant terme d’actifs classés dans la catégorie « détenus jusqu’à échéance » ou leur reclassement dans la catégorie « disponible pour la vente » entraîne l’application de la règle du tainting, c’est-à-dire : le reclassement en « disponible pour la vente » de la totalité des actifs « détenus jusqu’à échéance » qui resteraient en portefeuille ; l’interdiction pendant l’exercice en cours et les 2 exercices suivants d’utiliser cette catégorie pour de nouvelles opérations. Actifs détenus jusqu’à échéance À la clôture de l’exercice N, la catégorie « actifs détenus jusqu’à échéance » de la société Selamat Pagi figure au bilan pour 1 000 000 €. Durant l’exercice N + 1, des besoins de trésorerie conduisent les dirigeants à céder une partie de ces titres pour 300 000 €. La durée de détention a été faible et aucun événement financier ne remet en cause la valeur de ces titres. Au-delà de la sortie des titres vendus, tous les titres restant dans cette catégorie seront à reclasser dans la catégorie « actifs disponibles à la vente ». Ce reclassement doit également s’appliquer au groupe auquel appartient la société Selamat Datang. La catégorie « actifs détenus jusqu’à échéance » n’est plus utilisable durant les exercices N + 1 et N + 2. Solution En cas de transfert de la catégorie « actifs détenus jusqu’à échéance » vers la catégorie « actifs disponibles pour la vente » : la sortie de portefeuille est valorisée au coût amorti ; les titres seront ensuite valorisés à leur juste valeur. La juste valeur des titres non-cédés est de 720 000 €. Écriture de transfert Actif Actifs disponibles à la vente Actif Actifs détenus jusqu’à échéance des dettes id 700 000 700 000 1 000 000 — 300 000 Écriture d’ajustement de valorisation Actif Portefeuille titres disponibles à la vente Passif 20 000 Capitaux propres 720 000 — 700 000 20 000 La juste valeur des titres non-cédés est de 675 000 €. Écriture de transfert Actif Actifs disponibles à la vente Actif 700 000 Actifs détenus jusqu’à échéance 1 000 000 — 300 000 700 000 Écriture d’ajustement de valorisation Passif Actif Capitaux propres 25 000 Actifs disponibles à la vente 675 000 — 700 000 25 000 À la fin de la période d’interdiction, lorsque l’entreprise « réutilise » la catégorie « détenu jusqu’à échéance », elle peut y transférer les actifs « disponible pour la vente » qu’elle avait classés en « détenu jusqu’à échéance » durant la période d’interdiction. Les actifs reclassés entrent dans la catégorie « actifs détenus jusqu’à échéance » pour la valeur qu’ils avaient lorsqu’ils figuraient dans la catégorie « actifs disponibles pour la vente ». Leur coût amorti d’entrée est leur juste valeur de sortie. Actifs disponibles à la vente En N + 3, la juste valeur des titres non-cédés transférés en « actifs disponibles à la vente » est de 750 000 €. Solution Durant la période d’interdiction, la juste valeur a augmenté et a été imputée sur les capitaux propres. Actif Actifs disponibles à la vente Passif Capitaux propres 30 000 30 000 Écriture de transfert Actif Actifs détenus jusqu’à échéance Actif Actifs disponibles à la vente 750 000 750 000 4.2.3 Date de comptabilisation d’un actif financier L’enregistrement d’un actif financier est effectué lorsqu’il y a engagement contractuel de l’entreprise qui conduit à devenir partie aux dispositions du contrat. des dettes id S’il existe une différence entre la date de transaction (engagement contractuel) et la date de règlement (remise de l’actif, livraison) l’entreprise doit adopter une méthode de comptabilisation homogène suivant les catégories d’actifs. Si le choix de l’entreprise se porte sur la comptabilisation à la date de règlement, toute différence de juste valeur entre la date de transaction et la date de règlement doit être enregistrée au compte de résultat. 4.2.4 Coût d’entrée d’un actif financier Les actifs financiers sont évalués à la juste valeur de la contrepartie donnée qui doit être déterminée par référence au prix de la transaction ou à d’autres prix de marché ce qui suppose que : les coûts de transaction (honoraires, commissions, frais, taxes et droits divers attachés aux actifs financiers) sont inclus dans l’évaluation initiale ; certains coûts tels les frais administratifs internes à l’entreprise, les coûts de financement ne sont pas inclus dans l’évaluation initiale ; certains gains et pertes de couverture sont inclus dans l’évaluation initiale ; les primes et décotes n’entrent pas dans l’évaluation initiale En l’absence de prix, la juste valeur de la contrepartie donnée équivaut à la somme des cashflows futurs actualisés au taux d’intérêt du marché (si celui-ci a un impact significatif sur l’actualisation) pour un actif financier identique. Entrée d’un actif financier La société K & D 51 acquiert durant l’exercice N, 10 000 actions de la société Delta Tour à 90 euros le titre. Les frais de courtage s’élèvent à 2 % de l’opération. Solution Les titres seront enregistrés au bilan pour une valeur comprenant les frais de courtage c’est-à-dire 882 000 euros. Actif Actifs détenus à des fins de transaction 882 000 Charge Charge sur créance valorisée à la juste valeur 18 000 Actif Trésorerie 900 000 La société Idéal Cuisine réalise en début d’exercice une vente de 150 000 euros et accorde à son client un différé de paiement de 6 mois, sachant que le taux d’intérêt sur le marché des dettes id financier est de 3,6 % et que le client ne présente aucun risque particulier. La juste valeur à retenir est celle de la contrepartie. Elle sera calculée par actualisation sur 6 mois de la somme perçue. C’est un montant de 147 370 € qui figurera en vente et la différence sera à comptabiliser en charge au compte de résultat. Actif 150 000 Prêts et créance Passif 2 630 Produits différés Produit Vente 147 370 Lors du règlement : Actif Produit différé Produits financiers Produit Actifs 2 630 Trésorerie Actif 2 630 150 000 150 000 Prêts et créances 4.2.5 Valorisation et comptabilisation d’un actif financier à la clôture de l’exercice La valorisation et la comptabilisation des actifs financiers à la clôture de l’exercice dépendent de la nature de l’actif financier détenu. Actifs détenus à des fins de transaction À la clôture de l’exercice, les actifs financiers détenus à des fins de transaction sont évalués à leur juste valeur. Les variations de juste valeur sont à comptabiliser en résultat. Cette catégorie d’actif financier ne fait pas l’objet d’une procédure de dépréciation à l’exception des instruments de capitaux propres pour lesquels il n’existe pas de marché actif et dont la juste valeur ne peut pas être déterminée de façon fiable. Ils feront l’objet d’un test de dépréciation à chaque clôture. 1 000 actions ont été acquises durant l’exercice N pour une valeur globale de 120 000 euros. À la clôture de l’exercice, le cours des actions est à 110 euros, le portefeuille est valorisé 110 000 €. La diminution de valeur du portefeuille ne fera pas l’objet d’une dépréciation, la valeur brute au bilan du portefeuille sera ajustée à concurrence des 10 000 € qui passeront en charges au compte de résultat. Comptabilisation initiale : Actif Actifs détenus à des fins de transaction Actif Trésorerie 120 000 120 000 Comptabilisation à la clôture Charge des dettes id Charge 10 000 Actif Actifs détenus à des fins de transaction 10 000 Prêts et créances Lors de chaque clôture, les prêts et créances sont évalués à leur coût amorti évalué sur la base du taux d’intérêt effectif. Les produits financiers pour la période sont enregistrés en appliquant le taux d’intérêt effectif au coût amorti de l’opération. Prêts Une société X consent un prêt de 100 000 € amortissable linéairement sur 5 ans. Le taux du prêt est de 3,60 % ; les intérêts sont annuels. Le taux d’intérêt effectif est identique au taux du prêt. Le tableau suivant montre le coût amorti et les produits financiers qui figureront dans les états financiers. Coût amorti Période Produits financiers Remboursements Flux financiers Flux financiers actualisés 1 100 000 3 600 20 000 23 600 22 779,92 2 80 000 2 880 20 000 22 880 21 317,51 3 60 000 2 160 20 000 22 160 19 929,23 4 40 000 1 440 20 000 21 440 18 611,69 5 20 000 720 20 000 20 720 17 361,65 100 000 Ces actifs financiers font l’objet d’un test de dépréciation à chaque clôture comptable et lorsque leur montant au bilan est supérieur à leur valeur recouvrable estimée une dépréciation est comptabilisée. La valeur recouvrable estimée est la valeur actualisée au taux effectif d’origine de l’actif des flux futurs estimés probables et recouvrables. La dépréciation est comptabilisée : soit en ramenant le coût amorti au montant recouvrable ; soit en comptabilisant une provision. Le risque de non-recouvrement est estimé à partir d’indicateurs objectifs relatifs à la dégradation de la situation financière des créanciers. Le risque de non-recouvrement des créances, même sur des bases statistiques, induit la constitution d’une provision. Le montant de la provision des dettes id correspond à la différence entre le montant recouvrable de l’actif et le coût amorti à la date d’arrêté (déduction faite des provisions antérieurement constituées). Elle est inscrite au compte de résultat et doit être reprise en cas d’amélioration de la situation du ou des créanciers. Le calcul doit être individualisé pour les créances de montant significatif. L’appréciation statistique du risque de non recouvrement peut conduire à déprécier un portefeuille homogène de créances de faible montant individuel. Créance sur société Au titre de son activité commerciale, la société Selamat Pagi détient des créances sur la société Selamat Datang. Alors que les factures sont stipulées payables à 30 jours, l’encours du client Selamat Datang a un âge moyen de 75 jours. Financièrement saine, la société Selamat Datang a pour pratique habituelle de régler ses fournisseurs avec un délai de 60 jours à 90 jours. Ce délai reste un délai court de telle sorte que la valeur actuelle de la créance n’est pas significativement différente de sa valeur nominale. Dans ces conditions, il n’y a pas lieu de pratiquer de test de dépréciation. Actifs détenus jusqu’à l’échéance Les actifs détenus jusqu’à leur échéance sont évalués à leur coût amorti selon la méthode du taux d’intérêt effectif. Ils font l’objet d’un test de dépréciation à chaque clôture comptable et, si nécessaire, une dépréciation sera comptabilisée. Le test de dépréciation peut être effectué de façon globale sur le portefeuille d’actifs détenus jusqu’à l’échéance, toutefois, l’évaluation des provisions nécessaires doit être individualisée. À chaque inventaire, les actifs classés dans cette catégorie sont évalués à leur coût amorti évalué sur la base du taux d’intérêt effectif. Les produits financiers pour la période sont enregistrés en appliquant ce même taux d’intérêt effectif sur le coût amorti. Si des indicateurs démontrent une détérioration de la situation financière de l’émetteur, le risque de non-recouvrement de l’investissement donne lieu à constitution d’une provision. Le calcul doit être effectué individuellement pour chaque créance significative. Le montant de la provision correspond à la différence entre le montant recouvrable de l’actif, d’une part, et le coût amorti à la date d’arrêté (déduction faite des provisions antérieurement constituées). Le montant recouvrable correspond à la somme des flux futurs probables actualisés au taux d’intérêt effectif — initial — de l’opération. Pour les instruments cotés, le prix de marché peut être utilisé comme une mesure du montant recouvrable. La provision est inscrite au compte de résultat. Elle doit être ultérieurement reprise en cas d’amélioration de la situation de l’emprunteur. des dettes id Actifs disponibles à la vente Les actifs disponibles à la vente sont évalués à leur juste valeur sauf dans le cas d’instruments de capitaux propres non-cotés sur un marché actif dont la juste valeur ne peut être estimée de façon fiable. La comptabilisation des variations de juste valeur des actifs disponibles à la vente peut être effectuée directement en capitaux propres. À chaque arrêté comptable, la juste valeur des actifs financiers du portefeuille « disponible à la vente » est déterminée et inscrite à l’actif. L’écart de réévaluation, positif ou négatif, par rapport à la précédente clôture est inscrit dans un compte de capitaux propres. Actifs disponibles à la vente Durant l’exercice N, la société Selamat Pagi a acquis 1 250 titres à 15 € (valeur au bilan identique) de la société Syayful Amri qu’elle a classés dans son portefeuille « disponible » à la vente. À la clôture de l’exercice, les titres valent 14 €. Solution Aucun impact de la baisse de valeur des titres disponibles à la vente sur le résultat de l’exercice : Passif Actif Capitaux propres 1 250 Portefeuille titres disponibles à la vente (14-15) ×1 250 1 250 Si les titres valent 17 euros à la clôture de l’exercice : Actif Passif Portefeuille titres disponibles à la vente Capitaux propres (17-15) ×1 250 3 000 3 000 À chaque arrêté comptable, par actif ou groupe d’actifs homogènes, il convient de déterminer si des indicateurs objectifs témoignent d’une dégradation durable de la situation financière de l’emprunteur (émetteur) et justifient une dépréciation de l’actif ou du groupe d’actif. Ces indicateurs observables sont notamment : existence de difficultés financières importantes, non-respect d’échéances contractuelles, renégociation forcée de dettes financières, forte probabilité de cessation de paiements, existence de provisions antérieures,… Ils peuvent prendre en compte des éléments externes comme les perspectives économiques locales ou nationales ; ils peuvent aussi provenir d’observations des statistiques de défaillances pour des actifs financiers équivalents. Pour les titres de capital, cette appréciation s’appuie également sur l’étude de l’environnement de l’émetteur (perspectives économiques, ruptures technologiques, système concurrentiel, évolutions réglementaires,…). Si les indicateurs montrent une détérioration de la situation financière de l’émetteur, le des dettes id risque de non-recouvrement de l’investissement donne lieu à constitution d’une provision enregistrée au compte de résultat. Le montant de la provision correspond à la différence entre le montant recouvrable de l’actif (s’il s’agit d’un instrument de dette) ou sa juste valeur (s’il s’agit d’un instrument de capital), d’une part, et la valeur d’entrée au bilan diminuée des éventuels remboursements de capital, d’autre part. La provision constituée ne peut être ultérieurement reprise. 4.2.6 Décomptabilisation des actifs financiers En dehors des cas de réalisation des droits spécifiés dans le contrat et d’expiration de ces droits, la décomptabilisation des actifs financiers nécessite requiert deux conditions : le transfert des droits contractuels aux cash flows constitutifs du ou des actifs par accord entre le cédant et le cessionnaire ou par émission de titres représentatifs des flux liés aux actifs sous-jacents et souscrits par les investisseurs ; et l’absence de lien maintenu avec les actifs transférés. Les conditions contractuelles du transfert ne doivent prévoir, ni faculté ou obligation ferme ou conditionnelle de rachat des actifs transférés ni droit à perception ou obligation de versement d’une compensation financière liée à la performance de l’actif transféré. Si le transfert répond aux critères de sortie du bilan, le traitement comptable est identique à celui d’une cession. Le résultat de cession est alors enregistré. Lorsque l’opération ne répond pas aux critères de sortie du bilan, les encours transférés restent au bilan. Les fonds obtenus sont considérés comme un emprunt garanti par les actifs transférés. Aucun résultat de cession n’est enregistré. Conservation des créances Le 31/12/N, la société Selamat Pagi escompte auprès de sa banque des créances commerciales pour 250 000 €. La banque lui attribue 200 000 € de disponibilités. Les créances restent la propriété de l’entreprise jusqu’à leur terme. 31/12/N Actif Actif Banque 200 000 Crédits reçus sur la base de créances apportées en garantie 4.2.7 Synthèse de l’évaluation des actifs financiers des dettes id 200 000 Tableau étable hors cadre d’application de la nouvelle règle qui permet d’évaluer tout actif financier à sa juste valeur. Règle qui est remise en cause par les travaux actuels de l’IASB. Catégorie d’actifs financiers Évaluation initiale Évaluation ultérieure Comptabilisation des variations de valeur Actifs détenus à des fins de transaction Coût, juste valeur de ce qui est donné Juste valeur Compte de résultat Actifs disponibles à la vente Coût, juste valeur de ce qui est donné Juste valeur Fonction du type d’actifs (impact en capitaux propres ou en résultat) Prêts et créances Coût, juste valeur de ce qui est donné Coût amorti y compris la dépréciation Éventuelle actualisation avec effet sur le compte de résultat Actifs détenus jusqu’à leur échéance Coût, juste valeur de ce qui est donné Coût amorti y compris la dépréciation Éventuelle actualisation avec effet sur le compte de résultat 4.3 LES PASSIFS FINANCIERS La norme IAS 32 définit un passif financier (dette, dérivé ou non) comme une obligation contractuelle de remettre à une autre entreprise de la trésorerie ou un autre actif financier, où d’échanger des instruments financiers à des conditions potentiellement défavorables. Les passifs financiers doivent être distingués des instruments de capitaux propres. Seront classées en dettes financières, les dettes nées d’obligations contractuelles prévoyant pour l’émetteur : la remise de liquidités ou d’autres actifs financiers avec ou sans échéance ; l’échange d’instruments financiers avec un tiers à des conditions potentiellement défavorables quelles que soient les modalités de dénouement du contrat. Si ces conditions ne sont pas réunies, le support financier sera classé en instruments de capitaux propres dans la mesure où il ne donne pas droit à un intérêt résiduel dans les actifs nets de l’entreprise après déduction de toutes ses dettes. Toutefois, si les instruments financiers comprennent à la fois une composante dette et une composante capitaux propres ils doivent être décomposés par l’émetteur en deux éléments distincts. des dettes id 4.3.1 Les différents passifs financiers Les passifs financiers sont à classer en deux catégories : les passifs de transaction ; les autres passifs financiers. Passifs financiers détenus à des fins de transaction (financial liabilities held for trading) Il s’agit d’un passif dont l’objectif principal est de dégager un bénéfice lié à une fluctuation de prix à court terme ou à une marge d’intermédiation. Exemple : les ventes à découvert d’actions, les contrats à terme conclu de gré à gré. Les passifs détenus à des fins de transaction comprennent les passifs dérivés qui ne sont pas des instruments de couverture. Autres passifs financiers (other financial liabilities) Tous les passifs financiers autres que les passifs de transaction sont à classer dans les autres passifs. Exemple : les emprunts bancaires à taux variable, à taux fixe, les emprunts émis par l’entreprise (emprunt obligataire), les dettes d’exploitation sont à classer dans les autres passifs. Répartition des passifs financiers dans les postes du bilan IFRS Nature des passifs financiers (terminologie PCG) Catégorie selon IAS 32 et IAS 39 Dettes fournisseurs, autres dettes d’exploitation Passifs financiers détenus à des fins de transaction Emprunts et dettes financières Autres passifs financiers Titres hybrides (par exemple : Obligation Convertibles en Actions, Obligations à Bons de Souscription d’Actions) À analyser pour distinguer entre ce qui relève de la part instruments financiers de la part capitaux propres Dettes fournisseurs, autres dettes d’exploitation Passifs financiers détenus à des fins de transaction Autres fonds propres (par exemple : titres participatifs, TSDI) À analyser pour distinguer entre ce qui relève de la part instruments financiers de la part capitaux propres 4.3.2 Date de comptabilisation d’un passif financier des dettes id L’entreprise enregistre en comptabilité les actifs financiers ou les passifs financiers dès qu’elle devient partie au contrat à l’origine de l’actif ou du passif. Ce principe conduit à enregistrer même les opérations ne prévoyant pas de sortie ou d’entrées de fonds immédiates. La date de comptabilisation doit être la date de transaction (ou date d’engagement). Un écart entre date d’engagement et date de règlement conduit à constater un instrument dérivé, évalué à sa juste valeur pendant la période de différé. 4.3.3 Coût d’entrée d’un passif financier Principe général La norme IAS 39 contient une règle d’évaluation unique pour tous les instruments financiers représentatifs de passifs financiers : « À la date d’entrée au bilan, l’instrument est enregistré à son coût constitué de la juste valeur de ce qui est reçu. » Juste valeur de la contrepartie reçue Valeur de la contrepartie La société Selamat Pagi a souscrit un emprunt de 100 000 € remboursable par annuités constantes, d’une durée de 5 ans au taux d’intérêt annuel de 4 % sachant que le taux d’intérêt du marché est de 3,75 %. Solution Selon la norme IAS 39, sachant que l’annuité comptable initiale sur la base d’un emprunt de 100 000 € au taux de 4 % est de 22 462, 71 €, il faut actualiser ces 22 462, 71 € au taux du marché c’est-à-dire 3,75 % sur 5 ans. Cela nous donne une juste valeur de la contrepartie reçue de 100 706, 22 €. Au passif du bilan nous constaterons donc 100 706, 22 €, en banque 100 000 €, la différence constituera une charge financière de 706, 22 €. Les écritures seront donc les suivantes pour une comptabilisation de l’emprunt à sa juste valeur : Actif Banque 100 000 Charge Charges financières 706, 22 Passif Emprunt 100 706,22 À l’inverse, si nous avions eu un taux d’intérêt de marché supérieur au taux utilisé en comptabilité nous aurions eu un produit financier. En France, l’emprunt est comptabilisé au passif du bilan sur la base de sa valeur nominale, soit 100 000 €. Les écritures seront donc les suivantes pour une des dettes id comptabilisation de l’emprunt à sa valeur nominale : Actif Banque Dette Emprunt 100 000 100 000 Coûts de transaction Les coûts directement liés à la transaction (tels que définis pour la détermination du coût d’entrée des actifs financiers : frais, commissions, honoraires, taxes) sont déduits de la valeur d’entrée des passifs. L’entreprise Selamat Datang a souscrit un emprunt de 100 000 € remboursable par annuités constantes sur 5 ans au taux d’intérêt annuel de 4 %, ayant induit 5 000 € de frais d’émission. Le tableau d’amortissement de l’emprunt est le suivant : Capital restant dû Intérêts Amortissement Annuités Année 1 100 000,00 4 000,00 18 462,71 22 462,71 Année 2 81 537,29 3 261,49 19 201,22 22 462,71 Année 3 62 336,07 2 493,44 19 969,27 22 462,71 Année 4 42 366,80 1 694,67 20 768,04 22 462,71 Année 5 21 598,76 863,95 21 598,76 22 462,71 La juste valeur de l’emprunt est déterminée à partir de l’actualisation au taux du marché des annuités d’emprunt du tableau d’amortissement initial. Il faut actualiser sur 5 ans au taux de 3,75 % 22 462, 71 €, soit 100 706, 22 €. La juste valeur de l’emprunt est donc de 100 706, 22 € — 5 000 € = 95 706, 22 € qui servira de base au calcul du taux d’intérêt effectif de l’emprunt. L’actualisation des 22 462, 77 € au taux d’intérêt effectif pour obtenir 95 706, 22 € est effectuée au taux 5, 582 % qui servira de base à la détermination du plan d’amortissement comptable de l’emprunt. Capital restant dû Intérêts Amortissement Annuité Année 1 95 706,22 5 342,32 17 120,39 22 462,71 Année 2 78 585,83 4 386,66 18 076,05 22 462,71 Année 3 60 509,77 3 377,66 19 085,06 22 462,71 Année 4 41 424,72 2 312,33 20 150,38 22 462,71 Année 5 21 274,34 1 187,53 21 275,18 22 462,71 des dettes id Ce qui nous fait un total d’intérêt de 16 606, 50, soit 5 000 € de plus qu’en l’absence de frais d’émission d’emprunt. L’écriture de comptabilisation de l’emprunt à sa juste valeur sera la suivante : Actif Banque 95 000 Charges Charges financières 706, 22 Dettes 95 706, 22 Emprunt La différence de valeur entre le montant accordé par la banque et le montant constaté au passif s’équilibre par la constatation d’une charge financière en compte de résultat. Comptabilisation des intérêts au taux d’intérêt effectif pour la première année déduction faite des intérêts comptabilisés lors de l’inscription de l’emprunt au passif du bilan. Dettes Emprunt 17 120, 39 Charges Charges financières 4 636,10 Banque Actif 21 756, 49 Nous pouvons reprendre l’exemple précédent est considérer que l’emprunt est remboursable par amortissement constant. Si nous considérons un emprunt de 100 000 euros remboursable par amortissement constant, souscrit sur une période 5 ans au taux d’intérêt annuel de 4 %, cela nous donne le tableau d’amortissement suivant : Capital restant dû Intérêts Amortissement Annuités Année 1 100 000,00 4 000,00 20 000,00 24 000,00 Année 2 80 000,00 3 200,00 20 000,00 23 200,00 Année 3 60 000,00 2 400,00 20 000,00 22 400,00 Année 4 40 000,00 1 600,00 20 000,00 21 600,00 Année 5 20 000,00 800,00 20 000,00 20 800,00 Selon la norme IAS 39, la comptabilisation initiale de l’emprunt à sa juste valeur nous conduit à actualiser sur 5 ans au taux de 3,75 % les annuités du plan d’amortissement précédant pour obtenir 100 688, 98 €. La juste valeur de l’emprunt de 100 688, 98 € servira de base à la détermination du plan d’amortissement de l’emprunt. Capital restant dû Intérêts Amortissement Annuités Année 1 100 688,98 3 775,84 20 137,80 23 913,63 Année 2 80 551,19 3 020,67 20 137,80 23 158,47 des dettes id Année 3 60 413,39 2 265,50 20 137,80 22 403,30 Année 4 40 275,59 1 510,33 20 137,80 21 648,13 Année 5 20 137,80 755,17 20 137,80 20 892,96 Les intérêts sont calculés sur la base 100 688,98 € au taux de 3, 75 % L’amortissement de l’emprunt par différence entre l’annuité de 23 913,63 € et les 3 775, 84 € d’intérêts. L’écriture de comptabilisation de l’emprunt à sa juste valeur sera la suivante : Actif Banque 100 000 Charges Charges financières 688, 98 Emprunt Dettes 100 688, 98 L’augmentation de la valeur de l’emprunt au passif du bilan s’équilibre par la constatation d’une charge financière en compte de résultat. La comptabilisation des intérêts au taux d’intérêt effectif, en l’espèce le taux d’intérêt du marché sera effectuée de la façon suivante : Dettes Emprunt 20 137, 80 Charges Charges financières 3 775, 84 Banque Actif 23 913, 63 4.3.4 Valorisation d’un passif financier à la clôture de l’exercice Passifs détenus à des fins de transaction À chaque arrêté comptable, au moment du traitement d’inventaire, les passifs financiers détenus à des fins de transaction sont évalués à leur juste valeur. La variation de juste valeur entre deux exercices comptables est comptabilisée au compte de résultat. Traitement d’inventaire À la clôture de l’exercice N, la société Selamat Pagi a émis 1 000 obligations qu’elle a classées en « passifs de transaction » souscrites par la société Selamat Datang au prix unitaire de 150 €. Les commissions sur l’opération se sont élevées à 7 500 €. Les obligations sont inscrites au passif pour 142 500 €. Actif Passif Banque 142 500 Passif détenu à des fins de transaction 142 500 À la clôture de l’exercice N + 1, le cours de l’obligation est de 155 €. La juste valeur des obligations est donc de 155 000 € et vient remplacer la valeur initiale au bilan. La différence entre la valorisation des dettes id initiale et la juste valeur est comptabilisée en charge au compte de résultat pour 12 500 €. Charges Charges du compte de résultat Passif 12 500 Passif détenu à des fins de transaction 12 500 Selon la norme IAS 39, aucune procédure de dépréciation n’est à mettre en œuvre en matière de passifs détenus à des fins de transaction. L’ajustement de juste valeur fait office de dépréciation. Autres passifs financiers À la clôture de l’exercice, les autres passifs financiers sont évalués à leur coût amorti évalué sur la base du taux d’intérêt effectif. Les charges financières pour la période sont déterminées et enregistrées sur la base du taux d’intérêt effectif appliqué au coût amorti de l’opération. Les primes et frais d’émission d’emprunt sont étalés sur la durée de vie de l’instrument financier. 4.3.5 Décomptabilisation des passifs financiers La décomptabilisation de tout ou partie d’un passif financier du bilan ne peut avoir lieu que : si l’entreprise s’est dégagée de toutes les obligations prévues au contrat (dette payée au créancier ou débiteur libéré de sa responsabilité) ; si le contrat est arrivé à expiration ; si le contrat est annulé. La différence entre la valeur comptable du passif éteint ou transféré à un tiers et le montant payé pour l’éteindre ou le transférer est comptabilisée dans le résultat net de l’exercice. L’opération In substance defeasance ne constitue pas une opération qui doit conduire à une décomptabilisation de la dette car elle ne libère pas le débiteur de son engagement. La renégociation ou la restructuration d’un passif financier est à comptabiliser comme l’extinction d’une dette ancienne et la constatation d’une dette nouvelle. Si la différence de la valeur actualisée des flux de trésorerie entre l’ancien et le nouveau passif est supérieure à 10 %, l’ensemble des coûts générés est à comptabiliser en charge lors de l’extinction de la dette. Dans le cas contraire, la différence constitue un ajustement de dette et fait l’objet d’un amortissement sur la durée résiduelle de la dette. Le rachat d’un instrument de dette par une entreprise est à comptabiliser comme une extinction de dette avec la constatation d’un profit ou d’une perte. En cas de revente de l’instrument, une nouvelle dette sera comptabilisée au passif du bilan pour le montant des flux de trésorerie perçus. des dettes id 4.4 LES DERIVES Un instrument financier dérivé se caractérise par trois conditions : sa valeur fluctue en fonction de la variation d’un élément de base sous-jacent (taux d’intérêt, cours d’une action, cours d’une devise, cours d’une matière première, notation,….) auquel il se réfère ; il ne nécessite aucune mise initiale ou alors la mise de fonds requise lors de la conclusion du contrat est négligeable par rapport à celle que nécessiterait l’achat d’autres instruments financiers évoluant de manière identique aux conditions du marché ; il est réglé à une ou plusieurs dates futures. Un instrument financier dérivé peut être soit : un engagement ferme pour lequel les deux parties au contrat s’engagent à régler/livrer un sous-jacent aux échéances prévues dans le contrat ; un contrat optionnel par lequel l’acheteur de l’option a le droit de régler/livrer un sous-jacent aux échéances prévues au contrat. Les contrats à terme de gré à gré, de swaps ou les contrats d’option sont des dérivés au sens de la norme IAS 39. De plus, est considéré comme un dérivé tout contrat même s’il porte sur un sous-jacent autre qu’un instrument financier, s’il est utilisé afin de tirer parti des fluctuations de cours ou de générer une marge d’arbitragiste. Entrent dans le champ d’application de l’IAS 39, les contrats qui ont les caractéristiques d’un dérivé dont le sous-jacent est une marchandise (contrats de commodities) lorsque ces contrats donnent le droit à un règlement sous forme de trésorerie ou en un autre actif financier dès lors que trois conditions sont réunies : les contrats n’ont pas été conclus pour satisfaire les besoins de l’exploitation en terme de consommation (incorporation dans un processus de production ou de négoce) des marchandises faisant l’objet du contrat mais dans un objectif financier ou de transaction ; ces contrats ne sont pas dénoués par une livraison physique mais font l’objet d’un règlement par remise de trésorerie ou d’autres instruments financiers ; si les contrats ont donné lieu à la remise physique des marchandises et/ou au paiement par remise de liquidités, la revente des marchandises a été réalisée pour générer une marge des dettes id d’arbitrage. De ce fait sont exclus du cadre des contrats dérivés (à l’exception de leurs éventuels dérivés incorporés) définis par l’IAS 39 tous les contrats qui portent sur les actifs non-financiers conclus dans le cadre de l’activité de l’entreprise, dénoués par livraison physique du sous-jacent. 4.4.1 Les différents types de dérivés Dérivés isolés. Les définitions apportées précédemment portent sur ce qui est communément appelé dérivés isolés ou dérivés explicites. Dérivés incorporés Un dérivé incorporé est un composant d’un instrument financier, tel que certains des flux futurs de l’instrument financier vont évoluer comme ceux d’un dérivé séparé. Un dérivé incorporé est un dérivé qui répond aux conditions générales précédemment énoncées et aux trois conditions complémentaires suivantes : il n’est pas individuellement identifié ; il est incorporé dans un contrat « hôte » qui n’est pas évalué à sa juste valeur, ou dont les variations de juste valeur sont enregistrées dans les capitaux propres ; il modifie tout ou partie des flux d’un contrat du fait d’une indexation sur un taux, sur le prix d’un titre, sur le prix d’une marchandise, un cours de change ou un indice. Le dérivé incorporé a pour effet de modifier les flux du contrat hôte en les indexant sur un sous-jacent. Dérivés Un instrument dérivé incorporé sur un instrument financier peut-être l’indexation du taux d’intérêt d’un emprunt sur un indice boursier ou sur la valeur d’une action. Les flux du contrat hôte, « l’emprunt », liés à son taux d’intérêt vont se trouver modifiés par le sous-jacent, l’indexation sur l’indice boursier ou la valeur d’une action. Le dérivé incorporé peut également porter sur des clauses d’allongement de durée d’amortissement d’emprunt en fonction d’un indice boursier. Les flux financiers du contrat hôte se trouvant également modifiés par l’évolution du dérivé incorporé que constitue l’indice boursier. Les dérivés incorporés peuvent également exister sur des instruments non-financiers tels que des contrats d’achats ou de ventes de marchandises, de services, de location… L’identification d’un instrument financier incorporé nécessite de s’interroger sur sa dissociation des dettes id du contrat hôte. Conditions de comptabilisation séparée du dérivé incorporé Un dérivé incorporé qui répond à la définition de l’IAS 39 doit être comptabilisé séparément de son contrat hôte dès lors que les trois conditions suivantes sont remplies : les caractéristiques économiques et les risques du dérivé incorporé ne sont pas liés aux caractéristiques économiques et aux risques du contrat hôte ; l’instrument financier séparé ayant les mêmes conditions que l’instrument financier dérivé incorporé répond à la définition d’un instrument financier dérivé ; l’instrument composé (contrat hôte et dérivé) n’est pas évalué à sa juste valeur et les variations de juste valeur ne sont pas enregistrées en résultat. Le fait que les deux instruments aient le même sous-jacent tend à caractériser un lien étroit mais sans l’établir de manière définitive. La norme IAS 39 présente un certain nombre d’exemples de dissociation des dérivés incorporés : dérivé lié à un taux d’intérêt et associé à une dette qui pourrait conduire l’investisseur à ne pas récupérer son investissement ou à bénéficier d’un rendement disproportionné par rapport à celui obtenu sur la base du contrat hôte sans dérivé ; dette permettant un report d’échéance indépendante des conditions de marché ; dette remboursable par anticipation à un prix qui peut différer de son coût amorti ; obligation incorporant une option de change ; titre dont l’intérêt ou le principal est indexé sur une variable autre que les taux d’intérêt ; contrat d’achat/vente de marchandises permettant de choisir une devise de paiement autre que celle d’une des deux parties ou habituellement utilisée pour la marchandise au contrat ou le pays dans lequel se traite l’opération ; obligations dont le remboursement est lié à l’évolution du risque de crédit d’un titre de référence ; contrat de prestation de services dont la rémunération est indexée sur à la performance d’une action ou d’un indice. La norme IAS 39 apporte des exemples de dérivés incorporés non-séparés de leur contrat hôte : dérivé incorporé lié à un taux d’intérêt ou à un indice de taux d’intérêt qui peut modifier le montant des intérêts du contrat hôte ; des dettes id Dérivés et contrat hôte Le contrat d’endettement de la société Anastasia stipule qu’en cas d’allongement de durée, le taux de l’emprunt sur les exercices 5 à 8 ne sera pas modifié. Dans ce cas, les caractéristiques et risque du dérivé incorporé (option de liquidité et de taux) sont étroitement liés à celles du contrat hôte. Il ne doit pas faire l’objet d’une comptabilisation séparée. dérivé incorporé portant sur un flux de paiement d’intérêts ou de principal libellés dans une monnaie étrangère ; option de remboursement anticipé avec un prix d’exercice qui ne résulterait pas en une perte ou un gain significatif ; dérivé incorporé dans un contrat de location si le dérivé est un indice lié à l’inflation à condition que l’indexation soit sans effet de levier et que l’indice soit lié à l’inflation dans l’environnement économique de l’entreprise ou une indexation sur le volume des ventes ou une indexation sur des taux d’intérêt variables ; La société Hocus Pocus loue à une société des biens immobiliers situés en France. Le contrat prévoit une indexation des loyers sur l’évolution des prix à la consommation en France. La référence est en lien avec l’environnement économique direct du bail. Il n’y a pas lieu de comptabiliser le dérivé de manière séparée. option ou clause automatique de prolongation de l’échéance d’un instrument de dette lorsque le taux d’intérêt est ajusté au taux du marché à la date de prolongation ; Le contrat d’endettement stipule qu’en cas d’allongement de durée, le taux de l’emprunt pour les exercices 5 à 8 sera redéterminé sur la base du taux du marché à la date d’exercice de l’option. Dans ce cas, les caractéristiques et risques du dérivé incorporé (option de liquidité) ne sont pas étroitement liés à ceux du contrat hôte. Il n’est pas nécessaire de le comptabiliser de manière séparée. emprunt convertible ; emprunts à taux d’intérêt variable ; instruments financiers qui nécessitent des intérêts ou des paiements de capitaux en monnaie étrangère (emprunts en double monnaie) ; livraison de marchandises dont le prix est libellé en devises (monnaie étrangère) ; paiements dépendant d’un indice (indice à la consommation, indice boursier…) ; emprunt convertible du portefeuille de négoce (position devant être comptabilisée à la juste valeur avec incidence sur le résultat) ; dette ou placement financier à taux d’intérêt fixe ainsi q’un accord de retrait ou de livraison des dettes id avec un plancher ou un plafond ; dérivé avec une option de remboursement anticipé qui ne créerait pas de profits ou de pertes importantes ; dérivés en rapport avec un leasing qui nécessite des paiements indexés. Malgré ces nombreux exemples, la qualification du lien entre les caractéristiques et les risques du contrat hôte et du dérivé incorporé nécessite une analyse spécifique à chaque instrument. Par ailleurs, la norme n’indique pas les modalités de séparation du dérivé incorporé de son contrat hôte. 4.4.2 Comptabilisation des dérivés lors de leur entrée au bilan Dès lors qu’un instrument financier dérivé incorporé peut être séparé de son contrat hôte, le dérivé incorporé fera l’objet d’une évaluation à la juste valeur. Trois situations sont possibles : l’entreprise procède à l’évaluation de l’instrument financier dérivé incorporé et détermine la valeur du contrat hôte par différence avec la juste valeur de l’instrument composé ; l’entreprise procède à l’évaluation de la juste valeur de l’instrument composé et du contrat hôte et détermine la juste valeur de l’instrument financier dérivé par différence ; l’entreprise évalue l’instrument financier composé à sa juste valeur et applique les règles de comptabilisation des instruments financiers détenus à des fins de transaction. 4.4.3 Comptabilisation des dérivés à la clôture Les dérivés sont enregistrés à leur juste valeur. 4.5 LES OPERATIONS DE COUVERTURE Selon la norme IAS 39 une opération de couverture est une opération par laquelle l’entreprise se prémunit contre un risque de prix, en totalité ou au moins partiellement au moyen d’une deuxième transaction. Les risques de la position couverte et de la position de couverture sont de sens inverse de façon à ce que les gains et les pertes des deux positions se compensent. La norme IAS 39 définit : les éléments pouvant être ou ne pas être couverts par des éléments de couverture ; les éléments pouvant être ou ne pas être considérés comme des instruments de couverture ; des dettes id les conditions à respecter pour appliquer une comptabilité de couverture ; les modalités de comptabilisation des opérations de couverture. Risques de change L’entreprise Mobilier d’Asie importe ses produits d’Indonésie, la facturation des achats est réalisée en dollars US. Les délais de règlement des factures sont de 2 mois. Pour se prémunir d’une hausse du cours du dollar par rapport à l’euro entre la date de facturation et la date de règlement, en date de facturation, l’entreprise achète à terme les dollars pour un montant équivalent. L’achat à terme couvre le risque de change sur la dette fournisseur. L’opération de couverture peut porter sur des créances en devises, il s’agira alors d’effectuer des ventes à terme dans la devise de transaction pour un même montant. 4.5.1 Les différentes catégories de couverture La norme IAS 39 définit 3 catégories de couverture : la couverture de juste valeur ; la couverture de flux de trésorerie ; la couverture d’investissement net dans des filiales étrangères consolidées. La couverture de juste valeur La couverture de juste valeur a pour objet de limiter les variations de la juste valeur d’un actif ou d’un passif présent dans le bilan, actif ou passif ne générant pas de flux de trésorerie. Variation de la juste valeur Une filiale de la société Selamat Datang détient un stock de café. Nouvel intervenant sur ce marché elle veut couvrir l’impact de variations du cours du café sur la valeur de son stock. Pour se prémunir contre une baisse des cours, elle vend des contrats à terme indexé sur le cours du café. En cas de baisse du cours du café, le gain sur la vente de contrats à terme compensera la dépréciation sur le stock. En cas de hausse du cours du café, la perte sur la vente de contrats à terme compensera l’appréciation de la valeur du stock final. La couverture de flux de trésorerie La couverture de flux de trésorerie correspond à la couverture des variations de flux futurs de trésorerie de l’instrument couvert ou d’une opération future. Sont considérées comme une couverture de flux de trésorerie : la couverture d’un engagement ferme non-enregistré au bilan conduisant à acquérir un actif des dettes id dans une devise étrangère ; la couverture d’un engagement ferme en devise locale ; l’acquisition d’un swap de taux d’intérêt pour transformer le taux d’intérêt variable d’un emprunt en taux d’intérêts fixes ; en cas de souscription future d’emprunt ou d’émission d’emprunt obligataire l’entreprise peut également se couvrir contre l’augmentation des taux d’intérêts. Flux de trésorerie L’entreprise Selamat Datang a pris un engagement ferme d’acquérir un matériel dont le prix sera libellé en dollar. Pour se couvrir contre l’éventuelle hausse du dollar face à l’euro, elle s’est couverte par l’achat à terme d’une même quantité de dollars. S’il s’était agi de vente ferme à terme, l’entreprise aurait pu se couvrir en vendant à terme des dollars pour un même montant. La couverture d’un investissement net dans une entité étrangère La couverture d’un investissement net dans une entité étrangère (succursale, participation, coentreprise, filiale) correspond à la couverture du risque de change sur la part d’actif net (éventuellement corrigé des prêts et emprunts à caractère financier dont le remboursement n’est ni programmé ni susceptible d’intervenir dans un avenir prévisible) détenue par une société dans une autre société. Investissement dans une entité étrangère La société Selamat Datang consent un prêt de 1 milliard de Yens à sa filiale au Japon. Le financement de cette opération est réalisé par la souscription d’un emprunt de 1 milliard de yens. L’impact des variations du cours du yen sur l’emprunt compensera celui des variations constatées sur l’investissement dans la filiale. 4.5.2 Conditions d’application de la comptabilité de couverture La comptabilité de couverture consiste à enregistrer de façon systématique et symétrique les variations de valeur de l’instrument couvert et de l’instrument de couverture. Les règles de la comptabilité de couverture ne peuvent être appliquées que si la relation de couverture entre l’élément couvert et l’instrument de couverture répond aux trois conditions générales suivantes : un instrument de couverture est un instrument dérivé, un actif financier ou un passif financier ; des dettes id les variations de valeur des instruments de couverture doivent absolument compenser les variations de prix de l’élément couvert ; un élément couvert est un actif, un passif, un engagement fixe ou une transaction future qui expose l’entreprise à un risque au niveau de l’évaluation et qui doit faire l’objet d’une désignation spécifique en comptabilité. Conditions générales d’application de la comptabilité de couverture Un certain nombre de conditions particulières sont nécessaires pour appliquer la comptabilité de couverture : l’objectif et la stratégie de couverture doivent être clairement documentés lors de sa mise en place ; l’efficacité de la couverture doit être démontrée ; l’efficacité de la couverture doit être évaluée de façon fiable ; cette efficacité doit exister durant toute la période de couverture ; en cas de couverture de flux de trésorerie, la réalisation de la transaction couverte doit être fortement probable et comprendre un risque de variation de trésorerie. Appréciation de l’efficacité de la couverture Une couverture est efficace selon l’IAS 39 lorsque du début à la fin de la couverture les variations de valeur de l’élément couvert et de l’instrument de couverture se compensent dans une fourchette comprise entre 80 % et 125 %. À l’exception du dépassement temporaire et minime de ces seuils aucune exception à leur application n’existe. Si l’évolution des cours de l’instrument couvert et de l’instrument de couverture ne se situe plus dans cet intervalle, les deux instruments doivent faire l’objet d’une évaluation séparée. La norme IAS 39 ne prescrit aucune méthode particulière pour apprécier l’efficacité d’une couverture, toutefois l’efficacité spécifique de l’instrument de couverture doit être évaluée de façon irréfutable. Conditions quant à l’instrument de couverture Tous les instruments financiers ne peuvent être utilisés comme des instruments de couverture. Certaines limitations présentées ci-dessous doivent être respectées : les obligations fixes ne sont pas qualifiées d’instruments de couverture ; des dettes id les titres de capitaux propres ne sont qualifiés d’instruments de couverture car ils ne sont pas des instruments financiers ; les options émises ne sont pas des instruments de couverture sauf si il y a compensation avec une option correspondante ; les actifs et les passifs financiers dont la valeur n’est pas déterminable ne peuvent être des instruments de couverture dans la mesure où l’efficacité de la couverture ne peut être appréciée ; les éléments détenus jusqu’à leur échéance et comptabilisés au coût amorti ne peuvent servir à couvrir des risques de taux d’intérêt ; les actifs et passifs financiers non-dérivés en tant qu’instruments de couverture ne peuvent couvrir que des risques de change ; un instrument qui ne couvrirait pas la durée totale du produit couvert (de son émission à son échéance) ne sera pas qualifié d’instrument de couverture ; un instrument qui serait généré par une opération interne ne sera pas qualifié d’instrument de couverture. Conditions quant à l’élément couvert L’application de la comptabilité de couverture nécessite également de respecter certaines conditions relativement à relativement à l’élément couvert : seuls les actifs individualisés ou regroupés, les passifs, les engagements fermes noncomptabilisés ou des flux futurs de trésorerie peuvent faire l’objet d’une couverture ; un élément peut être couvert un instrument de couverture qui sert à plusieurs autres éléments dès lors que les conditions générales de couverture sont respectées ; la couverture globale d’une position nette n’est pas autorisée ; il est possible de couvrir partiellement un actif ou un passif dès lors que les conditions générales sont respectées ; la couverture d’un actif ou d’un passif non-financier nécessite de définir précisément quels seront les risques couverts ; les participations dans des filiales ou les engagements fixes pour l’acquisition d’une participation ne peuvent pas faire l’objet d’une couverture pour variation de juste valeur. 4.5.3 Règles de comptabilisation des couvertures de juste valeur des dettes id Les résultats des couvertures de juste valeur doivent être comptabilisés de la façon suivante : le résultat de la réévaluation de l’instrument de couverture doit être comptabilisé dans le compte de résultat ; le résultat de la variation de l’opération couverte attribuable au risque couvert doit être comptabilisé dans le compte de résultat et cela même s’il avait été comptabilisé en capitaux propres en cas de non-couverture ou s’il fait l’objet d’une évaluation au coût amorti. Cette comptabilisation est reconduite dès lors qu’il y a reconduction de l’opération de couverture ou remplacement de l’instrument de couverture initiale par un nouvel instrument dans la mesure où l’information avait été fournie lors de la comptabilisation initiale. Cette comptabilisation doit cesser dès lors que l’instrument de couverture arrive à échéance, qu’il est cédé ou qu’il ne remplit plus les conditions nécessaires de la comptabilité de couverture. 4.5.4 Règles de comptabilisation des couvertures des flux de trésorerie Les couvertures de flux de trésorerie doivent être comptabilisées de la façon suivante : la partie du résultat de l’instrument de couverture que l’on a déterminé être efficace est comptabilisée en capitaux propres sans incidence sur le résultat. il s’agit de la valeur la plus basse entre le résultat cumulé sur l’instrument de couverture et la juste valeur des variations de valeur cumulées de l’élément couvert ; le gain réalisé sur l’instrument de couverture est comptabilisé en résultat ; la partie inefficace s’il s’agit d’un dérivé est comptabilisée en résultat, s’il ne s’agit pas d’un dérivé à la juste valeur selon les règles spécifiques de la valorisation des instruments financiers. 4.5.5 Règles de comptabilisation des couvertures d’un investissement net dans une filiale étrangère Les couvertures d’un investissement net dans une filiale étrangère sont comptabilisées selon les mêmes règles que les couvertures de flux de trésorerie. Les résultats des instruments financiers dérivés doivent être comptabilisés comme des différences de conversion de monnaie étrangère selon les règles de l’IAS 21 : les résultats de couverture efficace sont sans incidence sur le compte de résultat ; les résultats de couverture efficace sont répercutés immédiatement dans le résultat. des dettes id Rapport annuel de Solvay 2003 : les instruments financiers Créances commerciales : elles sont évaluées à leur valeur nominale, diminuée des montants estimés nonrecouvrables. Actifs financiers cotés en bourse : non-considérés comme trading, ils sont évalués au cours de bourse à chaque date de clôture. Les profits ou pertes non-réalisés sont comptabilisés directement dans les capitaux propres. En cas de vente, le profit ou la perte préalablement comptabilisé dans les capitaux propres est alors inclus dans le résultat net de la période. Emprunts bancaires : les emprunts et les découverts bancaires sont comptabilisés au montant net obtenu. Les charges financières, incluant les primes payables sur règlement ou remboursement, sont prises en charge sur la durée de mise à disposition. Dettes commerciales : elles sont évaluées à leur valeur nominale. Instruments financiers dérivés : ils sont initialement enregistrés à leur coût d’acquisition et réévalués à la juste valeur à chaque date de clôture. Les variations de juste valeur liées à une opération du type « couverture des flux de trésorerie » et identifiées comme efficaces sont comptabilisées immédiatement dans les capitaux propres. Les variations de juste valeur non-liées à une opération de couverture de type « couverture des flux de trésorerie » sont comptabilisées dans le compte de résultats. Trésorerie et équivalents de trésorerie : ils comprennent les espèces et les dépôts à vue, les placements à court terme (moins de 3 mois) et des placements très liquides qui sont facilement convertibles en un montant connu de trésorerie et qui sont soumis à un risque négligeable de changement de valeur. 4.7 INFORMATION A FOURNIR La norme IAS 32 prévoit 8 axes informationnels en matière d’instruments financiers qui doivent être mis en œuvre dès lors que l’information est nécessaire pour décrire la nature, le comportement, l’exposition aux risques des instruments financiers ainsi que les mesures mises en œuvre en matière de gestion de ces risques. Selon la norme IAS 32, qui énumère les risques auxquels les instruments financiers peuvent être soumis, l’entreprise doit décrire dans ses états financiers les objectifs et la stratégie retenue en matière de risques financiers et notamment les pratiques de couverture visant à se protéger contre ces risques. 4.7.1 Principe général Selon la norme IAS 32, l’ensemble des informations significatives relatives aux termes et aux des dettes id conditions des instruments financiers, pris individuellement ou par catégorie, détenus ou émis, doivent faire l’objet d’une information qui porte sur : les termes et conditions des instruments financiers ; les méthodes comptables appliquées en matière d’évaluation des instruments financiers notamment la détermination de leur juste valeur ; la politique de gestion des risques et la mise en place d’instruments de couverture ; la nature des risques de taux d’intérêt, de crédit et de tous les autres risques affectant les instruments financiers ; la nature des opérations de couverture mises en place ; toutes les informations jugées utiles à la bonne information sur les instruments financiers de l’entreprise. 4.7.2 Conditions et termes des instruments financiers La norme IAS 32 met en évidence un certain nombre d’informations qui s’ils sont significatifs permettent d’appréhender la nature et le comportement des instruments financiers. Il s’agit principalement pour chaque catégorie d’actifs financiers et de passifs financiers, ventilés devise par devise : de la date d’échéance, d’exécution ou de maturité des instruments ; des modalités de paiement ou de remboursement de l’instrument ; du taux d’intérêt servant de base au calcul des intérêts ou des dividendes ; des options de remboursement anticipé, option de conversion, autres options susceptibles de modifier l’échéancier contractuel ; des montants et échéances des remboursements du principal ; des garanties obtenues et sûretés consenties ; de la nature des instruments de garantie donnés ou reçus ; des monnaies utilisées pour les instruments dont les flux financiers sont exprimés en devises ; de l’ensemble des clauses contractuelles figurant dans les conditions des instruments financiers qui doivent être respectées sous peine de modifier les obligations du souscripteur (credit rating). 4.7.3 Objectifs et stratégies retenues en matière de risques financiers et de des dettes id couverture L’entreprise doit fournir une information détaillée sur les objectifs de sa politique de gestion des risques et la mise en place d’une stratégie de couverture. Ces informations devront couvrir les risques de prix, de crédit, de liquidité et de flux de trésorerie. Rapport annuel de Nestlé 2003 gestion du risque financier et de prix des matières premières La gestion du risque financier fait partie intégrante de la gestion du Groupe. Le Conseil d’administration définit la politique financière et l’Administrateur délégué en établit les objectifs. En outre, un Comité de Gestion des Actifs et Passifs Financiers, sous la supervision du Directeur Financier, est responsable de la définition des stratégies financières qui sont ensuite appliquées par la Trésorerie centrale, les centres de trésorerie régionaux et, dans certains cas spécifiques, les sociétés affiliées. Les directives de gestion de trésorerie, approuvées par les instances ci-dessus, définissent et classifient les risques et déterminent, par catégories de transactions, les procédures d’autorisations spécifiques, de limites et de contrôle. Dans le cadre de ses activités opérationnelles, le groupe est exposé aux risques de marché, de crédit, de règlement et de liquidité. En accord avec ces politiques susmentionnées, le groupe s’engage dans des transactions d’instruments dérivés uniquement dans le cadre de transactions opérationnelles, et/ou d’actifs ou passifs financiers, ou de transactions anticipées. Le groupe ne s’engage pas dans des transactions de négoce sans détenir les actifs ou les passifs sous-jacents. Le risque de marché provient essentiellement de l’emprise des monnaies étrangères, des taux d’intérêts et des prix des matières premières. Le risque de change est la conséquence d’opérations en devises parfois entreprises par les sociétés affiliées pour l’importation de matières premières, l’exportation de produits finis et le financement par emprunt. Le risque de conversion provient de la consolidation des comptes du Groupe en francs suisses. Le risque de taux d’intérêt comprend d’une part le risque de fluctuation de la valeur des instruments financiers à taux fixes et, d’autre part, le risque de variation des flux de trésorerie afférant aux emprunts à taux variables. Le risque de prix des matières premières provient des transactions sur les marchés mondiaux, principalement pour assurer l’approvisionnement en café vert, en fèves de cacao et en autres matières premières nécessaires à la fabrication de certains produits du Groupe. Ces risques sont atténués au moyen d’instruments financiers dérivés (voir méthodes de valorisation ci-dessous). des dettes id Le risque de crédit représente le risque qu’une contrepartie ne remplisse pas ses engagements. Le groupe est exposé aux risques de crédit afférant aux instruments financiers tels que les disponibilités, les instruments financiers dérivés actifs et les portefeuilles de créances commerciales. Conformément aux directives de gestion de trésorerie du Groupe, le risque de crédit est géré en investissant les disponibilités et en acquérant des instruments dérivés auprès d’institutions financières ayant une notation financière élevée. Le groupe n’est pas exposé à de fortes concentrations de risques de crédit sur ses disponibilités, lesquelles sont réparties sur un grand nombre d’institutions financières. Dans toutes les sociétés affiliées, les créances commerciales sont soumises à des limites de crédits et à des procédures de contrôle et d’approbation. En raison de sa répartition géographique et du nombre de ses clients, le groupe n’est pas exposé à des concentrations significatives de risques de crédits sur ces créances commerciales. Le risque de règlement des transactions provient du fait que le groupe pourrait ne pas recevoir les instruments financiers de ses contreparties dans les délais prescrits. Ce type de risque est géré en surveillant, au préalable, le niveau d’engagement auprès des contreparties et leur délai de règlement. Le risque de liquidité résulte du fait que certaines contreparties pourraient ne pas remplir leurs obligations en raison d’un manque de liquidité ou de la perturbation des marchés, ou encore en raison de problèmes de refinancement. Ce type de risque est géré en limitant l’exposition à des instruments financiers pour lesquels des problèmes de liquidité pourraient survenir et en faisant activement coïncider les échéances des emprunts avec les rentrées de trésorerie. En raison de sa notation financière élevée, le groupe n’envisage pas de difficulté de refinancement. Le groupe a mis en place plusieurs critères de référence et niveaux d’approbation relatifs aux emprunts et aux placements ainsi que pour l’utilisation d’instruments dérivés. En règle générale, les sociétés affiliées peuvent emprunter dans leurs devises respectives pour des échéances allant jusqu’à six mois. L’approbation de la direction du Groupe est requise pour des échéances supérieures, pour des emprunts en devises étrangères et pour l’acquisition d’instruments dérivés sur devises et sur taux d’intérêts relatifs à ces positions. Les sociétés affiliées ont également la latitude de couvrir leurs risques en devises étrangères jusqu’à six mois, principalement par l’intermédiaire de centres de trésorerie régionaux, mais elles doivent obtenir l’approbation de la direction du Groupe pour des échéances supérieures. Les sociétés affiliées doivent rapatrier toutes leurs liquidités excédentaires aux sociétés financières du Groupe ou demander l’approbation de la direction du Groupe dans les cas exceptionnels où elles pourraient avoir une justification d’investir ces liquidités localement. Le Comité de Gestion des Actifs et Passifs Financiers examine et approuve mensuellement les devises et les taux d’intérêts dans lesquels sont exprimés les prêts intragroupes. En ce qui concerne les risques de prix de matières premières, la direction du Groupe définit la politique de couverture de ces risques pour les sociétés affiliées. Cette politique est suffisamment flexible pour leur permettre d’ajuster rapidement leurs couvertures en fonction des changements de besoins en matières premières. Instruments financiers dérivés et opérations de couverture des dettes id Le groupe utilise des instruments financiers dérivés principalement pour gérer les risques de change, de taux d’intérêts et de prix des matières premières auxquels il est confronté dans le cadre de ses opérations. Certains dérivés sont également utilisés dans le but de gérer le rendement de portefeuilles de titres négociables, mais de tels dérivés sont uniquement acquis avec des actifs financiers sous-jacents. Tous les instruments financiers dérivés sont valorisés à leur juste valeur. Il s’agit de la valeur de marché pour les instruments cotés en bourse. Quant aux instruments non-cotés, leur juste valeur est déterminée à l’aide de techniques d’estimation telles que les modèles d’évaluation des options et la méthode de la valeur actualisée des flux de trésorerie. Ces modèles prennent en considération des hypothèses basées sur les données du marché. Les instruments financiers dérivés consistent principalement en contrats de change à terme, en options sur devises, en futures et options sur matières premières, en options forwards et swaps de taux d’intérêts et en swaps de devises et de taux d’intérêts. La comptabilité de couverture est appliquée lorsque les instruments financiers dérivés compensent, en totalité ou en partie, la variation de juste valeur ou de flux de trésorerie d’un élément couvert. L’appréciation de l’efficacité des couvertures est effectuée à intervalles réguliers mais au moins tous les trimestres. Les couvertures de juste valeur comprennent les dérivés servant à couvrir le risque de change et/ou le risque de taux d’intérêts. Le profit ou la perte résultant de la réévaluation de ces instruments de couverture de juste valeur est enregistré dans le compte de résultat. L’évaluation à la juste valeur de l’élément du bilan sous-jacent est effectuée en tenant compte du risque couvert. Les variations de juste valeur de l’élément de bilan sous-jacent sont comptabilisées dans le compte de résultat. Dans les couvertures de flux de trésorerie sont répertoriés les instruments financiers dérivés utilisés pour couvrir les risques sur les flux financiers liés aux transactions futures telles que les ventes à l’exportation, les achats d’équipements en devises étrangères, les variations de prix et/ou de taux de change pour les achats de matières premières ainsi que les fluctuations de taux d’intérêts. Le profit ou la perte dû à l’évaluation des instruments de couvertures de flux de trésorerie à leur juste valeur est comptabilisé dans les fonds propres si la couverture des risques est efficace. Dans le cas où celle-ci est reconnue comme inefficace, la part inefficace de variations de juste valeur est enregistrée immédiatement dans le compte de résultat. Lorsqu’un actif ou un passif, résultant d’une transaction future couverte, est comptabilisé au bilan, les gains et les pertes sur l’instrument de couverture précédemment enregistrés aux fonds propres sont transférés au coût d’acquisition de l’actif ou du passif sus mentionné. En raison du cycle d’exploitation de courte durée du Groupe, la majorité des transactions ouvertes à la date du bilan se réalise pendant l’exercice suivant. Sinon, les ajustements de juste valeur inclus précédemment dans les fonds propres sont transférés au compte de résultat lors de la comptabilisation des sous — jacents. Les couvertures de l’investissement net dans une entité étrangère désignent les instruments financiers dérivés servant à réduire l’exposition aux risques de change sur ces investissements. Les modifications de juste valeur de ces dérivés sont enregistrées dans les fonds propres jusqu’à la vente ou la sortie de l’investissement net. Les dérivés de négoce sont composés de deux catégories. La première comprend des dettes id les dérivés acquis en conformité avec la politique de gestion des risques du Groupe pour lesquels le groupe n’applique pas la comptabilité de couverture, car ils ne sont pas désignés comme instruments de couverture ou inefficaces en tant que tels. Par exemple, la comptabilité de couverture ne s’applique pas à des instruments dérivés couvrant le risque de change sur certaines immobilisations ou dettes financières. La deuxième catégorie est liée aux dérivés acquis dans le but d’atteindre des objectifs supérieurs de rendement des portefeuilles d’investissement. 4.7.4 Information sur le risque de taux d’intérêt L’information sur les risques de taux d’intérêt doit être présentée par regroupement d’actifs tels que définis par la norme IAS 32 : les instruments à taux fixe ; les instruments à taux variable ; les instruments non-soumis au risque de taux d’intérêt. Pour chaque catégorie d’instruments financiers, les états financiers doivent mentionner leur exposition au risque de taux d’intérêt en mentionnant : les taux d’intérêts contractuels ; les taux d’intérêt effectifs ; les possibilités de renégociation des taux ; les possibilités de renégociation des termes ; Les dates d’échéance des instruments financiers classées par maturité 0-1 an, 1-5 ans et + de 5 ans. Par ailleurs, les états financiers peuvent fournir une information sur les effets que pourrait avoir à terme une modification des taux d’intérêt sur la juste valeur des instruments financiers. 4.7.5 Information sur le risque de crédit Pour chaque catégorie d’instruments financiers et par type de contrepartie, les états financiers doivent mentionner l’exposition au risque de taux de crédit en mentionnant : la valeur qui représente le mieux son exposition au risque de crédit, c’est-à-dire la perte potentielle induite par un risque de crédit ; les concentrations importantes de risque de crédit si elles représentent des risques de pertes significatives. des dettes id 4.7.6 Information sur les autres risques Dans sa présentation des opérations de couverture des risques, la norme IAS 39 présente 5 types de risque à couvrir (risque de devise, risque de taux d’intérêt, de matière première, risque d’action et risque de crédit). Mais la norme IAS 32, ne recense de façon détaillée que les informations à fournir en matière de risque de crédit et de taux d’intérêt. Toutefois, les entreprises sont encouragées à diffuser l’ensemble des informations nécessaires la bonne compréhension des risques auxquels elles peuvent être soumises. À cet égard, il est intéressant de consulter les rapports annuels des entreprises du secteur pétrochimique qui comprennent une information très riche et détaillée en matière de risque. 4.7.7 Information sur les opérations de couverture L’ensemble des informations relatives aux aspects quantitatifs et qualitatifs des opérations de couverture doit faire l’objet d’une présentation dans les états financiers. Il s’agit notamment de présenter : la description des opérations de couverture ; la description des instruments financiers désignés comme instruments de couverture ; la nature des risques couverts ; les périodicités de réalisation des couvertures avec leur impact sur le résultat ; l’impact sur les capitaux propres des opérations sur les actifs et passifs financiers dérivés et non-dérivés désignés comme des instruments de couverture. 4.7.8 Information sur la juste valeur des instruments financiers Pour chaque catégorie d’instruments financiers les états financiers doivent mentionner les informations suivantes sur la juste valeur : un tableau comparatif de la juste valeur et de la valeur comptable des actifs pris individuellement ou regroupés ; règles et modalités de détermination de la juste valeur ; les informations nécessaires à l’appréciation du non-provisionnement en cas de juste valeur inférieure à la valeur comptable ; les raisons du défaut d’application de la juste valeur. L’information sur la juste valeur est requise pour les instruments financiers qui ne sont pas des dettes id comptabilisés en juste valeur. Il s’agit des : actifs financiers engendrés par l’activité de l’entreprise ; actifs détenus jusqu’à l’échéance ; passifs autres que de transaction. des dettes id 5 LES CAPITAUX PROPRES 5.1 DEFINITION DES CAPITAUX PROPRES 5.1.1 La distinction entre capitaux propres et dettes financières Le cadre conceptuel définit les capitaux propres en tant qu’intérêt résiduel dans les actifs de l’entreprise après déduction de tous ses passifs. Selon la norme IAS 32, un instrument de capitaux propres donne droit à un intérêt résiduel dans les actifs nets de la société. La rémunération est conditionnée à l’existence de bénéfices ; les capitaux propres sont soumis à un risque d’exploitation. Au contraire, une dette financière est un instrument financier qui contient pour l’émetteur une l’obligation contractuelle de remettre de la trésorerie, un actif financier ou d’échanger des instruments financiers à des conditions potentiellement défavorables et ce indépendamment des modalités de règlement retenues. Le traitement des rémunérations est fondé sur la classification retenue initialement. Les rémunérations des capitaux propres sont qualifiées de distributions et déduites des capitaux propres alors que les rémunérations attachées aux instruments de dettes sont des passifs financiers comptabilisés en charges financières dans le compte de résultat. La distinction entre instruments de capitaux propres et dettes financières doit se faire en fonction de la substance du contrat et non de sa forme juridique. En conséquence, certains instruments comprennent une composante dette et capitaux propres qui doit faire l’objet d’une décomposition. Frontière entre capitaux propres et dettes a) Des actions de préférences assorties d’une clause qui stipulent contractuellement au porteur une rémunération supérieure à celle du marché sont classées en instrument de dette. b) Des titres participatifs sont classés en instruments de dette car la rémunération est récurrente et systématique. c) Des obligations remboursables en actions de la société émettrice des obligations sont des instruments de capitaux propres. des dettes id d) Les obligations convertibles en actions doivent être scindées en deux composantes. En théorie, il existe deux méthodes pour évaluer la composante « capitaux propres » et la composante « dette ». La première méthode qui consiste à évaluer chacune des composantes en utilisant un modèle. Cette méthode est utilisée dans le cas d’attribution d’options sur actions lorsque le paiement est au choix du salarié (voir 5.2.2.). La seconde méthode consiste à attribuer à la composante la moins facile à évaluer le résidu. En pratique, seule la seconde méthode est admise ici. Séparation d’un instrument financier composé Une entité A émet 2000 obligations convertibles au début de l’année N. Les obligations ont une durée de vie de 3 ans et sont émises pour une valeur nominale de 1000 €. L’intérêt est payable annuellement et le taux est de 6 %. Lors de l’émission, le taux d’intérêt sur le marché pour des dettes équivalentes sans option de conversion était de 9 %. Solution : La valeur de l’instrument le plus facile à évaluer (la dette) est déterminée en utilisant le taux de 9 % : 2 000× 1 000 payable fin N + 3 = 1 544 367 €. La valeur actuelle des intérêts est de 303 755 €. La composante dette a une valeur actuelle de 1 848 122 €. Par différence, la valeur de la composante « capitaux propres » est de : 2 000 000 – 1 848 122 = 151 878 €. 5.1.2 Les actions propres Les actions propres ne constituent pas des instruments financiers, elles sont représentatives d’une valeur résiduelle dans les actifs et passifs d’une société. Les actions d’autocontrôle ne sont pas réévaluées à chaque clôture, elles sont évaluées au coût amorti et sont déduites des capitaux propres. En conséquence, les résultats de cession des actions propres sont imputés directement sur les capitaux propres (SIC 16). L’entreprise GUS acquiert 100 actions sur le marché à un prix de 22 € pour rétribuer les dirigeants qui pourraient exercer leurs options sur actions. Fin N Capitaux propres Actifs Capitaux propres Trésorerie 100 x 22 = 2 200 € 666,67 666,67 La figure ci-dessous montre que les actions propres sont déduites des capitaux propres dans le des dettes id bilan du groupe Nestlé. Figure 5.1 Extrait des capitaux propres de Nestlé (RA 2003, page 5) 5.1.3 Les informations à publier La norme exige la production d’un tableau de variation des capitaux propres. L’entité peut présenter, au titre des états financiers de base au choix l’un des deux tableaux suivants : un tableau de variation de capitaux propres consolidés. Cet état intègre tous les changements affectant les capitaux propres (total des charges et des produits enregistrés, changements comptabilisés directement en capitaux propres et les autres changements). Un rapprochement est également demandé entre le solde d’ouverture et le solde de clôture ; un état des profits et pertes comptabilisés. Cet état a pour objectif de faire ressortir tous les gains et pertes y compris ceux constatés directement en capitaux propres : le bénéfice net de l’exercice et les charges et les produits directement affectés en capitaux propres du fait d’une norme (juste valeur). Selon cette seconde approche, les notes annexes aux états financiers doivent prévoir un rapprochement entre les soldes d’ouverture et de clôture. Ci-dessous figure l’état présenté par le groupe Nestlé. Rapport annuel de Nestlé Tableau de variation des capitaux propres des dettes id 5.2 LES REMUNERATIONS FONDEES SUR DES ACTIONS Toutes les transactions rémunérées en référence à la valeur des actions d’une entité sont régies par la norme IFRS 2. Toute transaction pour laquelle l’entité E reçoit des biens et des services dont le montant dépend de la valeur des actions de E ou d’une société contrôlant E est mesurée à sa juste valeur et prise en compte dans les états financiers. Ces principes s’appliquent dans les trois cas suivants : règlement en actions. Le dénouement de l’opération se fait par un paiement avec des des dettes id instruments de capitaux propres de l’entreprise E ; règlement en liquidités. Le dénouement de la transaction se fait par un paiement en liquidités indexé sur la valeur des actions de l’entreprise E, par exemple les droits sur la revalorisation des actions ; règlement alternatif entre un paiement en actions ou en liquidités. Le dénouement de la transaction résulte d’un choix pour décider si la contrepartie reçoit des actions ou des liquidités de l’entreprise E. Le choix est à l’initiative de l’entité présentant ses comptes où de la contrepartie. En outre, la norme couvre les transactions à l’intérieur d’un groupe, par exemple les rémunérations des membres du personnel d’une filiale F avec des actions de la société mère M. En revanche, sont exclus du champ d’application de la norme : la rémunération des actifs nets acquis dans un regroupement ; certaines transactions qui relèvent des normes IAS 32 et 39. Services rendus ou ajustement du coût de d’acquisition ? Émission d’un instrument de capitaux propres de l’entité acquéreur au profit d’un individu qui était actionnaire de la cible et qui travaille dans la nouvelle entité. La société A acquiert la totalité des parts de la société D. La transaction est comptabilisée comme une acquisition selon la norme IFRS 3. Parallèlement, un engagement oblige la société A à donner des actions à monsieur D ancien propriétaire si le chiffre d’affaires dépasse un seuil sur les 12 mois suivants à la condition que ce dernier conserve une fonction de direction dans la nouvelle entité sur la période concernée. Quels sont les éléments à retenir pour savoir si les actions émises l’ont été en considération des services rendus (rétribution de sa qualité de salarié) ou en tant qu’ajustement du coût d’acquisition (composante du prix de vente qu’il perçoit en qualité qu’ancien actionnaire de la cible) ? Solution La réponse à la question ne pourra être donnée qu’après une analyse de l’opération en substance en s’attachant d’une part à la continuité de l’emploi et d’autre part au groupe d’actionnaire. Le fait que le paiement éventuel ne soit pas affecté par la rupture du contrat de travail, que le niveau relatif de la rétribution du salarié, abstraction faite des paiements éventuels, soit proche de celles des autres salariés du groupe, sont des indices de qualification en complément de prix. A contrario, le maintient du contrat de travail au-delà de la durée d’acquisition des droits indique qu’il des dettes id s’agit plutôt d’une rétribution. Il en est de même si la rémunération, divisée par le nombre d’actions apportées par les anciens actionnaires de la cible qui ne sont pas salariés de l’entité regroupée est inférieure à celle de ceux toujours salariés alors le paiement éventuel est vraisemblablement une rétribution et non pas un complément de prix. L’analyse de la formule utilisée pour déterminer la rétribution éventuelle doit également être étudiée. 5.2.1 Les concepts-clés En premier lieu, nous insistons sur la distinction à opérer entre les membres du personnel et les tiers, celle-ci est primordiale pour valoriser le montant de la rémunération que l’entreprise devra verser. En second lieu, nous insistons sur les modalités de prise en compte de la dimension temporelle dans le traitement des rémunérations fondées sur des actions. La distinction entre les membres du personnel au sens de la norme IFRS 2 et les tiers Les transactions visées sont non seulement celles avec les membres du personnel mais aussi celles effectuées avec des tiers dès lors que les effets sont significatifs pour l’utilisateur des états financiers. La catégorie « membres du personnel » regroupe en son sein les salariés de l’entité et les individus assimilés aux membres du personnel, définis comme « ceux qui travaillent pour l’entité sous sa direction de la même façon que le feraient des personnes qui seraient considérées juridiquement ou fiscalement comme membres du personnel ». Il faut y ajouter les administrateurs non-salariés. Membres du personnel ou tiers ? Les personnes ci-dessous appartiennent-elles à la catégorie « membres du personnel » au sens de la norme IFRS 2 ? a) Un individu qui utilise une technologie qui n’est pas accessible à l’entreprise ? b) Un individu qui travaille sous la supervision directe de l’entreprise qui reçoit le bien ou le service est-il un membre du personnel quel que soit son employeur juridique ? c) Lorsqu’un contrat dépend des services d’un individu spécifique, ce dernier est-il ou non membre du personnel (cas de la sous-traitance informatique) ? d) Dès lors que, pour une période de temps donnée, l’entreprise reçoit tous les bénéfices du travail d’un individu, ce dernier est-il membre du personnel ? e) Un individu qui fournit des services qui ne peuvent pas légalement l’être par l’entreprise est-il membre du personnel (par exemple, le commissaire aux comptes) ? f) Dans tous les projets où l’entreprise supporte le risque de non-réalisation, les individus des dettes id travaillant sur le projet sont-ils membres du personnel ? g) Un individu rend des services similaires à ceux rendus par des membres du personnel : est-il membre du personnel ? h) Un administrateur est-il considéré comme membre du personnel ? Solution a) Non. Ce n’est pas un membre du personnel. b) Oui. c) Oui. d) Oui. e) Non. f) Oui. g) Oui. h) Oui. Pratiquement, la distinction entre les membres du personnel tels que définis ci-dessus d’une part et les tiers qui fournissent des biens et des services d’autre part a des incidences sur : l’assiette retenue pour calculer la juste valeur (La juste valeur est celle de l’instrument reçu par le membre du personnel ou assimilé. Alors que c’est la valeur du service rendu ou du bien livré pour les tiers) ; la date d’évaluation de la juste valeur (la juste valeur est calculée à la date d’octroi de l’instrument pour les membres du personnel et assimilés, pour les transactions avec les tiers, elle l’est à la date de la prestation de service ou de la livraison des biens). La dimension temporelle des rémunérations fondées sur des actions La rémunération peut être immédiate ou bien différée. Elle est différée dès lors qu’elle est soumise au respect de conditions comme par exemple la présence du salarié dans l’entreprise pendant une durée minimale. Il convient d’intégrer la variable temporelle dans l’analyse. Il faut opérer une distinction entre : la date d’attribution ; la date d’acquisition des droits ; la date d’exercice et la date d’évaluation. Date d’attribution. La date d’attribution correspond au moment ou le contrat est conclu entre l’entreprise et l’autre partie. C’est la date à laquelle l’entité et la contrepartie ont une compréhension partagée des termes et des conditions de l’accord. Si l’accord doit par ailleurs être approuvé par les actionnaires ou le conseil d’administration, la date d’attribution correspond à la date d’approbation par l’organe compétent. La date d’acquisition des droits. La date d’acquisition des droits est celle à laquelle les droits sont acquis. Pratiquement, les conditions d’exercice sont atteintes et la contrepartie est libre d’exercer ces droits. La date d’exercice. La date d’exercice est celle à laquelle la contrepartie va effectivement exercer ces droits. La date d’évaluation. La date de l’évaluation — on peut aussi utiliser le terme de « mesure » des dettes id — n’est pas, contrairement aux précédente, reconnue explicitement dans la norme. C’est la date à laquelle la juste valeur de l’instrument, du service ou du bien est mesurée. Dans le cas de l’évaluation directe, c’est la date d’achèvement de la prestation qui correspond le plus souvent à la date d’acquisition des droits. Dans le cas de l’évaluation indirecte, c’est la date d’attribution. La figure ci-dessous met en évidence les conséquences attachées à l’identification des dates. La durée d’acquisition des droits correspond à la période de réalisation des conditions. Par exemple, l’employé doit rester un certain laps de temps au sein de l’entité. Cette durée peut aussi correspondre à l’intervalle de temps servant de référence pour comparer les indicateurs de performance. Figure 5.3 Temporalité et rémunérations fondées sur des actions Attribution Acquisition des droits Durée d’acquisition des droits Exercice Période d’exercice 5.2.2 Évaluation des paiements fondés sur des actions Avant d’être comptabilisés, les rémunérations fondées sur des actions doivent être évaluées. Les principes à appliquer sont distincts selon que la contrepartie est un membre du personnel ou un tiers. Concernant les transactions avec les membres du personnel, le principe est celui de l’évaluation indirecte. Il faut estimer le nombre d’instruments émis attribuables à terme, c’està-dire ceux dont l’entité s’attend à ce qu’ils soient acquis, puis les valoriser à leur juste valeur à la date d’attribution. Concernant les transactions avec les tiers, le principe est celui de l’évaluation directe du service rendu. Il faut retenir la juste valeur des services rendus et des biens livrés à la date à laquelle ces derniers sont effectivement reçus par l’entité. Par exemple, on retiendra la juste valeur des instruments de capitaux propres à la date à laquelle les services sont reçus et les des dettes id biens sont livrés. Estimation du nombre d’instruments à la date d’acquisition Il faut dans un premier temps estimer le nombre d’instruments dont on s’attend à ce qu’ils soient acquis. Le calcul consiste à déduire du nombre d’instruments initialement acquis le nombre d’instruments déchus (attribués initialement mais qui ne deviennent pas acquis). Hormis le cas où il n’y a aucune condition, pour identifier le nombre d’instruments déchus, il convient d’analyser les conditions acquisition des droits qui sont liées : à la prestation rendue (l’individu doit avoir assuré une période de service) ; à des indicateurs de performance qui ne relèvent pas du marché au sens strict. L’acquisition des droits ou leur exercice est un indicateur de performance particulier (par exemple un indicateur comptable comme le niveau de profit, un ratio financier comme le résultat par action…) ; à des indicateurs de performance exprimée à des variables directement liées au marché. Le plus souvent, l’acquisition des droits ou l’exercice des droits attachés à l’instrument sont liés au prix du marché de l’instrument en capital (prix du marché). Les conditions de marché sont intégrées initialement au niveau de l’évaluation par le biais du modèle de valorisation retenu. En conséquence, seules les conditions de services et les conditions de performance hors marché ont un impact sur l’estimation du nombre d’instruments. Conditions liées au marché Parmi les contrats ci-dessous, identifiez lesquels comportent des conditions liées au marché ? a) Attribution fondée sur un prix particulier d’un instrument de capitaux propres de l’entité b) Attribution fondée sur un taux de croissance du chiffre d’affaires, du résultat c) Attribution fondée sur un résultat par action spécifié. d) Attribution fondée sur un indicateur non-financier (Introduction en bourse, nombre de salariés) e) Attribution fondée sur une cible de prix spécifié relative au prix de marché d’un indice de marché. Solution a) marché b) non-marché c) non- marché d) non-marché e) marché des dettes id La description des conditions ci-dessus indique que l’acquisition des droits est rarement immédiate. Il convient de bien identifier les différentes dates décrites dans la première partie. Mesure de la juste valeur des instruments La juste valeur correspond au prix du marché. En pratique, en raison de la date d’attribution qui est future, le prix du marché n’existera pas et donc des modèles d’évaluation (Binomial, BlackScholes ou encore simulations de Monte Carlo) seront utilisés. Quel que soit le modèle utilisé, il faut faire des prévisions concernant : la volatilité du prix de l’action ; la durée de vie espérée de la rétribution ; le taux d’intérêt sans risque ; les dividendes futurs ; le prix d’exercice de l’option ; le prix courant des actions sous-jacentes ; les déchéances attendues des droits ; Allocation des conditions de performance. 5.2.3 Comptabilisation des transactions Les biens et les services reçus dans la transaction sont comptabilisés à l’actif. Lorsque les conditions d’activation ne sont pas présentes, ils sont comptabilisés en charge de la période. La contrepartie est reconnue dans les états financiers, soit dans les capitaux propres si le paiement se fait en actions, soit en dettes s’il s’agit d’une rémunération en liquidités ou en actifs (le montant étant bien évidemment lié à la valeur des actions). Tableau 5.1 Exemples de rémunérations fondées sur des actions Nature du paiement Affectation du bien ou service Capitaux propres des dettes id Dette Actif Acquisition de machines outils en actions Paiement d’un prestataire en liquidités le montant étant fonction du cours Charge Octroi d’un plan d’options sur actions Paiement pour un montant équivalent à un certain nombre d’actions d’un avocat La nature du paiement qui permet de dénouer l’opération a une incidence sur les modalités de comptabilisation. Nous traitons successivement du paiement en actions, du paiement en liquidités et des modalités alternatives de paiement. Paiement en actions Attribution d’option sur actions — paiement avec remise d’action 100 options sont attribuées à 10 dirigeants le 1er janvier N. Les options prennent fin après une période de trois ans. La firme détermine la juste valeur à 20. Au cours de la deuxième année, deux des dirigeants quittent l’entreprise. Toutes les options seront exercées au bout de trois années. Quelles sont les écritures comptables à passer de la date d’octroi à la date d’exercice effectif ? Solution La juste valeur à la date d’attribution, en l’espèce 20, est multipliée par l’estimation du nombre d’instruments acquis attendus, soit 10 actions octroyées à 10 salariés. La juste valeur des instruments est donc de 2 000. D’un point de vue comptable, ce coût de 2 000 est étalé sur la durée d’acquisition des droits. Les trois étant acquis à l’issue d’une période de trois années, on va enregistrer dans le compte de résultat de chaque exercice, un tiers du montant ainsi calculé, c’est-à-dire une charge de 666,66 €. En contrepartie les capitaux propres vont augmenter puisque le paiement s’effectue en instrument de capital. Fin N Charges Charges de personnels Capitaux propres Capitaux propres 20x100×1/3 = 666.67 666,67 666,67 À l’issue de la deuxième année, il faut revoir le nombre d’instruments dont on s’attend à ce qu’ils soient acquis. Deux dirigeants ayant quitté l’entreprise, le nombre d’instruments acquis attendus diminue et l’estimation de la juste valeur devient : 10 actions octroyées à 8 salariés à la juste valeur de 20, soit 1 600 €. D’un point de vue comptable, à la fin de la deuxième année, on va reconnaître une charge de personnel d’un montant équivalent à la différence entre 2/3 de la valeur de marché des actions attribuables aux salariés restants et la charge passée l’année précédente : Fin N + 1 Charges Capitaux propres Charges de personnels Capitaux propres 20×80×2/3 — 666,67 = 400 400 400 À la fin de la troisième année, le nombre d’instruments acquis attendus est le même que l’année des dettes id précédente. À la date d’établissement du bilan 31/12/2006, une charge de personnel d’un montant équivalent à la différence entre la totalité de la valeur de marché des actions attribuables aux salariés restants et le cumul des charges comptabilisées les années antérieures : Fin N + 3 Charges Charges de personnels Capitaux propres Capitaux propres 20×80×2/3 -10 66,67 = 533,33 533,33 533,33 Ces écritures sont définitives et ne font jamais l’objet d’une reprise, même dans les cas où le salarié n’exerce jamais son option. Lors de l’exercice des options par les 8 dirigeants, il convient d’enregistrer une augmentation de capitaux propres, comme s’il s’agissait d’une souscription. Cette augmentation a pour objectif de reprendre les enregistrements liés à l’acquisition des actions (voir comptabilisation dans la partie sur l’acquisition des actions propres) et non pas ceux liés à l’octroi des actions. Fin N 1 760 Capitaux propres Primes Capitaux propres Actions propres 22× 80 = 1 760 1 760 Paiement en trésorerie Paiement en trésorerie La société ALPHA accorde à 12 salariés des « droits d’appréciations sur actions » qui leur permettent de recevoir en trésorerie un montant équivalent à la valeur de l’action de la firme I. Ces droits seront acquis si les salariés sont toujours dans l’entreprise à l’issue d’une période de 3 années. Si le chiffre d’affaires augmente de 5 % par an alors les salariés reçoivent l’équivalent de 100 droits, s’il est de plus de 10 % les salariés reçoivent l’équivalent de 200 droits. On suppose que la juste valeur pour les années 1, 2 et 3 est respectivement de 20, 25 et 30 euros. La valeur intrinsèque à la fin de la troisième année est de 27. Solution À l’issue de la première année, l’entreprise reconnaît une charge pour un montant qui prend en compte : la juste valeur de l’instrument de 30 euros ; l’estimation du nombre d’instruments remis à terme qui dépend des seuils de croissance du chiffre d’affaires et du nombre de salariés présent au sein de l’entreprise à la date d’exercice ; l’étalement de la charge sur la durée d’acquisition des droits, en l’espèce trois ans. La contrepartie est une dette non-courante car les droits ne seront pas exercés dans l’année qui suit. des dettes id Fin N Charges Charges de personnels 5 333,33 Dettes Dettes non-courantes 20× (100× (12-4)) ×1/3= 5 333,33 5 333,33 À l’issue de la deuxième année, les modalités de calcul sont les mêmes que précédemment mais il faut déduire du montant obtenu les charges déjà comptabilisées la première année. Fin N + 1 Charges 29 333,33 Charges de personnels Dettes Dettes non-courantes 25× (200x (12-2)) ×2/3 - 5 333,33 29 333,33 À l’issue de la troisième année, les modalités de calcul sont similaires aux deux années précédentes mais il faut déduire du montant obtenu les charges déjà comptabilisées les deux premières années et prendre en compte le décaissement inhérent à l’exercice des droits par deux salariés. Fin N + 2 Charges Charges de personnels Trésorerie Trésorerie Dettes Dettes non-courantes : 30× [200× (121)] ×3/3 — 5 333,33 — 29 333,34 — [200 ×2 x (30-27)] 30 133,33 10800 19 333,33 30× [200× (9)] × 3/3 — 5 333,33 — 29 333,33 27× 200× 2 Paiement au choix du salarié : alternative actions ou liquidités L’accord permet aux bénéficiaires de choisir entre percevoir de la trésorerie ou recevoir des titres représentatifs des capitaux propres. Actions ou liquidités Une entreprise accorde à certains de ses salariés le droit de choisir entre recevoir en trésorerie un montant équivalent à la valeur de 1 000 actions ou bien directement 1 200 actions. À la date d’attribution, la juste valeur de l’action est de 66 et le cours est de 70. Quelle est la juste valeur de l’instrument de capitaux propres à la date d’attribution ? Sachant que le cours a été de 72 à la fin de la première année, 75 à la fin de la deuxième année, 78 à la fin de la troisième année et 80,5 à la fin de la quatrième année indiquer quelles sont les écritures comptables ? À l’issue des quatre années, les salariés sont payés. Quelles sont les écritures comptables dans les deux hypothèses suivantes ? H1 : ils optent pour l’alternative du paiement en trésorerie. des dettes id H2 : ils optent pour l’alternative paiement en titres. Solution L’instrument attribué a deux composantes : une composante dette et une composante capitaux propres. Le paragraphe 37 de la norme oblige l’entité à estimer la juste valeur de l’instrument à la date d’attribution. Cette estimation se fait en mesurant dans un premier temps la juste valeur de la dette et dans un second temps la juste valeur de la composante « capitaux propres » en prenant en compte le fait que les bénéficiaires doivent remplir certaines conditions pour acquérir les droits. La juste valeur de l’alternative « capitaux propres » est calculée en multipliant le nombre d’instruments attribuables à terme par la juste valeur de l’instrument à la date d’attribution, soit 1 200 x 66 = 79 200 €. La juste valeur de l’alternative « trésorerie » est calculée en multipliant le nombre d’actions équivalentes à terme par la juste valeur de l’instrument : soit 1 000 x 70 = 70 000 €. La juste valeur de l’instrument de capitaux propres à la date d’attribution est la différence entre 79 200 et 70 000, soit 9 200 €. D’un point de vue comptable, la charge est étalée sur la durée d’acquisition des droits. Les droits étant acquis à l’issue d’une période de quatre années, on va enregistrer dans le compte de résultat de chaque exercice, un quart du montant calculé précédemment, soit 9 200/4 = 2 300 € à la fin de chaque année. La juste valeur de la dette est estimée à la fin de chaque année en tenant de l’évolution du cours des actions sous-jacentes. À la fin de l’année N-3, la dette est de 1 000 x 72 = 72 000 €. En comptabilité, ce montant est étalé sur la durée d’acquisition des droits qui est ici de 4 ans. La dette apparaissant dans le bilan à la fin de N-3 est donc de 18 000 €. Fin N-3 Charges Charges de personnels Dettes Dettes non-courantes 20300 18000 Capitaux propres Capitaux propres 2 300 1 000×72×1/4 = 18 000 9 200 × ¼ = 2 300 À la fin de la deuxième année, la juste valeur de la dette est ajustée en fonction de l’évolution du cours de l’action sous-jacente, son montant est de 1 000 x 75 = 75 000 €. À la date d’établissement du bilan 31/12/2006, la charge étant étalée au sur la durée d’acquisition des droits, le montant comptabilisé en charge sera de 75 000 X 2/4 — 18 000. Il faut y ajouter la charge correspondant aux instruments de capitaux propres de 2 300 €. La dette apparaissant au passif est de 18 000 + 19 500 = 37 500. L’impact cumulé sur les capitaux propres est de 4 600 €. Fin N-2 des dettes id Charges Charges de personnels 21800 Dettes Dettes non-courantes 19500 Capitaux propres Capitaux propres 2 300 1 000×75x2/4 — 18 000 = 19 500 9 200× ¼ = 2 300 À la fin de la troisième année, la juste valeur de la dette est ajustée en fonction de l’évolution du cours de l’action sous-jacente, son montant est de 1 000 x 78 = 78 000 €. À la date d’établissement du bilan 31/12/2006, la charge étant étalée au sur la durée d’acquisition des droits, le montant comptabilisé en charge sera de 78 000 X 3/4 — 37 500. Il faut y ajouter la charge correspondant aux instruments de capitaux propres de 2 300 €. Fin N-1 Charges Charges de personnels 23300 Dettes Dettes non-courantes 21000 Capitaux propres Capitaux propres 2 300 1 000×78×3/4 — 37 500 = 23 300 9 200 × ¼ = 2 300 Fin N 24300 Charges Charges de personnels Dettes Dettes non-courantes 22000 Capitaux propres Capitaux propres 2 300 1 000×80.5 — 58 500 = 22 000 9 200 × ¼ = 2 300 La fraction antérieure des dettes doit être requalifiée en dettes courantes dans la mesure où les options sont exerçables dans un délai de 12 mois. La dette apparaît au passif en « dettes courantes » pour un montant de 18 000 + 19 500 + 21 000 = 58 500 €. L’impact cumulé sur les capitaux propres est de 6 900 €. Fin N-1 Dettes Dettes non-courantes Dettes Dettes courantes 37 500 37 500 À la date d’exercice, dans l’hypothèse d’un paiement en actions. L’augmentation de capital annule la dette. Fin N-3 des dettes id Dettes Dettes courantes Capitaux propres Capitaux propres 80 500 80 500 À la date d’exercice, dans l’hypothèse d’un paiement en liquidités, c’est la diminution de la trésorerie (qui est décaissée) qui annule la dette. Fin N-3 Dettes Dettes courantes Actif Trésorerie 80 500 80 500 5.2.4 Informations à fournir Description de tous les types d’accords de paiements fondés sur des actions qui existent sur la période ; Nombre et moyenne pondérée des prix d’exercice des plans d’options pour les options suivantes : — en circulation au début de la période, — accordées pendant la période, — annulées (déchues) pendant la période, — exercées pendant la période, — arrivées à expiration pendant la période, — en circulation à la fin de la période, — exerçables à la fin de la période ; Prix moyen pondéré de l’action à la date d’exercice ; Prix d’exercice et moyenne pondérée de la durée de vie des plans d’options en circulation ; Moyenne pondérée de la juste valeur des options sur actions mesurées par référence à la juste valeur des options sur actions déterminées à la date d’évaluation. Il faut ajouter les informations suivantes : — le modèle de valorisation retenu et les inputs du modèle (prix moyen pondéré de l’action, prix d’exercice, volatilité attendue, durée de vie de l’option, dividendes attendus, taux d’intérêt sans risque, méthodes utilisées, hypothèses…), — critères de détermination de la volatilité attendue, — modalités de prise en compte des autres critères comme la condition de marché ; Nombre et moyenne pondérée de la juste valeur des actions et des autres instruments (distincts des options sur actions) déterminées à la date d’évaluation. Il faut ajouter les des dettes id informations suivantes : — modalités de détermination de la juste valeur si elle n’est pas évaluée en référence à un prix du marché observable, — si et comment les dividendes et les autres caractéristiques des actions ou des autres instruments sont intégrés dans l’évaluation ; Pour les accords modifiés pendant la période, il faut : — une explication des modifications, — la juste valeur incrémentale inhérente à ces modifications, — des informations sur les modalités d’évaluation de la juste valeur incrémentale (identiques à 5/et 6/) ; Dans le cas de ou le paiement est mesuré en référence à la juste valeur des biens et services reçus pendant la période, il faut indiquer la méthode retenue pour évaluer la juste valeur. Si la présomption de mesure directe est remise en cause, il faut expliquer pourquoi ; La norme exige : — que les charges inhérentes aux paiements en actions et enregistrée sur la période, — que le total des dettes enregistrées (la part à moins d’un an doit apparaître dans les notes annexes), — que la valeur totale intrinsèque à la fin de la période pour laquelle les droits de la contrepartie à la liquidité ou aux autres actifs sont acquis. 5.2.5 Modalités d’adoption de la norme La norme s’applique à tous les instruments de capitaux propres attribués après le 7 novembre 2002 qui ne sont pas acquis au 1er janvier 2005. Pour les instruments attribués antérieurement, la norme est applicable si l’entité a déjà publié une information sur la juste valeur des instruments de capitaux propres à la date d’attribution desdits instruments. L’application est rétrospective. La norme s’applique aux passifs générés par des transactions dont le paiement est fondé sur des actions qui ne sont pas réglées au premier janvier 2005. Dans ce cas, le retraitement de l’information comparative n’est pas requis en ce qui concerne les périodes antérieures au 7 novembre 2002. des dettes id 6 REGROUPEMENTS D’ENTREPRISES ET CONSOLIDATION Dans ce chapitre, nous abordons dans un premier temps, les regroupements d’entreprises puis dans un second temps, la comptabilisation des participations actives. 6.1 LES REGROUPEMENTS D’ENTREPRISE Cette section est consacrée aux regroupements d’entreprises. Les regroupements d’entreprise sont régis par la norme IFRS 3 applicable à partir de 2005. En outre, nous abordons les acquisitions à l’envers et la notion de goodwill complet qui sera applicable à partir de 2006. 6.1.1 Définition des opérations concernées et principes de comptabilisation Un regroupement d’entreprises consiste à « assembler ensemble des entités séparées ou des affaires en une seule entité de reporting ». Selon le cadre conceptuel, une entité de reporting est « une entreprise pour laquelle il y a des utilisateurs qui s’appuient sur les états financiers comme source majeure d’information financière pour l’entreprise ». Une affaire est un ensemble intégré d’activités et d’actifs conduits et gérés dont l’objectif est de fournir un retour sur investissement (une rentabilité) aux investisseurs ou de minimiser les coûts ou d’accroître les autres bénéfices économiques directement et proportionnellement aux décideurs et aux participants. Néanmoins, sont formellement exclus du champ d’application de la présente norme (IFRS 3) les regroupements d’entités afin de former une coentreprise (joint venture) et les regroupements d’entités sous contrôle conjoint. Dans le cadre du référentiel IFRS applicable en 2005, tous les regroupements d’entreprises sont comptabilisés selon la méthode de l’acquisition. La méthode de mise en commun entre égaux n’est plus une méthode permise Identification de l’acquéreur La mesure du coût d’acquisition suppose qu’il y ait un acquéreur. Il faut donc obligatoirement des dettes id identifier un acquéreur, c’est-à-dire que l’une des entités préexistantes au regroupement doit être qualifiée d’acquéreur, et cela même dans le cas où une nouvelle entité qui émet des titres est créée pour procéder au regroupement. L’identification de l’acquéreur a lieu en référence au concept de contrôle. L’entreprise qui détient le pouvoir in fine est l’acquéreur d’un point de vue comptable. Le concept de contrôle, similaire à celui utilisé en consolidation (IAS 27), porte sur les relations entre deux entités ; en particulier lorsqu’une entité qui a le pouvoir de gouverner les politiques financières et opérationnelles d’une autre entité de façon à obtenir des bénéfices des activités de l’autre entité est l’acquéreur. Le coût d’acquisition Le coût d’acquisition est mesuré de la façon suivante : juste valeur à la date d’échange des actifs donnés et des dettes à payer et des dettes éventuelles et des instruments financiers émis par l’acquéreur ; les coûts directement attribuables au regroupement. Tous les actifs acquis, les dettes contractées et les dettes contingentes sont mesurés à leur juste valeur. Les coûts de restructuration ne sont reconnus que s’ils existent à la date d’acquisition. On constate que le domaine des coûts attribuables est assez restreint. Coûts attribuables Parmi les frais suivants, veuillez indiquer lesquels sont directement attribuables au regroupement ? a) Honoraires des banquiers d’affaires qui ont contribué à la structuration des outils émis pour financer l’acquisition. b) Honoraires des auditeurs qui ont procédé aux évaluations. c) Salaires des membres du personnel permanents du département fusions et acquisition du groupe acquéreur. d) Frais d’émission des titres. e) Honoraires des avocats qui ont participé. Solution a) Non car les coûts engagés pour structurer un instrument financier sont liés à l’émission des titres (transaction distincte du regroupement) et sont de ce fait dans l’évaluation de la dette. b) Oui car inhérents au regroupement. des dettes id c) Non car ces dépenses ne sont pas attribuables à une opération spécifique. d) Non pour la même raison que a). e) Oui pour la même raison que b). Le coût peut faire l’objet d’ajustement en considération d’événements futurs. La valorisation est effectuée à la date d’échange. La date d’échange est la date à laquelle est opérée la transaction, c’est-à-dire le moment ou chaque investissement individuel est enregistré dans les comptes. La date d’acquisition est celle à laquelle les actifs nets et les opérations de la cible sont effectivement contrôlés par l’acquéreur. Généralement les deux sont confondues mais la date d’échange peut différer de la date d’acquisition si l’entreprise est acquise par étapes. La reconnaissance du goodwill Le goodwill est constitué des bénéfices économiques futurs qui ne peuvent être individualisés et enregistrés séparément. Le goodwill est donc un actif à part entière selon l’IFRS. Il traduit le coût supplémentaire que l’acquéreur est prêt à débourser pour acquérir le contrôle d’une filiale, c’est-àdire la bonne volonté de l’acheteur. Figure 6.1 Décomposition du prix Prix Valeur pour l’acquéreur (valeur de la réunion des entités) (GW 2) Goodwill Valeur de la combinaison des actifs et des dettes entre elles (GW 1) Juste valeur des actifs et des dettes considérées individuelleme nt Ecart d’évaluation Plus values sur les actifs Passifs potentiels (EE) Valeurs comptables des actifs et des dettes En conséquence, un actif acquis dans le regroupement comme par exemple un projet de recherche et développement sera enregistré séparément du goodwill dès lors : des dettes id qu’il remplit la définition d’un actif (contrôlé et source de bénéfices économiques futurs) ; qu’il est séparable ou qu’il provient d’un arrangement contractuel ou de droits légaux ; que sa juste valeur est mesurable de façon fiable. Le guide d’application de la norme IFRS 3 fait explicitement référence à des incorporels qui remplissent ces conditions et doivent donc être immobilisés : incorporels liés au marketing (maquette d’un journal, services associés à la marque…) ; incorporels liés à la relation client (commande de production…) ; incorporels artistiques (pièces de théâtre, opéras, ballets, photographies…) ; incorporels contractuels (accord de franchise, licence, bail,…) ; incorporels technologiques (secrets de fabrication, technologie non-brevetée ou brevetée…). Éléments incorporels et goodwill Indiquer dans la liste ci-dessous, quels sont les éléments incorporels enregistrés séparément du goodwill : a) Une liste de clients en l’absence de clause de confidentialité. b) Le carnet de commandes clients. c) Historique de volumes de ventes réguliers à des prix prévisibles auprès d’un client A sans qu’il y ait d’accord contractuel. d) Permis de construire. e) Droits de diffusion. f) Nom de domaine Internet. g) Une part de marché résultant de la localisation d’un magasin de fleurs auprès d’un cimetière. h) Base de données. i) Une part de marché qui dépend de conditions climatiques susceptibles d’être favorables à la vente de maillots de bains pour un magasin de sport. j) Le savoir faire inhérent à l’équipe de R & D. Réponses : a) oui, contrôle et séparabilité b) oui, contrôle et contractuel — même si commande annulable. des dettes id c) oui, contrôle et séparabilité. d) oui, contrôle et accord contractuel. e) oui, contrôle et accord contractuel. f) oui, contrôle et accord contractuel. g) non, pas de contrôle. h) oui, contrôle et séparabilité. i) non, pas de contrôle. j) non, pas de séparabilité. En France, les parts de marché acquises lors des regroupements peuvent apparaître à l’actif des bilans des entreprises. Ce n’est pas possible avec les normes IFRS (voir norme IAS 38). A contrario, certains éléments inclus dans le fond de commerce ou dans l’écart d’acquisition peuvent faire l’objet d’une comptabilisation séparée. Évaluation du goodwill Évaluation du goodwill et comparaison avec l’ancienne méthode de IAS 22 et la méthode française. Soit une entreprise Alpha qui acquiert 100 % d’une entreprise Bêta. Cible Acquéreur Actifs incorporels non-courants 0 50 Actifs corporels non-courants 200 700 Actifs courants 300 750 500 1 450 Dettes courantes 150 300 Dettes non-courantes 150 400 Capitaux propres 200 800 500 1 500 Le rapport d’évaluation indique que les immobilisations corporelles recèlent une plus-value latente de 50. De plus, la relation client peut être valorisée pour 100 et a une durée de vie de 5 ans. La marque est évaluable de façon fiable à 200 et sa durée de vie est de 20 ans. Solution des dettes id La détermination du goodwill n’est pas identique dans les deux cas. Les éléments incorporels acquis sont comptabilisés séparément suivant la norme IFRS 3. Le tableau ci-dessous indique les effets comparés des deux méthodes sur les états financiers publiés à l’année de l’acquisition. IAS 22 — CRC 99-02 Prix payé IFRS 3 750 750 Juste valeur des actifs (hors incorporels) et des dettes 250 de la cible 250 Juste valeur des actifs incorporels acquis Marque 200 Relation clients 100 Dette éventuelle -75 Provision pour restructuration -50 0 Fraction du prix payé allouée 200 475 Goodwill 550 275 6.1.2 Principes de comptabilisation La prise en compte du regroupement Une fois le coût de l’acquisition connu, il convient de déterminer les modalités de comptabilisation du regroupement. La méthode de l’acquisition consiste à : enregistrer les actifs et les passifs de la cible à leurs justes valeurs ; faire ressortir un écart entre le prix payé et la somme des justes valeurs des actifs identifiables ; affecter cet écart selon des modalités qui sont détaillées dans la partie sur la reconnaissance du goodwill ci-dessus. Méthode de l’acquisition et méthode de la mise en commun Soit deux sociétés, la société A au capital composé de 400 actions avec une valeur nominale de 2,5 euros et la société B au capital composé de 200 actions d’une valeur nominale de 1 €. La parité d’échange est déterminée sur la base de la valeur de la valeur de marché des actions, respectivement 5 € pour A et 3,50 € pour B. Les actifs non-courants de B sont réévalués à 540 (leur juste valeur). Le regroupement est supposé avoir lieu le 31 décembre. des dettes id Les bilans de chacune des deux sociétés au 31/12/200x sont les suivants : Société A Société B Goodwill 0 0 Actifs non-courants 1 200 500 Actifs courants 1 000 500 Total actif 2 200 1 000 Capital 1 000 200 Prime 400 100 Réserves 160 250 Résultat 40 50 Capitaux propres 1 600 1 600 Passifs non-courants 350 300 Passifs courants 250 100 Total passifs 2 200 1 000 Présenter le bilan de l’acquéreur après prise en compte du regroupement en appliquant successivement la méthode de la mise en commun (pooling) et la méthode de l’acquisition. Solution La parité d’échange est déterminée sur la base de la valeur de marché. Les actionnaires de B reçoivent 14 actions A lorsqu’ils apportent 10 actions B. L’entreprise A émet donc des actions pour acquérir l’entreprise B pour une valeur de 700. Les actionnaires de B reçoivent donc 140 actions A en échange de l’apport de leurs 200 actions B. Dans un premier temps, les actifs de B sont repris au niveau de A à leur valeur comptable. Dans un second temps, les capitaux propres de B sont annulés. Méthode de la mise en commun Fin 200x Capitaux propres Réserves A 100 Capitaux propres Capital B 200 Capitaux propres Prime B 100 Capitaux propres Réserves B 300 Capitaux propres Capital de A 350 Capitaux propres Réserves A 350 Imputation de l’écart de valeur sur les réserves de l’acquéreur. des dettes id Méthode de l’acquisition Fin 200x Actifs Goodwill 60 Actifs Actifs non-courants 40 Capitaux propres Capital B 200 Capitaux propres Prime B 100 Capitaux propres Réserves B 250 Capitaux propres Résultats de B 50 Capitaux propres Capital de A 350 Prime A 350 Reconnaissance d’un goodwill et enregistrement des actifs de B à leur valeur réévaluée À + B (Acquisition) À+B (Pooling) Goodwill 760 Actifs non-courants 1 740 1 700 Actifs courants 1 500 1 500 4 000 3 200 Capital 1 700 1 700 Prime 1 100 300 Réserves 160 110 Résultat 40 90 Passifs non-courants Passifs courants 650 650 350 350 4 000 3 200 Selon la méthode de l’acquisition, la société acquise est comptabilisée à la juste valeur des actifs et des passifs. Le résultat de la société acquise est intégré dans le coût d’acquisition. Il n’est pas repris en tant que tel dans les comptes de A. Selon la mise en commun d’intérêt, les actifs et les passifs de B sont repris à leur valeur comptable. Le résultat de la société B est conservé dans les comptes du regroupement. Les écarts de valeurs entre le prix effectivement payé et la valeur comptable des actifs sont imputés directement sur les capitaux propres. Si l’on compare les deux méthodes, on constate que le taux de rentabilité calculé en rapportant le résultat net aux capitaux propres passe de 1 % des dettes id suivant l’acquisition à 2.8 % suivant la mise en commun d’intérêt. Si le prix payé est supérieur à la valeur comptable, il y a une amélioration artificielle de la rentabilité dans le cas de la mise en commun d’intérêt en raison du résultat du groupe plus élevé dans le cas du « pooling » et parallèlement, les capitaux propres du groupe sont plus importants dans le cas de l’acquisition. En revanche, le ratio d’endettement se détériore dans le cas en appliquant la comptabilisation aux valeurs comptables. La méthode qui consiste à reprendre les actifs et les passifs de la cible à leur valeur comptable – appelée la méthode dérogatoire en France – est prohibée dans le référentiel IFRS tout comme dans le référentiel américain. L’ancienne norme internationale reconnaissait également la comptabilisation selon la mise en commun sous certaines conditions. Cette faculté est désormais supprimée. La méthode de l’acquisition est la seule reconnue dans le cadre IFRS à partir de 2005. À partir de 2006, les participations dans les entreprises associées d’intérêt seront comptabilisées selon la méthode du nouveau départ en IFRS. Le suivi du goodwill dans le temps Le traitement du goodwill postérieurement à la première comptabilisation est le suivant : le goodwill est affecté à une ou plusieurs UGT. Chaque UGT représente la plus petite UGT à laquelle le GW peut être raisonnablement affecté (en pratique, le niveau le plus petit auquel le management gère la rentabilité) ; le montant recouvrable de l’UGT (le plus élevé du prix de cession net et de la valeur d’utilité) est comparé à la valeur comptable. La différence est la perte de dépréciation qui est enregistrée dans le compte de résultat ; les actifs incorporels peuvent être testés comme une composante de l’UGT. Ce point est abordé techniquement dans le chapitre consacré aux immobilisations Application de IFRS 3 par Eurofins « Depuis la publication en mars 2004 de la norme IFRS 3 sur le traitement des écarts d’acquisition et la décision d’Eurofins d’appliquer par anticipation cette norme, les écarts d’acquisition ne sont plus amortis (remplacement de l’amortissement linéaire combiné à un test de valeur par seulement un test de valeur mais systématique) à partir de l’exercice 2003, il n’est plus possible de faire converger les deux référentiels, tant que les nouvelles normes comptables internationales n’auront pas été retranscrites dans les normes françaises. » L’incidence sur le résultat du changement de méthode est traitée de façon rétrospective des dettes id Contrairement, à la pratique américaine : il n’y a pas d’allocation de l’écart aux actifs identifiés. Le test de dépréciation est opéré en une seule étape, la perte de valeur étant déduite en totalité du goodwill ; les dépréciations de valeur opérées pour les actifs incorporels à durée de vie indéfinie peuvent être incluses dans l’UGT. 6.1.3 Les approfondissements Le référentiel international apporte des solutions intéressantes et innovantes à trois séries de questions : que faire lorsque les actionnaires de la cible obtiennent le contrôle de la société initialement acquéreur ? Quelle part du goodwill faire apparaître dans les comptes ? À quoi correspond économiquement un écart d’acquisition négatif ? Nous allons donc successivement aborder les acquisitions à l’envers, le goodwill complet et le goodwill négatif. Le cas particulier des acquisitions à l’envers Lorsque les propriétaires de la société rachetée obtiennent le contrôle effectif du regroupement alors, en application du principe de prééminence de la substance sur la forme, il est nécessaire de considérer que la cible initiale est l’acquéreur. La comptabilisation des regroupements suivant les modalités des acquisitions à l’envers ne s’applique qu’aux états financiers consolidés. Dans les comptes sociaux de la société mère, les investissements dans les filiales restent comptabilisés suivant la forme juridique. Acquisitions à l’envers Les actionnaires de la cible obtiennent le contrôle de la société acquéreuse. Soient deux sociétés C et D, la valeur de C retenue pour l’échange est de 500 € (100 titres) ; la valeur de D retenue pour l’échange est de 1 250 € (125 titres). Goodwill des dettes id C D Actifs non-courants 200 300 Actifs courants 200 300 400 600 Capital 100 250 Prime 30 50 Réserves 55 50 Résultat 15 50 Passifs non-courants 120 50 Passifs courants 80 150 400 600 La juste valeur des actifs non-courants de C est de 300, la juste valeur des actifs noncourants de D est de 420. Présenter les comptes sociaux et les comptes consolidés. Solution En admettant que la valeur de marché des titres C est de 5 euros, l’émission de titres qui rémunèrent les apports des actions D va porter sur 1 250/5 = 250 titres. Sachant que les anciens actionnaires de C détenaient 100 actions, les actionnaires D devenus actionnaires de C après le regroupement vont détenir 250 des 350 titres de C, soit 74,42 % des titres de l’ensemble. La société cible D est en fait la société qui contrôle l’ensemble après le regroupement. Le coût d’acquisition est calculé du point de vue de D — la cible initiale qui a la qualité d’acquéreur — de la façon suivante : en théorie, les actionnaires de D s’ils avaient acquis C auraient dû remettre aux actionnaires de C, un nombre Y de titres de façon à ce que le rapport : nombre de titres D avant augmentation de capital/nombre de titres D en circulation après augmentation de capital soit égal à 74,42 %. L’émission aurait donc été de 50 titres D valorisés 500 euros puisque 125/(125 +50) = 74,42 %. L’application du principe de prééminence de la substance économique sur la forme juridique consiste donc à valoriser le goodwill du point de vue de l’acquéreur effectif et non-apparent dans les comptes consolidés. Parallèlement, si la société C produit des comptes sociaux, le goodwill qui apparaîtra en fond de commerce sera celui calculé du point de vue de C qui juridiquement reste acquéreur. C acquiert D D acquiert C Coût d’acquisition des titres (*) 500 1 250 Juste valeur des actifs (500) (720) + 200 + 200 = 200 = 730 Juste valeur des dettes Goodwill (*) Il s’agit des coûts d’acquisition des titres C par D si C est l’acquéreur et des titres de D par C si C est l’acquéreur. Les écritures comptables dans le journal de consolidation sont les suivantes : Fin N Actifs Capitaux propres des dettes id Goodwill 200 Actifs non-courants 100 Capital C 100 Capitaux propres Prime C 30 Capitaux propres Réserves C 70 Capitaux groupe Capitaux propres 500 300 — 200 = 100 55 + 15 = 70 Le résultat de la cible est repris dans le résultat du groupe et donc lorsque l’on annule les capitaux propres on diminue les réserves du montant de ce résultat qui est une composante du coût d’acquisition. Comptes consolidés Comptes sociaux Goodwill 200 730 Actifs non-courants 600 620 Actifs courants 500 500 1 300 1 850 Capital 250 350 Prime 550 1 030 Réserves 50 55 Résultat 50 15 900 1 450 Passifs non-courants 170 170 Passifs courants 230 230 400 4300 La notion de goodwill complet : quelle conception du goodwill retenir ? Le goodwill, inscrit à l’actif peut être évalué de plusieurs façons. La problématique consiste à savoir quelle est la conception sous-jacente de l’image que l’on souhaite communiquer : permettre aux actionnaires majoritaires de calculer une rentabilité (optique du propriétaire) ou bien fournir aux diverses parties prenantes une vision globale (optique de l’entité). Dans le premier cas, les intérêts minoritaires sont repris à leur valeur comptable (éventuellement ajustée des plus values identifiées sur les actifs). Dans le second cas, les intérêts minoritaires sont repris à leur valeur de marché. Ce dernier cas correspond à la solution donnée par les normes IFRS (application obligatoire à compter des exercices ouverts en 2006). Solution IFRS 3 applicable à partir de 2006 (goodwill complet) : le montant inscrit est égal à la des dettes id différence entre la juste valeur de l’entreprise acquise et la juste valeur totale des actifs et des passifs identifiables de cette entreprise à la date d’acquisition. Solution (IAS 22) : le montant inscrit dans les comptes est égal à la différence entre le coût d’acquisition et la quote-part de l’acquéreur dans la juste valeur des actifs et des passifs identifiables. Goodwill complet versus goodwill partiel Une entreprise A acquiert une entreprise F. La valeur comptable de F est de 500 €. La plusvalue sur les actifs de F est de 100. Hypothèse 1 : acquisition de 100 % à 1 050 euros. Hypothèse 2 : acquisition de 80 % à 850 euros. Calculez l’écart d’acquisition en utilisant la méthode traditionnelle puis la méthode du GW complet dans les deux hypothèses. Passez les écritures au journal de consolidation et expliquez pourquoi le normalisateur international a retenu le goodwill complet. Solution Dans le cadre de la première hypothèse, il n’y a pas de différence entre les deux méthodes. Le goodwill est la différence entre le prix payé par l’acquéreur et la juste valeur, soit 1 050 — (500+100) = 450 euros. Dans le cadre de la seconde hypothèse, le GW partiel est égal à la différence entre le coût d’acquisition effectivement payé par l’acquéreur et la juste valeur de la quote-part de l’acquéreur dans les actifs de la cible, soit 850 — 80 %× (500+100) = 370 euros. Pratiquement, l’avantage de cette méthode est que les informations nécessaires pour calculer le GW sont aisément déterminables. Dans le cadre de la seconde hypothèse, le GW global est différent du GW partiel. Il est égal à la différence entre le prix qu’aurait payé un acquéreur s’il avait acquis 100 % et la juste valeur des actifs et des dettes de la cible. Pratiquement, il faut donc recourir à une évaluation afin d’évaluer la juste valeur de la part des minoritaires dans le goodwill. GW GW partiel GW complet 100 % 80 % 80 % Coût acquisition 1 050 850 1 050 Juste valeur 600 600 600 Quote-part -600 -480 -600 GW 450 370 450 des dettes id Tableau 6.1 Incidence des différentes méthodes sur les états financiers GW partiel GW complet Acquisition de 100 % Acquisition de 80 % Juste valeur des actifs et passifs 600 580 600 GW 450 370 450 Augmentation capitaux propres 1 050 850 850 Minoritaires 0 100 200 1 050 1 050 950 950 1 050 1 050 Si on décompose le prix, nous obtenons : valeur comptable : 500 ; plus-value (EE) : 100 ; goodwill inhérent à la combinaison des actifs (GW1), disons 400 ; goodwill inhérent à la prime de contrôle (GW2), disons 50. La distinction entre GW 1 et GW 2 explique que la fraction du prix payé revenant aux majoritaires soit légèrement supérieure au pourcentage de leur participation dans la filiale. Dans le cas d’une acquisition à 100 %, la distinction entre les deux méthodes est inexistante puisque la quote-part est de 100 %. L’écart d’acquisition correspond à la différence entre le prix payé (qui ici correspond à la juste valeur de l’ensemble) et la juste valeur des actifs et des dettes identifiables de la société acquise. Dans le cas d’une acquisition à 80 %, l’usage actuel qui consiste à calculer le goodwill en retranchant la quote-part de la juste valeur des actifs et des passifs identifiés du prix payé (qui correspond au prix payé mais qui est différent de la juste valeur de l’ensemble) conduit à additionner dans les capitaux propres des éléments disparates : valeur de marché pour la part revenant aux actionnaires majoritaires et valeur comptable pour la part revenant aux minoritaires. En tant qu’actif, le goodwill est comptabilisé au bilan pour sa valeur à la date d’échange. Il n’est pas amorti, mais il fait l’objet de tests de dépréciation (voir partie sur les actifs). À noter que les pertes inhérentes aux tests de dépréciation du goodwill sont réversibles sous certaines conditions (ce qui n’est pas le cas dans le référentiel américain). Affectation du goodwill « négatif » Le goodwill étant défini comme un actif, il ne peut pas être négatif. Donc, les badwill potentiels doivent dans l’ordre être : affectés en dettes éventuelles lorsqu’ils sont liés à l’acquisition ; des dettes id ajoutés à la valeur des actifs et des dettes s’ils correspondent à des erreurs ou résultent de l’application d’une méthode d’évaluation distincte de la juste valeur. Enfin, l’existence d’un montant résiduel après affectation aux justes valeurs traduit donc une « bonne affaire » pour l’acquéreur. Ce montant est comptabilisé en produit dans le compte de résultat. Traitement du goodwill négatif Reprise de l’exemple initial, mais le prix d’acquisition est de 500 € et il n’y a aucune plusvalue sur les actifs de B. Le prix est de 500 au lieu de 700 Société A Société B À + B (Acquisition) Goodwill 0 Actifs non-courants 1 200 500 1 700 Actifs courants 1 000 500 1 500 2 200 1 000 3 200 Capital 1 000 250 200 -200 1 250 Prime 400 250 100 -100 650 Réserves 160 250 -250 160 Résultat 40 50 -50 Capitaux propres 1600 Passifs noncourants 350 300 650 Passifs courants 250 100 350 Total passif 600 400 1000 100 140 2200 Le goodwill négatif signifie que l’acquéreur fait une bonne affaire et apparaît en produit dans le compte de résultat. Rapport annuel d’Eurofins 2003 Eurofins Scientific est un groupe international de biotechnologie spécialisé dans les services bioanalytiques pour I’industrie agroalimentaire, pharmaceutique et agrochimique et la distribution. Tableau 6.2 Comparaison IFRS 3 — règles françaises des dettes id 6.1.4 Informations à publier des dettes id Noms et description des entités regroupées et date d’acquisition ; Pourcentage d’instruments de capitaux propres avec les droits de vote acquis ; Coût du regroupement (le nombre et la juste valeur des instruments de capitaux propres émis, les modalités de calcul des justes valeurs) ; Montants reconnus à la date d’acquisition pour chaque catégorie d’actifs acquis, pour les dettes et les dettes éventuelles, et sauf impossibilité, la valeur comptable de chaque catégorie déterminée en accord avec les IFRS, immédiatement avant le regroupement ; Informations sur le goodwill (montant de badwill – goodwill négatif) enregistré dans le compte de résultat, détails sur les facteurs qui ont contribué à la reconnaissance d’un goodwill ; Montant des pertes et des profits de la cible depuis la date d’acquisition inclus dans le compte de résultat du groupe. 6.2 LA COMPTABILISATION DES PARTICIPATIONS ACTIVES Une entreprise A peut prendre une participation dans une autre entreprise B pour avoir un rôle actif dans ses opérations. Généralement, l’investissement porte sur une participation significative, l’intention est d’exercer les droits de vote ; il ne s’agit plus d’une participation financière régie par l’IAS 39. Donc les méthodes de comptabilisation applicables aux actifs financiers (coût amorti et juste valeur) ne sont plus valables car elles ne donnent d’informations ni sur le profil de risque ni sur la profitabilité de B, seulement sur sa valeur. Les participations actives sont enregistrées selon l’une des deux méthodes suivantes : la mise en équivalence et la consolidation. La méthode appliquée dépend de la force de la relation entre les deux entités : influence, codécision ou contrôle. L’investisseur opère une distinction entre les participations qui permettent d’obtenir une influence sur les politiques financières et opérationnelles et les participations qui permettent de contrôler ces politiques. Il s’agit d’identifier les situations dans lesquelles les méthodes et leurs variantes éventuelles sont applicables. Pratiquement, l’analyse en substance économique de la force du contrôle (influence ou contrôle) permet d’opter pour une méthode de comptabilisation : en l’absence de contrôle, il y a influence notable et la mise en équivalence s’applique pour comptabiliser les participations (IAS 28) ; en présence de contrôle, la consolidation s’applique (IAS 27). Ce principe souffre d’une exception, les coentreprises (IAS 31) qui correspondent à des situations des dettes id dans lesquelles il n’y a donc pas véritablement contrôle puisqu’il est partagé. Dans ce cas, la norme recommande la consolidation proportionnelle mais elle autorise aussi la mise en équivalence. À terme, seule la mise en équivalence sera admise pour les coentreprises. L’approche est différente de l’approche française. En France, les états financiers consolidés ont un statut particulier. Dans le cadre des normes IFRS, à l’instar des usages américains, la consolidation n’est qu’une modalité — parmi d’autres — d’enregistrer une participation. 6.2.1 La méthode de la mise en équivalence et les participations dans les entités associées. Une entreprise A peut exercer une influence sur une entreprise B sans toutefois la contrôler. A et B sont alors des entités associées qui relèvent de la norme IAS 28, des SIC 20 et 33. Principes de la méthode Suivant la méthode de la mise en équivalence, l’investissement de A dans B est considéré comme équivalent à la détention d’une fraction de l’actif net de B. Comptablement, le mécanisme appliqué est celui de réévaluation et de la dévaluation. Dès lors que le montant de l’actif net de B évolue, la valeur comptable de l’investissement de A change. si B est profitable, la valeur de son actif net augmente. En conséquence, le montant comptabilisé par A doit aussi augmenter ; parallèlement, lorsque B verse un dividende (ou constate une perte), la valeur de son actif net diminue. En conséquence, le montant comptabilisé par B doit diminuer aussi. La mise en équivalence est appliquée dans les comptes individuels de l’investisseur même si ce dernier n’est pas obligé de produire des comptes consolidés. Pour les exemptions prévues par IAS 27, alors la mère doit comptabiliser la participation soit suivant la méthode du coût, soit en accord avec la norme IAS 39. La mise en équivalence d’une participation dans une entité associée La société GECO est une école de commerce et décide de diversifier ses activités en rachetant une participation dans un institut de formation continu FORMAT. Elle acquiert le 1er janvier N 500 parts de l’actif net de FORMAT (2000 parts évaluées à 2,5 euros et de nominal à 1 euro). des dettes id Le résultat de FORMAT pour l’année N est de 260, les dividendes mis en distribution en N sont de 180. Celui de GECO est de 145 (dividendes reçus de FORMAT inclus). FORMAT GECO 1/1/200x 1/1/200x Actifs courants 3 000 1 500 Actifs non-courants 5 000 1 500 Total actif 8 000 3 000 Capital 2000 1 000 Réserves 3 000 500 Capitaux propres 5 000 1 500 Dettes courantes 1 000 1 000 Dettes non-courantes 2000 500 Total dettes 3 000 1 500 GECO FORMAT Compte de résultat Compte de résultat 200x 200x Produits exploitation 1 050 700 Charges exploitation 940 400 Résultat opérationnel 110 300 Produits financiers 45 0 Charges financières 10 40 Résultat financier 35 -40 Résultat net 145 260 Solution À la date d’acquisition, la participation est enregistrée à son coût d’acquisition de 1 250 € (500 parts). Le solde apparaît dans le poste « Participation dans les entreprises associées ». Ce poste est classé en actifs non-courants à l’actif du bilan de GECO. er 1 janvier N Actif des dettes id Participations dans des entreprises associées 1 250 Actif Trésorerie 250 25 % de 5 000 : 1 250 Lors du paiement des dividendes, l’actif net de FORMAT diminue du montant des dividendes versés. En conséquence, l’actif net de GECO diminue en proportion, soit 25 % x 180. La contrepartie est une augmentation de la trésorerie. Mai N + 1 Actif 45 Trésorerie Actif 45 Participations dans des entreprises associées 25 % de 180 : 45 À la clôture de l’exercice, GECO enregistre dans le poste « Quote-part dans les entités mises en équivalence » le résultat de FORMAT au prorata de sa participation, soit 25 % x 260 €. En contrepartie, la valeur de la participation à l’actif augmente. (Le pourcentage retenu pour opérer le partage des profits est déterminé sur la base des droits de votes effectifs et n’inclut pas les droits de votes potentiels.) 31 décembre N Actif Charges Participations 65 Quote-part dans les entités mises en équivalence 65 25 % de 260 : 65 Si le prix d’acquisition est différent de la juste valeur de l’actif net de la participation acquise alors il faut enregistrer l’équivalent de la valeur du goodwill dans le poste « participations dans les entités associées » comme si l’on avait affecté aux actifs les plus value identifiées. Perte de valeur du goodwill La société GECO acquiert les 25 % de FORMAT dont l’actif net est évalué à 5 000 € le 1er janvier N pour un prix de 1 500 €. Le prix inclut une plus-value potentielle sur un immeuble de 100 (amortissable sur 25 ans). À la fin de l’année, les tests de dépréciation démontrent que le goodwill a perdu 50 % de sa valeur. Quels sont les enregistrements comptables en N ? À la date d’acquisition, la participation est enregistrée à sa juste valeur. La plus-value sur l’immeuble et le goodwill n’apparaissent pas directement dans les comptes — ils sont néanmoins intégrés dans le montant de la juste valeur de la participation —. En annexe, figurent toutes les informations sur l’affectation de l’écart d’évaluation et sur la détermination du goodwill. En effet, ils devront éventuellement subir des tests de dépréciation s’il y a une perte de valeur. er 1 janvier N des dettes id Actif Participations Actif 1 500 Trésorerie 1 500 Prix 1 500 25 % de 5 000 : 1 250 À la fin de l’année, il convient de prendre en compte la dépréciation du goodwill et la dotation aux amortissements liée à la plus value sur les actifs identifiés. Fin N Charge Dotations aux amortissements 4 Charge Dépréciation du GW 75 Actif Participation 79 25 % de 5 000 : 1 250 Fin N Actif Participations 20 Actif Trésorerie 45 Produit Quote-part dans les entités mises en équivalence 65 Correction des dividendes : 45 Quote-part dans les profits : 65 Les acquisitions à des valeurs différentes de la valeur comptable de l’actif net créent une asymétrie entre la comptabilisation à l’actif et le traitement au compte de résultat. Les écarts de valeur sont comptabilisés directement dans le poste « participation dans les entreprises associées ». Les informations permettant de traiter ces écarts comme des plus values et des goodwill apparaissent en annexe. Comparaison de la mise en équivalence avec la méthode du coût Au bilan, la valeur de la participation reste à son coût historique. La société GECO reconnaît dans son compte de résultat uniquement sa part dans les dividendes. Participations Coût 1 250 Disponibilités Capitaux propres (1 250) Part dans les résultats Part dans les actifs Solde comptable 1 250 45 45 (1 205) 45 La valeur de la participation à l’actif du bilan est ajustée en fonction da la variation de valeur de l’actif net de FORMAT. La société GECO reconnaît donc dans son compte de résultat la variation de la valeur qui correspond à la quote-part du résultat de l’entité associée revenant à la société mère ajustée du montant des dividendes en provenance de la filiale et encaissés par la société mère. des dettes id Participations Disponibilités Coût 1 250 Part dans les résultats 65 Part dans les actifs (45) 45 Solde comptable 1 270 (1 205) Capitaux propres (1 250) 65 65 GECO GECO Coût historique Mise en équivalence 31/12/200x 31/12/200x Actifs courants 395 395 Actifs non-courant 2 750 2 770 Total actif 3 145 3 145 Capital 1 000 1 000 Réserves 500 500 Résultat 145 165 Capitaux propres 1 645 1 665 Dettes courantes 1 000 1 000 Dettes non-courantes 500 500 Total dettes 1 500 1 500 Dans le cadre de la méthode de mise en équivalence, le montant enregistré dans le compte de résultat intègre non seulement les bénéfices mis en distribution (dividendes) mais aussi la part de l’investisseur dans les bénéfices passés laissés en réserves. Les dividendes sont comptabilisés en tant que produits financiers dans la méthode du coût. Dans le cadre de la mise en équivalence, ils sont comptabilisés à l’actif en tant que diminution de la valeur de la participation. Ils apparaissent indirectement dans le compte de résultat dans le montant de la quote-part des sociétés mises en équivalence. GECO GECO Coût historique Mise en équivalence 31/12/200x 31/12/200x Produits exploitation 1 050 1 050 Charges exploitation 940 940 des dettes id Résultat opérationnel 110 110 Produits financiers 45 0 Charges financières 10 10 Résultat financier 35 -10 Quote-part des sociétés mises en équivalence 65 Résultat net 165 145 Application de la méthode : participations dans les entités associées La méthode de la mise en équivalence s’applique dès lors que l’on est en présence d’une participation dans une entité sur laquelle l’investisseur exerce une influence notable mais qui n’est ni une filiale ni une coentreprise. La qualification d’entité associée est indépendante de la nature juridique : ce peut être une société, un partenariat ou autre. L’influence notable est le pouvoir de participer aux décisions de politiques financières et opérationnelles. Elle est caractérisée si la participation porte sur 20 % ou plus des droits de vote (directement ou indirectement via des filiales). Il s’agit d’une présomption simple. A contrario si les droits de propriété représentent moins de 20 %, l’investisseur est présumé ne pas avoir d’influence notable, à moins qu’une telle influence soit démontrée. Les critères à retenir sont au nombre de cinq : représentation au conseil d’administration ou au sein d’un organe de gouvernement équivalent au sein de l’entité détenue ; participation au processus de prise de décision ; transactions matérielles entre l’investisseur et l’entité détenue ; échange de gestionnaires (personnel managérial) entre les deux entités ; fourniture de l’essentiel de l’information technique. Les droits de vote potentiels doivent être pris en compte pour déterminer si l’influence significative existe. Informations à fournir selon IAS 28 Les entreprises doivent fournir de nombreuses informations sur les participations dans les entreprises associées : la liste de toutes les participations dans les entreprises associées en indiquant la proportion de des dettes id droits de propriétés et des droits de vote ; les informations financières résumées pour les participations dans les entreprises associées, incluant les montants agrégés des actifs, des dettes, des produits, des pertes et des profits ; expliquer pourquoi des investissements de moins de 20 % sont comptabilisés selon la mise en équivalence et pourquoi des investissements de plus de 20 % ne sont pas comptabilisés selon la mise en équivalence ; les informations financières résumées pour les participations dans les entreprises associées, qui ne sont pas comptabilisées selon la mise en équivalence, incluant les montants agrégés des actifs, des dettes, des produits, des pertes et des profits ; la nature et l’étendue de toute restriction significative sur la capacité de l’association à transmettre des fonds sous forme de dividendes en trésorerie, ou à repayer des prêts ou des avances ; indiquer la part non-reconnue dans les pertes de l’association, pour la période et cumulativement ; concernant les dettes éventuelles, il faut indiquer la part de l’investisseur dans la dette éventuelle supportée conjointement avec les autres investisseurs et les dettes qui résultent du fait que l’investisseur est obligé pour tout ou partie des dettes de l’association. Des informations spécifiques doivent apparaître dans les états financiers : les participations dans les entreprises associées sont classées en actifs non-courants ; la part de résultat de la participation revenant à l’investisseur doit figurer sur une ligne séparée du compte de résultat ; la part de l’investisseur dans les opérations non-continues et les activités abandonnées des entreprises associées est publiée séparément ; la part de l’investisseur dans les changements enregistrés directement au niveau des capitaux propres de l’entité associée est enregistrée au niveau des capitaux propres de l’investisseur, et publiés dans le tableau de variation des capitaux propres. 6.2.2 La méthode de la consolidation et les filiales Une entreprise A peut contrôler une entreprise B. En général, mais ce n’est pas une obligation, l’entreprise A doit détenir 51 % de B. À partir du moment où A contrôle B, une nouvelle entité, appelée Groupe (IAS 27) existe. La société mère est tenue de préparer les comptes du groupe, nommés comptes consolidés. Parallèlement, la mère et les filiales continuent de préparer les des dettes id comptes sociaux. Les états financiers consolidés sont ceux présentés par un groupe comme s’il formait une seule entité (IAS 27). Un groupe comprend : une société mère ; les filiales ; les investissements dans les participations dans les entreprises associées ; les intérêts dans les coentreprises ; les entités ad hoc. Après une présentation de la méthode dans le cas le plus simple : consolidation d’une participation acquise à 100 % pour un montant équivalent à sa valeur nette comptable, nous traiterons de cas plus complexes afin de mettre en évidence le goodwill et les intérêts minoritaires. Principe de la méthode pour la consolidation d’une participation détenue à 100 % Les actifs et les passifs de toutes les sociétés contrôlées sont additionnés ensemble et ajoutés à ceux de la mère. Les produits et les charges sont additionnés pour former le compte de résultat consolidé. Préalablement, il faut harmoniser les politiques comptables et éliminer les écritures intragroupes. Une société mère est obligée de présenter des états financiers consolidés dans lesquels elle consolide les investissements dans ses filiales. Il y a une seule exception qui est subordonnée au respect de quatre conditions : la mère M1 est une filiale détenue en totalité ou est une filiale détenue partiellement mais les autres actionnaires n’ont aucune objection à ce que la société mère ne présente pas d’états financiers consolidés ; les instruments de dette et de capitaux propres de la mère M1 ne sont pas cotés ; la mère M1 n’enregistre pas et n’initie pas une procédure d’enregistrement en vue d’émettre des instruments sur un marché public ; la mère ultime M3 ou les sociétés mères intermédiaires M2 de M1 produisent des états financiers qui sont disponibles et établis suivant les IFRS. Le concept de goodwill et la notion d’intérêts minoritaires sont traités dans la partie consacrée aux regroupements d’entreprises. Généralement, la consolidation peut porter sur 100 % des actifs et des dettes mais il existe une des dettes id variante : la consolidation proportionnelle qui se fait au prorata de la participation de A dans B. Dans un premier temps, nous illustrons la consolidation en traitant le cas d’une société mère qui a acquis 100 % des titres d’une filiale au début de l’année. Puis, dans un deuxième temps, nous traitons du cas où le coût d’acquisition est distinct de la valeur nette comptable de la participation à la date d’acquisition. Enfin, nous abordons la consolidation dans le cas d’une participation inférieure à 100 %. Consolidation d’une filiale détenue à 100 % Le 1er janvier N, une société M acquiert 100 % d’une société F pour un prix de 750 €. La société F a vendu à la société M des produits pour un montant de 520. La société M a revendu ces produits à des clients pour un montant de 575 et a payé la société F à hauteur de 440. La société M a encaissé des dividendes de sa filiale pour un montant de 100. Vous disposez des comptes sociaux des deux entreprises à la fin de l’année. Vous devez établir le bilan consolidé du groupe et le compte de résultat consolidé du groupe. Bilans 31/12/N Mère Fille Actifs courants 2 000 900 Actifs non-courants 3 000 (*) 1 000 Total actif 5 000 1 900 Capital 1 000 250 Réserves 1 640 500 Résultat 960 250 Capitaux propres 3 600 1 000 Dettes non-courantes 1 000 500 Dettes courantes 400 400 Total passif 1 400 900 (*) dont une participation de 750 € dans F Résultat de l’année N Produits d’exploitation Charges d’exploitations des dettes id 7 000 3 000 -6 100 -2 800 Résultat d’exploitation 900 200 100 200 -40 -150 60 50 960 250 Produits financiers Charges financières Résultat financier Résultat net Solution Pour établir le bilan consolidé du groupe M, il convient de neutraliser les effets sur les états financiers du groupe des opérations réalisées entre les deux entreprises. 31 décembre N Produits Produits des ventes de F à M Charges Coût des ventes pour M 520 Montant facturé : 1 250 520 La vente avait donné lieu à l’apparition d’une dette dans les comptes de la fille et d’une créance dans les comptes de la mère. Il faut les annuler. 31 décembre N Actif Créance 80 Dette fournisseur Passif 80 Montant non-encaissé La société F a versé des dividendes à la société M. Les produits financiers de M correspondant à ces derniers sont éliminés et en contrepartie les réserves augmentent. 31 décembre N Produits Produits financiers 100 Capitaux propres Réserves 100 Montant non-encaissé : 100 Dans un second temps, il faut annuler la participation et la remplacer par les actifs et les dettes de la fille qui sont repris dans les comptes du groupe. 31 décembre N Capitaux propres Capital de F 750 Capitaux propres Réserves de F 250 Actif Participation dans F 1 000 Les états financiers consolidés du groupe M sont les suivants : Actifs courants 2 720 Produits d’exploitation 9 480 Actifs non-courants 3 250 Charges d’exploitations -8 380 des dettes id Total actif 5 970 Résultat d’exploitation 1 100 Produits financiers 200 Capital 1 000 Charges financières -190 Réserves 1 740 Résultat financier 10 Résultat 1 110 Résultat net 1 110 Capitaux propres 3 850 Dettes non-courantes 1 500 Dettes courantes 620 Total passif 2 120 La prise en compte du coût lorsqu’il est différent de la valeur nette comptable de la filiale Lorsque le coût d’acquisition est différent à la valeur comptable des actifs et des dettes de la filiale alors la différence entre le prix et le coût historique doit être prise en compte dans les états financiers de la filiale. Dans un premier temps, elle est imputée aux actifs et aux dettes de l’entité acquise de façon à faire apparaître dans les comptes leurs justes valeurs. Dans un second temps, l’éventuel écart résiduel est pris en compte. S’il est positif, il est comptabilisé à l’actif en tant que goodwill. La norme IAS 22 exigeait l’amortissement du goodwill capitalisé sur 20 ans. La nouvelle norme IFRS 3 interdit l’amortissement, mais oblige l’entreprise à le déprécier en cas de perte de valeur. Il correspond aux éventuelles synergies. Ces points sont traités précisément dans la partie sur les regroupements d’entreprise. Il faut affecter l’écart entre ce coût et la valeur comptable aux différents actifs et dettes. Si néanmoins, il reste un résidu positif alors ce dernier est qualifié de goodwill et comptabilisé en actif. En France, le goodwill négatif apparaît dans les réserves en écart de réévaluation et le goodwill positif apparaît à l’actif et est amorti. Il peut sous certaines conditions être directement imputé sur les réserves. Coût de la filiale et valeur nette comptable Même exemple que précédemment : M acquiert 100 % mais pour un prix de 1 200. La juste valeur des immobilisations de F, comptabilisées à une valeur nette comptable de 100, est de 250. 31 décembre N des dettes id Actif Goodwill 300 Actif Actifs non-courants 150 Capitaux propres Capitaux propres de F 750 Actif Participation dans F 1 200 250-100 = 150 Solution En revanche, s’il est négatif, il est comptabilisé obligatoirement en produit dans le compte de résultat. Il signifie que la filiale a été acquise par la société mère à un prix inférieur à la valeur de marché des différents actifs et que donc la mère a fait une bonne affaire. M acquiert 100 % mais pour un prix de 500. La juste valeur des immobilisations de F correspond à leur valeur nette comptable. Solution 31 décembre N Capitaux propres Capitaux propres de F Actif Participation dans F Produits sur acquisition Produits 750 500 250 250-100 = 150 La prise en compte des intérêts minoritaires Un investisseur acquiert rarement 100 % des parts d’une entreprise. En général, dépasser le seuil de 50 % suffit à acquérir le contrôle de l’entreprise. En outre, il existe des barrières pratiques. Les lois nationales limitent souvent les participations étrangères en obligeant les entreprises à conserver des actionnaires locaux. La « portion des pertes et profits et des actifs nets de la filiale, attribuables aux capitaux propres, qui ne sont pas la propriété directe ou indirecte de la mère » (IAS 27) est qualifiée d’intérêt minoritaire. Selon la méthode de la consolidation globale, la société mère consolide 100 % des actifs nets et du résultat des filiales, même si elle ne détient pas la totalité des parts (ou actions). La fraction correspondant à l’intérêt des autres actionnaires est reconnue séparément dans les comptes consolidés. Elle apparaît en déduction du résultat du groupe et elle est séparée des capitaux propres. Consolidation d’une filiale détenue à 75 % et intérêts minoritaires La participation de M sans F est de 75 %. Bilan 1/1/N des dettes id Mère Fille Actifs courants 2 187,5 800 Actifs non-courants 2 812, 5 (*) 1 000 Total actif 5 000 1 800 Capitaux propres 3 600 1 000 Dettes non-courantes 1 000 500 Dettes courantes 400 300 Total passif 5 000 1 800 Intérêts minoritaires (*) Les participations ne sont plus que de 562,50 € Solution La société F a versé des dividendes à la société M pour un montant proportionnel à la participation, soit 75. Les produits financiers de M correspondant à ces derniers sont éliminés et en contrepartie les réserves du groupe diminuent. 31 décembre N Produits Produits financiers M 75 Réserves du groupe Capitaux propres 75 Montant encaissé : 75 % de 100 Lors de la reprise, dans les comptes du groupe, des actifs et des dettes de la fille, on procède à l’annulation de la participation. Les modalités de remplacement divergent par rapport à la consolidation d’une filiale à 100 %. La valeur de la participation de M dans F est inférieure au montant des capitaux propres de F, la différence qui correspond à la part des autres actionnaires sur l’actif net de la filiale va ressortir sur une ligne spécifique dans les capitaux propres du groupe. 31 décembre N Capitaux propres Capital 250 Capitaux propres Réserves 500 Participation F 562,5 Intérêts minoritaires dans les capitaux propres d’ouverture 187,5 Actifs Capitaux propres 25 % x 750 = 187,5 des dettes id 31 décembre N Actifs Résultat groupe Capitaux propres Intérêts minoritaires dans les résultats de la période 62,5 62,5 Prise en compte des résultats de la période et répartition entre groupe et minoritaires Les états financiers consolidés du groupe M dans l’hypothèse d’une participation à 75 % sont les suivants : Actifs courants 2 907,5 Produits d’exploitation 9 480 Actifs non-courants 3 250 Charges d’exploitations -8 380 Total actif 6 157,5 Résultat d’exploitation 1 100 Produits financiers 200 Capital 1 000 Charges financières -190 Réserves 1 740 Résultat financier 10 Résultat 1 147,5 Résultat net 1 110 Intérêts minoritaires 250 Résultat groupe 832,5 Capitaux propres 3 850 Résultats minoritaires 62,5 Dettes non-courantes 1 500 Dettes courantes 620 Total passif 2 120 Dès lors que les pertes attribuables aux actionnaires minoritaires dépassent le montant des intérêts minoritaires figurant dans les capitaux propres de la filiale alors toutes les pertes attribuables aux actionnaires minoritaires sont imputées sur les capitaux propres du groupe, à moins d’un engagement contraire des actionnaires minoritaires. Symétriquement, si la filiale dégage de nouveaux des profits, ces derniers sont attribués au groupe à hauteur des pertes antérieures absorbées par le groupe (IAS 27). Champ d’application de la méthode : les filiales Les filiales sont définies en terme de contrôle. La consolidation repose donc sur la notion de contrôle qui est le pouvoir de gouverner les politiques financières et opérationnelles (IAS 27). En principe, toutes les filiales doivent être intégrées dans le périmètre de consolidation sauf s’il s’agit du contrôle temporaire lors d’une acquisition ou bien si la filiale opère sous de fortes restrictions à long terme qui se traduisent par une perte du contrôle. Les entités ad hoc sont consolidées si la substance de la relation entre la société mère et l’entité ad hoc indique que l’entité ad hoc est des dettes id contrôlée par la société mère. Cela peut apparaître même dans les cas où les activités de l’entité ad hoc sont prédéterminées, où la majorité des droits de vote ou la majorité du capital ne sont pas la propriété de l’entreprise. Le contrôle Z possède 66 % des droits de vote de X et 30 % des droits de vote de Y, X détient 25 % des droits de vote de Y et Y est une filiale de Z. Quelles sont les filiales de Z au sens de IAS 27 ? Hypothèse alternative : Idem mais Z possède 20 % des droits de vote de Y et X détient également 20 % des droits de vote de Y Solution Z détient directement 30 % de Y et indirectement 16,75 % de Y, c’est-à-dire 46,75 %. Z n’est pas majoritaire en terme de pourcentage d’intérêts. Pourtant Z contrôle Y, en effet en étant majoritaire dans X, Z contrôle les politiques de X et donc indirectement 25 % de Y. En terme de pouvoir, Z contrôle 55 % de Y. Y est consolidé par Z en faisant ressortir un intérêt minoritaire de 55 %. X est consolidé par Z en faisant ressortir un intérêt minoritaire de 33 %. Hypothèse alternative : Z n’est majoritaire ni en termes de pourcentage d’intérêts ni en termes de pourcentage de contrôle. Z détient directement 20 % de Y et indirectement 13.4 % de Y, c’est-à-dire 33.4 %. Z contrôle dorénavant 40 % de Y. Y n’est plus une filiale et ne doit pas être consolidée. En revanche, Z exerce encore une influence notable sur Y et peut donc comptabiliser la participation par le biais d’une mise en équivalence. Le pourcentage de contrôle permet de déterminer si l’on est en présence d’une filiale — au sens de IAS 27 — ou pas. Le pourcentage d’intérêt permet de répartir les résultats entre le groupe et les actionnaires minoritaires. Informations à fournir selon IAS 27 La norme impose des publications au niveau des états financiers consolidés (IAS 27) : le fait qu’une filiale n’est pas consolidée ; informations financières résumées pour les filiales soit individuellement, soit en groupe ; nature de la relation entre la société mère et une filiale si la mère ne détient pas directement et indirectement à travers ses autres filiales plus de la moitié des droits de vote ; expliquer pourquoi la détention directement et indirectement à travers ses autres filiales plus de la moitié des droits de votes ou des droits de votes potentiels ne constitue pas un des dettes id contrôle ; nature et étendue de toute restriction significative sur la capacité de l’association à transmettre des fonds sous forme de dividendes en trésorerie, ou à repayer des prêts ou des avances. En terme d’information à présenter les intérêts minoritaires doivent apparaître sur une ligne spécifique dans le bilan et dans le compte de résultat (IAS 27). Dans les cas où l’entité produit des états financiers séparés, elle doit expliquer ses motivations en l’absence d’obligation légale et donner des informations particulières (IAS 27). 6.2.3 Le cas particulier des coentreprises Les situations dans lesquelles le pouvoir est partagé ne correspondent ni à une influence notable ni à un contrôle exclusif. Elles sont qualifiées de coentreprises. Toutes les coentreprises partagent les caractéristiques suivantes : deux coentrepreneurs ou plus sont liés par un accord contractuel ; l’accord contractuel établit un contrôle conjoint, c’est-à-dire le partage du contrôle. Les coentreprises comprennent : les activités contrôlées conjointement, les actifs contrôlés conjointement et les entités contrôlées conjointement. Un coentrepreneur est un participant à une coentreprise qui exerce un contrôle conjoint sur celle-ci. Un investisseur dans une coentreprise est un participant à une coentreprise et il n’exerce pas un contrôle conjoint sur celleci. Activités contrôlées conjointement Les actifs et les ressources appartenant à chacun des entrepreneurs sont utilisés par les coentrepreneurs. Il n’y a pas de structure distincte des coentrepreneurs eux-mêmes. Chaque coentrepreneur utilise ses propres immobilisations corporelles et ses propres stocks. Il assume également ses propres charges et ses propres passifs et lève ses propres financements, qui représentent des obligations qui lui sont propres. L’accord de coentreprise prévoit généralement un mode de partage, entre les coentrepreneurs, des produits tirés de la vente de la production conjointe et de toute charge encourue en commun. C’est le cas par exemple lors de la production d’un avion : chacun des coentrepreneurs est chargé d’une partie du processus de fabrication, assume ses propres coûts et obtient une quote-part du produit de la vente de l’avion, quote-part déterminée conformément à l’accord contractuel. Activités contrôlées conjointement des dettes id Deux entreprises S et V, respectivement constructeur d’ordinateurs et concepteurs de programmes informatiques produisent ensemble un téléphone portable qu’ils vendent. Selon l’accord les liant, chaque entreprise supporte ses propres charges de développement et partage les profits. Les frais de marketing et de vente sont supportés par l’entité Z et supportées à parts égales par les deux entreprises. a) Qualifier les différentes opérations effectuées par les deux entreprises. b) Indiquer les conséquences comptables dans les comptes sociaux. c) Indiquer les conséquences comptables dans les comptes consolidés. Solution La fabrication des téléphones mobiles est une activité contrôlée conjointement par S et V. Les activités commerciales sont réalisées par une entreprise qui est une coentreprise. En revanche, aucun état financier n’est publié pour l’activité de fabrication et les coûts respectifs de S et V ne doivent pas être communiqués. L’entreprise exerçant l’activité commerciale doit publier des comptes sociaux audités. Concernant l’activité de fabrication, S va comptabiliser dans ses comptes sociaux : les constructions et les machines utilisées pour produire les téléphones à l’actif de son bilan ; les matières premières non-utilisées et les téléphones stockés non-vendus en stocks ; les produits résultants des ventes dans son compte de résultat et les créances qui y sont rattachées dans les actifs courants ; les charges de personnel, les dotations aux amortissements dans son résultat et les dettes qui y sont rattachées dans les passifs courants ; la participation dans la société Z en actifs non-courants. V va comptabiliser des items similaires (mais différents) dans ses comptes sociaux. V ne comptabilise pas sa participation dans S et réciproquement pour S. Aucun ajustement de consolidation n’est requis pour produire les états financiers consolidés. Les états financiers comprennent donc exactement les mêmes items et les mêmes montant que les comptes sociaux. Actifs contrôlés conjointement Les coentrepreneurs contrôlent conjointement, (souvent la copropriété), un ou plusieurs actifs dévolus (apportés ou acquis) aux fins de la coentreprise. Les actifs servent à procurer des avantages aux coentrepreneurs. Chaque coentrepreneur prend sa quote-part de la production générée par les actifs et assume une part convenue des charges encourues. Ces coentreprises n’impliquent pas la création d’une société par action, d’une société de personnes ou d’une autre entité ou d’une structure financière distincte des coentrepreneurs euxdes dettes id mêmes. Chaque coentrepreneur exerce, par le moyen de sa quote-part dans l’actif contrôlé conjointement, un contrôle sur sa part dans les avantages économiques futurs. Actifs contrôlés conjointement Trois entreprises du secteur agricole I, J et K, possèdent une moissonneuse batteuse qu’elles utilisent pour faire les moissons. Chaque entreprise a contribué à hauteur de 1/3 du coût d’acquisition. I et J ont financé l’acquisition en faisant un emprunt alors que K a procédé à une émission de capitaux propres. J supporte l’ensemble des frais (entretien, réparation, essence) et fournit même le conducteur. J facture mensuellement à I et K en vertu de l’accord signé. a) Qualifier les différentes opérations effectuées par les deux entreprises. b) Indiquer les conséquences comptables dans les comptes sociaux. c) Indiquer les conséquences comptables dans les comptes consolidés de I, J et K. Solution a) La coentreprise est un actif contrôlé conjointement. I, J et K sont des coentrepreneurs et J a un rôle particulier en tant qu’opérateur. b) Les trois entreprises comptabilisent les actifs, dettes charges et produits au prorata de leur contribution à la coentreprise. I enregistre les éléments suivant dans ses comptes sociaux : — sa participation dans la moissonneuse en « immobilisations corporelles » au prorata de sa contribution dans le prix d’acquisition, déduction faite des amortissements correspondants ; — une dette non-courante pour l’emprunt contracté pour acquérir la moissonneuse ; — le chiffre d’affaires de ses propres produits ; — les charges qui incluent les frais financiers de l’emprunt, les coûts commerciaux engagés pour vendre ses produits et les charges facturées par J ; — une dette courante pour les charges encourues par J mais non encore payées par I. J enregistre les éléments suivant dans ses comptes sociaux : — sa participation dans la moissonneuse en « immobilisations corporelles » au prorata de sa contribution dans le prix d’acquisition, déduction faite des amortissements correspondants ; — une dette non-courante pour l’emprunt contracté pour acquérir la moissonneuse ; — le chiffre d’affaires de ses propres produits ; — les charges qui incluent les frais financiers de l’emprunt, les coûts commerciaux engagés pour vendre ses produits et les charges facturées par K ; des dettes id — une créance pour les charges opérationnelles supportées par J mais qui n’ont pas encore été réglées par I et K. K enregistre les éléments suivant dans ses comptes sociaux : — sa participation dans la moissonneuse en « immobilisations corporelles » au prorata de sa contribution dans le prix d’acquisition, déduction faite des amortissements correspondants ; — les dividendes versés aux actionnaires ; — le chiffre d’affaires de ses propres produits ; — les charges qui incluent les frais financiers de l’emprunt, les coûts commerciaux engagés pour vendre ses produits et les charges facturées par J ; — une dette courante pour les charges encourues par J mais non encore payées par K. c) Aucun ajustement de consolidation n’est requis pour produire les états financiers consolidés. Les états financiers comprennent donc exactement les mêmes items et les mêmes montant que les comptes sociaux. Entités contrôlées conjointement Une entité contrôlée conjointement est une coentreprise qui implique la création d’une entité dans laquelle chaque coentrepreneur détient une participation. L’entité fonctionne de la même manière que toute autre entreprise, si ce n’est qu’un accord contractuel conclu entre les coentrepreneurs établit le contrôle conjoint sur l’activité économique de l’entité. Les deux situations exposées ci-dessus correspondent à des situations pour lesquelles la solution retenue est évidente. Il existe néanmoins des situations plus complexes qui sont traitées dans la norme IAS 31. Les coentreprises sont des entités sur lesquelles la mère exerce une influence significative, mais qui ne sont ni des filiales ni des joint ventures de la mère (IAS 28.3). GECO est une école de commerce et détient des participations a) GECO a un projet de formation continue FORMAT en collaboration avec un Institut d’études politiques, une école d’ingénieurs et l’organisme professionnel des industries métallurgiques. L’objectif du projet est de former les participants aux méthodes de gestion modernes. En vertu de l’accord les liant, les participants ont une participation égale dans le projet et partagent les profits équitablement. Les factures sont envoyées à l’organisme professionnel. Un contrat lie les quatre parties prenantes concernant les travaux à effectuer. b) GECO détient 30 % des parts d’une société de gestion immobilière IMMOFIN où elle appointe deux directeurs. c) GECO détient 12 % d’une société de nettoyage NETTO et 27 % d’une société d’énergie des dettes id GIVA car ces activités sont très profitables et GECO espère en tirer un profit à court terme. d) GECO a une participation dans HELLO. Deux autres entreprises ALDO et LILI sont aussi propriétaires d’une fraction du capital et elle partage également les produits, les charges et les résultats de FORMAT. Leur participation au capital est équivalente. Toutefois, LILLI a le pouvoir de faire varier les politiques financières et opérationnelles de HELLO si elle le désire. e) GECO détient 68 % des parts d’une société de restauration. f) GECO partage avec GEBU un intérêt dans COBU. Le consentement des deux partenaires est requis pour l’ensemble des décisions de politiques opérationnelle et financière de COBU pour la plupart des activités. Solution a) FORMAT est une coentreprise en raison d’un partage du contrôle contractuellement établi. C’est une activité contrôlée conjointement. b) IMMOFIN est une entreprise associée, on peut présumer une influence significative en raison des deux directeurs. c) NETO et GIVA sont des investissements à court terme. NETO et GIVA sont détenus dans une optique de court terme. Le fait que la participation dans GIVA soit de 27 % ne suffit pas à qualifier l’influence notable. d) HELLO est une filiale de LILLl, et non pas de GECO qui va comptabiliser LILLI comme une participation passive. e) BETA est une filiale de GECO si l’on suppose que 66 % de pourcentage d’intérêt se traduit aussi par le contrôle. f) GECO est une coentreprise, c’est une entité contrôlée conjointement. La méthode de l’intégration proportionnelle À l’instar de la consolidation globale, les actifs et les passifs correspondant à la participation sont repris dans les comptes consolidés (l’intégration globale consistait à reprendre la totalité des actifs et des passifs de la filiale et à faire ressortir les droits des actionnaires minoritaires sur une ligne séparée dans les capitaux propres). Néanmoins, contrairement à l’intégration globale, la reprise se fait au prorata du pourcentage de capitaux propres détenus, c’est-à-dire proportionnellement. Si la participation donne des droits sur 40 % des capitaux propres, alors les actifs et les dettes sont repris à hauteur de 40 %. Il n’y a pas d’intérêts minoritaires. Consolidation par intégration proportionnelle versus mise en équivalence des dettes id Le comptable de GECO découvre que FORMAT est une coentreprise détenue par 4 sociétés (dont GECO). Il décide de consolider la participation de FORMAT en utilisant la méthode de l’intégration proportionnelle. Présenter les états financiers de GECO, comparer les deux méthodes et chiffrer l’impact de cette décision sur les états financiers. GECO GECO Intégration proportionnelle Mise en équivalence 31/12/200x 31/12/200x Actifs courants 1 120 395 Actifs non-courants 2 750 2 770 Total actif 3 870 3 165 Capital 1 000 1 000 Réserves 500 500 Résultat 165 165 Capitaux propres 1 665 1 665 Dettes courantes 1 205 1 000 Dettes non-courantes 1 000 500 Total dettes 2 205 1 500 GECO GECO Intégration proportionnelle Mise en équivalence 31/12/200x 31/12/200x Produits exploitation 1 225 1 050 Charges exploitation 1 040 940 Résultat opérationnel 185 110 Produits financiers 0 0 Charges financières 20 10 Résultat financier -20 -10 Quote-part des sociétés mises en équivalence des dettes id 45 Résultat net 165 145 Solution La comparaison des ratios les plus significatifs indique que la méthode de l’intégration proportionnelle en intégrant les dettes attachées à la participation dégrade très fortement le ratio d’endettement. La rentabilité économique est sous-évaluée. Comparaison des ratios Mise en équivalence Intégration proportionnelle Dettes long terme/capitaux propres 0,30 0,60 Résultat/capitaux propres 0,09 0,10 Résultat/actif 0,05 0,04 Résultat/chiffre d’affaires 0,14 0,13 Transactions entre un coentrepreneur et la coentreprise Le coentrepreneur GECO a enregistré l’opération suivante pendant la période : N Actifs Trésorerie 1 200 Produits Produits Charges 800 Consommation de stocks Actifs 1 200 800 Stocks Quelles écritures faut-il enregistrer pour ajuster cette opération ? N Produits Produits 300 Trésorerie Actif Actifs Stocks Charges 300 800 Consommations de stocks 800 Dans l’hypothèse d’une intégration proportionnelle, l’écriture initiale est reprise à hauteur de la participation (journal ci-dessus). Dans l’hypothèse d’une mise en équivalence, l’écriture d’ajustement est la suivante : N Produit Actif Quote-part dans les entités mise en équivalence 100 100 Participation 25 % × (1 200 – 800) = 100 € La logique IFRS est différente de l’approche française. On ne parle de consolidation que des dettes id s’il y a contrôle. 6.2.4 Informations relatives aux parties liées Les opérations avec les « parties liées » donnent lieu à la publication d’informations. La raison pour obliger les entreprises à faire de telles publications vise à faire face au problème suivant lequel des entreprises liées les unes aux autres, (contrôle ou influence notable) peuvent fausser les prix. Dans un souci de transparence des informations, la nature, le type et la composition de ces opérations sont requis. Des entités sont considérées comme des parties liées dès lors que certaines d’entre elles ont la capacité d’exercer le contrôle ou une influence notable sur les autres. Figure 6.2. Information sur les parties liées (ARCELOR, rapport annuel 2003, page 168) 6.2.5 La prise en compte des états financiers des filiales à l’étranger et des opérations libellées en devises étrangères Dès lors qu’une entreprise détient des participations dans des entités qui opèrent à l’étranger, des monnaies distinctes de celle de la société mère sont utilisées. Les problématiques sont d’identifier les taux de change à utiliser et de rapporter les effets des variations des taux de change dans les états financiers. Définitions préalables Monnaie fonctionnelle : monnaie de l’environnement économique primaire dans lequel opère l’entité des dettes id (monnaie utilisée pour mesurer). Monnaie de présentation : monnaie dans laquelle sont présentés les états financiers. La différence de change est celle qui résulte de la conversion d’un nombre d’unités d’une monnaie dans un nombre d’unités d’une autre monnaie avec différents taux de change. Une opération à l’étranger est soit une filiale, une participation associée, une coentreprise ou une branche dont l’activité est basée dans un pays distinct de celui de l’entité de reporting. Les états financiers de l’opération étrangère sont présentés dans la monnaie locale. Les états financiers du groupe doivent être présentés dans la monnaie de présentation. Figure 6.2 Les étapes de la conversion des états financiers Monnaie locale Monnaie de fonctionnement Monnaie de présentation En pratique, il y a trois situations : La monnaie locale est la monnaie fonctionnelle et alors il convient de convertir les états financiers exprimés en monnaie de fonctionnement dans la monnaie de présentation. Une usine brésilienne d’un équipementier automobile français produit des pièces à destinations des constructeurs automobiles locaux. La monnaie fonctionnelle est le peso. La monnaie de présentation des états financiers du groupe est l’euro. La monnaie locale n’est pas la monnaie fonctionnelle, les états financiers de la filiale doivent être convertis dans la monnaie de présentation qui est identique à la monnaie fonctionnelle (euros). L’usine chinoise d’un équipementier automobile français produit des pièces utilisées sur les plates-formes européennes du groupe. La monnaie fonctionnelle est l’euro. La filiale présente des états financiers en euros. La monnaie locale, est différente de la monnaie de fonctionnement de l’entité, elle-même différente de la monnaie de présentation du groupe. Un groupe pétrolier français présente ses comptes en euros. En raison de ses activités, la monnaie de fonctionnement de sa filiale d’exploitation pétrolière établie au Kazakhstan est le $. Les états financiers de la filiale sont présentés en tenges. La méthodologie de conversion préconisée par la norme IAS 21 Étape 1 : l’entité de reporting doit déterminer quelle est sa monnaie fonctionnelle. La conversion des dettes id des états financiers des opérations à l’étranger nécessite comme préalable l’identification de la monnaie fonctionnelle. Il faut le faire pour chaque entité considérée individuellement : une maison mère avec des filiales à l’étranger ; une opération à l’étranger (comme une filiale ou une branche). L’environnement économique primaire est celui au sein duquel ont lieu les encaissements et les décaissements. Les facteurs suivants permettent de déterminer la monnaie fonctionnelle : la monnaie qui influence le prix de vente des biens et des services (monnaie dans laquelle sont libellées les factures) ou monnaie du pays où la concurrence et les réglementations déterminent le prix de vente des biens et des services) ; la monnaie qui influence les coûts de production ; la monnaie dans laquelle sont libellés les emprunts. Le degré d’autonomie de la participation (filiale, coentreprise, participation dans des entreprises associées) ou de la branche sera pris en compte : on se demandera si l’activité est une extension de celle du détenteur de la participation, quelle est la proportion des échanges avec le détenteur de la participation, dans quelle mesure les flux de trésorerie de l’entité influencent ceux de la mère. Dans les cas où la conclusion n’est pas évidente, la direction doit exercer son jugement pour déterminer la monnaie fonctionnelle dans un souci d’image fidèle en s’appuyant d’abord sur les trois premiers facteurs. Étape 2 : l’entité convertit tous les items en monnaie étrangère dans sa monnaie fonctionnelle. Si la monnaie de fonctionnement est une devise tierce, il faut passer de la monnaie locale à la monnaie de fonctionnement en utilisant le taux historique de façon à ne pas biaiser la représentation des transactions. L’écart de change éventuellement identifié est rattaché au compte de résultat. Méthode du taux historique Une entreprise enregistrée aux États-Unis établit ses comptes en $ mais travaille uniquement avec des partenaires de la zone euro. La monnaie de fonctionnement est l’euro. Les états financiers établis en $ sont convertis en euros en appliquant le taux historique. Les cours de clôture pour 1 $ sont les suivants 1,20 euro, 1,10 euro et 0,80 euro respectivement les 31 décembre 2001, 31 décembre 2002 et 31 décembre 2003. Le cours moyen de 2002 est de 1,15 et celui de 2003 est de 0,95 euro. En $ Actifs non-courants des dettes id 1 000 Produits exploitations 1 000 Créances 300 Coûts d’exploitation (*) -820 Stocks 500 Résultat opérationnel 180 Disponibilités 200 Frais financiers -30 Résultat net 150 2000 Capital 250 Réserves 600 Résultat 150 (*) dont dotations aux amortissements de 200 1 000 Dettes non-courantes 600 Dettes courantes 400 Méthode du taux historique Bilan 31 12 2003 En dollars En euros Actifs Actifs non-courants 1 000 1,2 1 200 Créances 300 0,8 240 Stocks 500 0,8 400 Disponibilités 200 0,8 160 Total actifs 2000 2000 Passifs Capital 250 1,2 300 Réserves 600 1,15 690 Écart de conversion 0 Résultat 150 0,95 210 Total capitaux propres 1 000 Dettes non-courantes 600 0,8 480 Dettes courantes 400 0,8 320 Total dettes 1 000 Produits exploitations 1 000 des dettes id 1 000 1 000 0,95 950 Charges exploitation -620 0,95 -589 Dotations aux amortissements -200 1,2 -240 Résultat opérationnel 180 0,95 121 Frais financiers -30 0,95 -28,5 117,5 Résultat net 150 210 Étape 3 : conversion de la monnaie fonctionnelle à la monnaie de présentation. Les transactions en devises étrangères sont enregistrées initialement au taux de change à la date de la transaction et ensuite à la clôture de chaque exercice on opère une distinction entre les éléments monétaires et les éléments non-monétaires : les éléments monétaires sont convertis en utilisant le taux de clôture ; les éléments non-monétaires initialement enregistrés à leur coût historique sont convertis en utilisant le taux de change à la date de l’opération (taux historique). Les résultats et la position financière d’une entité dont la monnaie fonctionnelle n’est pas une devise d’une économie inflationniste sont convertis en utilisant la procédure suivante (IAS 21) : les actifs et les passifs sont convertis au taux de clôture à la date d’établissement du bilan (y compris pour les bilans) ; les résultats et les charges du compte de résultat sont convertis au taux de change en vigueur aux dates de transaction (le taux moyen sur la période est une bonne approximation en l’absence de fluctuations importantes) ; toutes les différences de change sont enregistrées comme une composante des capitaux propres. Conversion des états financiers d’une filiale située à l’étranger Une filiale d’une entreprise française établit ses comptes en dinars. Les salaires sont payés en dinars et les factures sont établies en dinars. Les cours de clôture pour 1 dinar sont les suivants : 0,12 euro, 0,11 euro et 0,10 euro respectivement les 31 décembre 2001, 31 décembre 2002 et 31 décembre 2003. Le cours moyen de 2002 est de 0,115 et celui de 2003 de 0,105 euro. Le cours moyen de 2002 est de 0,115 euro, celui de 2003 de 0,105 euro. Les comptes de la filiale libellés en dinars sont les suivants : des dettes id En dinars Actifs non-courants 12000 Produits exploitation 12000 Créances 3 600 Coûts d’exploitation -9 840 Stocks 6 000 Résultat opérationnel 2 160 Disponibilités 2 400 Frais financiers -360 Résultat net 1 800 24000 Capital 3 000 Réserves 7 200 Écart de conversion 0 Résultat 1 800 12000 Dettes non-courantes 7 200 Dettes courantes 4 800 12000 Quelle est la devise fonctionnelle de la firme Alpha ? Présenter le bilan et le compte de résultat de la filiale en euros. Solution On applique le taux de clôture aux actifs et aux dettes, le taux moyen de la période au résultat. Le capital est converti au coût historique et les réserves au taux moyen de la période N-1. Bilan 31 12 2003 31-12-N 31-12-N En dinars En euros Actifs non-courants 12000 0,1 1 200 Créances 3 600 0,1 360 Stocks 6 000 0,1 600 Disponibilités 2 400 0,1 240 24000 des dettes id 2 400 Capital 3 000 0,12 360 Réserves 7 200 0,115 820 Écart de conversion 0 -177 Résultat 1 800 0,105 12000 189 1 200 Dettes non-courantes 7 200 0,1 720 Dettes courantes 4 800 0,1 480 12000 1 200 Produits exploitations 12000 0,105 1 260 Coûts d’exploitation -9 840 0,105 -1 033,2 Résultat opérationnel 2 160 0,105 226,8 Frais financiers -360 0,105 -37,8 Résultat net 1 800 0,105 189 Il faut y inclure les GW provenant des acquisitions d’une filiale étrangère et les ajustements de la juste valeur des actifs et des dettes enregistrées provenant de l’acquisition des opérations étrangères qui sont traitées comme des actifs et des dettes des opérations étrangères. (IAS 21). Remarque : Des règles particulières s’appliquent aux opérations à l’étranger dont la monnaie fonctionnelle est la devise d’une économie en hyperinflation. Les états financiers des opérations à l’étranger sont retraités en appliquant la norme IAS 29 (IAS 21). Les états financiers sont retraités en unité de mesure courante à la date d’établissement du bilan. Le gain ou la perte sur la position monétaire nette est inclus dans le compte de résultat. Informations publiées en annexe Le montant de la différence de change reconnue dans le compte de résultat en excluant les différences induites par l’évaluation des instruments financiers mesurées à la juste valeur en accord avec IAS 39 (IAS 21). Les écarts de change classifiés dans une composante séparée des capitaux propres, et un rapprochement du montant des écarts entre le début et la fin de la période (IAS 21). Si la monnaie de présentation de la filiale est différente de la monnaie fonctionnelle, il faut expliquer les raisons d’utilisation d’une monnaie fonctionnelle différente de la monnaie de présentation (IAS 21). Les changements de monnaie fonctionnelle de l’entité de reporting ou d’une opération à l’étranger significative et les raisons de ces changements (IAS 21). Rapport annuel d’Eurofins Scientific Conversion des états financiers des sociétés étrangères. Comptabilisation des des dettes id opérations étrangères Les comptes des sociétés étrangères sont convertis selon les principes suivants : les postes de bilan sont convertis au taux de clôture ; les postes du compte de résultat sont convertis au cours moyen de l’exercice ; les différences de conversion sont portées directement dans les capitaux propres dans la rubrique « écarts de conversion ». Lors de la cession de filiales étrangères, les différences de change sont reconnues dans le compte de résultat comme faisant partie intégrante de la plus ou moins-value de cession. Les écarts d’acquisition d’une société étrangère sont convertis au taux de clôture. Les opérations en monnaie étrangère sont comptabilisées au taux de change de la date d’opération. Les gains ou les pertes résultant du règlement de ces transactions et de la conversion des créances et dettes en monnaie étrangère, sont appréhendés dans le compte de résultat sur la ligne « résultat de change ». 6.2.6 La prise en compte de la fiscalité différée Le référentiel IFRS suppose implicitement une autonomie de la comptabilité par rapport à la fiscalité. La charge d’impôt dans le compte de résultat doit correspondre aux charges et aux produits effectivement comptabilisés pendant la période. Or, dans des pays comme la France, la comptabilité étant asservie à la fiscalité, la charge d’impôt dans le compte de résultat est identique à la dette d’impôt au passif du bilan. Fiscalité différée L’entreprise VERTE acquiert un appareil de lutte contre la pollution dont la durée de vie économique est de 2 ans. Fiscalement, l’investissement est déductible en totalité dès la première année. L’impôt sur les sociétés selon qu’il est calculé en s’alignant sur les règles fiscales ou pas ne sera pas le même. Le montant effectivement payé est celui déterminé d’un point de vue fiscal. Calcul fiscal N Calcul comptable N+1 N N+1 Valeur de l’actif 0 0 100 0 Résultat comptable 500 520 500 520 Déduction fiscale 200 0 100 100 Résultat fiscal 300 520 400 420 des dettes id Impôt sur les sociétés 60 104 80 84 Question 1 : Quels sont les enregistrements effectués en comptabilité en norme IFRS ? Question 2 : Est-ce une façon de faire similaire à la pratique française ? Solution À la fin de l’année N, l’impôt engendré théoriquement par les charges et les produits effectivement comptabilisés pendant la période est de 80 car d’un point de vue comptable le fait générateur de la charge fiscale est le produit effectivement enregistré en comptabilité. En norme IFRS, la charge d’impôt de la période est de 80 euros. Fiscalement, la dette fiscale est de 60 euros. La différence est un impôt différé passif. Fin N 80 Charges Impôt sur les sociétés Passifs Impôt différé — passif 20 Passifs Dette fiscale 60 L’année suivante, l’écart s’inverse et l’impôt différé passif est compensé par une dette fiscale supérieure à l’impôt théorique comptable. Fin N Charges Impôt sur les sociétés 84 Passifs Impôt différé — passif 20 Passifs Dette fiscale 104 En France, il faut distinguer deux situations. Dans les comptes consolidés, l’approche existante est similaire à celle préconisée par les normes IFRS. Dans les comptes sociaux, la charge fiscale réelle, c’est-à-dire celle qui correspondant à la dette d’impôt est comptabilisée directement dans le compte de résultat comme indiqué ci-dessous. Figure 6.3 Effets comparés sur le résultat France IFRS Résultat avant impôt 400 420 400 420 IS 60 104 80 84 Résultat après impôt 340 316 320 336 15,00 % 24,76 % 20,00 % 20,00 % Ce constat fait ressortir les différences de traitement pour une filiale selon que l’on applique les règles françaises aux comptes sociaux ou pas car la consolidation des comptes nécessite donc de comptabiliser des impôts différés qui ont vocation à traiter les décalages temporels entre la des dettes id fiscalité et la comptabilité. Le référentiel IFRS aborde la fiscalité différée des comptes consolidés à travers une norme (IAS 12) et deux interprétations (SIC 21) et (SIC 25). La norme adopte une approche par le bilan, l’impôt différé est calculé par variation de bilan. L’approche par le bilan Reprenons l’exemple de l’entreprise verte. L’impôt différé est égal au taux d’impôt appliqué aux variations de valeur des actifs et des dettes. Soit dans le cas de l’entreprise VERTE, un montant égal à la différence entre la valeur comptable et la valeur fiscale, multiplié par le taux d’imposition : (100 — 0) × 20 % = 20 euros. Début N Fin N Fin N + 1 Base fiscale 200 0 0 Base comptable 200 100 0 Différence 0 100 0 Impôt différé 0 20 0 Solution Les écritures comptables restent les mêmes que dans l’approche résultat évoquée précédemment, le changement porte sur les modalités de détermination de l’impôt différé. Une différence temporelle est une différence entre le montant comptable d’un actif ou d’une dette et son assiette fiscale. Celle-ci inclut les différences temporaires qui prennent en compte les situations dans lesquelles : une charge est comptabilisée à une période différente de sa déductibilité fiscale ; un produit est comptabilisé à une période différente de sa réintégration fiscale. Les différences temporelles incluent également les situations qui ne sont pas des différences temporaires : lors des regroupements d’entreprises, les actifs de la société acquise sont réévalués à la juste valeur alors que l’assiette fiscale reste celle originellement enregistrée dans les comptes de la filiale ; réévaluations comptables des actifs en franchise d’impôt ; les participations dans les filiales, les entreprises associées et les coentreprises ; Différences temporaires, temporelles et permanentes des dettes id Une amende non-déductible est une différence permanente, ni temporelle, ni temporaire. Une subvention non-taxable est une différence permanente, ni temporelle, ni temporaire. Le surplus d’amortissement dégressif par rapport à l’amortissement linéaire est une différence temporaire et temporelle. Une réévaluation à la juste valeur des actifs d’une filiale comptabilisés à leur valeur comptable au moment de la consolidation est une différence temporelle mais non-temporaire. si la valeur fiscale d’une dette est supérieure à sa valeur comptable ou si la valeur fiscale d’un actif est inférieure à sa valeur comptable alors une dette appelée « impôt différé passif » est reconnue pour les différences temporelles taxables ; Actifs et passifs de fiscalité différée Une immobilisation d’une durée de vie économique de 5 ans bénéficie d’un amortissement fiscal dégressif. La valeur fiscale est inférieure à la valeur comptable de l’actif. L’écart est une différence temporelle taxable. Il y a un impôt différé passif. Le taux d’IS est de 33 %. Valeur de l’actif Fiscale Comptable Différence Impôt différé passif Origine 100 100 0 Année 1 60 80 20 6,6 Année 2 36 60 24 7,9 Année 3 21,6 40 18,4 6,1 Année 4 10,8 20 9,2 3 0 0 0,0 Année 5 Il existe des exceptions comme par exemple, les goodwill non-déductibles fiscalement et les augmentations d’actifs pour lesquels la valeur nette comptable n’est pas déductible lors de la cession. Si la valeur fiscale d’une dette est inférieure à sa valeur comptable ou si la valeur fiscale d’un actif est supérieure à sa valeur comptable alors un actif appelé « impôt différé actif » est reconnu pour des différences temporelles déductibles, pour des pertes fiscales et des crédits d’impôts non-utilisés si et seulement s’il est probable que des bénéfices taxables sur lesquels imputer les différences déductibles existeront dans le futur. Les créances d’impôts qui ne dépendent pas des résultats futurs sont toujours comptabilisées. des dettes id Au sein d’une entreprise n’ayant jamais été en perte, un stock d’une valeur de 1 000 euros fait l’objet d’une provision pour dépréciation à hauteur de 50 %. Fiscalement, la perte ne sera déduite que lors de la sortie du stock. Le taux d’imposition est de 33 %. Solution La valeur comptable du stock est de 500 alors que sa valeur fiscale est de 1 000. L’écart est une différence temporelle déductible. Il y a un impôt différé actif qui est imputable sur les bénéfices futurs. L’impôt différé apparaît systématiquement en actif ou en dette non-courante. L’impôt comptabilisé est égal à l’impôt exigible auquel est ajouté l’impôt différé déduction faite des différences permanentes. L’impôt différé actif est de 40. Il résulte d’un crédit d’impôt. L’impôt différé passif est de 80. La dette fiscale de 115. Il est fort probable que la société fera des bénéfices dans le futur. Fin N Charges Impôt sur les sociétés 155 Actif non-courant Impôt différé — actif 40 Passif Impôt différé — passif 80 Passif Dette fiscale 115 IS 155 = 115 + 80 — 40 Le fait de comptabiliser la fiscalité différée permet au lecteur des comptes de connaître les obligations fiscales futures de la société et les économies d’impôts futurs ainsi que le taux effectif mesuré en rapportant l’impôt comptabilisé en charge au bénéfice avant impôt. Figure 6.4 Rapport annuel de Renault 2003 des dettes id 6.2.7 Informations à fournir les actifs et les passifs d’impôt courants ; des dettes id les actifs et les passifs d’impôts différés ; l’impôt comptabilisé en charge engendré par les activités ordinaires ; les composantes de la charge fiscale ; le montant agrégé de l’impôt différé relié aux items rapporté directement en capitaux propres ; l’explication de la relation entre la charge d’impôt comptabilisée et la charge fiscale attendue en application du taux au résultat ; montants et détails des différences temporelles, des pertes non-utilisées et des crédits d’impôts non-utilisés ; les différences temporaires associées aux participations dans les filiales dans les entités associées, les branches et les coentreprises. des dettes id 7 INFORMATION FINANCIERE ET BOURSE Le référentiel IFRS accordant une place importante aux investisseurs, plusieurs normes ont pour objectif de fixer les principes de communication d’une information financière. Ces normes s’attachent à rendre les flux de trésorerie futurs prévisibles en fournissant des informations sur la rentabilité et le risque. Une norme relative à l’information sur les activités non-continues (IFRS 5) oblige les entreprises à isoler les effets des activités et des opérations qui ne répondent pas à une logique de continuité d’exploitation. Une norme (IAS 7) porte exclusivement sur le tableau des flux de trésorerie. Une norme (IAS 14) impose la publication de nombreuses informations par secteur d’activité. La norme (IAS 34) traite des rapports intermédiaires. Enfin, la norme (IAS 33) décrit les modalités de calcul du résultat par action. Contrairement aux autres normes du référentiel IFRS, hormis la norme IAS 7 ces normes ne s’appliquent pas à toutes les entreprises. Par exemple, l’IAS 14 et l’IFRS 15 ne s’appliquent qu’aux entreprises cotées et aux entreprises qui ont souhaité volontairement s’y soumettre. L’IAS 34 s’impose uniquement aux entreprises qui doivent en vertu d’une réglementations fournir des états financiers intermédiaires. 7.1 LA DISTINCTION ENTRE LES ACTIVITES NON-CONTINUES ET LES ACTIVITES CONTINUES Les entreprises vont devoir isoler les éléments du bilan, du compte de résultat et du tableau de flux de trésorerie qui correspondent aux activités qui vont cesser soit parce qu’elles sont cédées (cession d’une ligne de production), soit parce qu’elles sont abandonnées (fermeture d’un site) La norme IFRS 5 qui traite ce point est intitulée « Actifs non-courants détenus pour être cédés et opérations non-continues ». Les informations sur les actifs qui ne seront plus utilisés dans le futur et qui doivent faire l’objet d’une cession améliorent les prévisions de trésorerie des investisseurs. Ceci est en phase avec le cadre conceptuel qui indique que l’information doit faciliter les prévisions de trésorerie. Les actifs ou groupes d’actifs destinés à être cédés sont donc isolés et valorisés à leur juste valeur, déduction faite des coûts engendrés par la cession. De plus, la mise en œuvre de la des dettes id norme se traduira par la présentation obligatoire des abandons d’activités et des activités noncontinues sur une ligne unique et l’ajout d’informations détaillées en annexe. Cette norme s’applique à tous les actifs non-courants sauf aux : goodwill ; instruments financiers ; actifs financiers détenus en crédit bail ; ou en cas de fiscalité différée active et actifs résultants des avantages au personnel. 7.1.1 Définitions des opérations et actifs visés Pour isoler l’incidence des effets de la mise en disponibilité des actifs ou des abandons d’activités, il faut identifier un fait générateur à partir duquel les actifs ou opérations sont détachés de l’entité considérée dans son ensemble. Actifs disponibles à la vente Un actif est qualifié de disponible à la vente dès lors que deux conditions sont remplies : l’actif est disponible immédiatement pour être cédé ; la cession est hautement probable. (La direction est engagée dans un plan de cession, un programme actif pour localiser un acheteur a été initié. De plus, l’actif a été activement mis sur le marché à un prix de vente raisonnable en relation avec sa juste valeur). La cession doit être réalisée dans un délai de 12 mois sauf si des événements ou des conditions hors de contrôle pour l’entité et si des conditions spécifiques sont remplies. L’actif devant être cédé, les opérations en difficulté ou abandonnées qui ne rentrent pas dans la définition de l’actif disponible pour être cédé, sont néanmoins classées en activités abandonnées. Indiquer si les actifs suivants sont immédiatement disponibles a) Au cours du quatrième trimestre de l’année N, une entreprise L s’engage à céder son siège social et recherche activement un acheteur. Parallèlement, la construction du nouveau siège social sera achevée à la fin de l’année N + 1, permettant un déménagement au cours du premier trimestre N + 2. b) L’entreprise P acquiert deux immeubles M1 et M2 par le biais d’une adjudication judiciaire et décide de les mettre en vente sur le marché. Le premier, M1, peut être cédé en l’état. Concernant le second, les dirigeants de P souhaitent entreprendre des travaux de rénovation afin de le vendre à un prix élevé. des dettes id c) L’entreprise O décide de vendre une ligne de production située dans une usine à Brest. Une commande passée par un client n’a pas été exécutée. d) Une entreprise de fabrication de missiles, leader sur son marché, décide de céder une de ses trois filiales S1, S2 et S3 qui est une activité régulée. Cependant, l’accord des autorités de tutelle est nécessaire pour que l’opération se fasse et il ne peut être donné que si l’acheteur est identifié. À ce jour, aucun acheteur n’est identifié. Une fois initiée, la procédure prend environ 15 mois. On indique par ailleurs que des opérations similaires réalisées par des entreprises concurrentes ont trouvé un preneur dans un délai de trois mois en moyenne. Solution a) L’actif est non immédiatement disponible puisque le vendeur n’est pas en mesure de déménager. Il a l’intention mais pas la capacité de céder l’immeuble. b) M1 est disponible pour être cédé en revanche M2 ne l’est pas. c) La ligne n’est transférable qu’après cessation de toutes les activités. La ligne devient disponible dès lors que les opérations qui s’y rattachent sont également transmises à l’acquéreur. Dans le cas où les opérations ne seraient pas transmises. La ligne ne serait disponible qu’une fois la dernière commande honorée. d) C’est un actif disponible car la cession devrait être réalisée dans un délai de 3 mois mais l’approbation par les autorités de Tutelle constitue bien des conditions hors de contrôle pour l’entité et spécifiques. Les actifs classés en actifs non-courants ne peuvent pas être reclassés en actif courant aussi longtemps qu’ils ne remplissent pas les critères nécessaires pour être qualifiés d’actifs disponibles pour être cédés. Il en est de même pour les regroupements d’actifs. Cette règle de classification ne souffre aucune exception. Lorsque l’entité souhaite céder en une seule opération un regroupement d’actifs, éventuellement avec des dettes, les critères d’évaluation requis pour les actifs non-courants classés en actifs disponibles à la vente sont appliqués au groupe dans son ensemble. Toute perte résultant d’un test de dépréciation diminue la valeur comptable du groupe d’actif (IFRS 5.4). Opérations non-continues Une opération non-continue est une composante d’une entité qui va être cédée ou qui a été cédée ou encore qui est classifiée comme disponible à la vente : elle représente une ligne de business ou une aire géographique des opérations ; elle est partie d’un plan coordonné unique soit pour une ligne de business séparée soit pour une aire géographique d’opération ; des dettes id ou il s’agit d’une filiale acquise exclusivement dans un objectif de revente (IFRS 5). Une composante d’une entité inclut les opérations et les flux de trésorerie clairement distingués du reste de l’entité, d’un point de vue opérationnel et pour des objectifs de reporting financier. La classification d’une activité ou d’un actif en opération non-continue dépend de l’instant auquel les opérations non-continues répondent au critère de « disponible à la cession ». Le même critère s’applique aux actifs non-courants disponibles à la vente. En outre, IFRS 5 oblige les entreprises à présenter séparément les résultats des activités abandonnées au niveau du compte de résultat. Opérations abandonnées En octobre 2005, une entreprise abandonne toutes ses activités d’extraction de charbon qui constituent une part importante de ses affaires. Toutes les activités seront arrêtées définitivement au cours de l’année 2006. Dans les états financiers établis au 31/12/2005, les résultats et les flux de trésorerie engendrés par ces activités sont traités comme des opérations continues. Dans les états financiers établis au 31/12/2006, les résultats et les flux de trésorerie sont traités comme des opérations discontinues. En annexe, il convient de présenter les informations exigées par la norme (résultat avant impôt) sur une ligne séparée « flux de trésorerie » pour l’année 2006. De plus, les états financiers de l’année 2005 sont retraités pour présenter les mêmes informations. IFRS 5 prohibe la classification rétroactive en tant qu’opération discontinue, lorsque les critères sont remplis postérieurement à la date d’établissement du bilan. 7.1.2 Évaluation des actifs disponibles à la vente Évaluation initiale : avant leur qualification en actifs disponibles à la vente, les actifs sont valorisés en application des IFRS. Après la classification, les actifs non-courants et les groupes d’actifs disponibles à la vente sont évalués au montant le plus faible entre leur valeur comptable et la juste valeur, déduction faite des coûts de cession. La seule exception concerne l’évaluation des actifs. Les actifs déjà évalués à la juste valeur (actifs financiers, immeubles de placement et actifs biologiques) et ceux pour lesquels il est difficile de déterminer la juste valeur (fiscalité différée active, actifs issus des avantages au personnel, actifs issus des contrats d’assurance) peuvent déroger à la règle d’évaluation : « juste valeur déduction faite des coûts de cession ». Évaluations postérieures : en cas d’ajustement, une dépréciation sous forme de perte est reconnue en résultat pour toute imputation initiale ou subséquente de l’actif ou du groupe d’actif. Pour les actifs antérieurement enregistrés à leur juste valeur, la contrepartie de la déduction des coûts est passée immédiatement en charge dans le compte de résultat. Si postérieurement à la classification, des dettes id la valeur de la différence (juste valeur — coûts de cession) devient supérieure à celle à la date de classification en actif disponible à la vente, alors l’écart est comptabilisé en produit dans le compte de résultat dans la limite des pertes cumulées inhérentes aux tests de dépréciation opérés en application des normes IAS 36 et IFRS 5. Les actifs non-courants et les regroupements d’actifs disponibles qui sont identifiés comme étant disponibles à la vente ne doivent pas être dépréciés. Filiale acquise avec l’objectif d’être revendue Une entité A acquiert une entité H, qui est une société de participations avec deux filiales S1 et S2. S2 est acquise exclusivement dans une optique de revente et répond aux critères de disponible à la vente. S2 est aussi une opération discontinue. Initialement, A évalue les dettes identifiables de S2 à leur juste valeur, disons 40 euros. Initialement, A évalue les actifs acquis à leur juste valeur ajustée des coûts de cession 135 euros plus la juste valeur des dettes identifiables de 40, soit 175 euros. À la date d’établissement du bilan, A réévalue le groupe d’actif à céder au plus bas entre le coût et la juste valeur ajustée, soit 130 + 35 euros 165 euros. À la date du bilan, A présente les actifs et les dettes séparément des autres actifs et dettes dans les états financiers consolidés (voir exemple ci-dessous). Dans le compte de résultat, A présente le total du bénéfice après impôt ou de la perte de S2 et le gain après impôt ou la perte prenant en compte les évaluations postérieures de S2, qui sont équivalentes à la réévaluation des groupes d’actifs disponibles de 135 et 130 €. 7.1.3 Présentation et informations Les actifs non-courants classifiés en tant que « disponibles à la cession » et les regroupements d’actifs classifiés en tant que « disponibles à la cession » sont indiqués sur une ligne séparée dans le bilan. Les dettes d’un regroupement d’actifs classé en tant que « disponible à la vente » doivent apparaître au passif sur une ligne séparée des autres dettes. Il faut aussi publier d’autres informations comme : la nature des actifs détenus et les faits et les circonstances qui entourent la vente. Présentation des groupes d’actifs disponibles à la vente À la fin de l’année 2005, une entreprise décide de céder une partie de ces actifs et les dettes des dettes id associées, l’ensemble à céder comprend deux groupes d’actifs qui répondent aux critères de classement en « actifs disponibles à la vente ». X Z Actifs industriels 5 500 2000 Actifs à vendre : actifs financiers 1 300 Dettes non-courantes -2 160 -1 080 Dettes courantes -240 -120 Valeur comptable de l’ensemble à céder 4 400 800 (*) un montant de 600 est reconnu directement en capitaux propres Quels sont les impacts sur les bilans établis le 31 12 2005 et celui établit le 31 12 2004 ? 2005 2004 Actifs non-courants Actifs courants Actifs non-courants disponibles à la vente 8 800 ------------- 600 ------------- 3 600 ------------- Capitaux propres attribuables aux actionnaires de la société mère Montants enregistrés directement en capitaux propres liés aux actifs disponibles à la vente Intérêts minoritaires Dettes non-courantes Dettes courantes Dettes directement associées avec les actifs disponibles à la vente La présentation des actifs qualifiés de « disponible à la vente » au cours de l’exercice, sur des lignes séparées ne s’applique pas de façon rétroactive. Cette opération est donc sans incidence sur le bilan de 2004. La somme du profit après impôts ou de la perte des opérations non-continues ainsi que les gains après impôts et les pertes constatées lors de l’évaluation à la juste valeur ajustée des coûts de cession (coût de sortie) ou lors des ajustements de juste valeur lors de la cession des actifs (ou groupes d’actifs) est présentée sur une seule ligne du compte de résultat. La publication détaillée des produits, des charges, des profits avant impôts et des pertes, et des impôts rattachés est requise dans l’annexe aux comptes ou directement dans le compte de résultat sur une ligne distincte des opérations continues. Ces publications détaillées concernent la période courante et les périodes précédentes (IFRS 5.33). des dettes id Le flux de trésorerie net attribuable aux activités d’exploitation, d’investissement et de financement d’une activité non-continue est publié dans l’annexe ou présenté séparément sur une ligne du tableau des flux de trésorerie. La norme oblige l’entreprise à publier les informations suivantes dans le compte de résultat et dans le tableau des flux de trésorerie : les ajustements opérés pendant la période sur les montants publiés en tant qu’opérations discontinues de la période précédente sont indiqués séparément ; Si une entité cesse de classer une composante en « disponible à la vente », les résultats de celle-ci (précédemment classée en opérations discontinues) sont reclassés et inclus dans le résultat des opérations continues pour toutes les périodes présentées. 7.2 L’INFORMATION SECTORIELLE L’information sectorielle oblige les dirigeants des entreprises à répondre à deux types de questions : quels sont les secteurs qui doivent être présentés ? quelles informations fournir pour ses secteurs ? La norme 14 portant sur l’information financière et la présentation des données sectorielles a été révisée en 1997. Elle est applicable depuis les exercices ouverts à compter du 1 er juillet 1998. Une norme sur l’information sectorielle a vocation à renseigner sur les risques futurs. La norme fixe les principes de communication d’une information financière sectorielle en fonction des différentes lignes de produits et services que propose l’entreprise (secteur d’activité) et des différentes zones géographiques dans laquelle elle opère (secteur géographique). Pour chacun des secteurs à présenter, il faut déterminer : les produits et les charges sectoriels ; les actifs et les passifs sectoriels ; enfin le résultat sectoriel 7.2.1 La notion de secteur La norme requiert la présentation d’information par secteur d’activité et secteur géographique. Néanmoins tous les secteurs ne doivent pas être présentés. Il existe des critères afin de déterminer s’il s’agit d’un secteur à présenter. Secteur d’activité C’est une composante distincte d’une entreprise qui est engagée dans la fourniture d’un produit ou d’un service unique ou d’un groupe de produits ou services liés et qui est exposée à des risques des dettes id et une rentabilité différents des risques et de la rentabilité des autres secteurs d’activité. Les facteurs à prendre en compte sont : nature des produits ou services, nature des procédés de fabrication, type ou catégorie de clients auxquels sont destinés les produits ou services, méthodes utilisées pour distribuer les produits ou fournir les services, nature de l’environnement réglementaire. Le groupe Aeroflot Ce groupe d’aviation civile russe, est conforme aux IFRS. La segmentation primaire comprend 3 segments d’activités : Aviation, restauration et hôtellerie. Pour la segmentation secondaire, l’analyse des données se fait pour les activités cargo et transport respectivement pour les vols : vols internationaux de Moscou à destination d’une région ; vols internationaux en provenance d’une région vers Moscou ; autres vols internationaux ; vols domestiques et pour les actifs. Il n’y a pas d’analyse géographique (Europe, Asie, Amérique du nord, autre). Secteur géographique C’est une composante distincte d’une entreprise qui est engagée dans la fourniture de produits ou de services dans un environnement économique particulier et qui est exposée à des risques et une rentabilité différents des risques et de la rentabilité des autres secteurs géographiques opérant dans d’autres environnements économiques. Les facteurs à prendre en compte sont : similitude du contexte économique et politique, relations entre les activités dans les différentes zones géographiques, proximité des activités, risques spécifiques associés aux activités dans une zone donnée, réglementation de contrôle de change, risques monétaires sous-jacents. Le mode de fonctionnement de l’entreprise est un des indicateurs qui permet de déterminer si les secteurs géographiques doivent être établis sur la base de l’implantation des actifs ou de la localisation des clients. Deux secteurs d’activité ou géographiques faisant l’objet d’une information interne et similaire peuvent être regroupés. Secteur à présenter C’est un secteur d’activité ou un secteur géographique identifié selon les définitions ci-dessus et pour lequel la présente norme impose de fournir une information sectorielle. Les secteurs d’activité et géographiques doivent être les unités d’organisation pour lesquels les informations des dettes id sont fournies au conseil d’administration à des fins d’évaluation et de prise de décision, ou à des fins de pilotage d’une façon générale. Si la structure d’organisation interne, de gestion et d’information financière à la direction générale ne repose pas sur les produits ni sur la géographie, la direction identifiera les secteurs d’activité et géographiques nécessaires à l’information financière externe. L’information sectorielle doit être préparée conformément aux méthodes comptables appliquées pour établir et présenter les états financiers consolidés ou individuels. L’information sectorielle doit être préparée en utilisant le même référentiel comptable que celui du groupe consolidé. Toutefois, la présente norme n’interdit pas la communication d’informations sectorielles supplémentaires élaborées selon une méthode différente sous réserve qu’elle fasse l’objet d’une évaluation de ses performances clairement décrite. Les actifs qui sont utilisés conjointement par deux secteurs ou plus doivent être affectés aux secteurs si les produits et charges correspondants sont également affectés à ces secteurs et si la clé de répartition n’est pas arbitraire. Pour évaluer et présenter les produits sectoriels provenant de transactions avec d’autres secteurs, il faut utiliser les prix de transfert effectivement utilisés par l’entreprise. Les modes de détermination ainsi que tout changement doivent être indiqués dans les états financiers. Les changements de méthodes comptables appliqués pour l’information sectorielle, qui ont un effet significatif doivent être indiqués (cf. IAS 8). L’information sectorielle des exercices précédents doit être retraitée. L’identification du secteur se fait par le biais du système de reporting interne. La norme indique que : « la structure d’organisation et le système d’information financière et de gestion interne de l’entreprise doivent permettre d’identifier ses sources de risques et de rentabilité afin de déterminer le premier et le second niveau d’information sectorielle. » Règle des 50 % du chiffre d’affaires : un secteur d’activité ou géographique doit être présenté si la majorité de son CA provient de ventes à des clients externes. Règle des 10 % des produits, du résultat ou des actifs : un secteur d’activité ou géographique doit être présenté si l’une des trois conditions suivantes est remplie : si ses produits représentent 10 % au moins du total des produits de tous les secteurs ; si son résultat (bénéfice ou perte) représente 10 % au moins du résultat cumulé de tous les secteurs bénéficiaires ou déficitaires ; des dettes id si ses actifs représentent 10 % au moins du total de tous les actifs de tous les secteurs. Si un secteur est en dessous de tous les seuils de signification, il peut être présenté, regroupé ou pris en compte comme un élément de rapprochement non-affecté. Un secteur présenté, durant l’exercice précédent, parce qu’il satisfaisait à la règle des 10 %, peut être présenté dans l’exercice en cours même s’il ne satisfait plus à la règle. Quand un secteur est identifié comme étant à présenter dans l’exercice en cours car satisfaisant à la règle des 10 %, l’information sectorielle de l’exercice précédent doit être retraitée pour refléter le nouveau secteur à présenter même si elle était inférieure à 10 %. La règle des 75 % du chiffre d’affaires : l’ensemble des secteurs présentés doit représenter 75 % des produits totaux consolidés. Si les secteurs identifiés en appliquant les règles ci-dessus satisfont le critère des 75 % alors la segmentation est réalisée. En revanche, si les secteurs identifiés n’atteignent pas le seuil de 75 %, des segments supplémentaires doivent être identifiés et ajoutés aux autres pour être publiés. Utilisation des seuils pour identifier les segments à publier Une entreprise du secteur de la grande disposition dispose des informations suivantes par le biais de son système de reporting interne. Total produits Produits Résultat des segments inter-segment des segments Actifs identifiables 1 Discount 800 0 -160 950 2 Super 1 800 180 450 1 450 3 Hyper 1 200 150 180 1 100 France 3 800 330 470 3 500 4 Discount 500 100 50 700 5 Super 1 500 200 300 1 000 6 Hyper 1 000 0 300 950 Europe hors France 3 000 300 650 2 650 7 Discount 0 0 0 0 8 Super 700 150 -50 1 000 9 Hyper 300 100 140 300 Reste du Monde 1 000 250 90 1 300 des dettes id Total segment 7 800 Élimination interco Total consolidé 880 1 210 7 450 -880 132 80 6 920 1 078 7 530 Question 1 : En supposant qu’il y a 9 segments d’activités. Déterminer les segments qui seraient classés comme des segments à présenter selon IAS 14 et prouver que le seuil des 75 % est atteint. Question 2 : Les segments 1 à 3, 4 à 6 et 7 à 9 sont respectivement situés en France, dans les autres pays d’Europe et dans le reste du monde. Quels sont les segments à présenter pour l’axe secondaire ? Le seuil de 75 % est-il atteint ? Solution Question 1 : Les activités Le seuil de 10 % est-il atteint ? Produits Résultat Actifs À reporter 10 % de 7 800 10 % de 1 420 (*) 10% de 7 450 Seuil en valeur 780 142 745 S1 800 -160 950 Oui S2 1 800 450 1 450 Oui S3 1 200 180 1 100 Oui S4 500 50 700 Non S5 1 500 300 1 000 Oui S6 1 000 300 950 Oui S7 0 0 0 Non S8 700 -50 1 000 Oui S9 300 140 300 Non Soulignons qu’en présence de segments en perte, le seuil de 10 % est calculé en optant pour la valeur absolue du montant le plus grand entre la somme des segments en bénéfices et la somme des segments en perte, soit ici le maximum entre |-50 — 160|et|450 +180 +50 +300 +300 |. Le seuil de 75 % est-il atteint ? Produits des segments 7 800 Produits des segments 7 800 Produit segment 4 500 Inter segment 4 100 Produit segment 7 0 Inter segment 7 0 des dettes id Produit segment 9 300 Inter segment 9 100 Produits segments à présenter 7 000 Total produits consolidés 7 600 92 % La somme des produits des segments à présenter est rapportée au total des produits consolidés ajustés des transactions intragroupes, soit 92 %. Question 2 : Les segments géographiques Produits Résultat 10 % de 7 800 10 % de 1 420 Seuil en valeur 780 Actifs À reporter 10 % de 7 450 142 745 France 3 800 470 3 500 Oui Europe 3 000 650 2 650 Oui RDM 1 000 90 1 300 Oui Le seuil de 75 % est-il atteint ? Produits des segments 7 800 Produits des segments 7 800 Produit France 3 800 Inter France 330 Produit Europe 3 000 Inter Europe 300 Produit RDM 1 000 Inter RDM 250 Produits segments à présenter 7 800 Total produits consolidés 7 600 112 % La somme des produits des segments à présenter est rapportée au total des produits consolidés ajustés des transactions intragroupes, soit 112 %. 7.2.2 Les informations à présenter Produits sectoriels : ce sont les produits comptabilisés dans le compte de résultat d’une entreprise directement attribuables à un secteur et la partie des produits de cette entreprise pouvant être raisonnablement attribués à ce secteur (vente à des clients ou transactions avec d’autres secteurs de l’entreprise). Ils n’incluent pas : les éléments extraordinaires, les intérêts ou dividendes reçus, les profits sur cessions de participations ou à l’extinction d’une dette. Charges sectorielles : ce sont les charges résultant des activités opérationnelles qui sont directement attribuables à un secteur et la partie des charges de cette entreprise pouvant être raisonnablement des dettes id attribuées à ce secteur (liées à la vente à des clients ou à des transactions avec d’autres secteurs de l’entreprise). Ils n’incluent pas : les éléments extraordinaires, les intérêts ou dividendes à payer, les pertes sur cessions de participations ou liées à l’extinction d’une dette, la charge d’impôts sur le résultat, les frais administratifs ou de siège ou les frais concernant l’ensemble de l’entreprise. Pour un secteur dont l’activité est financière, les produits et charges ne peuvent être présentés pour leur montant net que si ces éléments figurent pour leur montant net dans les états financiers consolidés ou individuels de l’entreprise. Résultat sectoriel : il est égal aux produits sectoriels après déduction des charges sectorielles. Actifs sectoriels : ce sont les actifs opérationnels utilisés par un secteur dans le cadre de ces activités. Si un résultat sectoriel inclut les intérêts ou dividendes reçus, les actifs sectoriels doivent inclure les comptes des clients, les prêts, les participations ou autres actifs productifs de produits liés à un secteur d’activité. Passifs sectoriels : ce sont les passifs opérationnels résultant des activités d’un secteur directement attribuables à ce secteur. Les passifs sectoriels incluent les fournisseurs et autres passifs opérationnels, les charges à payer, les avances reçues des clients, les provisions pour garantie des produits vendus, les autres litiges. Si une charge d’intérêts est prise dans le résultat sectoriel, le passif correspondant est pris en compte dans le passif sectoriel. Il existe 4 configurations de segmentation possibles, chacune d’entre elles répondant à des exigences d’informations bien précises : Le secteur d’activité est le premier niveau Secteur d’activité 1. Le résultat sectoriel 2. Les actifs et passifs sectoriels 3. Amortissements des actifs sectoriels 4. Éléments non-monétaires significatifs (ex : provisions) 5. Montant des investissements 6. Quote-part globale de l’entreprise dans le résultat net des entreprises associées, des coentreprises et des autres participations mises en équivalence Secteur géographique 1. Les produits sectoriels représentant au moins 10 % des produits totaux vendus, provenant des clients externes, sur la base de la localisation géographique de ses clients 2. Les actifs sectoriels représentant au moins 10 % des actifs totaux de tous les secteurs géographiques 3. Investissements sectoriels représentant au moins 10 % des actifs de tous les secteurs géographiques 7. Flux de trésorerie sectoriels (information encouragée) Cette solution est celle retenue par le groupe Arcelor (2003) des dettes id Figure 7.1. Les informations indiquées par secteur pour le secteur primaire (Rapport annuel 2003 p. 273) Figure 7.2. Les informations indiquées pour le secteur secondaire par Arcelor ( Rapport 2003 page 176) Segmentation géographique fondée sur la localisation des actifs Secteurs géographiques fondés sur l’implantation des actifs 1. Le résultat sectoriel 2. Les actifs et passifs sectoriels des dettes id Secteur d’activité 1. L’entreprise doit communiquer les informations suivantes par secteur d’activité dont les actifs représentent 10 % ou plus des 3. Amortissements des actifs sectoriels actifs totaux de tous les secteurs d’activités : 4. Éléments non-monétaires significatifs (ex : provisions) 1.1. Les produits sectoriels provenant de clients externes 5. Montant des investissements 1.2. la valeur comptable totale des actifs sectoriels 6. Quote-part globale de l’entreprise dans le résultat net des entreprises associées, des coentreprises et des autres participations mises en équivalence 7. Flux de trésorerie sectoriels (information encouragée) 1.3. le montant total des coûts encourus au cours de l’exercice pour l’acquisition d’actifs sectoriels qu’elle compte utiliser plus d’un exercice 2. Si la localisation des clients est différente de l’implantation des actifs, l’entreprise doit aussi fournir les produits représentant au moins 10 % des produits totaux vendus, provenant des clients externes, sur la base de la localisation géographique de ses clients Segmentation géographique fondée sur la localisation des clients Secteurs géographiques fondés sur la localisation des clients 1. Le résultat sectoriel 2. Les actifs et passifs sectoriels 3. Amortissements des actifs sectoriels 4. Éléments non-monétaires significatifs (ex : provisions) 5. Montant des investissements 6. Quote-part globale de l’entreprise dans le résultat net des entreprises associées, des coentreprises et des autres participations mises en équivalence 7. Flux de trésorerie sectoriels (information encouragée) Secteur d’activité 1. L’entreprise doit communiquer les informations suivantes par secteur d’activité dont les produits provenant de ventes à des clients externes représentent 10 % ou plus des produits totaux : 1.1. les produits sectoriels provenant de clients externes 1.2. la valeur comptable totale des actifs sectoriels 1.3. le montant total des coûts encourus au cours de l’exercice pour l’acquisition d’actifs sectoriels qu’elle compte utiliser plus d’un exercice 2. Si l’implantation des actifs est différente de la localisation des clients, l’entreprise doit fournir l’information suivante pour chaque segment géographique (implantation actifs) dont les produits sectoriels provenant de ventes à des clients externes ou les actifs sectoriels représentent au moins 10 % des montants totaux : 2.1. la valeur comptable totale des actifs sectoriels suivant leur localisation géographique 2.2. le montant total des coûts encourus au cours de l’exercice pour l’acquisition d’actifs sectoriels qu’elle compte utiliser plus d’un exercice Cette solution est celle retenue par le Groupe Nestlé. Le secteur primaire est le secteur géographique et correspond aux responsabilités de gestion. Soulignons qu’il ne s’agit pas d’un découpage géographique « pur ». En effet, Nestlé Waters constitue à lui seul un segment. De plus, des dettes id les activités non-affectées apparaissent en autres activités. Figure 7.3. Les secteurs primaires du groupe Nestlé (Rapport annuel 2003, page 19) Dans la figure ci-dessus, n’apparaissent que le chiffre d’affaires et l’EBITDA, D’autres items (actifs, passifs, investissements en immobilisations corporelles, amortissements des immobilisations corporelles, perte de valeur des actifs et frais de restructuration) sont également indiqués par secteur. La ligne non-allouée correspond au centre de recherche et aux frais de recherche et développement. Concernant les secteurs secondaires, les dirigeants ont opté pour des regroupements de produits. Les items suivants sont indiqués : chiffres d’affaires, EBITDA, actifs, investissements en immobilisations corporelles et frais de restructuration. Figure 7.4. Les secteurs secondaires du groupe Nestlé (Rapport annuel 2003, page 21) Segmentation géographique et par secteur d’activité des dettes id Secteurs géographiques Secteur d’activité 1. Le résultat sectoriel 1. Le résultat sectoriel 2. Les actifs et passifs sectoriels 2. Les actifs et passifs sectoriels 3. Amortissements des actifs sectoriels 3. Amortissements des actifs sectoriels 4. Éléments non-monétaires significatifs (ex : provisions) 4. Éléments non-monétaires significatifs (ex : provisions) 5. Montant des investissements 5. Montant des investissements 6. Quote-part globale de l’entreprise dans le résultat net des entreprises associées, des coentreprises et des autres participations mises en équivalence 6. Quote-part globale de l’entreprise dans le résultat net des entreprises associées, des coentreprises et des autres participations mises en équivalence 7. Flux de trésorerie sectoriels (information encouragée) 7. Flux de trésorerie sectoriels (information encouragée) La présentation peut se faire avec un niveau de détail équivalent sur les deux dimensions. On parle alors de segmentation matricielle. Une présentation matricielle Activité/Géographie (considérant ces deux secteurs comme primaires) donne souvent des informations utiles. La présente norme ne l’interdit pas (cas de Metro). Figure 7.5. : Découpage pour Metro (Rapport annuel 2002) En France, les entreprises ont l’obligation de ventiler le chiffre d’affaires et les immobilisations (ou actifs membres du personnel) par zone géographique (ou monétaire) et par secteur d’activité. En revanche, pour le résultat d’exploitation il suffira de retenir des dettes id seulement un des deux segments « selon le mode d’organisation choisi par le groupe ». Aux États-Unis, les entreprises doivent suivre le reporting interne. La norme 14 permet un enrichissement des informations pour le lecteur des états financiers. Néanmoins, elle n’est pas sans poser de problèmes. Par définition la présentation étant statique et parallèlement la composition des secteurs évoluant avec le temps, pour une même entreprise, les secteurs peuvent ne pas être comparables d’une année sur l’autre. Limite de la norme IAS 14 Prenons le cas d’une société de service informatique qui fournit des solutions aux entreprises et aux particuliers. Il y a dix ans, l’activité liée au réseau Internet constituait un secteur à part entière. Aujourd’hui cette activité est éclatée au sein des autres activités (réseaux, logiciels, intégration de système). Selon vous, le lecteur peut-il comparer les segments de N par rapport à N-1 et N-2 ? Solution La problématique posée est celle de l’évolution de la composition des secteurs qui ne sont pas homogènes dans le temps. L’activité Internet est éclatée dans les autres activités. Pour certaines, cela va engendrer des gains de productivité mais pas pour d’autres. Le lecteur ne dispose d’aucune information sur ce point. Si l’activité avait été cédée ou revendue, alors les informations exigées par la norme IFRS 5 auraient permis une meilleure évaluation de la rentabilité des activités actuelles et futures. Une des limites de la norme est son approche statique et non-dynamique de l’activité. Quelles sont les informations à publier l’année de l’éclatement l’activité ? Il y a une information indiquant qu’il y avait un secteur Internet en N-1. En Revanche, aucune information spécifique sur la contribution de l’activité Internet à chaque secteur. La norme 14 crée des distorsions de concurrence entre les entreprises cotées et les entreprises non-cotées d’une part et entre les entreprises monoactivité et les conglomérats. Ces derniers peuvent en effet « noyer » les informations au sein de secteur regroupant plusieurs activités alors que les petites entreprises ne le peuvent pas. 7.3 LE TABLEAU DES FLUX DE TRESORERIE Les investisseurs s’appuient sur le tableau des flux de trésorerie pour identifier les mouvements de fonds liés aux décisions opérationnelles et stratégiques en dissociant les décisions d’investissements et des décisions de financements. des dettes id 7.3.1 Les fondements du tableau de trésorerie La trésorerie et l’équivalent de trésorerie La trésorerie comprend la trésorerie et les équivalents de trésorerie. Les équivalents de trésorerie sont détenus dans le but de faire face aux engagements de trésorerie à court terme plutôt que pour un placement ou d’autres finalités. Un placement est considéré comme un équivalent de trésorerie s’il est : facilement convertible en un montant de trésorerie connu ; soumis à un risque négligeable de changement de valeur. En pratique, un placement est qualifié d’équivalent de trésorerie que s’il a une échéance inférieure ou égale à trois mois à partir de la date d’acquisition. Les éléments suivants font-ils partie des équivalents de trésorerie ? a) Fonds de caisse. b) Des emprunts bancaires. c) Des instruments de capitaux propres utilisés à des fins de placement. d) Des découverts bancaires ponctuels. e) Des découverts bancaires récurrents tels que le solde bancaire fluctue souvent entre le disponible et le découvert. f) Des dépôts à vue. Solution a) Non. C’est de la trésorerie au sens strict. b) Non. Les emprunts bancaires sont en général considérés comme des activités de financement. c) Non. Les instruments de capitaux propres sont exclus des équivalents de trésorerie à moins qu’ils ne soient, en substance, des équivalents de trésorerie (c’est-à-dire avec une date de rachat). C’est un placement. d) Non. C’est un flux de financement. e) Oui. Dans la mesure où les découverts bancaires remboursables à vue font partie intégrante de la gestion de la trésorerie de l’entreprise. f) Non. C’est de la trésorerie au sens strict. La variation de trésorerie est la différence entre les soldes de trésorerie entre deux bilans. des dettes id L’encaisse est de 5 en N-1 et de 5 en N. Les valeurs mobilières de placements détenues à court terme sont de 4 en N-1 et de 5 en N. La variation de trésorerie à retenir est : (5+4) — (5+5) = - 1 La trésorerie a diminué de 1 sur la période alors que le montant de l’encaisse est constant. Le triptyque : opérations, investissement et financement Le tableau sépare trois types d’activités : exploitation ; investissement ; financement. Les flux de trésorerie sont les entrées et sorties de trésorerie et d’équivalents de trésorerie. Les activités opérationnelles sont celles génératrices de produits de l’entreprise et toutes celles qui ne sont pas des activités d’investissement ou de financement. Les flux de trésorerie opérationnels résultent en général des transactions et autres événements qui entrent dans la détermination du résultat net comme : les encaissements des ventes de biens et de services ; les encaissements de redevances, d’honoraires, de commissions et d’autres produits ; les décaissements envers des fournisseurs de biens et services ; les décaissements envers les membres du personnel ou pour leur compte ; les encaissements et les décaissements liés à la politique d’assurance (primes, remboursements de sinistres, rentes et autres prestations liées aux polices d’assurance) ; les décaissements et les remboursements d’impôts sur le résultat, à moins qu’ils ne puissent être spécifiquement associés aux activités de financement et d’investissement ; les encaissements et les décaissements provenant de contrats détenus à des fins de négoce ou de transaction. Les activités d’investissement correspondent à l’acquisition et la sortie d’actifs à long terme et les autres placements qui ne sont pas inclus dans les équivalents de trésorerie. Les flux correspondants sont : les décaissements opérés pour acquérir des actifs non-courants ; les encaissements des cessions des actifs non-courants ; des dettes id les décaissements pour acquérir des instruments de capitaux propres ou des dettes dans d’autres entreprises ou des participations dans des entités contrôlées conjointement ; les avances et prêts accordés à des tiers ; les remboursements des avances et des prêts accordés à des tiers ; les paiements liés à des contrats à terme, des options, des swaps sauf si ces instruments sont détenus pour être cédés ou classés comme des activités de financement. Les activités de financement sont les activités qui résultent des changements dans l’importance et la composition des capitaux propres et des emprunts de l’entreprise. Ce sont : les encaissements des émissions d’instruments de capitaux propres ; les encaissements des émissions d’instruments de dettes (obligations, prêts…) ; les remboursements des montants empruntés ; les paiements liés au contrat de crédit-bail financiers. Le tableau des flux de trésorerie doit présenter les flux de trésorerie de l’exercice classés en activités opérationnelles, d’investissement et de financement. Traitement des transactions uniques Une entreprise ALPHA rembourse en une seule fois l’annuité d’un emprunt de 1 200 euros (dont 900 de remboursement de capital). Quelle est l’incidence de cette opération sur le tableau des flux de trésorerie ? Solution La partie correspondant aux intérêts peut être classée dans les activités opérationnelles tandis que la partie correspondant au capital est classée dans les activités de financement. Une transaction unique peut inclure des flux de trésorerie qui sont classés différemment. Les intérêts reçus et payés peuvent être classés en flux opérationnel ou en flux de financement. Les dividendes peuvent être classés en flux opérationnel ou en flux d’investissement. Concernant les participations dans des entreprises associées et les entités contrôlées conjointement, lorsque la méthode de mise en équivalence est utilisée, le tableau des flux de trésorerie ne prend en compte que le flux entre l’investisseur et la participation. Lorsque l’intégration proportionnelle est utilisée, le flux inclut la part du coentrepreneur sur les flux de trésorerie. Les flux qui proviennent des opérations en monnaie étrangère sont enregistrés dans la monnaie fonctionnelle de l’entité en appliquant le taux de change (monnaie de présentation/monnaie fonctionnelle) de la filiale à la des dettes id date de la transaction. 7.3.2 Élaboration du tableau de financement : comparaison des méthodes Très peu d’entreprises européennes utilisent la méthode directe préconisée par la norme IAS 7. La méthode indirecte reste la plus usitée aujourd’hui. L’élaboration du tableau de flux en suivant la méthode indirecte Cette méthode consiste à élaborer le tableau de financement à partir des états financiers des entreprises, c’est-à-dire indirectement en partant de l’équation : Actifs — Passifs = capitaux propres En transformant l’équation on obtient une expression de la trésorerie en fonction des autres paramètres : trésorerie = capitaux propres — actifs non-courants + passifs non-courants. Donc la variation de la trésorerie est la résultante des variations des dettes et des capitaux propres desquels on retire la variation des actifs non-monétaires. La méthode indirecte Soit l’entreprise OMEGA dont voici le bilan et le compte de résultat : 2004 2005 Compte de résultat 2005 Actifs non-courants Constructions 36 40 Chiffre d’affaires 124 Participations 45 42 - charges exploitation 100 Résultat opérationnel 24 Actifs courants Stocks 17 4 Résultat des participations 6 Créances 22 27 Intérêts -2 Trésorerie et équivalents 10 13 Perte sur investissements -2 Total actif 130 126 Impôt sur les sociétés -7 Résultat net 19 Dividendes -12 Capitaux propres Capital 9 12 Primes 14 24 Résultat non-distribué 44 51 des dettes id Dettes non-courantes Emprunt à long terme 27 10 Provisions 18 13 Comptes à payer 8 10 Impôt à payer 10 7 Total passif 130 127 Dettes courantes Extraits de l’annexe : une augmentation de capital en numéraire d’un montant de 12 euros a entraîné l’émission de 100 actions d’une valeur nominale de 0,02 euro. Les dotations aux amortissements sont de 10. La perte sur investissement correspond à une cession de participation pour 1 euro alors que la valeur nette comptable est de 3. Établissez le tableau des flux de trésorerie. Solution La variation de la trésorerie est la résultante des variations des dettes, des capitaux propres desquels et de la variation des actifs non-monétaires. Dans un premier temps, les postes du bilan au 31/12/2004 sont déduits des postes au 31/12/2005. 2004 2005 Variations Nature du Flux Opérationnel Investissement Financement Actifs non-courants Constructions 36 40 4 10 -14 Participations 45 42 -3 2 1 Stocks 17 4 -13 13 Créances 22 27 5 -5 Trésorerie et équivalents 10 13 3 130 127 Capital 9 11 2 2 Primes 14 24 10 10 Actifs courants Capitaux propres des dettes id Résultat non-distribué 44 51 7 19 27 10 -17 Provisions 18 13 -5 -5 Comptes à payer 8 10 2 2 Impôt à payer 10 7 -3 -3 130 127 -12 Dettes non-courantes Emprunt à long terme -17 Dettes courantes 33 -13 -16 Dans un deuxième temps les différences sont éclatées en opérationnel, investissement et financement. Les informations nécessaires aux explications des variations des montants du bilan peuvent se trouver dans le compte de résultat ou dans l’annexe. Le compte de résultat indique que l’augmentation du résultat non-distribué est attribuable à un résultat net de 19 euros duquel a été déduite une distribution de dividendes de 12 euros. La variation des postes capital et prime d’émission s’explique par une augmentation de capital en numéraire de 12 dont un nominal de 2. Les mouvements des dettes sont pris en compte de façon similaire alors que les mouvements des montants des actifs ont des effets contraires. Soulignons la difficulté qui consiste à scinder les effets de l’opération de cession de la participation en deux flux : la sortie de la participation à la valeur comptable relève de l’opérationnel ; le prix de cession est une conséquence d’un désinvestissement. Les dotations aux amortissements étant de 10, on en déduit par différence que les investissements sont de 14 euros. Le tableau des flux de trésorerie établit selon la méthode indirecte d’OMEGA est le suivant : Figure 7.1 Tableau des flux de trésorerie OMEGA selon la méthode indirecte Activités opérationnelles Résultat net 19 Ajustement des éléments sans impact sur la trésorerie Dotation aux amortissements 10 Augmentation des provisions -5 Perte sur cession de participation 2 des dettes id Diminution des stocks 13 Augmentation des créances -5 Augmentation des dettes fournisseurs 2 Diminution de l’impôt à payer -3 Trésorerie liée aux opérations 33 Activités d’investissement Acquisition -14 Cession de participations 1 Trésorerie liée aux investissements -13 Activités de financement Émission d’actions en numéraire 12 Remboursement de dettes -17 Paiement des dividendes -12 Trésorerie liée au financement -17 Trésorerie nette 3 Élaboration du tableau de financement selon la méthode directe. C’est celle recommandée par la norme mais peu d’entreprises l’utilisent en pratique. La norme exige en parallèle un rapprochement entre la trésorerie et le résultat. La méthode directe Les ventes de la période se décomposent de la façon suivante entre une fraction au comptant de 92 et 27 à crédit : Les achats payés sont de 67 euros et les achats à crédit de 10 euros. Les investissements en constructions sont de 14 euros. Les cessions des participations ont rapporté 1 euro. Les dividendes encaissés sur les participations sont de 6 euros. Les charges financières ont été décaissées pendant la période. Établir le tableau des flux de trésorerie par la méthode directe. Solution des dettes id La construction du tableau en elle-même est plus directe. Néanmoins les informations sont difficiles à obtenir. Il faut identifier la trésorerie collectée auprès des clients. Le montant des créances 2004 encaissées en 2005 est ajouté aux ventes encaissées en 2005. Il convient de procéder de même pour les décaissements opérés au profit des tiers. Les flux de financement et d’investissement sont plus aisés à obtenir. Figure 7.2 Tableau des flux de trésorerie OMEGA selon la méthode directe Encaissement des créances clients 114 Décaissements en faveur des fournisseurs -75 Décaissements envers les salariés Décaissement des autres frais opérationnels Intérêts payés -2 Impôt sur les sociétés -10 Trésorerie nette engendrée par les opérations 27 Décaissements liés aux acquisitions d’immobilisations 0 Décaissements liés aux acquisitions de filiales -14 Encaissements des cessions d’actifs 1 Encaissements des intérêts Encaissements des dividendes 6 Trésorerie nette engendrée par les investissements -7 Montants des augmentations de capital en numéraire 12 Décaissements liés aux rachats d’actions Encaissements des emprunts Remboursements des emprunts -17 Décaissements des dividendes -12 Décaissements liés aux locations financières Trésorerie nette engendrée par les financements -17 Trésorerie et équivalents de trésorerie en début de période 10 Trésorerie et équivalents de trésorerie en fin de période 13 Dans notre exemple, les deux méthodes ne donnent pas le même résultat. En effet, la méthode indirecte est moins précise puisqu’elle part d’un résultat qui est ajusté pour obtenir une estimation des dettes id de la trésorerie. Au contraire, la méthode directe est fondée sur les flux de trésorerie. Tableau 7.1 Comparaison des flux obtenus selon la méthode Méthode indirecte Méthode directe Opérationnel 33 27 Investissement -13 -7 Financement -17 -17 L’écart de 6 provient du flux de dividende qui est laissé dans le résultat net en appliquant la méthode indirecte et qui apparaît dans le flux d’investissement avec la méthode indirecte. Le tableau des flux de trésorerie donne des informations sur la capacité de l’entreprise à générer de la trésorerie d’exploitation et donc son aptitude à dégager des profits dans le futur. Les flux de trésorerie sont un élément central de l’analyse financière d’une société. Le tableau informe également sur les conséquences des décisions financières et d’investissement. Une des limites inhérente au tableau des flux de trésorerie réside dans l’absence de prise en compte des opérations non-monétaires (acquisition par le biais de contrat de locationfinancement, variation de la juste valeur, options sur actions…) pouvant avoir des conséquences sur la pérennité de l’entité. C’est la raison pour laquelle la norme IAS 7 préconise la publication de telles informations en annexe. 7.3.3. Extrait de rapport annuel à l’instar de la plupart des groupes, le groupe Arcelor utilise la méthode indirecte pour élaborer son tableau des flux de trésorerie. Figure 7. 3. Le tableau des flux de trésorerie de Arcelor (Page 134 du rapport annuel) des dettes id 7.3.4.Information De façon générale, l’entreprise doit présenter un rapprochement entre les montants de son tableau des flux de trésorerie et les éléments équivalents présentés au bilan. Les informations complémentaires suivantes doivent être fournies : le montant des facilités de crédit non-utilisées qui pourraient être disponibles pour les activités opérationnelles futures et pour le règlement d’engagements relatifs à des dépenses en capital, en indiquant toutes limitations à l’utilisation de ces facilités ; les montants globaux des flux de trésorerie provenant de chacune des activités opérationnelles, d’investissement et de financement et relatifs aux participations détenues dans des coentreprises présentées en intégration proportionnelle ; le montant global des flux de trésorerie qui représentent des augmentations de la capacité de production, séparément des flux de trésorerie qui sont nécessaires pour maintenir la capacité de production ; le montant des flux de trésorerie provenant des activités opérationnelles, d’investissement et de financement pour chaque secteur d’activité et chaque secteur géographique. 7.4 LE RESULTAT PAR ACTION La norme IAS 33 décrit les modalités de calcul et de présentation du résultat par action (en des dettes id anglais Earning per Share -EPS). Cette norme s’applique : aux entreprises cotées qui appliquent les IFRS ; aux entreprises qui publient volontairement un EPS et qui suivent IFRS . En conséquence, les entreprises non-cotées qui suivent les normes IFRS mais qui ne publient pas de résultat par action n’ont pas à appliquer cette norme. Les entreprises doivent publier un résultat par action. De plus, lorsque la structure du capital est complexe, les entreprises doivent aussi publier un résultat par action dilué. 7.4.1 Modalités de calcul Le résultat par action est un ratio qui a pour numérateur le résultat net (profit ou perte) de la période attribuable aux actionnaires ordinaires et pour dénominateur la moyenne pondérée du nombre d’actions ordinaires en circulation pendant la période. Une action ordinaire est un instrument de capital qui est subordonné à tous les autres instruments de capital. Les actions ordinaires sont rémunérées après les autres types d’actions comme les actions préférentielles. Le numérateur Le calcul se fait à partir du résultat net ajusté : des dividendes attachés aux actions préférentielles ; des effets inhérents à l’émission d’actions préférentielles. En présence d’activités abandonnées, il faut calculer deux résultats par action : un résultat par action en prenant le résultat des activités continues ; un résultat par action en prenant le résultat net de la période. En présence d’intérêts minoritaires (existence dans le groupe de filiales non-détenues à 100 %) le résultat net à retenir au numérateur correspond uniquement à la part du groupe, telle qu’elle figure au compte de résultat consolidé (IAS 33). Le dénominateur Au dénominateur, figure la moyenne pondérée du nombre d’actions en circulation pendant la période. Dans le cas d’un groupe, les actionnaires ordinaires sont ceux de la société mère. Les titres obligatoirement convertibles en actions ordinaires sont considérés pour la détermination de la moyenne pondérée des actions ordinaires retenue pour le calcul du résultat de base par action et ce à partir de la date du contrat, sans attendre leur conversion effective. des dettes id Résultat par action Le nombre d’actions ordinaires est de 1 100 au 1/1/200x (dont 100 actions propres). Le nombre d’actions B (ce sont des actions préférentielles qui donnent droit à un superdividende de 4 euros) est de 500 au 1/1/200x. Une augmentation de capital en numéraire qui se traduit par émission de 600 actions A a eu lieu le 1/9/200x. Les dividendes versés en juin correspondent à une somme de 9 000 euros 5 euros de dividende par action et 4 euros de superdividende pour les actions B. Le résultat net est de 10 000 euros. Question 1 : Calculer le résultat par action. Question 2 : La réponse est-elle la même s’il s’agit non plus d’une émission de capital en numéraire mais d’une émission par incorporation de réserves ? Solution Le nombre d’actions ordinaires en circulation au cours de l’année 200x est donc de : (1 000-200) × (12/12) + 600 × (4/12) = 1 200 actions. Le résultat attribuable aux actions ordinaires est égal au résultat après impôts déduction faite des dividendes versés aux actions non-ordinaires, soit un montant de 10 000 — 2 000 = 8 000 €. Le résultat par action est égal à : 8 000/1 200 = 0, 67 €. L’incorporation du capital aux réserves se matérialise par une augmentation du nombre d’actions en circulation. Si l’augmentation de capital correspond à une incorporation des réserves dans le capital alors les bénéficiaires sont les actionnaires déjà présent le 1/1/200x. En conséquence, pour le calcul du nombre d’actions ordinaires en circulation l’augmentation de capital est supposée avoir eu lieu dès le 1/1/200x. Le nombre d’actions en circulation est donc de : 1 000 × (12/12) + 6 000 215× (12/12) = 1 600 actions. Le résultat par action devient 8 000/1 600 = 5 €. 7.4.2 Les droits d’émission peuvent avoir une valeur inférieure au prix du marché. Dès lors que le prix d’émission est inférieur à la juste valeur des parts émises, le droit de souscription inclut un bonus. Si un droit de souscription est accordé à tous les actionnaires ordinaires alors le nombre de parts à considérer dans la détermination du résultat par action est le nombre des actions ordinaires avant l’émission des droits, multiplié par le rapport de la juste valeur des parts (ou actions) juste avant l’exercice des droits divisée par la juste valeur théorique par part après les droits. Pratiquement, il faut ajouter la valeur agrégée des parts avant l’exercice des droits à la valeur de marché des parts résultant de l’exercice des droits. des dettes id Émission de bons de souscription d’actions Une entité a 20 000 actions en circulation au 1/1/200x. La valeur de marché de chaque action est de 18 €. Les actionnaires se voient attribuer le 1er juillet 200x le droit d’acquérir une action nouvelle à 10 euros pour 5 actions détenues. Solution Nombre d’actions souscrites avec les droits : 20 000/5 = 4 000 actions. Calcul de la valeur théorique des actions après exercice des droits : [(20 000 × 18) + (2 500× 10)]/22 500 = 400 000/24 000 = 16,67 €. La valeur théorique est utilisée comme dénominateur pour le calcul du facteur de dilution : 18/16,67 = 1,08. (20 000 × 12/12 x 1,08) + (4 000 × 6/12) = 23 600 actions ordinaires. 7.4.3 Le résultat par action dilué Le résultat par action dilué prend en compte les effets des structures de capital complexe. Une structure complexe est une structure qui comporte des actions ordinaires potentielles diluantes. La conversion des actions potentielles induit une dilution, c’est-à-dire une diminution du résultat par action ou une augmentation de la perte par action induite par la conversion des instruments convertibles, par l’exercice des bons de souscription et des droits de souscription ou par l’émission d’actions ordinaires émises pour satisfaire certaines conditions. L’anti-dilution correspond à la situation symétrique. Une augmentation du résultat par action ou une diminution de la perte par action induite par la conversion des instruments convertibles, par l’exercice des bons de souscription et des droits de souscription ou par l’émission d’actions ordinaires émises pour satisfaire certaines conditions. Une action ordinaire potentielle est un instrument financier qui peut conférer à son porteur une action ordinaire. Les bons (warrants) et les options sont des instruments qui confèrent à leurs porteurs le droit d’acquérir des actions ordinaires. Actions ordinaires potentielles dettes convertibles en actions ; actions à droits préférentiels convertibles en actions ; bons de souscription d’actions ; options sur actions ; droits sur actions ; des dettes id plans d’achat d’actions pour les salariés ; actions ordinaires à émission contingente (notamment dans les rapprochements d’entreprises). Calcul de la dilution : en pratique, le résultat net attribuable aux actionnaires et la moyenne pondérée des actions en circulation sont ajustés des effets (après impôts) des actions ordinaires potentielles diluantes. Le calcul du résultat dilué par action ne prend pas en considération les événements qui n’ont pas d’effet diluant. Options et bons Pour calculer le résultat par action dilué, les options diluantes et les bons sont pris en compte. Ils sont considérés comme ayant été utilisés pour racheter des actions ordinaires émises au prix moyen du marché pendant la période. La différence entre les actions ordinaires émises pendant la période et celles supposées l’avoir été est traitée comme une émission d’actions ordinaires (IAS 33). Actions ordinaires à émission éventuelle Les actions qui doivent être émises si certaines conditions se réalisent sont traitées comme étant en circulation et sont incluses dans le calcul du résultat par action et du résultat dilué par action dès lors que les conditions sont remplies. Si les conditions ne sont pas remplies, les actions éventuelles sont prises en compte pour calculer le résultat dilué. Pour estimer le nombre de parts (ou actions) à émettre, il faut considérer que la fin de la période est la fin de la période de contingence (IAS 33). Contrats dénoués par l’émission d’actions ordinaires. On suppose que le contrat est dénoué par l’émission d’actions ordinaires et les effets potentiels de cette émission sont inclus dans le calcul du résultat par action (IAS 33). Titres convertibles en actions Les effets diluants des titres convertibles sont pris en compte (IAS 33.49). Méthode de l’équivalent de trésorerie Le résultat net est de 3 735 € (dont un bénéfice de 2 988 € pour les activités abandonnées). Le capital de la société ALPHA est composé de 12 000 actions. Le prix du marché de l’action est de 20 euros. À quelles publications l’entreprise est-elle astreinte ? des dettes id Une émission de 10 bons permet de souscrire une action à 15 euros dans un rapport de 10 bons pour une action nouvelle. Solution Les actions ordinaires potentielles sont traitées comme diluantes uniquement si leur conversion se traduit par une diminution du résultat par action des activités non-abandonnées ou un accroissement de la perte par action pour les activités continuées. Quels sont les résultats par action qui doivent être publiés dans le rapport annuel ? Solution Le résultat par action est publié. Le résultat par action est de 3 735/12 000 = 0.31 €. Dans la mesure où l’entreprise a abandonné des activités en cours d’année, la publication du résultat par action des activités continues est requise. En retirant le résultat des activités abandonnées (3 735 — 747 = 2 988 €), on obtient un résultat par action de 0.25 euros. Le résultat par action dilué est calculé pour déterminer si la conversion est diluante ou pas. Si la conversion est diluante alors il faut publier le résultat dilué, mais pas dans le cas contraire. Les effets potentiels de la souscription sont pris en compte en appliquant la méthode de l’équivalent de trésorerie pour les bons de souscription et pour les options. La conversion se traduirait par un encaissement de trésorerie qui est utilisé pour racheter des actions au prix du marché. L’entreprise ALPHA va potentiellement recevoir (1 action nouvelle pour 10 actions anciennes) : 1 200 × 15 = 18 000 €. L’entreprise va racheter 18 000/20 = 900 actions. L’entreprise va recevoir l’équivalent en trésorerie de 1 200 actions. Les bons en circulation permettent la souscription de 1 200 actions à 15 € soit un encaissement de 18 000 € qui permet de racheter 18 000/20 = 900 actions sur le marché. Une souscription à hauteur de 100 % se traduirait par un accroissement net du nombre d’actions en circulation de : 1 200 — 900 = 300 actions. Le résultat par action dilué est de 3 735/12 450 = 0,3 pour le résultat et de 2 988/12 450 = 0,24 si l’on neutralise les effets des activités abandonnées. Le tableau ci-dessous résume les ajustements à opérer au numérateur et au dénominateur pour passer du résultat par action de base au résultat par action dilué. Tableau 7.2 Les ajustements du résultat de base au résultat par action ajusté Numérateur Obligations convertibles des dettes id Ajouter au résultat l’économie d’intérêt Dénominateur Augmentation du nombre d’actions ordinaires Actions préférentielles convertibles Ajouter les superdividendes Augmentation du nombre d’actions ordinaires Bons de souscription et options sur actions Sans effets Augmentation du nombre d’actions ordinaires déduction faite des actions rachetées 7.4.4 Les informations publiées Une entité utilise le profit ou la perte des opérations continues attribuables à la société mère — ajusté des effets attachés aux actions préférentielles — comme référence pour déterminer si les actions ordinaires potentielles sont diluantes ou pas (respectivement dilutive et relutive en anglais). Une entité doit présenter au niveau du compte de résultat : le résultat des opérations continues par action de base attribuable aux actionnaires ordinaires de la société mère ; le résultat par action de base des opérations continues attribuable aux actionnaires ordinaires de la société mère pour les actions ordinaires qui ont des droits différents sur les résultats. Une entité qui présente des activités non-continues doit publier les résultats par action de base et dilué soit dans le compte de résultat soit dans l’annexe. Si le résultat par action est présenté, les publications suivantes sont exigées par la norme : le montant utilisé au numérateur pour calculer le résultat de base ainsi que le résultat dilué ; une réconciliation de ces montants avec la perte et le profit attribuable à la société mère sur la période ; la moyenne pondérée du nombre d’actions ordinaires utilisée comme dénominateur utilisé au numérateur pour calculer le résultat de base et le résultat dilué ; une réconciliation de ces dénominateurs les uns avec les autres ; les instruments (incluant les actions ordinaires à émission éventuelle) qui pourraient potentiellement diluer le résultat par action de base dans le futur parce qu’ils sont antidiluants pour la période présentée ; une description des opérations sur des actions ordinaires ou des actions ordinaires potentielles qui apparaissent après la date d’établissement du bilan et qui auraient changé significativement le nombre d’actions en circulation à la fin de la période si ces opérations étaient intervenues avant la fin de la période de reporting (émission d’actions ordinaires, de bons, conversions et exercice) ; des dettes id une entité peut publier des montants par action autres que ceux indiqués ci-dessus (IAS 33.73). Figure 7. 4. Le résultat par actions de Arcelor, (Rapport annuel en français page 155) 7.5 INFORMATION INTERMEDIAIRE Les entreprises présentent des états financiers annuels. Cependant, les entreprises cotées doivent souvent également présenter des situations intermédiaires soit semestrielles, soit trimestrielles. Ces publications sont couvertes par la norme IAS 34. Ainsi, si une entreprise applique les normes IFRS et si, par ailleurs, elle est tenue de publier des informations intérimaires en application d’un règlement émis par un organisme de régulation boursière (autorité des marches financiers par exemple) ou un organisme de tutelle, elle peut le faire en application de la norme. Néanmoins, la norme IAS 34 n’indique pas quelles sont les entités qui doivent publier des comptes intermédiaires, ni la fréquence, ni les délais de publication. des dettes id Une information est une information établie en référence à une période inférieure à un exercice. Le référentiel IFRS laisse aux entreprises pour présenter un rapport financier intermédiaire entre : présenter des états financiers complets (les 5 documents décrits dans la première partie) ; présenter des états financiers résumés pour une période d’une durée inférieure à un exercice comptable. Dans le premier cas, l’entreprise doit suivre les prescriptions de l’IAS 1 avec toutefois des seuils de matérialité différents. En effet, l’importance relative doit s’apprécier au regard de la période considérée et non pas de l’exercice, en référence aux montants de la période et non pas annuels. Dans le second cas, l’entreprise doit suivre les prescriptions de la norme IAS 34 et présenter des états financiers résumés. Ceux-ci comprennent au minimum les rubriques et sous-totaux inclus dans les comptes annuels. L’annexe doit permettre de comprendre les variations depuis la dernière période. Informations à fournir Une entreprise A clôture ses comptes au 31/12/N ; l’entreprise va présenter des états financiers intermédiaires le 30 juin N + 1. Quelles sont les informations comparatives à fournir ? Solution Les états dynamiques sont comparés aux derniers états intermédiaires. Le bilan est comparé au dernier bilan annuel. Bilan 30 juin N + 1 31 décembre N Compte de résultat 30 juin N + 1 30 juin N Tableau des flux de trésorerie 30 juin N + 1 30 juin N Tableau de variation des capitaux propres 30 juin N + 1 30 juin N Les méthodes comptables sont identiques à celles utilisées dans les états financiers annuels. En cas de changement de méthode, il faut retraiter les états financiers intermédiaires de la période précédente. Une option de comptabilisation retenue pour établir les états intermédiaires du 30/6/N doit être conservée pour établir les états financiers annuels du 31/12/N. Les produits ne doivent pas être anticipés et les charges ne doivent pas être différées. des dettes id 8 LE PROJET IFRS DANS LES RAPPORTS ANNUELS 2003 Nous avons regroupé dans ce chapitre 3 extraits de rapport annuel 2003 publiés en 2004 de sociétés en cours de passage aux IFRS (Vivendi Universal, Suez, EDF) afin de donner un aperçu des informations préalables données au marché sur la période de transition. 8.1 VIVENDI UNIVERSAL Vivendi Universal a lancé un projet de conversion de ses états financiers aux normes IFRS au cours du quatrième trimestre 2003, avec pour objectif d’identifier les principales différences de méthodes comptables et de préparer le bilan d’ouverture selon les normes applicables en 2005. Cette analyse ne sera complète que lors de la publication par l’International Accounting Standard Board (IASB, autorité de normalisation comptable internationale responsable de l’élaboration des normes comptables internationales) des dernières normes en cours de finalisation et de leur approbation par l’Union Européenne. Afin d’assurer l’homogénéité des méthodes comptables et de leur mise en œuvre au sein du groupe, le projet de conversion IFRS est mené par une équipe centrale qui anime l’ensemble du projet pour le groupe, en coordination avec des équipes dédiées au sein de chaque unité opérationnelle. La première phase du projet en cours, dite de « diagnostic », vise à analyser les principales différences de principes comptables avec les normes françaises et américaines actuellement appliquées par le groupe et à évaluer les incidences de ces différences, notamment l’estimation du bilan d’ouverture au 1er janvier 2003 ou au 1er janvier 2004. Elle vise aussi à apprécier la capacité des systèmes d’information du groupe à produire une information financière selon les normes IFRS et à identifier les adaptations nécessaires, le cas échéant. Les principales instances de conduite du projet sont les suivantes : un comité de pilotage, en charge de la supervision et de la conduite du projet. Il est placé sous l’autorité du directeur général adjoint en charge des finances, assisté des principaux responsables financiers et comptables du siège et des directeurs financiers des unités opérationnelles ; des dettes id un comité de projet, animé par le chef de projet désigné, en charge de la conduite du projet au quotidien, au niveau du groupe et des unités opérationnelles ; un comité technique, en charge de la revue et de la recommandation des choix comptables effectués dans le cadre du passage aux normes IFRS en vue de leur validation parle comité de pilotage. Les commissaires aux comptes sont parties prenantes de ce comité technique ; le manuel des principes et des procédures comptables du groupe sera refondu pour être adapté aux normes comptables internationales. Un programme de formation des cadres financiers a été engagé. Il sera poursuivi tout au long de l’année 2004. Ce programme sera complété par une information destinée aux principaux dirigeants non-financiers du siège et des unités opérationnelles. La phase de mise en adéquation des processus de reporting et des systèmes d’information sera ensuite mise en œuvre. Elle devrait être facilitée par le changement de logiciel de consolidation du groupe intervenu en 2002 et l’adaptation des reportings de consolidation et de gestion au nouveau format du groupe intervenu en 2003. 8.1.1 Description du projet et état d’avancement Certaines normes et interprétations importantes, qui seront en vigueur au 31 décembre 2005, ne sont pas encore publiées dans leur version définitive par l’IASB. L’IASB s’était initialement engagé à publier les derniers textes applicables en 2005 au plus tard le 31 mars 2004. Compte tenu des révisions attendues de certaines de ces normes ou de la perspective de publication de nouvelles normes, le groupe n’est pas à ce stade en mesure d’identifier et d’estimer l’incidence du passage aux normes IFRS. En outre, la norme IFRS 1 relative à l’adoption des normes IFRS en tant que référentiel comptable prévoit des dispositions spécifiques pour la transition aux IFRS et les choix comptables qui en résultent, actuellement à l’étude par le groupe ; ils concernent notamment le retraitement ou non des regroupements d’entreprises intervenus avant la date de première application, l’évaluation des immobilisations à la date d’adoption, la mise à zéro des écarts actuariels liés aux engagements de retraite et celle des écarts de conversion déjà inscrits dans les capitaux propres. Par rapport aux normes comptables françaises, comme pour toutes les sociétés, la probable disparition de l’amortissement des écarts d’acquisition aura un effet sur le résultat net. Les écarts d’acquisition sont en effet amortis linéairement sur une durée maximum de 40 ans selon les normes comptables françaises. De même, la mise en place des normes IAS 32 et 39 relatives aux instruments financiers devrait entraîner des modifications dans la présentation des états financiers. Ainsi, par exemple, les instruments financiers dérivés figurant actuellement parmi les engagements hors bilan devront être comptabilisés au bilan et certains actifs financiers devront être inscrits au bilan à leur juste valeur, et le coût d’acquisition des actions propres devra des dettes id être comptabilisé en diminution des capitaux propres quelle que soit leur affectation future. Vivendi Universal donnera les premières indications globales sur son bilan d’ouverture en normes IFRS dès que possible. À la date de rédaction du document de référence, Vivendi Universal considère que les actions engagées lui permettent de gérer de façon adéquate la transition vers les normes IFRS. 8.1.2 Principales divergences comptables déjà identifiées Ce rapport inclut des « déclarations prospectives » au sens de la Section 27 A du U.S. Securities Act de 1933 et de la Section 21 E du U.S. Securities Exchange Act de 1934. Les déclarations prospectives comprennent des déclarations relatives aux plans, objectifs, buts, stratégies, événements futurs, ventes ou performances futures, investissements, besoins en financements, intentions ou plans de cessions, acquisitions, fonds et besoin en fonds de roulement, trésorerie disponible, arrivée à échéance des obligations liées aux dettes, évolution de la conjoncture et autres informations à caractère non-historique de Vivendi Universal. Les « déclarations prospectives » peuvent être identifiées par le contexte. À titre d’exemple, les termes comme « estime », « s’attend », « anticipe », « projette », « envisage », « a l’intention », « est convaincu », « prévoit » et autres variantes de ces mots ou expressions similaires indiquent la présence de « déclarations prospectives ». Toutes les déclarations prospectives, y compris, sans toutefois s’y limiter, le lancement ou le projet de développement d’une nouvelle activité ou produit, l’anticipation de la sortie d’un film ou d’un disque, de projets concernant Internet ou les parcs à thèmes, l’anticipation de réductions de coûts provenant de la vente d’actifs et de synergies, sont basées sur des prévisions courantes et sur diverses hypothèses de Vivendi Universal. Les prévisions, attentes, convictions, hypothèses et projections de Vivendi Universal sont formulées de bonne foi, et nous pensons qu’elles sont fondées sur des éléments raisonnables. Cependant, il n’est pas absolument assuré que ces attentes, convictions ou projections se réaliseront. Un certain nombre de risques ou d’incertitudes pourraient conduire à des résultats réels sensiblement différents des déclarations prospectives contenues dans le présent rapport. Ces risques et incertitudes concernent notamment la réalisation des conditions requises par les accords relatifs au rapprochement prévu entre VUE et NBC comprenant, notamment, l’obtention de l’approbation de la part des autorités réglementaires compétentes ou de parties tierces, les conditions des marchés boursier et financier qui auraient une incidence sur le chiffre d’affaires, la conjoncture économique générale et les conditions d’activité (en particulier un ralentissement économique général), les tendances du secteur, la disponibilité et les termes des financements, les termes et conditions des cessions d’actifs et leur calendrier, les modifications affectant des dettes id l’actionnariat, la concurrence, les changements de stratégie ou les changements apportés aux plans de développement, les menaces, pertes ou infractions affectant la propriété intellectuelle, les préférences des consommateurs, les avancées technologiques, la situation politique, les fluctuations de change, les exigences des instances légales ou de régulation et les conclusions des procédures et enquêtes en cours, les responsabilités liées à l’environnement ; les catastrophes naturelles, les guerres ou les actes de terrorisme. La liste précédente n’est pas exhaustive et il y a d’autres facteurs qui pourraient conduire à des résultats réels différant sensiblement des déclarations prospectives contenues dans le présent rapport. Il est recommandé de lire avec attention les différentes informations, contenues dans le présent rapport, en ce qui concerne les facteurs qui pourraient affecter l’activité de Vivendi Universal. Toutes les déclarations prospectives, qui sont attribuables à Vivendi Universal ou attribuables à toute personne agissant pour le compte de Vivendi Universal, ne sont valables qu’à la date de ce document et sont expressément couvertes par les avertissements contenus dans ce document. Vivendi Universal n’a pas l’obligation, ni ne prend l’engagement, de mettre à jour ou réviser les déclarations prospectives. 8.2 SUEZ En application du règlement européen sur les normes internationales et de la norme IFRS 1, Première application des IFRS entant que référentiel comptable, les comptes consolidés du groupe au titre de l’exercice clos le 31 décembre 2005 (ainsi que l’arrêté intermédiaire en 2005) seront établis selon les normes comptables internationales avec un comparatif au titre de l’exercice 2004. Afin de publier cette information comparative, le groupe préparera un bilan d’ouverture au 1er janvier 2004, point de départ pou rappliquer les normes internationales et date à laquelle les impacts du passage seront enregistrés en capitaux propres. Dans ce contexte, le groupe a mis en place, au premier semestre 2003, un projet de conversion aux normes internationales. Une équipe projet a été nommée afin d’assurer la coordination, la supervision et le suivi opérationnel du projet en s’appuyant sur la mobilisation d’environ 50 professionnels (ingénieurs, financiers, comptables et informaticiens) dans les branches et les filiales. Les propositions techniques de traitements comptables et de choix des options, en association avec les sociétés cotées européennes, sont proposées à un comité de pilotage, présidé par le directeur général chargé des finances, qui doit donner son approbation finale avant soumission aux organes de décision compétents. des dettes id La phase de prédiagnostic, qui s’est clôturée en juin 2003, a permis de définir une dizaine de groupes thématiques pertinents pour SUEZ. La phase de diagnostic menée au cours du second semestre 2003 a consisté à identifier, sur la base des normes IFRS existantes, les principales divergences entre les principes comptables suivis par le groupe et les normes IFRS qui seraient applicables au 31 décembre 2005, ainsi que les conséquences pratiques de mise en œuvre. SUEZ prépare actuellement le déploiement au sein du groupe (formation, adaptation des systèmes d’information…) pour le passage aux normes IFRS et l’établissement des états financiers et du bilan d’ouverture aux normes IFRS. À ce stade du projet, le groupe a identifié les principales divergences entre les méthodes d’évaluation et de présentation définies par les normes internationales et les principes et méthodes comptables actuellement suivis. Le groupe attire l’attention sur le fait que cette information est publiée au mieux de la connaissance dont il dispose, d’une part, en fonction de l’état d’avancement du projet et d’autre part, de sa connaissance des normes qui seront réellement applicables en 2005. En effet, certaines normes importantes pour SUEZ ne sont pas encore publiées dans leur version définitive par l’IASB telles que les normes relatives aux regroupements d’entreprises et dépréciations d’actifs (ED3, version révisée de la norme en cours de discussion). Par ailleurs, certaines normes ne sont pas, à ce stade, approuvées par l’Union Européenne (normes IAS 32 et IAS 39 relatives à la comptabilisation des instruments financiers, norme IFRS 2 relative aux paiements sur la base d’actions). 8.2.1 Présentation des états financiers En application de la norme IAS 1, Présentation des états financiers, le groupe sera conduit à ne plus utiliser la notion de résultat exceptionnel et à reclasser en résultat opérationnel et/ou en résultat financier les produits et charges actuellement présentés en résultat exceptionnel. Le groupe entend toutefois poursuivre la présentation distincte de ces éléments non-récurrents dès lors que leur incidence est jugée significative. Par ailleurs l’IAS 1 requiert une présentation du bilan en distinguant les actifs et passifs en courants/non-courants, cette distinction n’est pas requise selon les principes comptables français. 8.2.2 Comptabilisation des opérations de regroupements d’entreprises Le groupe envisage de retenir l’option offerte par la norme IFRS 1 qui consiste à ne pas retraiter les acquisitions antérieures au 1/1/2004. Dans ce contexte, le traitement des écarts d’acquisition imputés sur les capitaux propres à l’occasion d’acquisitions de titres financés par augmentation de capital avant le 1/1/2000 (cf. note 13.5) serait maintenu dans le bilan d’ouverture. Le projet de révision de la norme IAS 22, Regroupement d’entreprises, prévoit la suppression de des dettes id l’amortissement des écarts d’acquisition et la mise en place d’un test annuel de dépréciation des écarts d’acquisition. 8.2.3 Concessions Le traitement comptable des activités entrant dans le champ des concessions est actuellement à l’étude au sein du comité d’interprétation de l’IASB (IFRIC), chargé d’interpréter les normes existantes pour tenir compte des spécificités de l’activité de concessionnaire. Les thèmes à l’étude devraient concerner le traitement des immobilisations du domaine concédé, les provisions pour renouvellement associées, ainsi que les modalités de reconnaissance des revenus. À ce stade le groupe est dans l’attente de la position de l’IFRIC. Le traitement comptable actuel est décrit en note 1-L. 8.2.4 Actifs corporels/incorporels La norme IAS 16, Immobilisations corporelles, prévoit d’une part l’utilisation de durées d’amortissement différenciées sur chacun des composants d’un même actif immobilisé et d’autre part l’identification des dépenses de maintenance entrant dans un plan pluriannuel comme une composante de la valeur initiale de l’actif. L’impact sur les capitaux propres du Groupe est en cours d’estimation. Par ailleurs, le groupe étudie l’option offerte par la norme IFRS 1 autorisant la comptabilisation à la juste valeur de certains actifs corporels et incorporels au 1/01/2004. 8.2.5 Contrats de location Le groupe comptabilise les contrats de location en conformité avec les principes définis par la norme IAS 17, Contrats de location, et n’anticipe pas de divergences significatives à ce titre. Toutefois, le champ d’application d’IAS 17 pourrait être modifié par l’interprétation de l’IFRIC (D3), sur la notion de droit d’utilisation. En l’absence de la position de l’IFRIC sur ce thème, le groupe n’est pas en mesure à ce stade de mesurer l’impact potentiel sur les états financiers. 8.2.6 Engagements sociaux Les modalités d’évaluation actuellement suivies par le groupe concernant les engagements de retraite et autres avantages assimilés, telles que décrites dans les notes 1 et 19, sont celles édictées par la norme IAS 19, Avantages au personnel. Concernant les gains et pertes résultant de changement d’hypothèses actuarielles sur les engagements de retraite postérieurs au 1/1/2004, le groupe envisage de maintenir la méthode comptable actuelle dite du « corridor » telle que décrite dans la note 1.R. Par ailleurs, le groupe envisage d’utiliser l’option permise par la norme IFRS 1 des dettes id de comptabiliser en capitaux propres au 1/01/2004 les écarts actuariels non-comptabilisés au 31/12/2003 (cf. note 19). 8.2.7 Instruments financiers Le groupe envisage d’appliquer les normes IAS 32 et 39 relatives aux instruments financiers à compter du 1er janvier 2005, conformément aux dispositions prévues dans les versions révisées publiées en décembre 2003. L’analyse de l’incidence de ces normes sur les états financiers est en cours. Compte tenu du caractère long terme des contrats, la volatilité induite par l’application de ces normes pourrait être significative, tant sur le compte de résultat que sur les capitaux propres. Les divergences par rapport aux principes comptables actuels pourraient concerner l’application à certains contrats de matières premières ou autres contrats commerciaux de l’évaluation en valeur de marché, les méthodes d’évaluation et de classification des actifs et passifs financiers, les règles et principes de décomptabilisation et de sorties d’actifs, et enfin la documentation et la comptabilisation des instruments financiers dérivés utilisés dans le cadre de stratégie de couverture d’une exposition aux risques de marché. 8.2.8 Impôts différés Contrairement aux dispositions du Règlement CRC 99-02, la norme IAS 12, Impôt sur le résultat, interdit l’actualisation des impôts différés. L’impact au 31/12/2003 de l’effet de l’actualisation est repris dans la note 1.Q et sera imputé sur les capitaux propres au 1/01/2004. 8.2.9 Comptabilisation des paiements sur la base d’actions En application de la norme IFRS 2, Paiement sur la base d’actions, récemment publiée par l’IASB mais non encore approuvée par la Commission européenne, les avantages octroyés aux salariés dans le cadre de la souscription au plan d’épargne groupe ainsi que les plans de stock-options émis postérieurement au 7 novembre 2002 devront faire l’objet d’une comptabilisation à la juste valeur à la date d’octroi, s’ils ne sont pas acquis au 1/1/2005. Cet impact sera pris en charge sur la période au cours de laquelle les avantages auront été acquis. 8.3 EDF Le groupe EDF établit ses comptes consolidés en conformité avec la réglementation comptable française en vigueur, suivant les règles et méthodes comptables décrites ci-après. Le groupe s’inscrit dans la perspective de l’application obligatoire en 2005 des normes comptables des dettes id internationales de l’IASB par les sociétés européennes faisant appel public à l’épargne. Dans ce contexte, le groupe a procédé sur les exercices 2002 et 2003 à plusieurs changements comptables tels que décrits dans la note. Après prise en compte de ces changements comptables, le groupe applique l’ensemble des méthodes préférentielles prévues par la réglementation comptable française applicable aux comptes consolidés à l’exception de la comptabilisation des avantages du personnel. En effet, compte tenu de la réforme en cours concernant le financement du régime des pensions des industries électriques et gazières, l’engagement calculé avant réforme ne traduit pas les charges futures de financement qui seront supportées par EDF « maison mère » du fait de la réforme. Ces engagements seront donc provisionnés dès que la quote-part restant à la charge de l’entreprise sera connue. À ce jour, les principales différences avec les normes comptables internationales en vigueur au 31 décembre 2003 concernent le traitement comptable des avantages du personnel (IAS 19) et des instruments financiers (IAS 32 et 39). En l’absence de normes comptables internationales spécifiques, EDF a maintenu le traitement des concessions appliqué jusqu’alors. L’application de ces normes ou leur évolution serait susceptible d’avoir des impacts significatifs sur les comptes. Des comptes pro forma comparatifs au titre de l’exercice 2002 ont été établis selon les méthodes comptables appliquées en 2003. 8.3.1 Changements comptables Changements de méthode de l’exercice 2003 Le groupe a appliqué par anticipation au 1er janvier 2003 le règlement CRC 2002-2010 relatif à l’amortissement et à la dépréciation des actifs, ce qui s’est traduit par : le changement de mode d’amortissement des immobilisations ; la modification du plan d’amortissement de certains composants ; la comptabilisation par composant du coût des révisions périodiques majeures ; l’annulation de la provision pour maintien du potentiel hydraulique. Par ailleurs, le groupe a opté au 1er janvier 2003 pour : la comptabilisation en charges des intérêts des capitaux empruntés pour la construction des installations de production, des réseaux et pour la fabrication de la première charge des combustibles nucléaires ; l’inscription à l’actif des biens faisant l’objet de contrats de location-financement. Changement du mode d’amortissement des installations nucléaires et de certaines autres immobilisations : conformément à la pratique dominante de l’industrie et dans le cadre de l’ouverture du marché à des dettes id la concurrence, le groupe amortit désormais l’ensemble de ses immobilisations selon le mode linéaire, ce qui a conduit à modifier l’amortissement des installations nucléaires en France et de certaines immobilisations du réseau de transport et de distribution amorties précédemment selon le mode dégressif. Cette modification a été comptabilisée de manière rétrospective comme le prévoit le règlement CRC 2002-2010 dans ses conditions de première application. Modification du plan d’amortissement de certains composants : le groupe applique désormais une méthode de comptabilisation qui consiste à réviser le plan d’amortissement de certains composants de centrales nucléaires de manière prospective à compter de la date à laquelle un défaut générique est identifié et le remplacement programmé. Cette nouvelle méthode a été appliquée de manière rétrospective. De ce fait, ont été annulées les provisions antérieurement constituées au titre des remplacements de ces pièces. Comptabilisation par composants du coût des révisions périodiques majeures des installations nucléaires et thermiques à flamme : le groupe a mis en œuvre la méthode de comptabilisation par composants pour les coûts des révisions périodiques majeures des tranches nucléaires et des centrales thermiques à flamme (ces coûts faisaient l’objet de provisions dans les comptes de l’exercice 2002). Cette nouvelle méthode a été appliquée de manière rétrospective. Annulation de la provision pour maintien du potentiel hydraulique : la provision pour maintien du potentiel hydraulique, représentative des dépenses de maintenance nécessaires pour garantir le maintien en bon état de fonctionnement des ouvrages conformément au cahier des charges des entreprises hydrauliques concédées, est reprise en totalité, conformément aux dispositions transitoires des règlements CRC 2000-2006 et CRC 2002-2010 (ces dernières prévoient en effet que les dépenses courantes d’entretien ne peuvent plus faire l’objet d’une provision à compter de 2003). Comptabilisation en charges des intérêts des capitaux empruntés (intérêts intercalaires) pour la construction des installations de production, des réseaux et pour la fabrication de la première charge des combustibles nucléaires : au 1er janvier 2003, conformément à l’option prévue par les textes français et internationaux, les intérêts des emprunts encourus pendant la période de construction des centrales et des réseaux ainsi que pendant la période de fabrication des premières charges de combustibles ne sont pas capitalisés mais comptabilisés en charges à mesure qu’ils sont encourus. Cette décision s’applique également aux dépenses de préexploitation. L’application de cette méthode conduit à annuler les intérêts qui avaient été capitalisés dans les immobilisations corporelles avant le 31 décembre 2002. Inscription à l’actif des biens faisant l’objet de contrats de location-financement : le groupe applique à compter des dettes id du 1er janvier 2003 la méthode préférentielle du règlement CRC 99-02 relative à la comptabilisation des contrats de location-financement au bilan comme des immobilisations corporelles financées par emprunt, pour l’ensemble des contrats en cours à cette date. Changements de méthode de l’exercice 2002 Les changements comptables pratiqués dans les comptes de l’exercice clos le 31 décembre 2002 étaient liés à : l’adoption du règlement CRC 2000-2006 sur les passifs, qui s’est essentiellement traduite par la comptabilisation au passif de la totalité des obligations de déconstruction des installations thermiques et nucléaires et de dernier cœur, pour la valeur actuelle des décaissements futurs, et la comptabilisation à l’actif du coût de déconstruction et de dernier cœur comme un complément du coût de construction de ces installations ; des provisions au titre des révisions décennales des centrales nucléaires et des centrales thermiques à flamme ont également été constituées, de même que des provisions au titre des contrats déficitaires d’achat et de vente d’énergie (voir notes 1.22, 1.26, 1.27, 1.30) ; l’adoption de la méthode préférentielle du règlement CRC 99-02 relative à la comptabilisation en résultat des écarts de conversion des actifs et passifs monétaires libellés en devises (et par assimilation des écarts de conversion liés aux instruments dérivés de change) au cours de la période auxquels ils se rapportent ; l’application de la méthode préférentielle du règlement CRC 99-02 relative à la comptabilisation en résultat des écarts de change sur emprunts et swaps et par conséquent l’arrêt de l’étalement de ceux-ci sur la durée de vie restante des emprunts. Changement d’estimation Le groupe a également décidé au 1er janvier 2003 d’allonger la durée d’amortissement de ses installations nucléaires en France pour la porter de trente ans à quarante ans. Le retour d’expérience d’exploitation, les études techniques réalisées, les renouvellements aux États-Unis de licences d’exploitation pour des tranches nucléaires de même technologie ainsi que la démarche engagée par le groupe auprès de l’Autorité de sûreté nucléaire pour définir les conditions d’exploitation des installations au-delà de trente ans sont les principaux éléments qui ont amené le groupe à prendre cette décision. Ce changement est comptabilisé de manière prospective et n’a donc pas d’effet sur les capitaux propres au 31 décembre 2002. L’effet de l’allongement de la durée de vie des centrales a eu un impact de 853 millions d’euros sur les dotations aux amortissements des installations nucléaires. Par ailleurs, le changement de mode d’amortissement des dettes id a eu un impact de 224 millions d’euros sur les dotations aux amortissements de ces biens. L’allongement de la durée de vie des centrales nucléaires à compter du 1 er janvier 2003 a eu pour conséquence de décaler de dix ans les échéances de décaissement des dépenses de déconstruction et de dernier cœur. Du fait de l’actualisation, le montant des provisions pour déconstruction et pour dernier cœur est mécaniquement révisé à la baisse. Cet allongement a également des effets induits sur d’autres postes d’actif et de passif : provisions pour contrats de vente déficitaires ; produits constatés d’avance et produits à recevoir pour les centrales en participation ; provisions pour dépréciation des pièces de sécurité stratégiques des installations nucléaires. L’application du règlement CRC 2000-2006 sur les passifs au 1er janvier 2002 avait conduit à constater de manière rétroactive un actif de déconstruction et de dernier cœur en contrepartie des provisions, estimé à la date de mise en service des centrales concernées. Les normes françaises ne prévoient aucune disposition particulière pour enregistrer les changements d’estimation des provisions dont la contrepartie, à l’origine, a été enregistrée à l’actif du bilan, comme un élément du coût. Les normes internationales prévoient explicitement que les effets de la désactualisation sont à enregistrer en résultat. Néanmoins, elles ne prévoient pas actuellement les modalités de comptabilisation des variations de provisions liées à des changements d’estimation (changement de calendrier, d’estimation des dépenses, de taux d’actualisation). En l’absence de disposition dans les textes comptables applicables en France, et dans le cadre de la convergence du référentiel comptable du groupe avec les normes internationales, EDF a décidé pour l’arrêté des comptes consolidés annuels de s’inspirer du projet révisé de traitement que le Comité d’interprétation des normes internationales (IFRIC) a annoncé vouloir proposer au Conseil de l’International Accounting Standards Board (IASB). Ce projet prévoit l’application d’une méthode prospective avec une imputation des effets liés aux changements d’estimation des provisions sur l’actif de contrepartie et, au-delà, sur l’actif de référence sous-jacent (centrale). Dans le cas d’une reprise de provision, l’excédent éventuel qui n’a pu être imputé sur les actifs précités est comptabilisé en résultat. L’impact sur les comptes de ce changement d’estimation s’est traduit par une diminution : des provisions pour déconstruction et dernier cœur de 2 811 millions d’euros ; des immobilisations corporelles de 2 775 millions d’euros ; des produits à recevoir des partenaires au titre de la déconstruction des centrales en participation de 23 millions d’euros. des dettes id En outre, l’impact sur le résultat de l’exercice s’élève à 13 millions d’euros. Changements de présentation Les changements de présentation retenus pour améliorer la comparabilité des comptes avec les pratiques internationales ou celles du secteur de l’énergie concernent notamment : les changements liés au secteur de l’énergie (chiffre d’affaires du trading) ; les changements de format liés au rapprochement avec les normes IFRS (tableau des flux de trésorerie, compte de résultat, bilan) ; les changements de destination de certains actifs et passifs titres de participation, fonds communs de créances, pièces de sécurité, etc. Changement de présentation du compte de résultat : le format du compte de résultat a été modifié à compter du 1er janvier 2003 et les comptes publiés de l’exercice 2002 ont été retraités en conséquence pour faciliter les comparaisons (« comptes publiés 2002 au format de présentation 2003 »). Le rapprochement entre le compte de résultat 2002 publié et le compte de résultat 2002 selon la nouvelle présentation se présente comme suit : Excédent Brut Résultat d’Exploitation (en millions d’euros) Publié 31 décembre 2002 11 216 5 179 Reclassement des éléments exceptionnels 234 325. Reclassement des autres produits et charges d’exploitation (425). 31 décembre 2002 nouvelle présentation 11 025 5 504. Les éléments classés en résultat exceptionnel dans le compte de résultat publié au 31 décembre 2002 sont désormais ventilés comme suit au sein du résultat d’exploitation : les résultats de cession des immobilisations incorporelles et corporelles, ainsi que les produits et charges à caractère inhabituel sont classés en « Autres produits et charges d’exploitation ». Ce reclassement améliore le résultat d’exploitation de 234 millions d’euros ; la quote-part de subvention d’investissement est intégrée dans les « Dotations nettes aux amortissements ». Ce reclassement augmente de 53 millions d’euros le résultat d’exploitation. Par ailleurs, les changements suivants ont été effectués, sans impact sur les agrégats du compte de résultat susmentionnés : les subventions d’exploitation (1,3 milliard d’euros au 31 décembre 2002) auparavant des dettes id présentées sur une ligne séparée ont été reclassées dans le poste « Autres produits et charges d’exploitation » ; le résultat financier publié au 31 décembre 2002 est désormais décomposé en trois rubriques : — frais financiers nets ; — résultat de change ; — autres produits et charges financiers. Les résultats de cessions d’immobilisations financières, de titres consolidés et d’entités consolidées — antérieurement classés en « Résultat exceptionnel » — figurent désormais dans les « Autres produits et charges financiers ». Ce reclassement augmente le résultat financier de 96 millions d’euros. Changement de présentation du bilan : la présentation du bilan a été modifiée à compter du 1er janvier 2003 et les comptes comparatifs de l’exercice 2002 ont été retraités en conséquence pour faciliter les comparaisons. Les changements suivants ont été effectués : les primes de remboursement des emprunts et leurs amortissements sont reclassés du poste « Autres débiteurs » au poste « Emprunts et dettes financières diverses » ; les comptes courants financiers débiteurs, les provisions pour dépréciation des comptes courants financiers à court terme (échéance inférieure à trois mois) ainsi que les provisions pour dépréciation des autres actifs financiers à court terme sont reclassés du poste « Autres débiteurs » au poste « Trésorerie et équivalents de trésorerie » ; les autres actifs financiers à court terme, les valeurs mobilières de placement à court terme ainsi que les provisions pour dépréciation des valeurs mobilières de placement à court terme sont reclassés du poste « Valeurs mobilières de placement » au poste « Trésorerie et équivalents de trésorerie » ; les provisions pour risques et charges sont désormais subdivisées en : — provisions pour fin de cycle du combustible nucléaire, — provisions pour déconstruction et dernier cœur, — provisions pour avantages du personnel, — provisions pour renouvellement des immobilisations en concession, — et autres provisions pour risques et charges ; les titres de participation considérés comme disponibles à la vente sont reclassés en actifs financiers à court terme ; des dettes id enfin, la contrepartie de la trésorerie reçue au titre de la cession de créances futures sur des clients à un fonds commun de créances figure en dettes financières. Auparavant, celle-ci figurait en dettes d’exploitation. 8.3.2 Estimations de la direction La préparation des états financiers amène le groupe à procéder à ses meilleures estimations et à retenir des hypothèses qui affectent la valeur comptable des éléments d’actif et de passif, les informations relatives aux éléments d’actif et de passif éventuels, ainsi que la valeur comptable des produits et charges enregistrés durant la période. Les résultats réels futurs sont susceptibles de diverger par rapport à ces estimations. LEXIQUE Coût amorti : à la date d’arrêté, le coût amorti correspond à la valeur d’entrée au bilan sous déduction des remboursements en principal intervenus, augmentée ou diminuée de l’amortissement de la différence entre la valeur d’entrée et le principal à l’échéance. L’amortissement de la surcote ou de la décote est déterminé à l’aide du taux d’intérêt effectif. Le coût amorti est évalué déduction faite des réductions de valeur constatées sous forme de provisions. Différence de change : différence qui résulte de la conversion d’une monnaie dans une autre monnaie en utilisant des taux de change ayant fluctué. Flux de trésorerie : volume de liquidités généré par un actif ou des actifs regroupés en UGT. Goodwill ou écart d’acquisition : différence entre le prix payé et la juste valeur des actifs identifiables acquis. Juste valeur : montant pour lequel un actif pourrait être échangé ou une dette réglée entre des parties avisées, consentantes lors d’une transaction conclue à des conditions normales. Monnaie de change : monnaie différente de celle utilisée dans l’environnement économique principal. des dettes id Monnaie fonctionnelle : monnaie de l’environnement économique principal de l’entreprise (utilisée habituellement). Risque de change : risque lié à la variation de juste valeur d’un instrument financier du fait de l’évolution du cours d’une devise. Risque de crédit : risque de perte lié à une défaillance du débiteur ou à une baisse de la qualité de sa signature. Risque de liquidité : risque de ne pouvoir faire face aux engagements de payer du fait de l’impossibilité de disposer de suffisamment de trésorerie de souscrire de nouveaux financements ou de céder des actifs à leur juste valeur rapidement. Risque de marché : risque de variation de la juste valeur d’un instrument financier du fait de l’évolution des cours (actions, matières premières, énergie,…) affectant le marché dans son ensemble ou spécifiquement. Risque de prix : risque lié à la variation de juste valeur d’un instrument financier du fait de l’évolution d’un cours de marché. Risque de taux d’intérêt sur les flux futurs : risque de variation des flux de trésorerie futurs du fait de l’évolution des taux d’intérêt Taux d’intérêt effectif : Le taux qui égalise la valeur comptable d’un actif ou d’un passif et la somme des flux futurs qu’il générera ou engendrera, Taux de change : le rapport d’échange entre deux monnaies. Test de dépréciation : test permettant de s’assurer que les valeurs au bilan ne sont pas supérieures à leur valeur recouvrable. Unité Génératrice de Trésorerie : regroupement d’actifs en un ensemble homogène générant des liquidités. Valeur recouvrable : plus grande des deux valeurs entre la valeur de cession et la valeur d’utilité. des dettes id BIBLIOGRAPHIE Barneto P., Les normes IAS/IFRS : Application aux états financiers, Dunod, 2004. Bernheim, Y. 1999, L’essentiel des US GAAP, Mazars et Guérard, 1999. Cairns D., Applying International Accounting Standards, 3rd Edition, Tolley, 2002 Colette C., Richard, J., Les systèmes comptables français et anglo-saxons : Normes IAS, Dunod, 2004. Maillet C., LE Manh A., Les normes comptables internationales IAS/IFRS, Foucher, 2003. Memento Francis Lefebvre : Normes IAS/IFRS, Éditions Francis Lefebvre, 2003. Normes IAS/IFRS : Que faut-il faire ? Comment s’y prendre ? Éditions d’organisation, 2004, coll. « DFCG ». Obert R., Pratique des normes IAS/IFRS : Comparaison avec les règles françaises et les US GAAP, Dunod, 2003. SITES INTERNET Organismes de normalisation et de régulation www.iasc.org.uk www.efrag.org www.finances.gouv.fr www.cob.fr Entreprises citées www.agfagevaert.com www.adidas.com des dettes id www.arcelor.com www.bayer.com www.eurofins.com www.metro.com www.nestle.com www.solvay.com www.renault.com www.solvay.com www.usinor.com www.volkswagen.com des dettes id INDEX Annexe Abandon d’activités Acquisition Actif Actif courant Actif financier Actif non-courant Activité ordinaire Actualisation Amortissement Amortissement Avantage du personnel Badwill Bilan Brevet Capitalisation Capitaux propres Cession bail Cohérence des dettes id Comptabilité d’exercice Compte de résultat Compte de résultat consolidé Consolidation Contrat de construction Contrat de location-financement Contrôle conjoint Correction d’erreurs Corridor Coût amorti Coût d’acquisition Coût d’emprunt Coût de transaction Coût des capitaux propres Couverture Couverture de juste valeur Couverture des flux de trésorerie CUMP Degré d’avancement Dérivé Dérivé incorporé Engagement de retraite Évaluation Événement postérieur à la clôture des dettes id Exposé sondage FIFO Fonds de commerce Frais de développement Frais de recherche Goodwill Groupe IAS IASB IASC IFRS Image fidèle Immeuble de placement Immobilisation corporelle Immobilisation financière Immobilisation incorporelle Impairment test Impôt différé actif Impôt différé passif Influence notable Information financière Information financière Information sectorielle Instrument de couverture des dettes id Instrument financier Intégration globale Intégration proportionnelle Intérêt minoritaire Juste valeur LIFO Location simple Logiciel Marque Mise en équivalence Monnaie fonctionnelle Notes Option Option sur action Participation Passif courant Passif éventuel Passif financier PCG Performance Périmètre de consolidation Pourcentage d’intérêts Pourcentage de contrôle Prestation définie des dettes id Produits dérivé Produits différés Recherche et développement Regroupement Rémunération Risque de crédit Risque de flux Risque de liquidité Risque de prix Résultat dilué Secteur d’activité Secteur géographique Segment primaire Segment secondaire Stock-options Swaps Tableau de flux de trésorerie Tableau de variation des capitaux propres Taux d’actualisation Taux de change Test de dépréciation Titre d’autocontrôle UGT US GAAP des dettes id Valeur comptable Valeur d’usage Valeur d’utilité Valeur de marché Valeur nette de réalisation Valeur recouvrable Valeur recouvrable Valeur résiduelle des dettes id