Les névroses aujourd’hui
Distinguer
les nouvelles entités
La névrose d’angoisse freudienne a éclaté en
trouble panique, pathologie caractérisée par
la répétition d’attaques de panique qui sont des
crises d’angoisse aiguë, limitées dans le temps et
séparées entre elles par des intervalles asympto-
matiques. Le démembrement de cette névrose
d’angoisse est constitué par le trouble anxieux
généralisé qui rassemble des patients présentant
des symptômes d’anxiété chronique perma-
nente, l’anxiété post-traumatique étant définie
par le Post Traumatic Stress Disorder (PTSD) qui
apparaît après un stress important, menaçant le
sujet, dont l’importance ne serait pas mesurée
par le sujet lui-même mais par des critères de
gravité spécifiques à l’événement stressant. Par
exemple, un accident dont le sujet serait la victi-
me pourrait être à l’origine du P.T.S.D. si les cri-
tères diagnostiques de ce dernier sont présents.
Rien n’est dit d’événements stressants “non
objectivés” mais dont le caractère stressant serait
issu du vécu (ou conféré par celui-ci), propre à
l’individu, y compris d’événements symboliques
de nature traumatisante. Le trouble panique
serait une entité correspondant à une forme
d’anxiété “endogène” biologiquement détermi-
née, responsable de l’émergence d’attaques de
panique dont la mise en évidence repose sur un
nombre de symptômes et un retentissement
fonctionnel dans la vie quotidienne, c’est-à-dire
un handicap suffisamment patent. L’exemple du
trouble panique est significatif. Il est issu des
descriptions initiales de Donald Klein qui avait
vu disparaître des symptômes anxieux chez des
patients traités par antidépresseurs. Il avait émis
l’hypothèse de l’existence de ce trouble anxieux
autonome, du fait même que ce dernier semblait
accessible à un traitement par antidépresseur tri-
cyclique ou par I.M.A.O. Cette découverte faite
dans les années 60 a donné lieu à de nombreux
travaux qui ont mis en évidence la réalité de
cette pathologie biologiquement déterminée.
Ainsi, des perfusions de lactate de sodium chez
des patients ayant des antécédents d’attaques de
panique provoqueraient la réapparition de ces
attaques, démonstration du caractère biologique
de la vulnérabilité de ces sujets à l’angoisse
endogène. L’agoraphobie serait une entité qui
peut être associée ou non au trouble panique en
ce sens qu’on distinguerait une agoraphobie pri-
maire indépendante du trouble et une agora-
phobie secondaire caractérisée par la survenue
d’attaques dans un environnement précis, rapi-
dement associé dans l’esprit du patient à la sur-
venue des attaques et qui conditionnerait ulté-
rieurement celui-ci à manifester la même angois-
se en présence du même contexte.
Le trouble anxieux généralisé est décrit comme
un ensemble de manifestations anxieuses per-
manentes évoluant sur plusieurs mois, voire
davantage. Il est différent, du point de vue des-
criptif du trouble panique, par le fait qu’il
n’existe pas d’intervalle libre de symptômes
d’absence de cause déclenchante identifiée, le
séparant de la vulgaire anxiété réactionnelle.
Quelles stratégies thérapeutiques ?
Le trouble panique se traite par antidépresseurs
tricycliques (clomipramine ou imipramine), par
I.M.A.O., par alprazolam (benzodiazépine) ou
bien encore par paroxétine (Déroxat®) qui
appartient à la catégorie des inhibiteurs du
recaptage de la sérotonine. Ces traitements sont
préventifs et doivent être administrés pendant
plusieurs mois (six à neuf mois) pour inter-
rompre la survenue des attaques et désamorcer
ainsi les manifestations pathologiques. La diffi-
culté réside dans le sevrage du traitement qui
risque de voir réapparaître, dans certains cas,
les symptômes de ce trouble.
L’association d’une psychothérapie classique de
type psychodynamique ou d’une simple réassu-
rance, ou bien encore d’une psychothérapie de
soutien à la chimiothérapie permet des résultats
significativement supérieurs à l’une ou l’autre
de ces méthodes thérapeutiques utilisées isolé-
ment. L’utilisation de thérapies cognitives ou de
certaines thérapies comportementales, égale-
ment en association à la chimiothérapie, a
démontré aussi son efficacité.
Le traitement du trouble anxieux généralisé
repose de plus en plus sur une chimiothérapie
antidépressive. On sait les problèmes du
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