Sommaire Les névroses aujourd’hui : • mythes ou réalité ? • distinguer les nouvelles entités Dépression : une expérience de soins en établissement privé Psychiatrie d’hier, psychiatrie d’aujourd’hui : de la maladie au long cours au traitement au long cours Schizophrénie : un suivi attentif et régulier Adolescence : dépression danger ! Congrès en psychiatrie : des nouvelles de l’APA L © AP-HP / Photothèque a “maladie mentale” est, par définition, l’exception confirmant la règle, une maladie au long cours. Pendant des siècles, aucun traitement actif n’a pu lui être opposé. Rien d’étonnant, de ce fait, à ce que les troubles mentaux aient acquis, sur une telle durée, une connotation extrêmement péjorative. Rien d’étonnant non plus à ce que la psychiatrie d’hier, disons d’avant 1980, ait été bâtie autour de cette notion. Pour les spécialistes et les autorités, le résultat fut la loi de 1838, organisant l’assistance aux malades mentaux et la protection de la société. Pour le public, ce fut un effroi persistant et le déni comme défense préférentielle : il n’y a de malade que celui déclaré tel par le psychiatre ; ou encore, il est impossible de se dire malade, donc d’être soigné, en dehors de la plus extrême nécessité. Que peut-on dire des troubles mentaux et de leur traitement aujourd’hui, au regard de ce qui s’est passé ces vingt dernières années ? Tout d’abord, le caractère maladie au long cours des troubles mentaux est confirmé pour la très grande majorité d’entre eux : la schizophrénie, les troubles bipolaires de l’humeur et la dépression récurrente restent classiquement chroniques, ou à rechutes de plus en plus graves ; le trouble panique avec agoraphobie, le trouble obsessionnel compulsif, la phobie sociale et l’anxiété généralisée durent aussi une vie entière ; la dépendance aux substances est désespérément tenace ; enfin, certains traumatismes, ou d’autres troubles mentaux, peuvent, si l’on en croit la CIM-10, modifier durablement la personnalité. Le seul espoir nosographique réside donc dans la mise en doute de la définition même de certains troubles de la personnalité, dont on se demande s’ils ne sont pas – seulement ? – des troubles symptomatiques durables (axe I du DSM-IV). Toutefois, l’espoir est aussi et surtout thérapeutique. Malgré le pessimisme persistant d’un certain nombre de spécialistes, et celui de certaines études, sur le pronostic au long cours des troubles bipolaires de l’humeur par exemple, la pratique et les études contrôlées engendrent bien des satisfactions. Les patients schizophrènes qui ont la chance de voir leur maladie répondre aux neuroleptiques, qui sont bien traités, et ●●● 17 Psy ●●● qui le restent, mènent une vie normale. Ceux qui ont moins de chance voient tout de même leur handicap et leur souffrance considérablement réduits. Les nouveaux neuroleptiques, probablement un peu plus efficaces, mais surtout bien mieux tolérés, sont pour beaucoup dans ces progrès. Les patients bipolaires et déprimés récurrents, correctement traités, ont un bon pronostic. La plupart des dépressions dites “résistantes” le sont faute d’un traitement suffisant et les rechutes par arrêt de traitement sont l’occurrence la plus fréquente en pratique. Les traitements médicamenteux ne sont pas les seuls à devoir être poursuivis au long cours. Dans les troubles anxieux par exemple, si les patients rechutent souvent à l’arrêt de leur traitement antidépresseur spécifique, c’est également le cas lorsqu’ils arrêtent de s’exposer après un traitement comportemental réussi. En général, les traitements psychothérapiques, bien que cela ne soit pas démontré, ne voient leur succès pérennisé que si le sujet peut continuer à mettre en pra- tique les aptitudes adaptatives acquises, explicitement ou non, au cours de sa psychothérapie ; en d’autres termes, il doit continuer à se traiter tout seul sans quoi il prend le risque de rechuter. La psychiatrie d’aujourd’hui est donc dans le droit fil de la psychiatrie d’hier. Elle traite toujours des patients atteints, pour la plupart, de troubles chroniques. La différence, et elle est de taille, est qu’elle sait, pour beaucoup, les mettre et les maintenir en état de rémission complète, au prix de traitements au long cours. Il est vraiment dommage que cet “état actuel de la science” trouve si peu d’échos dans l’opinion, et qu’il faille encore se battre contre des préjugés extrêmement tenaces – ceux de la psychiatrie d’hier – pour que les gens acceptent d’être malades, et par là même de se soigner et de bénéficier des progrès considérables que la psychiatrie d’aujourd’hui a accomplis. Pr Jean Tignol Hôpital Charles-Perrens, Bordeaux © Revue Psychiatrie Les névroses aujourd’hui Mythes ou réalité ? Le concept de névrose a été créé par Sigmund Freud, à la fin du siècle dernier, dans une série de textes permettant de séparer la névrose d’angoisse de la névrose hystérique. Ces textes dessinaient les contours d’entités pathologiques issues d’un ensemble relativement hétérogène de manifestations cliniques. F reud distinguait la névrose d’angoisse, la névrose phobique, la névrose hystérique ainsi que la névrose obsessionnelle. Articulant ses considérations issues d’observations cliniques avec la théorie psychanalytique, il indiquait très clairement, à l’époque, son souci d’utiliser des concepts psychanalytiques dans le champ diagnostique et des classifications pathologiques en santé mentale. Les classifications modernes utilisées depuis les années 50 ont été influencées par la nosographie américaine, avec l’apparition du D.S.M. I (Diagnostic and statistical manual of mental discorders) à cette époque, puis du D.S.M. II 18 dans les années 70. Enfin, le D.S.M. III a fait irruption dans les systèmes diagnostiques dans les années 80, amenant une petite révolution théorique. En effet, ce système se veut athéorique, c’est-à-dire non lié à une conception spécifique du fonctionnement psychique ou orientée du fonctionnement mental et se fonde sur un abord d’épidémiologie descriptive, à l’aide d’outils statistiques des troubles mentaux. Un certain nombre de concepts diagnostiques freudiens ou hérités de la théorie psychanalytique, tels que celui de névrose hystérique ou encore de névrose obsessionnelle, ont disparu du vocabulaire des l’arrière-plan et ont présidé à la naissance du D.S.M. Les attaques les plus vives ont été bien évidemment celles des psychiatres d’inspiration analytique qui refusent d’envisager le symptôme sous sa simple expression clinique, considérant que ce dernier a un sens et que c’est le sens qui lui confère sa valeur et son acte de naissance. Malgré tout, le formidable élan du D.S.M. et sa nouveauté ont entraîné des centaines de psychiatres outre-Atlantique et en Europe à considérer l’épidémiologie des névroses de manière nouvelle, à l’aide d’entités fondées sur une critérologie et sur des listes de symptômes. Les thérapies, chimiothérapies, mais également psychothérapies, ont été mises à l’épreuve de ces nouvelles “maladies” et un grand nombre d’études ont été publiées pour envisager les meilleures stratégies de traitement pour une bonne part chimiothérapique de ces cadres pathologiques nouveau-nés. psychiatres utilisant ce système de classification américain. Le mot hystérie n’apparaissait pas dans le D.S.M. III et dans les versions révisées des années 90 jusqu’au D.S.M. IV apparu en 1996. Cette évolution n’est pas purement formelle et ne peut en aucun cas laisser indifférents les psychiatres qui prennent en charge les patients névrosés. Car les névrosés existent toujours, même si on les appelle autrement. En effet, cette disparition de l’hystérie et la transformation de la névrose obsessionnelle ont fait place à une explosion de la nébuleuse névrotique en de multiples sous-entités. Sont ainsi apparues les notions de phobie simple ou spécifique, d’agoraphobie avec ou sans trouble panique, de trouble panique caractérisé, de stress post-traumatique et de stress aigu, de trouble de l’adaptation avec humeur anxieuse ou dépressive, enfin de trouble obsessionnel compulsif (T.O.C.) et enfin de trouble anxieux généralisé. © Burger/Phanie Quelle démarche thérapeutique ? L’atomisation des névroses Cette atomisation des grandes névroses freudiennes permet sans doute une meilleure homogénéité au sein même des groupes diagnostiques mais a compliqué le travail du thérapeute. Celui-ci doit attendre le résultat d’études nouvelles menées sur ces nouveaux groupes diagnostiques pour évaluer les nouvelles stratégies thérapeutiques. Cette classification, qui se veut athéorique, a longtemps été critiquée, et l’est encore à l’heure actuelle sur son caractère “pseudo-athéorique”. En effet, un certain nombre d’auteurs, notamment européens, considèrent que les concepts du behaviorisme (comportementalisme) et du cognitivisme, approches centrées sur le symptôme et résolument descriptives, sont présents à Comment s’y retrouver dans la démarche thérapeutique avec un vocabulaire qui a changé et une volonté affichée d’objectivité dans un domaine qui a trait par essence à la subjectivité ? La disparition du symptôme étant considérée dès lors comme une “guérison”, des conférences de consensus rassemblant des experts ont tenté de définir les meilleures stratégies thérapeutiques pour chacune de ces entités. Les conséquences sont majeures compte tenu du fait que ce courant a reçu l’appui de la psychiatrie officielle aux États-Unis puis en Europe. On peut donc se demander où sont passés les patients névrotiques ou névrosés qui, eux, sont toujours dans une demande à l’égard des psychiatres et de l’ensemble des soignants en santé mentale. Sans réfuter la volonté de mise au point de nouveaux traitements aboutissant, au plan de la chimiothérapie, à la découverte de nouveaux agents psychotropes, il faut néanmoins s’interroger sur la pertinence d’une telle démarche. Nul ne peut impunément considérer le discours du patient comme une suite de critères. La psychiatrie française qui a intégré ce système de classification nouveau des névroses a dû emboîter le pas au D.S.M. comme en témoigne la dixième révision de la classification internationale des maladies de l’O.M.S. (C.I.M.-10) appliquée en France et en Europe, et qui s’inspire du D.S.M. Pr C.S. Peretti (C.H.R.U. de Reims) Rédacteur en chef de la Revue Psychiatrie 19 ABONNEZ-VOUS... ABONNEZ-VOUS... Septembre 1999 n° 9 N°9 de Directeur de Claudie Da la publication : mour-Terras son Comité sci entifique Dr Desoutt : er – A.-M G. Laroque . Elliautou – L. Mans A. Merle – E. Wilm ard es Comité de F. Bazin – rédaction : Dr C. Bertr E. Bertran and d A. Corroen – G. de Chalendar ne – J.-C. A.-M. Da vid – D. Fa Crusson rret Pr P. Ramb ou Conseiller rg – S. Tige à Marc Livet la rédaction : Responsab les de rubri Gilles Deve que : rs, Pierre Bourg avocat à la cour ; Dr Gérard et, chroniqueur mé Danou, pra dical ; hospitalie r, Docteur ticien ès lettres C.D.T.M S.A. Présidentdir Claudie Da ecteur général : mour-Terras Tél. : 01 son 41 45 80 00 Fax : 01 41 45 80 01 Rédaction : Rédacteur en chef : Andrée-L uc Secrétaire ie Pissondes de rédact ion : Magali Pe lle Maquettist au e Jean-Clau : de Bertro Tél. : 01 41 45 80 54 Fax : 01 41 45 80 45 Commerc ial : Directeur co Sophia Ne mmercial : tch Responsab evitch le Brigitte Llo congrès : rens Régie publi Catherine citaire : Voyeau Tél. : 01 41 45 80 00 Fax : 01 41 45 80 45 Départeme nt an no nc Franck Gl es : atigny Abonneme nts Lorraine Fig : uière 62-64, ru e Jean-Jau rès 92800 Pu tea Site Intern ux et : http:/ /www.edim ark.fr ...Et bénéficiez d’une offre exceptionnelle de lancement Rendez-vous aux 9 Actualité Droit ✁ O O PROFE SSION Dossier d u patient : une organ isation m éthodique SOINS Commun iquer avec la per sonne mal ade Dossier spécial JS TI Commiss ion ISSN en co paritaire : 1101T7 urs. Memb 8554 Mensuel - Prix du re du SNPM numéro : 60 F BB 20-21 octobre 19 Paris, Palais de 99, s congrès Pratique Libérale A A es N N N N EE Merci d’écrire nom et adresse en lettres majuscules ❐ Établissement A l’attention de M., Mme, Mlle Fonction : ❐ Individuel ZZ -- VV Compte-r end des Renco u ntres Infirm ières de Montp ellier INFORM ATISAT ION La carte d es profess ionnels de une prem santé : ière mond iale INSÉCU R La loi con ITÉ tre le déso rdre à l’hô pital O O FRANCE / DOM-TOM / EUROPE ❐ 280 FF établissement (42,68 €) ❐ 224 FF particulier (34,14 €) ❐ 182 FF étudiant (27,74 €) (joindre la photocopie de la carte) !! ÉTRANGER (autres que l’Europe) ❐ 400 FF établissement (73 $) ❐ 344 FF particulier (63 $) ❐ 302 FF étudiant (55 $) (joindre la photocopie de la carte) MODE DE PAIEMENT ❐ par carte Visa, Pratique : ❐ hospitalière ❐ libérale ❐ autre : Eurocard Mastercard Adresse : Signature : Code postal : SS Tarif 1999 / PSII / mensuel M., Mme, Mlle Prénom : UU No Date d’expiration ❐ par virement bancaire à réception de facture (réservé aux établissements, merci de nous adresser un bon de commande) ❐ par chèque (à l’ordre de CDTM) Ville : Pays : Je reçois en cadeau un caducée 99 (au choix) ❐ INFIRMIÈRE ❐ INFIRMIER ❐ HOSPITALIER(E) ❐ LIBÉRAL(E) Tél. : ❐ Je désire également recevoir le programme des 9es Rencontres Scientifiques et Techniques de l’Infirmière C.D.T.M Éditions - 62-64, rue Jean-Jaurès - 92800 Puteaux Tél. : 01 41 80 02 - Fax : 01 41 45 80 45 - e-mail : [email protected] Votre abonnement prendra effet dans un délai de 3 à 6 semaines à réception de votre ordre. Un justificatif de votre règlement vous sera adressé quelques semaines après son enregistrement. Recevez régulièrement toutes nos parutions et bénéficiez de nos services Les névroses aujourd’hui Distinguer les nouvelles entités L a névrose d’angoisse freudienne a éclaté en trouble panique, pathologie caractérisée par la répétition d’attaques de panique qui sont des crises d’angoisse aiguë, limitées dans le temps et séparées entre elles par des intervalles asymptomatiques. Le démembrement de cette névrose d’angoisse est constitué par le trouble anxieux généralisé qui rassemble des patients présentant des symptômes d’anxiété chronique permanente, l’anxiété post-traumatique étant définie par le Post Traumatic Stress Disorder (PTSD) qui apparaît après un stress important, menaçant le sujet, dont l’importance ne serait pas mesurée par le sujet lui-même mais par des critères de gravité spécifiques à l’événement stressant. Par exemple, un accident dont le sujet serait la victime pourrait être à l’origine du P.T.S.D. si les critères diagnostiques de ce dernier sont présents. Rien n’est dit d’événements stressants “non objectivés” mais dont le caractère stressant serait issu du vécu (ou conféré par celui-ci), propre à l’individu, y compris d’événements symboliques de nature traumatisante. Le trouble panique serait une entité correspondant à une forme d’anxiété “endogène” biologiquement déterminée, responsable de l’émergence d’attaques de panique dont la mise en évidence repose sur un nombre de symptômes et un retentissement fonctionnel dans la vie quotidienne, c’est-à-dire un handicap suffisamment patent. L’exemple du trouble panique est significatif. Il est issu des descriptions initiales de Donald Klein qui avait vu disparaître des symptômes anxieux chez des patients traités par antidépresseurs. Il avait émis l’hypothèse de l’existence de ce trouble anxieux autonome, du fait même que ce dernier semblait accessible à un traitement par antidépresseur tricyclique ou par I.M.A.O. Cette découverte faite dans les années 60 a donné lieu à de nombreux travaux qui ont mis en évidence la réalité de cette pathologie biologiquement déterminée. Ainsi, des perfusions de lactate de sodium chez des patients ayant des antécédents d’attaques de panique provoqueraient la réapparition de ces attaques, démonstration du caractère biologique de la vulnérabilité de ces sujets à l’angoisse endogène. L’agoraphobie serait une entité qui peut être associée ou non au trouble panique en ce sens qu’on distinguerait une agoraphobie primaire indépendante du trouble et une agoraphobie secondaire caractérisée par la survenue d’attaques dans un environnement précis, rapidement associé dans l’esprit du patient à la survenue des attaques et qui conditionnerait ultérieurement celui-ci à manifester la même angoisse en présence du même contexte. Le trouble anxieux généralisé est décrit comme un ensemble de manifestations anxieuses permanentes évoluant sur plusieurs mois, voire davantage. Il est différent, du point de vue descriptif du trouble panique, par le fait qu’il n’existe pas d’intervalle libre de symptômes d’absence de cause déclenchante identifiée, le séparant de la vulgaire anxiété réactionnelle. Quelles stratégies thérapeutiques ? Le trouble panique se traite par antidépresseurs tricycliques (clomipramine ou imipramine), par I.M.A.O., par alprazolam (benzodiazépine) ou bien encore par paroxétine (Déroxat®) qui appartient à la catégorie des inhibiteurs du recaptage de la sérotonine. Ces traitements sont préventifs et doivent être administrés pendant plusieurs mois (six à neuf mois) pour interrompre la survenue des attaques et désamorcer ainsi les manifestations pathologiques. La difficulté réside dans le sevrage du traitement qui risque de voir réapparaître, dans certains cas, les symptômes de ce trouble. L’association d’une psychothérapie classique de type psychodynamique ou d’une simple réassurance, ou bien encore d’une psychothérapie de soutien à la chimiothérapie permet des résultats significativement supérieurs à l’une ou l’autre de ces méthodes thérapeutiques utilisées isolément. L’utilisation de thérapies cognitives ou de certaines thérapies comportementales, également en association à la chimiothérapie, a démontré aussi son efficacité. Le traitement du trouble anxieux généralisé repose de plus en plus sur une chimiothérapie antidépressive. On sait les problèmes du ●●● 21 Psy © AP-HP / Photothèque ●●● traitement tranquillisant par benzodiazépines au long cours et de ses effets addictifs, risquant de rendre les patients dépendants de la prise de ces anxiolytiques. Le terrain est donc prêt pour que les antidépresseurs à faible posologie (tricycliques ou I.R.S.) soient utilisés dans le trouble anxieux généralisé, toujours en association avec la psychothérapie. Dans le P.T.S.D., les tricycliques ou les I.R.S. ont fait la preuve d’une efficacité certaine, même si ces derniers font encore l’objet d’études actuellement. Le traitement du P.T.S.D. nécessite également un briefing immédiat posttraumatique permettant la verbalisation de l’éprouvé subjectif et du vécu affectif sans intervention directe du thérapeute autre qu’à visée d’orientation vers une énumération exhaustive du vécu psychologique et corporel. Les thérapies cognitives et la chimiothérapie antidépressive ont été utilisées dans les phobies, y compris l’agoraphobie, avec des résultats relativement encourageants. En ce qui concerne le trouble obsessionnel compulsif (T.O.C.), il a été clairement montré que les tricycliques (clomipramine) à fortes doses et certains I.R.S. pouvaient réduire significativement le niveau de souffrance de ces patients en association avec la psychothérapie. Mais alors pourquoi cette longue diatribe sur l’arrivée du D.S.M. et ses conséquences dans les traitements modernes des troubles névrotiques ? En fait, il s’agit de rester critique, et de garder un abord et une écoute du discours du patient qui privilégient le sens du symptôme. Même si l’approche descriptive permet de catégoriser un trouble, la prise en charge du patient ne peut en aucun cas se limiter à des cibles symptomatiques, et la signification profonde de chaque symptôme dans le vécu individuel ou existentiel du patient doit être prise en compte. L’indispensable psychothérapie Si l’apport de la “psychiatrie objective du D.S.M.” a permis d’affiner certaines stratégies thérapeutiques fondées sur l’utilisation de psychotropes, l’abord psychothérapique est indispensable à la prise en charge de chacune de ces 22 pathologies et surtout de la “dernière”, à savoir l’hystérie qui a résisté, jusqu’à présent, à tous les traitements chimiothérapiques. En effet, la symbolique du symptôme et le transfert, véritable affect inter-subjectif soignant-soigné, restent le vecteur thérapeutique d’une entité pathologique qu’on ne peut classer autrement que sous le registre névrose. Nul doute que l’émergence de ces nouvelles entités résultant de l’implosion des grandes névroses freudiennes a permis de progresser dans la mise au point de certaines stratégies dont les principes ont été énoncés. Mais n’a pas été réglé, loin s’en faut, le problème de la prise en charge psychothérapique de la névrose hystérique. Le patient névrosé, toutes catégories confondues, reste un patient en demande et cette demande a une signification. Il faut garder un espace d’écoute pour pouvoir entendre le désir du névrosé sachant que l’objet de désir ne sera jamais le bon pour ce dernier qui en change très souvent. L’objet de désir (identifié par Lacan comme l’objet “a”) reste au cœur de la demande de l’hystérique, qui demeure sourde à la critérologie, répondant par des passages à l’acte (agis ou corporels) qui témoignent de l’acuité de sa demande et de la nécessité d’un transfert avec le thérapeute ou le soignant. Il n’est pas là question de conduite à tenir, mais plutôt de conduite à entendre. Pr C.S. Peretti La névrose hystérique existe-t-elle toujours ? La réponse est évidemment affirmative même si le syndrome de personnalité multiple ou M.P.D. américain lui enlève une partie de sa substance. Dans ce trouble, les patients peuvent manifester des personnalités et des tempéraments divers avec amnésie de chaque épisode lors du passage à la personnalité suivante. Le mot ”conversion“ classiquement utilisé depuis Freud a totalement disparu du D.S.M. Il n’en demeure pas moins que ces multiples facettes des personnalités (différentes chez un même individu) ne sont ni plus ni moins que des équivalents de symptômes conversifs d’une névrose hystérique bien vivante. Les chimiothérapies semblent marquer le pas dans ce cadre pathologique, l’abord psychothérapique gardant une place de premier plan, sa valeur et tout son sens, car il s’agit bien évidemment de trouver un sens aux symptômes s’inscrivant dans une biographie et dans un vécu affectif (et traumatique) qu’il faut appréhender. Dépression Une expérience de soins en établissement privé Chaque patient ayant sa personnalité et son évolution propres, la difficulté d’une prise en charge réussie réside dans une bonne coordination des différents intervenants. Un ajustement précis des thérapeutiques donne au patient le sentiment d’homogénéité des soins et d’une attention particulière sur sa personne. C drome dépressif sur une structure névrotique. L’hospitalisation de ces patients a été divisée schématiquement en trois temps qui correspondent à une période de “régression”, une période de “stimulation” et une période de “confrontation”. omment ne pas passer à côté d’une prise en charge réelle avec une approche psychothérapique institutionnelle, quand on dispose d’un environnement exceptionnel (château et bâtisses du XIXe siècle dans un parc arboré de 5 ha…) ? L’équipe infirmière de la clinique du Château à Garches, en région parisienne, a particulièrement réfléchi sur ce qui pouvait être un handicap, c’est-à-dire la beauté du site qui pourrait faire croire à une “hospitalisation de confort”, pour en faire un atout. En prenant comme appui ce cadre idéal, l’équipe a mené une réflexion pour la mise en place de schémas d’actions thérapeutiques par rapport aux pathologies accueillies. Cette réflexion s’est d’abord appuyée sur le bilan de compétence et de spécificité de cette équipe, puis elle a été “filtrée” au travers d’une chartre qualité élaborée dans la clinique. Il s’en est dégagé une stratégie de soins quant à l’accueil des patients présentant un syn- © Christa Nemcsok Période de régression Durant la période précédant l’hospitalisation, le patient a généralement beaucoup lutté pour dissimuler sa maladie à son entourage familiale et professionnel. La décision d’hospitalisation est toujours difficile à prendre et intervient dans un contexte où la souffrance est trop forte. L’hospitalisation représente une rupture dans l’équilibre psychique du patient et est vécue comme un échec. L’accueil en institution représente donc un moment crucial et nécessite, de la part des soignants, du temps passé et donc une certaine disponibilité. En effet, ces derniers doivent s’adapter rapidement au nouvel arrivant afin que s’instaure une relation de confiance, riche en échanges nécessaires à une prise en charge personnalisée. La présence infirmière est importante dès la première étape, dans la mesure où les premiers contacts se situent essentiellement dans la chambre dans laquelle le patient se replie. Les infirmiers et les médecins y sont alors ses interlocuteurs privilégiés, les autres membres de l’institution intervenant plus tard (psychomothérapeute, art-thérapeute, thérapeute corporel, etc.). Le rôle de l’infirmier se limite alors à un rôle d’écoute et d’observation qui sert à déterminer la structure et les mécanismes de défense particuliers du patient. L’écoute du soignant à ce stade doit être neutre et bien sûr objective. C’est aussi le moment d’axer les interventions et ●●● 23 Psy ●●● d’aider le patient à se positionner dans l’établissement. Le patient doit se sentir autorisé à se “laisser aller” (diminution des défenses), ce qui est nouveau pour lui et souvent en complète opposition avec les propos qui ont pu lui être tenus par son entourage (manque de volonté, faiblesse). La reconnaissance de la pathologie se fait aussi au moment des perfusions qui, par le biais de la médicalisation du soin, permet au patient de considérer la dépression comme une maladie. Cette médicalisation permet aussi une certaine régression qui, en faisant tomber les défenses, favorise des échanges plus authentiques avec les soignants. L’effet conjugué du traitement médicamenteux et de la réassurance infirmière et l’installation d’un climat de confiance avec le médecin permettent l’élargissement de la prise en charge. Le patient est prêt à rencontrer d’autres soignants et à s’intéresser à certaines activités. Le patient étant en “rupture sociale” lors de cette phase, un travail important doit se faire parallèlement auprès des familles. Période de stimulation En entrecroisant les informations issues de l’écoute et de l’observation, médecins et infirmiers tentent, en tenant compte du rythme propre au patient, de déterminer le moment opportun à la re-stimulation des centres d’intérêts. Ils introduisent alors progressivement les activités qui permettent la confrontation à d’autres personnes et le passage d’une relation duelle à une relation de groupe. Pour les patients les plus inhibés ou les plus anxieux, l’accompagnement d’un soignant est possible. Ceci se révèle en général de courte durée. Ces activités, initiées dans différents ateliers, permettent au patient de découvrir puis de se positionner dans l’institution. Parallèlement à cette “ouverture” sont renégociés les contacts avec l’extérieur (téléphone et visites) qui avaient été suspendus durant la première phase. C’est également une période durant laquelle le patient a besoin d’être “renarcissé”. Le soignant doit alors s’attacher à le revaloriser au travers d’un renforcement positif et à l’aider à accéder à une vie sociale et relationnelle dans l’institution. Lorsque le patient vit de façon harmonieuse et autonome dans l’institution, l’objectif est alors de tenter de lui faire faire à l’extérieur ce qu’il réussit à la clinique. Période de confrontation La confrontation est abordée progressivement et dès la période de stimulation, pendant laquelle le patient a repris contact avec l’extérieur, dans le cadre rassurant de la clinique, par l’intermédiaire du téléphone d’abord, des visites ensuite. De passif, il devient plus actif : c’est lui qui va vers l’extérieur et non plus les gens qui viennent vers lui. De plus, il doit retrouver une place (ou même parfois trouver) qu’il a perdue. Le rôle du soignant est alors de préparer cette première sortie en l’anticipant et en la dédramatisant, car quand le jour approche, on peut observer la réapparition d’une certaine tension, voire du syndrome anxieux. Le soignant se doit donc d’être à la fois rassurant et directif dans la tenue du projet. Quelques activités de réinsertion dans le groupe : • La thérapie corporelle Il s’agit d’une prise en charge individuelle axée sur le corps. C’est un travail à base de massage ou de relaxation s’adressant aux patients angoissés manifestant des tensions corporelles. • La sophrologie Cette technique permet au patient d’acquérir des moyens nécessaires à une meilleure gestion et à un meilleur contrôle des crises d’angoisse. Elle se pratique par le biais de massages et d’exercices respiratoires. • L’informatique C’est une ouverture sur l’extérieur sans l’aspect angoissant de la relation directe à l’autre. • L’atelier d’écriture Il s’agit d’une activité de groupe où chaque patient, ayant une carte postale comme support, doit tenter d’écrire un mini-scénario conçu sous différentes formes, dialogue ou conte, tout ceci étant fait sous un aspect ludique. A travers des personnages de fiction, sont exprimés des souvenirs, des émotions propres à chacun, amenant une meilleure connaissance de soi. • Les ateliers d’art-thérapie, de gym douce et d’expression corporelle Ces ateliers favorisent les expressions autres que verbales comme la peinture, la sculpture, le modelage, la danse et autres techniques. L’animateur essaie de re-stimuler les centres d’intérêt artistiques du patient. Cela peut se faire au travers d’œuvres personnelles ou collectives, ce qui permet aussi d’observer le positionnement du patient à l’intérieur du groupe. 24 La famille : un maillon essentiel Tout au long de l’hospitalisation, le soignant doit se préoccuper des familles. Son rôle se situe bien dans la communication, afin de rassurer et de tranquilliser. L’importance de ces explications se vérifie concrètement et les retombées directes s’observent de façon journalière car la coopération et l’aide de la famille influencent totalement le bon déroulement du séjour. Bien souvent, l’action des soignants commence par faire accepter et comprendre à l’entourage le besoin de rupture et d’isolement nécessaire au patient pendant la première phase de l’hospitalisation. La famille doit donc devenir une alliée, ce qui nécessite l’installation d’une relation de confiance qui doit s’élaborer progressivement par des échanges réguliers dès le début du séjour, l’équipe médicale étant l’intermédiaire puisque les liens directs sont momentanément suspendus. Ce premier contact “équipe soignante/ famille” est très important car il déterminera la qualité du relationnel. La famille, à travers une écoute régulière, doit sentir que l’équipe s’intéresse aussi à elle. Les nombreux échanges téléphoniques du début de séjour doivent se poursuivre par une relation directe lors de la visite au patient, car celui-ci est membre d’une microsociété, la famille, et non pas seulement un individu isolé. La “bonne entente” famille/soignant est nécessaire à la mise en place des premières permissions de sortie afin que le patient garde comme objectif les buts qu’il s’était fixés lors de la préparation de cette permission. La famille doit être informée de l’évolution de la maladie et participer au travail des soignants. Par la suite, l’équipe introduira des notions un peu plus techniques, un peu plus psychiatriques, qui permettront à l’entourage qui n’en n’avait pas la possibilité, de reconnaître son proche défaillant non pas comme quelqu’un de faible mais comme quelqu’un de véritablement malade. C’est une condition pour aborder le statut et la place du patient dans son environnement. Lorsque les problèmes familiaux sont trop importants, il est nécessaire de trouver un lieu neutre pour tenter de régler les conflits, afin que ceux-ci n’envahissent pas le quotidien. C’est ainsi que certains patients et leur famille sont orientés vers des thérapeutes familiaux. Un travail d’évaluation au retour et de réassurance doit être effectué afin de préserver les bénéfices de l’hospitalisation. Il se fait à la fois auprès du patient et de la famille. En effet, la première permission de sortie peut être vécue comme “fatigante” et un certain découragement peut s’ensuivre. D’autres fois, l’inverse peut être constaté : le plaisir des retrouvailles camoufle les réalités de l’extérieur. Le soignant, à travers ses différentes expériences, aide le patient à réévaluer les choses. Si tout n’est pas toujours simple et facile à appli- quer, il s’agit de savoir également franchir les obstacles afin de garantir le bon fonctionnement de l’équipe infirmière et une qualité de soins sans pour autant trahir une certaine éthique ou conception du rôle de l’infirmier en psychiatrie. Celui-ci, formé et diplômé, doit pouvoir exprimer toutes ses compétences, dans un domaine où les besoins vont en s’accroissant. Marie-Laure Robin, infirmière psy Thierry Colette, cadre infirmier psy Choisir d’être infirmier psy Choisir d’être infirmière en psychiatrie, n’est pas innocent, d’autant que le secteur ne jouit pas d’une bonne image. C’est pourtant celui de Patricia Benrabah. Être infirmier psy est certes différent selon que l’on se trouve dans une structure hospitalière, où le patient n’entre pas toujours dans une démarche volontaire, ou un centre de soins ambulatoires. Infirmier DE ou infirmier psy, il n’y a aucune différence face à une personne souffrante. Mais, en psy, la technique s’appuie essentiellement sur le relationnel, même quand le traitement pharmaceutique est omniprésent. Ainsi le travail de nuit qu’a expérimenté Patricia Benrabah est particulièrement riche pour le soignant. En psychiatrie, la nuit exacerbe les angoisses et majore les symptômes de malades déjà fragilisés. Un peu plus de disponibilité, moins de pression, et l’écoute se fait plus grande et s’affine en qualité. Un travail de préparation à la nuit est d’ailleurs indispensable pour que tout se passe bien. Les conditions d’un travail bien fait ? Un travail d’équipe qui définit un projet de soins, condition essentielle pour avancer et optimiser les besoins des patients. Les domaines de satisfaction de Patricia ? “La diversité des gens rencontrés, l’idée que la personne peut aller mieux. Au-delà de la technique, la grande place de la parole et de la communication en général qui donne à l’individu toute sa dimension. A condition bien sûr de rester très modeste”. Et depuis 1982, date du choix, et quelque entracte en médecine tropicale en Afrique, un regret ? Aucun. A.-L. P. D’après une interview de Patricia Benrabah, infirmière psy au CMP de Paris 4e. 25 Psy Schizophrénie Un suivi attentif et régulier La schizophrénie atteint plus de 300 000 personnes en France. Trois malades sur quatre sont pris en charge régulièrement. La régularité du suivi est indispensable car cette maladie entraîne un grand nombre de suicides, 30 à 40 fois plus élevé que dans la population générale. « L a schizophrénie est une maladie mentale chronique entraînant un véritable handicap social. Elle touche une population jeune, de 15 à 30 ans environ. C’est une maladie taboue. Le malade est atteint de troubles de la pensée et ses comportements bizarres déconcertent et inquiètent l’entourage. Le regard des autres pèse lourdement sur les familles », explique le Pr Ollié, de l’hôpital Sainte-Anne à Paris. Qu’est-ce que la shizophrénie ? Le terme de schizophrénie a été créé en 1911 par Eugen Bleuler. Selon l’étymologie, ce concept signifie littéralement “esprit coupé”, “esprit divisé”. Cette division intra-psychique fait référence au syndrome de “dissociation”. La schizophrénie se traduit par un défaut de cohésion dans les sphères de la pensée, de l’affectivité et des comportements. Sa principale caractéristique est donc la transformation profonde et progressive de la personnalité. Ainsi le jugement intellectuel est contradictoire, le comportement revêt un caractère étrange, fantasque, insolite par rapport au système de références et de valeurs communément admis. Le malade schizophrène se coupe du monde et ne veut pas communiquer son vécu, à la fois subjectif et illogique, à autrui. Les perturbations affectives se manifestent par un détachement de la personne, non par rapport à ses propres expériences mais par rapport à la réalité. La conscience régresse vers un monde imaginaire. Diagnostic précoce La schizophrénie est une maladie difficile au niveau du diagnostic, du traitement et du pronostic. Elle peut débuter soit de manière insidieuse et progressive, soit par un épisode psychopathologique aigu. « Un diagnostic précoce donne de meilleures chances à la thérapeutique. Souvent, au début, la maladie revêt des aspects trompeurs », souligne le Pr Ollié. Le patient se réfugie 26 dans son négativisme et s’oppose à toutes les mesures venant de l’extérieur. La famille, de son côté, a tendance à minimiser et à cacher les troubles. Toute schizophrénie nécessite une prise en charge régulière et prolongée associant un abord psychothérapeutique et un traitement médicamenteux. Plus que toute autre personne psychotique, le patient schizophrène, même en rémission, doit être régulièrement suivi. Il est en effet important de conserver la relation thérapeutique avec lui, non seulement pour suivre l’évolution de sa maladie, et s’assurer de la prise régulière et de la bonne tolérance du traitement, mais pour dépister précocement les symptômes d’une éventuelle rechute. Observation infirmière Les médicaments sont certes destinés à lutter contre la souffrance du malade. Grâce à leurs effets antipsychotiques et antidélirants, ils peuvent permettre au patient d’accéder à nouveau à un ordre sociétal où les relations redeviennent possibles. Lorsque les symptômes ne cèdent pas, les observations infirmières permettent une réévaluation qualitative et quantitative des traitements, voire une modification de la stratégie. L’écoute doit aussi être attentive quant aux effets secondaires qui sont parfois cause d’arrêt des traitements. Le patient peut devenir passif et asthénique. L’apparition d’états dépressifs doit être repérée immédiatement par les soignants car les patients schizophrènes peuvent se suicider à ce moment qui est lié au deuil que le patient fait de son délire. En effet, ce délire, aussi douloureux soit-il, permet à la personne d’exister et de maintenir un rapport au monde. Certains effets neurologiques aigus, comme les dyskinésies, ou chroniques, comme le syndrome akinéto-hypertonique ou encore les tremblements des extrémités, la raideur de la nuque, les impatiences motrices, les démarches raides et saccadées, etc. sont très gênants pour le malade. Les effets neurovégétatifs et cardio-vasculaires sont à surveiller également. Ce dont les patients se plaignent le plus souvent est la prise de poids liée à l’apparition d’impulsions boulimiques, certes de moindre importance quand le sujet est de constitution plutôt mince, ce qui est fréquemment le cas des schizophrènes. De même, chez l’homme, le risque d’impuissance sexuelle est réel. La schizophrénie confronte le soignant à l’étrangeté, au non-sens, l’amenant même à faire un travail sur lui-même. Le sujet adhère tellement à son délire, avec un absolu sentiment de conviction tel que le soignant doit mettre de l’ordre et de la structure en lui-même pour tenter de comprendre l’univers chaotique du patient. A-.L. P. Adolescence L’adolescence est une phase très délicate. Devenant hypersensible à tout, oscillant souvent entre une exaltation (engouement, enthousiasme) parfois démesurée et des phases de découragement profond et de désespoir réel, l’adolescent ne s’exprime pas ouvertement. Le risque majeur réside dans le fait qu’une dépression peut passer inaperçue. adolescence est inquiétante, tant pour le jeune lui-même que pour les adultes qui L’ l’entourent, dont les réactions d’angoisse face à ce bouleversement témoignent. Visiblement, tout change : le corps, la voix, l’allure, la stature, mais c’est l’aspect non visible du changement qui devra attirer plus particulièrement l’attention. Les relations parents-enfants se modifient. Les parents cessent d’être les seules valeurs de référence, l’adolescent s’en détache et va chercher ailleurs d’autres modèles d’identification. La façon dont l’adulte/parent supportera d’être destitué de son rôle, acceptera de “lâcher” l’adolescent sans le culpabiliser, tout en lui maintenant sa confiance, déterminera les attitudes de l’adolescent. Et paradoxalement, cette situation reproduit quelque chose de l’enfance. En effet, l’enfant ne dissocie pas vie imaginaire et réalité. Il y a un lien avec l’adolescent qui passe du rêve à la réalité du monde. L’adolescent maintient une partie de la sensibilité de l’enfant face à la parole de ses parents vécue comme toute-puissante et dont il veut se démarquer. L’adolescent est dans un processus de construction d’identité et a besoin, comme les enfants, d’être pris au sérieux. © Burger/Phanie Dépression danger ! Dans cette période de restructuration personnelle et sociale, le sujet est vulnérable : toute remarque dépréciative, toute agression peut le blesser profondément. La confiance est plus essentielle que jamais, celle qu’on lui accorde surtout. Il est en révolte contre la loi, toutes ses valeurs semblent inversées et la violence qu’il est à même de déployer peut se faire l’écho, la marque du désordre d’où elle est née. Les excès sont parfois des réponses inappropriées à une autre violence, celle de la société. Sa révolte peut rester circonscrite à son entourage ou dégénérer si ceux qui représentent la loi ne l’assument pas. L’adolescent, pour se trouver, affabule, ment parfois, pour mystifier l’autre, ou inventer un monde meilleur. Souvenons-nous aussi qu’il est porteur de vérité, car il est à un stade antérieur aux futures compromissions sociales. Il est à la recherche d’un “au-moins-un-qui-mecomprenne”. S’il ne le rencontre pas, il risque d’appréhender le monde de façon hostile et de se mettre lui-même en danger. Sa recherche pour être compris – pris avec – peut le conduire à intégrer des bandes qui peuvent être structurantes parfois ou, chez des personnalités fragiles, mener à des dérives dangereuses. ●●● 27 Psy ●●● Le danger réside dans le fait de se faire manipuler, alors que le but initial visé était une recherche d’autonomie. L’adolescent souhaite être reconnu dans le changement qui le traverse. Il est confronté aux questions sur la sexualité, l’amour, et doit faire la part entre l’une et l’autre, construire son identité sexuelle et s’inscrire dans sa génération. On doit l’aider à s’extraire de toute confusion et c’est pour cette raison que Françoise Dolto disait que « pour se construire, un jeune a besoin d’aimer quelqu’un de sa génération ». Il a besoin de limites dans le temps et de limites sur le corps (interdits incestueux). C’est le temps des choix parfois trop lourds à porter et des interrogations sur les risques encourus par l’homme pour vivre et donc pour s’engager. Mourir à l’enfance pour renaître adulte © Bourreau/Phanie © Burger/Phanie L’adolescence, ce serait comme une autre naissance – la dernière –, c’est la mort d’une époque, celle de l’enfance. Il faut alors renoncer à la toute-jouissance de la jeunesse éternelle. On peut mentionner l’importance, dans certaines cultures et religions, des rites d’initiation symbolique marquant ce passage d’un âge à un autre. L’adolescent doit mourir à ce qu’il était pour pouvoir vivre une vie nouvelle. Il attend des adultes des paroles vraies sur la vie, l’amour, la mort, une écoute à ses interrogations et de pouvoir mettre des mots sur ses peurs et ses doutes. Les idées de mort font écho directement au processus dans lequel il est engagé : la mort de son enfance. L’idée de suicide peut en être la forme métamorphosée et l’adulte doit l’aider à lui donner des représentations acceptables de la mort. Il faut pouvoir penser à sa mort, à la mort du corps, pour accéder à un autre degré de maturité et désirer dans la vie. L’adolescent souhaite parler à quelqu’un qui n’a pas peur de parler de la mort. Du côté de l’adulte, il faut se sentir soi-même prêt à aborder ces questions et déléguer à un 28 autre si c’est trop difficile à un moment donné. Afin de repérer les signes de la dépression, il est indispensable de décrypter dans les propos de l’adolescent, dans ses actes les plus minimes, les plus insignifiants de la vie quotidienne, ce qui inquiète, même un peu et ce qui semble inhabituel voire étrange. Il faut tenter de faire la part des choses dans les questionnements essentiels, liés aux mouvements d’identification qui animent l’adolescent surtout quand il s’est engagé dans une spirale destructrice. La dépression peut revêtir de multiples facettes. L’adolescent n’a souvent pas de mots pour dire ses difficultés ou pas les mêmes codes que l’adulte. Le corps peut exprimer la souffrance par des somatisations (douleurs et symptômes physiques divers). Les insomnies, l’apathie, la tristesse, le sentiment de dépréciation de soi, une mauvaise interprétation de ce qui se passe autour de lui, comme si tout devenait soudain étrange, sont des signes d’alarme. Il faut distinguer, quand un jeune évoque la mort, un fantasme de toute-puissance sur luimême ou sur les autres du sentiment ou de la conviction, car il risque de penser qu’il ne manquera à personne s’il disparaît. Il faut repérer dans les conduites d’autodestruction (alcool, drogue) si celles-ci s’inscrivent dans une escalade dangereuse ou permettent seulement de se défendre contre l’angoisse. S’alarmer aussi des accidents physiques à répétitions particulièrement si le jeune prend des risques dans un cadre non approprié. Les variations trop fortes d’humeur et l’attitude dépressive ne sont jamais à banaliser, d’où la nécessité d’intervenir rapidement. Il faut toujours garder en mémoire que l’adolescent n’expose pas ses états d’âme. Il se confiera peut-être à une personne de confiance et c’est par cette confiance que pourra se mettre en place un suivi éventuel par quelqu’un de plus spécialisé dans ces problèmes. Il est essentiel de travailler aussi avec les parents parfois inconscients de la gravité des choses ou débordés par les événements. Il faudra alors tenter de percevoir comment et pourquoi l’adolescent souffre. Car l’adolescence est une période de souffrance. Quoi qu’il en dise, l’adolescent a besoin d’aide pour traverser ce passage, pour que la réalité ne lui paraisse pas trop désespérante. Il attend de l’adulte des actes en accord avec ses mots, afin qu’il puisse accorder valeur et confiance en la parole qui fait l’homme. Florence Reznik Psychologue, psychanalyste, Paris Congrès de psychiatrie Des nouvelles de l’APA Les 152es Rencontres du Congrès de l’American Psychiatric Association (APA) se sont déroulées à Washington, aux États-Unis. Ce congrès regroupe tous les ans l’ensemble des psychiatres américains et de très nombreux soignants étrangers. Cette manifestation propose des consensus sur la clinique et le traitement des pathologies mentales. e nombreux aspects méthodologiques sur les essais thérapeutiques, l’importance des D outils d’évaluation des maladies, ainsi que les avancées des neurosciences représentent l’assise scientifique du congrès. Actuellement, un mouvement se fait jour concernant l’évolution des thèmes des communications. Le congrès, cette année, a été exemplaire à cet égard. En effet, si, jusqu’à une date récente, le congrès de l’APA était considéré comme le lieu de présentation de recherches à la fois nosographiques, épidémiologiques, médicamenteuses et psychothérapeutiques des maladies mentales, il a progressivement évolué vers l’établissement de données générales concernant le savoir minimal du psychiatre. Quelques axes nouveaux pas une mais plusieurs formes de dépression. Un autre aspect clinique commence à intéresser aujourd’hui les praticiens outre-Atlantique : il s’agit du rôle des événements de vie présents dans l’histoire infantile des patients. En effet, le passé n’intéresse les chercheurs et les cliniciens que lorsqu’il constitue un facteur de vulnérabilité ultérieur des événements traumatiques de l’enfance : traumatismes sexuels, violence, abandon, rendant plus fréquent, sur un mode statistique, le risque d’apparition des troubles de l’humeur. Enfin, l’accent est porté sur les aspects médicolégaux qui envahissent la pratique médicale en général aux États-Unis. Ainsi, certains médicaments ou thérapies pouvant présenter un risque ne seront pas proposés car ils sont susceptibles d’entraîner un procès en cas d’échec ou bien tout simplement parce qu’ils ne sont pas remboursés. • La dépression Il est désormais admis que c’est une maladie chronique dont le taux de rechute est de 50 % et dont le risque s’étale sur la vie entière. Quel traitement proposer ? Deux écoles thérapeutiques coexistent et proposent des arguments scientifiques, souvent complémentaires. L’une d’elles propose de traiter au très long cours les épisodes de rechute. L’autre suggère d’introduire rapidement une molécule appelée thymorégulateur comme le lithium (Tégrétol®, Dépamide®). Question majeure : quelle efficacité (équivalence) de ces traitements face à cette pathologie si l’on considère que certains antidépresseurs peuvent favoriser la vulnérabilité à la dépression (argument défendu par les tenants de la deuxième école) ? Les deux écoles, qui proposent des réponses en apparence opposées, ont probablement toutes deux raison dans la mesure où elles semblent s’adresser à des formes différentes de dépression. En effet, on considère aujourd’hui qu’il n’existe • Les troubles bipolaires (anciennes psychoses maniaco-dépressives) Une des avancées thérapeutiques concernant ces psychoses est l’utilisation de molécules et de médicaments jusqu’alors rencontrés dans le traitement des troubles neurologiques, tels les antiépileptiques (Dépamide®, Tégrétol®, LamictalTM) ou bien des pathologies cardiologiques (inhibiteurs calciques). Ce nouvel usage des normothymiques, issu d’une réflexion sur les mécanismes physiopathologiques des troubles de l’humeur, permet de proposer des hypothèses, notamment concernant les différences et les passerelles entre dépressions unipolaire et bipolaire. • Les psychoses L’actualité se concentre aujourd’hui sur la psychose dans la mesure où sont arrivées sur le marché, depuis environ 3 ans, de nouvelles molécules antipsychotiques (autrement appelées neuroleptiques atypiques). Ces nouvelles molécules ●●● 29 Psy ●●● seraient tout aussi efficaces que les anciennes sur les symptômes délirants, mais d’une certaine manière plus performantes sur les symptômes négatifs, tels le repli, le désintérêt, l’inhibition. Elles possèdent pour avantage essentiel une meilleure tolérance (faibles effets neurologiques et endocriniens). que ces pathologies relèvent d’un même mécanisme comportemental et biologique : la notion d’addiction. La tendance actuelle est de stigmatiser autant l’usager d’alcool que celui de l’héroïne ou, à l’inverse, de considérer les deux comme équivalents en termes de souffrance. Il faut noter à ce propos que la France est très en retard dans ce concept. • La shizophrénie Elle est également appréhendée comme une maladie du traitement de l’information parallèlement à une nouvelle compréhension biologique de cette maladie qui a conduit à de nouveaux médicaments. Les effets recherchés par les traitements visent ainsi désormais davantage à améliorer les fonctions cognitives (opérations de la pensée) qu’à “ nettoyer ” les symptômes de la maladie. On voit ainsi apparaître un marqueur d’efficacité thérapeutique : l’amélioration des capacités cognitives. Ces dernières sont considérées comme prioritaires pour apprécier la capacité du patient à se réintégrer dans la vie sociale. • La toxicomanie et l’alcool • La santé publique et les aspects médico-économiques Actuellement, l’évaluation du coût global du soin est un sujet de débat et un argument. D’une part, l’industrie pharmaceutique veut montrer que son surcoût médicamenteux est compensé par un moindre coût sur le long terme. D’autre part, les instances de régulation sanitaire souhaitent abaisser les coûts de santé et favoriser un soin médian pour tous, en diminuant les apports financiers sur les secteurs de recherche de pointe. Aux États-Unis, ces derniers secteurs dépendent de fondations privées et de bourses que l’on doit demander auprès d’associations extérieures au monde médical. La prise en charge des alcooliques et des usagers de drogue fait de plus en plus partie d’un processus connu puisque l’on considère désormais Dr Philippe Nuss Psychiatre, hôpital Saint-Antoine, Paris Rédacteur en chef adjoint de Psychiatrie et l’ ASCISM Association des cadres et infirmiers en santé mentale organisent les 15 et 16 juin 2000 au Palais des Congrès à Paris un colloque européen des soins infirmiers en psychiatrie Quelles compétences infirmières en psychiatrie en Europe ? Objectif : Déterminer une plate-forme commune relative aux niveaux de qualification et compétences nécessaires pour un exercice infirmier de qualité en psychiatrie Renseignements et contacts : • ASCISM, Maison des Sociétés, Boîte 83, Square Grimma, 69500 Bron, France • CDTM Éditions, Professions Santé Infirmier Infirmière, 62-64, rue Jean-Jaurès, 92800 Puteaux. Tél. : 01 41 45 80 54. Fax : 01 41 45 80 45. E-mail : [email protected] • Marc Livet - Tél. : 01 48 87 67 22 - Fax : 01 69 05 97 13 E-mail : [email protected] • Rémi Isnard - Tél. : 04 92 65 51 35 30 Publi-rédactionnel Atarax® : l’hydroxyzine, une molécule aux multiples facettes Le chlorhydrate d’hydroxyzine (Atarax®) a été découvert en 1953 par un chimiste qui essayait de mettre au point un nouvel antihistaminique de synthèse. Deux grandes familles ont été ainsi synthétisées à cette époque : les dérivés de la phénothiazine, dont est issue la chlorpromazine, chef de file d’une classe de neuroleptiques, et les dérivés de la benzydryl-pipérazine dont est issue l’hydroxyzine, complètement différents des précédents, qui s’inscrivent dans la classe des anxiolytiques. omme beaucoup de psychotropes, l’hydroxyzine a été découverte par hasard et c’est sa propriété neuroC sédative qui a été à l’origine de son succès. Sa structure chimique lui confère différentes activités pharmacologiques, aussi bien au niveau du système nerveux central (SNC) que périphérique. xyzine exerce une action sur les fonctions cognitives via les systèmes histaminergiques et cholinergiques. L’hydroxyzine possède des propriétés liées à l’activité antagoniste histaminergique. Ce qui lui confère une efficacité dans les manifestations allergiques diverses comme les rhinites spasmodiques périodiques. Un peu de pharmacodynamie… Un peu de pharmacocinétique Le chlorhydrate d’hydroxyzine présente une polyvalence pharmacodynamique dont la résultante principale se situe au niveau central. Pendant longtemps, l’action “tranquillisante” puis anxiolytique de l’hydroxyzine a été attribuée à sa propriété neurosédative via les systèmes histaminergiques. L’histamine ayant été souvent considérée, à tort, comme essentiellement périphérique est particulièrement indiquée dans les phénomènes d’inflammation ou d’allergie. Or, de nombreux travaux, notamment ceux réalisés par Jean-Charles Schwartz et son équipe ont montré que l’histamine jouait un rôle important, via des récepteurs (H1, H2 et H3) identifiés, au niveau du SNC. Une des hypothèses étiopathologiques actuelles concernant l’anxiété laisse penser qu’il existerait un dysfonctionnement des systèmes sérotoninergiques se caractérisant par un excès de sérotonine (5-HT) dans certaines structures cérébrales. D’une manière réductionniste, les molécules anxiolytiques comme les benzodiazépines (BZD), la buspirone (Buspar®), pourraient exercer leur action anxiolytique centrale en diminuant directement ou indirectement in fine, la transmission 5-HT, dans certaines structures. Les systèmes histaminergiques exercent, comme les systèmes gabaergiques, un rôle neuromodulateur. Ils contrôlent en particulier la libération de différents neuromédiateurs comme la sérotonine. Outre son action anxiolytique, l’hydroxyzine exerce une action inductrice du sommeil et de contrôle indirect sur le cycle veille/sommeil. Son action hypnotique est donc différente de celles des barbituriques, ce qui lui confère une sûreté d’emploi plus importante. De même, différents travaux expérimentaux réalisés chez l’animal et chez l’homme, laissent penser que l’hydro- Le chlohydrate est une molécule hydrosoluble qui diffuse rapidement dans tous les tissus. Sa concentration maximale est atteinte en moins d’une heure, ce qui présente l’avantage d’une mise à disposition in situ rapide, d’où un effet thérapeutique quasi immédiat. Sa métabolisation est essentiellement hépatique. Plusieurs voies de dégradations interviennent, n’utilisant pas les systèmes enzymatiques de cytochrome P450, ce qui, in vivo, permet d’éviter les interactions médicamenteuses liées à ces systèmes survenant lors des prescriptions de molécules psychotropes ou non. Son élimination rapide, essentiellement biliaire et rénale, lui confère une demi-vie d’environ trois heures, pour une durée d’action de six à huit heures. Atarax® peut ainsi être prescrit en comprimé sécable dosé à 25 ou 100 mg, en sirop et sous forme injectable dosée à 100 mg (préférentiellement en IM). Il faut tenir compte de ses effets atropiniques et sédatifs, en particulier chez les conducteurs, comme tous les traitements psychotropes. En bref, l’hydroxyzine (Atarax®) présente de multiples propriétés pharmacologiques entraînant des effets thérapeutiques variés. Bien que ce soit une molécule ancienne, son mécanisme d’action est mieux compris au niveau du SNC, notamment en ce qui concerne son action anxiolytique. Utilisé sous certaines conditions, dans la prise en charge de patients anxieux, l’hydroxyzine, d’une manière générale, possède un bon rapport efficacité/tolérance. En santé mentale, ce type de molécule peut parfaitement répondre à l’attente des médecins et du personnel soignant, aussi bien dans une approche catégorielle que dimensionnelle. Dr Patrick Martin Hôpital Saint-Antoine 31