Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin La Faculté n’entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans ce mémoire. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs. ___________________________________________________________________________ H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA i Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin DEDICACE @@@@@@@ Je dédie ce travail à ma mère Hélène AHOSSI et à mon père Pierre NOUTAÏ. H. Prisca NOUTAÏ ___________________________________________________________________________ H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA ii Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin DEDICACE @@@@@@@ Je dédie cette œuvre à mon père, feu Eugène AGBOMEMEWA et à ma mère Elisabeth H. EVEDJRE. Thomas AGBOMEMEWA ___________________________________________________________________________ iii H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin REMERCIEMENTS @@@@@@@ Nos sincères remerciements et gratitudes à : 9 Monsieur Thomas YEBA Enseignant à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion, pour avoir accepté de suivre ce travail. Nous vous adressons nos sincères gratitudes. Malgré vos lourdes et multiples occupations, vous avez bien voulu diriger notre mémoire. Soyez rassuré de notre reconnaissance et de notre profond respect. 9 Monsieur Pascal DANNON Assistant de recherche à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion. Nous tenons à vous accorder une place toute particulière ; vous qui avez bien accepté de co-diriger ce travail et de nous apporter des suggestions très pertinentes qui nous ont permis d’achever cette œuvre. 9 Messieurs les membres du Jury pour l’honneur que vous nous faites en acceptant de juger ce travail. Veuillez trouver ici l’expression émue de toutes nos reconnaissances. 9 Tout le Personnel de la FASEG et son corps Enseignant pour tous les efforts consentis pour notre formation. 9 Messieurs Raouf BAH, Ignace HOUNKPONOU, et Jean ZINSOU respectivement Assistant de recherche à la FASEG, Responsable Marché des Capitaux à Actibourse -BOA, Contrôleur des risques à la SGBBE , pour leurs assistances et contributions à ce travail. 9 Tous ceux qui nous ont soutenu durant ces moments de recherche en l’occurrence Aimé ATOHOUN, Ida KPOHOUNME, Euloge ABOUDOU, Delphine-Laise GBENANTOGNI et Lain GNIMAGNON. ___________________________________________________________________________ iv H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin SOMMAIRE DEDICACE ................................................................................................................................ ii REMERCIEMENTS ...............................................................................................................iv SOMMAIRE ....................................................................................................................................v LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ..................................................................................vi LISTE DES TABLEAUX............................................................................................................ viii LISTE DES GRAPHIQUES ...........................................................................................................ix INTRODUCTION GENERALE......................................................................................................1 CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE L’ETUDE.....................................................................................................3 SECTION 1 : CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE .........................................................4 PARAGRAPHE 1 : DE LA PROBLEMATIQUE AUX OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE L’ETUDE ........4 PARAGRAPHE 2 : LA REVUE DE LITTERATURE .......................................................................8 SECTION 2 : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ...................................................32 PARAGRAPHE 1- DE LA COLLECTE DES DONNEES AUX VARIABLES DE L’ETUDE ..................33 PARAGRAPHE 2: DE L’OPERATIONNALISATION DES VARIABLES, AUX DIFFICULTES ET LIMITES DU TRAVAIL ................................................................................35 CHAPITRE II : CADRE INSTITUTIONNEL DE L’ETUDE .....................38 SECTION I : PRESENTATION DU SYSTEME BANCAIRE BENINOIS.........................39 SECTION 2 : PRESENTATION DE LA BOA-BENIN .......................................................42 PARAGRAPHE 1 : HISTORIQUE ET MISSION...........................................................................42 PARAGRAPHE 2 : STRUCTURE ORGANISATIONNELLE DE LA BOA-BENIN ..........................46 PARAGRAPHE 3 : ANALYSE SWOT DE LA BOA-BENIN .....................................................53 CHAPITRE III : CADRE EMPIRIQUE DE L’ETUDE ..................................55 SECTION 1 : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS .................................56 PARAGRAPHE 1 : LE TOTAL BILAN.......................................................................................56 PARAGRAPHE 2 : EVOLUTION DES RATIOS CARACTERISTIQUES DE PERFORMANCE DE LA BOA ........................................................................................................57 PARAGRAPHE 3 : ANALYSE DES LIENS ENTRE LES VARIABLES MANAGERIALES ET LES RATIOS DE PERFORMANCE DE LA BOA .................................................................60 PARAGRAPHE 4 : ANALYSE COMPARATIVE DE LA SITUATION DE LA BOA PAR RAPPORT A CELLE DES GRANDES BANQUES DE L’UEMOA .........................................68 SECTION 2 : VERIFICATION DES HYPOTHESES ET SUGGESTIONS........................73 PARAGRAPHE 1: VERIFICATION DES HYPOTHESES ...............................................................73 PARAGRAPHE 2 : SUGGESTIONS...........................................................................................74 CONCLUSION GENERALE ........................................................................................................77 BIBLIOGRAPHIE .........................................................................................................................79 ANNEXES .................................................................................................................................. I TABLES DES MATIERES ........................................................................................................XIII ___________________________________________________________________________ H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA v Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS AIB : African Investment Bank APBEF : Association des Professionnels des Banques et Etablissements Financiers AFH : African Financial Holding BCEAO : Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest BHB : Banque de l’Habitat du Bénin BIBE : Banque Internationale du Bénin BOA : Banque Of Africa BOAD : Banque Ouest Africaine de Développement BRS : Banque Régionale de Solidarité BSIC : Banque Sahélo-saharienne d’Investissement et de Commerce BRVM : Bourse Régionale des Valeurs Mobilières CA : Conseil d’Administration CE : Charge d’Exploitation CF : Charge de fonctionnement CODIR : Comité de Direction CREPMF : Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers DAF : Direction Administrative et Financière DAJC : Direction des Affaires Juridiques et Contentieuses DRH : Direction des Ressources Humaines DEX : Direction de l’Exploitation DG : Direction Générale DT : Dépôts Totaux ENEAM : Ecole Nationale d’Economie Appliquée et de Management ETI : Ecobank Transnational Incorporated FASEG : Faculté des Sciences Economiques et de Gestion ___________________________________________________________________________ vi H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin FP : Fonds Propres FrP : Frais de Personnels GB : Grandes Banques PB : Produits Bancaires PNB : Produit Net Bancaire ROA : Return On Assets ROE : Return On Equity RS : Ratio de Solvabilité SGBBE : Société Générale des Banques au Bénin SGI : Société de Gestion et d’Intermédiation SMG : Service des Moyens Généraux SWOT : Strength Weakness Opportunity Threat TB : Total du Bilan UAC : Université d’Abomey-Calavi UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine. ___________________________________________________________________________ vii H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Evolution des taux de réserves obligatoires dans l'UEMOA (en %) ....10 Tableau 2 : Les indicateurs de l'étude ......................................................................26 Tableau 3 : Répartition du capital au 31/12/2007 ....................................................44 Tableau 4 : Récapitulatif de l'analyse SWOT de la BOA-BENIN ..........................53 Tableau 5 : Evolution de la rentabilité des actifs .....................................................58 Tableau 6 : Evolution de la rentabilité des capitaux propres ...................................59 Tableau 7 : Evolution consolidée du Produit Bancaire sur le Total Bilan et les ratios de performance de la BOA....................................................................61 Tableau 8 : Récapitulation de l'évolution du Produit Bancaire sur le Total Bilan par rapport au ratios de performance de la BOA ........................................62 Tableau 9 : Evolution consolidée de la Charge d'Exploitation sur le Total Bilan et les ratios de performance de la BOA ....................................................62 Tableau 10 : Récapitulation de l'évolution de la charge d'exploitation sur le Produit Bancaire par rapport aux ratios de performance de la BOA ...............64 Tableau 11 : Evolution consolidée des Frais de Personnel sur les Charges de Fonctionnement et les ratios de performance de la BOA....................64 Tableau 12 : Récapitulation de l'évolution des Frais de Personnel sur les charges de Fonctionnement par rapport aux ratios de performance de la BOA ...65 Tableau 13 : Evolution de la taille de la BOA et les ratios de performance de la BOA .....................................................................................................66 Tableau 14 : Récapitulatif de l'évolution de la taille de la BOA par rapport aux ratios de performance de la BOA ........................................................67 Tableau 15 : Evolution des fonds propres sur dépôts totaux ...................................68 Tableau 16 : Evolution des Charges d'Exploitation sur Produits Bancaires............69 Tableau 17 : Evolution des Frais de Personnel sur Charges de Fonctionnement ....70 Tableau 18 : Evolution des produits bancaires sur le total bilan par rapport à la moyenne des grandes banques.............................................................71 Tableau 19 : Comparaison des ratios sectoriels et appréciations.............................72 ___________________________________________________________________________ viii H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin LISTE DES GRAPHIQUES Graphique 1 : Evolution du total bilan.....................................................................57 Graphique 2 : Evolution de la rentabilité des actifs .................................................58 Graphique 3 : Evolution de la rentabilité des capitaux propres ...............................59 Graphique 4 : Evolution consolidée du Produit Bancaire sur le Total Bilan et les ratios de performance de la BOA ......................................................61 Graphique 5 : Evolution consolidée de la Charge d'Exploitation sur le Total Bilan et les ratios de performance de la BOA ...........................................63 Graphique 6 : Evolution consolidée des Frais de Personnel sur les Charges de Fonctionnement et les ratios de performance de la BOA ................65 Graphique 7 : Evolution de la taille de la BOA et les ratios de performance de la BOA .................................................................................................67 Graphique 8 : Evolution consolidée des fonds propres sur dépôts totaux ...............69 Graphique 9 : Evolution consolidée des Charges d'Exploitation sur Produits Bancaires............................................................................................70 Graphique 10 : Evolution consolidée des Frais de Personnel sur Charges de Fonctionnement ..............................................................................71 Graphique 11 : Evolution consolidée des produits bancaires sur le total bilan .......72 ___________________________________________________________________________ ix H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin INTRODUCTION GENERALE Le développement économique de toute nation dépend du bon fonctionnement des structures mises en place et dont le souci est de générer la valeur ajoutée. Parmi ces structures, figurent les institutions financières bancaires qui jouent un rôle essentiel au sein de l’économie. Les banques contrairement aux entreprises ne connaissent guère de cycle de production, leur activité se déroule avec une certaine régularité tout au long de l’année. La fonction principale d’une banque est de prendre des risques et plus que toutes les autres entreprises, elles sont confrontées quotidiennement au problème de décision dans un environnement risqué (de COUSSERGUES, 1996). Au Bénin, les premières banques installées à l’époque coloniale ont été des filiales des banques occidentales. La gestion de ces banques était assurée par les maisons mères, mais celles-ci ne s’impliquaient pas activement au processus de développement de l’économie nationale. Face à cette situation, une importante réforme a été engagée en 1973, se traduisant par le renforcement de la tutelle de l’Etat sur les banques à travers les prises de participation sur leur capital social. Ainsi, les dirigeants nommés par les pouvoirs publics parfois sans qualification adéquate, accordaient des crédits sur pression des hommes politiques influents, des hauts fonctionnaires ou des membres de la tribu (SANDRETTO ET TIANI, 1993). Ce laxisme observé dans la distribution du crédit et le non respect des ratios prudentiels ont conduit à la dégradation du portefeuille des banques et au gel des dépôts de la clientèle (LEMON, 1996). Cette crise bancaire notamment liée aux erreurs de gestion, aux difficultés conjoncturelles, au faible degré d’approfondissement financier, ne permettait pas aux banques d’assurer leur rôle d’intermédiaire financier, compromettant ainsi le processus de croissance et de développement économique. ___________________________________________________________________________ H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA 1 Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin Pour éradiquer cette crise financière, un programme de redressement financier est devenu impératif. Ainsi, la Banque Mondiale (BM) et le Fonds Monétaire International (FMI) en collaboration avec la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) ont instauré des réformes financières ; lesquelles se traduisent par le désengagement des pouvoirs publics du capital des banques au profit des intérêts privés par une redéfinition des règles de surveillance, par la libéralisation du taux d’intérêt et par des conditions d’accès au secteur. En adoptant de telles réformes, les autorités monétaires visent la bonne gouvernance des institutions financières bancaires et l’amélioration de leur performance. Mais force est de constater que ces réformes n’ont pas pour autant contribuer à l’amélioration de la performance de ces institutions. C’est fort de cela que nous nous sommes intéressés au thème « Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière ». La démarche de notre étude est la suivante : - le premier chapitre traite du cadre théorique et de la méthodologie de l’étude, - le deuxième chapitre aborde le cadre institutionnel de l’étude et - le troisième chapitre traite du cadre empirique de l’étude. ___________________________________________________________________________ H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA 2 Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE L’ETUDE ___________________________________________________________________________ H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA 3 Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin Dans ce chapitre, nous allons d’abord présenter les différentes approches théoriques qui sous-tendent les concepts clés de notre étude que sont les concepts de la réforme financière et de la performance. Ensuite, les différentes approches empiriques seront passées en revue. Mais avant cela, nous mettons en exergue la problématique, les objectifs et les hypothèses de l’étude. SECTION 1 : CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE Dans cette partie nous présentons les objectifs et les hypothèses de notre étude ainsi que la revue de littérature. Mais avant tout cela, nous présentons la problématique de l’étude. PARAGRAPHE 1 : DE LA PROBLEMATIQUE AUX OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE L’ETUDE Afin de bien comprendre la pertinence de notre étude, il est important de souligner la problématique de l’étude ainsi que l’intérêt qu’elle présente pour la communauté scientifique, le système bancaire béninois en général et la BOABénin en particulier. A- Problématique La libéralisation financière s’est traduite par la disparition des barrières géographiques et par l’accentuation de la concurrence sur des marchés de plus en plus vastes où les acteurs nationaux ne bénéficient plus d’un poids significatif (Fournier, 2001). La question relative à la performance des banques dans les pays en développement a un intérêt particulier en raison du caractère embryonnaire et titubant du marché des capitaux qui accentue le rôle du secteur bancaire dans le financement de l’économie. En effet, la gestion des institutions financières bancaires dans les années ___________________________________________________________________________ H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA 4 Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin 1980 au sein de l’UEMOA était assurée par les structures étatiques. Ainsi des crédits étaient accordés sur pression des hommes politiques influents pour permettre aux entreprises publiques financièrement déséquilibrées de bénéficier des concours bancaires pour assurer leur survie. Dans de telles conditions, les banques de la sous région ont été touchées par la crise économique qu’ont connue les Etats au milieu des années 1980. Cette crise se caractérisait par une forte tension de trésorerie, l’accumulation des soldes déficitaires de gestion, ainsi que d’importantes créances douteuses et irrécouvrables. Face à cette situation, les banques ne pouvaient plus assurer leur rôle d’intermédiaire financier, compromettant ainsi le processus de financement de l’économie. Cette situation va être totalement bouleversée par un vaste mouvement de réformes entreprises au cours des années 1980 par le déclenchement de la libéralisation financière; celle-ci se traduit par la liquidation des banques financièrement compromises ; la recapitalisation de celles qui présentaient des besoins en fonds propres, la privatisation des institutions dont l’Etat était actionnaire majoritaire. Si l’effet positif des réformes du secteur réel sur la performance des entreprises non bancaires a été suffisamment vérifié (Clarke, Cull et Shirley, 2005 ; Boubakri et al. 2005), la performance post réformes financières des banques reste sujette à condition surtout en Afrique. La mise en œuvre de la libéralisation financière n’a pas eu d’effets positifs significatifs sur la rentabilité de ces institutions car plusieurs études empiriques portant sur des échantillons relativement représentatifs ont montré que les crises bancaires ont généralement été précédées par des politiques de libéralisation financière (Miotti et Al, 1998). De même, Demirgurc-kunt et Detragiache (1998), ont mené une étude sur 53 pays au cours des années 1980-1995 qui leur a permis de constater que les réformes augmentent la probabilité de crise bancaire. Selon Boubakri et al. (2005), une ___________________________________________________________________________ H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA 5 Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin privatisation de la banque dans un pays en développement, qui implique un contrôle majoritaire local, expose à court terme la banque à un important risque de crédit et à un taux d’intérêt exorbitant de nature à fragiliser la performance et la liquidité recherchées. Otchere (2005) vérifie que dans les pays à faibles revenus, la réforme des banques est source de contre performance à long terme car après cinq ans de détention des actions acquises pendant la réforme, la perte de valeur est de l’ordre de 24%. Les études de Clarke, Cull et Shirley, (2005) aboutissent à la conclusion que les effets positifs des réformes financières sur les banques des pays en développement dépendent de 4 facteurs à savoir : 1- l’entrée des investisseurs stratégiques dans le capital ; 2- l’abandon de l’intervention de l’Etat dans le contrôle de la banque ; 3- la présence des banques étrangères dans le processus de privatisation et 4- la non restriction de la compétition par l’Etat. Plus de trois décennies se sont déjà écoulées depuis la mise en œuvre effective de la libéralisation financière dans la zone UEMOA en général et plus particulièrement au Bénin et il semble opportun de dresser un bilan. La libéralisation financière a-t-elle permis aux banques béninoises d’améliorer leur performance ? Nous nous proposons de répondre à cette question principale à travers l’analyse de l’impact de la libéralisation financière sur la performance des banques au Bénin en étudiant le cas spécifique de la BOA-BENIN. B- Objectifs et intérêt de l’étude 1- Objectifs L’objectif général de l’étude est d’évaluer la contribution de la libéralisation du système bancaire de l’UEMOA à la performance des banques béninoises à travers le cas particulier de la BOA-Bénin. De façon spécifique, il s’agit de : ___________________________________________________________________________ H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA 6 Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin • mesurer le niveau de performance de la BOA-Bénin dans le contexte de la libéralisation financière, • identifier les facteurs spécifiques à la BOA susceptibles d’expliquer les niveaux de performance atteints, • comparer la performance de la BOA par rapport à celle des grandes banques de l’UEMOA. 2- Intérêt de l’étude Notre étude intitulée ‘’La performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin’’ vise la pérennité des banques dans un environnement marqué par des réformes. Elle permettra à ceux qui s’intéressent aux banques notamment les acteurs du système bancaire (les responsables, les actionnaires) et les bailleurs de fonds de connaître pour les premiers les facteurs clés de succès, d’apprécier leurs efforts de gestion et aussi de déterminer leurs faiblesses et leurs contraintes à la rentabilité des activités et pour les derniers de rechercher les perspectives d’avenir de la banque, capable de motiver leur soutien ou l’accord de leurs concours financiers. Cette étude permettra également à la communauté scientifique, dans une mesure aussi moindre soit-elle de relever les grands défis actuels en matière de recherche dans le domaine bancaire et de mieux se familiariser à l’utilisation des outils et techniques de l’analyse financière. Enfin, l’analyse des performances bancaires, notamment en terme de rentabilité, est d’un grand intérêt, ne serait-ce que pour permettre aux banques de mieux appréhender les facteurs qui agissent sur leur rentabilité et de leur offrir ainsi de meilleurs leviers d’action, de contrôle et de prévision. ___________________________________________________________________________ H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA 7 Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin C- Hypothèses de l’étude - La libéralisation financière a contribué à l’amélioration de la performance de la BOA mesurée en terme de ratios de rentabilité. - Il existe des facteurs endogènes à la BOA susceptibles d’expliquer les niveaux de performance atteints. - La BOA a connu une amélioration de sa performance par rapport aux grandes banques de l’UEMOA. PARAGRAPHE 2 : LA REVUE DE LITTERATURE Après avoir clarifié les concepts clés qui forment la charpente du thème de cette étude, ce paragraphe traite des fondements théoriques et empiriques de l’étude. A- Clarification des concepts clés Il s’agit des concepts de réformes et de libéralisation financière d’une part, et d’autres parts, du concept de la performance et de sa mesure que nous abordons tour à tour dans le développement qui va suivre. 1- Le concept de réforme financière La libéralisation financière est le passage d’un état de répression financière à un état de libéralisation qui nécessite l’élimination d’un certain nombre de restrictions notamment : • une marge d’intermédiation garantie par la fixation des taux d’intérêt sur les prêts et les dépôts, • des barrières à la sortie des intermédiaires financiers accompagnés par des programmes d’assurance dépôts illimités et implicites, ___________________________________________________________________________ H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA 8 Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin • des barrières à la sortie pour les clients les plus importants des intermédiaires financiers, • des programmes de rationnement et d’allocation des crédits pour les secteurs prioritaires de l’économie, • des contrôles sur les flux internationaux de capitaux et la concurrence étrangère. Dans la zone de l’UEMOA, les réformes de politique monétaire ont pris successivement quatre formes : 1. la libéralisation des taux d’intérêt et la suppression de l’allocation sectorielle des crédits, 2. l’obligation de constituer des réserves obligatoires 3. la mise en place d’un marché monétaire et 4. l’adoption de nouvelles lois bancaires. L’objectif de ces réformes est l’introduction d’une gestion indirecte des taux d’intérêt et de la liquidité bancaire. 1.1- Libéralisation des taux d'intérêt et suppression de l'allocation sectorielle des crédits Les taux d'intérêt de la plupart des pays africains ont été libéralisés et ne sont plus déterminés administrativement. La BCEAO, dirigeant la politique monétaire des pays de l'UEMOA, a procédé à cette réforme en deux étapes : 1989 et 1993. En 1989, elle a unifié les taux débiteurs, libéralisé les taux créditeurs et supprimé le taux d'escompte préférentiel. En octobre 1993, la BCEAO a libéralisé les taux débiteurs. Depuis cette date, seul persiste un taux maximum, égal à deux fois le taux d'escompte. Désormais, les plafonds de refinancement concernent l'ensemble des crédits et non plus seulement les crédits ordinaires. Par ailleurs, l'obligation d'allouer un pourcentage minimum de crédits envers certains secteurs a été ___________________________________________________________________________ H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA 9 Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin supprimée et le taux d’usure a été fixé à 18%. 1.2- Mise en place de réserves obligatoires La BCEAO a mis en application un système de réserves obligatoires à partir d'octobre 1993. La constitution de réserves obligatoires était prévue depuis 1975 mais elle n'avait pas été appliquée. Le niveau est relativement faible : 1,5% sur les dépôts à vue et les crédits à court terme (hors crédits de campagne). Ces taux sont restés inchangés jusqu'en 1998, année au cours de laquelle ils ont été modifiés à plusieurs reprises. Égaux à 9% en Août 1998 au Burkina Faso, au Mali et en Côte d'Ivoire, ils ont ensuite été abaissés en Novembre 1998 en Côte d'Ivoire (1.5 %) et en Décembre 1998 au Burkina Faso (3 %) et au Mali. Le tableau suivant montre l’évolution du taux des réserves bancaires dans l’UEMOA sur la période de l’étude. Tableau 1 : Evolution des taux de réserves obligatoires dans l'UEMOA (en %) 2002 2003 2004 Bénin 9 9 13 Burkina Faso 3 3 3 Côte d’Ivoire 5 5 5 Guinée-Bissau 3 3 3 Mali 3 3 9 Niger 5 5 5 Sénégal 9 9 9 Togo 3 3 3 Source : Rapport d’activité de la BCEAO (2007). 2005 15 7 5 3 9 9 9 3 2006 15 7 5 3 9 9 9 3 Globalement l’évolution du taux des réserves obligatoires montre que les banques détiennent des excédents de trésorerie consécutifs à leur réticence à financer le secteur réel. Or ce rôle des banques dans l’économie est primordial dans la mesure où leur fonction traditionnelle est d’octroyer des crédits et de collecter des dépôts. Comme le souligne NOWAK (1993), ‘Le crédit est un instrument de ___________________________________________________________________________ 10 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin croissance, on ne développe pas l’investissement et la productivité sans le crédit ; (…), il est un instrument de l’économie de marché que l’on conçoit mal sans la mobilité du capital. 1.3- Émission de bons du Trésor et marché monétaire Avant les réformes, les dispositifs de refinancement des banques et de placement de leurs liquidités reposaient essentiellement sur la Banque Centrale. Mais depuis Octobre 1993, la BCEAO a mis en place une politique de marché libre. Il s’agit d’un réseau des intermédiaires financiers qui traitent les titres susceptibles d’être achetés ou vendus par la Banque Centrale. Cette dernière peut, à travers ce marché, influencer le volume des transactions, le taux d’intérêt du marché monétaire et, à travers celui-ci, les taux que les banques demandent à leurs clients. Le marché monétaire de l'UEMOA comporte deux guichets complémentaires : un marché interbancaire et un guichet des appels d'offre hebdomadaires de la BCEAO. Il convient d'ajouter des instruments annexes de réglage de la liquidité : prises en pensions, reprises exceptionnelles de liquidité et prêts consentis au taux d'escompte. La réforme a été complétée en Juillet 1996 avec l'adoption d'une réglementation concernant les titres de créances négociables afin de permettre aux entreprises d'émettre des billets de trésorerie, aux banques des certificats de dépôts, aux établissements financiers et aux organismes régionaux des bons des institutions financières régionales. 1.4- L’adoption de nouvelles lois bancaires Parallèlement aux réformes monétaires, de nouvelles lois bancaires ont été adoptées en 1990 dans les pays de l'UEMOA. Une régulation prudentielle a été mise en place et le dispositif de surveillance des banques a été renforcé. L'objectif de la régulation prudentielle est de limiter les risques pris par les ___________________________________________________________________________ 11 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin banques afin d’assurer leur liquidité et leur solvabilité. Le cadre d'exercice de l'activité bancaire est ordonné autour d'une loi bancaire, d'une convention portant création de la Commission Bancaire de l'UEMOA, d'un dispositif prudentiel et des normes comptables uniformes. Il s'appuie également sur un dispositif régional régissant les relations financières extérieures des Etats membres de l'UEMOA, ainsi que sur un dispositif harmonisé de lutte contre le blanchiment de capitaux. Il vise notamment à renforcer la sécurité des dépôts collectés, promouvoir la mobilisation de l'épargne et assurer un financement sain de l’économie. Cadre légal et réglementaire En conformité avec les principes du Comité de Bâle pour une supervision bancaire efficace, les cadres légal et réglementaire prévoient une répartition des fonctions de réglementation d'une part, et celles de contrôles et de sanctions d'autre part, entre les différents organes et institutions de contrôle et de réglementation de l'activité bancaire à savoir, le Conseil des Ministres de l'Union, le Ministère chargé des finances, la Banque Centrale et la Commission Bancaire de l'UEMOA. Par ailleurs, la loi bancaire organise l'exercice de la profession bancaire. Elle a été aménagée en 1990 dans le cadre de la restructuration du secteur bancaire, après la crise des années 1980. Complétée par des instructions de la BCEAO et des circulaires de la Commission Bancaire, elle régit tous les actes de la vie des établissements de crédit (octroi et retrait d’agrément, conditions de nomination des dirigeants des établissements de crédit, opérations des banques et établissements financiers, information des Autorités monétaires, publication des comptes, contrôles et sanctions). Elle précise les conditions d'accès au statut de banque ou d'établissement financier, tant du point de vue de la procédure que des critères d'agrément. L'agrément est prononcé par le Ministre des Finances après instruction ___________________________________________________________________________ 12 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin des dossiers par la BCEAO et avis conforme de la Commission Bancaire de l'UEMOA. Dans ce cadre, une attention particulière est accordée à l'adéquation des moyens aux objectifs de l'établissement en création, ainsi qu'à la qualité des actionnaires et des dirigeants. En outre, certaines opérations touchant à la structure du capital des établissements de crédit sont soumises à une autorisation préalable du Ministre des Finances, permettant ainsi une surveillance stricte de l'actionnariat des établissements de crédit. La poursuite du processus d'approfondissement de l'intégration financière s'est traduite par l'adoption du principe de l’agrément unique en juillet 1997. Ce dispositif offre aux établissements de crédit la possibilité de proposer des prestations ou de s’installer dans tout Etat de l’Union, selon une procédure simplifiée, dès lors qu’ils ont obtenu un agrément pour un premier établissement. Il a été réaménagé en 2004 dans le sens d’un assouplissement des mesures relatives à la dotation financière exigée pour l'implantation dans l'Union. Dans le cadre de la gestion des situations de crise d'un établissement de crédit, la loi bancaire prévoit notamment le recours aux actionnaires et, le cas échéant, aux membres de l'Association Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers (APBEF) en vue de trouver une solution aux difficultés de l'établissement concerné et prévenir les effets de contagion. En outre, le Ministre chargé des Finances peut nommer un administrateur provisoire ou un liquidateur lorsque la situation de l'établissement est fortement compromise. Le cadre légal et réglementaire régissant l'activité bancaire est régulièrement révisé pour tenir compte des mutations de l'environnement interne et externe de l'Union. Ainsi, à l'occasion des travaux sur la Réforme Institutionnelle de l'UEMOA et de la BCEAO, entrepris depuis 2003, des aménagements sont envisagés, en vue d'adapter le cadre réglementaire d'exercice de l'activité bancaire aux dernières évolutions de l'environnement économique et financier. ___________________________________________________________________________ 13 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin Cadre de la supervision bancaire La supervision des établissements de crédit dans l’UEMOA est assurée par un organe supranational doté de pouvoirs étendus, la Commission Bancaire de l’UEMOA. La Banque Centrale assure son secrétariat. Du point de vue organisationnel, la Commission Bancaire, présidée par le Gouverneur de la BCEAO, comprend un représentant de chaque Etat membre de l'UEMOA, ainsi qu’un collège de membres désignés intuitu personae par le Conseil des Ministres de l’Union. Ces représentants jouissent d'une indépendance dans l'exercice de leurs fonctions. La Commission Bancaire dispose de pouvoirs étendus pour effectuer des contrôles sur pièces et sur place. A cet effet, elle peut requérir toute information auprès des établissements de crédit, sans que le secret professionnel ne lui soit opposé. Le contrôle sur place est organisé sur la base d'un programme annuel articulé autour de la nécessité de procéder à des évaluations régulières au sein de chaque établissement de crédit. Pour l'accomplissement de ses missions, la Commission Bancaire est habilitée à prendre des mesures administratives et dispose de larges pouvoirs de sanctions disciplinaires pour toute infraction à la réglementation bancaire. Elle peut en outre étendre, le cas échéant, ses contrôles aux sociétés apparentées et proposer la nomination d'administrateurs provisoires ou de liquidateurs pour les banques et établissements financiers. Le cadre de supervision est renforcé au plan régional et international par des accords d’échanges et de coopération avec d’autres superviseurs. Ainsi, des conventions de coopération ont-ils été signées avec le CREPMF, la Commission Bancaire française et l'Autorité de supervision bancaire de la République de Guinée. Des démarches similaires sont en cours avec les organes de supervision du Ghana, de la Gambie et du Nigeria. Par ailleurs, la Commission Bancaire de l'UEMOA est membre du Comité des Superviseurs de Banques de l’Afrique de l’Ouest et du Centre et du ___________________________________________________________________________ 14 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin Groupe de Liaison sur les Principes de Base, institué auprès du Comité de Bâle. Dispositif prudentiel Un dispositif prudentiel réaménagé est entré en vigueur dans l’UEMOA en janvier 2000. Davantage conforme aux normes admises au plan international en matière de supervision bancaire, il a pour objectif de contribuer à la consolidation de la solvabilité et de la viabilité du système bancaire de l'Union. L'efficacité de la supervision se traduit par le respect des normes prudentielles par un nombre croissant d'institutions. Toutefois, des difficultés sont rencontrées dans l'observation de certaines normes notamment celles concernant la division des risques et le coefficient de couverture des emplois à moyen et long terme par des ressources stables. Cette situation est liée à la concentration des risques et à l'inadéquation des ressources longues par rapport aux emplois de même nature. En concertation avec les établissements de crédit, le dispositif prudentiel a fait l'objet, en avril 2003, d'une évaluation pour en mesurer les acquis et cerner les modalités de prise en compte des développements récents pour une transition vers le nouvel Accord de capital dit « Bâle II ». Cadre comptable et publication de l'information financière Le cadre de supervision et le dispositif prudentiel sont adossés à des principes comptables, d'audit et des normes de publication de l'information financière relativement solides. Entré en vigueur le 1er janvier 1996, le Plan Comptable Bancaire de l’UEMOA s'inspire des standards internationaux d'élaboration de l'information comptable et financière, avec pour préoccupation, d'une part, de mieux prendre en compte les besoins de gestion et de contrôle interne des établissements de crédit, les impératifs d’information des autorités de tutelle et de surveillance bancaire, ainsi que les besoins de divers utilisateurs, et d'autre part de promouvoir la dynamique de l’intégration économique régionale. Dans ce domaine, ___________________________________________________________________________ 15 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin le cadre réglementaire soumet les établissements de crédit à un audit externe réalisé par des commissaires aux comptes agréés, conformément aux règles édictées par la Commission Bancaire. Par ailleurs, les établissements de crédit sont tenus de faire publier leurs comptes annuels dans un journal officiel et d'afficher dans leurs locaux, leurs barèmes généraux des conditions applicables à la clientèle. Règlement relatif aux relations financières extérieures des Etats membres de l’UEMOA Le règlement n° R09/98/CM/UEMOA du 20 décembre 1998 régissant les relations financières extérieures des Etats membres de l’UEMOA précise le cadre d’intermédiation et de cession de devises, ainsi que les conditions de traitement des opérations courantes et des opérations en capital avec l'extérieur. Le dispositif réglementaire fixe les compétences des intermédiaires chargés d’exécuter les opérations financières avec l’étranger qui sont la Banque Centrale, l’Administration des Postes, les banques intermédiaires agréés ainsi que les bureaux de change. Les dispositions de ce règlement consacrent la liberté des transactions courantes et l'ouverture graduelle et ordonnée des opérations en capital dans le souci de mettre l'Union à l'abri d'une crise monétaire. En la matière, la connaissance du client par l'intermédiaire agréé, et les principes qui fondent l'exécution des paiements, notamment la causalité et la licité, sont favorables à la préservation de la stabilité du système financier régional. La restructuration des banques Les restructurations ont consisté en la transformation des arriérés de paiement de l’Etat en titres, en une recapitalisation des banques, en un apurement des créances douteuses et en une réduction des coûts de fonctionnement. La transformation des arriérés de l’Etat a non seulement permis de favoriser le ___________________________________________________________________________ 16 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin financement du déficit budgétaire sans création monétaire mais également de résorber la surliquidité bancaire (Anne, 2002). Selon les pays, les banques ont été liquidées, fusionnées ou restructurées. 2- Le concept de performance et sa mesure a- Le concept de performance L’objectif de toute organisation est l’amélioration de sa performance. Selon BOURGUIGNON (1995), le terme performance est largement utilisé sans que sa définition ne fasse l’unanimité. Ce fait reflète la polysémie du mot. En revenant aux origines étymologiques, on constate que le terme français et anglais sont proches et signifient l’accomplissement pour évoquer par la suite, l’exploit et le succès. Pour SILEM et ALBERTINI (2004) dans lexique d’économie 8ème édition, la performance se définit comme le degré d’accomplissement des objectifs, des buts des plans ou programmes que s’est donnée une organisation. Pour eux, les indicateurs de performance sont généralement des quantifications se traduisant par des rapports entre les résultats obtenus et les moyens mis en œuvre. La performance, vue globalement est « un mot qui regroupe plusieurs assertions, appréhendée à partir de plusieurs dimensions » (LEBAS, 1999). Ces dimensions sont variables suivant l’orientation du chercheur, les acteurs auxquels on s’intéresse, le type d’organisation étudiée, les objectifs poursuivis par cette organisation (KANAKIN, 2002). De ce point de vue, pour un chef d’entreprise, la performance est synonyme de profit tandis que pour le responsable de la direction commerciale, c’est la croissance des ventes. AGBODJAN et AMOUSSOUGA (1995) 1 estiment que ‘’ la performance est à la fois croissance sociale, du chiffre d’affaires, de la part du marché, du bénéfice. Elle se manifeste aussi à travers les œuvres sociales, la satisfaction 1 Cité par KANAKIN Casimir (2002) ___________________________________________________________________________ 17 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin donnée au personnel. La performance est innovation, variation de la gamme des produits ; elle est démultiplication des unités de production et du service pour la conquête et la fidélisation de la clientèle ‘’. BOURGUIGNON (1998) définit la performance à partir de trois sens généraux : la performance résultat, la performance action et la performance succès. La performance est mesurée en comparant le résultat à l’objectif fixée. Cette approche est celle retenue en contrôle de gestion où la mesure de la performance est l’évaluation ex- post des résultats obtenus (BOUQUIN, 1989). La performance financière de l’organisation est mesurée à partir des critères tels que la rentabilité, la productivité, le rendement des actifs et l’efficacité (RICHARD, 1993). Si la performance résultat ‘’ n’est que le résultat de l’action’’, la performance action est appréhendée à partir des moyens, des processus, des compétences et des qualités mises en œuvre pour atteindre ces résultats. Enfin, la performance succès est fonction des représentations que s’en font les actions, et de manière plus générale, l’organisation toute entière. Cependant, deux (02) dimensions distinctes permettent d’appréhender ce concept : l’efficacité et l’efficience. Le succès, la compétitivité, les facteurs clés de succès permettent d’apprécier l’efficacité. La productivité, les coûts, le rendement et la rentabilité assurent l’efficience. Dans cette optique, les ressources matérielles et humaines doivent être obtenues au prix le plus bas possible en tenant compte des exigences de qualité ainsi que les objectifs à long terme. Ces ressources doivent être utilisées avec une productivité maximale de manière à produire un meilleur résultat. La distinction entre efficacité et efficience est souvent utile lors des discussions sur les prévisions. L’efficacité consiste à atteindre un objectif attendu. Elle se définit comme la capacité d’une organisation à atteindre le but qu’elle s’est fixée à partir de ___________________________________________________________________________ 18 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin l’utilisation des moyens. JACOT (1997) 2 définit l’efficacité dans une acception plus restreinte puisque celle-ci est définie comme étant le meilleur rapport possible entre le degré de satisfaction des clients (output) et les moyens mis en œuvre pour l’obtenir (inputs). Quant à l’efficience, elle constitue la seconde dimension principale d’appréciation de la performance organisationnelle. Elle se définit comme l’obtention du résultat fixé, l’atteinte de l’objectif (output) sous contrainte de coûts (consommation minimale de ressources ou d’input). MATHE et CHAGUE (1999) emploient le terme d’efficacité productive laquelle est mesurée en termes de coût et de productivité. Cette dernière se définit comme le rapport entre « une productivité et l’ensemble des facteurs de production qui ont permis de l’obtenir » (RICHARD, 1993). En somme, être efficace consiste à aller dans le sens des objectifs de l’organisation tandis que être efficient, c’est utilisé les moyens disponibles de la manière la plus productive et évité le gaspillage. DURANT (1979) fait remarquer que l’efficacité et l’efficience sont deux (02) concepts indépendants puisqu’on peut atteindre le but fixé à un coût élevé, et qu’inversement on peut exposer un faible coût mais ne pas atteindre l’objectif, donc être efficace et non efficient et vice versa. C’est KANAKIN qui à notre avis, exprime le plus clairement la différence entre les deux (02) notions. L’efficience selon lui, consiste à « faire les choses bien », l’efficacité à « faire les bonnes choses ». L’efficience est donc concernée par l’emploi des ressources, l’efficacité par l’adéquation de ce que l’on fait. On peut être efficace sans être efficient. De manière générale, la performance nécessite une identification claire et précise des objectifs assignés à une firme. La performance financière d’une entreprise quant à elle fournit aux actionnaires et à l’analyste extérieur, l’évaluation 2 In BARRAUX, J. (1997) ___________________________________________________________________________ 19 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin de l’ensemble des résultats financiers réalisés et donc dépend de sa rentabilité financière. Ainsi, l’équilibre financier dégagé à partir des agrégats bilantaires permet de vérifier si le principe financier est respecté. « La performance est mesurée à travers la part du marché, la productivité, la valeur ajoutée, le tableau de bord, la solvabilité, la liquidité et la profitabilité. » 3 L’évaluation de la performance financière se fonde généralement sur les renseignements fournis par les états financiers de l’entreprise étudiée. Ces états sont le bilan, le compte de résultat, le Tableau Financier des Ressources et des Emplois (TAFIRE) et les états annexés. Ceux-ci fournissent des données ayant trait par exemple au montant du capital, de la dette, la politique d’amortissement et de provision, le niveau de la production, des consommations intermédiaires, des charges salariales. Ces données permettent de calculer des ratios qui sont des rapports entre deux (02) grandeurs permettant ainsi de déterminer des niveaux de rentabilité, de production. A l’instar de la performance financière des entreprises, la performance financière des banques dépend aussi de leur rentabilité. Ainsi, pour qu’une banque dégage un profit, il faut que ses recettes ou produits bancaires, essentiellement constituées des intérêts perçus sur les crédits qu’elle accorde, excèdent les intérêts payés sur les ressources collectées ou frais bancaires et que le solde ainsi obtenu ou produit bancaire net soit supérieur à l’ensemble de ses charges d’exploitation (AUGROS et QUERUEL, 2000). L’analyse des charges et des recettes des banques permet de déterminer les postes qui jouent un rôle significatif dans l’obtention du résultat des banques. 3 AMI-TOURE L, ZINGONGO A. « Analyse de la performance des entreprises publiques béninoises par une méthode multicritère : cas du Port Autonome de Cotonou », FASEG/UAC, 2000-2001, p 61. ___________________________________________________________________________ 20 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin L’analyse des charges Les charges ou dépenses bancaires peuvent être classées en deux (02) grandes catégories à savoir les frais financiers dits frais bancaires et les charges d’exploitation. • Les frais financiers ou frais bancaires Ce sont des frais liés à l’activité de la collecte des ressources et au refinancement. Ils représentent en général une grande partie du total des charges. Ces frais concernent la rémunération des fonds collectés auprès des clients et les intérêts versés sur les frais empruntés sur les marchés de capitaux. En ce qui concerne la rémunération des ressources collectées auprès des déposants, seuls les comptes d’épargne, les comptes de dépôts à terme sont concernés et conformément aux taux en vigueur, ce qui constitue des charges pour l’entreprise. Les dépôts à vue monétaires ne donnent généralement pas lieu au versement d’intérêts créditeurs. Par contre ils entraînent des charges de gestion (tenue de compte, service caisse). Concernant les ressources empruntées sur le marché des capitaux ou obtenues auprès de la banque centrale, elles sont très coûteuses. En effet, elles sont obtenues à des taux généralement supérieurs au taux d’épargne. Leurs coûts sont instables car soumis aux fluctuations des taux sur le marché. • Les charges d’exploitation ou frais de gestion La banque étant une entreprise de service, les charges de fonctionnement occupent une part importante dans le coût de ses opérations. Nous pouvons les répartir en trois groupes : les dépenses de personnel, les impôts et taxes, ‘’autres frais et amortissements’’ qui sont les commissions intermédiaires. ___________________________________________________________________________ 21 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin L’analyse des recettes ou produits bancaires Les opérations génératrices de produits pour les banques peuvent être regroupées en deux (02) rubriques : la rubrique des intérêts et la rubrique des commissions. • La rubrique des intérêts Les opérations génératrices d’intérêts ne sont rien d’autre que les engagements directs et les opérations de trésorerie. Les engagements directs sont des crédits accordés à la clientèle sous forme de découvert, de crédits réels et de diverses facilités de caisse, qui génèrent des intérêts. Quant aux opérations de trésorerie, il s’agit des opérations de gestion des excédents de trésorerie qui sont constituées des placements sur le marché monétaire, d’achat de titres, de bons et des prêts interbancaires. • La rubrique des commissions Les opérations génératrices de commissions sont constituées par les engagements indirects et les divers services rendus à la clientèle. Les engagements indirects regroupent les cautions, aval, les confirmations de crédit documentaire et d’autres engagements hors bilan. Pour ce qui est des divers services rendus à la clientèle, les banques perçoivent des commissions sur diverses prestations de services à la clientèle telles que les certifications de chèques, les encaissements d’effet, les opérations de transfert, de rapatriement des fonds, de gestion de portefeuilles clients et des conseils à la clientèle. Une fois le montant des produits et des charges connu, les banques passent à la détermination des comptes de résultat en dégageant d’abord le Produit Net Bancaire (PNB) qui est la différence entre les produits et les charges de nature bancaire. ‘’Le PNB doit permettre non seulement de couvrir les frais de gestion, les ___________________________________________________________________________ 22 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin amortissements et les provisions (dont celles pour les créances douteuses) mais en outre de dégager un résultat d’exploitation, puis un bénéfice net positif en vue d’auto financement’’ (BEZIADE, 1996). Pour AUGROS et QUERUEL (2000), le PNB a pour but essentiel, de fournir un indicateur de l’évolution des opérations qui constituent le cœur de l’activité des établissements de crédit. Il permet de définir une notion qui peut être assimilée à une sorte de « valeur ajoutée » par les banques. Tout comme le compte de résultat, le bilan aussi est un élément de l’évaluation de la performance financière. Selon AUGROS et QUERUEL (2000), « c’est la présentation conventionnelle des différents éléments qui constituent le patrimoine d’un établissement de crédit. Cette présentation obéit à des règles de classement qui facilitent la compréhension des opérations. Pour les établissements bancaires, ces règles sont déterminées par le bilan comptable bancaire. Le bilan est la photographie à un moment donné du patrimoine de l’établissement de crédit ». Ils poursuivent en disant que l’utilité du bilan est d’informer les dirigeants, les actionnaires et les tiers de la situation de la banque. b- Mesure de la performance Mesurer l’efficacité n’est pas chose facile. Elle est surtout fonction des objectifs des acteurs. Ainsi le dirigeant pourra mesurer la performance par rapport au résultat et à la compétitivité de son entreprise ; l’employé la mesure par rapport au climat de travail et au salaire ; le client pense à la qualité des services rendus. Compte tenu des objectifs assignés à notre étude, nous allons mesurer la performance par rapport à la rentabilité, à la productivité et à la solvabilité. La rentabilité La rentabilité d'un établissement de crédit représente son aptitude à dégager de son exploitation des gains suffisants, après déduction des coûts nécessaires à ___________________________________________________________________________ 23 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin cette exploitation, pour poursuivre durablement son activité. Elle est issue du processus de transformation au sens large (tels que sur les contreparties, les taux d'intérêt, les devises ou les échéances) mis en œuvre par les établissements de crédit dans le cadre de leur fonction d'intermédiation. Les analystes financiers utilisent plusieurs instruments d’appréciation de la rentabilité. Selon Nouy (1992), trois principales approches sont couramment utilisées à savoir : 1. l’approche basée sur les soldes intermédiaires de gestion, 2. l’approche basée sur les coûts et 3. l’approche basée sur l’analyse des ratios d’exploitation. C’est cette dernière approche qui sera retenue pour notre étude. Les ratios de rentabilité utilisés sont la rentabilité des capitaux propres et la rentabilité des actifs. • Le Return On Equity (ROE) Le Return On Equity encore appelé rentabilité des capitaux propres exprime la rentabilité de la valeur comptable des moyens propres dont dispose l’entreprise. Cette rentabilité permet aux apporteurs de capitaux de juger si l’entreprise a réalisé un résultat acceptable au moyen du capital à risque dont elle dispose et s’il est possible de distribuer un dividende, à condition que la liquidité le permette. Dans la formulation comptable, le ROE est défini par le ratio : ROE = Résultat Net /Capitaux Propres • Le Return On Assets (ROA) Le Return On Assets ou le coefficient de rendement des actifs est le résultat net sur le total bilan. Ce ratio indique le taux de résultat net dégagé en moyenne sur l’ensemble des actifs portés par l’établissement. Il est assez pertinent s’agissant d’établissements dont les activités d’intermédiation, vers la clientèle notamment, sont prédominantes. ___________________________________________________________________________ 24 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin ROA= Résultat Net /Total Bilan La solvabilité La solvabilité concerne la capacité de l’entreprise à faire face à l’ensemble de ses engagements financiers. Ce ratio permet de mesurer le degré d’endettement de la banque. RS = Fonds propres/Dépôts Totaux La productivité La productivité désigne le rapport entre la production et les facteurs de production. Ceux-ci peuvent être physiques (productivité physique) ou en valeur (productivité en valeur). La productivité en valeur de la main d’œuvre intègre les aspects qualitatifs du travail et de la production. Elle se définit alors comme le rapport entre la valeur produite et le coût du travail mis en œuvre. Les ratios de productivité utilisés dans le cadre de cette étude sont : - Charges d’exploitation/ Produits Bancaires - Frais de Personnel/Charges de Fonctionnement Les variables explicatives de cette étude concernent les variables managériales ou organisationnelles. Le tableau ci-dessous résume les indicateurs (variables dépendantes et explicatives) de l’étude. ___________________________________________________________________________ 25 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin Tableau 2 : Les indicateurs de l'étude Mesure de la rentabilité bancaire comme variable dépendante Le rendement (Return on Assets) des actifs ROA Rentabilité des fonds (Return on Equity) propres ROE Résultat net Résultat net ROA = --------------- ROE = ------------------- Total bilan Fonds propres Les déterminants managériaux Les charges d’exploitation bancaire : Charges d’exploitation Produits bancaires sur total actif : Produits bancaires ----------------------- -------------------------- Total bilan Produits bancaires La taille de la banque Les Frais de personnel sur charges de fonctionnement : Frais de personnel Taille B =log (Total actif) ----------------------------Charges de fonctionnement Ratio de solvabilité RS = Fonds propres / Dépôts totaux Source : Brahim et Said (2008) ; nous-mêmes B- Les fondements théoriques de l’étude : la théorie de la libéralisation financière et de la répression financière Les théoriciens de la libéralisation financière, dont les plus connus sont KINNON et SHAW (1973), estiment qu’il suffit que la répression financière soit éliminée pour promouvoir le développement. Les tenants de la libéralisation financière estiment que dans un système financier sur-réglementé et/ou la concurrence est limitée, les banques ressentent moins le besoin de rechercher de ___________________________________________________________________________ 26 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin nouveaux clients et d’attirer des dépôts, tandis que les épargnants et les emprunteurs potentiels, n’étant pas sollicités, sont amenés à se tourner vers les circuits financiers parallèles. La répression apparaît comme une situation caractérisée par des restrictions et des dysfonctionnements qui conduisent à une fragmentation des marchés financiers. Parmi ces restrictions, on cite : (1) La structure des taux d’intérêt reflète un profond déséquilibre: Les taux d’intérêt réels négatifs observés pendant de longues périodes ont entraîné une diminution de l’incitation aux placements bancaires et surtout, a renforcé le rationnement du crédit bancaire traditionnel pourtant nécessaire à la dépense d’investissement privé (2) L’endettement du trésor auprès de la banque centrale : Cet endettement est lié au déficit budgétaire et au déficit des entreprises publiques, ce qui crée des effets d’éviction vis-à-vis du secteur privé, notamment des petites unités et se traduit par des créances douteuses contraignant les banques à privilégier des prêts à court terme et à garantie élevée. (3) La lourdeur administrative : Les coûts de gestion et les délais de décaissement : ceux-ci interdisent aux grandes organisations d’atteindre les acteurs qui produisent à petite échelle. On peut citer comme autres formes de restrictions imposées par le gouvernement : le contrôle des changes, les coefficients de réserves obligatoires, la régulation de la concurrence. Selon Fry (1979) qui a adressé des critiques à l’égard de la répression financière, l’administration des taux à des niveaux inférieurs au taux d’équilibre du marché peut influencer négativement l’économie par le biais de cinq canaux : - Des faibles taux d’intérêt entraînent la préférence des individus pour la consommation future. Ceci a pour effet la réduction de l’épargne au niveau ___________________________________________________________________________ 27 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin inférieur de celui qui serait optimal du point de vue de l’ensemble de la collectivité. - Des faibles taux d’intérêt sur les dépôts bancaires par rapport au taux des marchés financiers informels peuvent réduire l’offre des fonds du système bancaire et favoriser la désintermédiation. - Les emprunteurs qui peuvent obtenir les fonds dont ils ont besoin à des bas taux d’intérêt auront tendance à choisir des projets relativement capitalistiques étant donné le coût modique de leur endettement, facteur considéré comme abondant dans les pays en voie de développement - Les emprunteurs potentiels sont des entrepreneurs dont les projets sont relativement peu rentables et qui ne désirent pas de s’engager dans des crédits à taux élevés. - Une mauvaise allocation des fonds prêtables du fait du niveau réduit de l’intermédiation financière et du niveau faible de responsabilisation des banques dans le quadrillage des crédits. Selon FRY (1979), ces effets pervers de la répression et la ferme conviction dans la relation positive entre croissance économique et finance qui ont jalonné le paradigme de la libéralisation financière constituent l’épine dorsale de la thèse de KINNON et SHAW. Dans ce contexte, libérer le secteur financier, accroître le niveau des taux d’intérêt réels servis sur les dépôts (par une augmentation des taux nominaux ou par une baisse de l’inflation) va stimuler l’accumulation d’encaisses monétaires (l’épargne) et donc permettre la croissance de l’investissement. Cela devrait aussi permettre d’accroître l’intermédiation bancaire ; d’où une réduction des frais d’intermédiation entre prêteurs et emprunteurs grâce à la réalisation d’économie d’échelle, une meilleure diversification du risque, un accès facile des emprunteurs aux fonds prêtables. Pour KINNON et SHAW (1973), la libéralisation financière a un impact ___________________________________________________________________________ 28 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin positif sur la croissance économique. Cette hypothèse repose sur deux arguments : - D’une part, le plafonnement des taux d’intérêt à des niveaux artificiellement bas réduit l’épargne, l’offre des fonds prêtables, ceci conduit à un rationnement de l’investissement et à un ralentissement de la croissance économique , - D’autre part, la répression financière entraîne une mauvaise allocation des crédits. HUGON (1990) présente sur tableau les avantages qu’apporterait la libéralisation financière en comparaison avec la répression financière (voir annexe 2) C- les fondements empiriques de l’étude Les travaux réalisés analysant les effets de la libéralisation financière sur la performance des banques mettent en évidence des résultats ambigus. NEMBOT NDEFFO et NINGAYE (2007), dans leur travaux sur ‘’Réformes financières et rentabilité du système bancaire des Etats de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC)’’ montrent que les réformes financières ont contribué à l’amélioration de la rentabilité bancaire. Ils estiment cependant que, le système bancaire ne parvient pas toujours à s’adapter aux besoins de l’économie puisqu’il n’est constitué que de banques commerciales. Pour eux, le processus des réformes devrait se poursuivre avec plus de dynamisme dans le développement de la concurrence dans l’industrie bancaire et la maîtrise des créances douteuses. Les banques norvégiennes par exemple, ont connu une augmentation de leur efficience et de leur productivité après les réformes, il en est de même pour les banques turques. Au contraire, l’efficience bancaire aux USA est restée relativement stable après les réformes des années 1980. KAMINSKI et REINHART (1996), ont montré que les crises bancaires étaient rares et n’avaient pas de liens avec les crises de balances des payements au ___________________________________________________________________________ 29 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin cours des années 1970, et qu’à la suite du mouvement général de réformes financières dans le monde, le nombre de crise bancaire a fortement augmenté et que la plupart des crises bancaires sont précédées par des politiques de réformes financières. Dans le même sens, OTHMAN après ses études sur ‘’l’efficacité et la productivité des banques au Maroc durant la période de libéralisation financière : 1990-1996’’ souligne que les réformes financières n’ont pas eu les effets escomptés sur la performance des banques de ce pays. Selon TANIMOUNE (2001), lorsqu’on prend en compte les conditions macro-économiques moyennes de l’UEMOA, il semble que la libéralisation financière ait entraîné une baisse de l’épargne du Burkina, du Niger et du Sénégal. De même, l’impact direct positif obtenu à travers le système bancaire béninois semble avoir été selon toute vraisemblance insuffisante pour l’emporter à l’échelle de toute l’union. Pour MIOTTI et PLIHON (2000) la libéralisation financière ainsi que les innovations financières suscitées par les marchés ont facilité l’entrée de nouveaux intervenants nationaux ou étrangers et ont levé les restrictions apportées aux activités bancaires notamment aux opérations avec l’étranger et sur les marchés financiers. Dans ce nouvel environnement les banques subissent la concurrence de la finance de marché (finance directe). Cela est dû au fait que d’une part les entreprises recourent à l’émission de valeurs mobilières pour se financer, ce qui implique un déclin de la fonction traditionnelle des banques et d’autre part les besoins que les clients ont de pouvoir accéder directement à des liquidités d’origine bancaire diminuent car les clients importants ont désormais un accès directe aux marchés monétaires et financiers. Cette augmentation de concurrence a entraîné à la fois une baisse de la rentabilité des opérations bancaires traditionnelles (effet prix) et un transfert de nombreux clients importants vers des financements directs sur des marchés monétaires et financiers (effet quantité). Ces deux effets ont ___________________________________________________________________________ 30 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin affaibli les sources traditionnelles de revenus des banques ce qui les poussent à réagir en élevant le niveau moyen de leurs opérations. BERNOU et GRONDIN (2001) quant à eux estiment que la libéralisation financière diminue l’état de répression, notamment en baissant le coût de l’accès au financement externe et en autorisant par suite, le développement de l’activité économique non financière. Cependant, pour qu’elles soient réussies et garantissent un équilibre financier durable et non inflationniste, l’abolition des politiques monétaires et la libéralisation des marchés de capitaux des pays en développement doivent respecter une vitesse inscrite dans des limites bien définies. La littérature économique regroupe les déterminants de la rentabilité bancaire en facteurs externes et facteurs internes à la banque. Etant donné que les banques de la zone UEMOA évoluent dans un espace harmonisé et homogène, l’étude de l’impact des variables internes aux banques retient plus particulièrement notre attention. Les facteurs organisationnels susceptibles d’expliquer la rentabilité des banques sont constitués des charges d’exploitation bancaires, des produits bancaires, des frais de personnels et de la taille de la banque. Selon Yao (2002), la relation entre la taille et la rentabilité constitue une partie importante de la théorie de la firme. En effet on y pose le problème de taille optimale d'une entreprise dans l'optique d'une maximisation du profit. Il ressort que la rentabilité des banques semble dépendre de leur taille. Les banques les plus rentables semblent être les banques moyennes. Arshadi et Lawrence (1987) ont analysé sur la base des données empiriques le comportement de la performance de nouvelles banques installées aux Etats-Unis. Ils ont utilisé une analyse de corrélation canonique pour tester la relation entre la mesure de performance et une série de variables financières endogènes. Quatre mesures de performance ont été utilisées. Il s'agit : ___________________________________________________________________________ 31 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin - du taux de rendement qui est le rapport bénéfice net/total actif, - du ratio intérêts reçus sur prêts/total des prêts, - du ratio intérêts payés sur dépôts/ (total des dépôts à terme + dépôts d'épargne) et - du total des crédits des banques de l'échantillon/total des crédits à l'économie. Ils parviennent à la conclusion selon laquelle le coût des opérations bancaires, la taille des banques et la structure des crédits bancaires sont des variables qui expliquent mieux la performance des banques. La théorie financière et les études empiriques existantes divergent souvent sur l’impact de certains facteurs organisationnels sur la rentabilité des actifs : alors que la théorie financière insiste sur l’effet négatif des frais d’exploitation bancaires sur la profitabilité, certaines études empiriques soutiennent plutôt que l’impact peut être positif dans la mesure où les frais d’exploitation augmentent la productivité des banques et par là leur rentabilité et, dans le souci de la maximisation du profit, les banques tendent à engager des dépenses d’exploitation additionnelles, justifiant ainsi la variation dans le même sens entre les frais bancaires généraux et la rentabilité des actifs (Ben Naceur, 2003). SECTION 2 : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE Dans un travail de recherche, la méthodologie suivie s’avère importante pour la fiabilité et la crédibilité des résultats. Elle se définit comme l’ensemble des démarches entreprises pour la collecte des données, des informations et leurs traitements en vue de produire des résultats qui permettent d’atteindre les objectifs fixés et de vérifier les hypothèses. L’exposé de cette section devra permettre dans un premier temps de présenter les outils de collecte des données, le choix de l’échantillon et les variables de l’étude puis dans un second temps, d’exposer la ___________________________________________________________________________ 32 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin méthode de traitement des données ainsi que les difficultés rencontrées. PARAGRAPHE 1- DE LA COLLECTE DES DONNEES AUX VARIABLES DE L’ETUDE Nous consacrons ce paragraphe à la présentation des outils de collecte des données, le choix de l’échantillon et les variables de l’étude. A- La collecte des données La méthodologie adoptée dans le cadre de la collecte des données relative à ce travail a consisté en la recherche documentaire et les entretiens. 1- La recherche documentaire Elle a été effectuée dans les bibliothèques de l’Ecole Nationale d’Economie Appliquée et de Management (ENEAM), de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG) et enfin à la Bibliothèque Centrale de l’UAC. Elle a permis d’approfondir et d’élargir notre champ de compréhension à l’objet de la présente étude. Grâce à la recherche documentaire, nous avons consulté les principaux documents relatifs à la banque et à son fonctionnement, ainsi qu’aux écrits relatifs aux principales théories constituant le sous bassement même de l’activité bancaire ; en un mot, les ouvrages spécialisés, les articles et revues scientifiques, l’encyclopédie de gestion. 2- Les entretiens C’est une méthode de recherche qui a pour but de recueillir les informations précises auprès de certaines personnes ressources. B- Le choix de l’échantillon et les variables de l’étude 1- Le choix de l’échantillon Compte tenu des objectifs assignés à notre étude, nous avons circonscrit le ___________________________________________________________________________ 33 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin champ de notre étude à la Bank Of Africa-Bénin. Filiale du groupe Bank Of Africa, la BOA-Bénin créée en Juin 1989 est aujourd’hui une banque forte d’un réseau dynamique fortement implantée dans l’UEMOA. Elle est la première entité à être cotée à la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) et est la plus liquide des banques béninoises. Enfin, le large actionnariat national et la participation d’institutions internationales et sous-régionales au capital de la BOA Bénin lui ont conféré une crédibilité certaine et lui font bénéficier de la confiance et de la considération des partenaires étrangers et du public béninois. Sa devise est « la force d’un groupe, la proximité d’un partenaire. » 2- Les variables Nous abordons ici les principaux documents de base dont nous nous servirons pour notre étude. Il s’agit pour la plupart des états financiers. Selon Raffournier 4 (1996), « l’objectif des états financiers est de fournir une information sur la performance, la situation financière de l’entreprise et son évolution qui soit utile à une large gamme d’utilisateurs lorsqu’ils prennent leurs décisions économiques ». Les états financiers annuels comportent : le bilan, le compte de résultat et le Tableau Financier des Ressources et des Emplois. Nous nous servirons du bilan et du compte de résultat dans la conduite de cette étude. Outre ces états, nous nous servirons également des états financiers agrées publiées annuellement par la commission bancaire de l’UEMOA. 4 HOUNKOU E.C, WELE P. I. (2006), «Gestion financière», Edition OASIS, p.13. ___________________________________________________________________________ 34 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin PARAGRAPHE 2: DE L’OPERATIONNALISATION DES VARIABLES, AUX DIFFICULTES ET LIMITES DU TRAVAIL Dans cette partie, nous abordons successivement la méthode de traitement des données, les stratégies de vérification des hypothèses de l’étude, les difficultés rencontrées et les limites du travail. A- Opérationnalisation des variables et cadre opératoire 1- Opérationnalisation des variables Par le traitement des données, des tableaux statistiques ont été élaborés. Ces tableaux nous ont permis d’avoir une idée sur l’évolution dans le temps de certains indicateurs (ratios) comme le return on equity (ROE) et le return on assets (ROA). A partir des données des tableaux, nous avons élaboré des graphiques. Les graphiques sont alors des outils de représentation des données des tableaux. Le choix de cet outil dans le cadre de ce travail est motivé par l’aspect visuel qu’il donne sur l’évolution des indicateurs dans le temps. Cet outil permet également de détecter une éventuelle corrélation entre deux indicateurs financiers. 2- Cadre opératoire Il s’agit ici de mettre en évidence les stratégies de vérification des hypothèses de l’étude. En ce qui concerne la première hypothèse, nous allons dans un premier temps calculer et analyser l’évolution des ratios de rentabilité que sont le ROE et le ROA sur toute la période de l’étude. Ensuite nous allons procéder à une comparaison de ces ratios par rapport à la moyenne des grandes banques de l’UEMOA. Ainsi, lorsque simultanément, le niveau moyen de la rentabilité des actifs et des capitaux propres de la BOA est supérieur à la moyenne de celui des grandes banques, nous dirons que l’hypothèse 1 est vérifiée. Elle sera partiellement vérifiée si entre la rentabilité des actifs et celle des capitaux propres, une seulement ___________________________________________________________________________ 35 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin est supérieure à la moyenne des grandes banques ; dans le cas où les deux seront inférieures à cette moyenne, l’hypothèse est infirmée. En ce qui concerne la seconde hypothèse, nous allons analyser ces ratios de rentabilité bancaires relativement aux déterminants managériaux. Les évolutions des variables explicatives seront interprétées autour des considérations suivantes en ligne avec les conclusions de certains essais des travaux empiriques présentés plus haut : Plus les charges d’exploitation bancaire augmentent plus la rentabilité se dégrade. Ceci implique que pour aboutir à un niveau élevé de rentabilité bancaire, il faut une meilleure gestion des charges. Au niveau de la taille, plus elle augmente, plus la rentabilité de la banque augmente. La taille de la banque profite aux différents intervenants et contribue positivement à la profitabilité de la banque. Plus les produits bancaires augmentent, plus la rentabilité de la banque augmente. Notre troisième hypothèse stipule que la BOA a connu une amélioration de sa performance par rapport aux grandes banques de l’UEMOA. Pour vérifier cette hypothèse nous utiliserons principalement la méthode des ratios. Ensuite, nous allons calculer les ratios de rentabilité, de solvabilité et de productivité de la BOA à partir des données disponibles sur les six années de notre étude que nous allons comparer avec la moyenne annuelle de ces mêmes ratios pour les grandes banques de l’UEMOA. La moyenne de ces ratios nous servira de normes sectorielles par rapport auxquelles nous allons émettre un jugement sur la politique de gestion de la banque. Si la situation financière de la BOA est meilleure que celle des grandes banques, cela traduit le niveau appréciable de sa rentabilité par rapport à celui des grandes banques. Ainsi, lorsque le niveau d’un ratio calculé pour les grandes banques est moins ___________________________________________________________________________ 36 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin appréciable que celui calculé pour la BOA, nous dirons en rapport avec ce ratio que la politique est "bonne". Elle sera jugée "mauvaise" dans le cas où la moyenne calculée pour les grandes banques sera plus appréciable que celle calculée pour la BOA Lorsque le nombre de notes bonnes surpasse celui des notes mauvaises c'està-dire lorsque 50% au moins des ratios retenus en vue de cette comparaison seront favorables à la BOA, nous pouvons conclure que l’hypothèse 3 est confirmée. Dans le cas contraire, elle sera infirmée. B- Difficultés rencontrées et limites du travail 1- Difficultés rencontrées La réalisation de ce travail de recherche s’est confrontée à des difficultés de deux ordres. La principale difficulté est relative à l’indisponibilité des personnes ressources susceptibles d’apporter une contribution substantielle à ce travail qui ne les a pas pour autant laissé indifférent. En effet, les préoccupations professionnelles quotidiennes n’ont pas permis à tous les spécialistes, pourtant très intéressés par le sujet de l’approprier. La seconde difficulté tient au secret bancaire qui fait partie intégrante du quotidien des banques. Bien que les responsables soient intéressés par le sujet, la réticence enregistrée a réduit nos outils de travail aux seuls états financiers publiables. 2- Limite du travail La principale limite de ce travail est celle de nos moyens. Nous aurions en effet souhaité étudier la performance sur toutes ses dimensions mais notre étude s’est réduite à la dimension financière. De plus, notre étude n’a pas pris en compte les déterminants macro-financiers et macroéconomiques de la rentabilité des banques suggérés par la littérature empirique. ___________________________________________________________________________ 37 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin CHAPITRE II : CADRE INSTITUTIONNEL DE L’ETUDE ___________________________________________________________________________ 38 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin Ce chapitre est consacré à la présentation du paysage bancaire formel béninois en général et à celle de la BOA-Bénin en particulier. SECTION I : PRESENTATION DU SYSTEME BANCAIRE BENINOIS L’ouverture du secteur bancaire béninois à la concurrence internationale a permis la création de nouvelles banques dont le nombre ne cesse de croître malgré l’étroitesse du marché béninois. De même, le rôle de plaque tournante du Bénin en tant que plate forme de distribution vers les pays enclavés de l’hinterland drainant de fait, une circulation importante de capitaux explique cette situation. Aussi l’afflux de capitaux constaté se justifie-t-il du fait de la salubrité du secteur bancaire, étroitement surveillé par la commission bancaire et la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) qui sont chargées du cadre réglementaire dans lequel évoluent les Banques des pays membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Aujourd’hui on dénombre 12 établissements bancaires qui opèrent dans le financement des différents secteurs d’activité pour assurer la création et le développement des entreprises. 1. Société Générale de Banques au Bénin (SGBBE) Filiale du groupe français Société Générale, la SGBBE a démarré ses activités en 2003, marquant le retour d’un grand groupe français dans le secteur de la banque au Bénin. Son capital social est de 3,5 milliards de FCFA. Elle investit dans la monétique et propose des services aux particuliers et aux opérateurs économiques. 2. Banque Internationale du Bénin (BIBE) La BIBE est une banque à capitaux majoritairement nigérians. Son capital social est de 3 milliards de FCFA. Elle met l’accent sur l’évaluation des entreprises, ___________________________________________________________________________ 39 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin l’ingénierie financière, les opérations de financement du commerce international. 3. Financial Bank Bénin La Financial Bank est la plus ancienne des banques installées au Bénin. Elle avait démarré en effet ses activités le 25 novembre 1988 après la liquidation des banques d’Etat. Elle fait partie du Groupe FINANCIAL BANK. Son capital social est de 1,6 milliards de FCFA. La Financial Bank est spécialisée dans le financement des PME/PMI, dans les opérations de commerce international. 4. Continental Bank Bénin La continental Bank Bénin a été créée en novembre 1995 après le départ du Crédit Lyonnais; Son capital social est de 3,6 milliards de FCFA. Elle finance les entreprises publiques et privées, met à la disposition des usagers des produits financiers. 5. Diamond Bank Bénin Filiale du groupe nigérian Diamond Bank Ltd, la Diamond Bank Bénin a démarré ses activités en 2001.Son capital social est de 3 milliards de FCFA. 6. Banque Atlantique du Bénin La Banque Atlantique du Bénin a démarré ses activités le 29 septembre 2005 avec un capital social de 2 milliards de FCFA. Elle privilégie le financement des petites et moyennes entreprises sans toutefois négliger les grandes entreprises locales et multinationales. La Banque Atlantique du Bénin appartient au Groupe Atlantique dont le siège est à Lomé et qui se veut être un acteur essentiel du dynamisme économique en Afrique. Outre les secteurs bancaires et financiers, ce Groupe est présent dans les télécommunications, dans l’agro-industrie et dans les assurances. ___________________________________________________________________________ 40 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin 7. Banque de l’Habitat du Bénin Filiale du Groupe Bank Of Africa, La Banque de l’Habitat du Bénin (BHB) dispose d’un capital social de 1,5 milliards de FCFA. Elle a commencé ses activités en Avril 2004 dans un pays où l’appétence pour le secteur immobilier est forte. Cette banque propose donc différents produits permettant l’acquisition de parcelles, de logements, la construction de logements. 8. Banque Régionale de Solidarité (BRS) La Banque Régionale de Solidarité BRS au Bénin appartient au Groupe Banque Régionale de Solidarité, créée à l’initiative conjointe de la BCEAO, de la BOAD et de la Commission de l’UEMOA. Ces trois (03) institutions de la sousrégion ouest africaine souhaitent, en effet, mettre en œuvre un nouveau mécanisme de financement répondant aux besoins des populations modestes. La BRS-Bénin, qui a démarré ses activités en octobre 2005 finance des projets d’investissements viables, initiés par des populations économiquement faibles. 9. African Investment Bank (AIB) Cette institution financière a démarré ses activités au Bénin le 30 juin 2006. L’AIB dispose d’un capital social de 2,5 milliards de FCFA. Elle est une banque d’affaire dont l’activité est essentiellement dédiée à l’ingénierie financière (montage d’opérations de financement et le conseil financier). 10. Ecobank Bénin Appartient au réseau bancaire du Groupe Ecobank Transnational Incorporated (ETI). Elle a démarré ses activités en 1990. Son capital social est de 3,5 milliards de FCFA. Ecobank Bénin propose des produits, des opérations boursières et des services de conseils et d’intermédiation financière aux ___________________________________________________________________________ 41 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin particuliers, aux professionnels, et aux grandes, moyennes et petites entreprises. Ecobank s’efforce de dynamiser le réseau des agences grâce à l’implantation dans les zones à forte densité. L’objectif est de faire de la banque une institution de proximité qui se rapproche mieux de la clientèle. Dans cette logique, Ecobank a développé un réseau de 23 agences en plus de l’agence centrale avec un nombre important de cash point. 11. Banque Sahelo- Saharienne d’Investissement et de Commerce (BSIC-BENIN) La BSIC-Bénin est un réseau de filiales née de la vision panafricaine des leaders et chefs d’Etats des pays membres de la CEN-SAD. A sa création, le capital social est fixé à 100.000.000 d’euro entièrement souscrits et libérés. Elle a, entre autres objectifs, de financer les crédits de campagne des produits primaires, besoins productifs et tout besoin d’exploitation courante des entreprises commerciales ainsi que de contribuer au développement économique et social des Etats membres. A ces onze banques, il faut ajouter la BOA-BENIN qui constitue notre champ d’étude. SECTION 2 : PRESENTATION DE LA BOA-BENIN Dans cette section, il est question de présenter dans un premier temps l’historique et les missions de la BOA-Bénin, puis dans un second temps, sa structure organisationnelle et enfin, l’analyse SWOT de la BOA PARAGRAPHE 1 : HISTORIQUE ET MISSION Ce paragraphe présente d’une part, l’historique de la BOA et d’autre part, sa mission qui est élargie aux domaines d’intervention ainsi qu’aux types d’intervention. ___________________________________________________________________________ 42 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin A – Historique La BOA-Bénin est un établissement bancaire qui a vu le jour à une époque où le Bénin, à l’instar d’autres pays africains, connaissait une crise bancaire assez profonde. Créée juridiquement le 29 Juin 1989 sous la forme de société anonyme avec Conseil d’Administration, elle est une initiative de la société AFRICAN FINANCIAL HOLDING [AFH] sur le principe d’une banque commerciale entièrement privée ; basée sur un actionnariat national diversifié et la participation de partenaires extérieurs crédibles et expérimentés tels que : la BANQUE OUEST AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT [BOAD] et PROPARCO. Son principe de l’ouverture de la banque au public lui a permis d’étaler ses prestations au grand nombre à partir du 15 Janvier 1990, sous le numéro 15053B-B0061 du registre de commerce. Portée par des objectifs de croissance, la BOA a abordé une phase de diversification qui s’étend de 1999 à 2006. Cette phase s’exprime par une évolution des activités de banque commerciale pure vers celles liées au crédit bail, à la bourse, à l’habitat ou l’assurance afin de créer un pôle financier multiforme, capable de proposer une gamme complète de produits et de services financiers. Aujourd’hui, la BOA est à une phase d’expansion géographique et sectorielle. En plus de l’agence centrale, elle a 9 agences à Cotonou et 9 agences régionales et quelques points de ventes. Son capital social de départ était de 700 millions de FCFA et a connu une croissance accélérée du fait de la qualité de ses prestations et de l’augmentation sans cesse de sa clientèle. Ainsi, pour accompagner le développement de la banque et nourrir sa croissance, les actionnaires décident de porter ledit capital à 8 milliards de FCFA de 1989 à 2007 par incorporation de réserves et émission d’actions nouvelles, ce qui lui permettra désormais de satisfaire toute la demande et ___________________________________________________________________________ 43 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin de réaliser sa noble mission. A titre indicatif, le tableau 3 ci-dessous retrace la répartition du capital de la BOA-Bénin. Tableau 3 : Répartition du capital au 31/12/2007 ACTIONNAIRES POURCENTAGE Actionnaires privés 47 ,65 AFH (BOA-Groupe) 43,96 PROPARCO 3,04 BOAD 3,04 BOA Côte ivoire 1,30 BOA BURKINA-FASO 1,01 TOTAL 100 Source : Rapport activité BOA-Bénin 2007 Il ressort de ce tableau que le Groupe-BOA est l’actionnaire majoritaire de la BOA-Bénin. De plus, on note une importante ouverture de son capital au public (47,65% pour les actionnaires privés) ce qui constitue un atout à sa cotation à la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières. B- Mission La BOA-BENIN a un statut de banque commerciale. Elle s’intéresse ainsi aux différents secteurs de l’économie nationale, même les plus risqués, avec la gamme très variée de produits qu’elle propose et développe. Elle mène également des relations d’affaires avec le reste du monde. La BOA-BENIN, malgré le caractère à court terme de la majorité des dépôts collectés auprès de sa clientèle, développe une activité très dynamique en matière ___________________________________________________________________________ 44 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin de distribution de crédits. Hormis les opérations courantes, La BOA-BENIN intervient dans les prises de participation des institutions financières et de sociétés industrielles ou de services. Aussi, s’emploie-t-elle à développer les produits d’ingénierie financière tels que les formules d’emprunts obligataires et les placements de titres dans le public. Les autres services proposés par la BOA-BENIN sont ceux de conseils aux entreprises et aux particuliers en matière de gestion de portefeuille. • Domaine d’intervention La BOA-BENIN développe une activité dynamique en matière d’octroi de crédit Elle a affirmé, dès le départ sa volonté de prendre une activité au financement de l’économie puisque les premiers crédits ont été mis en place dès 1990. La BOA-BENIN fait état d’un palmarès impressionnant dans tous les compartiments y compris pour les secteurs les plus difficiles et les plus risqués comme celui des PME (Petites et Moyennes Entreprises) • Les types d’intervention La BOA-BENIN participe au financement de l’économie béninoise de plusieurs manières à savoir : - les crédits d’investissements, - les concours bancaires courants, - les engagements par signature, - l’ingénierie et les conseils et - les prises de participations. ___________________________________________________________________________ 45 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin PARAGRAPHE 2 : STRUCTURE ORGANISATIONNELLE DE LA BOA-BENIN Nous allons successivement présenter dans ce paragraphe, l’organigramme, les organes de direction ainsi que la structure interne de la BOA-Bénin. A- Organigramme La réussite des objectifs et missions d’une organisation ou d’une unité économique et sociale dépend de la structuration de ses différentes unités ainsi que le principe de commandement qu’opte cette entreprise. L’organigramme de La BOA-BENIN, après sa révision au cours de l’année 2005, nous montre une structure hiérarchico-fonctionnelle où les prises de décisions partent du sommet de la hiérarchie vers le bas de cette dernière et l’inverse lorsqu’il s’agit des demandes de renseignements. (Principe de l’unité de commandement et la hiérarchie linéaire de FAYOL). Ainsi, est-elle organisée en directions et départements placés sous la responsabilité d’une Direction Générale, elle-même subordonnée à un Conseil d’Administration auquel elle rend compte de ses activités (cf. organigramme en ANNEXE 1) B- Les organes de direction de la banque 1- Le Conseil d’Administration C’est l’instance suprême de la banque. Il est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toute circonstance au nom de la société. Le Conseil d’Administration est composé de 11 administrateurs élus en Assemblée Générale des actionnaires dont un Président et un Vice Président, il est chargé de définir la politique générale de la banque et les grandes orientations. ___________________________________________________________________________ 46 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin 2- Le Comité des Sages Mis en place par l’Assemblée Générale, du 1er mars 1991, conformément aux statuts, ce bureau exerce à côté du Conseil d’Administration, une mission d’assistance conseil pour les activités de la banque. Il est composé de 7 membres. 3- Commissaires aux comptes En tant que structure externe de la banque, ils ont pour attributions, la vérification de la conformité des comptes, et la dénonciation des irrégularités constatées. En outre, ils peuvent faire des recommandations ou propositions en vue de l’amélioration de la gestion de la banque. 4- Autres organes Le fonctionnement normal de la banque repose sur les organes suivants : • Le Comité de direction (CODIR) qui est une structure d’aide à la décision de la Direction Générale ; il se réunit une fois par semaine. Il regroupe les Directeurs, les Chefs de départements, les chargés de clientèle principaux et les Chefs de services. • Le Comité de crédit : il délibère sur les décisions d’octroi de crédit dont les montants dépassent les pouvoirs de la Direction Générale. C- Structure Interne 1- La Direction Générale C’est sous son autorité que fonctionnent tous les autres services de la banque. Elle convoque les Assemblées Générales ordinaires ou extraordinaires, élabore les grandes orientations du principe du bon fonctionnement de l’organisation et met en application les décisions du Conseil d’Administration. Le Directeur Général est nommé sur proposition du Conseil d’Administration et peut être destituée à tout ___________________________________________________________________________ 47 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin moment par ce dernier. Pour remplir efficacement la mission qui lui est dévolue, la Direction Générale s’appuie sur six (6) grandes directions techniques à savoir : • Direction de l’exploitation ; • Direction des risques ; • Direction des Affaires Juridiques et Contentieuses ; • Direction des opérations ; • Direction des Ressources Humaines ; • Direction Administrative et Financière. Dans les limites de ses pouvoirs, elle analyse les risques et suit le dénouement des dossiers. a- La Direction de l’Exploitation (DEX) Elle regroupe : 9 L’Agence Entreprise : elle s’occupe des opérations des clients professionnels dans un hall bien espacé ; ce qui lui permet d’avoir une participation de taille dans la rentabilité de la banque. 9 L’Agence Elite est réservée aux grandes personnalités et leur permet de faire leurs opérations sans dérangement quelconque et dans un cadre beaucoup plus confortable. Elle constitue un appui fonctionnel indispensable au développement des ressources et gère tous les dépôts à terme de la banque. 9 Le Service Communication et Marketing : il s’occupe du marketing de la banque. Il est chargé de concevoir, de diffuser et de promouvoir les produits innovants. C’est ce service qui propose la stratégie à adopter pour faire face à la concurrence et se rapprocher au mieux de la clientèle. ___________________________________________________________________________ 48 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin 9 Le Département Retail et Réseau : il est chargé de la supervision et de la coordination des activités des agences et bureaux de quartier du réseau BOA-Bénin. b- Direction des risques Elle est chargée des études et de la gestion des risques que court la banque dans l’exercice de ses activités, de l’administration des crédits, de la gestion des contrats, des risques sensibles, du conseil et de la négociation. Elle regroupe à cet effet trois services à savoir : 9 le département Etude, 9 le service Réalisation de crédit et 9 le service Contrôle des Engagements. Le département des études s’occupe de l’étude des dossiers des clients et le service réalisation de crédit s’occupe de la signature effective des contrats de prêt. En ce qui concerne le service de contrôle des engagements, il étudie de façon impartiale sur la base des propositions faites par les chargés de clientèle, les demandes de crédits. Il étudie directement les dossiers de prêt aux institutions bancaires et gère les engagements de la banque. c- Direction des Affaires Juridiques et du Contentieux (DAJC) Elle est chargée des affaires juridiques et fiscales, des contrats des recouvrements, des successions, des créances douteuses et des provisions. Elle regroupe : 9 Le service Recouvrement et Contentieux (SRC) : il gère le contentieux du crédit et s’occupe du recouvrement forcé et 9 La section juridique : cette section a pour tâche la formalisation des garanties et la résolution des problèmes juridiques liés aux incidents des comptes. ___________________________________________________________________________ 49 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin d- Direction des opérations Elle est subdivisée en trois services à savoir : 9 Le service Etranger : ce service s’occupe des opérations du commerce extérieur que sont : le transfert de fonds, le rapatriement de fonds, le change, les crédits documentaires et la gestion des chèques de voyage. 9 La Recette : son rôle est de gérer le portefeuille domestique à l’exception des effets payables sur les caisses de la banque. Il s’agit de l’exécution des ordres de virements, des remises de chèques et de l’établissement des chèques certifiés. Ce département dispose aussi d’une section administrative qui procède à la liquidation des successions et à la délivrance des attestations financières. 9 Le service Back Office Monétique : il s’occupe des transactions par cartes SESAME et VISA. e- Direction des Ressources Humaines Ce service assure : 9 l’organisation des recrutements à travers la collecte des besoins, 9 la sélection et la gestion des affectations, 9 la gestion de la paie du personnel, des primes accordées au personnel ainsi que les cotisations de sécurité sociale et de retraite pour le compte du personnel, 9 la gestion des présences, des absences et des congés, 9 la prévoyance maladie du personnel et 9 l’étude des dossiers de crédit au personnel et la mise en place des dits crédits et suivi de remboursements. ___________________________________________________________________________ 50 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin f- Direction Administrative et Financière Elle regroupe : ¾ Le département comptable et financier A ce département sont attribuées diverses opérations, à savoir : 9 la vérification du résultat des arrêtés de compte avec l’accord de comptabilisation et la vérification des échelles d’intérêts reçues de l’informatique à envoyer aux clients par le biais du service moyens généraux, 9 la centralisation et la saisie de toutes les pièces comptables liées aux régularisations, 9 la vérification des réescomptes automatiques ainsi que l’enregistrement au journal des réescomptes manuels, 9 la gestion des entrées et sorties des pièces, des archives, 9 le suivi des déséquilibres comptables (correction ou demande de correction des anomalies et régularisation des suspens), 9 la gestion des avoirs et des comptes sans mouvements, 9 le pointage des pièces comptables justifiant les annulations éditées par informatique, 9 la vérification de l’équilibre de la balance des comptes de liaison, 9 la transmission pour observation au contrôle interne en cas d’anomalies constatées, 9 les déclarations fiscales, 9 la vérification et la correction des états financiers ainsi que sa revue analytique avant sa transmission à BOA-Groupe et 9 la réévaluation des positions de change c’est –à-dire la réclamation des cours à la BCEAO, le lancement de la réévaluation, la vérification du résultat et la correction des erreurs en relation avec le service des opérations internationales. ___________________________________________________________________________ 51 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin ¾ Le service des moyens généraux (SMG) Ce service s’occupe de : 9 la gestion des immobilisations et leur inventaire, 9 le suivi des chantiers depuis la conception jusqu’à la réalisation des travaux, 9 la gestion de l’approvisionnement des besoins (biens et services), 9 le règlement des fournisseurs, 9 la gestion des courriers, 9 la supervision du gardiennage, 9 la gestion des chauffeurs et véhicules 9 la gestion du standard. ¾ Le service informatique et télécommunication Le service informatique et télécommunication assurent les fonctions ci-après : 9 Etudes et développement, 9 Exploitation ; 9 Bureautique et hotline. 2- Les services directement rattachés à la Direction Générale Ils sont au nombre de deux, à savoir : a- Le Contrôle Général Il est chargé de contrôler la conformité des différentes écritures comptables passées ; d’effectuer des audits et faire respecter la déontologie dans la gestion. Il a en son sein une section ‘’contrôle des engagements’’ b- Le département compliance et fichier central Il gère tous les fichiers enregistrés sur le logiciel IGOR de la banque. ___________________________________________________________________________ 52 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin PARAGRAPHE 3 : ANALYSE SWOT DE LA BOA-BENIN L’analyse SWOT (entendue Strength and Weakness qui signifie Force et Faiblesse et Opportunity and Threat signifiant Opportunité et Menace,) consiste à présenter, pour une entreprise les qualités et les défauts de son fonctionnement ce qui lui permet de faire face à la concurrence qui prévaut. Elle lui permet également de mettre en œuvre des stratégies en vue d’occuper une place dominante sur le marché. Tableau 4 : Récapitulatif de l'analyse SWOT de la BOA-BENIN FORCES -implantation géographique sur le territoire national) ; FAIBLESSES (17 agences -satisfaction non optimale des clients à la caisse ; -insuffisance remarquable de l’effectif du personnel ; -actionnariat national diversifié et crédible ; -approche de commercialisation encore insuffisamment agressive -densité des services offerts, avec un rythme et structurée face à une concurrence de plus en plus vive et parfois d’innovation soutenue, prenant en compte déloyale entre les banques ; l’essentiel des préoccupations de la clientèle ; -mauvaise qualité de travail de certains agents dans la mise en -personnel compétent, dynamique, jeune et place, le contrôle et le suivi des opérations de crédits ; bien formé, appuyé par un leadership à -insuffisance des chargés de clientèle ; travers le management de Direction Générale ; -risque de non dénouement des crédits. -plusieurs études sont effectuées avant la mise en place du crédit ; -contrôles rigoureux effectués lors de la mise en place du crédit ; -Visites aux clients. OPPORTUNITES MENACES -insertion de la BOA-Bénin dans un -risque de fuite de la clientèle lié aux conditions avantageuses des ensemble sous régional à travers la Bourse banques concurrentes (conditions d’ouverture de compte) Régionale des Valeurs Mobilières ; -existence d’établissements financiers et d’Institutions de MicroFinance. -la BOA-Bénin, à l’issue d’un processus de sélection transparente entre les banques, est fière d’avoir été choisie comme banque du Millénium challenge. Source : Réalisé par nous-mêmes. ___________________________________________________________________________ 53 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin Cette analyse nous permet de constater que la BOA a aussi bien des insuffisances que des atouts tant au plan interne qu’au plan externe. Les difficultés de la BOA sont liées à la présence sur le marché, des concurrents directs (les autres banques du secteur) et des concurrents indirects (les institutions financières non bancaires de même que les autres sociétés de gestion et d’intermédiation). Les atouts dont dispose la BOA concernent surtout son implantation géographique qui lui permet de se rapprocher encore plus de la clientèle. Ces atouts sont aussi liés à son introduction à la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières ; laquelle lui procure de la notoriété vis-à-vis de ses partenaires et des investisseurs. ___________________________________________________________________________ 54 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin CHAPITRE III : CADRE EMPIRIQUE DE L’ETUDE ___________________________________________________________________________ 55 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin Le cadre empirique de l’étude est exposé en deux sections ; la première traite de la présentation et de l’analyse des résultats. La deuxième section quant à elle, aborde la vérification des hypothèses de l’étude. SECTION 1 : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS Cette section est subdivisée en quatre parties : nous présentons d’abord l’évolution du total bilan ainsi que celle des ratios caractéristiques de la BOA. Ensuite, nous abordons l’analyse des liens entre les variables managériales et les ratios de performance, et enfin l’analyse comparative de la situation de la BOA par rapport à celle des grandes banques de l’UEMOA. PARAGRAPHE 1 : LE TOTAL BILAN Le bilan d’une banque, plus que celui de toute autre entreprise, est révélateur de sa taille puisqu’il comptabilise les dépôts, les crédits et les opérations sur titres qui reflètent l’intensité de ses relations avec la clientèle ainsi que celle de ses activités de marché. Elle fait également ressortir la taille et l’ampleur des investissements tant matériels qu’immatériels à travers le montant des immobilisations. Ainsi, le total bilan est-il l’indicateur le plus souvent retenu pour apprécier la taille des établissements de crédit et par là même leur part de marché. Il est aussi l’indicateur souvent utilisé pour les comparaisons internationales. C’est ainsi que la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest utilise l’outil ‘'total bilan’’ pour comparer la taille des établissements entre elles. L’annexe 4 présente le bilan de la BOA sur la période de l’étude. Le total bilan de 2002 à 2007 se chiffre respectivement à 234 344 ; 248 088 ; 263 423 ; 281 715 ; 255 258 ; et 349 020 millions de F.CFA. On note à travers ces chiffres une forte et régulière augmentation du total bilan de 2002 à 2005, et en 2006, une baisse de 9,39% par rapport à l’année 2005. De 255 258 millions en 2006 elle passe ___________________________________________________________________________ 56 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin à 349 020 millions de F.CFA en 2007. Le graphique 1 illustre cette évolution du total bilan de la BOA sur la période allant de 2002 à 2007. Graphique 1 : Evolution du total bilan Evolution du total du total bilan Montants 400 000 300 000 200 000 100 000 0 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Années Total du total bilan Source : Réalisé par nous-mêmes à partir de l’annexe 4 PARAGRAPHE 2 : EVOLUTION DES RATIOS CARACTERISTIQUES DE PERFORMANCE DE LA BOA Ce paragraphe est consacré à l’analyse de l’évolution des ratios de la rentabilité des actifs et de la rentabilité des capitaux propres ainsi qu’à leur comparaison par rapport à la moyenne des grandes banques de l’UEMOA. A- Evolution de la rentabilité des actifs La rentabilité des actifs indique le taux de résultat net dégagé en moyenne sur l’ensemble des actifs portés par l’établissement. Pour les grandes banques de l’UEMOA, la moyenne de ce ratio est de 1,02. A titre de comparaison, le niveau de rentabilité des actifs de la BOA sera plus apprécié que celui des grandes banques de l’UEMOA si ce ratio est au dessus de celui des grandes banques. L’évolution du ratio de rentabilité des actifs se présente comme suit : ___________________________________________________________________________ 57 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin Tableau 5 : Evolution de la rentabilité des actifs 2002 2003 2004 2005 2006 2007 ANNEES 1,38 0,72 0,86 0,78 0,21 0,92 BOA 1,14 1,04 1,24 1,24 1,69 1,63 GB Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des données issues du Rapport Annuel de la Commission Bancaire de l’UEMOA 2002 à 2007. La rentabilité des actifs évolue en dents de scie sur toute la période de l’étude et atteint son niveau le plus bas en 2006. En 2002, elle est au-dessus de celle des grandes banques de l’UEMOA. De 2003 à 2007, elle évolue en dessous de la rentabilité des grandes banques. Cette évolution du ROA illustrée par le graphique 2 montre que les conditions d’une bonne rentabilité des actifs ne sont pas remplies. Graphique 2 : Evolution de la rentabilité des actifs Evolution de la rentabilité des actifs Montants 2 1,5 BOA 1 GB 0,5 0 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Années Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des données issues du tableau 5. B- Evolution de la rentabilité des capitaux propres La rentabilité des capitaux propres mesure ce que rapporte à l’actionnaire 1franc de capital investi. La moyenne de ce ratio pour les grandes banques de l’UEMOA est de 12,90. Comparativement aux grandes banques, si 1franc investi par un actionnaire de la BOA rapporte plus que celui d’un actionnaire des grandes ___________________________________________________________________________ 58 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin banques, la rentabilité des capitaux propres de la BOA sera plus appréciée que celle des grandes banques. Par contre, si ce que rapporte 1franc pour l’actionnaire de la BOA est moindre que celui des grandes banques, la rentabilité des capitaux propres de l’actionnaire des Grandes Banques sera plus appréciée que celle de la BOA. Tableau 6 : Evolution de la rentabilité des capitaux propres 2002 2003 2004 2005 2006 2007 BOA 20,24 9,92 15,33 19,82 2,86 12,25 GB 13,05 11,13 11,80 12 15,10 16,50 ANNEES Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des données issues du Rapport Annuel de la Commission Bancaire de l’UEMOA 2002 à 2007. La rentabilité des capitaux propres évolue en dents de scies sur toute la période de l’étude (graphique 3). Malgré cette évolution de la rentabilité des capitaux propres de la BOA, 1franc de fonds propres investi rapporte en moyenne 0,13 franc. Comparativement aux grandes banques pour lesquelles un investissement de 1franc rapporterait en moyenne plus de 0,12 franc, la BOA a une bonne politique de rémunération des actionnaires pour les capitaux investis. Graphique 3 : Evolution de la rentabilité des capitaux propres Montants Evolution de la rentabilité des capitaux propres 25 20 15 10 5 0 BOA GB 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Années Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des données issues du tableau 6. ___________________________________________________________________________ 59 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin La forte baisse de la rentabilité des actifs et de celle des capitaux propres enregistrée en 2006 remonte à l’affaire Dénis TETEGAN et François TANKPINOU. Alors qu’ils étaient des responsables de la banque, ils ont occasionné en 2004 envers la BOA une malversation à l’ordre de 3,9 milliards de francs CFA. Suite à cette malversation, pour éviter la course au guichet et la panique au sein du système bancaire, les autorités de la BOA ont pris des mesures consistant à constituer des provisions pour faire face à d’éventuelles crises. Ces mesures prises par les autorités n’ont eu d’effets qu’en 2006, ce qui justifie la baisse du résultat net et donc de la rentabilité des actifs. Cette baisse peut aussi être expliquée par la période électorale qu’a connu le Bénin en 2006, période qui avait occasionné la baisse des activités de la banque. PARAGRAPHE 3 : ANALYSE DES LIENS ENTRE LES VARIABLES MANAGERIALES ET LES RATIOS DE PERFORMANCE DE LA BOA Dans ce paragraphe nous allons procéder à l’analyse des liens entre les variables managériales et les ratios de performance de la BOA afin de voir s’il existe une corrélation entre eux. A- Analyse des liens entre le ratio du Produit Bancaire sur le Total Bilan et les ratios de performance de la BOA Le ratio du Produit Bancaire sur le Total Bilan explique la proportion du produit bancaire dans le total bilan. L’augmentation de ce ratio traduit l’accroissement des produits bancaires par rapport au total bilan. Le produit bancaire, étant entendu qu’il évolue dans le même sens que le résultat net, la variation à la hausse du ratio de produit bancaire sur le total bilan devrait avoir un effet positif sur la rentabilité des actifs et des capitaux propres de la banque. ___________________________________________________________________________ 60 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin L’évolution de ce ratio avec ceux de performance de la BOA est présentée dans le tableau suivant : Tableau 7 : Evolution consolidée du Produit Bancaire sur le Total Bilan et les ratios de performance de la BOA 2002 2003 2004 2005 2006 2007 ANNEES 4,45 4,70 4,98 5,05 5,63 5,10 PB/TB 1,38 0,72 0,86 0,78 0,21 0,92 ROA 20,24 9,92 15,33 19,82 2,86 12,25 ROE Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des Rapports d’Activités de 2002 à 2007 de la BOA. Nous notons à travers ce tableau que le produit bancaire sur le total bilan est croissant sur la période de l’étude sauf en 2007 où il a baissé. L’évolution du Produit Bancaire sur le Total Bilan n’explique pas l’évolution du ROA et du ROE sur la période de l’étude, sauf en 2004 et 2005 où le ROE est expliqué par les variations du Produit Bancaire sur le Total Bilan. Graphique 4 : Evolution consolidée du Produit Bancaire sur le Total Bilan et les ratios de performance de la BOA Montants Evolution consolidée du produit bancaire sur le total bilan 25 20 15 10 5 0 PB/TB ROA ROE 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Années Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des données issues du tableau 7. ___________________________________________________________________________ 61 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin L’analyse de l’évolution du Produit Bancaire sur le Total Bilan par rapport aux ratios de performance de la BOA donne le tableau suivant : Tableau 8 : Récapitulation de l'évolution du Produit Bancaire sur le Total Bilan par rapport aux ratios de performance de la BOA 2002 2003 2004 2005 2006 2007 + - + + ANNEES + + + PB/TB + ROA + + ROE Source : réalisé par nous-mêmes à partir du tableau 7. Suites aux variations du Produit Bancaire sur le Total Bilan, on remarque une absence de corrélation entre le ROA et le ROE. B- Analyse des liens entre le ratio de la Charge d’Exploitation sur le Produit Bancaire et les ratios de performance de la BOA Le ratio de la charge d’exploitation sur le produit bancaire indique la capacité d’une banque à couvrir l’ensemble de ses dépenses d’exploitation par des revenus de même nature. L’augmentation de ce ratio traduit celle des charges d’exploitation par rapport aux produits bancaires. L’augmentation des charges d’exploitation entraîne une diminution du résultat net et donc de la rentabilité des actifs et des capitaux propres de la banque. Tableau 9 : Evolution consolidée de la Charge d'Exploitation sur le Total Bilan et les ratios de performance de la BOA 2002 2003 2004 2005 2006 2007 ANNEES 54,11 50,43 53,32 54,17 58,50 46,76 CE/PB 1,38 0,72 0,86 0,78 0,21 0,92 ROA 20,24 9,92 15,33 19,82 2,86 12,25 ROE Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des Rapports d’Activités de 2002 à 2007 de la BOA. ___________________________________________________________________________ 62 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin De 2002 à 2003, on observe une diminution respective du ROA, du ROE et de la Charge d’Exploitation sur le Produit Bancaire et de 2004 à 2005, on observe une augmentation du ROE et de la charge d’exploitation sur le Produit Bancaire. L’évolution dans le même sens de ces ratios montre que la variation de la Charge d’Exploitation sur le Produit Bancaire n’explique pas l’évolution du ROA et du ROE sur ces années. De 2005 à 2007 la variation de la Charge d’Exploitation sur le Produit Bancaire explique l’évolution du ROA car pour une diminution du ROA, on observe une augmentation de la Charge d’Exploitation sur le Produit Bancaire et une diminution de celle-ci induit une augmentation du ROA. Pour le ROE, cette liaison est observée à partir de 2006. Graphique 5 : Evolution consolidée de la Charge d'Exploitation sur le Total Bilan et les ratios de performance de la BOA Montants Evolution consolidée des charges d'exploitation sur produits bancaires 80 60 40 20 0 CE/PB ROA 2002 2003 2004 2005 2006 2007 ROE Années Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des données issues du tableau 9 L’analyse de l’évolution de la charge d’exploitation sur le Produit Bancaire par rapport aux ratios de performance de la BOA donne le tableau suivant : ___________________________________________________________________________ 63 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin Tableau 10 : Récapitulation de l'évolution de la charge d'exploitation sur le Produit Bancaire par rapport aux ratios de performance de la BOA ANNEES 2002 2003 2004 2005 + + CE/PB + ROA + + ROE Source : réalisé par nous-mêmes à partir du tableau 9. 2006 2007 + - + + L’on remarque sous l’effet des variations de la Charge d’Exploitation sur le Produit Bancaire, une corrélation entre le ROA et le ROE sur les deux dernières années. C- Analyse des liens entre le ratio des Frais de Personnel sur les Charges de Fonctionnement et les ratios de performance de la BOA Le ratio des Frais de Personnels sur les Charges de Fonctionnement explique la part de main d’œuvre dans les charges de fonctionnement, sa variation à la hausse entraîne l’augmentation des charges d’exploitation ; lesquelles induisent un effet négatif sur la rentabilité des actifs et des capitaux propres de la banque. L’évolution de ce ratio avec ceux de performance de la BOA est présentée dans le tableau suivant : Tableau 11 : Evolution consolidée des Frais de Personnel sur les Charges de Fonctionnement et les ratios de performance de la BOA ANNEES 2002 2003 2004 2005 2006 2007 41,40 46,06 45,49 44,93 43,56 45,25 FrP/CF 1,38 0,72 0,86 0,78 0,21 0,92 ROA 20,24 9,92 15,33 19,82 2,86 12,25 ROE Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des Rapports d’Activités de 2002 à 2007 de la BOA ___________________________________________________________________________ 64 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin De 2002 à 2004, la variation des Frais de Personnel sur les Charges de Fonctionnement explique l’évolution des ratios de performance de la BOA car pour une diminution des frais de personnel, on note une augmentation des ratios de performance alors qu’une augmentation de ces mêmes charges induit une diminution des ratios de performance. De 2005 à 2007 les Frais de Personnel sur les Charges de Fonctionnement n’arrivent pas à expliquer l’évolution des ratios de performance de la BOA. Graphique 6 : Evolution consolidée des Frais de Personnel sur les Charges de Fonctionnement et les ratios de performance de la BOA Montants Evolution consolidée des frais de personnel sur charges de fonctionnem ent 60 40 FrP/CF 20 ROA 0 2002 2003 2004 2005 2006 ROE 2007 Années Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des données issues du tableau 11 L’analyse de l’évolution des Frais de Personnel sur les charges de Fonctionnement par rapport aux ratios de performance de la BOA donne le tableau suivant : Tableau 12 : Récapitulation de l'évolution des Frais de Personnel sur les Charges de Fonctionnement par rapport aux ratios de performance de la BOA 2002 2003 2004 2005 ANNEES + FrP/CF + ROA + + ROE Source : Réalisé par nous-mêmes à partir du tableau 11. 2006 - 2007 + + + ___________________________________________________________________________ 65 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin On note une corrélation des Frais de Personnel sur les Charges de Fonctionnement avec l’évolution du ROE de 2002 à 2005. Pour le ROA cette corrélation existe jusqu’en 2004. D- Evolution de la taille de la BOA La taille d’une banque obtenue à travers le total bilan, est un outil de comparaison des établissements de crédit. Plus la taille augmente, plus la rentabilité de la banque augmente. Tableau 13 : Evolution de la taille de la BOA et les ratios de performance de la BOA 2002 2003 2004 2005 2006 2007 ANNEES 234.344 248.088 263.423 281.715 255.258 349.020 Taille BOA 1,38 0,72 0,86 0,78 0,21 0,92 ROA 20,24 9,92 15,33 19,82 2,86 12,25 ROE Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des Rapports d’Activités de 2002 à 2007 de la BOA La rentabilité des actifs et celle des capitaux propres évoluent dans le même sens sur la période de l’étude pour une variation de la taille de la banque, sauf en 2003 et en 2005 où l’on observe une évolution en sens contraire. ___________________________________________________________________________ 66 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin Graphique 7 : Evolution de la taille de la BOA et les ratios de performance de la BOA Evolution de la taille de la BOA Montants 400 000 300 000 Taille BOA 200 000 ROA 100 000 ROE 0 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Années Source : Réalisé par nous mêmes à partir des données issues du tableau 13 L’Analyse de l’évolution de la taille de la BOA par rapport aux ratios de performance de la BOA donne le tableau suivant : Tableau 14 : Récapitulatif de l'évolution de la taille de la BOA par rapport aux ratios de performance de la BOA 2002 2003 2004 2005 2006 2007 - + - + + ANNEES + + + Taille BOA + ROA + + ROE Source : réalisé par nous-mêmes à partir du tableau 13. L’on remarque une absence de corrélation de la taille de la BOA avec l’évolution du ROA et du ROE. Les résultats issus de l’analyse des liens entre les variables managériales et les ratios de performance de la BOA sont mitigés. Nous remarquons que sur une période donnée, seulement quelques déterminants arrivent à expliquer la variation ___________________________________________________________________________ 67 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin du ROA et du ROE, les autres déterminants pouvant varier dans le sens contraire au sens de variation attendu. PARAGRAPHE 4 : ANALYSE COMPARATIVE DE LA SITUATION DE LA BOA PAR RAPPORT A CELLE DES GRANDES BANQUES DE L’UEMOA Le présent paragraphe est axé sur l’analyse des ratios retenus pour la BOA en vue de la comparaison avec ceux des grandes banques de l’UEMOA. A- Evolution des fonds propres sur dépôts totaux par rapport à la moyenne des grandes banques Le ratio des fonds propres sur dépôts totaux traduit la proportion des fonds propres sur l’ensemble des dépôts. La moyenne de ce ratio pour les banques de l’UEMOA est de 11,52. Ainsi une banque de l’Union aura-t-elle une bonne politique de solvabilité si son ratio est dans la limite de cette moyenne des grandes banques. Tableau 15 : Evolution des fonds propres sur dépôts totaux 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Moyenne ANNEES 8,41 9,04 7,11 5,19 9,43 10,26 8,22 BOA 11,28 11,83 12,02 11,35 11,13 10,95 11,52 GB Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des données issues du Rapport Annuel de la Commission Bancaire de l’UEMOA 2002 à 2007. On remarque que ce ratio est en dessous de la moyenne. Ainsi, par rapport aux grandes banques de l’UEMOA, la BOA a-t-elle des difficultés pour atteindre le seuil des grandes banques. ___________________________________________________________________________ 68 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin Graphique 8 : Evolution consolidée des fonds propres sur dépôts totaux Evolution des fonds propres sur dépôts totaux Montants 15 10 BOA GB 5 0 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Années Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des données issues du tableau 15. B- Evolution des Charges d’Exploitation sur Produits Bancaires par rapport à la moyenne des grandes banques Le ratio de la charge d’exploitation sur le produit bancaire indique la capacité d’une banque à couvrir l’ensemble de ses dépenses d’exploitation par des revenus de même nature. La moyenne de ce ratio pour les grandes banques de l’UEMOA est de 63,79. Tableau 16 : Evolution des Charges d'Exploitation sur Produits Bancaires 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Moyenne ANNEES 54,11 50,43 53,32 54,17 58,50 46,76 52,89 BOA 66,31 65,4 64,4 61,9 61,4 62,2 63,79 GB Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des données issues du Rapport Annuel de la Commission Bancaire de l’UEMOA 2002 à 2007. La performance de la BOA par rapport aux charges d’exploitation sur les produits bancaires est en accord avec la moyenne relative aux grandes banques de l’UEMOA ; ce qui implique une bonne maîtrise des charges d’exploitation par les produits bancaires générés. ___________________________________________________________________________ 69 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin Graphique 9 : Evolution consolidée des Charges d'Exploitation sur Produits Bancaires Evolution de la charge d'exploitation sur produits bancaires Montants 80 60 BOA 40 GB 20 0 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Années Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des données issues du tableau 16. C- Evolution des Frais de Personnel sur les Charges de Fonctionnement par rapport à la moyenne des grandes banques Le ratio des Frais de Personnel sur les Charges de Fonctionnement explique la part de main d’œuvre dans les charges de fonctionnement. La moyenne des frais de personnel sur les charges de fonctionnement pour les grandes banques de l’UEMOA est de 41,71. Tableau 17 : Evolution des Frais de Personnel sur Charges de Fonctionnement 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Moyenne ANNEES BOA 41,40 46,06 45,49 44,93 43,56 45,25 44,47 GB 42,79 43,49 41,53 40,10 40,66 39,40 41,71 Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des données issues du Rapport Annuel de la Commission Bancaire de l’UEMOA 2002 à 2007. L’analyse du graphique montre que l’évolution des frais de personnel sur les charges de fonctionnement de la BOA n’est pas en accord avec la moyenne des grandes banques sur la période de l’étude. ___________________________________________________________________________ 70 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin Graphique 10 : Evolution consolidée des Frais de Personnel sur Charges de Fonctionnement Montants Evolution des frais de personnel sur les charges de fonctionnem ent 50 45 BOA 40 GB 35 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Années Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des données issues du tableau 17. D- Evolution des produits bancaires sur le total bilan par rapport à la moyenne des grandes banques Le ratio du Produit Bancaire sur le Total Bilan explique la proportion du produit bancaire dans le total bilan. La moyenne de ce ratio pour les grandes banques est de 6,97. Tableau 18 : Evolution des produits bancaires sur le total bilan par rapport à la moyenne des grandes banques 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Moyenne ANNEES BOA 4,45 4,70 4,98 5,05 5,63 5,10 4,99 GB 6,78 7 6,83 7,14 7,08 6,69 6,97 Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des données issues du Rapport Annuel de la Commission Bancaire de l’UEMOA 2002 à 2007. L’évolution du ratio du Produit bancaire sur le Total Bilan comme l’illustre le tableau 16 et le graphique 11 montre que ce ratio est en dessous de la moyenne des grandes banques de l’UEMOA sur la période d’étude. Cette évolution traduit la difficulté que rencontre la BOA pour faire face à la couverture de ses actifs par les produits bancaires générés. ___________________________________________________________________________ 71 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin Graphique 11 : Evolution consolidée des produits bancaires sur le total bilan Evolution des produits bancaires sur le total bilan Montants 8 6 BOA 4 GB 2 0 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Années Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des données issues du tableau 18. Le tableau ci-dessous résume et synthétise cette comparaison des ratios retenus pour la BOA avec ceux des grandes banques de l’UEMOA. Tableau 19 : Comparaison des ratios sectoriels et appréciations BOA Secteur Appréciation PB sur total Bilan 4,99 6,97 Mauvais ROA 0,81 1,02 Mauvais ROE 13,40 12,90 Bonne RS = Fonds propres sur dépôts totaux 8,22 11,52 Mauvais Charges d’exploitation sur PB 52,89 63,79 Bonne Frais personnel sur charges de 44,47 41,71 Mauvais Ratio fonctionnement Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des données issues du Rapport Annuel de la Commission Bancaire de l’UEMOA 2002 à 2007. Ce tableau montre que sur les six ratios calculés, quatre sont défavorables à la BOA contre deux seulement qui lui sont favorables. ___________________________________________________________________________ 72 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin SECTION 2 : VERIFICATION DES HYPOTHESES ET SUGGESTIONS Avant de faire des suggestions pratiques à l’égard tant des responsables de l’UEMOA que ceux de la BOA, il nous serait utile de vérifier d’abord si les hypothèses formulées répondent à la réalité de la BOA. PARAGRAPHE 1: VERIFICATION DES HYPOTHESES Notre première hypothèse pour cette étude considère que la libéralisation financière a contribué à l’amélioration de la performance de la BOA mesurée en termes de ratios de rentabilité. Suivant les analyses de nos résultats empiriques, cette hypothèse est partiellement vérifiée. En effet, nous avons remarqué que la moyenne de la rentabilité des capitaux propres de la BOA est supérieure à celle des grandes banques de l’UEMOA, alors que la rentabilité de ses actifs est en dessous de la moyenne des grandes banques. Ces résultats confirment ceux de OTHMAN (2000) qui, après ses études sur ‘’l’efficacité et la productivité des banques au Maroc durant la période de la libéralisation financière 1990 – 1996’’ souligne que les réformes financières n’ont pas eu les effets escomptés sur la performance des banques de ce pays mesurée en termes de rentabilité. La seconde hypothèse à tester concerne l’existence des facteurs endogènes à la BOA susceptibles d’expliquer les niveaux de performance atteints. Les résultats obtenus ne nous permettent pas d’affirmer sans réserve que cette hypothèse est totalement vérifiée. En effet, nous avons observé que sur toute la période de l’étude, les niveaux de rentabilité atteints par la BOA sont liés aux variables managériales (les charges d’exploitation sur produits bancaires, les produits bancaires sur total bilan, la taille de la banque, les frais de personnel sur les charges de fonctionnement). Mais la corrélation entre ces variables et les ratios de rentabilité (ROE, ROA) n’est pas uniforme simultanément sur toute la période de ___________________________________________________________________________ 73 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin l’étude. En effet, toutes les variables n’arrivent pas à expliquer les variations des rentabilités sur une période déterminée. Seuls les effets de quelques unes des variables expliquent les niveaux de rentabilité atteints. Nos résultats confirment ceux de BEN NACEUR ; pour lui la théorie financière et les études empiriques existantes divergent souvent sur l’impact de certains facteurs organisationnels sur la rentabilité des actifs. La troisième hypothèse stipule que la BOA a connu une amélioration de sa performance par rapport aux grandes banques de l’UEMOA. Pour vérifier cette hypothèse, certains ratios caractéristiques du secteur bancaire de l’UEMOA annuellement calculés ont servi de norme en vue de comparaison avec les grandes banques du secteur. Les résultats de cette comparaison nous conduisent à infirmer l’hypothèse 3. PARAGRAPHE 2 : SUGGESTIONS L’étude de la performance de la BOA dans un contexte de libéralisation financière nous a convaincu de ses forces et de sa compétitivité dans le secteur bancaire béninois. Elle nous a aussi mis au parfum de certaines difficultés actuelles ou potentielles autour desquelles il serait à présent opportun de formuler quelques suggestions. A- A l’endroit des autorités monétaires de l’UEMOA 1. La commission bancaire de l’UEMOA doit intensifier ses inspections et contrôles en vue d’éviter au maximum que des institutions bancaires voilent leurs difficultés en produisant des états qui ne concordent pas avec leurs situations réelles. Cela fragiliserait le système bancaire et l’exposerait aux crises. 2. Nous recommandons aux responsables de l’UEMOA de développer la ___________________________________________________________________________ 74 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin concurrence dans le secteur bancaire par une politique consistant à alléger les conditions de création des banques. 3. Les pouvoirs politiques et économiques de l’UEMOA ont intérêt à orienter leur politique dans le sens du renforcement des mesures préconisées par les réformes : la libéralisation des taux d’intérêt, la suppression de l’allocation sectoriel des crédits, le respect de l’obligation de constituer des réserves, la mise en place de mécanismes de facilitation à l’accès au marché monétaire, la mise en œuvre des nouvelles lois bancaires, le respect du dispositif prudentiel, le respect du cadre comptable et de publication de l’information financière et le respect des règlements relatifs aux relations financières entre les Etats membres de l’UEMOA. B- A l’endroit des responsables de la BOA-Bénin. 1. Les responsables de la BOA-Bénin doivent accorder une attention particulière plus qu’ordinaire à l’évolution dans le temps de leurs ressources et de leurs emplois, en général, et en particulier des opérations avec la clientèle. Bien que des efforts de mobilisation des dépôts et des crédits soient effectués ; nous suggérons aux responsables de la BOA d’accompagner leurs politiques d’incitation des dépôts et des crédits d’une politique d’investissement sur le marché financier. 2. Ils doivent rechercher la rentabilité dans le respect des normes de gestion. En effet, le strict respect de ces normes ne serait pas sans conséquence négative sur leurs résultats car cela pourrait entraîner la diminution des crédits accordés et par la suite, des intérêts débiteurs de la banque. Cependant, elles peuvent compenser ces éventuelles pertes par le développement d’autres activités plus rémunératrices. 3. Nous proposons aux responsables de la BOA-Bénin de recourir le moins ___________________________________________________________________________ 75 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin possible aux emprunts interbancaires et de trésorerie et même si la nécessité l’impose, que le coût soit inférieur ou égal au coût moyen des ressources de trésorerie du secteur. Il en ait ainsi parce que même si ces opérations contribuent à gonfler le total bilan, elles n’impliquent pas nécessairement un développement de l’activité commerciale. 4. La fermeture de guichets et le long temps d’attente effectués par les clients avant d’être servis nous amènent à suggérer aux responsables de rendre le processus à la BOA-Bénin rapide tout en évitant la fermeture de guichets disponibles. ___________________________________________________________________________ 76 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin CONCLUSION GENERALE L’objectif de cette étude était d’évaluer la contribution de la libéralisation du système bancaire de l’UEMOA à la performance des banques béninoises. Plus spécifiquement, il s’agissait d’une part, de mesurer le niveau de performance des banques béninoises dans le contexte des réformes financières et d’identifier les facteurs spécifiques aux banques et propres à leur environnement susceptibles d’expliquer les niveaux de performance de ces banques. D’autre part, la comparaison de la performance de la BOA par rapport à celle des grandes banques de l’UEMOA. Pour atteindre ces objectifs, nous avons exploité dans un premier temps les données issues des états financiers annuels à savoir le bilan et le compte de résultat en vue d’apprécier la performance de la BOA. Dans un second temps, nous avons retenu comme indicateurs de performance, le ROA, le ROE et une variété de facteurs explicatifs que sont les variables organisationnelles. Nous notons que les facteurs endogènes liés à la façon dont la direction de la BOA optimise ses ressources pour générer plus de produits bancaires peuvent avoir une influence sur la rentabilité de la banque. Mais ces facteurs endogènes n’ont pas tous, les effets attendus sur les rentabilités sur une période donnée. Par conséquent, les dirigeants doivent utiliser avec beaucoup de prudence les facteurs explicatifs des rentabilités. Nous notons également que la réforme du système financier caractérisée par la libéralisation du système financier et la restructuration du système bancaire a induit un effet positif sur la rentabilité de la BOA au regard de l’évolution de certains ratios. Mais par rapport à d’autres ratios qui évoluent en dents de scie en dessous de la moyenne des grandes banques du secteur bancaire de l’UEMOA, nous concluons que cet effet positif de la libéralisation financière sur la rentabilité ___________________________________________________________________________ 77 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin reste moindre ce qui montre que la libéralisation financière ne produit pas pour le moment un effet d’amélioration de la performance de la BOA. Les insuffisances de cette étude sont liées aux variables exogènes dont l’analyse nécessite des calculs économétriques. Nos hypothèses étudiées ici par l’analyse consolidée des ratios peuvent être étudiées et vérifiées par d’autres études ultérieures, qui utiliseront des données observées sur une période plus longue ainsi que des méthodes de modélisation économétrique. De plus les bases de variables explicatives peuvent être élargies dans d’autres études pour mieux expliquer l’évolution de la rentabilité sous l’effet des réformes du système bancaire comme par exemple la structure de capitalisation des banques et leur statut (publique, semi-publique, privée, nationale, étrangère) ainsi que l’étude de la rentabilité en fonction de la qualité du personnel (qualification, pourcentage des cadres…) ou en fonction du mode de collecte des ressources principales de la banque (par réseau de guichets ou sur les marchés de capitaux interbancaires, monétaires ou obligataires). ___________________________________________________________________________ 78 H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin BIBLIOGRAPHIE Ouvrages généraux AUGROS JC., QUERUEL M. (2000) : « Risque de taux d’Intérêt et Gestion Bancaire », édition Economica, Paris. BARRAUX, J. 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Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin ANNEXES ___________________________________________________________________________ H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA I Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin ___________________________________________________________________________ H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA II Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin ANNEXE 2 : Tableau comparatif de la libéralisation financière et de la répression financière Répression financière Libéralisation financière Analyse -Rôle favorable des taux d’intérêt réels négatifs sur l’investissement. -Rôle favorable des taux d’intérêt positifs sur -L’investissement crée l’épargne l’épargne -Dissociation épargne/crédit : les déposants ne profitent pas des crédits liés à -L’épargne crée l’investissement. leurs dépôts. -Les dépôts font les crédits. -Les crédits font les dépôts. Politique -Transfert inflationniste et politique sélective du crédit. -Désengagement du Trésor et politique de rigueur -Pas de rémunération des dépôts des ménages. monétaire. -L’économie non monétisée et la rareté des liquidités supposent une -Le seul actif financier des ménages doit être centralisation de la politique. Les gisements d’épargne ne peuvent être rémunéré. mobilisés. -Monétiser l’économie et créer des réseaux par la -Les structures financières sont des préalables aux politiques monétaires décentralisation, Possibilité de mobiliser les encaisses financières. oisives. -Critères enveloppes et quotas : rationnement quantitatif. -La hausse des taux d’intérêt permet les innovations financières. -Critère de rentabilité : rationnement par les prix. Source: Hugon (1990) In Mémoire Online. ___________________________________________________________________________ H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA III Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin Source : Rapport Annuel de la commission Bancaire de l’UEMOA - 2007 ___________________________________________________________________________ H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA IV Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin ANNEXE 4. BILAN DE 2002 à 2007 ETABLISSEMENT : BANQUE OF AFRICA - BENIN Poste A10 A02 A03 A04 A05 A07 A08 B02 B10 B11 B12 B2A B2C B2G B2N B50 C10 ACTIF CAISSE CREANCES INTERBANCAIRES - A vue .Banques centrales .Trésor Public, CCP .Autres établissements de crédit - A terme CREANCES SUR LA CLIENTELE - Portefeuille d'effets commerciaux . Crédits de campagne . Crédits ordinaires - Autres concours à la clientèle . Crédits de campagne . Crédits ordinaires - Comptes ordinaires débiteurs - Affacturage TITRES DE PLACEMENT 31/12/2002 7 745 85 048 47 653 40 483 344 6 826 37 395 93 895 3 600 0 3 600 70 317 4 372 65 945 19 978 0 27 131 31/12/2003 8 919 76 338 45 137 33 612 360 11 165 31 201 111 883 3 385 0 3 385 86 275 2 460 83 815 22 223 0 27 321 31/12/2004 6 761 75 567 43 694 30 793 51 12 850 31 873 124 655 5 120 0 5 120 99 410 99 410 20 125 0 26 982 31/12/2005 7 748 91 937 54 133 37 199 51 16 883 37 805 119 320 2 593 0 2 593 96 011 2 062 93 949 20 716 0 28 639 MONTANTS NETS 31/12/2006 9 021 72 010 30 864 17 560 83 13 221 41 146 120 726 2 432 0 2 432 93 371 1 257 92 114 24 922 0 27 332 31/12/2007 11 854 81 364 34 204 23 169 85 10 950 47 160 173 905 9 812 0 9 812 144 481 5 573 138 908 19 611 0 59 612 D1A D50 IMMOBILISATIONS FINANCIERES CREDIT-BAIL ET OPERATIONS ASSIMILEES 5 763 0 7 075 0 6 544 0 6 739 0 7 193 0 5 855 0 D20 D22 IMMOBILISATIONS INCORPORELLES IMMOBILISATIONS CORPORELLES 402 5 871 392 6 134 348 6 224 522 5 894 335 7 996 239 8 200 E01 ACTIONNAIRES ET ASSOCIES 0 0 0 0 0 500 C20 C6A AUTRES ACTIFS COMPTES D'ORDRE ET DIVERS 8 202 287 8 780 1 246 13 440 2 902 18 671 2 245 8 988 1 657 6 345 1 146 E90 TOTAL DE L'ACTIF 234 344 248 088 263 423 281 715 255 258 349 020 Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des Rapports d’Activités de 2002 à 2007 de la BOA. ___________________________________________________________________________ H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA V Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin Poste PASSIF 31/12/2002 F02 F03 F05 F07 F08 G02 G03 G04 G05 G06 G07 H30 DETTES INTERBANCAIRES - A vue . Trésor Public, CCP . Autres établissements de crédit - A terme DETTES A L'EGARD DE LA CLIENTELE - Compte d'épargne à vue - Compte d'épargne à terme - Bons de caisse - Autres dettes à vue - Autres dettes à terme DETTES REPRESENTEES PAR UN TITRE H35 H6A AUTRES PASSIFS COMPTES D'ORDRE ET DIVERS L30 L35 L 41 L10 L 20 L45 PROVISIONS POUR RISQUES ET CHARGES PROVISIONS REGLEMENTEES EMPRUNTS ET TITRES EMIS SUBORDONNES SUBVENTIONS D'INVESTISSEMENT FONDS AFFECTES FONDS POUR RISQUES BANCAIRES GENERAUX L66 L50 L55 L59 L70 L80 L90 31/12/2003 31/12/2004 MONTANTS 31/12/2006 31/12/2007 31/12/2005 13 119 6 367 188 6 179 6 752 189 616 19 940 519 0 116 944 52 213 5 108 16 104 8 626 165 8 461 7 478 197 931 20 957 1 320 0 118 335 57 319 4 010 20 464 14 864 1 060 13 804 5 600 207 326 22 886 848 0 111 020 72 572 2 909 31 509 19 909 3 533 16 376 11 600 212 630 25 279 678 0 114 917 71 757 2 209 18 287 9 687 17 214 464 9 670 8 600 202 880 27 296 649 0 108 741 66 194 1 508 54 148 14 292 672 13 621 39 856 255 622 32 850 683 0 139 831 82 258 4 237 2 062 1 897 2 127 3 201 1 642 2 252 3 411 5 522 2 813 2 340 3 611 29 0 0 3 711 0 3 711 0 28 0 28 0 0 0 0 0 0 0 0 0 4 848 3 334 3 835 4 335 4 335 4 835 CAPITAL OU DOTATION PRIMES LIEES AU CAPITAL 6 000 2 512 6 000 2 512 7 000 4 367 7 000 4 367 7 500 5 717 8 000 5 717 RESERVES ECARTS DE REEVALUATION REPORT A NOUVEAU (+/-) RESULTAT 5 079 0 875 3 228 6 464 0 919 1 775 7 030 0 628 2 259 7 869 0 648 2 188 8 697 0 608 547 8 779 0 23 3 212 234 344 248 088 263 423 281 715 255 258 349 020 TOTAL DU PASSIF Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des Rapports d’Activités de 2002 à 2007 de la BOA. ___________________________________________________________________________ H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA VI Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin ANNEXE 5 : COMPTE DE RESULTAT DE 2002 à 2007 DE LA BOA Poste R01 R03 CHARGES 31/12/2002 5 096 MONTANTS 31/12/2003 5 739 489 1 086 - Intérêts et charges assimilées sur dettes à l’égard de la clientèle 4 204 - Intérêts et charges assimilées sur dettes représentés par un titre INTERETS ET CHARGES ASSIMILEES - Intérêts et charges assimilées sur dettes interbancaires NETS 31/12/2004 6 705 31/12/2005 6 312 31/12/2006 5 782 31/12/2007 7 486 888 805 708 1 878 4 334 5 569 5 322 4 936 5 516 403 319 248 185 138 92 90 30 1 29 122 314 0 314 100 923 5 918 126 895 46 849 423 1 643 54 1 589 413 549 11 538 0 0 0 0 116 79 4 981 2 062 2 919 5 171 2 382 2 789 6 160 2 802 3 358 6 804 3 057 3 747 7 440 3 248 4 193 7 449 3 372 4 077 662 709 828 899 964 872 463 3 846 1 751 2 254 4 796 2 803 372 19 111 890 3 228 279 508 1 256 1 775 500 670 270 1 075 2 259 500 942 182 1 167 2 188 0 557 196 170 547 500 236 1 367 1 603 3 212 15 942 19 719 21 241 22 269 22 633 26 569 R04 R4D R05 - Charges comptes bloqués actionnaires, emprunt titres subordonnés - Autres Intérêts et charges assimilées R5E R06 R4A R4C R6A R6F R6U R8G R8J R8L S01 S02 S05 T51 CHARGES SUR CREDIT-BAIL ET OPERATIONS ASSIMILEES COMMISSIONS CHARGES SUR OPERATIONS FINANCIERES - Charges sur titres de placement - Charges sur opérations de change - Charges sur opérations hors bilan CHARGES DIVERSES D’EXPLOITATION BANCAIRE ACHATS DE MARCHANDISES STOCKS VENDUS VARIATIONS DE STOCKS DE MARCHANDISES FRAIS GENERAUX D’EXPLOITATION T80 T81 T82 T83 - Frais de personnel - Autres frais généraux DOTATIONS AUX AMORTISSEMENTS ET AUX PROVISIONS SUR IMMOBILISATIONS SOLDE EN PERTE DES CORRECTIONS DE VALEUR SUR CREANCES ET DU HORS BILAN EXCEDENT DES DOTATIONS SUR LES REPRISES DU FONDS POUR RISQUES BANCAIRES GENERAUX CHARGES EXCEPTIONNELLES PERTES SUR EXERCICES ANTERIEURS IMPOT SUR LE BENEFICE BENEFICE T84 TOTAL T6A T01 Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des Rapports d’Activités de 2002 à 2007 de la BOA. ___________________________________________________________________________ H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA VII Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin Poste V01 V03 V04 V51 V5F PRODUITS X80 X81 X83 INTERETS ET PRODUITS ASSIMILES - Intérêts et produits assimilés sur créances interbancaires - Intérêts et produits assimilés sur créances sur la clientèle - Produits et profits sur prêts et titres subordonnés - Intérêts et produits assimilés sur titres d'investissement - Autres Intérêts et produits assimilés PRODUITS SUR CREDIT-BAIL ET OPERATIONS ASSIMILEES COMMISSIONS PRODUITS SUR OPERATIONS FINANCIERES - Produits sur titres de placement - Dividendes et produits assimilés - Produits sur opérations de change - Produits sur opérations de hors bilan PRODUITS DIVERS D’EXPLOITATION BANCAIRE MARGES COMMERCIALES VENTES DE MARCHANDISES VARIATIONS DE STOCKS DE MARCHANDISES PRODUITS GENERAUX D’EXPLOITATION REPRISES D'AMORTISSEMENTS ET DE PROVISIONS SUR IMMOBILISATIONS SOLDE EN BENEFICE DES CORRECTIONS DE VALEUR SUR CREANCES ET DU HOS BILAN EXCEDENT DES REPRISES SUR LES DOTATIONS DU FONDS POUR RISQUES BANCAIRES GENERAUX PRODUITS EXCEPTIONNELS PROFITS SUR EXERCICES ANTERIEURS PERTE X84 TOTAL V05 V5G V06 V4A V4C V4Z V6A V6F V6T V8B V8C V8D W4R X51 X6A X01 31/12/2002 10 271 2 158 8 113 MONTANTS NETS 31/12/2003 31/12/2004 11 814 13 155 1 861 1 727 9 860 11 337 93 91 75 31/12/2006 13 480 1 957 11 440 83 0 0 1 770 3 309 1 861 91 491 866 7 0 2 047 3 598 1 619 189 767 1 023 7 0 2 179 4 804 1 660 188 1 571 1 385 12 0 2 395 4 699 1 577 177 1 675 1 270 68 0 2 611 5 588 1 609 417 2 243 1 319 158 288 367 685 735 492 586 1 514 0 0 22 0 137 245 241 0 0 235 0 161 0 478 0 0 0 0 0 0 56 227 0 105 142 0 19 719 21 241 22 269 22 633 26 569 53 244 0 15 942 31/12/2005 13 653 1 829 11 749 31/12/2007 16 451 2 138 14 240 74 0 0 3 349 5 786 2 640 292 1 276 1 578 150 Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des Rapports d’Activités de 2002 à 2007 de la BOA. ___________________________________________________________________________ H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA VIII Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin ___________________________________________________________________________ H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA IX Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin ___________________________________________________________________________ H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA X Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin ___________________________________________________________________________ H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA XI Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin Annexe 8 : Tableau de calcul des ratios Années Ratios Rentabilité Solvabilité Productivité 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Moyenne Produit bancaire / Total Bilan 4,45 4,70 4,98 5,05 5,63 5,10 4,99 ROA = Résultat Net / Total Bilan 1,38 0,72 0, 86 0,78 0 ,21 0,92 0,81 ROE = Résultat Net / Fonds propres 20,24 9,92 15,33 19,82 2,86 12,25 13,40 Fonds propres / Dépôts totaux 8,41 9,04 7,11 5,19 9,43 10,26 8,24 Cœf. d’exploit = Charges d’expl / PNB 54,11 50,43 53,32 54,17 58,50 46,76 52,89 Frais de personnel / Charges de fonctionnement 41,40 46,06 45,49 44,93 43,56 45,25 44,47 Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des Rapports d’Activités de 2002 à 2007 de la BOA. ___________________________________________________________________________ H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA XII Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin TABLES DES MATIERES DEDICACE ................................................................................................................................ ii REMERCIEMENTS ...............................................................................................................iv SOMMAIRE ....................................................................................................................................v LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ..................................................................................vi LISTE DES TABLEAUX............................................................................................................ viii LISTE DES GRAPHIQUES ...........................................................................................................ix INTRODUCTION GENERALE......................................................................................................1 CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE L’ETUDE.....................................................................................................3 SECTION 1 : CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE .........................................................4 PARAGRAPHE 1 : DE LA PROBLEMATIQUE AUX OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE L’ETUDE ........4 A- Problématique .............................................................................................................4 B- Objectifs et intérêt de l’étude ......................................................................................6 1- Objectifs ...................................................................................................................6 2- Intérêt de l’étude ......................................................................................................7 C- Hypothèses de l’étude .................................................................................................8 PARAGRAPHE 2 : LA REVUE DE LITTERATURE .......................................................................8 A- Clarification des concepts clés....................................................................................8 1- Le concept de réforme financière ............................................................................8 1.1- Libéralisation des taux d'intérêt et suppression de l'allocation sectorielle des crédits.................................................................................................9 1.2- Mise en place de réserves obligatoires...........................................................10 1.3- Émission de bons du Trésor et marché monétaire..........................................11 1.4- L’adoption de nouvelles lois bancaires ..........................................................11 Cadre légal et réglementaire....................................................................12 Cadre de la supervision bancaire.............................................................14 Dispositif prudentiel................................................................................15 Cadre comptable et publication de l'information financière ...................15 Règlement relatif aux relations financières extérieures des Etats membres de l’UEMOA ......................................................................................................16 La restructuration des banques................................................................16 2- Le concept de performance et sa mesure.............................................................17 a- Le concept de performance ................................................................................17 L’analyse des charges..............................................................................21 • Les frais financiers ou frais bancaires .....................................................21 • Les charges d’exploitation ou frais de gestion ........................................21 L’analyse des recettes ou produits bancaires ..........................................22 • La rubrique des intérêts ...........................................................................22 • La rubrique des commissions..................................................................22 b- Mesure de la performance .................................................................................23 La rentabilité ...........................................................................................23 • Le Return On Equity (ROE)....................................................................24 • Le Return On Assets (ROA) ...................................................................24 ___________________________________________________________________________XIII H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin La solvabilité ...........................................................................................25 La productivité ........................................................................................25 B- Les fondements théoriques de l’étude : la théorie de la libéralisation financière et de la répression financière..............................................................................................26 C- les fondements empiriques de l’étude .......................................................................29 SECTION 2 : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ...................................................32 PARAGRAPHE 1- DE LA COLLECTE DES DONNEES AUX VARIABLES DE L’ETUDE ..................33 A- La collecte des données............................................................................................33 1- La recherche documentaire ...................................................................................33 2- Les entretiens .........................................................................................................33 B- Le choix de l’échantillon et les variables de l’étude .................................................33 1- Le choix de l’échantillon........................................................................................33 2- Les variables ..........................................................................................................34 PARAGRAPHE 2: DE L’OPERATIONNALISATION DES VARIABLES, AUX DIFFICULTES ET LIMITES DU TRAVAIL ................................................................................35 A- Opérationnalisation des variables et cadre opératoire...............................................35 1- Opérationnalisation des variables.........................................................................35 2- Cadre opératoire....................................................................................................35 B- Difficultés rencontrées et limites du travail ..............................................................37 1- Difficultés rencontrées ...........................................................................................37 2- Limite du travail....................................................................................................37 CHAPITRE II : CADRE INSTITUTIONNEL DE L’ETUDE .....................38 SECTION I : PRESENTATION DU SYSTEME BANCAIRE BENINOIS.........................39 1. Société Générale de Banques au Bénin (SGBBE)..................................................39 2. Banque Internationale du Bénin (BIBE) ................................................................39 3. Financial Bank Bénin.............................................................................................40 4. Continental Bank Bénin .........................................................................................40 5. Diamond Bank Bénin .............................................................................................40 6. Banque Atlantique du Bénin...................................................................................40 7. Banque de l’Habitat du Bénin................................................................................41 8. Banque Régionale de Solidarité (BRS) ..................................................................41 9. African Investment Bank (AIB) ..............................................................................41 10. Ecobank Bénin......................................................................................................41 11. Banque Sahelo-Saharienne d’investissement et de Commerce (BSIC-BENIN)..42 SECTION 2 : PRESENTATION DE LA BOA-BENIN .......................................................42 PARAGRAPHE 1 : HISTORIQUE ET MISSION...........................................................................42 A – Historique ................................................................................................................43 B- Mission ......................................................................................................................44 PARAGRAPHE 2 : STRUCTURE ORGANISATIONNELLE DE LA BOA-BENIN ..........................46 A- Organigramme ..........................................................................................................46 B- Les organes de direction de la banque ......................................................................46 1- Le Conseil d’Administration ..................................................................................46 2- Le Comité des Sages ..............................................................................................47 3- Commissaires aux comptes ...................................................................................47 4- Autres organes .......................................................................................................47 C- Structure Interne........................................................................................................47 ___________________________________________________________________________XIV H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin 1- La Direction Générale ...........................................................................................47 a- La Direction de l’Exploitation (DEX)................................................................48 b- Direction des risques .........................................................................................49 c- Direction des Affaires Juridiques et du Contentieux (DAJC)............................49 d- Direction des opérations....................................................................................50 e- Direction des Ressources Humaines..................................................................50 f- Direction Administrative et Financière..............................................................51 2- Les services directement rattachés à la Direction Générale ................................52 a- Le Contrôle Général .........................................................................................52 b- Le département compliance et fichier central ...................................................52 PARAGRAPHE 3 : ANALYSE SWOT DE LA BOA-BENIN .....................................................53 CHAPITRE III : CADRE EMPIRIQUE DE L’ETUDE ..................................55 SECTION 1 : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS .................................56 PARAGRAPHE 1 : LE TOTAL BILAN.......................................................................................56 PARAGRAPHE 2 : EVOLUTION DES RATIOS CARACTERISTIQUES DE PERFORMANCE DE LA BOA ........................................................................................................57 A- Evolution de la rentabilité des actifs .........................................................................57 B- Evolution de la rentabilité des capitaux propres .......................................................58 PARAGRAPHE 3 : ANALYSE DES LIENS ENTRE LES VARIABLES MANAGERIALES ET LES RATIOS DE PERFORMANCE DE LA BOA .....................................................60 A- Analyse des liens entre le ratio du Produit Bancaire sur le Total Bilan et les ratios de performance de la BOA ........................................................................60 B- Analyse des liens entre le ratio de la Charge d’Exploitation sur le Produit Bancaire et les ratios de performance de la BOA .....................................................62 C- Analyse des liens entre le ratio des Frais de Personnel sur les Charges de Fonctionnement et les ratios de performance de la BOA..........................................64 D- Evolution de la taille de la BOA ...............................................................................66 PARAGRAPHE 4 : ANALYSE COMPARATIVE DE LA SITUATION DE LA BOA PAR RAPPORT A CELLE DES GRANDES BANQUES DE L’UEMOA.......................68 A- Evolution des fonds propres sur dépôts totaux par rapport à la moyenne des grandes banques ........................................................................................................68 B- Evolution des Charges d’Exploitation sur Produits Bancaires par rapport à la moyenne des grandes banques ..................................................................................69 C- Evolution des Frais de Personnel sur les Charges de Fonctionnement par rapport à la moyenne des grandes banques ...............................................................70 D- Evolution des produits bancaires sur le total bilan par rapport à la moyenne des grandes banques ........................................................................................................71 SECTION 2 : VERIFICATION DES HYPOTHESES ET SUGGESTIONS........................73 PARAGRAPHE 1: VERIFICATION DES HYPOTHESES ...............................................................73 PARAGRAPHE 2 : SUGGESTIONS...........................................................................................74 A- A l’endroit des autorités monétaires de l’UEMOA ..................................................74 B- A l’endroit des responsables de la BOA-Bénin. ......................................................75 CONCLUSION GENERALE ........................................................................................................77 BIBLIOGRAPHIE .........................................................................................................................79 ANNEXES .................................................................................................................................. I TABLES DES MATIERES ........................................................................................................XIII ___________________________________________________________________________ XV H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA