INTRODUCTION GENERALE

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Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
La Faculté n’entend donner aucune
approbation ni improbation aux opinions
émises dans ce mémoire. Ces opinions
doivent être considérées comme propres
à leurs auteurs.
___________________________________________________________________________
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
i
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
DEDICACE
@@@@@@@
Je dédie ce travail à
ma
mère
Hélène
AHOSSI et à mon père
Pierre NOUTAÏ.
H. Prisca NOUTAÏ
___________________________________________________________________________
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
ii
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
DEDICACE
@@@@@@@
Je dédie cette œuvre à mon
père,
feu
Eugène
AGBOMEMEWA et à ma
mère
Elisabeth
H.
EVEDJRE.
Thomas AGBOMEMEWA
___________________________________________________________________________ iii
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
REMERCIEMENTS
@@@@@@@
Nos sincères remerciements et gratitudes à :
9 Monsieur Thomas YEBA Enseignant à la Faculté des Sciences Economiques
et de Gestion, pour avoir accepté de suivre ce travail. Nous vous adressons
nos sincères gratitudes. Malgré vos lourdes et multiples occupations, vous
avez bien voulu diriger notre mémoire. Soyez rassuré de notre
reconnaissance et de notre profond respect.
9 Monsieur Pascal DANNON Assistant de recherche à la Faculté des Sciences
Economiques et de Gestion. Nous tenons à vous accorder une place toute
particulière ; vous qui avez bien accepté de co-diriger ce travail et de nous
apporter des suggestions très pertinentes qui nous ont permis d’achever cette
œuvre.
9 Messieurs les membres du Jury pour l’honneur que vous nous faites en
acceptant de juger ce travail. Veuillez trouver ici l’expression émue de toutes
nos reconnaissances.
9 Tout le Personnel de la FASEG et son corps Enseignant pour tous les efforts
consentis pour notre formation.
9 Messieurs Raouf BAH, Ignace HOUNKPONOU, et Jean ZINSOU
respectivement Assistant de recherche à la FASEG, Responsable Marché
des Capitaux à Actibourse -BOA, Contrôleur des risques à la SGBBE , pour
leurs assistances et contributions à ce travail.
9 Tous ceux qui nous ont soutenu durant ces moments de recherche en
l’occurrence Aimé ATOHOUN, Ida KPOHOUNME, Euloge ABOUDOU,
Delphine-Laise GBENANTOGNI et Lain GNIMAGNON.
___________________________________________________________________________ iv
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
SOMMAIRE
DEDICACE ................................................................................................................................ ii
REMERCIEMENTS ...............................................................................................................iv
SOMMAIRE ....................................................................................................................................v
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ..................................................................................vi
LISTE DES TABLEAUX............................................................................................................ viii
LISTE DES GRAPHIQUES ...........................................................................................................ix
INTRODUCTION GENERALE......................................................................................................1
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE
L’ETUDE.....................................................................................................3
SECTION 1 : CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE .........................................................4
PARAGRAPHE 1 : DE LA PROBLEMATIQUE AUX OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE L’ETUDE ........4
PARAGRAPHE 2 : LA REVUE DE LITTERATURE .......................................................................8
SECTION 2 : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ...................................................32
PARAGRAPHE 1- DE LA COLLECTE DES DONNEES AUX VARIABLES DE L’ETUDE ..................33
PARAGRAPHE 2: DE L’OPERATIONNALISATION DES VARIABLES, AUX DIFFICULTES ET
LIMITES DU TRAVAIL ................................................................................35
CHAPITRE II : CADRE INSTITUTIONNEL DE L’ETUDE .....................38
SECTION I : PRESENTATION DU SYSTEME BANCAIRE BENINOIS.........................39
SECTION 2 : PRESENTATION DE LA BOA-BENIN .......................................................42
PARAGRAPHE 1 : HISTORIQUE ET MISSION...........................................................................42
PARAGRAPHE 2 : STRUCTURE ORGANISATIONNELLE DE LA BOA-BENIN ..........................46
PARAGRAPHE 3 : ANALYSE SWOT DE LA BOA-BENIN .....................................................53
CHAPITRE III : CADRE EMPIRIQUE DE L’ETUDE ..................................55
SECTION 1 : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS .................................56
PARAGRAPHE 1 : LE TOTAL BILAN.......................................................................................56
PARAGRAPHE 2 : EVOLUTION DES RATIOS CARACTERISTIQUES DE PERFORMANCE DE LA
BOA ........................................................................................................57
PARAGRAPHE 3 : ANALYSE DES LIENS ENTRE LES VARIABLES MANAGERIALES ET LES RATIOS
DE PERFORMANCE DE LA BOA .................................................................60
PARAGRAPHE 4 : ANALYSE COMPARATIVE DE LA SITUATION DE LA BOA PAR RAPPORT A
CELLE DES GRANDES BANQUES DE L’UEMOA .........................................68
SECTION 2 : VERIFICATION DES HYPOTHESES ET SUGGESTIONS........................73
PARAGRAPHE 1: VERIFICATION DES HYPOTHESES ...............................................................73
PARAGRAPHE 2 : SUGGESTIONS...........................................................................................74
CONCLUSION GENERALE ........................................................................................................77
BIBLIOGRAPHIE .........................................................................................................................79
ANNEXES .................................................................................................................................. I
TABLES DES MATIERES ........................................................................................................XIII
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H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
v
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
AIB
: African Investment Bank
APBEF
: Association des Professionnels des Banques et Etablissements
Financiers
AFH
: African Financial Holding
BCEAO
: Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest
BHB
: Banque de l’Habitat du Bénin
BIBE
: Banque Internationale du Bénin
BOA
: Banque Of Africa
BOAD
: Banque Ouest Africaine de Développement
BRS
: Banque Régionale de Solidarité
BSIC
: Banque Sahélo-saharienne d’Investissement et de Commerce
BRVM
: Bourse Régionale des Valeurs Mobilières
CA
: Conseil d’Administration
CE
: Charge d’Exploitation
CF
: Charge de fonctionnement
CODIR
: Comité de Direction
CREPMF : Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers
DAF
: Direction Administrative et Financière
DAJC
: Direction des Affaires Juridiques et Contentieuses
DRH
: Direction des Ressources Humaines
DEX
: Direction de l’Exploitation
DG
: Direction Générale
DT
: Dépôts Totaux
ENEAM
: Ecole Nationale d’Economie Appliquée et de Management
ETI
: Ecobank Transnational Incorporated
FASEG
: Faculté des Sciences Economiques et de Gestion
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Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
FP
: Fonds Propres
FrP
: Frais de Personnels
GB
: Grandes Banques
PB
: Produits Bancaires
PNB
: Produit Net Bancaire
ROA
: Return On Assets
ROE
: Return On Equity
RS
: Ratio de Solvabilité
SGBBE
: Société Générale des Banques au Bénin
SGI
: Société de Gestion et d’Intermédiation
SMG
: Service des Moyens Généraux
SWOT
: Strength Weakness Opportunity Threat
TB
: Total du Bilan
UAC
: Université d’Abomey-Calavi
UEMOA
: Union Economique et Monétaire Ouest Africaine.
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LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Evolution des taux de réserves obligatoires dans l'UEMOA (en %) ....10
Tableau 2 : Les indicateurs de l'étude ......................................................................26
Tableau 3 : Répartition du capital au 31/12/2007 ....................................................44
Tableau 4 : Récapitulatif de l'analyse SWOT de la BOA-BENIN ..........................53
Tableau 5 : Evolution de la rentabilité des actifs .....................................................58
Tableau 6 : Evolution de la rentabilité des capitaux propres ...................................59
Tableau 7 : Evolution consolidée du Produit Bancaire sur le Total Bilan et les ratios
de performance de la BOA....................................................................61
Tableau 8 : Récapitulation de l'évolution du Produit Bancaire sur le Total Bilan par
rapport au ratios de performance de la BOA ........................................62
Tableau 9 : Evolution consolidée de la Charge d'Exploitation sur le Total Bilan et
les ratios de performance de la BOA ....................................................62
Tableau 10 : Récapitulation de l'évolution de la charge d'exploitation sur le Produit
Bancaire par rapport aux ratios de performance de la BOA ...............64
Tableau 11 : Evolution consolidée des Frais de Personnel sur les Charges de
Fonctionnement et les ratios de performance de la BOA....................64
Tableau 12 : Récapitulation de l'évolution des Frais de Personnel sur les charges de
Fonctionnement par rapport aux ratios de performance de la BOA ...65
Tableau 13 : Evolution de la taille de la BOA et les ratios de performance de la
BOA .....................................................................................................66
Tableau 14 : Récapitulatif de l'évolution de la taille de la BOA par rapport aux
ratios de performance de la BOA ........................................................67
Tableau 15 : Evolution des fonds propres sur dépôts totaux ...................................68
Tableau 16 : Evolution des Charges d'Exploitation sur Produits Bancaires............69
Tableau 17 : Evolution des Frais de Personnel sur Charges de Fonctionnement ....70
Tableau 18 : Evolution des produits bancaires sur le total bilan par rapport à la
moyenne des grandes banques.............................................................71
Tableau 19 : Comparaison des ratios sectoriels et appréciations.............................72
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H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1 : Evolution du total bilan.....................................................................57
Graphique 2 : Evolution de la rentabilité des actifs .................................................58
Graphique 3 : Evolution de la rentabilité des capitaux propres ...............................59
Graphique 4 : Evolution consolidée du Produit Bancaire sur le Total Bilan et les
ratios de performance de la BOA ......................................................61
Graphique 5 : Evolution consolidée de la Charge d'Exploitation sur le Total Bilan
et les ratios de performance de la BOA ...........................................63
Graphique 6 : Evolution consolidée des Frais de Personnel sur les Charges de
Fonctionnement et les ratios de performance de la BOA ................65
Graphique 7 : Evolution de la taille de la BOA et les ratios de performance de la
BOA .................................................................................................67
Graphique 8 : Evolution consolidée des fonds propres sur dépôts totaux ...............69
Graphique 9 : Evolution consolidée des Charges d'Exploitation sur Produits
Bancaires............................................................................................70
Graphique 10 : Evolution consolidée des Frais de Personnel sur Charges de
Fonctionnement ..............................................................................71
Graphique 11 : Evolution consolidée des produits bancaires sur le total bilan .......72
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H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
INTRODUCTION GENERALE
Le
développement
économique
de
toute
nation
dépend
du
bon
fonctionnement des structures mises en place et dont le souci est de générer la
valeur ajoutée. Parmi ces structures, figurent les institutions financières bancaires
qui jouent un rôle essentiel au sein de l’économie. Les banques contrairement aux
entreprises ne connaissent guère de cycle de production, leur activité se déroule
avec une certaine régularité tout au long de l’année. La fonction principale d’une
banque est de prendre des risques et plus que toutes les autres entreprises, elles sont
confrontées quotidiennement au problème de décision dans un environnement
risqué (de COUSSERGUES, 1996).
Au Bénin, les premières banques installées à l’époque coloniale ont été des
filiales des banques occidentales. La gestion de ces banques était assurée par les
maisons mères, mais celles-ci ne s’impliquaient pas activement au processus de
développement de l’économie nationale. Face à cette situation, une importante
réforme a été engagée en 1973, se traduisant par le renforcement de la tutelle de
l’Etat sur les banques à travers les prises de participation sur leur capital social.
Ainsi, les dirigeants nommés par les pouvoirs publics parfois sans qualification
adéquate, accordaient des crédits sur pression des hommes politiques influents, des
hauts fonctionnaires ou des membres de la tribu (SANDRETTO ET TIANI, 1993).
Ce laxisme observé dans la distribution du crédit et le non respect des ratios
prudentiels ont conduit à la dégradation du portefeuille des banques et au gel des
dépôts de la clientèle (LEMON, 1996). Cette crise bancaire notamment liée aux
erreurs
de
gestion,
aux
difficultés
conjoncturelles,
au
faible
degré
d’approfondissement financier, ne permettait pas aux banques d’assurer leur rôle
d’intermédiaire financier, compromettant ainsi le processus de croissance et de
développement économique.
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H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
1
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
Pour éradiquer cette crise financière, un programme de redressement
financier est devenu impératif. Ainsi, la Banque Mondiale (BM) et le Fonds
Monétaire International (FMI) en collaboration avec la Banque Centrale des Etats
de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) ont instauré des réformes financières ; lesquelles
se traduisent par le désengagement des pouvoirs publics du capital des banques au
profit des intérêts privés par une redéfinition des règles de surveillance, par la
libéralisation du taux d’intérêt et par des conditions d’accès au secteur. En adoptant
de telles réformes, les autorités monétaires visent la bonne gouvernance des
institutions financières bancaires et l’amélioration de leur performance.
Mais force est de constater que ces réformes n’ont pas pour autant contribuer
à l’amélioration de la performance de ces institutions. C’est fort de cela que nous
nous sommes intéressés au thème « Performance des banques béninoises dans un
contexte de libéralisation financière ».
La démarche de notre étude est la suivante :
- le premier chapitre traite du cadre théorique et de la
méthodologie de
l’étude,
- le deuxième chapitre aborde le cadre institutionnel de l’étude et
- le troisième chapitre traite du cadre empirique de l’étude.
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H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
2
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET
METHODOLOGIE DE L’ETUDE
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H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
3
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
Dans ce chapitre, nous allons d’abord présenter les différentes approches
théoriques qui sous-tendent les concepts clés de notre étude que sont les concepts
de la réforme financière et de la performance. Ensuite, les différentes approches
empiriques seront passées en revue. Mais avant cela, nous mettons en exergue la
problématique, les objectifs et les hypothèses de l’étude.
SECTION 1 :
CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE
Dans cette partie nous présentons les objectifs et les hypothèses de notre
étude ainsi que la revue de littérature. Mais avant tout cela, nous présentons la
problématique de l’étude.
PARAGRAPHE 1 : DE LA PROBLEMATIQUE AUX OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE
L’ETUDE
Afin de bien comprendre la pertinence de notre étude, il est important de
souligner la problématique de l’étude ainsi que l’intérêt qu’elle présente pour la
communauté scientifique, le système bancaire béninois en général et la BOABénin en particulier.
A- Problématique
La libéralisation financière s’est traduite par la disparition des barrières
géographiques et par l’accentuation de la concurrence sur des marchés de plus en
plus vastes où les acteurs nationaux ne bénéficient plus d’un poids significatif
(Fournier, 2001). La question relative à la performance des banques dans les pays
en développement a un intérêt particulier en raison du caractère embryonnaire et
titubant du marché des capitaux qui accentue le rôle du secteur bancaire dans le
financement de l’économie.
En effet, la gestion des institutions financières bancaires dans les années
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H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
4
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
1980 au sein de l’UEMOA était assurée par les structures étatiques. Ainsi des
crédits étaient accordés sur pression des hommes politiques influents pour
permettre aux entreprises publiques financièrement déséquilibrées de bénéficier des
concours bancaires pour assurer leur survie. Dans de telles conditions, les banques
de la sous région ont été touchées par la crise économique qu’ont connue les Etats
au milieu des années 1980. Cette crise se caractérisait par une forte tension de
trésorerie, l’accumulation des soldes déficitaires de gestion, ainsi que d’importantes
créances douteuses et irrécouvrables.
Face à cette situation, les banques ne pouvaient plus assurer leur rôle
d’intermédiaire financier, compromettant ainsi le processus de financement de
l’économie. Cette situation va être totalement bouleversée par un vaste mouvement
de réformes entreprises au cours des années 1980 par le déclenchement de la
libéralisation financière; celle-ci se traduit par la liquidation des banques
financièrement compromises ; la recapitalisation de celles qui présentaient des
besoins en fonds propres, la privatisation des institutions dont l’Etat était
actionnaire majoritaire.
Si l’effet positif des réformes du secteur réel sur la performance des
entreprises non bancaires a été suffisamment vérifié (Clarke, Cull et Shirley, 2005 ;
Boubakri et al. 2005), la performance post réformes financières des banques reste
sujette à condition surtout en Afrique. La mise en œuvre de la libéralisation
financière n’a pas eu d’effets positifs significatifs sur la rentabilité de ces
institutions car plusieurs études empiriques portant sur des échantillons
relativement représentatifs ont montré que les crises bancaires ont généralement été
précédées par des politiques de libéralisation financière (Miotti et Al, 1998). De
même, Demirgurc-kunt et Detragiache (1998), ont mené une étude sur 53 pays au
cours des années 1980-1995 qui leur a permis de constater que les réformes
augmentent la probabilité de crise bancaire. Selon Boubakri et al. (2005), une
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H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
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Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
privatisation de la banque dans un pays en développement, qui implique un
contrôle majoritaire local, expose à court terme la banque à un important risque de
crédit et à un taux d’intérêt exorbitant de nature à fragiliser la performance et la
liquidité recherchées. Otchere (2005) vérifie que dans les pays à faibles revenus, la
réforme des banques est source de contre performance à long terme car après cinq
ans de détention des actions acquises pendant la réforme, la perte de valeur est de
l’ordre de 24%. Les études de Clarke, Cull et Shirley, (2005) aboutissent à la
conclusion que les effets positifs des réformes financières sur les banques des pays
en développement dépendent de 4 facteurs à savoir :
1- l’entrée des investisseurs stratégiques dans le capital ;
2- l’abandon de l’intervention de l’Etat dans le contrôle de la banque ;
3- la présence des banques étrangères dans le processus de privatisation et
4- la non restriction de la compétition par l’Etat.
Plus de trois décennies se sont déjà écoulées depuis la mise en œuvre
effective de la libéralisation financière dans la zone UEMOA en général et plus
particulièrement au Bénin et il semble opportun de dresser un bilan. La
libéralisation financière a-t-elle permis aux banques béninoises d’améliorer leur
performance ?
Nous nous proposons de répondre à cette question principale à travers
l’analyse de l’impact de la libéralisation financière sur la performance des banques
au Bénin en étudiant le cas spécifique de la BOA-BENIN.
B- Objectifs et intérêt de l’étude
1- Objectifs
L’objectif général de l’étude est d’évaluer la contribution de la libéralisation
du système bancaire de l’UEMOA à la performance des banques béninoises à
travers le cas particulier de la BOA-Bénin. De façon spécifique, il s’agit de :
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H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
6
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
• mesurer le niveau de performance de la BOA-Bénin dans le contexte de
la libéralisation financière,
• identifier les facteurs spécifiques à la BOA susceptibles d’expliquer les
niveaux de performance atteints,
• comparer la performance de la BOA par rapport à celle des grandes
banques de l’UEMOA.
2- Intérêt de l’étude
Notre étude intitulée ‘’La performance des banques béninoises dans un
contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin’’ vise la pérennité des
banques dans un environnement marqué par des réformes. Elle permettra à ceux qui
s’intéressent aux banques notamment les acteurs du système bancaire (les
responsables, les actionnaires) et les bailleurs de fonds de connaître pour les
premiers les facteurs clés de succès, d’apprécier leurs efforts de gestion et aussi de
déterminer leurs faiblesses et leurs contraintes à la rentabilité des activités et pour
les derniers de rechercher les perspectives d’avenir de la banque, capable de
motiver leur soutien ou l’accord de leurs concours financiers.
Cette étude permettra également à la communauté scientifique, dans une
mesure aussi moindre soit-elle de relever les grands défis actuels en matière de
recherche dans le domaine bancaire et de mieux se familiariser à l’utilisation des
outils et techniques de l’analyse financière.
Enfin, l’analyse des performances bancaires, notamment en terme de
rentabilité, est d’un grand intérêt, ne serait-ce que pour permettre aux banques de
mieux appréhender les facteurs qui agissent sur leur rentabilité et de leur offrir ainsi
de meilleurs leviers d’action, de contrôle et de prévision.
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H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
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Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
C- Hypothèses de l’étude
- La libéralisation financière a contribué à l’amélioration de la performance de
la BOA mesurée en terme de ratios de rentabilité.
- Il existe des facteurs endogènes à la BOA susceptibles d’expliquer les
niveaux de performance atteints.
- La BOA a connu une amélioration de sa performance par rapport aux
grandes banques de l’UEMOA.
PARAGRAPHE 2 : LA REVUE DE LITTERATURE
Après avoir clarifié les concepts clés qui forment la charpente du thème de
cette étude, ce paragraphe traite des fondements théoriques et
empiriques de
l’étude.
A- Clarification des concepts clés
Il s’agit des concepts de réformes et de libéralisation financière d’une part, et
d’autres parts, du concept de la performance et de sa mesure que nous abordons
tour à tour dans le développement qui va suivre.
1- Le concept de réforme financière
La libéralisation financière est le passage d’un état de répression financière à
un état de libéralisation qui nécessite l’élimination d’un certain nombre de
restrictions notamment :
• une marge d’intermédiation garantie par la fixation des taux d’intérêt sur les
prêts et les dépôts,
• des barrières à la sortie des intermédiaires financiers accompagnés par des
programmes d’assurance dépôts illimités et implicites,
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H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
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Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
• des barrières à la sortie pour les clients les plus importants des intermédiaires
financiers,
• des programmes de rationnement et d’allocation des crédits pour les secteurs
prioritaires de l’économie,
• des contrôles sur les flux internationaux de capitaux et la concurrence
étrangère.
Dans la zone de l’UEMOA, les réformes de politique monétaire ont pris
successivement quatre formes :
1. la libéralisation des taux d’intérêt et la suppression de l’allocation
sectorielle des crédits,
2. l’obligation de constituer des réserves obligatoires
3. la mise en place d’un marché monétaire et
4. l’adoption de nouvelles lois bancaires.
L’objectif de ces réformes est l’introduction d’une gestion indirecte des taux
d’intérêt et de la liquidité bancaire.
1.1- Libéralisation des taux d'intérêt et suppression de l'allocation sectorielle
des crédits
Les taux d'intérêt de la plupart des pays africains ont été libéralisés et ne sont
plus déterminés administrativement. La BCEAO, dirigeant la politique monétaire
des pays de l'UEMOA, a procédé à cette réforme en deux étapes : 1989 et 1993. En
1989, elle a unifié les taux débiteurs, libéralisé les taux créditeurs et supprimé le
taux d'escompte préférentiel. En octobre 1993, la BCEAO a libéralisé les taux
débiteurs. Depuis cette date, seul persiste un taux maximum, égal à deux fois le
taux d'escompte. Désormais, les plafonds de refinancement concernent l'ensemble
des crédits et non plus seulement les crédits ordinaires. Par ailleurs, l'obligation
d'allouer un pourcentage minimum de crédits envers certains secteurs a été
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H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
9
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
supprimée et le taux d’usure a été fixé à 18%.
1.2- Mise en place de réserves obligatoires
La BCEAO a mis en application un système de réserves obligatoires à partir
d'octobre 1993. La constitution de réserves obligatoires était prévue depuis 1975
mais elle n'avait pas été appliquée. Le niveau est relativement faible : 1,5% sur les
dépôts à vue et les crédits à court terme (hors crédits de campagne). Ces taux sont
restés inchangés jusqu'en 1998, année au cours de laquelle ils ont été modifiés à
plusieurs reprises. Égaux à 9% en Août 1998 au Burkina Faso, au Mali et en Côte
d'Ivoire, ils ont ensuite été abaissés en Novembre 1998 en Côte d'Ivoire (1.5 %) et
en Décembre 1998 au Burkina Faso (3 %) et au Mali.
Le tableau suivant montre l’évolution du taux des réserves bancaires dans
l’UEMOA sur la période de l’étude.
Tableau 1 : Evolution des taux de réserves obligatoires dans l'UEMOA (en %)
2002
2003
2004
Bénin
9
9
13
Burkina Faso
3
3
3
Côte d’Ivoire
5
5
5
Guinée-Bissau
3
3
3
Mali
3
3
9
Niger
5
5
5
Sénégal
9
9
9
Togo
3
3
3
Source : Rapport d’activité de la BCEAO (2007).
2005
15
7
5
3
9
9
9
3
2006
15
7
5
3
9
9
9
3
Globalement l’évolution du taux des réserves obligatoires montre que les
banques détiennent des excédents de trésorerie consécutifs à leur réticence à
financer le secteur réel. Or ce rôle des banques dans l’économie est primordial dans
la mesure où leur fonction traditionnelle est d’octroyer des crédits et de collecter
des dépôts. Comme le souligne NOWAK (1993), ‘Le crédit est un instrument de
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H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
croissance, on ne développe pas l’investissement et la productivité sans le crédit ;
(…), il est un instrument de l’économie de marché que l’on conçoit mal sans la
mobilité du capital.
1.3- Émission de bons du Trésor et marché monétaire
Avant les réformes, les dispositifs de refinancement des banques et de
placement de leurs liquidités reposaient essentiellement sur la Banque Centrale.
Mais depuis Octobre 1993, la BCEAO a mis en place une politique de marché
libre.
Il s’agit d’un réseau des intermédiaires financiers qui traitent les titres
susceptibles d’être achetés ou vendus par la Banque Centrale. Cette dernière peut, à
travers ce marché, influencer le volume des transactions, le taux d’intérêt du
marché monétaire et, à travers celui-ci, les taux que les banques demandent à leurs
clients.
Le
marché
monétaire
de
l'UEMOA
comporte
deux
guichets
complémentaires : un marché interbancaire et un guichet des appels d'offre
hebdomadaires de la BCEAO. Il convient d'ajouter des instruments annexes de
réglage de la liquidité : prises en pensions, reprises exceptionnelles de liquidité et
prêts consentis au taux d'escompte. La réforme a été complétée en Juillet 1996 avec
l'adoption d'une réglementation concernant les titres de créances négociables afin
de permettre aux entreprises d'émettre des billets de trésorerie, aux banques des
certificats de dépôts, aux établissements financiers et aux organismes régionaux des
bons des institutions financières régionales.
1.4- L’adoption de nouvelles lois bancaires
Parallèlement aux réformes monétaires, de nouvelles lois bancaires ont été
adoptées en 1990 dans les pays de l'UEMOA. Une régulation prudentielle a été
mise en place et le dispositif de surveillance des banques a été renforcé.
L'objectif de la régulation prudentielle est de limiter les risques pris par les
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Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
banques afin d’assurer leur liquidité et leur solvabilité.
Le cadre d'exercice de l'activité bancaire est ordonné autour d'une loi bancaire,
d'une convention portant création de la Commission Bancaire de l'UEMOA, d'un
dispositif prudentiel et des normes comptables uniformes. Il s'appuie également sur
un dispositif régional régissant les relations financières extérieures des Etats
membres de l'UEMOA, ainsi que sur un dispositif harmonisé de lutte contre le
blanchiment de capitaux. Il vise notamment à renforcer la sécurité des dépôts
collectés, promouvoir la mobilisation de l'épargne et assurer un financement sain de
l’économie.
™ Cadre légal et réglementaire
En conformité avec les principes du Comité de Bâle pour une supervision
bancaire efficace, les cadres légal et réglementaire prévoient une répartition des
fonctions de réglementation d'une part, et celles de contrôles et de sanctions d'autre
part, entre les différents organes et institutions de contrôle et de réglementation de
l'activité bancaire à savoir, le Conseil des Ministres de l'Union, le Ministère chargé
des finances, la Banque Centrale et la Commission Bancaire de l'UEMOA. Par
ailleurs, la loi bancaire organise l'exercice de la profession bancaire. Elle a été
aménagée en 1990 dans le cadre de la restructuration du secteur bancaire, après la
crise des années 1980. Complétée par des instructions de la BCEAO et des
circulaires de la Commission Bancaire, elle régit tous les actes de la vie des
établissements de crédit (octroi et retrait d’agrément, conditions de nomination des
dirigeants des établissements de crédit, opérations des banques et établissements
financiers, information des Autorités monétaires, publication des comptes,
contrôles et sanctions). Elle précise les conditions d'accès au statut de banque ou
d'établissement financier, tant du point de vue de la procédure que des critères
d'agrément. L'agrément est prononcé par le Ministre des Finances après instruction
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Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
des dossiers par la BCEAO et avis conforme de la Commission Bancaire de
l'UEMOA. Dans ce cadre, une attention particulière est accordée à l'adéquation des
moyens aux objectifs de l'établissement en création, ainsi qu'à la qualité des
actionnaires et des dirigeants. En outre, certaines opérations touchant à la structure
du capital des établissements de crédit sont soumises à une autorisation préalable
du Ministre des Finances, permettant ainsi une surveillance stricte de l'actionnariat
des établissements de crédit.
La poursuite du processus d'approfondissement de l'intégration financière s'est
traduite par l'adoption du principe de l’agrément unique en juillet 1997. Ce
dispositif offre aux établissements de crédit la possibilité de proposer des
prestations ou de s’installer dans tout Etat de l’Union, selon une procédure
simplifiée, dès lors qu’ils ont obtenu un agrément pour un premier établissement. Il
a été réaménagé en 2004 dans le sens d’un assouplissement des mesures relatives à
la dotation financière exigée pour l'implantation dans l'Union. Dans le cadre de la
gestion des situations de crise d'un établissement de crédit, la loi bancaire prévoit
notamment le recours aux actionnaires et, le cas échéant, aux membres de
l'Association Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers (APBEF)
en vue de trouver une solution aux difficultés de l'établissement concerné et
prévenir les effets de contagion. En outre, le Ministre chargé des Finances peut
nommer un administrateur provisoire ou un liquidateur lorsque la situation de
l'établissement est fortement compromise. Le cadre légal et réglementaire régissant
l'activité bancaire est régulièrement révisé pour tenir compte des mutations de
l'environnement interne et externe de l'Union. Ainsi, à l'occasion des travaux sur la
Réforme Institutionnelle de l'UEMOA et de la BCEAO, entrepris depuis 2003, des
aménagements sont envisagés, en vue d'adapter le cadre réglementaire d'exercice
de l'activité bancaire aux dernières évolutions de l'environnement économique et
financier.
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Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
™ Cadre de la supervision bancaire
La supervision des établissements de crédit dans l’UEMOA est assurée par un
organe supranational doté de pouvoirs étendus, la Commission Bancaire de
l’UEMOA. La Banque Centrale assure son secrétariat. Du point de vue
organisationnel, la Commission Bancaire, présidée par le Gouverneur de la
BCEAO, comprend un représentant de chaque Etat membre de l'UEMOA, ainsi
qu’un collège de membres désignés intuitu personae par le Conseil des Ministres
de l’Union. Ces représentants jouissent d'une indépendance dans l'exercice de leurs
fonctions. La Commission Bancaire dispose de pouvoirs étendus pour effectuer des
contrôles sur pièces et sur place. A cet effet, elle peut requérir toute information
auprès des établissements de crédit, sans que le secret professionnel ne lui soit
opposé. Le contrôle sur place est organisé sur la base d'un programme annuel
articulé autour de la nécessité de procéder à des évaluations régulières au sein de
chaque établissement de crédit. Pour l'accomplissement de ses missions, la
Commission Bancaire est habilitée à prendre des mesures administratives et
dispose de larges pouvoirs de sanctions disciplinaires pour toute infraction à la
réglementation bancaire. Elle peut en outre étendre, le cas échéant, ses contrôles
aux sociétés apparentées et proposer la nomination d'administrateurs provisoires ou
de liquidateurs pour les banques et établissements financiers. Le cadre de
supervision est renforcé au plan régional et international par des accords
d’échanges et de coopération avec d’autres superviseurs. Ainsi, des conventions de
coopération ont-ils été signées avec le CREPMF, la Commission Bancaire française
et l'Autorité de supervision bancaire de la République de Guinée. Des démarches
similaires sont en cours avec les organes de supervision du Ghana, de la Gambie et
du Nigeria. Par ailleurs, la Commission Bancaire de l'UEMOA est membre du
Comité des Superviseurs de Banques de l’Afrique de l’Ouest et du Centre et du
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Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
Groupe de Liaison sur les Principes de Base, institué auprès du Comité de Bâle.
™ Dispositif prudentiel
Un dispositif prudentiel réaménagé est entré en vigueur dans l’UEMOA en
janvier 2000. Davantage conforme aux normes admises au plan international en
matière de supervision bancaire, il a pour objectif de contribuer à la consolidation
de la solvabilité et de la viabilité du système bancaire de l'Union. L'efficacité de la
supervision se traduit par le respect des normes prudentielles par un nombre
croissant
d'institutions.
Toutefois,
des
difficultés
sont
rencontrées
dans
l'observation de certaines normes notamment celles concernant la division des
risques et le coefficient de couverture des emplois à moyen et long terme par des
ressources stables. Cette situation est liée à la concentration des risques et à
l'inadéquation des ressources longues par rapport aux emplois de même nature. En
concertation avec les établissements de crédit, le dispositif prudentiel a fait l'objet,
en avril 2003, d'une évaluation pour en mesurer les acquis et cerner les modalités
de prise en compte des développements récents pour une transition vers le nouvel
Accord de capital dit « Bâle II ».
™ Cadre comptable et publication de l'information financière
Le cadre de supervision et le dispositif prudentiel sont adossés à des principes
comptables, d'audit et des normes de publication de l'information financière
relativement solides. Entré en vigueur le 1er janvier 1996, le Plan Comptable
Bancaire de l’UEMOA s'inspire des standards internationaux d'élaboration de
l'information comptable et financière, avec pour préoccupation, d'une part, de
mieux prendre en compte les besoins de gestion et de contrôle interne des
établissements de crédit, les impératifs d’information des autorités de tutelle et de
surveillance bancaire, ainsi que les besoins de divers utilisateurs, et d'autre part de
promouvoir la dynamique de l’intégration économique régionale. Dans ce domaine,
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Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
le cadre réglementaire soumet les établissements de crédit à un audit externe réalisé
par des commissaires aux comptes agréés, conformément aux règles édictées par la
Commission Bancaire. Par ailleurs, les établissements de crédit sont tenus de faire
publier leurs comptes annuels dans un journal officiel et d'afficher dans leurs
locaux, leurs barèmes généraux des conditions applicables à la clientèle.
™ Règlement relatif aux relations financières extérieures des Etats
membres de l’UEMOA
Le règlement n° R09/98/CM/UEMOA du 20 décembre 1998 régissant les
relations financières extérieures des Etats membres de l’UEMOA précise le cadre
d’intermédiation et de cession de devises, ainsi que les conditions de traitement des
opérations courantes et des opérations en capital avec l'extérieur. Le dispositif
réglementaire fixe les compétences des intermédiaires chargés d’exécuter les
opérations financières avec l’étranger qui sont la Banque Centrale, l’Administration
des Postes, les banques intermédiaires agréés ainsi que les bureaux de change. Les
dispositions de ce règlement consacrent la liberté des transactions courantes et
l'ouverture graduelle et ordonnée des opérations en capital dans le souci de mettre
l'Union à l'abri d'une crise monétaire. En la matière, la connaissance du client par
l'intermédiaire agréé, et les principes qui fondent l'exécution des paiements,
notamment la causalité et la licité, sont favorables à la préservation de la stabilité
du système financier régional.
™ La restructuration des banques
Les restructurations ont consisté en la transformation des arriérés de paiement
de l’Etat en titres, en une recapitalisation des banques, en un apurement des
créances douteuses et en une réduction des coûts de fonctionnement. La
transformation des arriérés de l’Etat a non seulement permis de favoriser le
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Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
financement du déficit budgétaire sans création monétaire mais également de
résorber la surliquidité bancaire (Anne, 2002). Selon les pays, les banques ont été
liquidées, fusionnées ou restructurées.
2- Le concept de performance et sa mesure
a- Le concept de performance
L’objectif de toute organisation est l’amélioration de sa performance. Selon
BOURGUIGNON (1995), le terme performance est largement utilisé sans que sa
définition ne fasse l’unanimité. Ce fait reflète la polysémie du mot. En revenant aux
origines étymologiques, on constate que le terme français et anglais sont proches et
signifient l’accomplissement pour évoquer par la suite, l’exploit et le succès.
Pour SILEM et ALBERTINI (2004) dans lexique d’économie 8ème édition, la
performance se définit comme le degré d’accomplissement des objectifs, des buts
des plans ou programmes que s’est donnée une organisation. Pour eux, les
indicateurs de performance sont généralement des quantifications se traduisant par
des rapports entre les résultats obtenus et les moyens mis en œuvre.
La performance, vue globalement est « un mot qui regroupe plusieurs
assertions, appréhendée à partir de plusieurs dimensions » (LEBAS, 1999). Ces
dimensions sont variables suivant l’orientation du chercheur, les acteurs auxquels
on s’intéresse, le type d’organisation étudiée, les objectifs poursuivis par cette
organisation (KANAKIN, 2002). De ce point de vue, pour un chef d’entreprise, la
performance est synonyme de profit tandis que pour le responsable de la direction
commerciale, c’est la croissance des ventes.
AGBODJAN et AMOUSSOUGA (1995) 1 estiment que ‘’ la performance
est à la fois croissance sociale, du chiffre d’affaires, de la part du marché, du
bénéfice. Elle se manifeste aussi à travers les œuvres sociales, la satisfaction
1
Cité par KANAKIN Casimir (2002)
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Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
donnée au personnel. La performance est innovation, variation de la gamme des
produits ; elle est démultiplication des unités de production et du service pour la
conquête et la fidélisation de la clientèle ‘’.
BOURGUIGNON (1998) définit la performance à
partir de trois sens
généraux : la performance résultat, la performance action et la performance succès.
La performance est mesurée en comparant le résultat à l’objectif fixée. Cette
approche est celle retenue en contrôle de gestion où la mesure de la performance
est l’évaluation ex- post des résultats obtenus (BOUQUIN, 1989). La performance
financière de l’organisation est mesurée à partir des critères tels que la rentabilité,
la productivité, le rendement des actifs et l’efficacité (RICHARD, 1993).
Si la performance résultat ‘’ n’est que le résultat de l’action’’, la
performance action est appréhendée à partir des moyens, des processus, des
compétences et des qualités mises en œuvre pour atteindre ces résultats. Enfin, la
performance succès est fonction des représentations que s’en font les actions, et de
manière plus générale, l’organisation toute entière.
Cependant, deux (02) dimensions distinctes permettent d’appréhender ce
concept : l’efficacité et l’efficience. Le succès, la compétitivité, les facteurs clés de
succès permettent d’apprécier l’efficacité. La productivité, les coûts, le rendement
et la rentabilité assurent l’efficience. Dans cette optique, les ressources matérielles
et humaines doivent être obtenues au prix le plus bas possible en tenant compte des
exigences de qualité ainsi que les objectifs à long terme. Ces ressources doivent
être utilisées avec une productivité maximale de manière à produire un meilleur
résultat. La distinction entre efficacité et efficience est souvent utile lors des
discussions sur les prévisions.
L’efficacité consiste à atteindre un objectif attendu. Elle se définit comme la
capacité d’une organisation à atteindre le but qu’elle s’est fixée à partir de
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Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
l’utilisation des moyens. JACOT (1997) 2 définit l’efficacité dans une acception
plus restreinte puisque celle-ci est définie comme étant le meilleur rapport possible
entre le degré de satisfaction des clients (output) et les moyens mis en œuvre pour
l’obtenir (inputs).
Quant à l’efficience, elle constitue la seconde dimension principale
d’appréciation de la performance organisationnelle. Elle se définit comme
l’obtention du résultat fixé, l’atteinte de l’objectif (output) sous contrainte de coûts
(consommation minimale de ressources ou d’input). MATHE et CHAGUE (1999)
emploient le terme d’efficacité productive laquelle est mesurée en termes de coût et
de productivité. Cette dernière se définit comme le rapport entre « une productivité
et l’ensemble des facteurs de production qui ont permis de l’obtenir » (RICHARD,
1993).
En somme, être efficace consiste à aller dans le sens des objectifs de
l’organisation tandis que être efficient, c’est utilisé les moyens disponibles de la
manière la plus productive et évité le gaspillage.
DURANT (1979) fait remarquer que l’efficacité et l’efficience sont deux
(02) concepts indépendants puisqu’on peut atteindre le but fixé à un coût élevé, et
qu’inversement on peut exposer un faible coût mais ne pas atteindre l’objectif, donc
être efficace et non efficient et vice versa. C’est KANAKIN qui à notre avis,
exprime le plus clairement la différence entre les deux (02) notions. L’efficience
selon lui, consiste à « faire les choses bien », l’efficacité à « faire les bonnes
choses ». L’efficience est donc concernée par l’emploi des ressources, l’efficacité
par l’adéquation de ce que l’on fait. On peut être efficace sans être efficient.
De manière générale, la performance nécessite une identification claire et
précise des objectifs assignés à une firme. La performance financière d’une
entreprise quant à elle fournit aux actionnaires et à l’analyste extérieur, l’évaluation
2
In BARRAUX, J. (1997)
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Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
de l’ensemble des résultats financiers réalisés et donc dépend de sa rentabilité
financière. Ainsi, l’équilibre financier dégagé à partir des agrégats bilantaires
permet de vérifier si le principe financier est respecté. « La performance est
mesurée à travers la part du marché, la productivité, la valeur ajoutée, le tableau de
bord, la solvabilité, la liquidité et la profitabilité. » 3
L’évaluation de la performance financière se fonde généralement sur les
renseignements fournis par les états financiers de l’entreprise étudiée. Ces états
sont le bilan, le compte de résultat, le Tableau Financier des Ressources et des
Emplois (TAFIRE) et les états annexés. Ceux-ci fournissent des données ayant trait
par exemple au montant du capital, de la dette, la politique d’amortissement et de
provision, le niveau de la production, des consommations intermédiaires, des
charges salariales. Ces données permettent de calculer des ratios qui sont des
rapports entre deux (02) grandeurs permettant ainsi de déterminer des niveaux de
rentabilité, de production.
A l’instar de la performance financière des entreprises, la performance
financière des banques dépend aussi de leur rentabilité. Ainsi, pour qu’une banque
dégage un profit, il faut que ses recettes ou produits bancaires, essentiellement
constituées des intérêts perçus sur les crédits qu’elle accorde, excèdent les intérêts
payés sur les ressources collectées ou frais bancaires et que le solde ainsi obtenu ou
produit bancaire net soit supérieur à l’ensemble de ses charges d’exploitation
(AUGROS et QUERUEL, 2000).
L’analyse des charges et des recettes des banques permet de déterminer les
postes qui jouent un rôle significatif dans l’obtention du résultat des banques.
3
AMI-TOURE L, ZINGONGO A. « Analyse de la performance des entreprises publiques béninoises par une
méthode multicritère : cas du Port Autonome de Cotonou », FASEG/UAC, 2000-2001, p 61.
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Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
™ L’analyse des charges
Les charges ou dépenses bancaires peuvent être classées en deux (02)
grandes catégories à savoir les frais financiers dits frais bancaires et les charges
d’exploitation.
• Les frais financiers ou frais bancaires
Ce sont des frais liés à l’activité de la collecte des ressources et au
refinancement. Ils représentent en général une grande partie du total des charges.
Ces frais concernent la rémunération des fonds collectés auprès des clients et les
intérêts versés sur les frais empruntés sur les marchés de capitaux. En ce qui
concerne la rémunération des ressources collectées auprès des déposants, seuls les
comptes d’épargne, les comptes de dépôts à terme sont concernés et conformément
aux taux en vigueur, ce qui constitue des charges pour l’entreprise.
Les dépôts à vue monétaires ne donnent généralement pas lieu au versement
d’intérêts créditeurs. Par contre ils entraînent des charges de gestion (tenue de
compte, service caisse). Concernant les ressources empruntées sur le marché des
capitaux ou obtenues auprès de la banque centrale, elles sont très coûteuses. En
effet, elles sont obtenues à des taux généralement supérieurs au taux d’épargne.
Leurs coûts sont instables car soumis aux fluctuations des taux sur le marché.
• Les charges d’exploitation ou frais de gestion
La banque étant une entreprise de service, les charges de fonctionnement
occupent une part importante dans le coût de ses opérations. Nous pouvons les
répartir en trois groupes : les dépenses de personnel, les impôts et taxes, ‘’autres
frais et amortissements’’ qui sont les commissions intermédiaires.
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Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
™ L’analyse des recettes ou produits bancaires
Les opérations génératrices de produits pour les banques peuvent être
regroupées en deux (02) rubriques : la rubrique des intérêts et la rubrique des
commissions.
• La rubrique des intérêts
Les opérations génératrices d’intérêts ne sont rien d’autre que les
engagements directs et les opérations de trésorerie.
Les engagements directs sont des crédits accordés à la clientèle sous forme
de découvert, de crédits réels et de diverses facilités de caisse, qui génèrent des
intérêts. Quant aux opérations de trésorerie, il s’agit des opérations de gestion des
excédents de trésorerie qui sont constituées des placements sur le marché
monétaire, d’achat de titres, de bons et des prêts interbancaires.
• La rubrique des commissions
Les opérations génératrices de commissions sont constituées par les
engagements indirects et les divers services rendus à la clientèle.
Les engagements indirects regroupent les cautions, aval, les confirmations de
crédit documentaire et d’autres engagements hors bilan. Pour ce qui est des divers
services rendus à la clientèle, les banques perçoivent des commissions sur diverses
prestations de services à la clientèle telles que les certifications de chèques, les
encaissements d’effet, les opérations de transfert, de rapatriement des fonds, de
gestion de portefeuilles clients et des conseils à la clientèle.
Une fois le montant des produits et des charges connu, les banques passent à
la détermination des comptes de résultat en dégageant d’abord le Produit Net
Bancaire (PNB) qui est la différence entre les produits et les charges de nature
bancaire. ‘’Le PNB doit permettre non seulement de couvrir les frais de gestion, les
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Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
amortissements et les provisions (dont celles pour les créances douteuses) mais en
outre de dégager un résultat d’exploitation, puis un bénéfice net positif en vue
d’auto financement’’ (BEZIADE, 1996).
Pour AUGROS et QUERUEL (2000), le PNB a pour but essentiel, de fournir
un indicateur de l’évolution des opérations qui constituent le cœur de l’activité des
établissements de crédit. Il permet de définir une notion qui peut être assimilée à
une sorte de « valeur ajoutée » par les banques.
Tout comme le compte de résultat, le bilan aussi est un élément de
l’évaluation de la performance financière. Selon AUGROS et QUERUEL (2000),
« c’est la présentation conventionnelle des différents éléments qui constituent le
patrimoine d’un établissement de crédit. Cette présentation obéit à des règles de
classement qui facilitent la compréhension des opérations. Pour les établissements
bancaires, ces règles sont déterminées par le bilan comptable bancaire. Le bilan est
la photographie à un moment donné du patrimoine de l’établissement de crédit ».
Ils poursuivent en disant que l’utilité du bilan est d’informer les dirigeants, les
actionnaires et les tiers de la situation de la banque.
b- Mesure de la performance
Mesurer l’efficacité n’est pas chose facile. Elle est surtout fonction des
objectifs des acteurs. Ainsi le dirigeant pourra mesurer la performance par rapport
au résultat et à la compétitivité de son entreprise ; l’employé la mesure par rapport
au climat de travail et au salaire ; le client pense à la qualité des services rendus.
Compte tenu des objectifs assignés à notre étude, nous allons mesurer la
performance par rapport à la rentabilité, à la productivité et à la solvabilité.
™ La rentabilité
La rentabilité d'un établissement de crédit représente son aptitude à dégager
de son exploitation des gains suffisants, après déduction des coûts nécessaires à
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Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
cette exploitation, pour poursuivre durablement son activité. Elle est issue du
processus de transformation au sens large (tels que sur les contreparties, les taux
d'intérêt, les devises ou les échéances) mis en œuvre par les établissements de
crédit dans le cadre de leur fonction d'intermédiation. Les analystes financiers
utilisent plusieurs instruments d’appréciation de la rentabilité. Selon Nouy (1992),
trois principales approches sont couramment utilisées à savoir :
1. l’approche basée sur les soldes intermédiaires de gestion,
2. l’approche basée sur les coûts et
3. l’approche basée sur l’analyse des ratios d’exploitation.
C’est cette dernière approche qui sera retenue pour notre étude. Les ratios de
rentabilité utilisés sont la rentabilité des capitaux propres et la rentabilité des actifs.
• Le Return On Equity (ROE)
Le Return On Equity encore appelé rentabilité des capitaux propres exprime
la rentabilité de la valeur comptable des moyens propres dont dispose l’entreprise.
Cette rentabilité permet aux apporteurs de capitaux de juger si l’entreprise a réalisé
un résultat acceptable au moyen du capital à risque dont elle dispose et s’il est
possible de distribuer un dividende, à condition que la liquidité le permette. Dans
la formulation comptable, le ROE est défini par le ratio :
ROE = Résultat Net /Capitaux Propres
• Le Return On Assets (ROA)
Le Return On Assets ou le coefficient de rendement des actifs est le résultat
net sur le total bilan. Ce ratio indique le taux de résultat net dégagé en moyenne
sur l’ensemble des actifs portés par l’établissement. Il est assez pertinent s’agissant
d’établissements dont les activités d’intermédiation, vers la clientèle notamment,
sont prédominantes.
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Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
ROA= Résultat Net /Total Bilan
™ La solvabilité
La solvabilité concerne la capacité de l’entreprise à faire face à l’ensemble
de ses engagements financiers. Ce ratio permet de mesurer le degré d’endettement
de la banque.
RS = Fonds propres/Dépôts Totaux
™ La productivité
La productivité désigne le rapport entre la production et les facteurs de
production. Ceux-ci peuvent être physiques (productivité physique) ou en valeur
(productivité en valeur). La productivité en valeur de la main d’œuvre intègre les
aspects qualitatifs du travail et de la production. Elle se définit alors comme le
rapport entre la valeur produite et le coût du travail mis en œuvre. Les ratios de
productivité utilisés dans le cadre de cette étude sont :
- Charges d’exploitation/ Produits Bancaires
- Frais de Personnel/Charges de Fonctionnement
Les variables explicatives de cette étude concernent les variables
managériales ou organisationnelles. Le tableau ci-dessous résume les indicateurs
(variables dépendantes et explicatives) de l’étude.
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Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
Tableau 2 : Les indicateurs de l'étude
Mesure de la rentabilité bancaire comme variable dépendante
Le
rendement
(Return on Assets)
des
actifs
ROA Rentabilité des fonds
(Return on Equity)
propres
ROE
Résultat net
Résultat net
ROA = ---------------
ROE = -------------------
Total bilan
Fonds propres
Les déterminants managériaux
Les charges d’exploitation bancaire :
Charges d’exploitation
Produits bancaires sur total actif :
Produits bancaires
-----------------------
--------------------------
Total bilan
Produits bancaires
La taille de la banque
Les Frais de personnel sur charges de
fonctionnement :
Frais de personnel
Taille B =log (Total actif)
----------------------------Charges de fonctionnement
Ratio de solvabilité
RS = Fonds propres / Dépôts totaux
Source : Brahim et Said (2008) ; nous-mêmes
B- Les fondements théoriques de l’étude : la théorie de la libéralisation
financière et de la répression financière
Les théoriciens de la libéralisation financière, dont les plus connus sont
KINNON et SHAW (1973), estiment qu’il suffit que la répression financière soit
éliminée pour
promouvoir le développement. Les tenants de la libéralisation
financière estiment que dans un système financier sur-réglementé et/ou la
concurrence est limitée, les banques ressentent moins le besoin de rechercher de
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Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
nouveaux clients et d’attirer des dépôts, tandis que les épargnants et les
emprunteurs potentiels, n’étant pas sollicités, sont amenés à se tourner vers les
circuits financiers parallèles.
La répression apparaît comme une situation caractérisée par des restrictions
et des dysfonctionnements qui conduisent à une fragmentation des marchés
financiers. Parmi ces restrictions, on cite :
(1) La structure des taux d’intérêt reflète un profond déséquilibre:
Les taux d’intérêt réels négatifs observés pendant de longues périodes ont
entraîné une diminution de l’incitation aux placements bancaires et surtout, a
renforcé le rationnement du crédit bancaire traditionnel pourtant nécessaire à la
dépense d’investissement privé
(2) L’endettement du trésor auprès de la banque centrale :
Cet endettement est lié au déficit budgétaire et au déficit des entreprises
publiques, ce qui crée des effets d’éviction vis-à-vis du secteur privé, notamment
des petites unités et se traduit par des créances douteuses contraignant les banques à
privilégier des prêts à court terme et à garantie élevée.
(3) La lourdeur administrative :
Les coûts de gestion et les délais de décaissement : ceux-ci interdisent aux
grandes organisations d’atteindre les acteurs qui produisent à petite échelle. On
peut citer comme autres formes de restrictions imposées par le gouvernement : le
contrôle des changes, les coefficients de réserves obligatoires, la régulation de la
concurrence.
Selon Fry (1979) qui a adressé des critiques à l’égard de la répression
financière, l’administration des taux à des niveaux inférieurs au taux d’équilibre du
marché peut influencer négativement l’économie par le biais de cinq canaux :
- Des faibles taux d’intérêt entraînent la préférence des individus pour la
consommation future. Ceci a pour effet la réduction de l’épargne au niveau
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Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
inférieur de celui qui serait optimal du point de vue de l’ensemble de la collectivité.
- Des faibles taux d’intérêt sur les dépôts bancaires par rapport au taux des
marchés financiers informels peuvent réduire l’offre des fonds du système bancaire
et favoriser la désintermédiation.
- Les emprunteurs qui peuvent obtenir les fonds dont ils ont besoin à des
bas taux d’intérêt auront tendance à choisir des projets relativement capitalistiques
étant donné le coût modique de leur endettement, facteur considéré comme
abondant dans les pays en voie de développement
- Les emprunteurs potentiels sont des entrepreneurs dont les projets sont
relativement peu rentables et qui ne désirent pas de s’engager dans des crédits à
taux élevés.
- Une mauvaise allocation des fonds prêtables du fait du niveau réduit de
l’intermédiation financière et du niveau faible de responsabilisation des banques
dans le quadrillage des crédits.
Selon FRY (1979), ces effets pervers de la répression et la ferme conviction
dans la relation positive entre croissance économique et finance qui ont jalonné le
paradigme de la libéralisation financière constituent l’épine dorsale de la thèse de
KINNON et SHAW.
Dans ce contexte, libérer le secteur financier, accroître le niveau des taux
d’intérêt réels servis sur les dépôts (par une augmentation des taux nominaux ou
par une baisse de l’inflation) va stimuler l’accumulation d’encaisses monétaires
(l’épargne) et donc permettre la croissance de l’investissement. Cela devrait aussi
permettre d’accroître l’intermédiation bancaire ; d’où une réduction des frais
d’intermédiation entre prêteurs et emprunteurs grâce à la réalisation d’économie
d’échelle, une meilleure diversification du risque, un accès facile des emprunteurs
aux fonds prêtables.
Pour KINNON et SHAW (1973), la libéralisation financière a un impact
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H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
positif sur la croissance économique. Cette hypothèse repose sur deux arguments :
- D’une part, le plafonnement des taux d’intérêt à des niveaux
artificiellement bas réduit l’épargne, l’offre des fonds prêtables, ceci conduit à un
rationnement de l’investissement et à
un ralentissement de la croissance
économique ,
- D’autre part, la répression financière entraîne une mauvaise allocation des
crédits.
HUGON (1990) présente sur tableau les avantages qu’apporterait la libéralisation
financière en comparaison avec la répression financière (voir annexe 2)
C- les fondements empiriques de l’étude
Les travaux réalisés analysant les effets de la libéralisation financière sur la
performance des banques mettent en évidence des résultats ambigus. NEMBOT
NDEFFO et NINGAYE (2007), dans leur travaux sur ‘’Réformes financières et
rentabilité du système bancaire des Etats de la Communauté Economique et
Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC)’’ montrent que les réformes financières
ont contribué à l’amélioration de la rentabilité bancaire. Ils estiment cependant que,
le système bancaire ne parvient pas toujours à s’adapter aux besoins de l’économie
puisqu’il n’est constitué que de banques commerciales. Pour eux, le processus des
réformes devrait se poursuivre avec plus de dynamisme dans le développement de
la concurrence dans l’industrie bancaire et la maîtrise des créances douteuses. Les
banques norvégiennes par exemple, ont connu une augmentation de leur efficience
et de leur productivité après les réformes, il en est de même pour les banques
turques. Au contraire, l’efficience bancaire aux USA est restée relativement stable
après les réformes des années 1980.
KAMINSKI et REINHART (1996), ont montré que les crises bancaires
étaient rares et n’avaient pas de liens avec les crises de balances des payements au
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H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
cours des années 1970, et qu’à la suite du mouvement général de réformes
financières dans le monde, le nombre de crise bancaire a fortement augmenté et que
la plupart des crises bancaires sont précédées par des politiques de réformes
financières. Dans le même sens, OTHMAN après ses études sur ‘’l’efficacité et la
productivité des banques au Maroc durant la période de libéralisation financière :
1990-1996’’ souligne que les réformes financières n’ont
pas eu les effets
escomptés sur la performance des banques de ce pays.
Selon TANIMOUNE (2001), lorsqu’on prend en compte les conditions
macro-économiques moyennes de l’UEMOA, il semble que la libéralisation
financière ait entraîné une baisse de l’épargne du Burkina, du Niger et du Sénégal.
De même, l’impact direct positif obtenu à travers le système bancaire béninois
semble avoir été selon toute vraisemblance insuffisante pour l’emporter à l’échelle
de toute l’union.
Pour MIOTTI et PLIHON (2000) la libéralisation financière ainsi que les
innovations financières suscitées par les marchés ont facilité l’entrée de nouveaux
intervenants nationaux ou étrangers et ont levé les restrictions apportées aux
activités bancaires notamment aux opérations avec l’étranger et sur les marchés
financiers. Dans ce nouvel environnement les banques subissent la concurrence de
la finance de marché (finance directe). Cela est dû
au fait que d’une part les
entreprises recourent à l’émission de valeurs mobilières pour se financer, ce qui
implique un déclin de la fonction traditionnelle des banques et d’autre part les
besoins que les clients ont de pouvoir accéder directement à des liquidités d’origine
bancaire diminuent car les clients importants ont désormais un accès directe aux
marchés monétaires et financiers. Cette augmentation de concurrence a entraîné à
la fois une baisse de la rentabilité des opérations bancaires traditionnelles (effet
prix) et un transfert de nombreux clients importants vers des financements directs
sur des marchés monétaires et financiers (effet quantité). Ces deux effets ont
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H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
affaibli les sources traditionnelles de revenus des banques ce qui les poussent à
réagir en élevant le niveau moyen de leurs opérations.
BERNOU et GRONDIN (2001) quant à eux estiment que la libéralisation
financière diminue l’état de répression, notamment en baissant le coût de l’accès au
financement externe et en autorisant par suite, le développement de l’activité
économique non financière. Cependant, pour qu’elles soient réussies et garantissent
un équilibre financier durable et non inflationniste, l’abolition des politiques
monétaires et la libéralisation des marchés de capitaux des pays en développement
doivent respecter une vitesse inscrite dans des limites bien définies.
La littérature économique regroupe les déterminants de la rentabilité bancaire
en facteurs externes et facteurs internes à la banque. Etant donné que les banques
de la zone UEMOA évoluent dans un espace harmonisé et homogène, l’étude de
l’impact des variables internes aux banques retient plus particulièrement notre
attention.
Les facteurs organisationnels susceptibles d’expliquer la rentabilité des
banques sont constitués des charges d’exploitation bancaires, des produits
bancaires, des frais de personnels et de la taille de la banque. Selon Yao (2002), la
relation entre la taille et la rentabilité constitue une partie importante de la théorie
de la firme. En effet on y pose le problème de taille optimale d'une entreprise dans
l'optique d'une maximisation du profit. Il ressort que la rentabilité des banques
semble dépendre de leur taille. Les banques les plus rentables semblent être les
banques moyennes.
Arshadi et Lawrence (1987) ont analysé sur la base des données empiriques
le comportement de la performance de nouvelles banques installées aux Etats-Unis.
Ils ont utilisé une analyse de corrélation canonique pour tester la relation entre la
mesure de performance et une série de variables financières endogènes. Quatre
mesures de performance ont été utilisées. Il s'agit :
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H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
- du taux de rendement qui est le rapport bénéfice net/total actif,
- du ratio intérêts reçus sur prêts/total des prêts,
- du ratio intérêts payés sur dépôts/ (total des dépôts à terme + dépôts
d'épargne) et
- du total des crédits des banques de l'échantillon/total des crédits à
l'économie.
Ils parviennent à la conclusion selon laquelle le coût des opérations
bancaires, la taille des banques et la structure des crédits bancaires sont des
variables qui expliquent mieux la performance des banques.
La théorie financière et les études empiriques existantes divergent souvent
sur l’impact de certains facteurs organisationnels sur la rentabilité des actifs : alors
que la théorie financière insiste sur l’effet négatif des frais d’exploitation bancaires
sur la profitabilité, certaines études empiriques soutiennent plutôt que l’impact peut
être positif dans la mesure où les frais d’exploitation augmentent la productivité des
banques et par là leur rentabilité et, dans le souci de la maximisation du profit, les
banques tendent à engager des dépenses d’exploitation additionnelles, justifiant
ainsi la variation dans le même sens entre les frais bancaires généraux et la
rentabilité des actifs (Ben Naceur, 2003).
SECTION 2 : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
Dans un travail de recherche, la méthodologie suivie s’avère importante pour
la fiabilité et la crédibilité des résultats. Elle se définit comme l’ensemble des
démarches entreprises pour la collecte des données, des informations et leurs
traitements en vue de produire des résultats qui permettent d’atteindre les objectifs
fixés et de vérifier les hypothèses. L’exposé de cette section devra permettre dans
un premier temps de présenter les outils de collecte des données, le choix de
l’échantillon et les variables de l’étude puis dans un second temps, d’exposer la
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H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
méthode de traitement des données ainsi que les difficultés rencontrées.
PARAGRAPHE 1- DE LA
COLLECTE DES DONNEES AUX VARIABLES DE L’ETUDE
Nous consacrons ce paragraphe à la présentation des outils de collecte des
données, le choix de l’échantillon et les variables de l’étude.
A- La collecte des données
La méthodologie adoptée dans le cadre de la collecte des données relative à
ce travail a consisté en la recherche documentaire et les entretiens.
1- La recherche documentaire
Elle a été effectuée dans les bibliothèques de l’Ecole Nationale d’Economie
Appliquée et de Management (ENEAM), de la Faculté des Sciences Economiques
et de Gestion (FASEG) et enfin à la Bibliothèque Centrale de l’UAC. Elle a permis
d’approfondir et d’élargir notre champ de compréhension à l’objet de la présente
étude. Grâce à la recherche documentaire, nous avons consulté les principaux
documents relatifs à la banque et à son fonctionnement, ainsi qu’aux écrits relatifs
aux principales théories constituant le sous bassement même de l’activité bancaire ;
en un mot, les ouvrages spécialisés, les articles et revues scientifiques,
l’encyclopédie de gestion.
2- Les entretiens
C’est une méthode de recherche qui a pour but de recueillir les informations
précises auprès de certaines personnes ressources.
B- Le choix de l’échantillon et les variables de l’étude
1- Le choix de l’échantillon
Compte tenu des objectifs assignés à notre étude, nous avons circonscrit le
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H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
champ de notre étude à la Bank Of Africa-Bénin. Filiale du groupe Bank Of Africa,
la BOA-Bénin créée en Juin 1989 est aujourd’hui une banque forte d’un réseau
dynamique fortement implantée dans l’UEMOA. Elle est la première entité à être
cotée à la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) et est la plus liquide
des banques béninoises. Enfin, le large actionnariat national et la participation
d’institutions internationales et sous-régionales au capital de la BOA Bénin lui ont
conféré une crédibilité certaine et lui font bénéficier de la confiance et de la
considération des partenaires étrangers et du public béninois. Sa devise est « la
force d’un groupe, la proximité d’un partenaire. »
2- Les variables
Nous abordons ici les principaux documents de base dont nous nous
servirons pour notre étude. Il s’agit pour la plupart des états financiers.
Selon Raffournier 4 (1996), « l’objectif des états financiers est de fournir une
information sur la performance, la situation financière de l’entreprise et son
évolution qui soit utile à une large gamme d’utilisateurs lorsqu’ils prennent leurs
décisions économiques ». Les états financiers annuels comportent : le bilan, le
compte de résultat et le Tableau Financier des Ressources et des Emplois. Nous
nous servirons du bilan et du compte de résultat dans la conduite de cette étude.
Outre ces états, nous nous servirons également des états financiers agrées
publiées annuellement par la commission bancaire de l’UEMOA.
4
HOUNKOU E.C, WELE P. I. (2006), «Gestion financière», Edition OASIS, p.13.
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H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
PARAGRAPHE 2: DE L’OPERATIONNALISATION DES VARIABLES, AUX DIFFICULTES
ET LIMITES DU TRAVAIL
Dans cette partie, nous abordons successivement la méthode de traitement
des données, les stratégies de vérification des hypothèses de l’étude, les difficultés
rencontrées et les limites du travail.
A- Opérationnalisation des variables et cadre opératoire
1- Opérationnalisation des variables
Par le traitement des données, des tableaux statistiques ont été élaborés. Ces
tableaux nous ont permis d’avoir une idée sur l’évolution dans le temps de certains
indicateurs (ratios) comme le return on equity (ROE) et le return on assets (ROA).
A partir des données des tableaux, nous avons élaboré des graphiques. Les
graphiques sont alors des outils de représentation des données des tableaux. Le
choix de cet outil dans le cadre de ce travail est motivé par l’aspect visuel qu’il
donne sur l’évolution des indicateurs dans le temps. Cet outil permet également de
détecter une éventuelle corrélation entre deux indicateurs financiers.
2- Cadre opératoire
Il s’agit ici de mettre en évidence les stratégies de vérification des hypothèses
de l’étude. En ce qui concerne la première hypothèse, nous allons dans un premier
temps calculer et analyser l’évolution des ratios de rentabilité que sont le ROE et le
ROA sur toute la période de l’étude. Ensuite nous allons procéder à une
comparaison de ces ratios par rapport à la moyenne des grandes banques de
l’UEMOA. Ainsi, lorsque simultanément, le niveau moyen de la rentabilité des
actifs et des capitaux propres de la BOA est supérieur à la moyenne de celui des
grandes banques, nous dirons que l’hypothèse 1 est vérifiée. Elle sera partiellement
vérifiée si entre la rentabilité des actifs et celle des capitaux propres, une seulement
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H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
est supérieure à la moyenne des grandes banques ; dans le cas où les deux seront
inférieures à cette moyenne, l’hypothèse est infirmée.
En ce qui concerne la seconde hypothèse, nous allons analyser ces ratios de
rentabilité bancaires relativement aux déterminants managériaux. Les évolutions
des variables explicatives seront interprétées autour des considérations suivantes en
ligne avec les conclusions de certains essais des travaux empiriques présentés plus
haut :
™ Plus les charges d’exploitation bancaire augmentent plus la rentabilité se
dégrade. Ceci implique que pour aboutir à un niveau élevé de rentabilité
bancaire, il faut une meilleure gestion des charges.
™ Au niveau de la taille, plus elle augmente, plus la rentabilité de la banque
augmente. La taille de la banque profite aux différents intervenants et
contribue positivement à la profitabilité de la banque.
™ Plus les produits bancaires augmentent, plus la rentabilité de la banque
augmente.
Notre troisième hypothèse stipule que la BOA a connu une amélioration de
sa performance par rapport aux grandes banques de l’UEMOA. Pour vérifier cette
hypothèse nous utiliserons principalement la méthode des ratios. Ensuite, nous
allons calculer les ratios de rentabilité, de solvabilité et de productivité de la BOA à
partir des données disponibles sur les six années de notre étude que nous allons
comparer avec la moyenne annuelle de ces mêmes ratios pour les grandes banques
de l’UEMOA. La moyenne de ces ratios nous servira de normes sectorielles par
rapport auxquelles nous allons émettre un jugement sur la politique de gestion de la
banque. Si la situation financière de la BOA est meilleure que celle des grandes
banques, cela traduit le niveau appréciable de sa rentabilité par rapport à celui des
grandes banques.
Ainsi, lorsque le niveau d’un ratio calculé pour les grandes banques est moins
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H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
appréciable que celui calculé pour la BOA, nous dirons en rapport avec ce ratio que
la politique est "bonne". Elle sera jugée "mauvaise" dans le cas où la moyenne
calculée pour les grandes banques sera plus appréciable que celle calculée pour la
BOA
Lorsque le nombre de notes bonnes surpasse celui des notes mauvaises c'està-dire lorsque 50% au moins des ratios retenus en vue de cette comparaison seront
favorables à la BOA, nous pouvons conclure que l’hypothèse 3 est confirmée. Dans
le cas contraire, elle sera infirmée.
B- Difficultés rencontrées et limites du travail
1- Difficultés rencontrées
La réalisation de ce travail de recherche s’est confrontée à des difficultés de
deux ordres. La principale difficulté est relative à l’indisponibilité des personnes
ressources susceptibles d’apporter une contribution substantielle à ce travail qui ne
les a pas pour autant laissé indifférent. En effet, les préoccupations professionnelles
quotidiennes n’ont pas permis à tous les spécialistes, pourtant très intéressés par le
sujet de l’approprier. La seconde difficulté tient au secret bancaire qui fait partie
intégrante du quotidien des banques. Bien que les responsables soient intéressés par
le sujet, la réticence enregistrée a réduit nos outils de travail aux seuls états
financiers publiables.
2- Limite du travail
La principale limite de ce travail est celle de nos moyens. Nous aurions en
effet souhaité étudier la performance sur toutes ses dimensions mais notre étude
s’est réduite à la dimension financière. De plus, notre étude n’a pas pris en compte
les déterminants macro-financiers et macroéconomiques de la rentabilité des
banques suggérés par la littérature empirique.
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H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
CHAPITRE II : CADRE INSTITUTIONNEL
DE L’ETUDE
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H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
Ce chapitre est consacré à la présentation du paysage bancaire formel
béninois en général et à celle de la BOA-Bénin en particulier.
SECTION I : PRESENTATION DU SYSTEME BANCAIRE BENINOIS
L’ouverture du secteur bancaire béninois à la concurrence internationale a
permis la création de nouvelles banques dont le nombre ne cesse de croître malgré
l’étroitesse du marché béninois. De même, le rôle de plaque tournante du Bénin en
tant que plate forme de distribution vers les pays enclavés de l’hinterland drainant
de fait, une circulation importante de capitaux explique cette situation. Aussi
l’afflux de capitaux constaté se justifie-t-il du fait de la salubrité du secteur
bancaire, étroitement surveillé par la commission bancaire et la Banque Centrale
des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) qui sont chargées du cadre
réglementaire dans lequel évoluent les Banques des pays membres de l’Union
Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA).
Aujourd’hui on dénombre 12 établissements bancaires qui opèrent dans le
financement des différents secteurs d’activité pour assurer la création et le
développement des entreprises.
1. Société Générale de Banques au Bénin (SGBBE)
Filiale du groupe français Société Générale, la SGBBE a démarré ses
activités en 2003, marquant le retour d’un grand groupe français dans le secteur de
la banque au Bénin. Son capital social est de 3,5 milliards de FCFA. Elle investit
dans la monétique et propose des services aux particuliers et aux opérateurs
économiques.
2. Banque Internationale du Bénin (BIBE)
La BIBE est une banque à capitaux majoritairement nigérians. Son capital
social est de 3 milliards de FCFA. Elle met l’accent sur l’évaluation des entreprises,
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H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
l’ingénierie financière, les opérations de financement du commerce international.
3. Financial Bank Bénin
La Financial Bank est la plus ancienne des banques installées au Bénin. Elle
avait démarré en effet ses activités le 25 novembre 1988 après la liquidation des
banques d’Etat. Elle fait partie du Groupe FINANCIAL BANK. Son capital social
est de 1,6 milliards de FCFA. La Financial Bank est spécialisée dans le
financement des PME/PMI, dans les opérations de commerce international.
4. Continental Bank Bénin
La continental Bank Bénin a été créée en novembre 1995 après le départ du
Crédit Lyonnais; Son capital social est de 3,6 milliards de FCFA. Elle finance les
entreprises publiques et privées, met à la disposition des usagers des produits
financiers.
5. Diamond Bank Bénin
Filiale du groupe nigérian Diamond Bank Ltd, la Diamond Bank Bénin a
démarré ses activités en 2001.Son capital social est de 3 milliards de FCFA.
6. Banque Atlantique du Bénin
La Banque Atlantique du Bénin a démarré ses activités le 29 septembre 2005
avec un capital social de 2 milliards de FCFA. Elle privilégie le financement des
petites et moyennes entreprises sans toutefois négliger les grandes entreprises
locales et multinationales. La Banque Atlantique du Bénin appartient au Groupe
Atlantique dont le siège est à Lomé et qui se veut être un acteur essentiel du
dynamisme économique en Afrique. Outre les secteurs bancaires et financiers, ce
Groupe est présent dans les télécommunications, dans l’agro-industrie et dans les
assurances.
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H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
7. Banque de l’Habitat du Bénin
Filiale du Groupe Bank Of Africa, La Banque de l’Habitat du Bénin (BHB)
dispose d’un capital social de 1,5 milliards de FCFA. Elle
a commencé ses
activités en Avril 2004 dans un pays où l’appétence pour le secteur immobilier est
forte. Cette banque propose donc différents produits permettant l’acquisition de
parcelles, de logements, la construction de logements.
8. Banque Régionale de Solidarité (BRS)
La Banque Régionale de Solidarité BRS au Bénin appartient au Groupe
Banque Régionale de Solidarité, créée à l’initiative conjointe de la BCEAO, de la
BOAD et de la Commission de l’UEMOA. Ces trois (03) institutions de la sousrégion ouest africaine souhaitent, en effet, mettre en œuvre un nouveau mécanisme
de financement répondant aux besoins des populations modestes. La BRS-Bénin,
qui a démarré ses activités en octobre 2005 finance des projets d’investissements
viables, initiés par des populations économiquement faibles.
9. African Investment Bank (AIB)
Cette institution financière a démarré ses activités au Bénin le 30 juin 2006.
L’AIB dispose d’un capital social de 2,5 milliards de FCFA. Elle est une banque
d’affaire dont l’activité est essentiellement dédiée à l’ingénierie financière
(montage d’opérations de financement et le conseil financier).
10. Ecobank Bénin
Appartient au réseau bancaire du Groupe Ecobank Transnational
Incorporated (ETI). Elle a démarré ses activités en 1990. Son capital social est de
3,5 milliards de FCFA. Ecobank Bénin propose des produits, des opérations
boursières et des services de conseils et d’intermédiation financière aux
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H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
particuliers, aux professionnels, et aux grandes, moyennes et petites entreprises.
Ecobank s’efforce de dynamiser le réseau des agences grâce à l’implantation dans
les zones à forte densité. L’objectif est de faire de la banque une institution de
proximité qui se rapproche mieux de la clientèle. Dans cette logique, Ecobank a
développé un réseau de 23 agences en plus de l’agence centrale avec un nombre
important de cash point.
11. Banque Sahelo- Saharienne d’Investissement et de Commerce (BSIC-BENIN)
La BSIC-Bénin est un réseau de filiales née de la vision panafricaine des
leaders et chefs d’Etats des pays membres de la CEN-SAD. A sa création, le capital
social est fixé à 100.000.000 d’euro entièrement souscrits et libérés. Elle a, entre
autres objectifs, de financer les crédits de campagne des produits primaires, besoins
productifs et tout besoin d’exploitation courante des entreprises commerciales ainsi
que de contribuer au développement économique et social des Etats membres.
A ces onze banques, il faut ajouter la BOA-BENIN qui constitue notre
champ d’étude.
SECTION 2 : PRESENTATION DE LA BOA-BENIN
Dans cette section, il est question de présenter dans un premier temps
l’historique et les missions de la BOA-Bénin, puis dans un second temps, sa
structure organisationnelle et enfin, l’analyse SWOT de la BOA
PARAGRAPHE 1 : HISTORIQUE ET MISSION
Ce paragraphe présente d’une part, l’historique de la BOA et d’autre part, sa
mission qui est élargie aux domaines d’intervention ainsi qu’aux types
d’intervention.
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H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
A – Historique
La BOA-Bénin est un établissement bancaire qui a vu le jour à une époque
où le Bénin, à l’instar d’autres pays africains, connaissait une crise bancaire assez
profonde. Créée juridiquement le 29 Juin 1989 sous la forme de société anonyme
avec Conseil d’Administration, elle est une initiative de la société AFRICAN
FINANCIAL HOLDING [AFH] sur le principe d’une banque commerciale
entièrement privée ; basée sur un actionnariat national diversifié et la participation
de partenaires extérieurs crédibles et expérimentés tels que : la BANQUE OUEST
AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT [BOAD] et PROPARCO. Son principe de
l’ouverture de la banque au public lui a permis d’étaler ses prestations au grand
nombre à partir du 15 Janvier 1990, sous le numéro 15053B-B0061 du registre de
commerce.
Portée par des objectifs de croissance, la BOA a abordé une phase de
diversification qui s’étend de 1999 à 2006. Cette phase s’exprime par une évolution
des activités de banque commerciale pure vers celles liées au crédit bail, à la
bourse, à l’habitat ou l’assurance afin de créer un pôle financier multiforme,
capable de proposer une gamme complète de produits et de services financiers.
Aujourd’hui, la BOA est à une phase d’expansion géographique et
sectorielle. En plus de l’agence centrale, elle a 9 agences à Cotonou et 9 agences
régionales et quelques points de ventes.
Son capital social de départ était de 700 millions de FCFA et a connu une
croissance accélérée du fait de la qualité de ses prestations et de l’augmentation
sans cesse de sa clientèle. Ainsi, pour accompagner le développement de la banque
et nourrir sa croissance, les actionnaires décident de porter ledit capital à 8
milliards de FCFA de 1989 à 2007 par incorporation de réserves et émission
d’actions nouvelles, ce qui lui permettra désormais de satisfaire toute la demande et
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H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
de réaliser sa noble mission.
A titre indicatif, le tableau 3 ci-dessous retrace la répartition du capital de la
BOA-Bénin.
Tableau 3 : Répartition du capital au 31/12/2007
ACTIONNAIRES
POURCENTAGE
Actionnaires privés
47 ,65
AFH (BOA-Groupe)
43,96
PROPARCO
3,04
BOAD
3,04
BOA Côte ivoire
1,30
BOA BURKINA-FASO
1,01
TOTAL
100
Source : Rapport activité BOA-Bénin 2007
Il ressort de ce tableau que le Groupe-BOA est l’actionnaire majoritaire de
la BOA-Bénin. De plus, on note une importante ouverture de son capital au public
(47,65% pour les actionnaires privés) ce qui constitue un atout à sa cotation à la
Bourse Régionale des Valeurs Mobilières.
B- Mission
La BOA-BENIN a un statut de banque commerciale. Elle s’intéresse ainsi
aux différents secteurs de l’économie nationale, même les plus risqués, avec la
gamme très variée de produits qu’elle propose et développe. Elle mène également
des relations d’affaires avec le reste du monde.
La BOA-BENIN, malgré le caractère à court terme de la majorité des dépôts
collectés auprès de sa clientèle, développe une activité très dynamique en matière
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H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
de distribution de crédits.
Hormis les opérations courantes, La BOA-BENIN intervient dans les prises
de participation des institutions financières et de sociétés industrielles ou de
services.
Aussi, s’emploie-t-elle à développer les produits d’ingénierie financière tels que
les formules d’emprunts obligataires et les placements de titres dans le public. Les
autres services proposés par la BOA-BENIN sont ceux de conseils aux entreprises
et aux particuliers en matière de gestion de portefeuille.
• Domaine d’intervention
La BOA-BENIN développe une activité dynamique en matière d’octroi de
crédit
Elle a affirmé, dès le départ sa volonté de prendre une activité au
financement de l’économie puisque les premiers crédits ont été mis en place
dès 1990.
La BOA-BENIN fait état d’un palmarès impressionnant dans tous les
compartiments y compris pour les secteurs les plus difficiles et les plus
risqués comme celui des PME (Petites et Moyennes Entreprises)
• Les types d’intervention
La BOA-BENIN participe au financement de l’économie béninoise de
plusieurs manières à savoir :
- les crédits d’investissements,
- les concours bancaires courants,
- les engagements par signature,
- l’ingénierie et les conseils et
- les prises de participations.
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H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
PARAGRAPHE 2 : STRUCTURE ORGANISATIONNELLE DE LA BOA-BENIN
Nous allons successivement présenter dans ce paragraphe, l’organigramme,
les organes de direction ainsi que la structure interne de la BOA-Bénin.
A- Organigramme
La réussite des objectifs et missions d’une organisation ou d’une unité
économique et sociale dépend de la structuration de ses différentes unités ainsi que
le principe de commandement qu’opte cette entreprise.
L’organigramme de La BOA-BENIN, après sa révision au cours de l’année
2005, nous montre une structure hiérarchico-fonctionnelle où les prises de
décisions partent du sommet de la hiérarchie vers le bas de cette dernière et
l’inverse lorsqu’il s’agit des demandes de renseignements. (Principe de l’unité de
commandement et la hiérarchie linéaire de FAYOL).
Ainsi, est-elle organisée en directions et départements placés sous la
responsabilité d’une Direction Générale, elle-même subordonnée à un Conseil
d’Administration auquel elle rend compte de ses activités (cf. organigramme en
ANNEXE 1)
B- Les organes de direction de la banque
1- Le Conseil d’Administration
C’est l’instance suprême de la banque. Il est investi des pouvoirs les plus
étendus pour agir en toute circonstance au nom de la société. Le Conseil
d’Administration est composé de 11 administrateurs élus en Assemblée Générale
des actionnaires dont un Président et un Vice Président, il est chargé de définir la
politique générale de la banque et les grandes orientations.
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Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
2- Le Comité des Sages
Mis en place par l’Assemblée Générale, du 1er mars 1991, conformément aux
statuts, ce bureau exerce à côté du Conseil d’Administration, une mission
d’assistance conseil pour les activités de la banque. Il est composé de 7 membres.
3- Commissaires aux comptes
En tant que structure externe de la banque, ils ont pour attributions, la
vérification de la conformité des comptes, et la dénonciation des irrégularités
constatées. En outre, ils peuvent faire des recommandations ou propositions en vue
de l’amélioration de la gestion de la banque.
4- Autres organes
Le fonctionnement normal de la banque repose sur les organes suivants :
• Le Comité de direction (CODIR) qui est une structure d’aide à la décision de
la Direction Générale ; il se réunit une fois par semaine. Il regroupe les
Directeurs, les Chefs de départements, les chargés de clientèle principaux et
les Chefs de services.
• Le Comité de crédit : il délibère sur les décisions d’octroi de crédit dont les
montants dépassent les pouvoirs de la Direction Générale.
C- Structure Interne
1- La Direction Générale
C’est sous son autorité que fonctionnent tous les autres services de la banque.
Elle convoque les Assemblées Générales ordinaires ou extraordinaires, élabore les
grandes orientations du principe du bon fonctionnement de l’organisation et met en
application les décisions du Conseil d’Administration. Le Directeur Général est
nommé sur proposition du Conseil d’Administration et peut être destituée à tout
___________________________________________________________________________ 47
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Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
moment par ce dernier.
Pour remplir efficacement la mission qui lui est dévolue, la Direction Générale
s’appuie sur six (6) grandes directions techniques à savoir :
• Direction de l’exploitation ;
• Direction des risques ;
• Direction des Affaires Juridiques et Contentieuses ;
• Direction des opérations ;
• Direction des Ressources Humaines ;
• Direction Administrative et Financière.
Dans les limites de ses pouvoirs, elle analyse les risques et suit le
dénouement des dossiers.
a- La Direction de l’Exploitation (DEX)
Elle regroupe :
9 L’Agence Entreprise : elle s’occupe des opérations des clients
professionnels dans un hall bien espacé ; ce qui lui permet d’avoir une
participation de taille dans la rentabilité de la banque.
9 L’Agence Elite est réservée aux grandes personnalités et leur permet de
faire leurs opérations sans dérangement quelconque et dans un cadre
beaucoup plus confortable. Elle constitue un appui fonctionnel
indispensable au développement des ressources et gère tous les dépôts à
terme de la banque.
9 Le Service Communication et Marketing : il s’occupe du marketing de
la banque. Il est chargé de concevoir, de diffuser et de promouvoir les
produits innovants. C’est ce service qui propose la stratégie à adopter
pour faire face à la concurrence et se rapprocher au mieux de la clientèle.
___________________________________________________________________________ 48
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Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
9 Le Département Retail et Réseau : il est chargé de la supervision et de
la coordination des activités des agences et bureaux de quartier du réseau
BOA-Bénin.
b- Direction des risques
Elle est chargée des études et de la gestion des risques que court la banque dans
l’exercice de ses activités, de l’administration des crédits, de la gestion des contrats,
des risques sensibles, du conseil et de la négociation. Elle regroupe à cet effet trois
services à savoir :
9 le département Etude,
9 le service Réalisation de crédit et
9 le service Contrôle des Engagements.
Le département des études s’occupe de l’étude des dossiers des clients et le
service réalisation de crédit s’occupe de la signature effective des contrats de prêt.
En ce qui concerne le service de contrôle des engagements, il étudie de façon
impartiale sur la base des propositions faites par les chargés de clientèle, les
demandes de crédits. Il étudie directement les dossiers de prêt aux institutions
bancaires et gère les engagements de la banque.
c- Direction des Affaires Juridiques et du Contentieux (DAJC)
Elle est chargée des affaires juridiques et fiscales, des contrats des
recouvrements, des successions, des créances douteuses et des provisions.
Elle regroupe :
9 Le service Recouvrement et Contentieux (SRC) : il gère le contentieux du
crédit et s’occupe du recouvrement forcé et
9 La section juridique : cette section a pour tâche la formalisation des
garanties et la résolution des problèmes juridiques liés aux incidents des
comptes.
___________________________________________________________________________ 49
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Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
d- Direction des opérations
Elle est subdivisée en trois services à savoir :
9 Le service Etranger : ce service s’occupe des opérations du commerce
extérieur que sont : le transfert de fonds, le rapatriement de fonds, le
change, les crédits documentaires et la gestion des chèques de voyage.
9 La Recette : son rôle est de gérer le portefeuille domestique à
l’exception des effets payables sur les caisses de la banque. Il s’agit de
l’exécution des ordres de virements, des remises de chèques et de
l’établissement des chèques certifiés. Ce département dispose aussi d’une
section administrative qui procède à la liquidation des successions et à la
délivrance des attestations financières.
9 Le service Back Office Monétique : il s’occupe des transactions par
cartes SESAME et VISA.
e- Direction des Ressources Humaines
Ce service assure :
9 l’organisation des recrutements à travers la collecte des besoins,
9 la sélection et la gestion des affectations,
9 la gestion de la paie du personnel, des primes accordées au personnel
ainsi que les cotisations de sécurité sociale et de retraite pour le compte
du personnel,
9 la gestion des présences, des absences et des congés,
9 la prévoyance maladie du personnel et
9 l’étude des dossiers de crédit au personnel et la mise en place des dits
crédits et suivi de remboursements.
___________________________________________________________________________ 50
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Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
f- Direction Administrative et Financière
Elle regroupe :
¾ Le département comptable et financier
A ce département sont attribuées diverses opérations, à savoir :
9 la vérification du résultat des arrêtés de compte avec l’accord de
comptabilisation et la vérification des échelles d’intérêts reçues de
l’informatique à envoyer aux clients par le biais du service moyens généraux,
9 la centralisation et la saisie de toutes les pièces comptables liées aux
régularisations,
9 la vérification des réescomptes automatiques ainsi que l’enregistrement au
journal des réescomptes manuels,
9 la gestion des entrées et sorties des pièces, des archives,
9 le suivi des déséquilibres comptables (correction ou demande de correction
des anomalies et régularisation des suspens),
9 la gestion des avoirs et des comptes sans mouvements,
9 le pointage des pièces comptables justifiant les annulations éditées par
informatique,
9 la vérification de l’équilibre de la balance des comptes de liaison,
9 la transmission pour observation au contrôle interne en cas d’anomalies
constatées,
9 les déclarations fiscales,
9 la vérification et la correction des états financiers ainsi que sa revue
analytique avant sa transmission à BOA-Groupe et
9 la réévaluation des positions de change c’est –à-dire la réclamation des cours
à la BCEAO, le lancement de la réévaluation, la vérification du résultat et la
correction des erreurs en relation avec le service des opérations
internationales.
___________________________________________________________________________ 51
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Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
¾ Le service des moyens généraux (SMG)
Ce service s’occupe de :
9 la gestion des immobilisations et leur inventaire,
9 le suivi des chantiers depuis la conception jusqu’à la réalisation des travaux,
9 la gestion de l’approvisionnement des besoins (biens et services),
9 le règlement des fournisseurs,
9 la gestion des courriers,
9 la supervision du gardiennage,
9 la gestion des chauffeurs et véhicules
9 la gestion du standard.
¾ Le service informatique et télécommunication
Le service informatique et télécommunication assurent les
fonctions ci-après :
9 Etudes et développement,
9 Exploitation ;
9 Bureautique et hotline.
2- Les services directement rattachés à la Direction Générale
Ils sont au nombre de deux, à savoir :
a- Le Contrôle Général
Il est chargé de contrôler la conformité des différentes écritures comptables
passées ; d’effectuer des audits et faire respecter la déontologie dans la gestion. Il a
en son sein une section ‘’contrôle des engagements’’
b- Le département compliance et fichier central
Il gère tous les fichiers enregistrés sur le logiciel IGOR de la banque.
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H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
PARAGRAPHE 3 : ANALYSE SWOT DE LA BOA-BENIN
L’analyse SWOT (entendue Strength and Weakness qui signifie Force et
Faiblesse et Opportunity and Threat signifiant Opportunité et Menace,) consiste à
présenter, pour une entreprise les qualités et les défauts de son fonctionnement ce
qui lui permet de faire face à la concurrence qui prévaut. Elle lui permet également
de mettre en œuvre des stratégies en vue d’occuper une place dominante sur le
marché.
Tableau 4 : Récapitulatif de l'analyse SWOT de la BOA-BENIN
FORCES
-implantation géographique
sur le territoire national) ;
FAIBLESSES
(17 agences
-satisfaction non optimale des clients à la caisse ;
-insuffisance remarquable de l’effectif du personnel ;
-actionnariat national diversifié et crédible ;
-approche de commercialisation encore insuffisamment agressive
-densité des services offerts, avec un rythme et structurée face à une concurrence de plus en plus vive et parfois
d’innovation soutenue, prenant en compte
déloyale entre les banques ;
l’essentiel des préoccupations de la clientèle ;
-mauvaise qualité de travail de certains agents dans la mise en
-personnel compétent, dynamique, jeune et
place, le contrôle et le suivi des opérations de crédits ;
bien formé, appuyé par un leadership à
-insuffisance des chargés de clientèle ;
travers le management de Direction
Générale ;
-risque de non dénouement des crédits.
-plusieurs études sont effectuées avant la
mise en place du crédit ;
-contrôles rigoureux effectués lors de la mise
en place du crédit ;
-Visites aux clients.
OPPORTUNITES
MENACES
-insertion de la BOA-Bénin dans un -risque de fuite de la clientèle lié aux conditions avantageuses des
ensemble sous régional à travers la Bourse banques concurrentes (conditions d’ouverture de compte)
Régionale des Valeurs Mobilières ;
-existence d’établissements financiers et d’Institutions de MicroFinance.
-la BOA-Bénin, à l’issue d’un processus de
sélection transparente entre les banques, est
fière d’avoir été choisie comme banque du
Millénium challenge.
Source : Réalisé par nous-mêmes.
___________________________________________________________________________ 53
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Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
Cette analyse nous permet de constater que la BOA a aussi bien des
insuffisances que des atouts tant au plan interne qu’au plan externe. Les difficultés
de la BOA sont liées à la présence sur le marché, des concurrents directs (les autres
banques du secteur) et des concurrents indirects (les institutions financières non
bancaires de même que les autres sociétés de gestion et d’intermédiation). Les
atouts dont dispose la BOA concernent surtout son implantation géographique qui
lui permet de se rapprocher encore plus de la clientèle. Ces atouts sont aussi liés à
son introduction à la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières ; laquelle lui
procure de la notoriété vis-à-vis de ses partenaires et des investisseurs.
___________________________________________________________________________ 54
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
CHAPITRE III : CADRE EMPIRIQUE DE
L’ETUDE
___________________________________________________________________________ 55
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
Le cadre empirique de l’étude est exposé en deux sections ; la première traite
de la présentation et de l’analyse des résultats. La deuxième section quant à elle,
aborde la vérification des hypothèses de l’étude.
SECTION 1 : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
Cette section est subdivisée en quatre parties : nous présentons d’abord
l’évolution du total bilan ainsi que celle des ratios caractéristiques de la BOA.
Ensuite, nous abordons l’analyse des liens entre les variables managériales et les
ratios de performance, et enfin l’analyse comparative de la situation de la BOA par
rapport à celle des grandes banques de l’UEMOA.
PARAGRAPHE 1 : LE TOTAL BILAN
Le bilan d’une banque, plus que celui de toute autre entreprise, est révélateur
de sa taille puisqu’il comptabilise les dépôts, les crédits et les opérations sur titres
qui reflètent l’intensité de ses relations avec la clientèle ainsi que celle de ses
activités de marché. Elle fait également ressortir la taille et l’ampleur des
investissements tant matériels qu’immatériels à travers le montant des
immobilisations. Ainsi, le total bilan est-il l’indicateur le plus souvent retenu pour
apprécier la taille des établissements de crédit et par là même leur part de marché.
Il est aussi l’indicateur souvent utilisé pour les comparaisons internationales. C’est
ainsi que la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest utilise l’outil ‘'total
bilan’’ pour comparer la taille des établissements entre elles.
L’annexe 4 présente le bilan de la BOA sur la période de l’étude. Le total
bilan de 2002 à 2007 se chiffre respectivement à 234 344 ; 248 088 ; 263 423 ;
281 715 ; 255 258 ; et 349 020 millions de F.CFA. On note à travers ces chiffres
une forte et régulière augmentation du total bilan de 2002 à 2005, et en 2006, une
baisse de 9,39% par rapport à l’année 2005. De 255 258 millions en 2006 elle passe
___________________________________________________________________________ 56
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
à 349 020 millions de F.CFA en 2007. Le graphique 1 illustre cette évolution du
total bilan de la BOA sur la période allant de 2002 à 2007.
Graphique 1 : Evolution du total bilan
Evolution du total du total bilan
Montants
400 000
300 000
200 000
100 000
0
2002
2003
2004
2005
2006
2007
Années
Total du total bilan
Source : Réalisé par nous-mêmes à partir de l’annexe 4
PARAGRAPHE 2 : EVOLUTION DES RATIOS CARACTERISTIQUES DE PERFORMANCE
DE LA BOA
Ce paragraphe est consacré à l’analyse de l’évolution des ratios de la
rentabilité des actifs et de la rentabilité des capitaux propres ainsi qu’à leur
comparaison par rapport à la moyenne des grandes banques de l’UEMOA.
A- Evolution de la rentabilité des actifs
La rentabilité des actifs indique le taux de résultat net dégagé en moyenne
sur l’ensemble des actifs portés par l’établissement. Pour les grandes banques de
l’UEMOA, la moyenne de ce ratio est de 1,02. A titre de comparaison, le niveau de
rentabilité des actifs de la BOA sera plus apprécié que celui des grandes banques
de l’UEMOA si ce ratio est au dessus de celui des grandes banques. L’évolution du
ratio de rentabilité des actifs se présente comme suit :
___________________________________________________________________________ 57
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
Tableau 5 : Evolution de la rentabilité des actifs
2002
2003
2004
2005
2006
2007
ANNEES
1,38
0,72
0,86
0,78
0,21
0,92
BOA
1,14
1,04
1,24
1,24
1,69
1,63
GB
Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des données issues du Rapport Annuel de
la Commission Bancaire de l’UEMOA 2002 à 2007.
La rentabilité des actifs évolue en dents de scie sur toute la période de l’étude
et atteint son niveau le plus bas en 2006. En 2002, elle est au-dessus de celle des
grandes banques de l’UEMOA. De 2003 à 2007, elle évolue en dessous de la
rentabilité des grandes banques. Cette évolution du ROA illustrée par le graphique
2 montre que les conditions d’une bonne rentabilité des actifs ne sont pas remplies.
Graphique 2 : Evolution de la rentabilité des actifs
Evolution de la rentabilité des actifs
Montants
2
1,5
BOA
1
GB
0,5
0
2002
2003
2004
2005
2006
2007
Années
Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des données issues du tableau 5.
B- Evolution de la rentabilité des capitaux propres
La rentabilité des capitaux propres mesure ce que rapporte à l’actionnaire
1franc de capital investi. La moyenne de ce ratio pour les grandes banques de
l’UEMOA est de 12,90. Comparativement aux grandes banques, si 1franc investi
par un actionnaire de la BOA rapporte plus que celui d’un actionnaire des grandes
___________________________________________________________________________ 58
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
banques, la rentabilité des capitaux propres de la BOA sera plus appréciée que celle
des grandes banques. Par contre, si ce que rapporte 1franc pour l’actionnaire de la
BOA est moindre que celui des grandes banques, la rentabilité des capitaux propres
de l’actionnaire des Grandes Banques sera plus appréciée que celle de la BOA.
Tableau 6 : Evolution de la rentabilité des capitaux propres
2002
2003
2004
2005
2006
2007
BOA
20,24
9,92
15,33
19,82
2,86
12,25
GB
13,05
11,13
11,80
12
15,10
16,50
ANNEES
Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des données issues du Rapport Annuel de
la Commission Bancaire de l’UEMOA 2002 à 2007.
La rentabilité des capitaux propres évolue en dents de scies sur toute la
période de l’étude (graphique 3). Malgré cette évolution de la rentabilité des
capitaux propres de la BOA, 1franc de fonds propres investi rapporte en moyenne
0,13 franc. Comparativement aux grandes banques pour lesquelles un
investissement de 1franc rapporterait en moyenne plus de 0,12 franc, la BOA a une
bonne politique de rémunération des actionnaires pour les capitaux investis.
Graphique 3 : Evolution de la rentabilité des capitaux propres
Montants
Evolution de la rentabilité des capitaux propres
25
20
15
10
5
0
BOA
GB
2002
2003
2004
2005
2006
2007
Années
Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des données issues du tableau 6.
___________________________________________________________________________ 59
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
La forte baisse de la rentabilité des actifs et de celle des capitaux propres
enregistrée en 2006 remonte à l’affaire Dénis TETEGAN et François
TANKPINOU. Alors qu’ils étaient des responsables de la banque, ils ont
occasionné en 2004 envers la BOA une malversation à l’ordre de 3,9 milliards de
francs CFA. Suite à cette malversation, pour éviter la course au guichet et la
panique au sein du système bancaire, les autorités de la BOA ont pris des mesures
consistant à constituer des provisions pour faire face à d’éventuelles crises. Ces
mesures prises par les autorités n’ont eu d’effets qu’en 2006, ce qui justifie la
baisse du résultat net et donc de la rentabilité des actifs.
Cette baisse peut aussi être expliquée par la période électorale qu’a connu le Bénin
en 2006, période qui avait occasionné la baisse des activités de la banque.
PARAGRAPHE 3 : ANALYSE DES LIENS ENTRE LES VARIABLES MANAGERIALES ET
LES RATIOS DE PERFORMANCE DE LA BOA
Dans ce paragraphe nous allons procéder à l’analyse des liens entre les
variables managériales et les ratios de performance de la BOA afin de voir s’il
existe une corrélation entre eux.
A- Analyse des liens entre le ratio du Produit Bancaire sur le Total Bilan et les
ratios de performance de la BOA
Le ratio du Produit Bancaire sur le Total Bilan explique la proportion du
produit bancaire dans le total bilan. L’augmentation de ce ratio traduit
l’accroissement des produits bancaires par rapport au total bilan. Le produit
bancaire, étant entendu qu’il évolue dans le même sens que le résultat net, la
variation à la hausse du ratio de produit bancaire sur le total bilan devrait avoir un
effet positif sur la rentabilité des actifs et des capitaux propres de la banque.
___________________________________________________________________________ 60
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
L’évolution de ce ratio avec ceux de performance de la BOA est présentée dans
le tableau suivant :
Tableau 7 : Evolution consolidée du Produit Bancaire sur le Total Bilan et les
ratios de performance de la BOA
2002
2003
2004
2005
2006
2007
ANNEES
4,45
4,70
4,98
5,05
5,63
5,10
PB/TB
1,38
0,72
0,86
0,78
0,21
0,92
ROA
20,24
9,92
15,33
19,82
2,86
12,25
ROE
Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des Rapports d’Activités de 2002 à 2007
de la BOA.
Nous notons à travers ce tableau que le produit bancaire sur le total bilan est
croissant sur la période de l’étude sauf en 2007 où il a baissé.
L’évolution du Produit Bancaire sur le Total Bilan n’explique pas l’évolution du
ROA et du ROE sur la période de l’étude, sauf en 2004 et 2005 où le ROE est
expliqué par les variations du Produit Bancaire sur le Total Bilan.
Graphique 4 : Evolution consolidée du Produit Bancaire sur le Total Bilan et
les ratios de performance de la BOA
Montants
Evolution consolidée du produit bancaire sur le total bilan
25
20
15
10
5
0
PB/TB
ROA
ROE
2002
2003
2004
2005
2006
2007
Années
Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des données issues du tableau 7.
___________________________________________________________________________ 61
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
L’analyse de l’évolution du Produit Bancaire sur le Total Bilan par rapport
aux ratios de performance de la BOA donne le tableau suivant :
Tableau 8 : Récapitulation de l'évolution du Produit Bancaire sur le Total
Bilan par rapport aux ratios de performance de la BOA
2002
2003
2004
2005
2006
2007
+
-
+
+
ANNEES
+
+
+
PB/TB
+
ROA
+
+
ROE
Source : réalisé par nous-mêmes à partir du tableau 7.
Suites aux variations du Produit Bancaire sur le Total Bilan, on remarque
une absence de corrélation entre le ROA et le ROE.
B- Analyse des liens entre le ratio de la Charge d’Exploitation sur le Produit
Bancaire et les ratios de performance de la BOA
Le ratio de la charge d’exploitation sur le produit bancaire indique la capacité
d’une banque à couvrir l’ensemble de ses dépenses d’exploitation par des revenus
de même nature. L’augmentation de ce ratio traduit celle des charges d’exploitation
par rapport aux produits bancaires. L’augmentation des charges d’exploitation
entraîne une diminution du résultat net et donc de la rentabilité des actifs et des
capitaux propres de la banque.
Tableau 9 : Evolution consolidée de la Charge d'Exploitation sur le Total
Bilan et les ratios de performance de la BOA
2002
2003
2004
2005
2006
2007
ANNEES
54,11
50,43
53,32
54,17
58,50
46,76
CE/PB
1,38
0,72
0,86
0,78
0,21
0,92
ROA
20,24
9,92
15,33
19,82
2,86
12,25
ROE
Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des Rapports d’Activités de 2002 à 2007
de la BOA.
___________________________________________________________________________ 62
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
De 2002 à 2003, on observe une diminution respective du ROA, du ROE et
de la Charge d’Exploitation sur le Produit Bancaire et de 2004 à 2005, on observe
une augmentation du ROE et de la charge d’exploitation sur le Produit Bancaire.
L’évolution dans le même sens de ces ratios montre que la variation de la Charge
d’Exploitation sur le Produit Bancaire n’explique pas l’évolution du ROA et du
ROE sur ces années.
De 2005 à 2007 la variation de la Charge d’Exploitation sur le Produit
Bancaire explique l’évolution du ROA car pour une diminution du ROA, on
observe une augmentation de la Charge d’Exploitation sur le Produit Bancaire et
une diminution de celle-ci induit une augmentation du ROA. Pour le ROE, cette
liaison est observée à partir de 2006.
Graphique 5 : Evolution consolidée de la Charge d'Exploitation sur le Total
Bilan et les ratios de performance de la BOA
Montants
Evolution consolidée des charges d'exploitation sur produits
bancaires
80
60
40
20
0
CE/PB
ROA
2002
2003
2004
2005
2006
2007
ROE
Années
Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des données issues du tableau 9
L’analyse de l’évolution de la charge d’exploitation sur le Produit Bancaire
par rapport aux ratios de performance de la BOA donne le tableau suivant :
___________________________________________________________________________ 63
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
Tableau 10 : Récapitulation de l'évolution de la charge d'exploitation sur le
Produit Bancaire par rapport aux ratios de performance de la
BOA
ANNEES
2002
2003
2004
2005
+
+
CE/PB
+
ROA
+
+
ROE
Source : réalisé par nous-mêmes à partir du tableau 9.
2006
2007
+
-
+
+
L’on remarque sous l’effet des variations de la Charge d’Exploitation sur le
Produit Bancaire, une corrélation entre le ROA et le ROE sur les deux dernières
années.
C- Analyse des liens entre le ratio des Frais de Personnel sur les Charges de
Fonctionnement et les ratios de performance de la BOA
Le ratio des Frais de Personnels sur les Charges de Fonctionnement explique la
part de main d’œuvre dans les charges de fonctionnement, sa variation à la hausse
entraîne l’augmentation des charges d’exploitation ; lesquelles induisent un effet
négatif sur la rentabilité des actifs et des capitaux propres de la banque.
L’évolution de ce ratio avec ceux de performance de la BOA est présentée dans le
tableau suivant :
Tableau 11 : Evolution consolidée des Frais de Personnel sur les Charges de
Fonctionnement et les ratios de performance de la BOA
ANNEES
2002
2003
2004
2005
2006
2007
41,40
46,06
45,49
44,93
43,56
45,25
FrP/CF
1,38
0,72
0,86
0,78
0,21
0,92
ROA
20,24
9,92
15,33
19,82
2,86
12,25
ROE
Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des Rapports d’Activités de 2002 à 2007
de la BOA
___________________________________________________________________________ 64
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
De 2002 à 2004, la variation des Frais de Personnel sur les Charges de
Fonctionnement explique l’évolution des ratios de performance de la BOA car pour
une diminution des frais de personnel, on note une augmentation des ratios de
performance alors qu’une augmentation de ces mêmes charges induit une
diminution des ratios de performance.
De 2005 à 2007 les Frais de Personnel sur les Charges de Fonctionnement
n’arrivent pas à expliquer l’évolution des ratios de performance de la BOA.
Graphique 6 : Evolution consolidée des Frais de Personnel sur les Charges de
Fonctionnement et les ratios de performance de la BOA
Montants
Evolution consolidée des frais de personnel sur charges de
fonctionnem ent
60
40
FrP/CF
20
ROA
0
2002
2003
2004
2005
2006
ROE
2007
Années
Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des données issues du tableau 11
L’analyse de l’évolution des Frais de Personnel sur les charges de
Fonctionnement
par rapport aux ratios de performance de la BOA donne le
tableau suivant :
Tableau 12 : Récapitulation de l'évolution des Frais de Personnel sur les
Charges de Fonctionnement par rapport aux ratios de
performance de la BOA
2002
2003
2004
2005
ANNEES
+
FrP/CF
+
ROA
+
+
ROE
Source : Réalisé par nous-mêmes à partir du tableau 11.
2006
-
2007
+
+
+
___________________________________________________________________________ 65
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
On note une corrélation des Frais de Personnel sur les Charges de
Fonctionnement avec l’évolution du ROE de 2002 à 2005. Pour le ROA cette
corrélation existe jusqu’en 2004.
D- Evolution de la taille de la BOA
La taille d’une banque obtenue à travers le total bilan, est un outil de
comparaison des établissements de crédit. Plus la taille
augmente, plus la
rentabilité de la banque augmente.
Tableau 13 : Evolution de la taille de la BOA et les ratios de performance de la
BOA
2002
2003
2004
2005
2006
2007
ANNEES
234.344 248.088 263.423 281.715 255.258 349.020
Taille
BOA
1,38
0,72
0,86
0,78
0,21
0,92
ROA
20,24
9,92
15,33
19,82
2,86
12,25
ROE
Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des Rapports d’Activités de 2002 à 2007
de la BOA
La rentabilité des actifs et celle des capitaux propres évoluent dans le même
sens sur la période de l’étude pour une variation de la taille de la banque, sauf en
2003 et en 2005 où l’on observe une évolution en sens contraire.
___________________________________________________________________________ 66
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
Graphique 7 : Evolution de la taille de la BOA et les ratios de performance de
la BOA
Evolution de la taille de la BOA
Montants
400 000
300 000
Taille BOA
200 000
ROA
100 000
ROE
0
2002
2003
2004
2005
2006
2007
Années
Source : Réalisé par nous mêmes à partir des données issues du tableau 13
L’Analyse de l’évolution de la taille de la BOA par rapport aux ratios de
performance de la BOA donne le tableau suivant :
Tableau 14 : Récapitulatif de l'évolution de la taille de la BOA par rapport
aux ratios de performance de la BOA
2002
2003
2004
2005
2006
2007
-
+
-
+
+
ANNEES
+
+
+
Taille
BOA
+
ROA
+
+
ROE
Source : réalisé par nous-mêmes à partir du tableau 13.
L’on remarque une absence de corrélation de la taille de la BOA avec
l’évolution du ROA et du ROE.
Les résultats issus de l’analyse des liens entre les variables managériales et
les ratios de performance de la BOA sont mitigés. Nous remarquons que sur une
période donnée, seulement quelques déterminants arrivent à expliquer la variation
___________________________________________________________________________ 67
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
du ROA et du ROE, les autres déterminants pouvant varier dans le sens contraire au
sens de variation attendu.
PARAGRAPHE 4 : ANALYSE COMPARATIVE DE LA SITUATION DE LA BOA PAR
RAPPORT A CELLE DES GRANDES BANQUES DE L’UEMOA
Le présent paragraphe est axé sur l’analyse des ratios retenus pour la BOA en
vue de la comparaison avec ceux des grandes banques de l’UEMOA.
A- Evolution des fonds propres sur dépôts totaux par rapport à la moyenne
des grandes banques
Le ratio des fonds propres sur dépôts totaux traduit la proportion des fonds
propres sur l’ensemble des dépôts. La moyenne de ce ratio pour les banques de
l’UEMOA est de 11,52. Ainsi une banque de l’Union aura-t-elle une bonne
politique de solvabilité si son ratio est dans la limite de cette moyenne des grandes
banques.
Tableau 15 : Evolution des fonds propres sur dépôts totaux
2002 2003
2004
2005
2006
2007 Moyenne
ANNEES
8,41 9,04
7,11
5,19
9,43
10,26
8,22
BOA
11,28 11,83 12,02 11,35 11,13
10,95
11,52
GB
Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des données issues du Rapport Annuel de
la Commission Bancaire de l’UEMOA 2002 à 2007.
On remarque que ce ratio est en dessous de la moyenne. Ainsi, par rapport
aux grandes banques de l’UEMOA, la BOA a-t-elle des difficultés pour atteindre
le seuil des grandes banques.
___________________________________________________________________________ 68
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
Graphique 8 : Evolution consolidée des fonds propres sur dépôts totaux
Evolution des fonds propres sur dépôts totaux
Montants
15
10
BOA
GB
5
0
2002
2003
2004
2005
2006
2007
Années
Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des données issues du tableau 15.
B- Evolution des Charges d’Exploitation sur Produits Bancaires par rapport à
la moyenne des grandes banques
Le ratio de la charge d’exploitation sur le produit bancaire indique la capacité
d’une banque à couvrir l’ensemble de ses dépenses d’exploitation par des revenus
de même nature. La moyenne de ce ratio pour les grandes banques de l’UEMOA
est de 63,79.
Tableau 16 : Evolution des Charges d'Exploitation sur Produits Bancaires
2002
2003
2004
2005
2006
2007
Moyenne
ANNEES
54,11
50,43
53,32
54,17
58,50
46,76
52,89
BOA
66,31
65,4
64,4
61,9
61,4
62,2
63,79
GB
Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des données issues du Rapport Annuel de
la Commission Bancaire de l’UEMOA 2002 à 2007.
La performance de la BOA par rapport aux charges d’exploitation sur les
produits bancaires est en accord avec la moyenne relative aux grandes banques de
l’UEMOA ; ce qui implique une bonne maîtrise des charges d’exploitation par les
produits bancaires générés.
___________________________________________________________________________ 69
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
Graphique 9 : Evolution consolidée des Charges d'Exploitation sur Produits
Bancaires
Evolution de la charge d'exploitation sur produits bancaires
Montants
80
60
BOA
40
GB
20
0
2002
2003
2004
2005
2006
2007
Années
Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des données issues du tableau 16.
C- Evolution des Frais de Personnel sur les Charges de Fonctionnement par
rapport à la moyenne des grandes banques
Le ratio des Frais de Personnel sur les Charges de Fonctionnement explique
la part de main d’œuvre dans les charges de fonctionnement. La moyenne des frais
de personnel sur les charges de fonctionnement pour les grandes banques de
l’UEMOA est de 41,71.
Tableau 17 : Evolution des Frais de Personnel sur Charges de Fonctionnement
2002
2003
2004
2005
2006
2007
Moyenne
ANNEES
BOA
41,40
46,06
45,49
44,93
43,56
45,25
44,47
GB
42,79
43,49
41,53
40,10
40,66
39,40
41,71
Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des données issues du Rapport Annuel de
la Commission Bancaire de l’UEMOA 2002 à 2007.
L’analyse du graphique montre que l’évolution des frais de personnel sur les
charges de fonctionnement de la BOA n’est pas en accord avec la moyenne des
grandes banques sur la période de l’étude.
___________________________________________________________________________ 70
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
Graphique 10 : Evolution consolidée des Frais de Personnel sur Charges de
Fonctionnement
Montants
Evolution des frais de personnel sur les charges de
fonctionnem ent
50
45
BOA
40
GB
35
2002
2003
2004
2005
2006
2007
Années
Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des données issues du tableau 17.
D- Evolution des produits bancaires sur le total bilan par rapport à la
moyenne des grandes banques
Le ratio du Produit Bancaire sur le Total Bilan explique la proportion du
produit bancaire dans le total bilan. La moyenne de ce ratio pour les grandes
banques est de 6,97.
Tableau 18 : Evolution des produits bancaires sur le total bilan par rapport à
la moyenne des grandes banques
2002
2003
2004
2005
2006
2007
Moyenne
ANNEES
BOA
4,45
4,70
4,98
5,05
5,63
5,10
4,99
GB
6,78
7
6,83
7,14
7,08
6,69
6,97
Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des données issues du Rapport Annuel de
la Commission Bancaire de l’UEMOA 2002 à 2007.
L’évolution du ratio du Produit bancaire sur le Total Bilan comme l’illustre
le tableau 16 et le graphique 11 montre que ce ratio est en dessous de la moyenne
des grandes banques de l’UEMOA sur la période d’étude. Cette évolution traduit la
difficulté que rencontre la BOA pour faire face à la couverture de ses actifs par les
produits bancaires générés.
___________________________________________________________________________ 71
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
Graphique 11 : Evolution consolidée des produits bancaires sur le total bilan
Evolution des produits bancaires sur le total bilan
Montants
8
6
BOA
4
GB
2
0
2002
2003
2004
2005
2006
2007
Années
Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des données issues du tableau 18.
Le tableau ci-dessous résume et synthétise cette comparaison des ratios
retenus pour la BOA avec ceux des grandes banques de l’UEMOA.
Tableau 19 : Comparaison des ratios sectoriels et appréciations
BOA
Secteur
Appréciation
PB sur total Bilan
4,99
6,97
Mauvais
ROA
0,81
1,02
Mauvais
ROE
13,40
12,90
Bonne
RS = Fonds propres sur dépôts totaux
8,22
11,52
Mauvais
Charges d’exploitation sur PB
52,89
63,79
Bonne
Frais personnel sur charges de
44,47
41,71
Mauvais
Ratio
fonctionnement
Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des données issues du Rapport Annuel de
la Commission Bancaire de l’UEMOA 2002 à 2007.
Ce tableau montre que sur les six ratios calculés, quatre sont défavorables à
la BOA contre deux seulement qui lui sont favorables.
___________________________________________________________________________ 72
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
SECTION 2 : VERIFICATION DES HYPOTHESES ET SUGGESTIONS
Avant de faire des suggestions pratiques à l’égard tant des responsables de
l’UEMOA que ceux de la BOA, il nous serait utile de vérifier d’abord si les
hypothèses formulées répondent à la réalité de la BOA.
PARAGRAPHE 1: VERIFICATION DES HYPOTHESES
Notre première hypothèse pour cette étude considère que la libéralisation
financière a contribué à l’amélioration de la performance de la BOA mesurée en
termes de ratios de rentabilité. Suivant les analyses de nos résultats empiriques,
cette hypothèse est partiellement vérifiée. En effet, nous avons remarqué que la
moyenne de la rentabilité des capitaux propres de la BOA est supérieure à celle des
grandes banques de l’UEMOA, alors que la rentabilité de ses actifs est en dessous
de la moyenne des grandes banques.
Ces résultats confirment ceux de OTHMAN (2000) qui, après ses études sur
‘’l’efficacité et la productivité des banques au Maroc durant la période de la
libéralisation financière 1990 – 1996’’ souligne que les réformes financières n’ont
pas eu les effets escomptés sur la performance des banques de ce pays mesurée en
termes de rentabilité.
La seconde hypothèse à tester concerne l’existence des facteurs endogènes à
la BOA susceptibles d’expliquer les niveaux de performance atteints. Les résultats
obtenus ne nous permettent pas d’affirmer sans réserve que cette hypothèse est
totalement vérifiée. En effet, nous avons observé que sur toute la période de
l’étude, les niveaux de rentabilité atteints par la BOA sont liés aux variables
managériales (les charges d’exploitation sur produits bancaires, les produits
bancaires sur total bilan, la taille de la banque, les frais de personnel sur les charges
de fonctionnement). Mais
la corrélation entre ces variables et les ratios de
rentabilité (ROE, ROA) n’est pas uniforme simultanément sur toute la période de
___________________________________________________________________________ 73
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
l’étude. En effet, toutes les variables n’arrivent pas à expliquer les variations des
rentabilités sur une période déterminée. Seuls les effets de quelques unes des
variables expliquent les niveaux de rentabilité atteints. Nos résultats confirment
ceux de BEN NACEUR ; pour lui la théorie financière et les études empiriques
existantes divergent souvent sur l’impact de certains facteurs organisationnels sur
la rentabilité des actifs.
La troisième hypothèse stipule que la BOA a connu une amélioration de sa
performance par rapport aux grandes banques de l’UEMOA. Pour vérifier cette
hypothèse, certains ratios caractéristiques du secteur bancaire de l’UEMOA
annuellement calculés ont servi de norme en vue de comparaison avec les grandes
banques du secteur. Les résultats de cette comparaison nous conduisent à infirmer
l’hypothèse 3.
PARAGRAPHE 2 : SUGGESTIONS
L’étude de la performance de la BOA dans un contexte de libéralisation
financière nous a convaincu de ses forces et de sa compétitivité dans le secteur
bancaire béninois. Elle nous a aussi mis au parfum de certaines difficultés actuelles
ou potentielles autour desquelles il serait à présent opportun de formuler quelques
suggestions.
A- A l’endroit des autorités monétaires de l’UEMOA
1. La commission bancaire de l’UEMOA doit intensifier ses inspections et
contrôles en vue d’éviter au maximum que des institutions bancaires voilent
leurs difficultés en produisant des états qui ne concordent pas avec leurs
situations réelles. Cela fragiliserait le système bancaire et l’exposerait aux
crises.
2. Nous recommandons aux responsables de l’UEMOA de développer la
___________________________________________________________________________ 74
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
concurrence dans le secteur bancaire par une politique consistant à alléger les
conditions de création des banques.
3. Les pouvoirs politiques et économiques de l’UEMOA ont intérêt à orienter
leur politique dans le sens du renforcement des mesures préconisées par les
réformes : la libéralisation des taux d’intérêt, la suppression de l’allocation
sectoriel des crédits, le respect de l’obligation de constituer des réserves, la
mise en place de mécanismes de facilitation à l’accès au marché monétaire,
la mise en œuvre des nouvelles lois bancaires, le respect du dispositif
prudentiel, le respect du cadre comptable et de publication de l’information
financière et le respect des règlements relatifs aux relations financières entre
les Etats membres de l’UEMOA.
B- A l’endroit des responsables de la BOA-Bénin.
1. Les responsables de la BOA-Bénin doivent accorder une attention
particulière plus qu’ordinaire à l’évolution dans le temps de leurs ressources
et de leurs emplois, en général, et en particulier des opérations avec la
clientèle. Bien que des efforts de mobilisation des dépôts et des crédits soient
effectués ; nous suggérons aux responsables de la BOA d’accompagner leurs
politiques d’incitation des dépôts
et des crédits d’une politique
d’investissement sur le marché financier.
2. Ils doivent rechercher la rentabilité dans le respect des normes de gestion. En
effet, le strict respect de ces normes ne serait pas sans conséquence négative
sur leurs résultats car cela pourrait entraîner la diminution des crédits
accordés et par la suite, des intérêts débiteurs de la banque. Cependant, elles
peuvent compenser ces éventuelles pertes par le développement d’autres
activités plus rémunératrices.
3. Nous proposons aux responsables de la BOA-Bénin de recourir le moins
___________________________________________________________________________ 75
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
possible aux emprunts interbancaires et de trésorerie et même si la nécessité
l’impose, que le coût soit inférieur ou égal au coût moyen des ressources de
trésorerie du secteur. Il en ait ainsi parce que même si ces opérations
contribuent à gonfler le total bilan, elles n’impliquent pas nécessairement un
développement de l’activité commerciale.
4. La fermeture de guichets et le long temps d’attente effectués par les clients
avant d’être servis nous amènent à suggérer aux responsables de rendre le
processus à la BOA-Bénin rapide tout en évitant la fermeture de guichets
disponibles.
___________________________________________________________________________ 76
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
CONCLUSION GENERALE
L’objectif de cette étude était d’évaluer la contribution de la libéralisation du
système bancaire de l’UEMOA à la performance des banques béninoises. Plus
spécifiquement, il s’agissait d’une part, de mesurer le niveau de performance des
banques béninoises dans le contexte des réformes financières et d’identifier les
facteurs spécifiques aux banques et propres à leur environnement susceptibles
d’expliquer les niveaux de performance de ces banques. D’autre part, la
comparaison de la performance de la BOA par rapport à celle des grandes banques
de l’UEMOA.
Pour atteindre ces objectifs, nous avons exploité dans un premier temps les
données issues des états financiers annuels à savoir le bilan et le compte de résultat
en vue d’apprécier la performance de la BOA. Dans un second temps, nous avons
retenu comme indicateurs de performance, le ROA, le ROE et une variété de
facteurs explicatifs que sont les variables organisationnelles.
Nous notons que les facteurs endogènes liés à la façon dont la direction de la
BOA optimise ses ressources pour générer plus de produits bancaires peuvent avoir
une influence sur la rentabilité de la banque. Mais ces facteurs endogènes n’ont pas
tous, les effets attendus sur les rentabilités sur une période donnée. Par conséquent,
les dirigeants doivent utiliser avec beaucoup de prudence les facteurs explicatifs
des rentabilités.
Nous notons également que la réforme du système financier caractérisée par
la libéralisation du système financier et la restructuration du système bancaire a
induit un effet positif sur la rentabilité de la BOA au regard de l’évolution de
certains ratios. Mais par rapport à d’autres ratios qui évoluent en dents de scie en
dessous de la moyenne des grandes banques du secteur bancaire de l’UEMOA,
nous concluons que cet effet positif de la libéralisation financière sur la rentabilité
___________________________________________________________________________ 77
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
reste moindre ce qui montre que la libéralisation financière ne produit pas pour le
moment un effet d’amélioration de la performance de la BOA.
Les insuffisances de cette étude sont liées aux variables exogènes dont
l’analyse nécessite des calculs économétriques.
Nos hypothèses étudiées ici par l’analyse consolidée des ratios peuvent être
étudiées et vérifiées par d’autres études ultérieures, qui utiliseront des données
observées sur une période plus longue ainsi que des méthodes de modélisation
économétrique.
De plus les bases de variables explicatives peuvent être élargies dans d’autres
études pour mieux expliquer l’évolution de la rentabilité sous l’effet des réformes
du système bancaire comme par exemple la structure de capitalisation des banques
et leur statut (publique, semi-publique, privée, nationale, étrangère) ainsi que
l’étude de la rentabilité en fonction de la qualité du personnel (qualification,
pourcentage des cadres…) ou en fonction du mode de collecte des ressources
principales de la banque (par réseau de guichets ou sur les marchés de capitaux
interbancaires, monétaires ou obligataires).
___________________________________________________________________________ 78
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
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H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
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___________________________________________________________________________ 81
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
ANNEXES
___________________________________________________________________________
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
I
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
___________________________________________________________________________
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
II
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
ANNEXE 2 : Tableau comparatif de la libéralisation financière et de la répression financière
Répression financière
Libéralisation financière
Analyse
-Rôle favorable des taux d’intérêt réels négatifs sur l’investissement.
-Rôle favorable des taux d’intérêt positifs sur
-L’investissement crée l’épargne
l’épargne
-Dissociation épargne/crédit : les déposants ne profitent pas des crédits liés à -L’épargne crée l’investissement.
leurs dépôts.
-Les dépôts font les crédits.
-Les crédits font les dépôts.
Politique
-Transfert inflationniste et politique sélective du crédit.
-Désengagement du Trésor et politique de rigueur
-Pas de rémunération des dépôts des ménages.
monétaire.
-L’économie non monétisée et la rareté des liquidités supposent une
-Le seul actif financier des ménages doit être
centralisation de la politique. Les gisements d’épargne ne peuvent être
rémunéré.
mobilisés.
-Monétiser l’économie et créer des réseaux par la
-Les structures financières sont des préalables aux politiques monétaires
décentralisation, Possibilité de mobiliser les encaisses
financières.
oisives.
-Critères enveloppes et quotas : rationnement quantitatif.
-La hausse des taux d’intérêt permet les innovations
financières.
-Critère de rentabilité : rationnement par les prix.
Source: Hugon (1990) In Mémoire Online.
___________________________________________________________________________
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
III
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
Source : Rapport Annuel de la commission Bancaire de l’UEMOA - 2007
___________________________________________________________________________
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
IV
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
ANNEXE 4.
BILAN DE 2002 à 2007
ETABLISSEMENT : BANQUE OF AFRICA - BENIN
Poste
A10
A02
A03
A04
A05
A07
A08
B02
B10
B11
B12
B2A
B2C
B2G
B2N
B50
C10
ACTIF
CAISSE
CREANCES INTERBANCAIRES
- A vue
.Banques centrales
.Trésor Public, CCP
.Autres établissements de crédit
- A terme
CREANCES SUR LA CLIENTELE
- Portefeuille d'effets commerciaux
. Crédits de campagne
. Crédits ordinaires
- Autres concours à la clientèle
. Crédits de campagne
. Crédits ordinaires
- Comptes ordinaires débiteurs
- Affacturage
TITRES DE PLACEMENT
31/12/2002
7 745
85 048
47 653
40 483
344
6 826
37 395
93 895
3 600
0
3 600
70 317
4 372
65 945
19 978
0
27 131
31/12/2003
8 919
76 338
45 137
33 612
360
11 165
31 201
111 883
3 385
0
3 385
86 275
2 460
83 815
22 223
0
27 321
31/12/2004
6 761
75 567
43 694
30 793
51
12 850
31 873
124 655
5 120
0
5 120
99 410
99 410
20 125
0
26 982
31/12/2005
7 748
91 937
54 133
37 199
51
16 883
37 805
119 320
2 593
0
2 593
96 011
2 062
93 949
20 716
0
28 639
MONTANTS
NETS
31/12/2006
9 021
72 010
30 864
17 560
83
13 221
41 146
120 726
2 432
0
2 432
93 371
1 257
92 114
24 922
0
27 332
31/12/2007
11 854
81 364
34 204
23 169
85
10 950
47 160
173 905
9 812
0
9 812
144 481
5 573
138 908
19 611
0
59 612
D1A
D50
IMMOBILISATIONS FINANCIERES
CREDIT-BAIL ET OPERATIONS ASSIMILEES
5 763
0
7 075
0
6 544
0
6 739
0
7 193
0
5 855
0
D20
D22
IMMOBILISATIONS INCORPORELLES
IMMOBILISATIONS CORPORELLES
402
5 871
392
6 134
348
6 224
522
5 894
335
7 996
239
8 200
E01
ACTIONNAIRES ET ASSOCIES
0
0
0
0
0
500
C20
C6A
AUTRES ACTIFS
COMPTES D'ORDRE ET DIVERS
8 202
287
8 780
1 246
13 440
2 902
18 671
2 245
8 988
1 657
6 345
1 146
E90
TOTAL DE L'ACTIF
234 344
248 088
263 423
281 715
255 258
349 020
Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des Rapports d’Activités de 2002 à 2007 de la BOA.
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H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
V
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
Poste
PASSIF
31/12/2002
F02
F03
F05
F07
F08
G02
G03
G04
G05
G06
G07
H30
DETTES INTERBANCAIRES
- A vue
. Trésor Public, CCP
. Autres établissements de crédit
- A terme
DETTES A L'EGARD DE LA CLIENTELE
- Compte d'épargne à vue
- Compte d'épargne à terme
- Bons de caisse
- Autres dettes à vue
- Autres dettes à terme
DETTES REPRESENTEES PAR UN TITRE
H35
H6A
AUTRES PASSIFS
COMPTES D'ORDRE ET DIVERS
L30
L35
L 41
L10
L 20
L45
PROVISIONS POUR RISQUES ET CHARGES
PROVISIONS REGLEMENTEES
EMPRUNTS ET TITRES EMIS SUBORDONNES
SUBVENTIONS D'INVESTISSEMENT
FONDS AFFECTES
FONDS POUR RISQUES BANCAIRES
GENERAUX
L66
L50
L55
L59
L70
L80
L90
31/12/2003
31/12/2004
MONTANTS
31/12/2006
31/12/2007
31/12/2005
13 119
6 367
188
6 179
6 752
189 616
19 940
519
0
116 944
52 213
5 108
16 104
8 626
165
8 461
7 478
197 931
20 957
1 320
0
118 335
57 319
4 010
20 464
14 864
1 060
13 804
5 600
207 326
22 886
848
0
111 020
72 572
2 909
31 509
19 909
3 533
16 376
11 600
212 630
25 279
678
0
114 917
71 757
2 209
18 287
9 687
17 214 464
9 670
8 600
202 880
27 296
649
0
108 741
66 194
1 508
54 148
14 292
672
13 621
39 856
255 622
32 850
683
0
139 831
82 258
4 237
2 062
1 897
2 127
3 201
1 642
2 252
3 411
5 522
2 813
2 340
3 611
29
0
0
3 711
0
3 711
0
28
0
28
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4 848
3 334
3 835
4 335
4 335
4 835
CAPITAL OU DOTATION
PRIMES LIEES AU CAPITAL
6 000
2 512
6 000
2 512
7 000
4 367
7 000
4 367
7 500
5 717
8 000
5 717
RESERVES
ECARTS DE REEVALUATION
REPORT A NOUVEAU (+/-)
RESULTAT
5 079
0
875
3 228
6 464
0
919
1 775
7 030
0
628
2 259
7 869
0
648
2 188
8 697
0
608
547
8 779
0
23
3 212
234 344
248 088
263 423
281 715
255 258
349 020
TOTAL DU PASSIF
Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des Rapports d’Activités de 2002 à 2007 de la BOA.
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H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
VI
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
ANNEXE 5 : COMPTE DE RESULTAT DE 2002 à 2007 DE LA BOA
Poste
R01
R03
CHARGES
31/12/2002
5 096
MONTANTS
31/12/2003
5 739
489
1 086
- Intérêts et charges assimilées sur dettes à l’égard de la clientèle
4 204
- Intérêts et charges assimilées sur dettes représentés par un titre
INTERETS ET CHARGES ASSIMILEES
- Intérêts et charges assimilées sur dettes interbancaires
NETS
31/12/2004
6 705
31/12/2005
6 312
31/12/2006
5 782
31/12/2007
7 486
888
805
708
1 878
4 334
5 569
5 322
4 936
5 516
403
319
248
185
138
92
90
30
1
29
122
314
0
314
100
923
5
918
126
895
46
849
423
1 643
54
1 589
413
549
11
538
0
0
0
0
116
79
4 981
2 062
2 919
5 171
2 382
2 789
6 160
2 802
3 358
6 804
3 057
3 747
7 440
3 248
4 193
7 449
3 372
4 077
662
709
828
899
964
872
463
3 846
1 751
2 254
4 796
2 803
372
19
111
890
3 228
279
508
1 256
1 775
500
670
270
1 075
2 259
500
942
182
1 167
2 188
0
557
196
170
547
500
236
1 367
1 603
3 212
15 942
19 719
21 241
22 269
22 633
26 569
R04
R4D
R05
- Charges comptes bloqués actionnaires, emprunt titres subordonnés
- Autres Intérêts et charges assimilées
R5E
R06
R4A
R4C
R6A
R6F
R6U
R8G
R8J
R8L
S01
S02
S05
T51
CHARGES SUR CREDIT-BAIL ET OPERATIONS ASSIMILEES
COMMISSIONS
CHARGES SUR OPERATIONS FINANCIERES
- Charges sur titres de placement
- Charges sur opérations de change
- Charges sur opérations hors bilan
CHARGES DIVERSES D’EXPLOITATION BANCAIRE
ACHATS DE MARCHANDISES
STOCKS VENDUS
VARIATIONS DE STOCKS DE MARCHANDISES
FRAIS GENERAUX D’EXPLOITATION
T80
T81
T82
T83
- Frais de personnel
- Autres frais généraux
DOTATIONS AUX AMORTISSEMENTS ET AUX PROVISIONS
SUR IMMOBILISATIONS
SOLDE EN PERTE DES CORRECTIONS DE VALEUR SUR
CREANCES ET DU HORS BILAN
EXCEDENT DES DOTATIONS SUR LES REPRISES DU FONDS
POUR RISQUES BANCAIRES GENERAUX
CHARGES EXCEPTIONNELLES
PERTES SUR EXERCICES ANTERIEURS
IMPOT SUR LE BENEFICE
BENEFICE
T84
TOTAL
T6A
T01
Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des Rapports d’Activités de 2002 à 2007 de la BOA.
___________________________________________________________________________
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
VII
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
Poste
V01
V03
V04
V51
V5F
PRODUITS
X80
X81
X83
INTERETS ET PRODUITS ASSIMILES
- Intérêts et produits assimilés sur créances interbancaires
- Intérêts et produits assimilés sur créances sur la clientèle
- Produits et profits sur prêts et titres subordonnés
- Intérêts et produits assimilés sur titres d'investissement
- Autres Intérêts et produits assimilés
PRODUITS SUR CREDIT-BAIL ET OPERATIONS
ASSIMILEES
COMMISSIONS
PRODUITS SUR OPERATIONS FINANCIERES
- Produits sur titres de placement
- Dividendes et produits assimilés
- Produits sur opérations de change
- Produits sur opérations de hors bilan
PRODUITS DIVERS D’EXPLOITATION BANCAIRE
MARGES COMMERCIALES
VENTES DE MARCHANDISES
VARIATIONS DE STOCKS DE MARCHANDISES
PRODUITS GENERAUX D’EXPLOITATION
REPRISES D'AMORTISSEMENTS ET DE PROVISIONS
SUR IMMOBILISATIONS
SOLDE EN BENEFICE DES CORRECTIONS DE
VALEUR SUR CREANCES ET DU HOS BILAN
EXCEDENT DES REPRISES SUR LES DOTATIONS DU
FONDS POUR RISQUES BANCAIRES GENERAUX
PRODUITS EXCEPTIONNELS
PROFITS SUR EXERCICES ANTERIEURS
PERTE
X84
TOTAL
V05
V5G
V06
V4A
V4C
V4Z
V6A
V6F
V6T
V8B
V8C
V8D
W4R
X51
X6A
X01
31/12/2002
10 271
2 158
8 113
MONTANTS
NETS
31/12/2003
31/12/2004
11 814
13 155
1 861
1 727
9 860
11 337
93
91
75
31/12/2006
13 480
1 957
11 440
83
0
0
1 770
3 309
1 861
91
491
866
7
0
2 047
3 598
1 619
189
767
1 023
7
0
2 179
4 804
1 660
188
1 571
1 385
12
0
2 395
4 699
1 577
177
1 675
1 270
68
0
2 611
5 588
1 609
417
2 243
1 319
158
288
367
685
735
492
586
1 514
0
0
22
0
137
245
241
0
0
235
0
161
0
478
0
0
0
0
0
0
56
227
0
105
142
0
19 719
21 241
22 269
22 633
26 569
53
244
0
15 942
31/12/2005
13 653
1 829
11 749
31/12/2007
16 451
2 138
14 240
74
0
0
3 349
5 786
2 640
292
1 276
1 578
150
Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des Rapports d’Activités de 2002 à 2007 de la BOA.
___________________________________________________________________________
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
VIII
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
___________________________________________________________________________
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
IX
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
___________________________________________________________________________
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
X
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
___________________________________________________________________________
H. Prisca NOUTAÏ et Thomas AGBOMEMEWA
XI
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
Annexe 8 : Tableau de calcul des ratios
Années
Ratios
Rentabilité
Solvabilité
Productivité
2002
2003
2004
2005
2006
2007
Moyenne
Produit bancaire / Total Bilan
4,45
4,70
4,98
5,05
5,63
5,10
4,99
ROA = Résultat Net / Total Bilan
1,38
0,72
0, 86
0,78
0 ,21
0,92
0,81
ROE = Résultat Net / Fonds propres
20,24
9,92
15,33
19,82
2,86
12,25
13,40
Fonds propres / Dépôts totaux
8,41
9,04
7,11
5,19
9,43
10,26
8,24
Cœf. d’exploit = Charges d’expl / PNB
54,11
50,43
53,32
54,17
58,50
46,76
52,89
Frais de personnel / Charges de
fonctionnement
41,40
46,06
45,49
44,93
43,56
45,25
44,47
Source : Réalisé par nous-mêmes à partir des Rapports d’Activités de 2002 à 2007 de la BOA.
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XII
Performance des banques béninoises dans un contexte de libéralisation financière : Cas de la BOA-Bénin
TABLES DES MATIERES
DEDICACE ................................................................................................................................ ii REMERCIEMENTS ...............................................................................................................iv SOMMAIRE ....................................................................................................................................v LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ..................................................................................vi LISTE DES TABLEAUX............................................................................................................ viii LISTE DES GRAPHIQUES ...........................................................................................................ix INTRODUCTION GENERALE......................................................................................................1 CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE
L’ETUDE.....................................................................................................3 SECTION 1 : CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE .........................................................4 PARAGRAPHE 1 : DE LA PROBLEMATIQUE AUX OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE L’ETUDE ........4 A- Problématique .............................................................................................................4 B- Objectifs et intérêt de l’étude ......................................................................................6 1- Objectifs ...................................................................................................................6 2- Intérêt de l’étude ......................................................................................................7 C- Hypothèses de l’étude .................................................................................................8 PARAGRAPHE 2 : LA REVUE DE LITTERATURE .......................................................................8 A- Clarification des concepts clés....................................................................................8 1- Le concept de réforme financière ............................................................................8 1.1- Libéralisation des taux d'intérêt et suppression de l'allocation sectorielle
des crédits.................................................................................................9 1.2- Mise en place de réserves obligatoires...........................................................10 1.3- Émission de bons du Trésor et marché monétaire..........................................11 1.4- L’adoption de nouvelles lois bancaires ..........................................................11 ™ Cadre légal et réglementaire....................................................................12 ™ Cadre de la supervision bancaire.............................................................14 ™ Dispositif prudentiel................................................................................15 ™ Cadre comptable et publication de l'information financière ...................15 ™ Règlement relatif aux relations financières extérieures des Etats membres
de l’UEMOA ......................................................................................................16 ™ La restructuration des banques................................................................16 2- Le concept de performance et sa mesure.............................................................17 a- Le concept de performance ................................................................................17 ™ L’analyse des charges..............................................................................21 • Les frais financiers ou frais bancaires .....................................................21 • Les charges d’exploitation ou frais de gestion ........................................21 ™ L’analyse des recettes ou produits bancaires ..........................................22 • La rubrique des intérêts ...........................................................................22 • La rubrique des commissions..................................................................22 b- Mesure de la performance .................................................................................23 ™ La rentabilité ...........................................................................................23 • Le Return On Equity (ROE)....................................................................24 • Le Return On Assets (ROA) ...................................................................24 ___________________________________________________________________________XIII
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™ La solvabilité ...........................................................................................25 ™ La productivité ........................................................................................25 B- Les fondements théoriques de l’étude : la théorie de la libéralisation financière et de
la répression financière..............................................................................................26 C- les fondements empiriques de l’étude .......................................................................29 SECTION 2 : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ...................................................32 PARAGRAPHE 1- DE LA COLLECTE DES DONNEES AUX VARIABLES DE L’ETUDE ..................33 A- La collecte des données............................................................................................33 1- La recherche documentaire ...................................................................................33 2- Les entretiens .........................................................................................................33 B- Le choix de l’échantillon et les variables de l’étude .................................................33 1- Le choix de l’échantillon........................................................................................33 2- Les variables ..........................................................................................................34 PARAGRAPHE 2: DE L’OPERATIONNALISATION DES VARIABLES, AUX DIFFICULTES ET
LIMITES DU TRAVAIL ................................................................................35 A- Opérationnalisation des variables et cadre opératoire...............................................35 1- Opérationnalisation des variables.........................................................................35 2- Cadre opératoire....................................................................................................35 B- Difficultés rencontrées et limites du travail ..............................................................37 1- Difficultés rencontrées ...........................................................................................37 2- Limite du travail....................................................................................................37 CHAPITRE II : CADRE INSTITUTIONNEL DE L’ETUDE .....................38 SECTION I : PRESENTATION DU SYSTEME BANCAIRE BENINOIS.........................39 1. Société Générale de Banques au Bénin (SGBBE)..................................................39 2. Banque Internationale du Bénin (BIBE) ................................................................39 3. Financial Bank Bénin.............................................................................................40 4. Continental Bank Bénin .........................................................................................40 5. Diamond Bank Bénin .............................................................................................40 6. Banque Atlantique du Bénin...................................................................................40 7. Banque de l’Habitat du Bénin................................................................................41 8. Banque Régionale de Solidarité (BRS) ..................................................................41 9. African Investment Bank (AIB) ..............................................................................41 10. Ecobank Bénin......................................................................................................41 11. Banque Sahelo-Saharienne d’investissement et de Commerce (BSIC-BENIN)..42 SECTION 2 : PRESENTATION DE LA BOA-BENIN .......................................................42 PARAGRAPHE 1 : HISTORIQUE ET MISSION...........................................................................42 A – Historique ................................................................................................................43 B- Mission ......................................................................................................................44 PARAGRAPHE 2 : STRUCTURE ORGANISATIONNELLE DE LA BOA-BENIN ..........................46 A- Organigramme ..........................................................................................................46 B- Les organes de direction de la banque ......................................................................46 1- Le Conseil d’Administration ..................................................................................46 2- Le Comité des Sages ..............................................................................................47 3- Commissaires aux comptes ...................................................................................47 4- Autres organes .......................................................................................................47 C- Structure Interne........................................................................................................47 ___________________________________________________________________________XIV
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1- La Direction Générale ...........................................................................................47 a- La Direction de l’Exploitation (DEX)................................................................48 b- Direction des risques .........................................................................................49 c- Direction des Affaires Juridiques et du Contentieux (DAJC)............................49 d- Direction des opérations....................................................................................50 e- Direction des Ressources Humaines..................................................................50 f- Direction Administrative et Financière..............................................................51 2- Les services directement rattachés à la Direction Générale ................................52 a- Le Contrôle Général .........................................................................................52 b- Le département compliance et fichier central ...................................................52 PARAGRAPHE 3 : ANALYSE SWOT DE LA BOA-BENIN .....................................................53 CHAPITRE III : CADRE EMPIRIQUE DE L’ETUDE ..................................55 SECTION 1 : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS .................................56 PARAGRAPHE 1 : LE TOTAL BILAN.......................................................................................56 PARAGRAPHE 2 : EVOLUTION DES RATIOS CARACTERISTIQUES DE PERFORMANCE DE LA
BOA ........................................................................................................57 A- Evolution de la rentabilité des actifs .........................................................................57 B- Evolution de la rentabilité des capitaux propres .......................................................58 PARAGRAPHE 3 : ANALYSE DES LIENS ENTRE LES VARIABLES MANAGERIALES ET LES
RATIOS DE PERFORMANCE DE LA BOA .....................................................60 A- Analyse des liens entre le ratio du Produit Bancaire sur le Total Bilan et
les ratios de performance de la BOA ........................................................................60 B- Analyse des liens entre le ratio de la Charge d’Exploitation sur le Produit
Bancaire et les ratios de performance de la BOA .....................................................62 C- Analyse des liens entre le ratio des Frais de Personnel sur les Charges de
Fonctionnement et les ratios de performance de la BOA..........................................64 D- Evolution de la taille de la BOA ...............................................................................66 PARAGRAPHE 4 : ANALYSE COMPARATIVE DE LA SITUATION DE LA BOA PAR
RAPPORT A CELLE DES GRANDES BANQUES DE L’UEMOA.......................68 A- Evolution des fonds propres sur dépôts totaux par rapport à la moyenne des
grandes banques ........................................................................................................68 B- Evolution des Charges d’Exploitation sur Produits Bancaires par rapport à la
moyenne des grandes banques ..................................................................................69 C- Evolution des Frais de Personnel sur les Charges de Fonctionnement par
rapport à la moyenne des grandes banques ...............................................................70 D- Evolution des produits bancaires sur le total bilan par rapport à la moyenne des
grandes banques ........................................................................................................71 SECTION 2 : VERIFICATION DES HYPOTHESES ET SUGGESTIONS........................73 PARAGRAPHE 1: VERIFICATION DES HYPOTHESES ...............................................................73 PARAGRAPHE 2 : SUGGESTIONS...........................................................................................74 A- A l’endroit des autorités monétaires de l’UEMOA ..................................................74 B- A l’endroit des responsables de la BOA-Bénin. ......................................................75 CONCLUSION GENERALE ........................................................................................................77 BIBLIOGRAPHIE .........................................................................................................................79 ANNEXES .................................................................................................................................. I TABLES DES MATIERES ........................................................................................................XIII ___________________________________________________________________________ XV
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