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ANDRÉ D ÉSILETS / L’ŒUVRE CHOC D E J EAN BRUN
LE S I MPRIMABLES
D E S TRIX A MERICANIS
COLLECTION
FEUILLES VOLANTES
l’avait compris et c’est pourquoi il est devenu l’un des plus
chauds partisans de la peine de mort politique. Avec l’aide
de Marx, ses travaux de radioscopie sociale ne pouvaient
le tromper. « Un régime révolutionnaire, disait-il, doit
se débarrasser d’un certain nombre d’individus qui le
menacent. »1 Et dans cette perspective, l’auteur de L’Être
et le Néant ne voyait pas d’autres moyens que la mort puisqu’on
peut toujours sortir d’une prison.
Encore une fois, la liberté proclamée par le père de l’existenti-
alisme devient vite ce au nom de quoi on étouffe les libertés, on
commet des crimes, on assassine. Comme le signalait déjà
Alexandre Herzen, cet immense écrivain politique du
XIXe siècle, les nouveaux libérateurs ressemblent étrange-
ment aux inquisiteurs du passé. Au XXe siècle, les exem-
ples ne manquent pas pour conrmer, au-delà de tout
ce qu’on aurait pu imaginer, les funestes observations de
Herzen. Aujourd’hui, Jean-François Revel rappelle dans
ses Mémoires2 que le problème qui refait surface avec Sartre, « ce
n’est pas seulement celui des aberrations d’un homme, c’est
celui de toute une culture ».
Or existe-il un auteur qui ait réuni, sur ce sujet, une documenta-
tion aussi vaste et variée que Jean Brun ? Existe-t-il un penseur qui
ait abordé de manière aussi franche et signicative les différentes
expérimentations auxquelles s’adonne notre monde ?
1) M.A. Burnier,
« Sartre parle des
Maos » in Actuel,
1973, p. 76.
2) Jean-François
Revel, Mémoires,
Le voleur dans la
maison vide, Paris,
Plon, 1997, p. 395.
Jean-Paul
Sartre
Alexandre
Herzen