Hors série bio 2007
protéique résistante - on peut les voir accrochées
dans les gorgones. Chez la roussette, le mâle enlace
la femelle avec la queue pour la féconder. La
femelle pond ensuite une dizaine d’œufs de 5 cm
(petite roussette) ou une vingtaine d’œufs de 10 cm
(grande roussette)
Ovoviviparité: l’embryon se développe dans la
cavité génitale de la mère, sans être nourrie par
celle-ci; se rencontre chez les guppys (petits
poissons communs en aquarium d’eau douce) et 70
% des espèces de requins; chez les requins de haute
mer, les embryons peuvent pomper les nutriments
des embryons voisins, puis dévorer les œufs non
fécondés, les embryons les moins développés et
finalement leurs frères et sœurs avant de sortir du
ventre de leur mère. Un spécialiste qui passa sa main
dans l’utérus d’une femelle requin des sables qui
venait d’être pêchée se fit mordre sauvagement.
Les Requins et raies possèdent un organe copulateur, le
ptérygopode, dont le squelette cartilagineux est fourni
par des rayons des nageoires pelviennes, tournés en
direction de la queue. Ceux d’autres poissons vivipares
comme les Poeciliidés (guppy) sont formés à partir de la
nageoire anale.
Viviparité: l’embryon reçoit une nourriture maternelle,
ou paternelle pour certains Syngnathidés comme
l’hippocampe, autre que celle contenue dans son œuf.
LE CHANGEMENT DE SEXE
Un des trucs marquant chez les poissons est l’aptitude
de pas mal d’espèces à changer de sexe, du moins dans
celles que fréquente le plongeur en mer. Tout comme les
mammifères, les poissons génétiquement femelles ont
des chromosomes sexuels XX et les poissons
génétiquement mâles des chromosomes sexuels XY.
Cependant, le sexe phénotypique - celui que l’on
constate sur le poisson - peut être différent de son sexe
génétique. C’est possible grâce aux gonades de ces
espèces qui ne sont ni totalement différenciées en
testicules, ni en ovaire ou du moins peuvent évoluer de
l’un vers l’autre; on parle d’ovotestis lors des stades
intermédiaires. Les individus sont soit en général mâles
puis femelle ou inversement -hermaphrodisme
séquentiel-, mais de rares espèces, dont de nombreux
petits Serranidés (notre Serran
écriture par exemple)
sont en même temps
mâle et femelle-
hermaphrodisme
simultané -; il en
résulte une
fécondation croisées
chaque partenaire du
couple fécondant les œufs de
l’autre. Selon les espèces, le
changement de sexe peut se faire
dans l’un ou l’autre sens. On va
ainsi trouver des mâles primaires -
des vrais mâles génétiquement - et des mâles
secondaires - femelles inversées et réciproquement pour
les femelles. Le «changement» de sexe peut se faire sous
l’influence de différents facteurs: la température, des
hormones, des phénomènes sociaux.
Ces phénomènes sont utilisés en pisciculture afin d’obtenir
des populations mono sexe, qui vont connaître une
croissance homogène, montrer moins d’agressivité, ne
pas dépenser leur énergie en produits sexuels.
L’intérêt de l’hermaphrodisme séquentiel serait pour les
espèces où les mâles dominant sont issus de femelles,
d’assurer une fécondation maximale (un mâle peut
féconder de multiples femelles) et une meilleure défense
du territoire. L’hermaphrodisme permet aussi de palier les
difficultés de rencontre entre géniteurs, encore qu’il s’agit
souvent d’espèces avec de nombreux individus, et de
réguler le sex-ratio des populations. La contrepartie étant
la dépense énergétique nécessaire pour le changement.
Le changement de sexe est en général définitif; quelques
rares espèces (certains gobies)
peuvent changer
plusieurs fois selon
les besoins.
Ceux
qui sont
d’abord des mâles(protandrie) : la
daurade, le sar, la saupe, les poissons clown…
Ceux qui sont d’abord des femelles(protérogynes) : la
mendole, le pagre, la girelle, le labre nettoyeur, les
mérous, les poissons perroquet…
LES MIGRATIONS
Le lieu de vie n’est pas forcément le lieu choisit pour la
reproduction. On rencontre des phénomènes de
migrations entre eau douce et eau de mer chez le
saumon, esturgeons, lamproies et les anguilles. Il existe
aussi des migrations en eau de mer (congre, thon). Chez
les espèces à ponte pélagiques (thon, sardine, anchois,
vives, daurades, soles), les oeufs sont abandonnés en
pleine eau. Les adultes choisissent un lieu de ponte dont
la qualité de l’eau (température, salinité, oxygène,)
correspond au mieux au besoin de l’espèce. Aussi on voit
passer les thons adultes devant les côtes
méditerranéennes françaises vers l’est (zone entre Sicile,
Tunisie, Italie du Sud, Sardaigne, zones de rencontre du
bassin occidental comme les Baléares et du bassin
oriental de la Méditerranée) au printemps (ponte en été) et
les juvéniles dans l’autre sens en été-automne. La ponte
se déroule dans des conditions de salinité et de
température assez strictes.
L’éperlan, comme beaucoup de poissons d’eau saumâtre,
vient frayer en eau douce.
Gardons et barbeaux passent des lacs aux embouchures
de rivières ou remontent les ruisseaux. Ombres, carassin,
tanches fraient sur place. Les poissons de rivière se
dirigent souvent vers l’amont.
Chez l’anguille, la reproduction se passe à une profondeur
Serran écriture
(Porquerolles)
un des rares espèces de
poissons hermaphrodites
Bancs de saupes
broutant
d'abord mâle puis
femelle...