Alg`ebre 11 – Idéaux d`un anneau commutatif unitaire. Exemples et

Alg`ebre 11 Id´eaux d’un anneau commutatif unitaire. Exemples et
applications.
Soit Aun anneau commutatif unitaire et A=A\{0}.
1. G´
en´
eralit´
es
efinition. Une partie Ide Aest un id´eal de Asi Iest
un sous-groupe additif de Atel que ax Ipour tous
aAet xI.
Exemple. Les id´eaux de Zsont les aZavec aN.
Remarque. Si Iest un id´eal propre de Aalors 1 /I;
il s’ensuit que si A6={0}alors Aest un corps si et
seulement si ses seuls id´eaux sont {0}et A.
Proposition. Soit f:ABun morphisme.
(i)Jid´eal de Bf1(J)id´eal de A
(ii)Iid´eal de Aet fsurjectif f(I)id´eal de B
(iii)Si fest surjectif alors J7→ f1(J)est une bi-
jection entre l’ensemble des id´eaux de Bet l’en-
semble des id´eaux de Acontenant ker f.
Proposition. Une intersection d’id´eaux est un id´eal.
efinition. L’id´eal engendr´e par une partie non vide
Xde Aest le plus petit id´eal de Acontenant X
i.e. l’intersection des id´eaux de Acontenant X.
Remarque. Un id´eal engendr´e par un seul ´el´ement x
est dit principal et not´e (x) ou Ax. Un id´eal engendr´e
par un nombre fini d’´el´ements x1, . . . , xkest dit de type
fini et not´e (x1, . . . , xk) ou Ax1+··· +Axk.
efinition. L’id´eal somme d’une famille (Iλ)λΛ
d’id´eaux de Aest l’id´eal P
λΛ
Iλengendr´e par S
λΛ
Iλ.
Ses ´el´ements sont les sommes finies d’´el´ements des Iλ.
efinition et proposition. L’id´eal produit IJ de deux
id´eaux Iet Jde Aest {
k
P
i=1
xiyi;xiI, yiJ}.
Remarque. En revanche {xy;xI, y J}n’est pas
n´ecessairement un id´eal de A; prendre par exemple l’an-
neau A=R[X, Y ], I= (X) et J= (Y).
Proposition. Si Iest un id´eal de Aalors le groupe
quotient A/I est muni d’une structure d’anneau en po-
sant x·y=xy.
efinition. Soit Iun id´eal de A.
(i) On dit que Iest maximal s’il n’existe pas d’id´eal
Jde Atel que I$J$A.
(ii) On dit que Iest premier si pour tous x, y A
tels que xy A, on a xAou yA.
Proposition. Soit Iun id´eal de A.
(i)Imaximal A/I corps
(ii)Ipremier A/I int`egre
Un id´eal maximal est donc premier.
Exemple. Z/aZcorps aest premier
Lemme de Krull. Tout id´eal de Aest contenu dans
un id´eal maximal.
2. Anneaux noeth´
eriens et principaux
efinition. Un anneau principal est un anneau int`egre
dont tout id´eal est principal
Exemple. Zest un anneau principal.
Exemple. A[X] principal Acorps
Exemple. Pour que Aint`egre soit principal il suffit que
Asoit euclidien i.e. qu’il existe v:ANerifiant
a, b A,q, r A/a =bq +ret v(r)< v(b).
Proposition. Tout id´eal premier non nul d’un anneau
principal est maximal.
Application. Id´eaux premiers de k[X, Y ].
efinition et proposition. On dit que Aest
noeth´erien si Aerifie les conditions ´equivalentes :
(i) tout id´eal est de type fini,
(ii) toute suite croissante d’id´eaux est stationnaire,
(iii) toute famille non vide d’id´eaux admet un
´el´ement maximal.
Exemple. Un anneau principal est noeth´erien.
Exemple. H(C) n’est pas noeth´erien puisque
sin z
2$sin z
22$··· $sin z
2n$···
Proposition. Anoeth´erien A[X1, . . . , Xn]
noeth´erien
Remarque. A[X1, X2, . . . , Xn, . . .] n’est pas
noeth´erien.
Corollaire. Une alg`ebre de type fini sur un anneau
noeth´erien est un anneau noeth´erien.
Exemple. Un anneau d’entiers de corps de nombres est
noeth´erien.
Exemple. k[X2, X3] est noeth´erien.
Th´eor`eme de Cohen. Si tout id´eal premier de Aest
de type fini alors Aest noeth´erien.
Application. A[[X]] est noeth´erien.
3. Divisibilit´
e et factorisation
On suppose Aest int`egre de corps K.
efinition. Si a, b Av´erifient (a)+(b) = (d), on dit
que dest un pgcd de aet b.
Si a, b Aerifient (a)(b)=(c), on dit que cest un
ppcm de aet b.
Remarque. Si aet badmettent un ppcm alors ils
admettent un pgcd ; par exemple, dans Z[5], 3 et
2 + 5 admettent 1 pour pgcd mais n’admettent pas
de ppcm.
efinition et proposition. On dit que Aun anneau
`a pgcd si Aerifie les conditions ´equivalentes suivantes
(i) tout couple d’´el´ements de Aadmet un pcgd,
(ii) tout couple d’´el´ements de Aadmet un ppcm,
(iii) tout ´el´ement irr´eductible est premier.
efinition. On dit que Aest un anneau
(i)atomique si tout ´el´ement non nul non inversible
se factorise en produit d’´el´ements irr´eductibles
de A,
(ii)factoriel si de plus la factorisation est unique,
(iii)semi-factoriel si Aest atomique et la lon-
gueur des factorisations d’un ´el´ement ne d´epend
que de l’´el´ement, i.e. toute ´egalit´e π1. . . πr=
τ1. . . τs, avec les πi, τjirr´eductibles, implique
r=s.
Exemple. Un anneau noeth´erien est atomique.
Exemple. Un anneau atomique `a pgcd est factoriel.
Exemple. k[X2, X3] est atomique non semi-factoriel.
efinition. Un id´eal fractionnaire de Aest un sous-A-
module de Ktel qu’il existe aAv´erifiant I1
aA.
On d´efinit les op´erations sur les id´eaux fractionnaires de
la mˆeme fa¸con que pour les id´eaux de A.
efinition. On dit qu’un id´eal fractionnaire Iest in-
versible s’il existe un id´eal fractionnaire Jtel que IJ =
A; on note alors I1sont inverse.
Exemple. Si I=Ax alors I1=Ax1.
Remarque. La multiplication d’id´eaux fractionnaires
est une loi de mono¨ıde associatif d’´el´ement neutre A.
efinition et proposition. On dit que Aest un an-
neau de Dedekind si Av´erifie les conditions ´equivalentes
suivantes :
(i)Aest inegralement clos, noeth´erien et tout
id´eal premier non nul est maximal
(ii) tout id´eal fractionnaire de Aest inversible
(iii) tout id´eal fractionnaire Is’´ecrit de fa¸con unique
I=pα1
1···pαk
kavec les pipremiers et αiZ.
Exemple. Aprincipal Ade Dedekind.
Exemple. Un anneau d’entiers de corps de nombres est
un anneau de Dedekind.
efinition. Le groupe des classes d’id´eaux d’un anneau
de Dedekind Aest le quotient Cl(A) du groupe (ab´elien)
des id´eaux fractionnaires par le sous-groupe des id´eaux
principaux.
Proposition. Si Aest de Dedekind alors
Aprincipal Afactoriel ⇒ |Cl(A)|= 1.
Lemme. Soit p1, . . . , prdes id´eaux premiers de Atels
que p1···pr=alors πest irr´eductible si et seule-
ment s’il n’existe par de sous-produit strict pi1···pis
principal.
Lemme. Soit pun id´eal premier de Adont la classe
pest d’ordre rdans Cl(A)alors on a pr=avec π
irr´eductible.
Th´eor`eme de Carlitz. Soit Aun anneau de Dede-
kind dont le groupe des classes d’id´eaux Cl(A)est fini
et tel que toute classe non nulle contienne des id´eaux
premiers. Alors Aest semi-factoriel si et seulement si
|Cl(A)| ≤ 2.
Remarque. Les hypoth`eses du th´eor`eme de Carlitz
sont v´erifi´ees par les anneaux d’entiers de corps de
nombres.
4. Quelques applications
4.1. En arithm´etique.
efinition. L’anneau des entiers de Gauss est l’anneau
Z[i] des entiers du corps Q(i)i.e. un entier de Gauss est
un ´el´ement zCde la forme z=a+ib avec a, b Z.
Proposition. Z[i]est un anneau euclidien dont les
´el´ements inversibles sont ±1,±i.
Proposition. Un nombre premier pNest
irr´eductible dans Z[i]si et seulement p=a2+b2avec
a, b N.
Application. Un nombre premier pNecrit p=
a2+b2, avec a, b N, si et seulement si p= 2 ou p1
(mod 4).
Remarque. Si n2 s´ecrit n=pα1
1···pαk
kalors nest
somme de deux carr´es si et seulement si αiest pair d`es
que p3 (mod 4).
4.2. En alg`ebre lin´eaire. On note k=Rou Cet on
consid`ere un k-espace vectoriel Ede dimension finie. Si
f∈ L(E) alors l’id´eal If={Pk[X]; P(f) = 0}de
k[X] est principal et non r´eduit `a {0}.
efinition. On appelle polynˆome minimal de fle po-
lynˆome unitaire µfqui engendre If.
Proposition. f∈ L(E)est diagonalisable si et seule-
ment si µfest scind´e `a racines simples.
efinition. On dit que fest semi-simple si pour
tout sous-espace Fde Estable par f, il existe un
suppl´ementaire Sde Fstable par f.
Une matrice M∈ Mn(k) est dite semi-simple si l’endo-
morphisme x7→ Mx est semi-simple.
Proposition. fest semi-simple si et seulement si µf
est un produit de polynˆome irr´eductibles unitaires deux
`a deux distincts
Corollaire. Si kest alg´ebriquement clos alors fest
semi-simple si et seulement si fest diagonalisable.
Proposition. Soit M∈ Mn(R).
(i)Mest semi-simple si et seulement si Mest dia-
gonalisable dans Mn(C).
(ii)Si M∈ Mn(R)est semi-simple alors il existe
PGLn(R)tel que tP MP =D0
0Bavec
Ddiagonale et Bconstitu´ee de blocs de la forme
αβ
β α centr´es sur sa diagonale principale.
D´
eveloppements
Id´eaux premiers de K[X, Y ].
Th´eor`eme de Carlitz.
Endomorphismes semi-simples.
R´
ef´
erences
[1] F. Combes, Alg`ebre et g´eom´etrie, Br´eal, 1998.
[2] R. Gilmer, Multiplicative ideal theory, Marcel Dekker, 1972.
[3] R. Goblot, Alg`ebre commutative, Masson, 1996.
[4] X. Gourdon, Alg`ebre, Ellipses, 1994.
[5] D. Perrin, Cours d’alg`ebre, Ellipses, 1996.
1 / 3 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !