
Feuille de route pour l’alignement du secteur financier marocain sur le développement durable 
 
 
Résumé exécutif 
 
Le  Royaume  du  Maroc  s’est  engagé  au  cours  des  deux  dernières  décennies  dans  une 
démarche  volontaire  de  développement  favorisant  l’équilibre  entre  les  dimensions 
environnementale,  économique  et  sociale.  La  nouvelle  Constitution  de  2011  a  d’ailleurs, 
consacré le développement durable en tant que droit pour tous les citoyens.  
 
Résolument  engagé  en  faveur  du  climat,  le  Maroc  a  porté  un  grand  nombre  d’initiatives, 
dont  la  Charte  Nationale  de  l’Environnement  et  de  Développement  Durable,  la  stratégie 
nationale de développement durable, le Plan Maroc Vert, le Plan d’Investissement Vert, la loi 
relatives  aux déchets plastiques….  Il   a  également  lancé des  projets structurants  dans  des 
domaines  vitaux  tels  les  énergies  renouvelables,  l’agriculture,  le  tourisme  et  le  transport, 
pour concrétiser son attachement résolu au principe de durabilité.  
 
Fort de ses acquis, le Maroc a été parmi les premiers pays à avoir présenté sa Contribution 
Prévue Déterminée au niveau National (CPDN ou INDC), dans le cadre de la 21ème session de 
la Conférences des Parties tenue à Paris, qui cible une réduction des émissions de gaz à effet 
de serre à hauteur de 32% à horizon 2030, nécessitant une enveloppe globale estimée à 45 
milliards de dollars américains.  
 
La  mise  en œuvre  de  cet  engagement  nécessite  une  mobilisation forte  de  l’ensemble  des 
acteurs  de  la  société  marocaine,  au  premier  rang  desquels,  le  secteur  financier  dans  son 
ensemble,  appelé  à  financer  et  à  soutenir  la  transition  vers  une  économie  plus  durable, 
notamment  les  projets  d’atténuation  de  l’empreinte  carbone  de  l’économie  nationale  et 
ceux  d’adaptation  au  changement  climatique,  à  investir dans des  actifs  moins  nocifs  pour 
l’environnement  et  à  s’impliquer  davantage  dans  la  sensibilisation  sur  les  préoccupations 
environnementales et sociales et partant, favoriser l’émergence de bonnes pratiques.  
 
En  tant  que  source  de  financement  et  investisseurs,  les  établissements  de  crédit,  les 
compagnies d’assurances et les intervenants au niveau du marché de capitaux, ont un rôle 
majeur à jouer en offrant des instruments et produits de financement durables ou « verts », 
destinés aux projets de développement durable. 
 
Cette  finance  durable  doit  s’appuyer  sur  un  dispositif  de  gestion  des  risques 
environnementaux,  sociaux  et  de  gouvernance  à  même  d’identifier  les  risques et    de 
mesurer  les  impacts  induits  par  les  projets  financés  sur  l’environnement  et  de  suivre  les 
actions  correctives    à  mettre  en  œuvre  par  leur  porteurs.  Ce  dispositif  devrait  également 
permettre  de  quantifier  l’empreinte  carbone  des  portefeuilles  d’actifs  détenus  par  les 
acteurs financiers de façon à engager les mesures correctrices pour sa réduction.  
 
En  tant  que  conseillers,  ces  institutions  financières  ont  un  rôle  de  sensibilisation  et 
d’éducation  des  opérateurs  économiques  aux  préoccupations  environnementales,  sociales 
et  de  durabilité.  Elles    doivent,  pour  cela,  faire  preuve  d’exemplarité  en  la  matière  en 
favorisant  l’émergence  d’une  véritable  culture  interne  des  risques  environnementaux  et 
sociaux et en communiquant régulièrement sur les actions entreprises dans ce domaine.