MALLARMÉ
notre contemporain
Les Cahiers de la Maison Jean Vilar
N ° 1 0 7 - j a n v i e r , f é v r i e r , m a r s 2 0 0 9
°
n 107
7,50 http://maisonjeanvilar.org ISSN 0294-3417
CAHIERS DE LA MAISON JEAN VILAR - N° 107 - JANVIER - FÉVRIER - MARS 2009
Couverture : Paul Gauguin : Portrait de Stéphane Mallarmé, eau-forte et pointe sèche, 1891.
Cliché Yvan Bourhis, DAPMD - Conseil général de Seine-et-Marne.
Les Cahiers
de la Maison Jean Vilar
Directeur
de la publication :
Roland Monod
Président
de l’Association Jean Vilar
Directeur de la rédaction :
Jacques Téphany
Directeur délégué
de l’Association Jean Vilar
Rédacteur en chef :
Rodolphe Fouano
Ont participé à la rédaction de ce numéro :
Vincent Baudriller, Pierre Boulez,
François Chapon, Pierre-Marie Danquigny,
Bernard Faivre d’Arcier, Hélène Laplace-Claverie,
Bertrand Marchal, Anne-Marie Peylhard
Secrétariat de rédaction
et réalisation :
Frédérique Debril
Imprimerie Laffont - Avignon
Maison Jean Vilar - Montée Paul Puaux - 8 rue de Mons - 84000 Avignon - Tél. 04 90 86 59 64
contact@maisonjeanvilar.org http://maisonjeanvilar.org
S O M M A I R E
2e et 3e de couv. : Edouard Manet : illustrations pour l’édition du Corbeau d’Edgar Poe, traduction de Mallarmé, 1875.
Clichés Suzanne Nagy - Bibliothèque littéraire Jacques Doucet.
Edito 1
Poèmes de Stéphane Mallarmé 2
C’est quoi « mallarméen » ?
par Jacques Téphany 4
Mallarmé, le bel aujourd’hui 6
Mallarmé et Avignon
par Pierre-Marie Danquigny 10
Prélude à une exposition
par Anne-Marie Peylhard 15
Mallarmé chez Doucet
par François Chapon 17
Mallarmé par lui-même 18
Mallarmé et ses amis artistes :
Verlaine, Manet, les impressionnistes,
Berthe Morisot-Manet, Monet, Degas, Renoir,
Redon, Gauguin, les Nabis, Rops, Whistler,
Vallotton, Munch 19 - 31
Repères bibliographiques et biographiques 32
Mallarmé vu par... 36
Conscience de l’illusion
par Bertrand Marchal 46
Un hermétisme populaire ?
par Pierre-Marie Danquigny 50
Mallarmé homme de spectacles
par Hélène Laplace-Claverie 54
Il faut que les yeux s’accoutument
par Pierre Boulez 58
Eclairer l’indiscible
par Guy Delfel 62
Contre l’obscurité
par Marcel Proust 63
Un état d’étonnement
par Vincent Baudriller 66
Des sherpas
par Bernard Faivre d’Arcier 68
Feuillets de Jean Vilar 70
Vilar aujourd’hui 73
Les Hivernales 74
1
Igitur aux Hivernales, c’est le surgissement de la poésie dans l’hiver
avignonnais.
En proposant d’articuler cette année leur festival sur l’écriture d’Igitur par
Stéphane Mallarmé à Avignon, Amélie Grand et son équipe se doutaient-
elles qu’elles allaient soulever un mouvement d’ensemble, sinon dansé, de la part
de nombreux partenaires artistiques d’Avignon ? A priori obscur, ou abscons, ce
choix s’éclairait à la lumière de chacun des lieux pressentis : Angladon, Lambert,
Palais du Roure, Ceccano, Archives municipales, Conservatoire, Université, Utopia,
Théâtre du Ring, Centre européen de poésie, Maison Jean Vilar… Comme par réfl exe
au cœur d’une époque vulgaire, chacun suivant sa compétence décidait d’apporter
sa contribution à une manifestation marquée du sceau de l’exigence, du refus de
la facilité.
L’actif conservateur du Musée Angladon, Anne-Marie Peylhard, annonçait une
exposition sur Mallarmé et ses amis en regrettant de ne pas avoir le temps ni les
moyens de publier un catalogue… Nous étions alors nous-mêmes en quête pour nos
Cahiers d’une plus grande proximité avec la vie culturelle et artistique de notre Cité.
Nous avons donc réuni nos forces.
Pour autant, la Maison Jean Vilar n’a pas pour mission d’être une maison des
associations chargée de la communication de la famille avignonnaise ! De façon
plus exigeante, à l’occasion d’événements ponctuels, elle ambitionne de stimuler
la réfl exion en l’élargissant à d’autres champs (ici, en regard de la présence de
Mallarmé, l’élitaire, l’accessible, l’obscur, le populaire, l’exigeant, le facile…).
Demain, de nouvelles occasions nous seront offertes qui nous permettront d’aborder
d’autres rivages dans une démarche pluridimensionnelle - culture, sociologie,
histoire, politique mêlées. C’est ce positionnement vilarien qui dicte notre conception
de la Maison Jean Vilar et l’orientation de ses Cahiers depuis maintenant six saisons :
repérage des lignes de force de la vie artistique de notre pays partagé avec ses
partenaires (au premier rang desquels l’Université d’Avignon), accompagnement
critique et désintéressé au service du public tout au long de l’année, du festivalier
en été, et, au-delà, de l’amateur de théâtre et du spectateur citoyen en général.
C’est ainsi que nos prochaines livraisons – indépendamment du catalogue annoncé
par la Bibliothèque nationale de France à l’occasion de l’exposition Craig et la
marionnette que présentera la Maison Jean Vilar de mai à juillet 2009 porteront sur
l’icône Gérard Philipe dont on célèbrera l’été prochain le cinquantième
anniversaire de la disparition, puis sur la gloire de Shakespeare à
Avignon (automne 2009).
éditorial
Jacques Téphany
LES CAHIERS DE LA MAISON JEAN VILAR – N° 107
2
Sonnet en -yx
La Nuit approbatrice allume les onyx
De ses ongles au pur Crime, lampadophore,
Du soir aboli par le vespéral Phœnix
De qui la cendre n’a de cinéraire amphore
Sur des consoles, en le noir Salon : nul ptyx,
Insolite vaisseau d’inanité sonore,
Car le Maître est allé puiser de l’eau du Styx
Avec tous ses objets dont le Rêve s’honore.
Et selon la croisée au Nord vacante, un or
Néfaste incite pour son beau cadre une rixe
Faite d’un dieu que croit emporter une nixe
En l’obscurcissement de la glace, décor
De l’absence, sinon que sur la glace encor
De scintillations de septuor se fi xe.
Avignon, 1868
(voir version défi nitive page 47)
3
Le Tombeau d’Edgar Poe
Tel qu’en Lui-même enfi n l’éternité le change,
Le Poète suscite avec un glaive nu
Son siècle épouvanté de n’avoir pas connu
Que la mort triomphait dans cette voix étrange !
Eux, comme un vil sursaut d’hydre oyant jadis l’ange
Donner un sens plus pur aux mots de la tribu
Proclamèrent très haut le sortilège bu
Dans le fl ot sans honneur de quelque noir mélange.
Du sol et de la nue hostiles, ô grief !
Si notre idée avec ne sculpte un bas-relief
Dont la tombe de Poe éblouissante s’orne
Calme bloc ici-bas chu d’un désastre obscur
Que ce granit du moins montre à jamais sa borne
Aux yeux noirs du Blasphème épars dans le futur.
Mallarmé photographié par Paul Nadar, 1895.
Cliché Yvan Bourhis, DAPMD - Conseil général de Seine-et-Marne.
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