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“ Igitur aux Hivernales, c’est le surgissement de la poésie dans l’hiver
avignonnais.
En proposant d’articuler cette année leur festival sur l’écriture d’Igitur par
Stéphane Mallarmé à Avignon, Amélie Grand et son équipe se doutaient-
elles qu’elles allaient soulever un mouvement d’ensemble, sinon dansé, de la part
de nombreux partenaires artistiques d’Avignon ? A priori obscur, ou abscons, ce
choix s’éclairait à la lumière de chacun des lieux pressentis : Angladon, Lambert,
Palais du Roure, Ceccano, Archives municipales, Conservatoire, Université, Utopia,
Théâtre du Ring, Centre européen de poésie, Maison Jean Vilar… Comme par réfl exe
au cœur d’une époque vulgaire, chacun suivant sa compétence décidait d’apporter
sa contribution à une manifestation marquée du sceau de l’exigence, du refus de
la facilité.
L’actif conservateur du Musée Angladon, Anne-Marie Peylhard, annonçait une
exposition sur Mallarmé et ses amis en regrettant de ne pas avoir le temps ni les
moyens de publier un catalogue… Nous étions alors nous-mêmes en quête pour nos
Cahiers d’une plus grande proximité avec la vie culturelle et artistique de notre Cité.
Nous avons donc réuni nos forces.
Pour autant, la Maison Jean Vilar n’a pas pour mission d’être une maison des
associations chargée de la communication de la famille avignonnaise ! De façon
plus exigeante, à l’occasion d’événements ponctuels, elle ambitionne de stimuler
la réfl exion en l’élargissant à d’autres champs (ici, en regard de la présence de
Mallarmé, l’élitaire, l’accessible, l’obscur, le populaire, l’exigeant, le facile…).
Demain, de nouvelles occasions nous seront offertes qui nous permettront d’aborder
d’autres rivages dans une démarche pluridimensionnelle - culture, sociologie,
histoire, politique mêlées. C’est ce positionnement vilarien qui dicte notre conception
de la Maison Jean Vilar et l’orientation de ses Cahiers depuis maintenant six saisons :
repérage des lignes de force de la vie artistique de notre pays partagé avec ses
partenaires (au premier rang desquels l’Université d’Avignon), accompagnement
critique et désintéressé au service du public tout au long de l’année, du festivalier
en été, et, au-delà, de l’amateur de théâtre et du spectateur citoyen en général.
C’est ainsi que nos prochaines livraisons – indépendamment du catalogue annoncé
par la Bibliothèque nationale de France à l’occasion de l’exposition Craig et la
marionnette que présentera la Maison Jean Vilar de mai à juillet 2009 – porteront sur
l’icône Gérard Philipe dont on célèbrera l’été prochain le cinquantième
anniversaire de la disparition, puis sur la gloire de Shakespeare à
Avignon (automne 2009). ”
éditorial
Jacques Téphany