Projet de parc photovoltaïque PHOTOSOL Verneuil/Charrin (58) – Etude d’impact– (n°38029) – juillet 2014 159
L’analyse des impacts du projet a croisé les retours d’expérience de l’Allemagne sur les parcs
photovoltaïques au sol, les guides du Ministère de l’Ecologie et les éléments propres au projet de
PHOTOSOL et au site de Verneuil/Charrin.
Les impacts temporaires liés aux travaux – des précautions classiques et des précautions particulières
Les impacts potentiels liés aux travaux sont des impacts « classiques » de chantiers en milieu rural. Ils ont
des réponses soit classiques soit particulières. Ces impacts concernent principalement :
- Les désagréments pour le voisinage : bruit, difficulté de circulation, poussière. Les dispositions
habituelles seront prises : informations, horaires de travail, parc de stationnement sur l’emprise
du parc n°1 pour les employés… Ce point est particulièrement sensible pour les habitants des
Jousiaux : il faut traverser la cour des bâtiments pour accéder aux parcelles du parc n°3.
PHOTOSOL a prévu la réalisation d’une voie qui permet de contourner la cour de ferme pour
accéder à l’installation
Disposition prévue aux Jousiaux – création d’une voie de contournement
- La sécurité routière : la route communale Faye/La Réserve est peu fréquentée, des plans de
circulation et des informations seront mis en œuvre.
Pour les risques au niveau du carrefour avec la RD979 : l’accès aux chantiers se fera par
cette route et le Nord. Le carrefour, dégagé, permet des circulations en toute sécurité pour
les usagers de la route et les ouvriers. Ce point sera précisé avec les services compétents
avant l’ouverture du chantier (prévisionnellement 8 à 13 mois – 100 à 180 personnes en
phase construction – l’amenée des plus grosses pièces représente de 8 à 10 camions en
tout).
- La qualité du cadre de vie
: les chantiers modifient la perception du paysage local. Les
chantiers seront tenus propres, les matériels rangés, les déchets collectés dans des
conteneurs ad hoc, etc. PHOTOSOL a prévu la mise en œuvre d’une charte « chantier vert » qui
vise à adopter des organisations et des procédures minimisant l’effet sur l’environnement. Les
clôtures seront installées au début des chantiers. Les haies à créer seront également installées
rapidement pour faciliter leur reprise. Ceci contribuera à diminuer l’aspect d’artificialisation
liée aux chantiers.
- Les risques de pollutions de la rivière, au moment des travaux, seront minimisés par des
précautions concernant les engins (zone d’avitaillement sur plate-forme étanche, vérification
des matériels…) et par les dispositions de construction visant à éviter des ruissellements sur les
terrassements, qui peuvent entraîner des matières en suspension ou des départs de ciments
et laitiers vers la rivière (voirie périphérique, haie, éventuellement installation de merlon
temporaire, voire de bassin temporaire de rétention en pied de pente – parc n°2).
- Vis-à-vis des milieux biologiques, on peut évoquer les bruits, les vibrations, les poussières
diffuses, avec comme conséquences des perturbations, principalement pour les oiseaux et
les mammifères. Les pertes d’habitats et de territoires exploitables sont minimisées par la
présence d’habitats similaires largement disponibles à proximité immédiate. Les clôtures
choisies sont transparentes pour la petite faune. Le risque de mortalité d’individus (écrasés
par les engins par exemple) est minimisé par le choix de période d’intervention en dehors de
la saison de reproduction et/ou par le passage préalable d’un expert sur le terrain pour
baliser des zones plus sensibles ou, en cas de contrainte de réalisation débordant sur ces
périodes biologiquement sensibles, pour récupérer des œufs. L’éclairage nocturne du
chantier peut induire une perte de territoire de chasse pour les chiroptères et l’abandon de
cette zone. Mais de vastes terrains de chasse existent aux alentours.
Les impacts liés aux installations, en phase de fonctionnement
Toutes les dispositions sont prises pour réduire à la source la plupart des risques et des effets potentiels
négatifs de l’aménagement par rapport aux enjeux du site.
- Tassement de sol : les terrassements sont réduits au strict nécessaire. La voirie interne de chaque
unité est réalisée au début de l’aménagement. Elle facilite l’accès à l’ensemble de l’unité, y
compris pour la pose des postes (onduleurs, poste de livraison, locaux de maintenance), ce qui
limite les surfaces compactées.
- Imperméabilisation : les panneaux ne sont pas jointifs et laissent passer l’eau qui s’écoule ainsi sur
le sol. Il n’y a donc pas d’imperméabilisation à proprement parler. La voie de ceinture du site est
construite sur une couche de pierres concassées qui assure la perméabilité. Seuls les bâtiments
abritant les onduleurs et les postes de raccordement imperméabilisent le sol. Leur surface au sol
(de l’ordre de 40 m2 chacun) représente un total de 41 x 40 = 1640 m2 pour tout le site, soit une
superficie infime (0.23%) par rapport aux 69 ha (690 000 m2) d’emprise foncière totale.
- Les écoulements existants sur les terrains sont respectés dans le schéma d’implantation. Les zones
humides sont préservées : le petit talweg contigu au parc n° 2 a été exclu de l’aménagement ;
l’aménagement des parcs ne va pas jusqu’à la rivière.
- Ombrage sous les panneaux : la hauteur des panneaux au-dessus du sol est de 1m, de sorte qu’il
ne se crée pas de zone d’ombre absolue sous les structures.
- Pollution : les panneaux ne renferment pas de métaux lourds susceptibles d’être lessivés par les
pluies et de se retrouver dans le sol. Par ailleurs, l’entretien ne prévoit pas l’utilisation de produits
chimiques : l’entretien du site se fera par fauche et/ou pâturage ovin.
- Climat : les retours d’expérience ne laissent pas prévoir d’effet local sur le climat. A l’inverse, la
production photovoltaïque entre dans les efforts de réduction des gaz à effets de serre par
substitution d’énergie fossile par des énergies renouvelables. Les 47 600 MWh produits par an
peuvent alimenter 15 500 foyers domestiques et permettre d’éviter la production de 3 000 tonnes
de dioxyde de carbone (CO2).
- L’utilisation du site par cette activité correspond à une transformation d’usage. Toutefois, la
transformation est réversible à long terme (durée de vie d’un parc : 20 à 30 ans). Pour le court
terme, on rappelle que le propriétaire-exploitant agricole est en cours de cessation d’activité.
- Vis-à-vis des milieux biologiques : le projet va transformer les 69 ha de superficie actuellement
composées en 49.4 ha de cultures, 13.5 ha de prairie de fauche et 5.2 ha de prairie artificielle.
Ces habitats sont de qualité écologique faible à modérée. L’impact est faible. Une végétation
prairiale sera reconstituée et entretenue par fauche et/ou pâturage ovin entre les tables. 500 m
linéaires de prairies arbustives basses d’intérêt écologique modéré seront détruites mais la
plupart des haies sont préservées et d’autres seront replantées (1300ml + 2800ml).
Les clôtures n’auront pas d’incidences en terme de perte de territoire pour le grand gibier, vu la
configuration et les boisements locaux, ni pour les petits espèces avec un maillage adapté pour
elles.
Voie créée