A. Aoulmi Lycée Pierre Corneille
Sciences économiques & sociales
Terminale ES
1
Thème 1 Croissance, fluctuations et crises
Questionnement 1 : Quelles sont les sources de la croissance économique ?
Les attentes du programme officiel
Notions
Indications complémentaires
PIB
IDH
Investissement
Progrès technique,
Croissance endogène
Productivité globale des
facteurs,
Facteur travail, facteur capital
En s’appuyant sur le programme de première, on s’interrogera sur l’intérêt et les limites du PIB. L’étude de séries
longues permettra de procéder à des comparaisons internationales. À partir d’une présentation simple de la fonction
de production, on exposera la manière dont la théorie économique analyse le processus de croissance. On fera le lien
entre la productivité globale des facteurs et le progrès technique et on introduira la notion de croissance endogène en
montrant que l’accumulation du capital, sous ses différentes formes participe à l’entretien de la croissance. On mettra
l’accent sur le rôle des institutions et des droits de propriété.
Acquis de première : facteurs de production, production marchande et non marchande, valeur ajoutée, productivité,
institutions, droits de propriété, externalités.
Le plan du cours
I. Qu’est-ce que la croissance économique ?
A. Quelles sont les caractéristiques de la croissance économique sur longue période ?
1. Un phénomène récent
2. Une croissance inégale dans le temps et dans l’espace
3. Le vocabulaire de la croissance
B. Le PIB est-il un indicateur satisfaisant ?
1. Les modalités de calcul du PIB
2. Quelles sont les limites du PIB en tant qu’indicateur économique ?
II. Comment expliquer la croissance économique ?
A. La quantité de facteurs de production explique-t-elle toute la croissance économique ?
1. La mobilisation des facteurs de production…
2. …ne parvient pas à expliquer l’intégralité de la croissance
B. Progrès technique, productivité et croissance économique : quels liens ?
1. Les gains de productivité expliquent-ils en partie la croissance économique ?
2. Quels sont les facteurs du progrès technique et des gains de productivité ?
Quelques exemples de sujets possibles
1
Dissertation
EC Partie 2
EC Partie 3
- Comment le progrès technique
contribue-t-il à la croissance ?
(bac 2014)
- Les facteurs travail et capital
sont-ils les seules sources de la
croissance économique ? (bac
2014)
- En quoi le PIB est-il un indicateur
pertinent pour rendre compte
de l’état économique d’un
pays ?
- Quels rôles les institutions
jouent-elles dans la croissance
économique ?
- Présentez le lien entre
productivité globale des facteurs
et progrès technique. (bac 2013)
- Expliquer l’intérêt et les limites
du PIB pour mesurer l’activité
- Qu’est-ce qui détermine
l’évolution de la productivité
globale des facteurs de
production ?
- Comment l’accumulation du
capital (de capitaux) participe-t-
elle de l’entretien de la
croissance économique ?
- Quel rôle jouent les droits de
propriété dans la croissance ?
- Comment la théorie
économique analyse-t-elle la
croissance à partir de la fonction
de production ?
Après avoir présenté le document,
vous…
- Analyserez les sources de la
productivité et leur évolution
- Mettrez en évidence les
informations qu'il apporte sur la
situation des Pays-Bas et de
l'Italie. (PIB indice de base 100
UE) (bac 2014)
- Comparerez les évolutions de
l'activité économique dans les
différentes zones économiques.
(bac 2013)
- Identifierez les sources de la
croissance économique selon les
pays sur la période 1985-2010
(bac 2013)
- Montrerez le lien entre dépenses
publiques de R&D et croissance
- Mettrez en évidence l'évolution
des principales contributions à la
croissance.
- Montrez en quoi la hausse de la
productivité globale des facteurs
est essentielle à la croissance
économique (sujet 0)
- Comment les politiques
publiques en matière de R&D
peuvent-elles stimuler la
croissance économique ? (bac
2013)
- Montrez comment le progrès
technique stimule la croissance
économique. (bac 2014)
- Montrez comment les facteurs
de production peuvent
contribuer à la croissance
économique.
- Vous montrerez comment
l'augmentation du capital
physique contribue à la
croissance.
1
Les sujets sont issus des premières sessions du baccalauréat ou des principaux manuels de SES de la classe de Terminale
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2
Sensibilisation
Document 1 Pourquoi la Chine doit se réformer ?
Depuis plus de trente ans, le produit intérieur brut (PIB) de la Chine connaît une croissance moyenne annuelle de plus de 10 %. Mais l'ancien premier ministre,
Wen Jiabao, a très justement décrit cette impressionnante performance comme "instable, déséquilibrée, mal coordonnée et insoutenable", soulignant les
nombreux coûts et défis économiques, sociaux et environnementaux qui l'ont accompagnée.
La Chine doit maintenant choisir entre le modèle de croissance du passé, fondé sur les exportations et l'investissement, et un nouvel ordre économique plus
viable. (…)
Les dirigeants chinois ont décidé de cesser d'utiliser la croissance du PIB comme principal critère dans l'évaluation des performances des responsables officiels.
En effet, le XIIe Plan quinquennal, qui court jusqu'en 2015, prétend faire basculer l'économie chinoise vers un nouveau modèle de croissance plus durable, fondé
sur la qualité et l'innovation. Il admet l'éventualité d'une baisse de la croissance du PIB à 7 % dans le cadre de cette transition. (…)
En effet, l'économie de la Chine connaît un ralentissement significatif de sa croissance qui, plus est, persistant depuis la crise économique globale qui a éclaté
en 2008. En 2012, la contribution du capital humain à la croissance du PIB de la Chine a chuté à presque zéro, avec une accumulation de capital fixe représentant
environ 60 % de la croissance totale.
Les investissements de capitaux à grande échelle financés par la dette ont fait grimper le rapport entre le crédit et le PIB du pays à près de 200 %, fragilisant plus
encore le système financier une situation reflétée par la récente explosion des taux d'intérêt interbancaires.
Pour parvenir à une croissance du PIB plus équilibrée et durable, les dirigeants chinois doivent mettre en place un ensemble de réformes institutionnelles
profondes, globales et durables, destinées à relancer la productivité par le progrès technique.
En particulier, la Chine a besoin de réformes lui permettant de faciliter sa transition et d'abandonner son modèle de croissance traditionnel fondé sur l'offre.
Celui-ci part du principe que la construction d'infrastructures matérielles entraîne automatiquement une croissance de la demande.
C'est loin d'être certain. Il se pourrait bien que la croissance du PIB ralentisse précisément parce que ces investissements dans la production et les
infrastructures, entrepris majoritairement par les gouvernements locaux et les entreprises d'Etat, ne correspondent pas à la demande intérieure. La Chine se
retrouve donc avec un problème de surplus à court terme. (…)
La Chine doit cesser de se concentrer sur ses objectifs de croissance du PIB et plutôt créer un environnement générateur d'innovation et de concurrence afin de
permettre aux forces du marché de définir les prix et de répartir les ressources plus efficacement.
L'Etat deviendrait alors un agent intermédiaire qui faciliterait le développement d'un ordre économique durable dans lequel moins devient plus c'est-à-dire un
système dans lequel moins d'intervention crée plus d'opportunités de créativité.
A. Sheng et X. Gieng, « Pourquoi la Chine doit se réformer ? », www.lemonde.fr 21/7/2013 - Traduit de l'anglais par Frédérique Destribats
Questions :
1. Rappelez ce qu’est le PIB et la façon dont on peut le calculer
2. De quel phénomène économique le PIB est-il l’indicateur de mesure selon ce texte ?
3. Relevez dans le texte l’ensemble des facteurs qui expliquent la croissance économique selon les auteurs.
I. Qu’est-ce que la croissance économique ?
A. Quelles sont les caractéristiques de la croissance économique sur longue période ?
1. Un phénomène récent
Document 2 Une croissance récente - Manuel Hachette - Doc 1 page 14 Questions 1 à 3 et question complémentaire ci-dessous
Question complémentaire : Quel indicateur permettrait de rendre compte l’évolution des richesses produites et intégrant la croissance démographique ?
Exercice 1 Mesurer les variations d’une série statistique
Questions :
1. En vous aidant de la fiche distribuée en annexe, complétez le tableau ci-dessus
2. Donnez la signification de chacune des valeurs calculées pour l’année 2012
3. Sans utiliser votre calculatrice, donnez le taux de variation du PIB en valeur entre 2005 et 2012.
4. Comparez les évolutions nominale (en valeur) et réelle (en volume) du PIB en 2012. Y-a-t-il eu croissance économique ?
2. Une croissance inégale dans le temps et dans l’espace
Document 3 Une croissance inégale dans le temps et dans l’espace - Manuel Hachette - Doc 3 page 15 Questions ci-dessous
Questions :
1. Complétez le tableau ci-dessous :
Type de document statistique
Source
Titre
Unités
Période(s)
Pays concerné(s)
Variables présentes
Indicateur statistique
Notions à maîtriser (dans l’optique
d’une réponse à l’EC2 au bac)
2. Après avoir présenté le document (en vous appuyant sur la question ci-dessus), vous montrerez que la croissance économique est inégale dans le
temps et dans l’espace.
PIB en France de 2005 à 2009 (Source : Insee,
2013)
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
PIB en valeur (en milliards d'euros courants)
1 718,0
1 798,1
1 886,8
1 933,2
1 885,8
1936,7
2001,4
2032,4
Taux de variation (en %)
Indice, base 100 en 2005
Indice des prix
100
101,6
103,1
106
106,1
107,7
109,9
112,1
PIB en volume (en milliards d’euros constants
2005)
Taux de variation du PIB en volume
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3
Document 4 Données sur la croissance mondiale sur longue période
PIB par tête, en $ GearyKhamis2 de 1990
Taux de croissance annuels moyens pour une sélection de pays
Source des deux documents : Angus Maddison, http://www.rug.nl/research/ggdc/data/maddison-historical-statistics
Questions :
1. Donnez la signification des valeurs pour la France en 2010 et sur la période 1973-2010.
2. A quelle période historique pouvez-vous rattacher les années 1820-1870 ? 1870-1913 ? 1950-1973 ?
3. Complétez le texte ci-dessous à l’aide des données présentes dans les documents statistiques et des questions ci-dessus.
Selon Maddison, la croissance économique est un phénomène récent. Les périodes de croissance forte et d’élévation du niveau de vie ne
démarrent, pour les pays les plus avancés, qu’à partir de la 1ère Révolution Industrielle et les innovations majeures que sont la machine à
vapeur ou encore le métier à tisser, au début du 19ème siècle.
Depuis la fin du 19ème siècle, la croissance économique n’a pas connu une évolution régulière. Alors que la période de la seconde Révolution Industrielle
(qui sera notamment tirée par l’invention de l’électricité et le développement des chemins de fer) est marquée par un taux de croissance annuel moyen du PIB
par tête de l’ordre de , , l’activité connaît dans la plupart des pays développés un net ralentissement au cours de l’entre-deux-guerres : par exemple
l’économie française ne croît que de par an en moyenne au cours de cette période contre durant la période précédente.
Au lendemain de la , les pays développés entrent dans une phase d’expansion soutenue, moins accentuée aux USA
mais très marquée au Japon (le PIB par tête japonais a crû de en moyenne entre 1950 et 1973) et dans les pays d’Europe de l’Ouest (le PIB par tête de
la France a crû en moyenne de entre 1950 et 1973).
Le ralentissement qui affecte l’économie mondiale depuis le milieu des années 1970 affecte davantage les pays d’Europe et le Japon : le rattrapage européen et
japonais est interrompu. Les « pays émergents » profitent de la crise pour rattraper leur retard. C’est notamment le cas de , qui connaît une
croissance de son PIB par tête de l’ordre de par an depuis 1973.
2
Le dollar Geary-Khamis ou dollar international est une unité de compte (une monnaie fictive), qui possède le même pouvoir d'achat dans un pays donné que le
dollar américain aux États-Unis, à un moment donné. L'année 1990 sert le plus souvent de base pour les comparaisons sur plusieurs années. Il a été inventé en
1958 par Roy C. Geary, puis développé par Salem Hanna Khamis entre 1970 et 1972. Le dollar Geary-Khamis est couramment utilisé par les organisations
internationales, comme l'Organisation des Nations unies (ONU), la Banque mondiale ou le Fonds monétaire international (FMI).
France Allemagne R-U USA Ex-URSS Brésil Chine Inde Japon Afrique Monde
1820 1 135 nd 2 074 1 361 nd 683 600 nd nd 486 712
1870 1 876 1 839 3 190 2 445 nd 713 530 533 737 648 884
1913 3 485 3 648 4 921 5 301 1 414 811552 673 1 387 908 1 543
1950 5 186 3 881 6 939 9 561 2 841 1 672 448 619 1 921 889 2 104
1973 12 824 11 966 12 025 16 689 6 059 3 880 838 853 11 434 1 387 4 081
2010 21477 20661 23777 30491 7 733 6879 8032 3372 21935 2 034 7 814
1,0%
1,5%
1,1%
4,0%
1,4%
0,9%
1,0%
0,9%
2,4%
1,9%
1,2%
1,8%
1,6%
2,5%
1,6%
0,1%
2,8%
6,3%
0,0%
1,5%
0,9%
8,1%
1,8%
0,4%
1,3%
0,8%
2,9%
1,8%
-1,0%
0,0%
1,0%
2,0%
3,0%
4,0%
5,0%
6,0%
7,0%
8,0%
9,0%
1820-1870 1870-1913 1913-1950 1950-1973 1973-2010
France R-U USA Chine Japon Monde
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4
3. Le vocabulaire de la croissance
Document 5 Les chiffres de la croissance française depuis 1985
Source : Insee Comptes de la nation, France
Questions :
1. Donnez la signification des valeurs de l’année 2011.
2. En vous appuyant sur les taux de croissance indiqués dans le graphique ci-dessus, dîtes si les affirmations suivantes sont vraies ou fausses puis vérifier
en vous appuyant sur l’évolution du PIB en volume :
a. Le PIB était moins élevé en 1989 qu’en 1990
b. La croissance a baissé de 0,9% en 1993
c. Le PIB a diminué en 1990
d. Le PIB a crû de 2% en 2011
3. Repérez sur le graphique au moins une période de récession, d’expansion et de ralentissement de la croissance économique. Proposez une définition
de chacun des termes.
4. Quelle différence faîtes-vous entre expansion et croissance économique ?
Document 6 Comment la croissance transforme une société
En 1946, dans un village nommé Duelle, dans le Quercy, il fallait travailler vingt-quatre minutes pour acheter un kilo de pain, et quarante-cinq minutes pour un
kilo de sucre. L’alimentation y forme les trois quarts de la consommation totale ; elle est composée pour moitié de pain et de pommes de terre. Une seule fois
par semaine, en moyenne, on achète et on consomme de la viande de boucherie. Le beurre est quasiment inconnu. Le reste de la consommation personnelle est
vestimentaire pour plus de sa moitié.
Trente ans plus tard, dans le même village, la productivité du travail agricole est douze fois plus élevée.
Le kilo de beurre ne correspond plus qu’à une heure vingt-cinq de travail. Pour une population de 534 habitants, Duelle comptait en 1946 ; 208 agriculteurs, 12
ouvriers non agricoles, 27 artisans et 32 employés du tertiaire. En 1975, sur 670 habitants, le même village ne comprend plus que 53 agriculteurs et 102
personnes travaillent dans les services. Deux bébés de moins de un an mouraient tous les ans en 1946, un seul meure tous les deux ans en 1975. Les adolescents
de vingt ans mesuraient en 1946 1.65m ; ils mesurent 1.72m en 1975. Trois maisons neuves étaient construites tous les vingt ans, cinquante le sont en 1975 ! Et
ainsi de suite : on passe de deux téléviseurs à deux cents ; de zéro machine à laver le linge à presque deux cents ; de cinq réfrigérateurs à deux cent dix…
(…) Au-delà de ce village, c’est toute la physionomie de la France qui s’est transformée au cours de ces trente années qui séparent la fin guerre du milieu des
années soixante-dix. Comme Duelle, la France a connu, dans un espace de temps contracté à l’extme, toutes les étapes de la croissance économique moderne.
D. Cohen, La prospérité du vice. Une introduction (inquiète) à l’économie. Albin Michel, 2011.
Questions :
1. Rappelez ce qu’est la productivité du travail.
2. La croissance économique est un phénomène purement quantitatif ?
B. Le PIB est-il un indicateur satisfaisant ?
1. Les modalités de calcul du PIB
Document 7 Les différents modes de calcul du PIB
Les agrégats sont des grandeurs synthétiques qui mesurent les performances d’une économie nationale (…)
Le produit intérieur brut au prix du marché est l’agrégat principal ; il « représente le résultat final de l’activité de production des unités de production
résidentes ». « Fondamentalement, le PIB est un concept de valeur ajoutée » (SCN 93), mais il peut être présenté sous trois angles : activité, produit, revenu.
Le PIB est tout d’abord un indicateur d’activité dans la mesure où il peut être calculé comme la somme de toutes les valeurs ajoutées brutes, mesurées au prix
du marché, de toutes les branches. Comme les VA sont mesurées aux prix de base
3
, le PIB est donc la somme des VA brutes plus les impôts sur les produits
moins les subventions sur les produits. (…)
Comme indicateur de produit, le PIB est la valeur des biens et services issus de la production des unités résidentes et disponibles pour des emplois finals. On
peut le calculer à partir de l’équilibre général des ressources et des emplois comme la somme de la demande intérieure (dépense de consommation finale,
formation brute de capital) et du solde extérieure de biens et de services (exportations moins importations).
3
Montant que le producteur reçoit de l'acheteur par unité de bien ou de service produite, diminué des impôts sur les produits et augmenté des subventions sur
les produits.
PIB en volume
Taux de croissance
1000
1100
1200
1300
1400
1500
1600
1700
1800
1900
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
- 4,0
- 3,0
- 2,0
- 1,0
0,0
1,0
2,0
3,0
4,0
5,0
6,0
PIB en volume : en milliards d'euros (échelle de gauche) et taux de croissance
du PIB en volume en % (échelle de droite) - au prix de l'année précédente
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5
Enfin, comme la valeur ajoutée est la source de tous les revenus, le PIB est nécessairement (…) un agrégat de revenus. Il peut être obtenu comme la somme des
revenus primaires distribués par les unités résidentes : rémunérations des salariés, excédent brute d’exploitation et revenu mixte, impôts sur la production
moins subvention.
J.P. Piriou, La comptabilité nationale, La Découverte, 2008
Questions :
1. A quelle condition une production est-elle prise en compte par la comptabilité nationale dans le calcul du PIB ?
2. Quelle différence faîtes vous entre production marchande et production non marchande ?
3. La production non marchande est-elle prise en compte dans le PIB ?
4. Complétez le schéma ci-dessous en essayant de traduire les optiques décrites dans le texte en formule de calcul :
2. Quelles sont les limites du PIB en tant qu’indicateur économique ?
Exercice 2 Ce que le PIB mesure mal ou pas du tout
Document 1 - Louis Maurin, Alternatives économiques n° 143, décembre 1996
En gros, comme l’a montré Jean-Charles Willard, l’économie souterraine peut se décomposer en trois secteurs. Tout d’abord, une activité productive, mais
illicite : le commerce de drogue, le proxénétisme, etc. Cette part échappe complètement aux comptables nationaux qui ne tentent pas de l’évaluer. Il existe
ensuite tout un pan de l’économie l’activité est légale, mais non déclarée. Soit parce que les entreprises elles-mêmes ne sont pas déclarées : du peintre
amateur qui offre ses services pour l’appartement du voisin aux ateliers clandestins organisés : on parle alors de travail au noir. Soit parce que l’entreprise est
enregistrée, mais qu’elle ne déclare pas l’ensemble de son activité : il s’agit de fraude fiscale. Les comptables nationaux redressent les statistiques de base pour
tenir compte de cette économie souterraine. L’Insee l’estime à 4% du PIB.
Document 2 - Delphine Roy, Le travail domestique : 60 milliards d’heures en 2010, Insee Première n°1423, novembre 2012
Pour évaluer la valeur du travail domestique, par exemple pour la comparer au produit intérieur brut du pays sur la même période, il faut pouvoir attribuer un
prix à ces heures de travail. Ce prix ne peut être que fictif puisque les heures de travail ne reposent pas sur une transaction marchande. Une première solution
consiste à leur imputer la rémunération minimale qu’aurait touchée une personne employée à cette tâche et donc de les valoriser au Smic net (6,95 euros de
l’heure au 1er janvier 2010). (…)
Une autre solution consiste à considérer ce qu’il aurait fallu payer pour faire réaliser ce travail, et ainsi retenir un coût horaire qui inclut les cotisations salariales
et patronales qu’il aurait alors fallu verser (tout en tenant compte des allégements de cotisations sociales). On peut, là encore, choisir le coût horaire d’un salarié
payé au Smic (méthode dite du « substitut généraliste »), ou bien prendre, pour chaque tâche domestique, le coût horaire moyen d’une personne exerçant la
profession à laquelle il faudrait recourir (méthode du « substitut spécialisé »). Une heure de garde d’enfant est alors valorisée au coût horaire moyen d’une
assistante maternelle, une heure de ménage à celui d’une femme de nage, etc. (…) Avec le périmètre restreint et valorisé au Smic net, la valeur du travail
domestique atteint 292 milliards d’euros en 2010, soit 15 % du PIB (tableau 4). À titre de comparaison, il s’agit de l’ordre de grandeur de la part dans la valeur
ajoutée de l’industrie manufacturière en France (13 %). Avec le périmètre intermédiaire et une valorisation au Smic super-brut, soit une évaluation
intermédiaire sur tous les plans, on atteint un tiers du PIB. (…)
Le rapport Stiglitz souligne que la mesure de la production domestique permet des comparaisons entre pays plus pertinentes du point de vue des niveaux de vie
que celle du PIB par habitant. Un pays où la production des ménages pour eux-mêmes est importante peut avoir un PIB moins élevé qu’un autre, où davantage
de biens et services passent par le marché, alors que les ménages ont la même consommation, si l’on prend en compte celle de leur propre production.
Document 3 - CAE, Évaluer la performance économique, le bien-être et la soutenabilité. Paris 2010
Les estimations actuelles des services ne sont pas satisfaisantes, notamment en ce qui concerne les services publics comme la santé et l’éducation. Les
statisticiens s’en remettent d’ordinaire au coût des facteurs de production comme le revenu des médecins, infirmiers et enseignants qui sont inférieurs aux prix
de marché. De plus, cette méthodologie ignore l’amélioration de la qualité des services publics, une faiblesse d’autant plus problématique vu leur poids
substantiel dans le PIB (18 % en France et 19,6 % en Allemagne en 2009), et leur accroissement régulier dans les économies contemporaines. Surtout, ces
difficultés empêchent d’élaborer des comparaisons internationales. Si par exemple, un pays a opté pour la fourniture de la plupart de ses services de santé via le
secteur public, et si ceux-ci sont sous-estimés par la méthode d’évaluation susmentionnée, ce pays semblera moins riche qu’un autre dont les mêmes services
sont fournis par le secteur privé et évalués à leur prix courant.
Document 4 - Manuel Hachette Doc 2 p16 et Doc 3 p17
Document 5 M. Clerc, M. Gaini, D. Blanchet, Les préconisations du rapport Stiglitz-Sen-Fitoussi : quelques illustrations, Insee 2010
En termes de PIB par habitant, les principaux pays européens et le Japon se situent environ 25% en dessous du niveau observé aux États-Unis. Et l’Irlande est
presque au niveau des États-Unis (données 2008). Mais comme le rappelle le rapport, le PIB est un indicateur d’activité économique, plutôt qu’un indicateur de
niveau de vie. D’autres données de comptabilité nationale sont plus appropriées pour mesurer les composantes monétaires du niveau de vie. Ainsi, si l’on
retient les revenus qui reviennent effectivement aux ménages, et si on leur ajoute les dépenses publiques d’éducation, de san(etc.) qui leur bénéficient
directement (pour obtenir le revenu disponible ajusté), la France remonte devant l’Allemagne, l’Irlande, l’Italie et le Japon, et fait jeu égal avec le Royaume-Uni
(données 2007). Si on retient la consommation effective comme indicateur de niveau de vie, on a d’autres résultats. Dans le cas de la France, ce qui est gagné en
considérant le revenu disponible ajusté est reperdu en passant à la consommation finale effective, mais c'est la conséquence d'un taux d'épargne des ménages
plus important.
Document 6 D. Méda, et J. Gadrey, Alternatives Economiques n° 300 - mars 2011
D'une manière générale, tout ce qui peut se produire et se vendre avec une valeur ajoutée monétaire va gonfler le PIB et la croissance, que ce soit ou non
bénéfique au bien-être individuel et collectif. Ainsi la destruction organisée des forêts tropicales pour y planter du soja transgénique ou des végétaux destinés
aux agro-carburants est bonne pour le PIB des pays concernés et pour le PIB mondial. Peu importe que ce soit une catastrophe écologique et que les peuples
indigènes soient chassés manu militari. (…)Il en va de même dans les cas le PIB augmente du fait d'activités qui consistent à réparer des dégâts commis par
d'autres activités (qui, elles aussi, avaient gonflé le PIB) : par exemple, les opérations de dépollution.
PIB sous l’angle de
l’activité
PIB sous l’angle des
produits
PIB sous l’angle des
revenus
1 / 12 100%
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