Compte-rendu de la réunion n°7 @ « Entreprises et construction durable » - 24 septembre 2004 Page 5
aperçu que 80% des bénéfices (sur le plan environnemental) auraient pu êtres atteints
avec uniquement 20% de l'investissement. La partie la plus difficile à prévoir dans ce
type de projet est l'usage que les utilisateurs feront des moyens et dispositifs mis en
place pour réduire leur empreinte écologique. Après deux années d'utilisation, les
concepteurs se sont aperçus que certains services n’étaient pas ou peu utilisés par les
occupants et que l'investissement lié à leur installation n'était donc pas amorti (ex: les
prises pour les voitures électriques).
Dans la lignée du projet anglais, d’autres initiatives vont voir le jour en Europe. Ainsi, le
programme One Planet Living ("vivre avec une seule planète", ce qui implique de réduire
nos impacts de 60 à 80%), un joint-venture à 50/50 entre le WWF International et
Bioregional, a été créé afin de réaliser des opérations similaires à celle de BedZed, mais
avec des objectifs plus ambitieux, dans d'autres pays d'Europe.
Le premier projet monté à l’initiative du One planet living est localisé à 40 kilomètres de
Lisbonne : une opération ambitieuse de 6000 logements, sur une surface de 5000
hectares et un investissement de près d'1 milliard d’euros. One Planet Living a
également en vue d'implanter des projets similaires à Shangaï, à Johannesburg, etc
En France, la structure parrainée par le WWF (Angenius) a entrepris le développement
d’un projet-pilote sur le territoire du «!Carré de Soie!», à l’est de Lyon sur une surface de
250 hectares située en périphérie de l’agglomération lyonnaise. L’enjeu de cette
opération vise à la mise en place de modes de vie durables, combinant des enjeux de
transport (futur pôle multimodal avec 2 trams et 1 metro), de logements (zone GPV),
d’activités et de loisirs (multiplexe en cours de réalisation, très grande zone de loisirs
dite «!Anneau Bleu!» au Nord) ainsi que de modes de vie au quotidien (approvisionnement
alimentaire, déchets…). Le site comporte par ailleurs des enjeux de réhabilitation de sols
pollués et des enjeux de mixité sociale, les usages étant multiples pour ce site qui
pourrait viser des objectifs globaux similaires à ceux du projet portugais.
One Planet Living cherche avant tout à mobilier tous les acteurs pour réduire notre
empreinte des 2/3, au travers de projets immobiliers expérimentaux, mais également en
initiant des études de mesure de l’empreinte écologique. Ces mesures visent à
déterminer les facteurs d'incidence (ex : alimentation, logement, transport de passagers,
etc.) et à hiérarchiser les priorités et les champs de progrès.
En France, ces travaux de recherche sont menés dans le cadre de partenariats entre
Angenius et des grandes écoles d’ingénieurs, ainsi qu’un réseau de partenaires en pointe
(Global Footprint Network, entreprises pionnières, collectivités telles que Lyon…). Les
premiers résultats montrent que les domaines qui pèsent le plus sur l'empreinte
écologique sont:
- L’alimentation : responsable de 1/3 de l'empreinte (sachant que le pétrole
compte pour moitié à cause des emballages et des transports notamment),
- Les bâtiments : responsables de 26% (les anciens bâtiments étant
responsables de l’essentiel des impacts
- Les transports : responsables de 11% (on prend en compte ici uniquement les
transports de passagers)
- Les biens et services : responsables de 1/3 de l'empreinte