Compte-rendu de la réunion #7 :
Quels projets pilotes pour le groupe de travail ?
24 septembre 2004
Ordre du jour
1) Thanh Nghiem, WWF
Présentation des projets menés par WWF autour de l'empreinte écologique et des
modes de vie durables : exemple de Bedzed, projets pilotes en France, enjeux de
la construction dans les projets d'urbanisme durable
2) Olivier Albessard, WWF
Présentation du site pilote de développement durable développé en partenariat
avec la Ville de Paris et Yann Arthus-Bertrand
3) Jean-Pierre Renauld, Conforama
Présentation de projets pilotes portant sur l' aménagement de parkings et espaces
verts, développement d'un concept de climatisation (2 opérations en cours
actuellement), étude de l'éclairage naturel dans les magasins, étude des
puissances d'éclairage dans les magasins
4) Maria Outters, Pierre & Vacances
Présentation du projet “village nature” élaboré avec Disney
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5) Benoît Collet, BNP/Paribas
Expérience sur le choix et l'évaluation d'un maître d'œuvre dans le cadre d'une
consultation en cours à Luxembourg
Exposition de questions complémentaires sur la certification / audit de projets
d'aménagement !et sur l’utilisation de la HQE !à l'extérieur de France
6) Olivier Guise, Lafarge
Présentation des enseignements du voyage d’étude mené sur le thème de la
construction durable aux USA cet été par Olivier Guise
7) Alain Vassal, Bouygues Construction
Exposé sur l’assistance HQE à la maîtrise d’ouvrage développée par ELAN (filiale
du groupe) et application sur différentes opérations dont le siège social de
Bouygues SA avenue Hoche
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Participants!
Entreprises fondatrices!:
Accor!
Patricia Cortijo
Henri Despagne
BNP/Paribas!
Benoît Collet
Lafarge!
Alain Birault
Olivier Guise
Entreprises membres!:
Bouygues Construction
Alain Vassal
accompagné de Rebecca Couzens et de Gilles Stankoff de la société ELAN
Gaz de France!
Eric Perray
Pierre et Vacances
Maria Outters
PPR/ Conforama
Jean-Pierre Renauld
Schneider Electric
Cécile Galiay
Pierre - Alain Garrot
Partenaires!:
Architecture Studio!: Thomas Reith
Fédération Française du Bâtiment!: Sabine Boury
WWF : Thanh Nhiem et Olivier Albessard
Utopies!:
Marie Balmain
Elisabeth Laville
Cédric le Forestier
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I – Empreinte écologique et développement durable, Thanh Nhiem (WWF)
En 2003, le WWF a parrainé la création d’une structure à but non lucratif, chargée de
promouvoir des modes de vie durables en France. Cette structure a pris en charge
l’adaptation et la diffusion de l'initiative Bedzed créé en 2000 en Angleterre (Beddington
Zero Fossil Energy Development) par l'association Bioregional. BedZed est un projet
immobilier pilote à vocation écologique, développé en banlieue de Londres avec l'idée de
construire un village écologique dont l'empreinte écologique serait considérablement
réduite. Cette structure est également en charge de promouvoir l’utilisation de
l’empreinte écologique en France en tant qu’institut de recherche (recherche appliquée
avec des experts et ds grandes écoles, application aux entreprises et collectivités, lobby).
L’empreinte écologique est une mesure de la pression qu’exerce l’homme sur la nature.
À l’échelle d’une personne, l’empreinte écologique est une estimation de la superficie
nécessaire pour répondre à l’ensemble des besoins en ressources naturelles et pour
absorber les déchets produits par chaque individu. Elle mesure le métabolisme d’une
société en fonction de la capacité de renouvellement des systèmes écologiques.
L’empreinte mesurée de la France indique que chaque citoyen utilise aujourd’hui les
ressources équivalentes à trois fois les capacités biologiques disponibles sur le
territoire, autrement dit il faudrait l’équivalent de trois planètes si tous les habitants au
monde suivait un niveau de vie similaire au nôtre.
L’enjeu lié à la mesure de l’empreinte est donc de réduire le métabolisme de nos
sociétés. Un enjeu auquel le projet Bedzed a tenté de répondre en réalisant un site à
l'empreinte écologique réduite et dont les objectifs étaient les suivants :
- réduire les dépenses énergétiques de 90% (pour, à terme, rendre le site
autonome sur le plan de l'énergie ), l'empreinte écologique de 50% et le budget
nécessaire aux ménages de 15%
- repenser le fonctionnement du site afin d’en simplifier les usages
- démontrer qu’à 20 minutes de Londres, il est possible de mettre en scène des
modes de vie durables sur un site avec de «!vrais!» habitantsL’ensemble
immobilier Bedzed comprend 82 logements et 2 300 m2 de bureaux et de
commerces.
Les coûts de construction ont finalement dépassé de 40% le budget initialement prévu
un surcoût provenant en partie de la centrale électrique qui fonctionne au bois avec
intégration d’une station de recyclage sur le site, et d’un certain nombre d’applications
qui n’ont pas été utilisées au final par les habitants (photovoltaïque par exemple). ce
surcoût est compensé en partie par les économies réalisées à l'exploitation (notamment
pour les utilisateurs qui réalisent 15% d’économies de budget) et il faut voir cet
investissement sous l’angle d’un pilote (investissement en R&D). Ces appartements ont
rapidement pris une valeur foncière supérieure à celle du marché, avec un premium qui
était de 20% au départ et qui a augmenté depuis.
Par ailleurs, ce projet doit être considéré comme un laboratoire servant de modèle pour
promouvoir l’avancement des pratiques dans la construction écologique. Ces surcoûts
sont en partie imputables au caractère expérimental du projet et, avec du recul, on s'est
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aperçu que 80% des bénéfices (sur le plan environnemental) auraient pu êtres atteints
avec uniquement 20% de l'investissement. La partie la plus difficile à prévoir dans ce
type de projet est l'usage que les utilisateurs feront des moyens et dispositifs mis en
place pour réduire leur empreinte écologique. Après deux années d'utilisation, les
concepteurs se sont aperçus que certains services n’étaient pas ou peu utilisés par les
occupants et que l'investissement lié à leur installation n'était donc pas amorti (ex: les
prises pour les voitures électriques).
Dans la lignée du projet anglais, d’autres initiatives vont voir le jour en Europe. Ainsi, le
programme One Planet Living ("vivre avec une seule planète", ce qui implique de réduire
nos impacts de 60 à 80%), un joint-venture à 50/50 entre le WWF International et
Bioregional, a été créé afin de réaliser des opérations similaires à celle de BedZed, mais
avec des objectifs plus ambitieux, dans d'autres pays d'Europe.
Le premier projet monté à l’initiative du One planet living est localisé à 40 kilomètres de
Lisbonne : une opération ambitieuse de 6000 logements, sur une surface de 5000
hectares et un investissement de près d'1 milliard d’euros. One Planet Living a
également en vue d'implanter des projets similaires à Shangaï, à Johannesburg, etc
En France, la structure parrainée par le WWF (Angenius) a entrepris le développement
d’un projet-pilote sur le territoire du «!Carré de Soie!», à l’est de Lyon sur une surface de
250 hectares située en périphérie de l’agglomération lyonnaise. L’enjeu de cette
opération vise à la mise en place de modes de vie durables, combinant des enjeux de
transport (futur pôle multimodal avec 2 trams et 1 metro), de logements (zone GPV),
d’activités et de loisirs (multiplexe en cours de réalisation, très grande zone de loisirs
dite «!Anneau Bleu!» au Nord) ainsi que de modes de vie au quotidien (approvisionnement
alimentaire, déchets…). Le site comporte par ailleurs des enjeux de réhabilitation de sols
pollués et des enjeux de mixité sociale, les usages étant multiples pour ce site qui
pourrait viser des objectifs globaux similaires à ceux du projet portugais.
One Planet Living cherche avant tout à mobilier tous les acteurs pour réduire notre
empreinte des 2/3, au travers de projets immobiliers expérimentaux, mais également en
initiant des études de mesure de l’empreinte écologique. Ces mesures visent à
déterminer les facteurs d'incidence (ex : alimentation, logement, transport de passagers,
etc.) et à hiérarchiser les priorités et les champs de progrès.
En France, ces travaux de recherche sont menés dans le cadre de partenariats entre
Angenius et des grandes écoles d’ingénieurs, ainsi qu’un réseau de partenaires en pointe
(Global Footprint Network, entreprises pionnières, collectivités telles que Lyon…). Les
premiers résultats montrent que les domaines qui pèsent le plus sur l'empreinte
écologique sont:
- L’alimentation : responsable de 1/3 de l'empreinte (sachant que le pétrole
compte pour moitié à cause des emballages et des transports notamment),
- Les bâtiments : responsables de 26% (les anciens bâtiments étant
responsables de l’essentiel des impacts
- Les transports : responsables de 11% (on prend en compte ici uniquement les
transports de passagers)
- Les biens et services : responsables de 1/3 de l'empreinte
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