1. Note d’intention :
Cela fait plusieurs années que Quentin Marteau m’accompagne dans mon travail
d’auteur, de comédien et de directeur de troupe. C’est avant tout un ami qui
connaît nombre de mes qualités et défauts, un camarade hors pair et un excellent
comédien. Après notre cursus au Conservatoire Royal de Bruxelles, nous avons
travaillé ensemble à de nombreuses reprises et notamment en tant que
comédiens au sein de notre troupe, Chéri-Chéri. Pêle-mêle, citons : Yvonne
Princesse de Bourgogne de W. Gombrowicz créé au Parc Royal de Bruxelles
(2004), Une pucelle pour un Gorille de F. Arrabal créé aux pieds de l’atomium
sous chapiteau (2006), et plus récemment L’homme du câble (2009) ou
Politicovskaia, dans une mise en scène de Peggy Thomas (2010). A chaque fois,
notre complicité et notre professionnalisme se sont consolidés. Nous nous
épaulons dans les moments délicats que ce métier nous procure et nous
partageons également les moments de joie et de travail que nous nous offrons.
En 2007, accompagnés de Muriel Legrand, Cécile Vangrieken et Joëlle Franco,
suite au choc que Quentin et moi-même avons éprouvé devant un spectacle de
Sophie Perez et Xavier Boussiron (El cou du cric andalou), nous avons créé un
Cabaret Furieux, joué à l’atelier 210. Sur base de textes propres mais aussi de
Georges Bataille et de Francis Picabia, nous avons exploré l’humour subversif
de la représentation et les limites de l’impudeur au théâtre. Nous avons accouché
d’un « ovni théâtral » pour reprendre les dires de Laurent Ancion, critique au
journal Le soir… Dans cet « otni » (objet théâtral non identifié) coloré et varié,
Quentin et moi avions un numéro théâtral des plus étonnants : travestis en direct,
nous explorions, sur base d’un langage simple et d’une véritable caricature
assumée, la féminité, ses désirs, son ennui, sa folie. Le résultat, tel que décrit par
de nombreux amis et metteurs en scènes, méritait une suite.
Aujourd’hui, en parallèle à ma carrière d’acteur, et après Tripalium, traitant du
rapport au travail, j’ai entamé l’écriture d’une trilogie sur la famille : L’homme
du câble et Politicovskaia, respectivement volets 1 et 2, ont déjà été joués et
montés en 2009/2010. Pour effectuer une parenthèse, et parce que je me suis
souvenu du plaisir et des thématiques à explorer autour de notre duo, je voudrais
reprendre notre collaboration là où nous l’avons laissée, tout en invitant Jessica
Gazon à être notre regard extérieur.
A l’époque, nous improvisions face caméra. Puis, je retranscrivais les
parties de texte les plus savoureuses et nous élaborions au fur et à mesure de ce
travail de plateau notre schéma narratif. Nous voudrions continuer à travailler de
la sorte : travail de plateau le matin, 3 jours par semaine et travail d’écriture les
autres jours de la semaine, et cela sur 6 semaines d’atelier. Jessica, qui a joué