LA MONDIALISATION : FONCTIONNEMENT

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LA MONDIALISATION : FONCTIONNEMENT
La mondialisation repose sur une mobilité dans l'espace sans précédent des hommes, des
marchandises, des services, des informations, du capital, grâce à la révolution des transports et
des télécommunications et s'accompagne d'un processus de diffusion du capitalisme dans le
monde.
Elle se définit comme la mise en relation généralisée mais hiérarchisée des différentes parties du
monde par l'économie marchande, du fait de l'internationalisation de la production, des échanges
et des entreprises.
Elle repose sur une double logique d'intégration/exclusion à l'origine de profondes inégalités et
dessine de ce fait un monde hiérarchisé entre des centres d'impulsion et des périphéries plus ou
moins dominées.
La mondialisation met en jeu différents acteurs, au centre desquels les FTN ont un poids écrasant.
Ces grandes firmes doivent cependant composer avec les États, les grands organismes
internationaux et d'autres acteurs défendant leurs propres centres d'intérêt (ONG, groupes de
pression...).
La mondialisation est renforcée par l'explosion des flux humains, matériels et immatériels qui en
sont le moteur. La mobilité des hommes, des marchandises, des services, des informations et des
capitaux tisse des réseaux qui organisent l'espace mondial et tend à accentuer la hiérarchisation
des territoires.
Comment fonctionne la mondialisation ?
I: EDC : LE TELEPHONE PORTABLE,UN PRODUIT MONDIALISE :
En quoi le téléphone portable peut-il être qualifié de produit mondialisé ?
II : PROCESSUS ET ACTEURS DE LA MONDIALISATION :
A: Un monde de plus en plus interdépendant :
Documents
p.
254-255 :
La
mondialisation :
processus
et
diffusion
du
fonctionnement
La mondialisation est
la mise en relation
généralisée
des
● la
mondialisation,
un
processus
de
capitalisme :
différentes parties de La mondialisation est liée à la diffusion du capitalisme. Elle aboutit à la
la planète
mise en relation généralisée des différentes parties de la planète.
et s'accompagne de la Elle s'est réalisée par étapes, d'abord sous la forme d'un capitalisme
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diffusion du modèle marchand à partir des Grandes Découvertes au XVI°s qui ont mis en
capitaliste
contact Ancien et Nouveau Mondes, puis sous l'impulsion combinée de
l'industrialisation et de la colonisation du monde par les grandes
Elle
est
ancienne puissances
européennes,
développant
un
capitalisme
industriel
(XVI°s), s'est réalisée (économies-monde britannique puis américaine).
par étapes,
a
Après 1945, le processus enregistre une nouvelle progression, mais
connu
une l'accélération décisive date des années 1990. L'effondrement de l'URSS
progression
après provoque la fin de la bipolarité du monde et laisse le système capitaliste
1945 et surtout depuis s'étendre.
les années 1990
● La mise en place d'une nouvelle DIT
Une nouvelle division internationale du travail (DIT) (processus de
Elle met en relation spécialisation des pays participant à la production et aux échanges
les territoires
mondiaux) s'est mise en place. Traditionnellement, la DIT mise en place
au XX°s, réservait aux PID la fabrication des biens industriels et au
les place en situation reste du monde la fourniture en matières premières.
de
concurrence Mais avec la mise ne place d'un monde multipolaire, la concurrence
suivant les avantages entre les territoires s'est accentuée, permettant aux entreprises
qu'ils ont à offrir
d'exploiter davantage les différentiels entre pays (main-d’œuvre peu
onéreuse, conditions fiscales avantageuses, marché potentiel, droit du
travail, coût salarial...), notamment en opérant des délocalisations.
De nombreuses activités de fabrication ont été délocalisées dans les
pays émergents. Les BRICS représentent aujourd'hui 30% de l'industrie
Cette
nouvelle
spécialise
DIT mondiale, part qui augmente sans cesse.
les Ainsi, une spécialisation productive des territoires s'est mise en place,
territoires en ce qui une fragmentation du processus de production à l'échelle mondiale s'est
concerne
leurs établie avec une séparation entre les lieux de direction, de conception
activités
et d'innovation, majoritairement situés dans les PID, et les unités de
production (montage) se concentrant de plus en plus dans les pays
émergents.
La
mondialisation
repose
● Une libéralisation progressive du commerce international
sur
la La libéralisation du commerce mondial est une volonté politique émise
libéralisation
du par les EU dès la Charte de l'Atlantique (1941). La création du GATT
commerce
mondial, (Accord Général sur les Tarifs douaniers et le Commerce,1947, devenu
volonté politique,
OMC en 1995) mettant en place un abaissement des tarifs douaniers y
répond. L'effondrement du communisme en URSS et l'ouverture de la
ainsi
que
innovations
sur
les Chine au monde participent aussi à la libéralisation du commerce
international.
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technologiques de la Le facteur technologique est également essentiel, entraînant une
2° moitié du XX°s en contraction de l'espace-temps : les conditions de transport des hommes
matière de transports et des marchandises ont été améliorées depuis le milieu du XX°s. Les
et de communications navires (mode de transport le plus économique) ont vu leur taille croître,
leur rapidité, leur fiabilité se renforcer. Surtout, ils se sont spécialisés
selon le type de marchandises à transporter. L'innovation majeure tient
à la mise au point des porte-conteneurs.
Les mutations techniques en matière de communication ont été
Les échanges sont en également décisives : les avancées de l'informatique, la généralisation
progrès constants
d'Internet à partir des années 1990 permettent de relier toutes les
parties du globe et permettent la diffusion quasi instantanée de
l'information et des capitaux.
Ainsi, depuis 1945, le commerce mondial a connu un boom
extraordinaire qui témoigne de l'ouverture croissante des économies :
les échanges mondiaux de marchandises ont été X200 de 1948 à 2009.
14% de la production mondiale étaient échangés sur les marchés
mondiaux en 1970, 20% en 1990, 30% en 2003.
B: Les acteurs de la mondialisation :
La mondialisation fait La mondialisation contemporaine se caractérise par la montée en
intervenir des acteurs puissance d'acteurs supranationaux, mais aussi par une recomposition
de
plus
en
plus des relations entre acteurs.
nombreux :
les FTN
● les acteurs que la mondialisation favorise :
Les 80 000 FTN sont les acteurs majeurs de la mondialisation. Elles
réalisent les 2/3 du commerce mondial, plus du ¼ du PIB mondial et
emploient plus de 75 millions de salariés. En 20 ans, les stock
d'investissements directs à l'étranger a été X 10, les ventes des filiales à
l'étranger par 6,5, les exportations par 4 et les emplois par 3.
Elles participent à la gouvernance économique mondiale par un
lobbying puissant (OMC, FMI). Elles couvrent toutes les activités et
appartiennent à 81% aux pays du Nord.
La puissance des FTN repose sur leur capacité à mettre les territoires
en concurrence. Elles imposent leur DIT et gèrent l'espace mondial en
fonction de leurs intérêts.
Leurs stratégies d'implantation suivent 3 logiques :
•
l'accès aux produits et aux matières 1°,
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•
l'accès aux marchés
•
la valorisation des inégalités socio-économiques. Les FTN
délocalisent leurs productions dans le Sud (40% des emplois)
afin d'abaisser les coûts de production (avantages fiscaux, main-
y compris de pays du
d’œuvre bon marché) mais leurs IDE privilégient surtout le Nord
Sud
(48% pour les EU et l'UE en 2011).
Ces FTN gardent cependant un solide ancrage national pour les
fonctions les plus stratégiques : sièges sociaux, recherche, productions
à haute valeur ajoutée.
La montée des FTN du Sud est d'autre part la grande nouveauté de la
dernière décennie (+54% entre 2006 et 2010). Si les PID dominent
encore largement, les pays du Sud disposent de firmes de plus en plus
nombreuses et influentes, en particulier les grands pays émergents.
les États dont le rôle, Dans les mines, l'énergie, l’électronique, les transports maritimes et la
transformé
par
la finance, elles partent à la conquête du monde. Ce sont de nouveaux
mondialisation, reste concurrents redoutables qui transforment les rapports de forces
important
mondiaux.
● les acteurs qui composent avec la mondialisation :
Les États sont aussi des acteurs centraux de la mondialisation. Si, pour
une part, ils subissent certains effets de la mondialisation, notamment
des frontières de moins en moins étanches, les stratégies des FTN, ils y
Les
associations contribuent par ailleurs.
régionales d’États
Ils rendent leur territoire plus ou moins attractif pour les FTN étrangères
en l'aménageant : infrastructures portuaires, zones franches... En
les individus
ratifiant les traités internationaux, ils ouvrent leur système économique,
ce qui génère des emplois et permet au pays de s'intégrer aux marchés
mondiaux.
Par leur rôle géopolitique, géo-économique, social et juridique, les États
assurent le défense et la promotion de leurs intérêts. Ils participent, à
les
organisations des degrés variables selon leur puissance, à l'organisation et à la
internationales
gestion des relations internationales (ONU, FMI, OMC...).
Mais les États s'organisent aussi en associations régionales de
coopération économique (UE, l'ALENA, l 'ASEAN, le Mercosur), ce qui
leur permet de s'affirmer dans la mondialisation.
des
acteurs
de
Outre les États, les individus sont également des acteurs qui
la composent avec la mondialisation. Par leurs consommations, leurs
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société civile :
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déplacements, en particulier touristiques, leurs migrations dans un autre
pays, leurs communications à partir d'internet entre autres... les
•
ONG
individus sont des acteurs importants du système-monde.
● les acteurs qui tentent de la réguler ou de la contrer :
Les instances internationales cherchent à encadrer la mondialisation.
Dans le domaine économique et financier, 3 organismes interviennent
surtout : l'OMC encourage les échanges mondiaux en limitant le
protectionnisme et arbitre les éventuels différends entre États, le FMI
cherche à assurer la stabilité du système financier international, et la
•
des
Banque mondiale qui se consacre au développement économique à
organisations long terme et à la lutte contre la pauvreté en favorisant la mise en place
altermondiali de politiques libérales, d'où les critiques.
stes
•
Mais de plus en plus, on assiste à la montée en puissance d'acteurs de
des syndicats la « société civile » (l'auto-organisation de la société, en dehors de tout
organisations cadre institutionnel au sens politique du terme, administratif ou
commercial).
illicites
Les ONG se caractérisent par leur origine privée, par la nature bénévole
les
de leurs activités et le caractère international de leurs objectifs :
protection des individus, aide au développement, recherche et
protection de l'environnement sont leurs terrains de prédilection. Leur
but est de lutter contre les « dysfonctionnements majeurs » de la
mondialisation.
Certaines ONG sont devenues de véritables puissances exerçant leur
ascendant sur des territoires laissés pour compte et influençant les
opinions publiques des pays donateurs au moyen de campagnes de
presse efficacement médiatisées.
Des organisations altermondialistes (ATTAC par ex.) combattent le
renforcement des inégalités attribuées à la mondialisation.
Intervenant généralement dans un cadre national, les syndicats
défendent le droit des travailleurs face à une concurrence et des règles
internationales libérales.
Les organisations illicites produisent une mondialisation parallèle.
Elles s’organisent avec des flux entre des espaces d'approvisionnement
(opium afghan, prostituées d'Europe de l'Est), de consommation (Nord)
et des pôles financiers (paradis fiscaux) : le marché de la drogue génère
autant d'argent que celui du pétrole
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Bilan partie 2 :
1- Définissez mondialisation, DIT, société civile.
2- Quelles sont les différentes étapes de la mondialisation ?
3- Quels sont les facteurs de la mondialisation ?
4- Quels sont les acteurs de la mondialisation ?
III : FLUX ET RESEAUX :
Flux : circulation entre différents lieux.
Réseau : ensemble interconnecté.
Mobilité : capacité à se déplacer, en géographie, terme réservé aux déplacements des personnes.
A: Des flux humains croissants :
La mondialisation se La mobilité des hommes connaît une forte accélération. Elle a triplé en
caractérise
par
des 30 ans et se diversifie : travailleurs, élites qualifiées (fuite des cerveaux,
flux croissants :
brain drain), réfugiés ou déplacés politiques ou climatiques, touristes...
flux humains liés au 3% de la population mondiale résident aujourd'hui hors de leur pays de
travail
et
conditions de vie
aux naissance.
Ces migrations deviennent d'autre part, planétaires. Près des 2/3 des
migrants quittent des pays pauvres pour s'installer dans les pays riches
(EU, UE), mais de plus en plus les pays émergents du Sud attirent
(Afrique du Sud, pays du golfe Persique, de l'Asie du Sud..). Des
migrations ont également lieu entre pays du Nord. Tout en accueillant
les élites qualifiées, les pays d'immigration érigent des protections
diverses (barrières, zones de transit...) afin de contrôler ces flux.
Les réfugiés politiques sont censés être protégés par le droit d'asile.
Pour cela, leur vie ou leur liberté doivent être mises en danger dans leur
et au tourisme
pays d'origine par des conflits ou une répression politique ou religieuse.
La France ne délivre ce statut qu'à 15-20% des demandeurs.
Les flux touristiques internationaux explosent également.
Document 3 p. 259 : Le tourisme dans le monde en 2013
Ceci s'explique par la baisse des coûts de transport et la hausse des
niveaux de vie. Cependant, si le tourisme est désormais un phénomène
mondial, l'essentiel des mobilités internationales de loisirs, s'observe à
l'intérieur des PID. L’Europe demeure le 1° espace touristique mondial,
même si de fortes progressions s'observent en Asie.
B: Accélération des échanges :
Flux matériels
● les flux matériels :
Document 1 p. 259 : Évolution des échanges de marchandises
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constitués surtout de dans le monde depuis 1950
produits
En 1970, 14% de la production mondiale étaient échangés, en 2008, les
manufacturés
flux internationaux portaient sur 31% de la production mondiale de biens
et de services. Parallèlement, les produits échangés ont évolué : les flux
de matières 1° (pétrole en 1°) ont augmenté en tonnage mais baissé en
part relative, en raison de l'accroissement plus rapide des produits
transportés par voie manufacturés et des services. Les produits manufacturés représentent
maritime
pour 70% du commerce de marchandises, les matières énergétiques ou
l'essentiel
minières 20% et les produits agricoles 10%.
Cette évolution a été possible grâce à la libéralisation des échanges
et dominés par un (OMC, unions régionales) et à la révolution des transports, en particulier
petit nombre d’États
maritimes qui acheminent maintenant 70% des produits échangés. En
30 ans, le trafic maritime a doublé et les tonnages transportés ont
augmenté de 120%.
15 États réalisent 75% du commerce mondial parmi lesquels la Chine
(20%), les EU (11%), les pays européens et le Japon. Ces flux sont
des flux immatériels
polarisés par la Triade et les puissances émergentes du Sud, les pays
les plus pauvres étant totalement marginalisés.
liés aux progrès des Avec 52% des flux, le commerce intracontinental joue un rôle majeur, en
télécommunications
particulier en Europe et en Asie.
● des flux immatériels qui explosent :
flux de capitaux
La croissance des télécommunications est un facteur majeur de la
mondialisation (téléphonie, Internet, fibre optique haut débit). En 10 ans,
le nombre de téléphones mobiles dans le monde a été X7, le nombre
d'internautes X5 (de 6 à 30% de la population mondiale).
Les flux de capitaux sont en forte progression. Les marchés financiers
sont devenus planétaires avec les progrès technologiques et les
caractérisés
par
extrême instabilité
un politiques de déréglementation des États. Les banques, assurances,
fonds de pension et fonds spéculatifs placent leurs capitaux à la
recherche du meilleur profit sur les marchés financiers (bourses,
marchés des changes, des dettes et des matières 1°) organisés par
quelques grandes places financières.
La logique financière et spéculative (la logique spéculative est le fait de
faire circuler les capitaux en recherchant un profit rapide qui ne
correspond pas à la production de biens ou de services ou à un
investissement direct) domine la mondialisation. La capitalisation
boursière mondiale a été X7 en 20 ans. Ce système très instable a
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entraîné 24 crises majeures entre 1971 et 2008.
Le système bancaire et financier mondial s'est effondré lors de la crise
de 2007-2011, en particulier dans les grands pays développés. La crise
financière est devenue économique et sociale. Elle oblige les États et
les
organismes
internationaux
(comme
le
FMI)
à
intervenir
(nationalisations, prêts, garanties financières) au prix d'une explosion de
l'endettement.
Cet
événement
transforme
les
équilibres
géo-
économiques et géopolitiques mondiaux car les grands pays du Nord en
sont profondément fragilisés.
C: Des réseaux complexes :
Ces flux en nombre La mondialisation repose sur une explosion de la mobilité des hommes,
croissant tissent des des marchandises, des capitaux et des informations dans l'espace
réseaux complexes
mondial. Les flux sont polarisés par les grandes routes maritimes qui
sont polarisés par les desservent les grands ports des différentes façades maritimes (Northern
grandes
maritimes
routes Range en Europe par exemple). L'Asie devient le nœud central de la
et
grands
les circulation mondiale avec 40% des flux (60% pour les conteneurs).
ports De puissants réseaux logistiques multimodaux (combinaison d'un
mondiaux (hubs)
ensemble de moyens de transport différents, de manutention et de
stockage, généralement organisé autour
d'un ou plusieurs lieux
d'échanges) relient entre eux des territoires lointains. Mais cette
connexion est sélective et hiérarchisée car la capacité à se doter
d'infrastructures modernes exige des capitaux et des technologies. Le
gigantisme des nouvelles générations de navires porte-conteneurs
appartenant
surtout entraîne la sélection de grands hubs maritimes adaptés. 15 États
aux pôles de la Triade appartenant aux 3 pôles dominants (Amérique du Nord, Europe, Asie de
l'Est) réalisent 70% des transports mondiaux.
Les échanges immatériels s'organisent aussi en réseaux. 5 bourses
polarisent 50% de la capitalisation boursière mondiale, et 15 80%. Les
marchés financiers sont interconnectés et les places boursières des
métropoles du Nord fonctionnent en continu. Les NTIC favorisent la
constitution de réseaux d'information dominés par les grandes agences
de presse (Associated press, Reuters) et de plus en plus par le réseau
numérique (Google, Twitter).
Ces échanges déséquilibrés dessinent ainsi un réseau mondial
hiérarchisé privilégiant certains nœuds, les façades maritimes et les
villes mondiales, en liaison. Les villes mondiales, reliées, forment
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l'archipel mégapolitain mondial.
Bilan partie 3 :
1- Définissez mobilité, flux, réseau.
2- Quels sont les différents types de mobilités dans le monde ? Quelles destinations ?
3- Qu'appelle-t-on flux matériels ? En quoi peut-on évoquer une accélération de ces flux
dans le monde ?
4- Qu'appelle-t-on flux immatériels ?
5- Définissez logique financière spéculative.
6- Définissez archipel mégapolitain mondial.
IV : LA MONDIALISATION, DEBATS:
A: Les débats sur la mondialisation :
Les
débats
sur
la La mondialisation provoque des effets contrastés dont certains font
mondialisation
débat :
portent sur :
•
● les effets sociaux et économiques :
ses
effets La
économiques
et
mondialisation,
en
multipliant
les
échanges,
favorise
le
développement et ainsi entraîne le recul de la pauvreté. En permettant
sociaux : le décollage économique des NPI, puis des BRICS, elle a créé une
accroissement classe moyenne dans ces pays. Dans le monde, la proportion de
des inégalités personnes subsistant avec moins de 1,25 $/jour est passée de 46% en
ou
1990 à 27% en 2005 et elle devrait descendre à 15% en 2015 selon
développemen l'ONU.
t?
Mais la mondialisation n'entraîne pas le développement de tous les pays
et en laisse certains totalement en marge. Par exemple, si le Panama a
gagné 4 rangs dans le classement de l'IDH
entre 2005 et 2010, le
Tchad a régressé de 8 places. Ainsi, la mondialisation aggrave les
inégalités et ce, à toutes les échelles en favorisant simplement le
développement de certaines régions ou de certains groupes sociaux.
Par les délocalisations, elle détruit les emplois peu qualifiés, abaissant
•
Ses
effets les salaires voire développant ainsi le chômage et créant de nouveaux
environnement pauvres (travailleurs précaires).
aux :
● les effets environnementaux :
pollutions
diverses
Bien que génératrice de progrès scientifiques et techniques, la
ou mondialisation repose sur un modèle de croissance fortement
émergence
consommateur d'espaces et de ressources naturelles. La pression sur
d'une
les ressources n'a jamais été aussi forte. Les risques sanitaires sont
conscience
accentués du fait de l'augmentation des migrations et des flux aériens.
écologique ?
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Le modèle de consommation de masse largement diffusé et
l'urbanisation accrue ont multiplié la production de déchets polluants et
les « km alimentaires ».
Mais la mondialisation a aussi permis l'émergence d'une conscience
écologique planétaire, et de nombreux débats persistent sur la gestion
de ces risques et des ressources mondiales.
La question de l'environnement illustre donc les ambivalences de la
mondialisation. D'un côté, on peut dénoncer la dégradation de
l'environnement, particulièrement dans les pays pauvres, prêts à tout
pour accueillir des firmes. D'un autre côté, des thèmes comme la
biodiversité, le respect de la nature, la lutte contre le réchauffement
climatique se sont imposées grâce à la mondialisation des images et
des idées qui ont permis la diffusion des travaux des experts
•
Ses
effets scientifiques. Cela a conduit à des mesures de protection : 12,6% de la
culturels :
planète sont constitués de parcs et réserves.
uniformisation Le DD est devenu un souci partagé au moins par certaines populations,
culturelle
métissage ?
ou surtout
des
PID.
La
crainte
d'une
dégradation
globale
de
l'environnement planétaire peut-elle conduire à une remise en cause du
modèle actuel de croissance, du développement des échanges ??
● les effets culturels :
Conséquence de l'explosion des flux et du développement des médias,
une culture mondialisée se répand avec la diffusion d'images, d'objets
de consommation et de modes de vie identiques. Cela résulte de
l'influence du modèle culturel occidental, EU en particulier (les EU
exportent à eux seuls autant de séries TV que le reste du monde réuni).
Cependant, la mondialisation n'efface pas la diversité culturelle du
monde qui s'affirme fortement à partir de réactions identitaires. La
mondialisation renforce la domination de l'anglais à partir de l'usage
d'Internet, mais elle ne menace pas la variété linguistique de la planète
puisqu'on recense encore 6700 langues parlées dans le monde. Les
FTN d'autre part, qui cherchent à toucher le plus grand nombre de
consommateurs, adaptent leurs produits aux goûts locaux des marchés
visés.
Ce danger d'uniformisation culturelle suscite des réactions identitaires,
qui, pour condamner ou dénoncer les effets de la mondialisation,
utilisent les méthodes et les moyens-mêmes mis en place par cette
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même mondialisation, réseaux d'information...
La facilité de circulation et de diffusion du son, des images amène
également un métissage culturel, fruit de ces échanges et source de
richesses : musiques, expression littéraire, artistique...
Les débats autour de la mondialisation et de ses effets sont donc variés
et révèlent tous des effets opposés et contradictoires.
B: Les contestations de la mondialisation :
Les antimondialistes D'abord antimondialiste, la contestation est devenue dans les années
rejettent
toute 1990, altermondialiste. Les altermondialistes ont tenu leur 1° Forum
mondialisation
social mondial à Porto Alegre au Brésil en 2001, rassemblant plus de 60
000 participants (ONG, syndicats, associations...) issus de 123 pays.
Les altermondialistes Ayant du mal à opposer un discours unique à la mondialisation et au
souhaitent un autre capitalisme libéral, cette nébuleuse altermondialiste, laboratoire d'idées
fonctionnement
nouvelles, ne se rassemble que sur l'idée « qu'un autre monde est
possible ».
reposant sur :
•
la
Ceci débouche sur des revendications :
justice
–
la justice économique et l'accès au capital: microcrédit pour
économique et
les
l'accès
au
commerce équitable sont des initiatives proposées pour
capital
pour
lesquelles la solidarité l'emporte sur la recherche du profit.
tous
populations
les
plus
pauvres,
épargne
solidaire,
L'idée d'une taxation des transactions financières pour
entraver les spéculations de court terme (taxe Tobin : taxe
sur les capitaux spéculatifs. Du nom de l'économiste EU, prix
Nobel en 1981, qui proposait dès 1972 de taxer de 0,05%
toute transaction financière sur les marchés de change afin
de
•
réduire
la
spéculation
et
d'aider
les
pays
en
le respect de
développement avec le produit de cette taxe) et l'interdiction
l'environneme
des paradis fiscaux est de plus en plus partagée.
nt
–
Le respect de l’environnement : la nécessité d'un DD
constitue désormais un impératif largement partagé, certains
limitation
du
prônant la décroissance économique pour réduire les
libre-échange
et
de
globalisation
la
prélèvements pesant sur la planète.
–
Depuis le début du XXI°s, 2 idées nouvelles connaissent un
succès croissant : la démondialisation prône une nouvelle
Fonctionnement mondialisation
•
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financière
organisation de l'économie mondiale, limitant le libre-échange
la
création
et la globalisation financière ; la notion de « bien public
d'une
notion
mondial » née de la nécessité d'aborder certaines questions
de
« bien
plus largement (qualité de l'air, pollution des océans...) est
élargie au maintien de la paix dans le monde et à la
public »
stabilisation des marchés financiers.
•
la
mise
place
en
–
Le respect de ces différentes revendications passerait par la
mise en place d'une gouvernance mondiale (gérer et
d'une
gouvernance
réguler ensemble, dans l'intérêt général, les difficultés,
mondiale
dysfonctionnements provoqués par la mondialisation).
C: Vers une gouvernance mondiale ?
Cette idée s'impose A l'échelle mondiale, une nouvelle gouvernance semble indispensable
de plus en plus face à aux acteurs de la contestation pour affronter les défis planétaires « sans
des
États frontières » (crises financières, changement climatique, pandémie,
impuissants
sécurité alimentaire et hydrique, terrorisme, prolifération nucléaire,
instabilité géopolitique) dont chacun a conscience mais que les États
Une
gouvernance sont impuissants à régler seuls. Cette gouvernance passerait par une
mondiale
sous- plus grande coordination et une meilleure représentativité des pays
entend
une
plus émergents dans les grands organismes internationaux.
grande
coopération Il existe déjà une gouvernance balbutiante à travers des organisations
entre États et une qui interviennent pour réguler la mondialisation :
meilleure
–
représentativité
des
l'ONU, née en 1945 de la volonté de défendre la paix, les
droits de l'homme et des États, rassemble 193 États. Elle
pays émergents
intervient de différentes façons : maintien de la paix, aide aux
Certaines
réfugiés, lutte contre les famines... grâce à une 50 d'agences,
organisations
à des fonds et à des programmes particuliers. Mais elle
mondiales
tentent
connaît des échecs (Rwanda, Bosnie, Haïti), sa bureaucratie
déjà une forme de
gouvernance :
•
est lourde, le droit de veto paralysant.
–
l'ONU
Le FMI, par son Conseil de stabilité financière se veut la vigie
des finances mondiales, mais il ne peut éviter les
dérèglements majeurs qui conduisent aux crises.
•
le FMI
–
L'OMC surveille les échanges mais les conflits se multiplient.
–
La
préservation
de
l'environnement,
déclarée
priorité
•
l'OMC
mondiale à Rio en 1992, est en panne. Depuis le protocole de
•
les forums sur
Kyoto (1997), les EU, la Chine et l'Inde rechignent à prendre
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l 'environneme
des mesures contraignantes pour limiter l'émission de GES.
nt
La conférence de Durban, fin 2011, n'a pas donné lieu à un
nouveau protocole.
De plus, les États interviennent inégalement dans la gouvernance
Mais
cette mondiale et sont encore très attachés à leurs intérêts nationaux (ex. les
gouvernance
se EU et leur politique environnementale) ou encore la Chine, l'Inde ou le
heurte
•
Brésil qui privilégient leur développement. Un cercle restreint de
des
États décideurs planétaires prend une importance croissante : depuis 1975,
encore
très les chefs d’État des principales puissances (au nombre de 6, 8 puis 20)
à
à organisent régulièrement des « sommets ». Le G20 symbolise le rôle
attachés
leurs intérêts nouveau des pays émergents et leur aspiration à participer pleinement
aux grandes décisions. Cette diplomatie permanente au plus haut niveau
nationaux
préfigure une sorte de « directoire mondial ». Mais beaucoup d’États, en
•
une retrait ou en marge ne participent pas à cette gouvernance.
à
représentatio D'autre part se pose le problème de l'application des décisions prises.
n inégale des Seul le Conseil de sécurité de l'ONU a force exécutoire. Très actif, le
États
G20 ne peut cependant faire que des recommandations. L'action et le
financement des organisations internationales restent tributaires du bon
•
au
de
problème vouloir des États.
Ainsi, certains traités ne sont pas ratifiés ou respectés, par ex. les règles
l'application
de sûreté nucléaire ne sont pas respectées par les EU, la Chine ou
des décisions l'Inde...
Mais d'autres acteurs peuvent également influer sur la mise en place
d'une gouvernance mondiale. Grâce aux nouveaux moyens de
D'autres
peuvent
acteurs communication, la mobilisation des citoyens sur des sujets globaux
intervenir (économiques, environnementaux, politiques) favorise de nouveaux
dans la gouvernance acteurs et de nouvelles formes d'actions. Les ONG en sont le symbole.
mondiale : citoyens, Détachées des États, des groupes de pression habituels, très variées
ONG...
dans leur domaine d'action, leur taille, elles mobilisent l'opinion via les
médias, les réseaux sociaux, les pétitions...
La multiplication de l'usage d’Internet et des réseaux sociaux fait
cette émerger les individus ou les groupes d'individus comme acteurs, en
gouvernance est loin permettant la mobilisation à toutes les échelles.
Mais, même si l'idée d'une gouvernance mondiale fait son chemin, sa
d'être réalisée
Ainsi,
mise en place est loin d'être réalisée.
Bilan partie 4 :
Fonctionnement mondialisation
TS cours élèves
p. 14
1- Quels débats suscite la mondialisation ? En quoi y a-t-il débats ?
2- Quelles solutions sont-elles proposées ?
3- Définissez antimondialiste et altermondialiste.
4- Définissez gouvernance mondiale.
5- Peut-on évoquer une gouvernance mondiale dans le monde actuel ? Justifiez votre
réponse.
Conclusion :
La mondialisation est un processus de mise en relation de plus en plus intense et directe des
territoires. Elle a pour cause les progrès techniques dans les transports et les technologies de
communications et pour conséquence que plus aucune territoire n'échappe à la mondialisation.
Mais c'est un processus inégal de valorisation des territoires qui est à l'origine de profondes
inégalités.
La mondialisation met en jeu 3 types d'acteurs ayant chacun leurs stratégies
•
les FTN encouragent la mondialisation, gèrent l'espace mondial en mettant en
concurrence les territoires
•
les États les plus puissants ont favorisé la mondialisation, mais la plupart tentent de la
réguler pour protéger leur société et leur économie. Ils s'organisent en associations
pour avoir plus de poids.
•
D'autres acteurs souhaitent réguler la mondialisation : les grands organismes
internationaux, les ONG...
La mondialisation se caractérise par 3 types de flux qui tissent des réseaux : les mobilités
humaines, les flux matériels et immatériels et suscite des débats divers.
Croquis : Acteurs et flux de la mondialisation p. 271