URGENCES
LIVème Congrès
de lAFSE
15 et 16 septembre 2005
Adhésion
Adhérez,
et faites adhérer
votre laboratoire
LE MOT DU PRÉSIDENT
Comme notre Congrès annuel qui se tiendra à la Sorbonne les 15
et 16 septembre, les Journées sont l’un des moments forts de la vie
de l’AFSE. Et, à une époque où l’on évoque volontiers les mérites
de la décentralisation, force est de reconnaître que les Journées de
l’AFSE sont une décentralisation particulièrement réussie. La
combinaison d’une fo r te motivation locale, d’une cap a c i t é
d’accueil et d’organisation que les universités de nos grandes
m é t ropoles régionales savent parfaitement mobiliser, c o n d u i t
toujours à des colloques très réussis.
Cela a été particulièrement le cas des Journées de Clermont-
Ferrand. Le thème de «l’économie du développement et de la
transition» que l’université d’Auvergne et le CERDI portent avec
brio depuis de nombreuses années a suscité un très grand nombre
de soumissions qui, après une sélection rigoureuse,a conduit à un
programme extrêmement riche.
L’économie du développement est probablement la branche de
notre discipline qui s’est le plus enrichie de l’histoire économique
des 50 dernières années. Les réflexions sur le développement et la
transition ont, non seulement conduit au profond renouvellement
des théories de la croissance qui s’est opérée au cours des 15
dernières années, elles ont aussi contribà mettre en lumière les
relations entre l’économie de marché et les institutions ou encore
le rôle décisif de la diffusion de l’éducation dans le développe-
ment. Enfin l’économie du développement a conduit, plus que
d’autres domaines de notre discipline,à intégrer étroitement la
notion de développement durable,qui rejoint la définition que
donnait du veloppement A r m a t y a Sen (development as
freedom), dès lors qu’on prend en compte les droits des généra-
tions futures.
Tous ces thèmes et bien d’autres évoqués au cours des Journées de
Clermont illustrent le dynamisme de l’économie du développe-
ment. La spécificité de nos journées, qui font coïncider un thème
et un lieu, devient un atout majeur quand ce lieu est aussi large-
ment investi dans le thème en question. La réussite des Journées
de Clermont doit beaucoup à l’impeccable organisation mise en
place par Patrick Plane et toute l’équipe du CERDI que je tiens à
remercier au nom de notre association. Ce fut également un plai-
sir de retrouver à cette occasion, Sylviane et Patrick Guillaumont.
La rigueur scientifique n’excluant pas la convivialité, les partici-
pants garderont certainement longtemps en mémoire la soirée au
château de Ravel, l’histoire se mêle,depuis le succès du film
«Les Choristes», à la fiction.
La lettre de lAFSE
n° 63 Juillet 2005
SOMMAIRE
Débats et opinions..............................P. 1
Programme du Congrès ..................P. 4
Thèses ....................................................P. 24
Livres ......................................................P. 25
Manifestations ..................................P. 29
(suite 2ème de couverture)
Président :
Pierre-Alain Muet
Inspection des Finances
Premier Vice-Président :
Antoine d’Autume
Université Paris - I
Second Vice-Président :
Jean Pisani-Ferry
BRUEGEL, Bruxelles et Université Paris Dauphine
Secrétaire Général :
Pierre Malgrange
CNRS - CEPREMAP et Direction de la Prévision
Secrétaire Général Adjoint :
Gilbert Venet
Chef de mission de Contrôle d’Etat
Trésorier :
Guy de Monchy
Chef de Mission de Contrôle d’Etat
Membres :
Wladimir Andreff(Université Paris - I)
Gérard Ballot (Université Paris - II)
Maurice Baslé (Université de Rennes)
Agnès Bénassy-Quéré (Université Paris - X et Cepii)
André Cartapanis (Université de la Méditerranée)
Jean-Michel Charpin (INSEE)
Pascal Combemale (Lycée Henri IV)
Annie Cot (Université Paris - I)
Claude Crampes (Université de Toulouse)
Françoise Crouïgneau (Les Échos)
Michel Dietsch(Université de Strasbourg)
Etienne Farvaque (Université de Lille - I)
Jean-Olivier Hairault (Université Paris - I)
Hubert Kempf (Université Paris – I)
Jérôme Lallement (Université Paris – I)
Florence Legros (Cepii et Université Paris - IX)
Serge Marti (Le Monde)
Valérie Mignon ( U n ive r sité Pa r is X)
Thomas Piketty (EHESS - Paris-Jourdan)
Dominique Plihon (Université Paris – XIII)
Jean-Paul Pollin (Université d’Orléans)
Lise Rochaix (Université de la Méditerranée)
Henri Sterdyniak (OFCE)
Marie-Claire Villeval (CNRS - GATE)
Directeur de la Publication
Pierre-Alain Muet
Responsable de la Lettre
Etienne Farvaque (Etienne.Farv[email protected])
AFSE :
Université PARIS II
5-7 Avenue Vavin - 75006 PARIS
Tél. 01 55 42 50 22 - Fax 01 55 42 50 25
A S S O C I ATION FRANCAISE DE SCIENCE ECONOMIQU E
COMITÉ DIRECTEUR
La préparation de notre Congrès des 15 et 16 septembre
2005 se poursuit. Le Comité de programme,qui s’est
réuni le 1er juin, a sélectionné 214 contributions parmi le
grand nombre de soumissions reçues. Vous trouverez ci-
joint le programme détaillé du Congr è s , e n c o re
provisoire, notamment en ce qui concerne les présidents
de session. Il comporte 43 sessions parallèles et 5
sessions invitées, toutes les sessions se tenant, comme
l’année précédente,en un même lieu, la Sorbonne. Trois
sessions invitées sont organisées en collab o rat i o n :
«Normes comptables» avec l’Association Francophone
de Comptab i l i t é , « F inance historiqu ave c
l ’ A s s o c i a tion Française de Finance et la session
«Economie du sport» avec l’International Association of
Sport Economists. Une session spéciale,dédiée à la
mémoire de Gérard Debreu, traitera de «L’équilibre
g é n é r al aujourd’hui» et la dern i è re session inv i t é e
concerne le thème «Inégalités de revenu, comparaison et
effort». Enfin, comme les années précédentes, la fin
d’après midi du premier jour est consacrée à la session
«posters» destinée aux jeunes chercheurs.
La conférence des doyens et directeurs des facultés et
UFR de science économique et de gestion a entrepris
une réflexion sur l’articulation entre ces deux disci-
plines, qui constituent le socle sur lequel reposent la
plupart des formations dispensées. La Conférence fait
notamment intervenir, lors de ses réunions régulières,
des universitaires qui développent dans leurs travaux
scientifiques une approche pluridisciplinaire. Lors de la
conférence qui s’est tenue à Clermont-Ferrand les 9 et
10 juin, M i chel Glais pro fesseur à l’Unive r sité de
Rennes 1, et Patrick Cohendet professeur à l’Université
de Strasbourg et à HEC-Montréal sont intervenus sur ce
thème. Ces points de vue pouvant intéresser l’ensemble
des enseignants-ch e rch e u r s de notre discipline,
nous publions dans cette lettre le résumé de leurs inter-
ventions.
Je vous souhaite de bonnes vacances en at t e n d a n t
d’avoir le plaisir de vous retrouver lors de notre congrès.
Pierre-Alain Muet
Président de l’Association Française de Science Economique
- 1 -
La lettre de lAFSE, n° 63
Les interventions à la Conférence des doyens
et directeurs des facultés et UFR
de Sciences économiques et de gestion
Cycle: «les relations Sciences économiques / Sciences
de gestion»
Juin 2005, Clermont-Ferrand
La Conférence des doyens rassemble des responsables
universitaires qui gèrent des filières de formation à domi-
nante Économie et Gestion, d é l iv r ant des diplômes
souvent pluridisciplinaires assurant une réelle profession-
nalisation, garante d’une bonne insertion sur le marché du
travail. Le socle d’enseignements en Économie et en
Gestion, sur lequel reposent la plupart des formations
dispensées, a conduit la Conférence à développer une
réflexion sur l’articulation entre ces deux disciplines.
Afin de ne pas confiner la réflexion aux seuls respon-
sables des filières concernées, la Conférence a entrepris
de faire intervenir, lors de ses réunions régulières, des
collègues qui développent dans leurs travaux scientifiques
une approche pluridisciplinaire. C’est dans ce contexte
que lors de la Conférence qui s’est tenue à Clermont-
Ferrand les 9 et 10 juin 2005, les doyens et directeurs ont
demandé aux professeurs Michel Glais (Université de
Rennes 1) et Patrick Cohendet (Université de Strasbourg
– HEC Montréal) d’intervenir sur ce thème.
Le bureau de la Conférence remercie celui de l’AFSE
pour la diffusion à la communauté universitaire d’une
synthèse des premières interventions portant sur un thème
susceptible de concerner l’ensemble des enseignants-
chercheurs impliqués dans nos formations.
Syntse proposée par : P. Gaudron et G. Ja c o u d,
Président et V-Président de la Conférence.
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M. Glais1, professeur à l’Université de Rennes 1,
ancien président du jury d’agrégation, expert agréé
par la cour de cassation et membre de la commis-
sion d’expertise des pratiques commerciales.
Pour notre collégue Michel Glais, la montée en puissance
de l’enseignement de la gestion en France se caractérise
par :
- Une rupture avec la théorie microéconomique plus bru-
tale qu’aux Etats-Unis. Certains économistes ont initié
cette rupture en s’opposant au discours en place. Ils ont
reçu le soutien des juristes (qui dirigeaient des IAE). Cette
rupture était en phase avec les attentes des juristes,
déçus par l’incapacité des économistes à apporter des
réponses à un certain nombre de questions liées par
exemple à l’entreprise (distribution sélective, pouvoir
dans l’entreprise…).
- Cette situation a entraîné la constitution progressive d’un
cartel hétéroclite des «non» à la théorie économique tra-
ditionnelle. Il y a donc eu une volonté de rompre avec les
outils enseignés et de chercher des réponses dans d’autres
disciplines :sociologie, psychologie et science politique.
- Cette rupture a rencontré un succès auprès des étudiants
confortés par la passivité des économistes pour répondre à
leurs demandes. Notre enseignement en DEUG ressemble
à l’enseignement du grec autrefois dans les lycées : «cela
forme l’esprit». Les économistes ont considéré qu’il ne
fallait pas se commettre à parler des choses pratiques de la
vie des affaires. Les économistes ont développé un certain
mépris vis à vis des collègues développant la gestion.
- Ce processus de développement de la gestion a com-
mencé par «le haut», c’est-à-dire par la création de la
FNEGE qui a bénéficié dès le début de moyens considé-
rables afin d’attirer de bons étudiants en troisième cycle
(séminaires). Un groupe va donc se constituer.
Il y a néanmoins une faiblesse dans cette montée de la
gestion :une incapacité à élaborer un corpus analytique
fédérateur d’une nouvelle approche de la firme et de ses
stratégies. Dans ces conditions quels sont les atouts de la
théorie économique contemporaine pour une reconquête
de ses territoires?
Ses principaux atouts sont :
- Une démarche méthodologique unifiée et rigoureuse.
Nous pouvons sédimenter les connaissances, année après
année,sur les mêmes bases, d’où une sophistication crois-
sante des analyses.
- Des outils opérationnels pour comprendre les raisons des
choix stratégiques, de leurs succès et échecs. Par rapport
aux concepts des gestionnaires qui sont trop souvent mal
définis, nous pouvons utiliser le concept de marcet les
notions de marccontestable, d’actifs spécifiques, de
coûts irrécupérables……
- Un protocole d’analyse performant des interactions
firmes/marché. Cette interaction se fait sur la base de la
théorie de l’économie industrielle contemporaine.
- Une influence déterminante dans la conduite de la poli-
tique de la concurre n c e,p ro bl é m a tique ignorée des
gestionnaires. Aujourd’hui le Conseil de la concurrence
ou bien Bruxelles utilisent nos outils dans leurs décisions
en matière de concentration, d’ententes, d’aides….
DÉBATS ET OPINIONS - DÉBATS ET OPINIONS
1M. Glais, «Analyse économique de la définition du marché pertinent :son apport au droit de la concurrence», Revue Economie Rurale,oct-déc 2003.
La lettre de lAFSE, n° 63
Quelles sont les conditions de succès de la reconquête?
Les principales sont :
- Une modification des programmes de 1er cycle et de leur
contenu.
- Un dialogue renoué avec les juristes. Ils ont compris ce
que nous pouvions leur apporter.
- Une implication des enseignants dans «le siècle» (appel
au monde de l’entreprise). Combien d’enseignants font
appel à un cas d’entreprise au moins une fois dans un
cours de microéconomie?
- Une meilleure communication sur ce que nous savons
faire.
- Une recherche de complémentarité avec les enseigne-
ments de gestion. Ainsi, dans le domaine de la stratégie,
une dichotomie peut se faire entre l’analyse des contenus
(intégration, concentration, entreprise commune…), objet
de l’économie,et l’analyse des processus de mise en
œuvre concrète des grands types de stratégie et de la ges-
tion de l’entreprise au quotidien. L’économie s’occupant
plus de la situation ex ante :que va faire la firme? Que
peut-elle faire? La gestion intervenant ex post les
gestionnaires sont meilleurs et ont davantage travaillé que
les économistes.
Un exemple de contenu renouvelé correspondant au 2e
semestre de première année et de deuxième année de
licence.
Au départ : la conception hayekienne de l’économie de
marché : c’est une économie de découverte,concept à
partir duquel nous pouvons présenter de nombreux instru-
ments :loi des rendements non proportionnels, asymétrie
d’information, imperfections…Il est impensable de com-
mencer par le modèle de CPP pour présenter notre
démarche de la firme et du marché.
Ensuite une présentation de la «naturde la firme, au
sens de Coase, avec les apports de Williamson et de la
théorie des coûts de transaction ainsi que de la théorie de
l’agence, (actifs spécifiques…)
Des illustrations sont possibles, par exemple à partir du
cas Benetton. C’est une entreprise concentrée sur un petit
noyau dur d’actifs spécifiques, tout le reste découlant de
relations contractuelles. Il est aussi possible d’envisager
les thèmes suivants : la négociation d’un contrat de sous-
traitance,la justification économique des contrats de
distribution, (produits comestiques), le rôle des OPA…
Enfin la firme et ses marchés. Il ne faut pas commencer
comme nous avons l’habitude de le faire : « soit un mar-
cd’un produit X… ». Nous devons définir et dérouler
nos outils et nos analy s e s , c ’ e s t - à - d i re la défi n i t i o n
concrète d’un marcavec utilisation des outils de la
microéconomie et illustration sur un cas de concurrence :
panorama rapide des formes de marcet introduction à
la théorie des marchés contestables, panorama des diffé-
rents types de stratégies, de leurs objectifs et de leurs
modalités d’application (point de départ : typologie de
Fudenberg-Tirole ; stratégies prix, produit, innovation,
coopération).
Patrick Cohendet, professeur à l’Université
de Strasbourg et à HEC Montréal2.
Patrick Cohendet définit son intervention comme corres-
pondant à un dialogue,en recherche, entre économie et
gestion à la frontière de l’économie de la firme et de la
stratégie. Il se déclare convaincu de l’interaction entre le
domaine de l’économie et celui de la gestion. Les institu-
tions qui seront attractives dans le futur sont celles qui
mixeront les compétences d’économistes et de gestion-
naires.
Dans une business school comme HEC Montréal, l’éco-
nomie se porte bien et les relations entre économie et
gestion sont satisfaisantes. Les enseignements d’écono-
mie se situent surtout aux deux extrêmes du cursus (les
bases en début de parcours et des enseignements en
master pour la recherche). HEC cherche à associer écono-
mistes et ge s t i o n n a i res pour publier dans les rev u e s
internationales. Cette association permet à HEC comme
aux écoles de commerce d’obtenir une reconnaissance
dans les publications internationales.
Pour ce qui est des outils, économistes et gestionnaires en
ont beaucoup en commun (la gestion fait de plus en plus
appel à l’économétrie et à l’économie expérimentale).
Concernant les programmes, il y a une volonté de déve-
lopper les programmes de gestion en interaction avec
l’économie. Le nouveau département d’enseignement des
Affaires internationales intègre ainsi de manière équili-
brée économistes et gestionnaires.
Patrick Cohendet développe ensuite un exemple sur les
rapports entre la gestion (stratégie) et l’économie (théorie
de la firme). Ces rapports ont déjà été reconnus aupara-
vant (Rumelt 1984, Porter 1984, Foss 2000).
Foss :« That important connections exist between the
theory of the firm and strategy research may indicated by
the fact that the knowledge-based perspective has largely
been developed in the intersection between strat egy
research and economics»3.
La question posée est celle de la vision que l’on doit avoir
par rapport à ces deux approches. Patrick Cohendet
s’appuie sur les approches de Porter, Activity based,
(1985) et de Prahalad-Hamel, Competence-based,(1990).
Porter : la performance d’une firme repose sur son
avantage compétitif construit à partir de son positionne -
ment stratégique dans l’industrie (en termes de coûts et de
différenciation).
Prahalad-Hamel :la performance d’une firme repose sur
la manre dont la fi rme a pu accumuler des
2Références données : F. Amesse, A. Avadikyan, P. Cohendet, «Resources
and competence perspectives in the theory de la firme», Working paper,
2004.
A. Amin, P. Cohendet, The architecture of Knowledge : communities,
competences and firm, Oxford University Press, January 2004.
3Extrait en italique des P. Points de l’auteur.
- 2 -
connaissances stratégiques dans un domaine particulier
de savoir (compétence).
Il montre que derrière tout débat en gestion sur la straté-
gie, il y a un débat en économie sur la théorie de la firme.
La comparaison renvoie aux travaux de Teece (1998), Tosi
(1994) et Williamson (1975).
Ensuite il s’arrête sur quelques questions et critiques que
formule Porter et la manière dont peut y répondre un éco-
nomiste.
La compétence est la «province» de l’activité. L’approche
par les compétences est au mieux un complément de l’ap-
proche par activités. Toute question stratégique pose un
double problème: une dimension transversale,(«linking
firm characteristics to market outcomes»), et une dimen-
sion longi t u d i n a l e, («the dynamic process by wh i ch
positions are created»). Seule cette dernière est traitée par
l’approche par les compétences. On ne peut pas traiter
tout le problème sans faire appel à l’économie.
1. Le contenu de la notion de compétence est flou, (il y a
une pléthore de concepts), et tautologique, («at its worst,
the resource-based view is circular. Successful firms are
successful because they have unique resources. They
should nurture these resources to be successful. But what
is a unique resource? What makes it valuable?»).
2. est l’industrie? L’approche par les compétences
manque de connexion avec l’environnement économique.
Porter,(1994) :«How to set a strategy without a strong
reference to the industry, the market, and competition
forces? How to consider the industry and the competition
in the competence perspective and even more importantly
how to define strategic positioning?».
Les critiques portant sur l’approche par les compétences
sont fondées si l’on se place dans le cadre des approches
t r aditionnelles de la théorie de la fi rme (théorie de
l’agence ou théorie des coûts de transactions…) la
firme est conçue comme un «processeur d’informations»
(Fransman, 1994) qui calcule des réactions optimales aux
signaux externes (prix) détectés dans l’environnement
économique ( «from the outside in»). Mais ces critiques
tombent si l’on se place dans le cadre des théories de la
firme fondées sur la connaissance (théorie des ressources
issue de Penrose, théorie évolutionniste de la firme…)
la firme est conçue comme un processeur de connais-
sances développant «de l’intérieur» («from the inside
ou) ses comtences strat é g iques. Deux gra n d e s
approches de la firme s’affrontent :la vision de la firme
comme processeur d’informations aboutit à une vision
contractuelle de la firme et dans un contexte d’allocation
de ressources, et la vision de la firme comme processeur
de connaissances s’inscrit dans un contexte de création de
ressources.
Maintenant si nous revenons aux critiques formulées :
- Concernant la première critique,il y a un dialogue de
sourds lié à l’approche de la théorie de la firme que l’on
re t i e n t : fi rme processeur d’info rm ations ou fi rm e
processeur de connaissances. En fait ces deux approches
répondent chacune à un contexte: dans les contextes de
m a rcs stabilisés et d’allocations de re s s o u r c e s , l a
fi rme est avant tout processeur d’info rm at i o n s , d a n s
les contextes de marchés très instables et de création
de ressources, la firme est avant tout processeur de
connaissances.
Nonaka, Takeuchi, (1995) : « When organizations inno -
vate, they do not simply process information from outside
in, in order to solve existing problems and adapt to a
changing environment. They actually create new knowled -
ge and information, from the inside out, in order to
redefine both problems and solutions and in the process to
re-create their environment ».
- La deuxième critique n’est pas développée dans l'expo-
sé (faute de temps).
- Pour ce qui est de la troisième critique, quand on revient
aux travaux des économistes, nous avons une co-construc-
tion de la firme et de l’industrie dans un contexte de
création de connaissances. L’approche par les compé-
tences n’est pas fondamentalement «inwa r et
déconnectée de l’industrie et de l’environnement. La
connexion n’est pas faite selon les principes de division
du travail dans un environnement stable (comme pour
l’approche des activités), mais dans le cadre d’une répar-
tition de la connaissance dans un contexte dynamique. La
firme contribue à la fois à construire le développement
d’une base de connaissance commune (industrie) et de se
différencier dans cette industrie des autres firmes en
construisant en même temps des compétences distinctives
(core competences). Le positionnement stratégique de
la firme est le résultat d’un processus évolutionnaire et
dialectique (mêlant coopération et compétition).
En résumé, on trouve dans la théorie économique de la
fi rme des ponses aux interrogations posées par la
gestion. C’est tout aussi vrai dans l’autre sens.
- 3 -
La lettre de lAFSE, n° 63
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