Chapitre 2 : La comptabilité nationale

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Chapitre 2 :
La comptabilité nationale
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Dans ce chapitre vous allez :
-
Découvrir l’utilité de la comptabilité nationale.
-
Apprendre de quels instruments la comptabilité nationale se sert afin de mesurer
l’activité économique.
-
Discuter des limites de la comptabilité nationale.
Mots-clefs :
-
La production / les facteurs de production,
-
l’optique des revenus / l’optique des dépenses / l’optique de la production,
-
les inputs / les outputs,
-
les instruments de mesure de la comptabilité nationale : la valeur ajoutée, le PIB,
le PNB, le RNB, le PNN, le RNN, la consommation nationale, l’amortissement,
l’investissement de remplacement, l’investissement net et brut,
-
« au prix du marché » vs. « au coût des facteurs ».
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1. Introduction
L’année 2006 s’achève bien
Le dernier trimestre 2006 a montré une performance légèrement supérieure à la
prévision effectuée par le STATEC il y a quelques mois, qui tablait sur une
progression du PIB de 5,5% pour l’ensemble de l’année 2006. Avec une croissance
effective de 6,2%, l’économie luxembourgeoise approche un rythme d’expansion que
l’on n’avait plus connu depuis la fin des années 1990.
Source : note de conjoncture n°1/2007 sur www.statec.public.lu
Quelques chiffres
En France par exemple, une personne met fin à sa vie chaque heure. Ceci fait
environ 8.544 personnes mortes par suicide en une année ! Au Luxembourg, ce sont
76 cas de suicide par année ; et ces chiffres rapportent seulement les cas ou il est à
100 pour cent sûr qu’il s’agit d’un suicide. Il existe encore les suicides « cachés »,
camouflés par exemple par un accident de voiture ou autres. Ce sont ces chiffres qui
font du suicide un tabou. Elles montrent que dans chaque pays, qu’il soit très riche
ou qu’il soit très pauvre, il existe des gens qui n’aiment plus vivre. En effet, c’est
justement dans les pays les plus avancés et développés qu’il y a le plus grand
nombre de morts par suicide. Bien sûr que les habitants de ces pays n’aiment pas
penser à l’idée que dans leur pays si bien et beau, il y a tant de personnes
désespérées qui préfèrent se tuer que de continuer leur vie triste. La « seule »
solution pour les citoyens d’un pays concerné est à leurs yeux de ranger les chiffres
dans un tiroir bien fermé et d’en jeter la clef. Les gens se comportent donc comme
les trois singes que connaît tout le monde : ils ferment les yeux, la bouche et les
oreilles.
Source : http://www.restena.lu/lge/site/travaux/le%20tabou/suicide.htm
Deux extraits de textes qui, à première vue n’ont rien en commun, mais qui sont
pourtant complémentaires…
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2. Généralités
La comptabilité nationale est née du besoin éprouvé par les autorités publiques et les
décideurs économiques de mieux connaître la réalité économique sous forme de
données mesurables, afin de mieux pouvoir agir sur elle. Ce n’est qu’après la
Seconde Guerre mondiale, dans le contexte de l’interventionnisme accru des Etats,
que la comptabilité nationale a connu un essor formidable.
2.1. Définition
La comptabilité nationale est une représentation simplifiée et chiffrée du
fonctionnement d'un ensemble économique pendant une période donnée à l’intérieur
d’une économie ou entre celle-ci et le reste du monde.
Il s’agit donc d’une modélisation (représentation simplifiée) de l’activité économique
sur une période donnée, généralement l’année, mais aussi le semestre et même le
trimestre, exprimée en chiffres et principalement en termes monétaires.
La comptabilité nationale permet des comparaisons dans le temps et dans l'espace
et constitue un instrument irremplaçable d’analyse et de prévision économiques.
2.2. Finalité de la comptabilité nationale
Ses objectifs sont divers, elle permet notamment :
-
d’identifier et d’analyser les relations entre les agents économiques ;
-
d’évaluer et d’analyser la structure et l’évolution des principales grandeurs
macroéconomiques nationales (revenus, consommation, épargne, investissement
etc.) ;
-
de situer, dans le temps et dans l’espace, l’économie nationale par des analyses
comparatives ;
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-
d’élaborer, de manière prévisionnelle, des stratégies d’organisation et de gestion
de l’économie nationale21.
2.3. Les différentes optiques de la comptabilité nationale
Déjà en 1828, l’économiste Jean-Baptiste Say a énoncé sa fameuse «loi des
débouchés » selon laquelle tous les biens produits donnent lieu à la création de
revenus qui sont dépensés. En d’autres termes, l’offre crée ses débouchés, c’est -àdire sa propre demande.
-
Selon l’optique des revenus : la production des entreprises donne lieu au
versement de revenus (salaires, intérêts, loyers, profits) en contrepartie de
l’utilisation des facteurs de production mis à disposition par les ménages.
-
Selon l’optique des dépenses : les revenus encaissés par les ménages sont
utilisés pour financer les dépenses de consommation.
-
Selon l’optique de la production : les dépenses des ménages, qui constituent
des recettes pour les entreprises, suscitent la production et permettent d’en
financer les coûts.
PRODUCTION
(Offre)
REVENUS
DEPENSES
(Rémunération
(Demande)
des facteurs)
21
A. GENARD, Economie générale : approche macroéconomique, De Boeck & Larcier s.a., Bruxelles,
1999.
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3. La comptabilité nationale ou la mesure de l’activité
économique d’une nation
Afin de mesurer l’activité économique, il va falloir définir un certain nombre de
grandeurs macroéconomiques, appelées agrégats.
L’activité économique peut être représentée sous forme d’inputs et d’outputs - de
dépenses et de recettes - comme le montre le schéma suivant :
INPUTS
OUTPUTS
nature
biens
Marché
des
facteurs
de
production
capital
Marché
des
biens
et
services
Production
dans les
entreprises
services
travail
Coûts de production
Chiffre d'affaires
= Recettes
= Dépenses
à minimiser
Recettes
- Dépenses
=Résultat
à maximiser
En procédant au calcul comptable (recettes – dépenses) on peut déterminer le
résultat comptable. Cette manière d’interpréter l’activité économique est pourtant
insuffisante, c’est pourquoi nous allons utiliser la valeur ajoutée comme point de
départ.
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3.1. La valeur ajoutée (VA)
La valeur ajoutée représente le supplément de valeur apporté par une entreprise
dans le cadre de sa production. Cette valeur ou richesse créée au cours du
processus de production correspond aux différents revenus alloués aux détenteurs
des facteurs de production mis à la disposition de l’entreprise.
Le partage de la valeur ajoutée se fait de la manière suivante :
Bénéficiaires
Revenus
Les salariés
Salaires
Les apporteurs de capitaux
Dividendes
Les banques
Intérêts
L’Etat
Impôts, taxes et cotisations sociales
L’entreprise elle-même
Bénéfice porté en réserve (autofinancement)
Calcul de la valeur ajoutée :
VA = valeur des biens produits (CHIDA) – valeur des consommations
intermédiaires
Exemple de calcul : la production de pain.
Etape de
Prix d’achat
V.A.
Prix de vente
Fermier (blé)
0
50
50
Meunier (farine)
50
10
60
Boulanger (pain)
60
40
100
production
Totaux
consommations
intermédiaires
= 110
valeurs
ajoutées
= 100
valeurs des
ventes
= 210
On constate que le prix du bien final correspond à la somme des valeurs ajoutées et
non pas à la somme des ventes.
- 100 -
3.2. Le produit intérieur brut (PIB)
Une autre grandeur macro-économique utilisée par la comptabilité nationale est le
produit intérieur brut (PIB). La somme des VA évaluées au prix du marché (pm)
équivaut au PIB au prix du marché (PIBpm). « Au prix du marché » veut dire que les
estimations sont basées sur les prix effectivement pratiqués sur les marchés. Ils
prennent donc en considération les impôts indirects (comme la TVA) et les
subventions éventuelles accordées par l’Etat.
PIBpm = Σ VApm
Le calcul du PIB nous permet d’estimer la valeur des richesses créées au cours
d’une année à l’intérieur du territoire national. Le critère retenu est donc la
localisation de la production.
Le PIB inclut :
-
les revenus des travailleurs non-résidents, c’est-à-dire les salaires des frontaliers
qui viennent travailler au Luxembourg;
-
les revenus des capitaux placés dans les banques de la place financière
luxembourgeoise par des non-résidents (ex. : rémunération de l’argent placé par
un Allemand au Luxembourg).
Ainsi, le PIB inclut les revenus du travail et de la propriété versés par le Luxembourg
au reste du monde.
Le PIB exclut :
-
les revenus des travailleurs résidents au Luxembourg et travaillant à l’étranger ;
-
les revenus des capitaux de résidents luxembourgeois placés à l’étranger.
Le PIB exclut donc les revenus du travail et de la propriété reçus du reste du monde.
- 101 -
3.3. Le produit national brut (PNB)
Le PNB est l’indicateur qui mesure la richesse créée par l’ensemble des entreprises
nationales, qu’elles soient localisées sur le territoire national ou dans le reste du
monde (RDM). Il comprend donc les revenus touchés à l’étranger par les résidents
domestiques, mais exclut ceux touchés sur le territoire national par les non-résidents.
Le critère retenu est celui de la nationalité.
PNBpm = PIBpm + revenus reçus du RDM – revenus versés au RDM
3.4. Le produit national brut au coût des facteurs (PNBcf)
L’Etat intervient dans la formation des prix des biens et des services via :
-
les subventions accordées qui font baisser les prix de vente;
-
les impôts indirects (TVA, droits d’accises) qui augmentent les prix de vente.
Pour calculer le PNB au coût des facteurs (PNBcf), il suffit d’ajouter au PNBpm les
subventions accordées par l’Etat et de soustraire les impôts indirects.
On obtient la formule suivante :
PNBcf = PNBpm + subventions – impôts indirects
3.5. Du PNB au revenu national brut (RNB)
Jusqu’à présent nous n’avons analysé la comptabilité nationale que sous l’optique de
la production. Nous savons néanmoins que les entreprises ont besoin de facteurs de
production afin d’assurer leur production. Ces facteurs (nature, travail et capital)
demandent à être rémunérés et représentent par conséquent un coût pour les
entreprises. Ce coût équivaut à un revenu pour les détenteurs des facteurs de
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production. Les coûts des entreprises et les revenus des ménages constituent en
quelque sorte les deux faces d’une même médaille.
D’où l’égalité fondamentale suivante :
PNB = RNB
3.6. La consommation nationale (C)
Le secteur « ménages » utilisera les revenus pour acheter la production nationale du
secteur « entreprises », c’est-à-dire pour financer les dépenses de consommation.
Supposons pour l’instant que la totalité du revenu national soit utilisée à cette fin et
qu’il n’y ait donc pas d’épargne (celle-ci sera introduite plus tard), car dans le cas
contraire il y aurait un stock de produits invendus. C’est de cette manière que le
circuit se referme sur lui-même.
Représentation schématique
Supposons :
-
PNB = 360
-
C = 360 (le produit national est entièrement consommé)
-
Il y a absence de l’Etat et du reste du monde (économie fermée sans intervention
de l’Etat). Les seuls agents économiques sont les ménages, les entreprises et les
banques.
Entreprises
PNB = 360
C = 360
Ménages
RNB = 360
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3.7. Du PNB au produit national net (PNN)
Le capital technique, c’est–à-dire l’appareil productif (machines, équipements, etc.)
utilisé pour produire subit une usure au cours de son utilisation et doit être remplacé
après un certain temps. Une partie de la production doit être détournée de la
consommation et utilisée pour renouveler le capital technique, donc pour produire
des biens de production et non pas de consommation.
La technique comptable qui permet de tenir compte des dépréciations irréversibles à
cause de l’usure, du temps et de l’obsolescence est celle de l’amortissement.
L’amortissement (A) représente la valeur de la dépréciation des biens de capital
fixe. L’investissement de remplacement (Ir) quant à lui représente la valeur des
biens de capital fixe destinés à remplacer ceux qui sont usés. Afin de maintenir le
stock de capital fixe à un niveau constant, il faut que l’investissement de
remplacement soit égal à l’amortissement. On a donc l’égalité suivante :
Ir = A
Le produit national net (PNN) s’obtient en déduisant l’amortissement du produit
national brut. Il en est de même pour le revenu national net (RNN).
PNN = PNB – Amortissement (A)
RNN = RNB – Amortissement (A)
Représentation schématique
Reprenons les mêmes données que tout à l’heure en supposant que l’amortissement
s’élève à 40 et que le revenu national soit entièrement dépensé.
- 104 -
Ir= 40
Ir = 40
A = 40
PNB = 360
Entreprises
C = 320
PNN = 320
Ménages
RNN = 320
Remarque :
Le financement des investissements de remplacement nécessite que les ménages
renoncent à une partie de leurs revenus.
3.8. Les investissements nets (Inet) et bruts (Ib)
Si on veut augmenter les capacités de production d’une économie, il ne suffit pas de
remplacer le stock de capital usé, mais il faut procéder à des investissements
supplémentaires. L’investissement net (Inet) représente la valeur des nouveaux
biens de capital fixe destinés à augmenter ce stock de capital.
En additionnant les investissements de remplacement et les investissements nets,
on obtient les investissements bruts (Ib):
Ib = Ir + Inet
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Remarque : Supposons que dans cette économie il y ait plein-emploi des facteurs
de production. Le seul moyen de produire ces biens de production supplémentaires
(Inet) est alors que les entreprises produisent moins de biens de consommation. Cela
signifie que le produit national mis à la disposition des ménages sera moins élevé.
Les ménages devront donc renoncer à une partie de leur consommation et épargner.
Par définition, la partie du revenu national qui n’est pas destinée à la consommation
constitue l’épargne (S). Cette épargne du secteur « ménages » collectée par le
système bancaire est mise à disposition du secteur « entreprises » pour financer les
investissements nets. On a donc nécessairement :
Inet = S
Représentation schématique
Supposons :
-
PNB = 360
-
A = 40
-
S = 80
Ir= 40
Inet = 80
A = 40
Ib = 120
PNB = 360
Entreprises
Banques
C = 240
S = 80
PNN = 320
Ménages
RNN = 320
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3.9. Conclusion
Nous avons vu que le revenu national (Y) est entièrement utilisé à des fins de
consommation et d’épargne et que le produit national (X) équivaut à la somme de
la consommation et de l’investissement.
D’où :
Revenu National :
Y=C+S
Produit National :
X=C+I
Il s’en suit que :
Y=X
C+S=C+I
S=I
Cette égalité va être analysée plus en détail au cours du chapitre suivant.
4. Limites de la comptabilité nationale
Le PIB est un indicateur standardisé qui permet de mesurer l’évolution d’une
économie, mais il connaît des limites, à savoir :
-
De nombreuses activités non rémunérées ne sont pas comptabilisées dans le
PIB. Exemple : le travail des femmes ou hommes au foyer, le bricolage, le
jardinage, le bénévolat, etc.
-
Le travail au noir, qui n’apparaît pas dans les statistiques officielles, n’est
pas non plus pris en compte, même si les personnes qui travaillent au noir sont
forcément
rémunérées.
L’économie
souterraine,
grandeur
économique
considérable, n’est donc pas du tout intégrée dans le PIB.
-
Certains événements négatifs entraînent une augmentation du PIB. Ainsi, un toit
détruit lors d’un orage et nécessitant une réparation ou une jambe cassée au ski
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entraînant une opération ne sont que deux exemples qui font augmenter le PIB
sans augmenter le bien-être humain ou social.
-
Certaines nuisances ne sont pas comptabilisées négativement dans le PIB, alors
qu’elles nuisent à la qualité de la vie. Il peut s’agir de nuisances collectives,
comme la pollution, le bruit, etc. ou de nuisances individuelles, comme le
stress, les accidents de travail, les divorces, etc.
-
Par contre, on prend en considération les actions qui sont censées remédier à
ces nuisances, comme par exemple une station d’épuration pour les eaux
usées, les honoraires de médecins, de psychologues, etc.
-
La dégradation de l’environnement et le gaspillage de ressources non
renouvelables entraînent une diminution du bien-être des générations futures,
mais augmentent aussi le PIB.
-
Une augmentation de la consommation n’est pas forcément synonyme d’une
augmentation du bien-être. La surconsommation d’alcool et de cigarettes
n’entraîne certainement pas une augmentation du bien-être, mais augmente
néanmoins le PIB.
-
Le PIB ne nous renseigne ni sur le niveau des inégalités à l’intérieur d’un pays,
ni sur la manière dont les richesses sont distribuées.
Pour conclure, nous pouvons retenir que le PIB est un indicateur important et
universellement utilisé, mais il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un indicateur quantitatif
et non pas qualitatif. Il ne faut pas non plus croire que le « plus » équivaut toujours
au « mieux ».
Afin de remédier à ces insuffisances de la comptabilité nationale, il existe d’autres
indicateurs qui permettent d’évaluer l’état d’une nation ou d’une économie, comme
par exemple :
-
les taux d’emploi et de chômage ;
- 108 -
-
les indicateurs démographiques : le nombre de naissances, de mariages, de
divorces, de décès ;
-
les enquêtes de conjoncture auprès des chefs d’entreprise ;
-
l’indice de développement humain (IDH), publié par l’Organisation des Nations
Unies (ONU) qui prend en compte non seulement le PIB, mais également
l’espérance de vie et le niveau d’éducation ;
-
l’indicateur de pauvreté humaine (IPH), également publié par l’ONU, qui permet
de mesurer le niveau de pauvreté d’un pays ;
- le coefficient de Gini a été développé par le statisticien italien Corrado Gini. Il
s’agit d’un indicateur qui mesure le degré d'inégalité de la distribution des revenus
dans une société donnée. Le coefficient de Gini est un nombre variant de 0 à 1,
où 0 signifie l’égalité parfaite (tout le monde a le même revenu) et 1 signifie
l'inégalité parfaite (une personne dispose de tout le revenu, les autres n'ont rien).
Réflexion :L’’empreinte écologique
« L’empreinte écologique est un indicateur visant à mesurer les pressions
économiques sur l'environnement. Nous avons en effet en commun avec les tribus
primitives d'exploiter directement ou indirectement avec notre consommation les
ressources issues d’un "territoire" limité : pour eux, c'était leur petite région; pour
nous, il s'agit de notre petite planète. L’empreinte écologique d’une population est la
surface de la planète, exprimée en hectares, dont cette population dépend compte
tenu de ce qu’elle consomme. Les principales surfaces concernées sont dédiées à
l’agriculture, à la sylviculture, à la pêche, aux terrains construits et aux forêts
capables de recycler les émissions de CO2. Il s’agit d’un indicateur synthétique, qui
"convertit" en surfaces utiles de multiples pressions humaines sur l’environnement,
mais pas toutes.
On peut calculer cette empreinte pour une population allant d’un seul individu à celle
de la planète, et par grands "postes" de la consommation. Par exemple, la
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consommation alimentaire annuelle moyenne d’un Français exige 1,6 hectares dans
le monde ; son empreinte totale (alimentation, logement, transports, autres biens et
services) est de 5,3 hectares, dont la plus grande partie se trouve dans les pays du
Sud, par exemple parce que leurs forêts nous rendent le « service » (gratuit)
d’absorber les émissions de gaz carbonique liées à notre consommation d’énergie, à
nos transports, etc. Pour un Américain, on obtient 9,7 hectares, record du monde.
Or quelle est l’empreinte par personne "supportable" par la planète aujourd’hui,
compte tenu des rythmes naturels de régénération des ressources ? Elle était de 2,9
hectares en 1970, et elle ne cesse de diminuer sous l’effet de la progression de la
population, de la régression des terres arables, des forêts, des ressources des zones
de pêche, etc. Elle est passée à 2 hectares en 1990 et elle n’est plus que de 1,8
hectares en 2001. Si tous les habitants de la planète avaient le mode de vie des
Américains, il faudrait 5,3 planètes pour y faire face. Si tous avaient le niveau de vie
moyen des Français, il en faudrait près de trois. Quant à l’ensemble de l’humanité,
elle s'est mise vers 1980 à consommer et à rejeter plus de ressources que ce que la
planète peut régénérer. Nous en sommes à 1,2 planètes aujourd'hui. »22
5. Synthèse
La comptabilité nationale est un instrument de mesure qui permet de synthétiser,
d’informer, de prévoir et de gérer une entité économique. Elle est basée sur
l’estimation des principales grandeurs macroéconomiques nationales.
La comptabilité nationale est constituée d’une série d’indicateurs quantitatifs et non
pas qualitatifs.
22
http://fr.wikipedia.org/wiki/Indicateur_%C3%A9conomique.
Voir également le site : www.agir21.org. Sur le site vous trouvez un outil interactif qui permet de calculer votre
empreinte écologique.
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6. Questions de synthèse
1. Rappel : présenter un circuit économique simplifié à 5 agents économiques
(ménages, entreprises, Etat, banques, reste du monde).
2. Quels sont les objectifs de la comptabilité nationale ?
3. Enoncer et expliquer la « loi des débouchés » de JB. Say.
4. Définir « la valeur ajoutée » et préciser son partage.
5. Détailler le calcul
du PIBpm
du PNB
du PNBcf
6. Détailler 5 limites du PIB.
7. Citer 5 autres indicateurs que ceux utilisés par la comptabilité nationale qui
permettent d’évaluer l’état d’une économie.
8. Le produit national et le revenu national ne sont pas identiques, mais égaux.
Expliquer cette affirmation.
9. Compléter le schéma vu au cours en supposant que :
-
PNB = 500
-
Amortissement = 50
-
Épargne = 80.
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