1. Philosophie / psychologie
L'Encyclopédie - Ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, 1751-
1772.- 2007.- Nathan.- Carrés Classiques
Anthologie présentée par Christian Denis.- Découvrez l'aventure éditoriale la plus raisonnée
et la plus folle du XVIIIe siècle : 21 années de combat entre enthousiasme et menaces, 35
volumes de textes et de planches, plus d'une centaine de collaborateurs, des milliers d'articles
où se conjuguent savoir et esprit philosophique, sous la plume ironique de ces Lumières qui
ne cessent de nous éclairer.
Jeanne Hersch .- L'étonnement philosophique - Une histoire de la philosophie.- 2003.-
Gallimard.- Folio essais
L'originalité de Jeanne Hersch est de réorganiser le développement de la philosophie en
Occident à partir, non plus de ses principales thèses, mais de sa nature même, de son objet
premier : l'étonnement. L'étonnement est cette capacité qu'il y a à s'interroger sur une
évidence aveuglante, c'est-à-dire qui nous empêche de voir et de comprendre le monde le plus
immédiat. La première des évidences est qu'il y a de l'être, qu'il existe matière et monde. De
cette question apparemment toute simple est née voilà des siècles en Grèce un type de
réflexion qui depuis lors n'a cessé de relancer la pensée : la philosophie. L'histoire de cet
étonnement, toujours repris, sans cesse à vif, continûment reformulé, Jeanne Hersch nous la
raconte à partir de quelques philosophes occidentaux : les présocratiques, Socrate, Platon,
Aristote, les épicuriens, les stoïciens, saint Augustin, Thomas d'Aquin, Descartes, Spinoza,
Leibniz, Locke, Kant, Hegel, Comte, Marx, Freud, Bergson, Kierkegaard, Nietzsche, Husserl,
Heidegger, Jaspers. Aussi cette histoire de la philosophie nous dit-elle, en réalité, comment la
philosophie fut en tout temps, actuelle.
Paul Ricœur - La pensée en dialogue.- 2010.- PU Rennes.- Philosophica
Quel philosophe pourrait affirmer, sans risquer d'être aussitôt contredit : " mon travail est
une sorte de grande conversation avec ceux qui pensent autrement que moi " ? Cette
affirmation pourtant, sous la plume de Paul Ricœur, ne surprend guère : elle rejoint sa
conviction, maintes fois exprimée, que l'autre est le plus court chemin entre soi et soi. Cette
conviction était aussi pour lui une règle de méthode. Aussi aura-t-il été pour ses élèves et ses
lecteurs bien plus qu'un maître. Qu'est-ce qu'un maître qui en nomme cent autres qui le valent
et dont il s'efforce seulement d'accorder les voix discordantes ? Leçon éthique - mais autant
leçon politique : dans le texte, peu connu, placé en tête de cet ouvrage, elle entraîne le rejet
d'une conception paresseuse de la tolérance et le refus d'un consensus qui purgerait tous les
différends .Le dialogue, certes, est le contraire de la violence, mais il n'est pas le contraire du
conflit. Il entend non supprimer les désaccords mais régler ceux qui peuvent l'être. Il y a, de
ce point de vue, des " désaccords raisonnables " : des conflits productifs. L'erreur serait de
leur opposer la compétence muette de l'expert ou la rationalité supérieure de la science et de
la technique. L'élargissement progressif du champ du dialogue apparaît alors comme une
tache non seulement pour la pensée mais encore pour l'action et pour la vie. Tâche infinie ?
C'est ce qu'implique la notion de " médiation imparfaite ", qui accompagne comme son
ombre la réflexion de Ricœur depuis ses premiers travaux sur la philosophie de l'existence
jusqu'à ses contributions à la philosophie politique et la philosophie du droit, en passant par
sa longue exploration de notre condition historique et langagière. Nul doute qu'elle ne
marque, dans ces trois sphères, les limites du dialogue.