Actes de la 2ème Journée ComIndus – 02 Avril 2009 - Isem-Montpellier
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1. Introduction : Aspects généraux
Actuellement, on assiste à l’apparition de plusieurs programmes mondiaux qui visent
l’intégration des petits agriculteurs dans les pays en voie de développement aux chaînes
d’approvisionnement de la grande distribution moderne. Ce mouvement a pris son élan après
l’évolution du commerce moderne au détriment du commerce traditionnel dans ces pays.
L’expansion de ce phénomène oblige les petits producteurs à suivre les changements
engendrés par ce dernier. Dans un souci d’intégrer les petits producteurs dans les chaînes
d’approvisionnement des grands distributeurs, plusieurs lacunes à différents niveaux ont été
décelées. Ces lacunes peuvent être d’ordre commercial ou institutionnel empêchant ainsi le
référencement des produits des petits producteurs. Offrir des débouchés à ces derniers passera
par relever les obstacles d’ordre infrastructurel et logistique, améliorer la connaissance des
marchés par les petits producteurs et les moyens permettant de satisfaire ses exigences en
favorisant des services d’appui et des ressources financières.
La grande distribution reste la mieux placée pour offrir des débouchés importants et
stables pour la production des petits producteurs. Par conséquent, elle interviendra à réaliser
un équilibre socio-économique. Ceci ne peut avoir lieu que par le biais de l’exploration des
opportunités que les petits producteurs agricoles peuvent exploitées dans le but d’améliorer
les techniques de production, le pouvoir de négociation, et les revenus de ces derniers.
D’un autre côté dans un environnement instable les distributeurs cherchent à sécuriser
leurs approvisionnements, en optant pour des multiples accords avec leurs fournisseurs en vu
de minimiser les risques de conflit qui peuvent avoir lieu.
Ainsi, les deux parties peuvent en tirer profit d’une telle relation, car les distributeurs
vont recevoir un bon produit, de la qualité voulue, au bon moment et au juste prix. Les petits
producteurs, en plus de référencer leurs produits, ils recevront de l’aide pour améliorer leurs
normes de production.
Au Maroc par exemple, la libéralisation de l’économie marocaine qui date de 1984 a
engendré la modernisation de l’appareil commercial par l’apparition de nouvelles formes de
distribution au Maroc. Sauf qu’il fallait attendre l’année 1990 pour que la première chaîne de
grande distribution fait son apparition. Le développement de la distribution moderne était
incité par les nombreux changements socio-économiques qu’a connu le pays. On assiste à une
évolution au niveau des préférences des consommateurs qui accompagne l’augmentation du
pouvoir d’achat des marocains. La mise à niveau de l’économie et la signature des accords
commerciaux avec l’Union européenne et les Etats-Unis constituent deux autres motifs
initiant le changement.
Certes, le développement de la grande distribution marocaine ne coïncide pas avec le
développement de certaines filières qui peuvent l’intéresser comme la filière fruits et légumes
frais. La filière fruits et légumes au Maroc souffre de nombreux problèmes d’ordre
institutionnel et organisationnel. L’existence de marché informel et la désorganisation des
producteurs de fruits et légumes ne facilite pas la tâche pour la grande distribution
marocaine. Elle a souvent recourt à des systèmes d’approvisionnement traditionnels passant
par des intermédiaires.
Dans ce contexte Marjane Holding, un des acteurs de la grande distribution marocaine,
développe le commerce de filière. Pour le distributeur, le commerce de filière consiste en le
« développement des partenariats entre un ou plusieurs magasins et des groupements de